Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1916, 22 Juillet. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 02 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/2j6833nv6c/
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23e R NN: E. — Série nouvelle.—N* 621 Samedi 22 Jnlllet I"?16 - ti Quotidien belge paraissant au Havre et â Paris front LlÉÈl È ; DÉ lit IÉSÉ ; LE LLOYD ROYAL BELGE , Uns lifilio initiative du Boa.ernsment , le Moniteur vient âe publier les statuts de la nouvelle société maritime « Lloyd Royal ] Belge », créée à l'i nitiative des ministres de la Marine et des Finances, avec l'approba- 1 tk>n de l'unanimité de leurs collègues. Les renseignements que nous venons de -recueillir au sujet des conditions dans lesquelles 8'est constitué le nouvel armement, vont l'aire connaître à nos lecteurs la portée ; de celle utile initiative. *** Lâ problème devant lequel se trouvait le : gpiivernemen't était triple : 1° Le tonnage était insuffisant pour assu- , rer le ravitaillement en vivres de la Belgique envahie. M. le ministre de la? Marine a, en •vertu <f un. arrêté-loi de réquisition, mis à la àieposdlion de la Commission américaine iqus les navires belges capables do faire des voyages transocéaniques, en dehors do ceux qui servaient déjà à nos transports militaires. Malgré cette mesure, et maigre un autre arrêté-loi pris au début de la guerre, et faisant défense aux navires belges de passer sous pavillon étranger, il manquait à la Commission for Relief 50 % environ des cinquante navires nécessaires. Aussi n'a-t-on pu transporter, ce mois courant, à Rot-[■ . terdam, pour* les parties envahies de la Belgique et de la France, que la moitié des aliments indispensables aux Belges ! Cette situation préoccupait très vivement — il n'est pas,nécessaire de le dire — le gouvernement.2° En dehors dû ravitaillement immédiat «n vivres le gouvernement devait songer à faire face au ravitaillement en outillage et ♦•H matières premières indispensables à l'industrie. La Belgique ne disposait pas de tonnage à cette fin. Les puissances alliées ne peuvent elles-mêmes assurer leurs i.ranf-jporïs qu 'a ver. peine. ' Le S&1U4 .m pouvait Sono venir de l'étranger. . 3° Enfin, les événements faisaient prévoir que tout ou partie des lignes allemandes, qui constituaient à concurrence de 21 % du ■tonnage total du port d'Anvers les services de navigation réguliers indispensables à l'industrie beige, abandonneront notre grand port national après la, guerre. Le gouvernement devait chercher à créer au. moins un premier embryon de flotte qui, dès la libéra-ton du territoire, pourrait assurer les'services réguliers les plus urgents. ... Le problème, on le voit, était multiple. Le gouvernement a cherché à le résoudre en envisageant l'achat direct de navires par l'Etat, sauf à confier les achats et la gestion de la flotte à une société de forme commerciale.•On sait que ia France et l'Italie ont recours à ce moyen et que le premier ministre, M. Hughes, pour résoudre la question du fret en Australie, a acheté de toutes pièces une flotte, anglaise, au prix fort du jour. Cette solution, après s'être présentée sous des aspects divers, parut trop onéreuse au Gouvernement, qui n'aurait pû acheter que des navires de rencontre, et qui aurait dû lés payer au prix élevé du temps de guerre, tout en supportant les aléas du fret et ie risque total de l'entreprise. Il préféra laisser ce risque à une société privée, sauf à lui accorder son concours sous la forme d'une avance financière, qui lui permettrait de compléter sa flotte, de façon à résoudre les trois aspects d a problème : • . A) Immobiliser en un même armement une quarantaine de navires, qui sans cela auraient été en majorité vendus S des prix d'ailleurs afléch&nts ; R) Prendre la flotte sous son contrôle de •manière à la faire servir immédiatement au transport de vivres vers la Belgique occupée, et dès que le moment le réclamera au ravitaillement industriel du pays : C) Permettre à la nouvelle société, grâce h l'avance financière du Gouvernement, de compléter normalement sa flotte, de façon à pouvoir mettre après lefrguerre deux tiers d<î cette flotte, qui comprendra environ 90 à 100 navires et 500 à 600,000 tonnes en hwirci. nu servir? lignes régulières que réclamera notre industrie. ru"* La combinaisen vient de se réaliser dans las conditions suivantes : Le Gouvernement s'est adressé au seul armement belge qui possédât en ce moment un nombre suffisant de navires pour per- imet rr> de foudre le problème dans une Vue d'ensemble. Trente-neuf navires, qui sans l'intervention du Gouvernement, auraient été indu- 1 Mtablement en grande partie aliéné*, sont | immédiatement réunis sous' le contrôle de l'Etat. A la suite des négociations entreprises car le gouvernement, 1p prix vente des ■ navires a été fixé à un taux notablement inférieur au prix du jour. Les bénéfices, assurés déià nar des contrats certains, à concurrence dune farte partie du capital engagé, sont affectés presque intégralement pendant i><5 trois premières années à l'amortissement.11 est donc, permis d'affirmer ou'une partie cer r-nco dp ]a flotte sera amortie au moment du "retour en- Belgique. Les avances . consenties par l'Etat en échange d'obliga-t'ons trouvent leur contre-valenr et leur gage dans la flotte qui, à due concurrence, ne peut êtr*5 ni vendue ni hypothéquée. Les intérêts des obligations, à 4 %, sont récunérées en cas d'absence de bénéfices au cours d'un exercice, sur les bénéfices des exercices subséquents. Un fonds de réserve spécial est prévu pour le service régulier de ces intérêts et des amortissements. Au point de vue financier la société ne pourra prendre aucune mesure qui diminue le gage; *de i Etat. L Ei'at pourra placer lui-même les obligations qu'il reçoit en échange de ses avances, puisquil en garantit l'intérêt. L'armement s'engage à utiliser au moins deux tiers de sa Ho'tU; totale a des lignes régulières. Les destinations de ces lignes seront fixées d'après les besoins tes plus urgents du pays, .d'accord avec le Gouvernement.Les navires nouveaux à construire ou à acheter devront pouvoir répondre à ces besoins.La société accepte le contrôle du Gouvernement. Ce contrôle s'exercera à l'entremise de commissaires royaux. La. société sera belge par le capital, par les administrateurs et directeurs et par le pavillon. Aucun avantage ne pourra être accordé aux ports ei aux chargeurs étrangers qui ne soit, accordé aussi aux chargeurs et aux ports belges. Ainsi que le prévoient les chartes de certaines grandes compagnies anglaises, les statuts stipulent que les frets réclamés à l'industrie ' belge devront rester modérés. A défaut d'entente à ce sujet avec les commissaires du Gouvernement, des arbilre.s décideront. C'est là un des buts essentiels poursuivis par le Gouvernement : la stabilisation des frets au profit de l'industrie £elge. x «e** Le but de la société est donc avant tout national. Il répond à des nécessités urgentes. Le nouvel armement sert : : 1°) Immédiatement à procurer du tonnage à la commission de ravitaillement de la Belgique occupée ; 2°) à assurer dans la mesure du possible le ravitaillement, industriel du pays ; 3°) à créer, après la guerre, les lignes régulières qui feraient défaut. Le nouvel armement n'estimas créé seulement in spe. I! a en mains une flotte déjà importante, qui répond à ses premiers besoins e| qui, grâce au coneeurs de l'Etat, pourra se compilé ter rapidement, en se plaçant surtout au point d'e vue des imités nécessaires' aux lignes régulières. Il sera créé assez tôt pour pouvoir entrer immédiatement en liée et prendre sa pari dés débouchés les plus nécessaires au pays. Il sera assez puissant pour entrer d'autorité dans les pools ou syndicats maritimes, qui vont être vraisemblablement remanjés, et se voir attribuer une part sérieuse des trafics. Il se^a suffisamment surveillé par îes délégués du pouvoir public pour que sa politique maritime demeuré ccnfrsrme aux intérêts du pays. Les frets élevés que la Société pourra réaliser encore v/gnf. La fin «tes hostilités permettront' d'amortir, dans une mesure très large, le capital qui. à. dessein, n'est porté qu'à 50 millions de francs, de telle manière que diès l'installation des lignes régulières, après la guerre, • l'armement commencera ses services au moyen d'une flotte dont le prix, ne grèvera pas l'entreprise. Dans la pensée du gou-vernement, la nouvelle Société, loin d'être, dirigée contre les armements moins importants, est au contraire destinée à les seconder et, dans la mesure où ils le désirent, à fusionner leurs intérêt.-;. Les statuts prévoient la nomination de douze administrateurs. Mais comme le gouvernement et les fondateurs désirent intéresser à l'entreprise des personnalités en vue restées au pays, il n'a désigné jusqu'ici que cinq administrateurs : ce sont les promoteurs, MM. Brys et Gylsen. et MM. le chevalier Edmond Carton de "Wiari Hector Carlier et Armand Grisar. * & m Voilà l'une des rares œuvres d'avenir qui pouvaient être créées pendant ia guerre. Le Gouvernement a saisi l'occasion unique qui s'est présentée à lui pour la réaliser. Il faut • l'en féliciter. Lorsque peu de temps après la libération de la patrie, il nous sera donné de voir dans nos ports une flotte d'environ cent navires oui assureront le service de débouchés réguliers, réclamés avec instance par nos indus-. trieis, — et avec un tonnage qui équivaudra à peu de chose près au tonnage total de la Norddeutsehe Lloyd. la principale compagnie allemande ! — le pavs et avant tout le i pays industriel saura rendre justice à l'acte i de' prévoyance qu'aura réalisé cette heu- • reuse initiative. ; 1 4VWVMMVWWWWMHMWWVIWWWW1VIHVVVWV ! ! m î j £ ; vos lecteurs trouveront en <• I s troisième page, toutes les | 5 nouvelles de la guerre et les § ? dépêches de la dernière heure ï $ AWVUW VWiVIVWWVVWWVUV i ! Le clMîier voit clair ; LE CHEF DES CONSERVATEURS AUSSI 1 ; 3 La Mot yen Post donne quelques détails ' sur Ventrevue secrète du chancelier von ; Bethmann-Hollweg avec les chefs de partis s du Reichstag. | On y a largement discuté, écrit ce journal, [ les bute de la. guerre. Le baron de Zedlitz, chef du parti conservateur, parla spécialement contre les buts .de guerre annexionnistes des six associations économiques, disant que ces buts . avaient été conçus à une époque où la situa-. tiôn militaire était différente. Le chancelier a répondu qu'il ne pouvait - accepter les propositions des six associa- - lions et il a ajouté que d'intempestives atta-, ques avaient empêché tout contact entre lui et ces groupements, t M. von Bethmann-Hollweg ajouta que les 1 associations économiques doivent se deman- • 'der si leurs buts de guerre répondent encore 1 à la situation militaire. En voilé deux dont on ne pourra pas ffire ; qu'ils n'ont pas senti venir la défaite.., \ lie 21 Juillet \\WVWIA V\*VV*V\%VV\\*VV\\ WtVWVA/V LA FÊTE NATIONALE BELGE A ÉTÉ UNE FÊTE DE L'ESPERANCE 1 ■ ■" %-• _ 1 1 J — ' i- » 1 _ • ...... fvlûl nnHA « /in . A.flJ Id Pf-at'i A af 1 f* fvirf 11 fêtons en exil ? Cette question se posait naturellement h l'esprit de tous les Belges et il est permis de dire que sans pouvoir y_don-ner la solution dent 1 avenir garde le secret, la plupart \ répondaient avec une frémissante espérance. _o_ Oi tosiagg iss fimM ie ia IpMip à \'mii toise Notre confrère Jean Bar avait écrit au nom du u Courrier de l'Armée » à M. Raymond Poincaré pour lui dire que l'organe de nos soldats serait heureux de recevoir à F occasion du iil juillet un nouveau témoignage de la sympathie dont la France a déjà donné tant de preuves, en même temps qu'une marque nouvelle de la solidarité qui s'est affirmée sur le champ de bataille où ie sang belge a coulé avec celui de nos glorieux alliés. « Au moment où se décide, après deux années de lutte acharnée, l'offensive victorieuse qui nous fait présager la prochaine délivrance de notre pays, quelques lignes de ia main du Prévient de la République toucheraient profondément le cœur de nos soldats. » i Le Président a répondu par la belle lettré qu'on va lire : « Je remercie le Courrier de l'Armée de me fournir, par l'aimable avpal qu'il m'adresse, l'occasion d'envoyer aux vaillants soldais belges ?ir? nouveày témoignage de mon admiration. Je les ai vus plusieurs fois à l'œuvre depuis le début des hostilités et, récemment encore, S. M. le roi \lbert a bien voulu me permettre de les visiter avec lui, dans leurs tranchées, à l'Est de T\icvport. Partout, ie- les ai trouvés pleins de courage et d'entrain, conscients du grand devoir qu'ils remplissent et résolus à tous les sacrifices pour sauver leur Patrie,. » Voilà bientôt deux ans <w la Betargue a été outrageusement traitée pour n avoir pas voulu s'incliner devant une menace arrogante. A la roi.r son auguste Souverain, qui personnifie aujourd'hui aux yeux du monde l'idée d'honneur et de loyauté, elle s'est, levée tout entière pour la défense de sa liberté nationale. Elle ne s'est laissé décourager ni par l'invasion, ni par la prise de ses places fortes, ni par la dévastation de son territoire, ni par le sac de ses villes, ni par l'incendie de ses monuments, ni par'le martyre de ses populations. Elle a confiance dans sa brave armée et dans celle de ses alliés. Elle attend, avec un calme sto'ique et a<"cc une foi sereine, fkeure certaine de la victoire, de la iustice et de. la délivrance. A elle vont les vœux ardents de l'univers civilisé. » • —»Oa— Paroles fraternelles La. population havraise a tenu à exprimer elle aussi sa svmpathie aux Belges en s'as-sociant à la, célébration de leur fête natio-n.ai'e. L'Hôtel de Ville s'était pavoisé à nos couleurs et la plupart des rues du centre avaient imité son exemple. Nos confrères du « Havre-Eclair » ont bien voulu exprimer les sentiments de leurs concitoyens en un- bel article dont nous leurs sommes profondément reconnaissants. Leur rédacteur en chef, M. Urbain Falaise, a trouvé des paroles fraternelles pour célébrer l'union que le banditisme teuton a scellée entre nos deux peuples. Nous reproduisons avec plaisir la partie essentielle de cet article qui ira au cœur de toufe les Belges : « .Nous connaissons leurs aspirations et nous y souscrivons de tout cœur. Ils veulent une Belgique grande et libre : elle ne sera jamais trop grande et trop libre à notre gré. Ils veulent que les Boches soient refoules à jamais d« l'autre côté du Phin, qu'ils paient et qu'ils expient toutes leurs turpitudes. Et nous donc ? Ils veulent abolir chez eux toute trace de leur abominable culture. Le même travail d'épuration devra être réalisé chez nous. Et, en Belgique comme en France, il est bien entendu que c'est seulement par l'union sacrée la conjonction étroite , de toutes les forces vives et de toutes les valeurs sociales, au-dessus des rivalités de coteries et de partis, que l'on relèvera les ruines présentes et qu'on assurera l'avenir. Les Belges de Belgique sont certainement, ayant vu les Boches de plus près et en ayant davantage souffert, dans les mêmes dispositions d'esprit. Nous n'avons à leur souhaiter ni plus de courage, ni plus de patience, mais rous exprimons ce vœu que leur martyre, supporté le sourire aux lèvres, mais qui est un nvrtyre tout de même, prenne fin le plus tôt nossible. Or, de cette fin prochaine, «le la victoire prochaine, nous avons pour garants les héroïques exploits des armées alliées, parmi lesquelles l'armée belge n'est ni la moins brave, ni la moins glorieuse, ni la moins animée de la volonté de vaincre. Aussi, ce matin, de concert avec les Belges de France et' de Belgique, nous chanterons la « Brabançonne » d'un cœur plus foi-vent, plus corn fiant et plus fraternel que jamais ! » Rien ne pourrait mieux prouver combien le « Havre-Eclair » est allé au devant» du sentiment de« Belges que ces lignes que le « Matin » publiait à la même heure sous la signature de notre confrère Dumont-Wllden èt°que nous avons déjà signalées dans une édition précédente : « L'agression de 19H, longuement préparée et préméditée, a fait voir que l'impérialisme germanique — et le germanisme ne se peut plus concevoir que sous la forme impérialiste — consHt-w» une étemelle memee nour !n civilisation libre et démocratique de l'Occident. Deux peuples, per leur situation géographique et pi"' leur passé, constituent une barrière naturel!^ contre ce péril qui meu3œ par contre-coup l'An- * gletem : ce sont la France et la Belgique, us j ont subi la même catastrophe, ils ont une même , frontière à reconquérir dès aujourdihui, une i même frontière i detendre-demain contre une nouvelle agression : la vieille frontière des Gaules. Tout leur commande d'unir leurs forces dans l'avenir comme ils les unissent dans le présent, et l'Angleterre, alliée loyale, pleinement éclairée sur ses intérêts êt ceux de l'Europe,les y engage. ' Une entente permanente entre la Belgique et 2a France, entente basée non seulement sur des sympathies et des souvenirs, mais aussi sur les ; intérêts identiques que la guerre allemande a mise en pleine lumière, sera le noyau du bloc t occidental, qui, appuyé sur ia Russie, ligotera à jamais leur redoutable « Mittel-Europa ». Cette entente s'est préparée dans j'angoisse commune : elle se réalisera dans la commune victoire. Et c'est pourquoi, au grave et noble chant de confiance qui s'est élevé de toutes les campagnes françaises lors du 14 juillet, les cœurs belges répondent dans le même ton en célébrant sur le soi de Fr.ince cette fête du SI juillet, qui n'était naguère qu'une joyeuse kermesse officielle, et qui s'embellit aujourd'hui 'd'une sorte' d'émotion religieuse. » Eptngkflis encore ou bel hommage du t» Gaulois » : « La France, pénétrée de reconnaissance et d'admiration pour tant d'héroïsme et d'abnégation, pour le service inoubliable que la Belgique lui a rendu aux premiers jours de la guerre en contenant le flot débordant de l'offensive ennemie jusqu'à l'épuisement total de sa fière résistance, la France tient à cœur de s'associer à cette fête nationale. Il n'est pas un d'entre nous qui ne songe aujourd'hui avec une particulière émotion aux souffrances endurées depuis vingt-quatre mois par l'alliée de la première heure, à toutes sçs belles cités détruites, à tous ses trésors saccagés, et qui ne s'associe à cette fête nationale. Il n'est pas un d'entre nous qui n'éprouve aujourd'hui, plus impérieusement que tout âutre jour, le désir d'adresser t'hommage de son profond respect, de son affectueuse admiration à ce Roi, -■ ,/'■"« l>ine eut parlent ave,' tant rie ,-lignite l'auréole de l'adversité et subissent avec tant de ÊÎoïquo Sérénité ses dures épreuves. » —»0«— Le Salut au Drapeau à Sainte-Adresse La digue de mer avec ses drape-ux rouge, jaune et noir claquant au vent sous un «oieil éclatant avait vraiment grande al-luie en cette matinée du 21 juillet. Bien avant neuf heures, il v avait foule aux abords du Ministère de la Guerre — foule de Belges eit aussi de Havrais venus pour attester une fois de plus de leur vives sympathies pour notre pays. ! Aixprès du général Comte de Grunne, commandant la place belge, se groupaient ! bientôt les personnages officiels, parmi lesquels on remarquait le lieutenant-général Jungbhiith, aide do camp général du- Roi ; les ministres Carton de'Wiart, Cooreman et Renkin ; le commissaire général Talon; le contre-amiral Varney ; ie général de Lallement ; le sous-préfet. Benolst ; MM. Klobukowski, Barros Morèira et ,Levi-des, respectivement ministres de France, du Brésil et de Grèce, près du Roi Albert ; le sénateur Brindeau ; les députés Maurice Féron et Gitlès de Sélichy • le ï<ecretaire-' général Buisseret ; les commandants Biaise, Quintn, Dupont, Bemehnans, ie capitaine Fauquel, du cabinet de la guerre : le commandant Couche, du cabinet des Colonies; le lieutenant des Gâchons ; les doc-'«urs Smets, Viaene et Legrand ; M. Charles. de Junghe, représentant le ministre Vandervelde ; un groune d'officiers fran oais et anglais ; les fonctionnaires des divers cabinets ministériels ; un groupe imposant d'officiers de nos dernières formations — la garnison belae du Havre compte actuellement 10.708 hommes— un groupe d'interprètes anglo-belares, les fonctionnaires et employés des divers départemenis ministériels, etc. etc. Le général comte de Grunne, ayant commandé « Au drapeau », de toutes les poitrines sortit ce cri, faisant écho au sien c Vive la Belgique ! Vive le Roi I La mus.que des invalides, dont les progrès marquants ont fait une excellente fan fane, exécuta la « Brabançonne ». Puis un nouveau cri s'éleva « Vive la France hospitalière et victorieuse ! » La « Marseillaise » retentit alors et c'est nix iccents de nos divers chants populaires fort bien exécutés Dar la musique de invalides que les autorités, saluées au pas sasre par les clairons sonores de nos gen darmes, prirent congé du général d Grunne. —o— Le "Te Deum " Dans l'église paroissiale de Sainte-Adresse, resplendissante de lumière, à l'autel merveilleusement orné de roses, la céré mo'nie du Te Deum eut lieu à midi précis. Les sonneries des trompettes de nos gendarmes saluèrent les personnalités reçues par le général comte de Grunne. les capitaines Hognouille et Brouyère, MM. Huis-ma>n et CapelLe. Et bientôt le chœur était comble. A gauche du chœua\ le lieutenant générai Jungbluth, représentant le Roi, avait aris plaoe ; puis on notait les ministres Car ton de Wiart, Hubert, Renkin, Segers et Van de Vyvere ; MM. Cooreman, Liebaeri et Schollaertj ministres d'Etat ; les sénateurs A rue,ion, Dufrane-Friart et François Enrnain; !e député Gil'.ès; les membres du corps diplomatique au grand complet et à la têle de-s cueîs avait pris place, pour la dernière fois, l'ancien nonce. Mgr Tacri PorcelLi : le -tptre-amiral Varney ; le sénateur Brin-ipan ; le député Maurice Barrés le ma,ire le Sainte-Adresse ; le soœ-préfet Benoist ; néraux de Lallement, Asser et Servais ; MM. Buisseret et Vanderelst ; le chanoine Van Bnttel ; l'archeprêtre Jullien; le curé Mars ; puis encore les fonctionnaires supérieurs des divers départements ministériels; des délégations d'officiers français, anglais el belges; de nombreux soldats ; Vîmes ./u!es Renkin', baronne Beyens, Cooreman, Hubert et Segers; tous les membres de la colonie belge qui avaient pu trouver place dans l'église. M. le chanoine Rempeneer officiait, et le Choral belge chanta le Te Deum, à l'issue ■ diuquel, après la brabançonne, le baryton Qïfttwney, d'une voix superbe, entonna le bol hymne Vers l'Avenir. Et tandis que s'élevait la strophe : O terre sainte, 6 terre des aïeux ! L«ur sueur et leur sang t'ont pétrie, Et loin ov- près sauront tes fils pieux Honorer, élargir la Patrie !... on eût dit que les ailes de la Victoire, frémissaient sons la voûte gothique. • Il était midi et demi lorsque la cérémonie prit fin sur une marche triomphale de M. Philippe Mousset, exécutée par la musique des Invalides. ils hfiinap É Cartel Mercier à la France S. Km. le cardinal Mercier, archevêque de M aimes, vient d'écrire au R. P. Philippe, qui lui avait annoncé de Lyon la mort du cardinal Sevin, une lettre où on lit notamment ce qui suit : a Nul plus que le vénéré défunt n'a compati à nos douleurs ; il a aimé la Belgique opeire et veritate. Dites bien, cher ami, aux généreux Lyonnais, mon ardente et fidèle reconnaissance ; dites-leur mon admiration pour'la France qui fait des prodiges sur les champs de bataille ; dites à nos chers compatriotes que je ne les oublie pas et que, ■journellement," j'ai un religieux souvenir pour, eux à l'autel. » Nous prions nos lecteurs et abonnés d'adresser toutes les lettres et communications destinées à la rédaction on à l'administration du it XX* Siècle ». RUE- DE LA BOURSE, 23 ter, LE HAVRE, CROQUÉS DU FROWT tiie relHt anx tmcbfn nou——• f! y a relève aux Srancbées ce .soir à W fieure» r Krtève du régiment qui s'en va au repos. La joue est grande mais certains cependant semblent un peu soucieux ; soucieux, car une releva est toujours une opération délicate : sait-on jamais si les « -poux gris »■ d'en face n'en .ymt pas informés et si leur artillerie tantôt n'entrera pas ea danse ! La nuit, giace a Dieu, nest pas claire : des-nuages tamisent îes clartés lunaires et les masses d'> au qui noue/ entourent ne se distinguent qu'à peine ce soir de la terre fe-me ; ncus sommes favorisés ! Un bruit lointain et mat <Je troupes en iftecehe s'entend déjà. Il s'accentue graduellement et plus il se renîoroa plus il semble que le cœur batte vite ! Ne sommes-nous pas lui peu comme des prisonniers auxquels on \ a ouvrir les portes ! Aux confins des passerelles, déjà des ombres noires surgissent : elles se meti- ■ vent vers nous dans un rythme lent car sur ces passerelles branlantes il imparte d'avancer avec précaution. Déjà nous bouclons vivement nos sacs et nos ceinturons. Les ombres se rapprochent. Une fusée jalliie dos tranche es d'en face nous donna le frisson. Les siihcuettes noires grossissent, se précisent. Cm dirait un monôme de ramoneurs ou de nègres ou encore (l'imagination excitée par les contingences évoque rto ces images) une bande de conspirateurs dans le Venise des Doges se faufilant le long d'une lagune ! Nos deux troupes se croisent et involontairement je songe aux « deux cortèges » rte Soulary ! Nous qui partons joyeux, au dedans de nous-mêmes nous plaignons ceux qui restent et notre joie de partir, eh retour, les attendrit peut-être un peu ! En traversant les passerelles, on appréhende un peu l'éventuelle fusée boche qui peut nous découvrir. On voudrait chanter pour se donner du cœur, mais il est défendu de faire le moindre bruit. Alors pour se changer les idées on se fredonne à soi-même son air favori et l'on s'évoque ta Panne où l'on arrivera demain matin ses pâtisseries, ses caiés, ses cinémas, ses magasins, le charme et, la gaieté de ses avenues, do sa plage, de ses d rêves, tout le plaisir qu'on y aura pendant les quinze jours du repos. Et tout en rêvant de la sorte on a rejoint la route : les tranchées sont loin ! On n'y pense déjà plus î Des fusées jaillissent , des salves crépitent ! Hé ! qu'importe ! Ce n'est plus pour nous ! Et tandis que d'un rythme rapide et net nos pieds martèlent le pavé, à pleine voix nous entonnons quelques vieux airs du pays ! A S. LIES SÙ3R LA SOMME I_TES SUCCÈS DES ALLIES SUR LA SOMME £es yniemanis subissent : rasccn9ant franco-britannique 1S Il II . ..... Les derniers communiqués officiels ont i accusé un nouveau refoulement des Allemands en Picardie. Cette fois-ci, c'est à la ç fois aux trois côtés de l'échamcrure dessinée i dans les lignes ennemies que nos alliés ont i opéré. Face à l'Est, les Français ont atteint • c la, ligne de chemin de fer Combles-Cléry- j Pérorme entre Hardecourt et Maurepas. Plus s au Nord, l!ea trompes Britanniques ont approfondi leurs gains du 14 juillet et maîtrisé c les contre-attaques allemandes sur Longue- { val. Enfin, au Sud de la Somme, le général c Foch a enlevé les positions allemandes de j Barleux à Vermafidovillers. \ Ce dernier succès est ie plus éclatant, r L'assaut a été mené sur neuf kilomètres de c front., et en_deux fois ; le matin d'e Rarleux 1 à Estrées, fa près-midi d'Estrées à Verman: i dovillêrs. Bien qu'aucune indication géographique ne permette de mesurer 1 avance des 1 iritaiTR.iques ont, la maîtrise de l'adversaire. Depuis vingt jours les Allemands ont pu istimer La force de l'offensive, amener des •eriforts, combler leurs vides, parer à tout, ^rivées du bénéfice de la surprise, les attff-(ues britanniques réussissent pouatant. 1 n'y a pas à tortiller : les Allemands subis-;ent l'ascendant des armées de Kitchener. La poussée française du centre, dans la, l'Érection de Maurepas, représente un gaki ippréciable de terrain sur cinq kilomètres le largeur, depuis le mamelon d'Hardecourt usqu'â la Somme, en face de Biacftcs. La /oie ferrée a. été non seulement atteinte, nais dépassée : à l'Est du chemin de Ira . les tranchées ont été enlevées près du village de Maurepas et près de la ferme Mo-îàou.Cette poussée était prévu" depuis le succès iritemnique du 14 juillet. ■; elle met en danger r A -Il * Pozieres Bazsntin N fj8" PERSPECTIVE BU CHAMP DE 31 pes française®, on peut se rendre comptc l'importance des résultats acquis au Ire, des prisonniers. Une rafle de troi e hommes sur neuf mille met,ces de ba-e révèle un succès foudroyant, i poussée britannique au Nord de Lon val-Bazentin, si elle n'a pas la même )leur. nevét une signification tonte spé 3 C'est sur les troupes britanniques, or ait, que les Allemands font peser leurs s gros efforts. Dans la région intéressée imment, ils ont furieusement contre-atta depuis quelques jours. Le bois des Fou ix a été pris, puis perdu Le bois Delvilli té pris, perdu, puis repris en partie. D< no le village de Longueval. Tout témoi it, d'une lutte furieuse de part et d'autre e la part des Allemands d'une résolutioi i arrêtée d'enrayer l'avance britannique •.pendant, le général Douglas-Haig avan ses batteries sur le terrain conquis e aarait de nouveaux assauts. A l'heur e làs » tommies » repartent en avan malgré l'obstination allemande, gagïien terrain. Dans la lente et dure guerre d liions, te moindre pouce de terrain a si >ur, mais cè qui ressort surtout des évé îents de jeudi, c'est ceci : les troupe: \ les trois villages de Cléry, de Maurepas et ie Guillemont, qui t^ccomberont sans doute . nx prochains assauts, et permet d'envisager une attaque en direction de la ville de Combles, que le général Douglas Haig aura à, cœur d'offrir prochainement à la France. Complétons cet exposé de la situation en disant que'le village de Soyécouit, à l'extrême aile droite française, doif être maintenant Repris à l'ennemi, et que les troupes britanniques ont progressé au nord d'Ovil-lers, sur" la route d'Albert à Bapaume. Les Allemands ont repris des troupes à. Verdun pour résister sur la Somme : cela aussi est la preuve du formidable ascendant qu'ils subissent. * * A La région de Riga ne se prête pas à une offensive russe à cause de la nature du terrain, mais il est possible que le général Kou-ropatkine ayant remarqué que le front alle-, mand était affaibli, ait choisi ce point pour donner cette grande offensive que tout faisait prévoir h brève échéance et qui est peut-être lancée, r Intérim-,

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Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

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