Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 07 Novembre. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 17 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/sj19k4713w/
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2V ANNEE.—Série nouvelle. — N° 361-562 pM^.nnÉftlr .1 M-iÉ^rmMUiirwxTW^iKWiWiW^iir i iiliwMIIWIMBBWWOMMM— Le nnméro ; 10 Centimes (5 CENTIMES AIT FROWT) Hîmanflin 1 a<- T.«n<1i S 'Vnvpmlii'plOU REDACTION & ADMINISTRATION ÎFtir rn« ie la Bourse — LE HAVRE Téléphone: Le Havre n* 14.05 Directeur : FERME NEURAT fontes les eommnnications concerr.an la rédaction doivent être adressée afi^rue de la Bourse, Le Havre. LONDON OFFICE: £1,Ranton Street (Leicester Square) s. w LE XXe SIÈCLE abonnements Franco 2 fr. 50 #ar rnofe. & 7 fr. 50 par trlmastr» Angleterre.... 2 sh. 6 d. par mois. » .... 7th.• d. par trlmeetr# Hollande.. 1.25 florin par mots. » ..3.75 flor. partrtmeatrft. Autres paye.. 3 fr. » par mois. • .. © fr. d par trfntestr* PUBLICITÉ S'acfrassar à l'Administration du Journal âJ Havre ou à Londres Annonces 4' pages Ofr. 40 la ligne Petite8annonce84* page: 0fr.30laligitt Les petites Annonces sont également reçues a la Société Européenne de publi-oité, 1o, ruede la Victoire, Parist qui en a le monopole pour Paris. Quotidien belge |>araissan! au Havre lis ininiis DU WMÊWM IUlîlfK mis en lumière par un écrivain suisse « La guerre en cours pose de douloureux problèmes qu'il faut bien regarder en face. La neutralité a oeci de bon qu'elle nous laisse une sérénité qui n'est plus permise aux belligérants. Ayons le courage de dégager du spectacle de la guerre tous les avertissements qu'elle comporte, quand bien môme ces avertissements contiendraient une menace à l'égard de nos principes les plus sacrés. » Aflusi débute, dans la Gazette de Lausanne du. 2 novembre, un article signé des initales M. M. qiuâ révèlent, si nous ne nous trompons, La personnalité de noire distingué confrère M. Maurice Milliioud, professeur à ITUnivexsité de Lausanne. Citoyen diu pays le plus démocratique du monidfe et, sans aucun, doute, démocrate lui-même, M. Maurice M Moud ne cherche pas dans les formidables événements de l'heure présente, au rebours de tant d'idéologues obstinés à plier toute réalité à leurs conceptions a prioristes, une confirmation de ses principes ou de ses opinions. Il y cherche la vérité politique exclusivement. Docilement et intelligemment, il se met à l'école de la réaJité. Les leçons que Lui donneront les faits, il est décidé à les entendre et à les suivre, quelque humiliantes qu'elles puissent être pour ses idées antérieures. Admi-raib-ie état d'espôt et aussi fécond qiu'admi-jaîble.Uo. homme très intelligent se "débattait l'autre jour en notre présence contre ides évidences qu'A trouvait douloureuses. La ruine de plusieurs de ses idées, brutalement démenties par la guerre, l'accablait dte tristesse. — On veut donc, gémissaitoi, qpa j'abjure des idées auxquelles j'avais dévoué ma vie !... Pénétré de respect pour die pareils chagrins, nous nous sentons incapable d'indulgence pour quiconque, donnant le pas à la sentimentalité sur la réalité, voudrait rester fidèle à des « principes >: politiques dont le drame de 1914-1915 a idiémontré Ha force destructive et qu'il faut désormais ranger dlans la catégorie des poi* _sonfi» mortels pour les Etats et les nations. Pour M. Maurice Milliouds Suisse et démocrate, la guerre a démontré l'infériorité du parlementarisme démocratique sur l'absolutisme. Et il le reconnaît sans détour : u Une constatation pénible, mais évidente, fs*jmpose à comparer la façon dont les Alliés et ï'Àustro-.-iilemagne mènent la guerre. Il est aujourd'hui démontré que le système parlementait 4el qu'il fonctionne en Grande-Bretagne et en France comme conséquence de l'esprit démocratique de ces deux pays les met en infériorité marquée sur l'Austro-Allemagne, militariste et absolutiste.La presse austro-hongroise a beau jeu de se imoquer des tiraillements parlementaires qu'elle pbserve dans les deux grands pays libéraux 'd'Occident. De pareils inconvénients sont épargnés à T Au triche-Hongrie puisque depuis la guerre aucun parlement ne s'y est réuni, four faire un civet, il faut un lièvre. Four que se manifestent des dissentiments parlementâmes, il faut des parlements. La presse austro-hongroise ne va yvourtant pas jusau'à soutenir qu'il v aurait unanimité au Reichsrath en faveur du gouvernement pi le Reichsrath était convoqué. Les difficultés du ministère Asquith, la chute 0u ministère ■ iviani et sa résurrection engraissée sous le nom de ministère Briand ont rempli d'une -joie non moins saine les journaux de l'empire allemand. Chose curieuse, les plus enragés à se (gausser des difficultés que le parlementarisme démocratie crée à l'ennemi sont ces publicistes judéo-radicaux qui s'époum on n aient avant la -guerre à proclamer la supériorité du régime représentatif. Leur conversion a été rapide mais totale. L'autocratie dont l'Allemagne donne aujourd'hui le spectacle n'a point de thuriféraires plus lardents que ces néopnytes. » Il est permis de se dtemander si « conversion » est le mot qui convient à cette évolution. Dans l'empire allemand, la presse In'est ni plus ni moins qu'un des instrumente du Pouvoir. L'Etat prussien règle ses mouvements, la déchaîne ou la retient à sou gré. Qui sait si les dithyrambes de la presse soi-disant libérale de l'empire allemand n'étaient pas, purement et simplement, des couplets de commande ou, mieux encore, fâes articles d'exportation, rédiigés par ordre pour donner le change à l'opinion européenne et pour entretenir les Français en particulier dans le cuite d'une démocraiie éminemment dangereuse pour l'a santé de leur nation ? Après avoir rappelé le célèbre discours où Guillaume II proclamait, à Kcenigsberg, île 2 laoût 1910, qu'il ne tenait sa couronne ni des parlements, ni des assemblées délibérantes, ni dies plébiscites, M Maurice MaiHoud ajoute ce commentaire : » Et voici qu'il apparaît aujourd'hui que oette conception désuète du gouvernement des nations donne au pays qui la pratique, dans la crise la ■plus terrible qu'ait traversée le genre humain, .une supériorité très apparente sur les peuples de flénie démocratique et libéral. Il serait inutile,, en effet, de nier les inconvénients diplomatiques et stratégiques qui résultent •pour les « pays d'opinion » comme l'Angleterre, la France et l'Italie de la multiplicité des avis contradictoires qui s'y manifestent au sein du gouvernement. Il semble que l'Angleterre commence à ■comprendre le danger. Un mouvement s'y dessine tendant à obten.ii* la diminution du nombre des ministres; mais la France, après quinze mois do truerre, persiste dans le parlementarisme intégral cher à M. Steeg et à ses amis, mais funeste à la Victoire. Paroles terribles dans leur simplicité, et squiii ouvrent dies abîmes de réflexions. Les cheifs d'une nation ont-ils le droit de préférer leurs principes, quels qu'ils soient au salut de la nation elle-même ? Le droit au suiicidte n'a jamais été réclamé, à notre con-ruaiissance, que pour les individus. Liibre à ribaoun d'écouter la passion funeste, la nas-isico mortelle, plutôt que les avertissements de l'hygiéniste ou du médecin. Mais quand e'e^t l'existence nationale d'un grand peuple qui est en. jeu ? Quand' il s'agit d'un conflit entre deux civilisations et entre dieux .mondes ? D'ailleurs, que lee. adorateurs du parlementarisme intégral y prennent garde. L'instonct de conservation fait faire aux nations bien plus qu'aux individus les plus étonnants prodiges. H y a même lieu cîe craiindre qu'il n'entraîne les nations les plus démocratiques à des réactians excessives et par conséquent périlleuses le jour où il apparaîtrait que le régime démocratique est la cause efficiente d'une guerre insuffisamment préparée, trop longue et trop san-gtaite.« Le cœur se serre à penser que la guerre en cours pourrait discréditer tous les « progrès » accomplis depuis un siècle dans le sens démocra" tique et libéral, écrit encore M. Maurice Mil-lioud. Nous n'avons pas ici la superstition de la Révolution française. Nous ne pratiquons pas la religdn du « Bloc » chère à M. Clémenceau; mais le gouvernement du peuple par le peuple nous paraît chose plus normale que le régime absolutiste ou autocratique. Et c'est pourquoi nous ne voyons pas sans un malaise le régime absolutiste risquer de donner aux deux Empires du centre où il fleurit une supériorité militaire sur ses adversaires pénétrés des idées modernes. » Oui, le cœur se serre. Notre distingué confrère a raison de le d'ire, et nous nous honorons de partager ses angoisses. Mais il ne s'agit pas de savoir ce que nous aimons le mieux. Il s'agit uniquement de décider, à la lumière du plus Croyable jncendde qui a jamais «tévasté Vunivers, <îe qui vaut le mieux, ce qui est le meilleur pour la force, la conservation, la santé des nations. En ^pmmo§-nous donc réduits à choisir entre le parlementarisme intégral funeste à la victoire et l'absolutisme à la prussienne 1 Nous ne le crovons pas. Entre ces deux fléaux, il y a p'îace, croyons-nous, pour un régime intermédiaire. Autorité et compétence en haut, liberté et contrôle en bas : un gouvernement qui veuille et sache gouverner, un parlement librement élu qui se ternie à contrôler. L'homme d'Etat qui saura corriger dans ce sens les démocraties modernes — la Belgique inclusivement — aura bien mérité de l'Europe et du monde. Fernand NEURAY. LA SITUATION MILITAIRE Samedi 6 'novembre. « Les opérations militaires dirigées par 1« grand état-major allemand contre la Serbii sont loin d'obtenir le succès foudroyant qu'L s'en promettait. Sans doute, nos ennemie font des progrès autour de Nich, mais su; U reste du front serbe ils sont tenus er échec et les progrès des alliés ainsi que les renforts qui leur arrivent permettent croire que, pour sérieuse qu'elle soit, la situation n'est pas désespérée. On annonce qiue l'Allemagne va prélevei sur le front russe une troisième armée, cf qui indique bien que la résistance qu'elle rencontre dépasse son attente. Ce n'est pa* cela qui améliorera ses affaires sur le théâtre oriental de la guerre où elle voit diminuer chaque joui" les chances de son mouvement contre Riga. Ses alliés ne sont pas plus heureux sur le front italien où toutes les contre-attaques autrichiennes sont re-poussées.La presse allemandle s'occupe beaucoup en; ce moment dies opérations en Mésopotamie. La DeuUehe Toges Zeitung reconnaît que la situation des Turcs est critique le long de la frontière d© l'Eurobrate et du Tigre et que la Turquie va être contrainte d'y envoyer d'importants renforts, les Anglais y ayant, amené une grande armée et une puissante artillerie. Le journal allemand avoue que les Anglais approchent die Bagdad. La Kcelnische Zeitung confesse aussi q,ue la ville fameuse est menacée et recommanda à l'opinion publique allemande de rester calme au cas où les Anglais y entreraient. « Le tiotm de cette capitale, écrit le journal de Cologne, exerce encore un grand priastigie, mais la valeur militaire de cette position est nulle. » Ces précautions sont significatives. Elles nous montrent combien la presse allemande craint aujourd'hui l'effet des déceptions sur un peuple à qui on a promis trop souvent dies victoires décisives. Nous citions hier un curieux extrait d'un journal danois sur l'impression jkoduite en Allemagne par la victoire de Champagne. Il nous vient aujourd'hui de source absolument sûre des nouvelles qui prouvent que les Allemands sont de plus en plus sensibles aux pertes effroyables qu'ils ne cesent d'éprouver sur tous les fronts. Et c'est pour cela aiussi qu'il faut à tout prix au Kaiser une victoire quekrue part, cette victoire dût-elle élire sans lendemain. D la faut pour rassurer son peuple sur les craintes qùe lui a fait concevoir l'avance française, car on a su là-bas de combien peu il s'en est fallu que fût ordonnée une retraite générale. Il y a quelques iours on reproduisait un extrait du carnet d'un officier allemand' qui était en permission à Douai et gui, rappelé en toute hâte le 25 septembre, vit les- routes encombrées d'une double rangée de voitures et do ca)mion6 (le toute sorte se repliant vers la Belgique. Aujourd'hui, l'un des correspondants militaires du Tageblatt de Berlin, M. Bernhard Kellermann, -raconte (n° du 26 octobre) que le jour de la prise d* Loos, les batteries allemandes étaient éteintes sur l'une des crêtes die Vimy, donc sans défense, quand les fantassins français s'arrêtèrent tout-à-coup dans un boqueteau, à quelques douzaines de mètres. « Pourquoi n'ont-ils pas continué à avancer ? éprit—il. Dieu seul le sait. La nuit vient. La nuit du 26. La pluie tombe à. torrents. Le lendtemaim seulement arrivèrent nos réserves. Elles délogèrent les Français... Maintenant, nous sommes reposés et tranquilles. Pourtant, nous pensons souvent à oette journée et à cette nuit. Et alors la sueur ruisselle sur nos fronts. » Polybe, dans le « Figaro », assure qu'à Saint-Quentin la garnison allemande avait déjà reçu son ordre de départ immédiat et que les officiers avaient pris congé de leurs hôtes français. Les Allemands qui reçoivent des lettres de leurs soldats connaissent là-dessus mille détails que nous ignorons. Et c'est pourquoi, malgré tout, ils ne sont pas tnau-«luiiles. INTERIM. £e tribunal 9e sang fonctionne en Belgique < Encore neuf belges exécutés à Liège II y a quelques jours, des dépêches ayant annoncé que 34 ' condamnations à mort avaient été prononcées à Liège par un conseil de guerre allemand, le gouvernement allemand faisait publier un démenti formel que des gouvernements alliés mêmes crurent devoir faire connaître. Aujourd'hui, le « Belgisch Dagblad n nou3 apporte la proclamation allemande annonçant les dernières condamnations du conseil de guerre de Liège. Le démenti allemand a joué sur les chiffres : neuf de nos compatriotes ont été condamnés à mort et exécutés tandis que nombre d'autres étaient condamnés à des peines variées. Voici le texte de l'affiche qui a annoncé aux Liégeois ce nouveau crime : Le tribunal de campagne siégeant à Liège a condamné A la peine de mort : 1. Léon François, contrôleur de tram à Lanaeken; 2. Félix Valider Snoeck, contrôleur de tram à Ghlin; 3. Henri Noirfalize, maréchal-ferrant à Chênée; 4. Oscar Sacré, voiturier à Ougrée; 5. Henri Defrecheux, garde-barrière à Kin-kenipois;6. Auguste Béguin, agent de police à Liège; 7. Lucien Gillet, maréchal-ferrant à Braux (France); 8. Joseph Gillot, vitrier et peintre en bâtiments à Liège; 9. Jean Legros, déserteur (sic) belge, mécanicien à Liège. Aux travaux forcés à perpétuité : 1. Norbert Varela, sujet espagnol, cabare-tier à Liège; 2. Désiré Scheys, garde-chasse au château des Amerois, près Bouillon; 3. Lucie Collin, née Billon, cultivatrice à Sainte-Cécile. A 15 années de travaux forcés : 1. Camille Noirfalize, serrurier à Chênée; 2. Jean-Baptiste Collin, fermier à Sainte-Cécile ; A 12 années de travaux forcés : 1. Eugène Beauraing, négociant à Liège; 2. Constant Picard, maréchal-ferrant à Nouif-MesmAl (-Finance)-: 3. François Mœrmans, serrurier et ouvrier du chemin de fer à Angleur; 4. Joséphine Mœrmans, célibataire, sans profession, à Angleur; 5. Louis Beauduin, pâtissier à Virton. A M ans de travaux forcés : 1. Hermanoe Moermians, célibataire, sains profession, à Angleur; 2. Jean-Baptiste Ponsart, bûcheron à Mémo. Les nommés Legrand, Gillot, Gillet, Béguin, Defrecheux, Henri Noirfalize, Sacré, François et Van der Snœck ont été fusillés aujourd'hui. Liège, le 28 octobre 1915. Le Gouvernement. UN DE NOS MARTYRS Les « Nouvelles » de Maestricht disent que les exécutions ont eu lieu dans les fossés de la citadelle de la Chartreusn. Notre confrère donne quelques détails sur l'une de ces nouvelles victimes de la barbarie allemande : « Parmi eux se trouve un brave entre les braves, Léon François, contrôleur aux Vicinaux qui font le service entre Maestricht et la Belgique. Léon François est tombé en héros, sans faiblesse et en criant : Vive mon pays! Il a nié énergiquement jusqu'au bout sa culpabilité. Nous avions l'honneur de connaître personnellement le contrôleur François. C'était un vaillant, un brave sans peur et sans reproche, une figure franche et loyale, extrêmement populaire, un fonctionnaire modèle, adoré de tous ses collaborateurs. Il était âgé d'une cinquantaine d'années, veuf, soutien de famille : il laisse six orphelins!...Ses bourreaux l'ont torturé pour qu'il avoue une faute qu'il niait, qu'il a niée jusqu'au bout.Deux policiers allemands avaient demandé, voilà un mois, après un garde du tram nommé François. François l'ayant appris, s'était présenté spontanément aux Allemands en leur disant : « Vous cherchez un garde François. Il n'y en a pas. H y a un contrôleur François : c'est moi! Que me voulez-vous? » Le malheureux venait de signer son arrêt dé mort. ENCORE UNE VICTIME Le « Telegraaf n reçoit de Gand la. nouvelle de l'exécution d'un carrossier d'Etter-beek, près de Bruxelles, nommé Joseph Joppard, accusé d'espionnage. L'EXECUTION DU COMTE DE HEMPTINNE A GAND On écrit de Rome à la « Croix » : « L'exécution hâtive du comte de Hemp-tinne a causé, à Rome, une douloureuse impression. On savait que le Pape avait intercédé pour le membre de la famille de Hemp-tinne, qui avait été condamné à mort, et l'on n'ignorait pas que l'empereur avait évoqué l'affaire à lui. Les particularités que M. Van den Heuvel a fait, connaître à un rédacteur du n Corriero d'Italia » sont plus impressionnantes encore, peutrêtre, que ce qu'on imaginait- M. Joseph de Hemptinne, expliqua le ministre de Belgique auprès du Saint-Siège, est le moins âgé des trois frères de Hemptinne — il a 55 ans environ. Il n'a pas le titre dc. comte, qui est réservé à l'alné de la famille. Or, c est M. Joseph do Hemptinne qui avait-été condamné à mort, c'est pour lui que le Saint-Père avait intercédé, et c'est sa cause que l'empereur avait évoquée à lui. M. Joseph de Hemptinne aurait été, en effet, épargné; mais son frère, M. le comte Paul de Hemptinne, qui a dépassé 65 ans, aurait été jugé, condamné et exécuté aveè une hâte fébrile, pour prévenir, sans doute comme le suppose judicieusement M. Van i den Henvel, toute nouvelle intercession,.. » La censure belge ea Angleterre 7a être réorganisée BO« On sait que les lettres de France et d'Angleterre à destination du front belge ou de la Belgique sont soumises à une censure qui fonctionne en Angleterre. Rien de plus juste en principe, cela va de soi. Mais e fonctionnement de cette institution a donné lieu à de nombreuses plaintes. Des abus, vrais ou imaginaires, ont été signalés. Nous apprenons que le département de la guerre" vient d'être saisi d'un projet de réorganisation de la censure belge établie en Angleterre. Espérons que l'étue ne traînera pas. Et prenons la liberté de suggérer au gouverneraient l'idée d'introduire un, voire plusieurs magistrats, dans le collège des censeurs. Il y en a quelques-uns, en France et en Angleterre^ à qui les menaces des Allemands interdisent de rejoindre leurs postes. L'assistance de deux ou trois magistrats rendrait à la censure une confiance dont elle ne saurait se priver sans de graves inconvénients- LE CINEMA, INSTRUMENT DE PROPAGANDE PATRIOTIQUE Nous lisons dans plusieurs journaux la dépêche ci-dessous : n Lima. — L'opinion se trouve favorable aux alliés. Les cinématographes représentent chaque jour des films français devant dies salles combles et enthousiastes, tandis que les quelques vues allemandes qu'on a essayé de produire ont dû être retirées à cause du tumulte qu'elles soulevaient » Le « XX" Siècle n se permet, très respectueusement, d'attirer sur cette information l'attention du commandement de l'armée belge. Une admirable modestie a empêché jusqu'à présent nos généraux, ainsi que les chefs de notre état-major, de s'offrir aux photographes et aux peintres, ainsi que font tous les jours les généraux des armées alliées et des armées ennemies. Cette réserve les honore, et nous n'avons rien à y objecter. Mais l'armée ? notre armée réorganisée, ardente, frémissante ? Les feuilles allemandes impriment tous les jours qu'elle est réduite à une tretaine de mille hommes. Prouvons au xneutres qu'elles mentent en faisant défiler dans les capitales, par la ci-nématographie, nos superbes régiments. Une telle propagande portera des fruits quand on commencera à causer de la paix. Si nous osions, nous dirions 'que c'est un devoir pour le commandement de l'armée belge de faire voyager notre armée,sur tes sites du cinéma, dans ls cinq parties du monde. Mais la hardiesse de oette figure épouvanterait des officiers que l'ennemi n'a jamais fait reculer.. Le général fialliéni fait une révolution ÎJÛK Plis DE RECOMMANDATIONS ! A peine entré au ministère de la Guerre, le géméral Gallién-i vient d'accomplir une •petite révolution. Voici, en effet, la petite note que vient de publier la presse parisienne : « Le maiïistre de la guerre vient d'adiresser aux généraux oowmandant les régions territoriales une circulaire relative aux très nombreuses lettres de recommandation qui lui parviennent quotidiennement en laveur des militaires de tous grades. Le ministre fait remarquer que tout militaire a les moyens d'appeler lui-même son attention sur sa Situation, en transmettant une demande par l'intermédiaire de ses chefs. Il n'est d'ailleurs jamais pris de décision sans que les autorités hiérarchiques aient été consultées ; le premier résultat de l'appel direct au ministre est donc de multiplier les transmissions et de retarder la solution. A l'heure actuelle, les énergies de tous doivent être appliquées à la solution des graves problèmes que soulève la défense du pays, et seules méritant intérêt les questions qui s'y rattachont. Les questions de personnes n'échappent pas à cette règle. En conséquence, le ministre a décidé qu en principe et à dater du 7 novembre courant, toute lettre adressée par un tiers quoiqu'il soit à une autorité militaire quelconque pour l'inciter à modifier la situation personnelle d'un officier ou d'un homme de troupes sera renvoyée à son auteur, avec la mention : <i Retour au signataire par application de la circulaire ministérielle du 4 no-vembre 1915 », et que les militaires avant ete 1 objet d'une recommandation quelconque e<n seront la première fois avisés ; dès la seconde, ils seront passibles d'une punition discvptalaine. » S cette circulaire est appliquée, et le ea-iracftène du général Galliéni permet d'v compter, ©12e mettra fin à un abus qui est ®corc plus odieux en temps de guerre ciu'en temps die paix. Qu'elle ne soit pas superflue, c'est ce que prouve, dains le Journal (numéro du 5 no-yembre), un- article où M. Urbain Gohier solicite le générai Gaitliéni de son courage : " Cent cinquante mille fiches au moins conservent la substance des lettres reçues depuis le début de la guerre, et des réponses," sous les noms du recommandé et de son patron, de manière qu'il soit possiDie à toute époque de vérifier qu'à telle date tel personnage a sollicité telle faveur pour tel de ses clients. Les auteurs des recommandations sont naturellement les principaux personnages de l'Etat, les ministres et anciens ministres, les hauts dignitaires et fonctionnaires de la ..épublique les membres du Parlement. Il est difficile au ministre de la guerre de rebuter ses collègues du gouvernement. La proposition Peytral, en réduisant les portefeuilles à la demi-douzaine, eût tari quelques sources de faveur. Au contraire, la constitution d'un ministère à vin^-trois têtes promet au général ministre vingtrdeux solliciteurs qui l'auraient submergé de leurs requêtes, s'il ne construisait tout de suite une digue, n Gageons que chez nous aussi, un petit bout die circulaire comme celle du général Galliéni dispenserait de beaucoup de paperasserie. Nous ne croyons pas que le pays y perdrait beaucoup. Nous pensons même quil pourrait y gagner. Pourquoi donc m'Smitaraiiit-on pas chez nous l'exemple du nwniifltre français ? L'Allemagne et la paix LA BOURSE DE BERLIN ELLE-MÊME L' UN INSTANT CRUE PROCHAINE! — Ll PRINCE DE BULOW VOUDRAIT COIN STITUER UNE LIGUE DES NEUTRES. Veut-on une preuve que les milieux allï mands les plus sérieux ont songé ces jours ci à la possibilité d'une paix prochaine ? Le Berliner Tageblatt (29 octobre, éditioi d\i soir) et la Franklurter Zeilung (30 ode bre, édition du soir) rapportent qu'ei Bourse les valeurs de guerre (industries d' fer, ateliers métallurgiques, poudrières ont accusé une baisse soudaine, tandis qui les valeurs de paix (actions des compagnie de navigation, chemins de fer du Chan toung) ont éprouvé une tousse rapide e inattendue. Quelles ■ sont les raisons de cette étirang-fluctuation du marché ? Selon certains joui naux, le voyage de M. Soif, secrétair d'Etat aux colonies, (jui vient (le aéjourne à La Haye, accompagné de M. AÇolff- Met tenidch, ancien ambassadeur d'Allemagne Londres, n'aurait pas- été" saix? infrueno sut cette disposition du monde des affaires D'autres en cherchent l'origine dlans 1 voyage du prince de Rdlow «n Suisse dans" son entrevue à Einsiedeln probabk ment avec Mgr Marciietti. D'autres joui naux se bornent à déclarer que ce sursau d'espoir fut provoqué par des nouvelles foi exagérées sur les succès des opérations m: litaires dans le Balkans. La Franklurter Zeitung, dans son.numér diu 31 octobre, fait gravement la leçon au financiers et leur reproche leur optimism trop hâtif : «H faut, dit-elîe, constater au contrair que chez nos ennemis les gouvernement anciens et nouveaux persistent dans leu attitude obstinément hostile. On a cru qu l'attitude du Japon autorisait une hauBc des allions du chemin de fer du Chantoun-j or, il vient de s'engager à ne signer la pai qiu'avec ses alliés d'Europe. n Ce n'est pas la première fois que s Bourse a cru apercevoir à brève échéant la fin de la guerre et qu'elle s'est trompée. Les journaux allemands annoncent auss qiue le chancelier impérial a refusé de pre poser au kaiser la prompte convocation d Reichstag demandée par le Vorwaerls. Expliquant ce refus, te chancelier dit q-u le ministère de l'intérieur s'occupe des quet tions urgentes de l'approvisionnement d peuple et des préparatifs d'une session d Reichstag, choses qui ne pourraient pa: être réglées à bref délai. Em conséquence le Redcïistag ne se réunira pas avant la fi; de novembre. Quant au prince de Btitow, on assur dans les milieux diplomatiques die Rctii cju-'ïl1 travaille à constituer une ligue de neutres dont feraient partie la plupart de petits Etats : Suèdte, Hollande, Suisse, Er pagne, etc., et -dlans laquelle le gouverne ment allemand s'efforcerait d'enrffler 1 Saint-Siège lui-même. Cette ligue, une fois constituée, devrai prêter son concours à l'Allemagne pou une prompte conclusion de la paix. Aux dernières nouvelles, on annonce qu l'ex-chancelier a demandé un sauf-condui aux autorités italiennes afin de pouvoir Vf nir en Italie, où se trouve sa femme ma lade.... Les catlolips allsiis ratat m piî psiiaiisti »0tt La direction du Central allemand a tenu sotus la présidence du Dr Spahn, une réuni eu où elle s'est occupée de la. paix. La Koelnische Volkszeitung nous aippren •qu'edle a voté à l'unanimité une résolutioi qui s'accorde dans ses grandes lignes ave les résalulnons votées par les partis conseï valeur et national-libéral On voit que les catholiques allemand tiennent à ce qu'on n'oublie pas qu'ils son d'accord avec les plus pangermanistes d leurs compatriotes sur l'orientation à don ner à la politiqiue die leur pays. Le Pape a condamné solennellement l'in vasion de la Belgique^ il a réclamé wne pai: fondée sur le diroit, la justice et la libert des peuples et impliquant, par conséquent la restauration de l'indépendance belge. Les catholiques allemands, eux, ne tien nenit aucun compte du verdsict pontifical C'est dans l'Evangile pangeitmaimste qu'il cherchent leur irègle die conduite et ils se ûè clarent maintenant décidés à sanctionne touit ce -que le pape a réproujvé au nom de L morale chrétienne Encore un sujet de méditation, pour le catholiques des pays neutres... AVEUX INTERESSANTS " Avouons-le franchement, le peuple allerad estdansSa détresse ' BOIU«w Le Sun de New-York publie une longu. dépêche dte Berlin, d'où le Daily Exprès entrait les lignes suivantes : « S'il n'est pas vrai que l'Allemagne soi affamée, il est certain que la crise de l'ali mentation atteint des proportions alarman tes. Le prix élevé des vivres dans tout l'em pire pose des problèmes du caractère le plu grave. Toute la presse s'élève contre la ra reté des denrées les plus nécessaires à li vie. La oeinsure permet de publier, sur o point, des aveux très francs. » Maxinrilien Harden écrit : n Avouons-le franchement, le peuple aHe mand est dans la détresse. " lia Gazette de Franclort dit : « Notre hame nous nourrira, n Le correspondant du Sun ajoute <jue « 1 blocus de la flotte anglaise est mamtenan reconnu coitïme sérieus. » DERNIÈRE HEURE ■■ ■ >îOU • Commnniqné officiel français i Paris, samedi, 15 heures• | EN CHAMPAGNE, on signale% pend/Li& \ la nuit, une nouvelle attaque attennande i contre nos tranchées de Vouvrage « la Cour-1 | Une n ; elle a complètement échoué. . I Au cours de la lutte d)e mines qui se powr- ♦ I suit presque, sans interruption entre rARGON NE ET LA MEUSE, Vexplosion d'uat ; de nos fourneaux a endommagé sérieuse- I ment, ce matin, les organisations alle~ y mandes dans le secteur de Malancourt. p Nuit relativement calme sur le reste du . front. i Communiqué britannique Londres, le 6 novembre. Hier, il y a eu cinq combats aériens avec t des aéroplanes allemands ; un avion ennemi t a été abattu d-ans les lignes anglaises. Depuis le 1" novembre1 il a plu beau* coup. .> Les travaux de mines sont poussés active• c ment de part et d'autre, i ' *-iio.( UN SUCCES ANGLO-FRANÇAIS l CONTRE LES BULGARES t> Athènes, 6 nov. — La légation de Seirbie s annonce vue les Bulgares ont été battus , dans le téfilé de Babouna, après une ba-{ i taille qui a duré plusieurs jours et à la-queiiHe ont participé l'infanterie française i et la ca,vi'erie anglaise. 9 ^ „ SUR LE DANUBE i Genève, fi nov. — On annonce de sonreê officieuse de Bucarest qu'à la suite de l'oe-e cupation de ha rive serbe du Danube par - les Austro-Allemands,les autorités roumain i nés ont pris des mesures destinées à ame-i ner dans les ports roumains, afin de les ) désarmer, les navires chargés d'armes el , de munitions qui étaient destinées à !a i Serbie. 1X3. ; LA CR!SE GRECQUE . Athènes, 6 nov. — Les journaux annon» . cent que le roi Constantin a accepté définitivement la démission du cabinet Zaïmss. ! LES FAITS DU JOUR t Le Daily Express publie une note édite. - riatc assez mystérieuse, annonçant qu'un changement « de la plus grande importance » va être apporté dans la direction de la guerre. Les autres journaux anglais ne font cuite allusion à ce {ait. M. Lans-lng, le secrétaire d'Etat américain, a déclaré olliciellement que le départ de Belgique de M. Brand WhitlocU, minis-j tre des Etats-Unis en Belgique, n'avait au-cutle signi{ication politique. Le diplomate j émlnrnt à qui les Belges doivent une si -[ grande reconnaissance a obtenu un congé, c il y a deux vwis1 motivé par son état pré• _ caire de santé, Kawvmv rj » Selon certains bruits, M. Sazonoît irait * prochainement à Londres conférer avec sir. Edward Grey. " VMAWWVU £ Le gouverneur général du Canada tiieltH d1autoriser la mobilisation jusqu'au nombre „ de 250,000 hommes, g compris les troupes se trouvant déjà sous les armes. 3 Cest une augmentation de cent mille SMi _ le nombre autorisé jusqu'à présent. ^ tV-A/WW* 3 Le résultat des élections norvégiennes peut être, dès 4 présent, considéré comme acquis. La gauche reste victorieuse. Le ca-. \binet actuel sort fortifié des élections et gardera le pouvoir. Ce résultat semble avoir mal satisfait les agents allemands qui ont pour mission de travailler l'opinion norvégienne et de la dresser contre l'Angleterre comme nn a dressé la Suède contre la Russie.La correspondant de la Frankfurter Zei-tang a cru devoir enseigner aux Norvégiens, en un article qui voulait être ironique, quelles sont les exigences de l'heure, et leur proposer la Bulgarie comme un exemple d'indépendance et de décision. La presse norvégienne relève très vertement ces conseils et avertit l'Allemagne que > ses efforts sont inutiles et que, s'ils ont ob-; tenu un succès dans les Balkans, ils vont ici au-devant d'un échec certain. I HIWMV D'après une correspondance de Sofia au ' VSlag, reproduite par le LokaJ Anzeiger, 5 M. Radoslavofj aurait déclaré dans un cercle d'amis qu'il y a harmonie complète en-! tre le gouvernement et M. Ghenadieff et les - autres chefs de l'opposition qui ont promis de ne pas user de leur droit de critique en cas de convocation du Parlement. IWWWW1 Le congrès socialiste espagnol a voté. \ î une majorité de 4,000 voix, une adresse'de t sympiathie aux nations de la Quadruple. Entente.

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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