Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 03 Fevrier. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/348gf0nr76/
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<âi&NNÉE. ■ Série nouvelle. • N° §4 CS5CfK5ESaB9«ie«53fSS 3F2 Le numéro ' 10 Centimes Mercredi 3 Février 1915 p- • — RÉDACTION & ADMINISTRATION 28ter rus lie la Bourse — LE HAVRE Téléphone : Le Havre n" 14.05 OFFICE SPÉCIAL A LONDRES : $}. Panton Street (Broadmead House) London (S. W.). Sireciear : FSEMB SEBR47 Toutes tes communications concernant la rédaetion doivent être adressées aux bureaux du XXe SIÈCLE, aS'", rue de la Bourse, Le Havre, avec Ut mention : " Rédaction LE XXe SIÉCLE Quotidien beioe paraissent au Havre ABONNEMENTS : France 2 fr. 50 par mois» » 7 fr. 50 par trimestra Hors France.. 3 fr. » par mois. o .. 9 fr. » par trimestres Angleterre.... 2sh.6d. par mois. .... 7sh.6d. par trimestres PUBLICITÉ Correspondance, de réfugiés et communications personnelles r Sur le Continent: L.es 3 lignes O fr. SOI La ligne supplémentaire..... O fr. 2& Angleterre : la ligne 3 d. UBWB MEilCME : On traite à forfait Il y a paix et paix... La paix n'est pas une chose abstraite Excellentes considérations du Journal des | Débals (numéro <îu 1"' février) : n Ce n'est pas une classe, c'est toutes tes f «tasses qui- ont à cœur de mettre fin à cette i guerre désastreuse par une paix solide et jiitjle. Mais .pour y arriver, il fauit voir la réalité en face et appeler les choses et les hommes par iew nom. Pour la. paix, les socialistes font des vœux, le Saint-Père prescrit des prières. C'est te même sentiment, sentiment généreux et humain auquel tout le monde s'associe. Mais « la paix » n'est pas «ne diose abstraite Elle doit revêtir la forma concrète d'un traité. Ce traité dioit être inv posé par les défenseurs du droit, a ceux qui l'ont violé, sans quoi la paix ne serait qu'une abdication, de la justice et une humiliation du droit. Qe. n'est pas assurément ce que veulent ceux qui espèrent en la justice, qu'elle soit divine ou sociale. La lin de la guerre n'est qu'un, mot, si elte n'est, en mémo temps-, la fin de l'état die choses qui a provoqué la guerre. » On ne saurait mieux dire. Imaginez-vous une « pais » laissant la Belgique aux Allemand», 011. seulement laissant les Allemands libres d'évacuer nos ruines, sans obligation, saris réparation, et maîtres par conséquent de renouveler, dans un an ou deux, mieux préparés et plus-redoutables, leur acte de piraterie t Une pareille paix serait une injustice, un crime abominable. Les catholiques belges prient pour la paix, ni de tout tour cœur, mais pour une paix juste et par conséquent véritable, pour la paix qui suivra la victoire. La prière pour la paix et le gouvernement français W; " f Les zeppelins à Bruxelles Le hangar des Zeppelins, que les Allemands ont construit à la plaine d'aviation de Berchem-Salntc-Agathc, menace ruinés. Le sous-sol étant marécageux les fondements ont fléchi. Tous les ouvriers belges ont été renvoyés et remplacés par des ouvriers tenions. Le hangar en attendant est gardé par vies canons et des mitrailleuses. Dimanche, 10 janvier, le Zeppelin est allé faire un voyage. Le navire aérien est revenu, vers le 17. Les Allemands, redoutent beaucoup la vernie du fameux capitaine anglais qui a failli détruire le hangar d'Ëtlci'bpek. Lors de son raid il a tué, en effet, sept soldats allemands. Cet le nouvelle a été soigneusement cachée aux Bruxellois, mais elle a fini par être connue (g ut de même. Les sympathies grecques pour les alliés Au cours d'un grand banquet diploma--"!'.s offert samedi à Athènes, et auquel assistaient les représentants de la France, lie l'Angleterre, de la Belgique, de la .Serine. de la Roumanie, des Pays-Bas, de la Bulgarie, des Etats-Unis, M. Venizclos, président du conseil, a porté un toast enthousiaste en l'honneur du président de la république française, des souverains d'Angleterre, de Russie et de Belgique et des ' nations alliées. «ir H. Ellict, en sa qualité d.e doyen du corps diplomatique,'o. répondu en portant ■-'inié du roi Constantin, « ce grand sou-l'«-3iE de la Grèce ». I I< cmliul |wne » U front Las journaux ont annoncé l'arrivée en France du cardinal Bourne, archevêque de Wesminster, qui s'est rendu dans les lignes anglaises pour visiter les aumôniers et les soldais catholiques. A ce sujet, notre correspondant parisien, M. A. Vire y, « reçu d'un de ses amis, interprèle à l'armée britannique, l'intéressante lettre que voici : Mon cher ami, ta sats sans doute que li'évè-que anglican de Londres est venu tout ré-cemmetnt sur lé front où les soldais lui ont fait un chaleureux accueil. Les journaux illustrés nous l'ont montré en costume kaki, comme un officier, et n'ayant conservé du cositume de clergyman que le faux-col. Le prélat avait été reçu par les autorités militaires anglaises avec les plus grands honneurs, et cela n'a rien d'élonnant puisqu'il est personnage officiel, qu'il est prélat de l'église établie et qu'en cette qualité il siège à la Chambre des Lords. Mais voîca, qu'un prince de l'Eglise catholique vient de débarquer A son tour sur le continent pour visiter, lui aussi, les armées anglaises, lî n'a aucun caractère officiel ; il n'est ni fonctionnaire, ni membre du Parlement. L'Eglise qu'il représente est aussi complètement séparée de l'Etat que peuvent le dfeirer nos plus farouches laïcs. Et pourtant, l'Etat n'affecte point de l'ignorer. Il honore en lui une haute autorité morale. Il suit qu'en l'entourant d'égards, qu'en facilitant sa mission apostolique, il remplira de joie des millions de catholiques anglais et des milliers de soldats également catholiques. Voila pourquoi, mon cher ami, 1e cardinal Baume, en débarquant a Boulogne du bateau de Folkestonc, a été reçu, non seulement par l'aumônier en chef catholique, mais encore par tout l'état-major anglais de Boulogne. C'est escorté de plusieurs officiers supérieurs anglais qu'il a élé conduit à son hôtel. Une automobile militaire conduite par un soluat a été mise a sa disposition pour ses visites en ville. Un club pour les soldats catholiques anglais a été organisé à Boulogne. Le Cardinal lui a naturellement consacré la meilleure partie de son temps ; il y a retrouvé tous les officiers, aussi bien protestants que catholiques, qui étaient venus le saluer a son débarquement. Le lendemain matin, une automobile mill taire conduisait Mgr Bourne au grand quartier général anglais. Dans la voiture avaient pris place, outre l'aumônier en chef catholique, deux officiers, dont un supérieur, qui sont attachés à Son Eminenee pendant toute la durée de son voyage. Est-il nécessaire d'ajouter que le cardinal Bourne a été reçu au grand quartier général avec les mêmes honneurs qu'à Boulogne ? Ii se propose die visiter tout le front anglais et spécialement les ambulances el les hôpitaux. 11 n'a pas, comme i'évêque aneffeian de Londres, adopté le costume kaki, du moins pas ; encore. A son arrivée à Boulogne, il portait le coslir.me noir des clergymen avec des guêtres noires. Les soldats catholiques sont assez nombreux dans l'armée britannique. Ils forment les trois quarts du contingent canadien, le cinquième environ des forces anglo-irlani'ai-ses. Détail peu connu, on en compte plusieurs milliers parmi les troupes indiennes. Partout, les secours religieux sont largement assurés, aussi bien aux soldats catholiques qu'aux protestants, aux mahométans ru aux bralimanistes. LE CARDINAL BQlRrVE A ROUEN Le cardinal Bourne, archevêque de Westminster, a visité hier les formations sanitaires anglaise» de la région de Rouen. Mgr Arthur Lackmnn, camérier secret accompagnait le cardinal,que Mgr Keatinge, aumônier catholique de l'armée anglaise, a guidé par les salies des divers hôpitaux. Mgr Bourne est retourné mardi en Angle-l terre. .; — — LS SWllge il Elfé È MîOili Abominables cruautés Le « Tclograaf », d'Amsterdam, a procédé à une. enquête approfondie sur certains faits de dévastation et de cruauté commis en Belgique, notamment dans la région d'Aerschot cl de Maiines. Noos avons déjà dit que le malheureux curé de Gclrode, l'abbé J. Dergent, avait été suppiicjœ L'enquête du journal hollandais précise 1ns abominables cruautés dont ce prélre a été la victime. Gelrode est un polit village situé tout près d'Aerschot. Le jour où celte ville fut enlevée par les Allemands, le curé Dergent conduisit deux malades de sa paroisse jusqu'à Aerschot. A Miehin, il fut appréhendé nar une patrouille allemande et fut tout simplement accusé d'avoir tiré sur des soldats. La patrouille emmena le curé jusqu'à l'église principale d'Aerschot oii un grand nombre do civils se trouvaient déjà retenus prisonniers. 11 y passa la nuit. Le lendemain, un officier allemand l'y fit quérir. On lui lia les mains derrière le dos. Ses chevilles furent entourées de fil de ter et de cuivre, si bien qu'il pouvait à peine marcher. Dans cet état, il fût traîné hors de l'église, placé le visage contre le mur et reçut l'ordre de tenir en l'air ses mains qu'on avait déliées. Alors, on fit sortir un certain nombre de prisonniers civils hors de l'église, et ils furent contraints,sous toutes les menaces possibles, d'uriner sur le curé Dergent ' Nous n'avons pas trouvé d'expression plus discrète pour exprimer cette monstruosité Quand cet outrage eut pris fin, les soldats brisèrent à coups de crosse de leurs fusils les mains du malheureux curé, puis ils lui écrasèrent les pieds. Ensuite, ils lui brûlèrent la cervelle et jetèrent son cadavre dans le De-mer.Quelques jours plus tard, le corps fût repêche. On lui donna une sépulture convena ble. Sur le cadavre, on retrouva la montre qu'il portait dans la poche de son gilet • son nom. .1. Dergent, y était gravé sur le boîtier. ■ Vifs combats d'artillerie Attaques allemandes repoussées PROGRES DES ANGLAIS à GUINCHY Paris, 2 février, 15 heures. La journée du 1er février a été marquée par un redoublement d'intensité de la lutte d'artillerie de part et d'autre et par une série d'attaques allemandes d'importance d'ailleurs secondaire. Toutes ont été repoussées avec des pertes sérieuses pour les adversaires, en proportion des effectifs qu'ils ont engagés. EN BELGIQUE, l'artillerie lourde ailc-nande s'est montrée tout particulièrement active sur le front eles troupes belges i t principalement contre les divers points d'appui dont celles-ci se sont emparées depuis quelque temps dans la région fie l Y-jer. AUTOUR D'YPRES, canonnades très violentes par endroits. DE LA LYS A LA SOMME, des éléments d'un régiment allemand ont attaqué un poste anglais, vers Guinchy, et l'ont d'abord refoulé. Après une série de contre-attaques, les troupes britanniques ont réoc-coipé le» terrain, perdu, puis ont progressé au del'à en s'emparant de tranchées ennemies.L'action signalée dans le communim1-du 1er février de 23 heures, et qui s'es t déroulée le long de la route de Bê thune à La Bassee, a été particulièrement brillaxite pour notre infanterie ; l'effectif engagé par les Allemands semble avoir été d'un bataillon au minimum. Les deux premières attaques ont été. brisées par notre feu ; une troisième est. parvenue à entrer dans une de nos tranchées, mais une contre-attaque immédiate à la baïonnette nous a permis dé bousculer l'ennemi. Quelques Allemands réussirent- seuls à regaginer leurs tranchées ; tous les autres furent tués ou pris. ENTRE LA SOMME ET L'OISE et sir ïe front- de- l'Aisne, aucun événement important à signaler en. dehors d'une attaque atie-nia-nd'e .siu,r Beau mon t-Haa nel, qui no. pas été ivnouv^-iée. Notre artillerie de gros calibre a bombardé la gare de Noyon où avaient L'en- d:"s opérations de ravitaillement de l'en n?mi et a provoqué deux explosions, dont la fumée a persisté plus de deux heures et demie.DANS LA REGION DE PERTIIES, nos progrès méthodiques continuen t. Nous av"u.: occupé die nouveau le petit bois au nord-cue-st clé ce village. EN WOEVRE, l'ennemi a tenté sur la corne ouïes[. du bois Le Boue'iot, au oord-esi de Troyon, une attaque immédiatement enrayée.Rien, à signaler SUR T.E FRONT DU LORRAINE ET LES VOSGES. UN ACTEMONSTRUEUX OË SPOLIATION Le Temps (numéro du 2 février 1915), s'oc ctipe de la taxe extraordinaire du décuple de: contributions établie par le général von Bis sing sur les Belges absents. Il qualifie le pîain de cette taxe <« d'idé" monstrueuse ». Il montre qu'elle a pour bu de forcer les Belges à rentrer , en Belgique pour rendre une certaine activi-té économi que au ,pays en vue de pouvoir ensuite mieu: Le pressurer. Le Temps apprécie comme suât la val eu: légale de cette odieuse mesure, prise, hélas 3uT l'initiative de oui* t-uinesrm<unict-pal-i tés b"! ges, Gand notamment, initiative d'ailleur brisée par La diéputation permanente. « Ce chantage abominable, dit le Temps ne trompera personne, car la mesure serai inapplicable en fait. 11 ne se trouverait pu; un. tribunal en Belgique pour autoriser régu iiièrement la saisie de biens privés afin di couvrir le payement d'un impôt illégal et in constitutionnel. La mesure décrétée par h jouivernement général allemand constitue en effet, une violation manifeste d'u réginx fiscal heigé et de la Constitution qui ne permet pas de porter atteinte à la liberté iaidi vi.dauelle en assignant aux citoyens une rési dence forcée. « Cette mesure constitue de plus une viola tion flagrante du règlement concernant lie: lois et coutumes de la guerre établi par h conférence de La Haye. C'est un principe g'é néralement admis en droit international pa; toutes les nations civilisées, que le fait d< l'occupation n'implique pas la soumissior iam territoire à la souveraineté de l'Eta occupant. En ferritoiire occupé, l'administra tion ennemie doit être strictement Mmité^ aux actes rendus indispensables par les né ^essités de La guerre. Le règtement élabora nar la conférence de La Haye fixe cormw règle le maintien de> la législation et des ins ti lu lions qui existent régulièrement au mo nen t die l'occupa lion. Il eii, résulte que l'en vahisseur peut user des ressources eîxlstarï-'•es de l'Etut pour assurer radministra-tior générale des territoires occupés, mais cru'i ne peut créer pa.r sa seule volonté des char-aies nouvelles qui ne découlent pas logique-ment des lois fiscales en vigueur. Au sur-olufs, la prétention des autorités allemandes de s'approprier la moitié des ressources pro-vma.nl de cette taxe sur les absents pix)u.vc que l'Allemagne est résolue à ne tenir aucun compte de l'engagement pris solenneiLle-ment par ellè de ne plus exiger die nouveaux sacrifice* d:e$j Belges après le payement de ra contribution- d^ guerre de -1-80 millions, . nrès d'un diemi-mimard, qui leur a été imposée.« Le procédé allemand, procédé qui tient d'n barfitrismé le phis éhonté, apparaît ici dans tout son cvn/isme. Le gouvernement Helae, qui seul représente l'autorité légale en Belgique et emi seul peuit y créer, avec l'ap-nrobation du Parlement, dés charges nouvelles, ne manquera, pas d1^ dénoncer énergi-«"mement aux neutres l'odieuse snol:a.tion que Vs miitori.tés alilemandes supprétent à commettre contre les citoyens d'un navs oui n'a uns cessé de constituer un Etat indépendant. T' paraît douteux que les nuisances neutre®, 'ootes hautement intéressées au maintien des règles qui régissent la société des Etats et dont la re^nonsabMi'té morale est engagée nar les cenvenlions d>o La Haye qu'elles ont ci^n.ées, demeurent ind'.lïérenies en présence d'un tel note de spoliation. » j&iînjge au Carêinaî Jlrfcltr û ' an psuplg belge M. le baron de Broqueville a reçu la belle lettre que voici : u Beauvais, le 11 jo.nvier 1915. « J'ai écrit, le 6, à S. Em. le cardinal Mercier pour lui dire mon respect et adhérer à sa lettre. J'aurais voulu faire lire toute sa lettre dans ma cathédrale. Mais je ne l'ai pas et n'ai pu la trouver. Je me permets de m'adresser à vous pour l'avoir. « Vous m'obligeriez de dire à S. M. le roi Albert que j'approuve entièrement l'acte du cardinal, que je condamne.les atrocités allemandes et que je souffre, comme si j'avais l'honneur d'être Belge, du martvre atroce auquel la Belgique est soumise. « Veuillez agréer, monsieur le président du conseil, l'hommage de mon plus sympathique respect. « Signé : DOUAIS, « évêqpie de Beauvais. » Déclarations du roi Alberî à un Américain Une revue de New-York, le « Metropolitan », publie dans sa dernière livraison '-e récit d'une entrevue que le capitaine Grun-villc Korleseuc a eue avec le roi Albert, au grand quartier général belge. Le Boi, au cours dé l'entretien, a dit. à son interlocuteur : « Aucune nation n'a fait preuve de plus d'hospitalité pour les étranger s que la Belgique. Nous les avons reçus chaquc année de plus en plus nombreux et nous les avons loujours traités comme les meilleurs de nos luis. Notre bien le plus précieux, en Belgique, est notre liberté, et cette liberté s'étend ii tous ceux qui vivent h l'intérieur de nos frontières. Les Allemands qui ont vécu , avec nous à Anvers, Bruxelles, Ostende, so sont réjouis "de cette libel lé et de tous ses avantages... » A ce moment, Sa Majesté hésita, comme pour mieux peser ses paroles, puis : (i Mémo après le début de la guerre, les étrangers qui furent obligés de quitter le pays ont élé traités avec bonté et prévenan. ce. Le ministre américain, M. Brund Wliit-lock, et le secrétaire de la légation, M. Gib-son, peuvent certifier qu'au moment où les quatre mille Allemands, hommes, femmes et enfants, attendaient à la gare du Nord le tram qui devait les rapatrier, ce furent mes soldats belges qui se chargèrent d'aller chercher et de rapporter du lait pour les entants et du pain pour les hommes et pour les femmes. » J'espère que la notion américaine n'oubliera pas, comme nation neutre, comment la neutralité de la Belgmue a été violée. Lorsque la guerre sera terminée, ce fait doit peser lourdement dans les termes du traité... » tourelles du ter Une conférence de M» Henri Refte, ; I.e bâtonnier du Barreau de Paris M« Henri-Bobert, a, samedi dernier, fait une conférence ù. l'Université des Annales, sur-ce sujet : d Chez nos amis les Belges ». C'était la première conférence de la série " L^s,Bcaux Voyages ». M» Henri-Robert a fait le récit des réceptions charmantes du Barreau belge, raconta mille traits émouvants ou spirituels sur ces grandes figures qui y brillent toujours : Edmond Picard, Jules Désirée, Henry Carton de Wiort, les bâtonniers Théodor et Brunet... Il rendit surtout un éclatant hommage ù S.M Albert le Roi-Soldq.t, et à la noble reine Elisabeth', et lut un poème : « A la Belgique », ver:-prophétiques où Deroulède célèbre magnifi-quemen! la fière Nation, sœur de la France On acclama longuement le bâtonnier des avocats. Le sert de NI. Lecointe Au cours de la réunion tenue lundi par l'Académie des Sciences de France, le se crétaire perpétuel a annoncé que le savant astronomie L,ecodnte, directeur de l'Observatoire de Bruxelles, commandant dans l'armée belge, n'est pas mort, comme on' l'avait cru, mais blessé et prisonnier en Hollande, de-puis la chute d'Anvers. Pour r.os frères du Hainau> Dimanche, à Parts, en la basilique de Saintc-C}otilde, M. l'abbé Misonne du dio-oèsïï de Tournai, a fait un éloquent appel ii la c.nari.'.e en faveur de nos malheureux frères du Bai n au t. Les 1.5Û0.O00 habitants d;u diocèse de Tournai, — notamment dians les régions de lions et de Charleroi, — sont, pour la plupart, dans une extrême détresse, n'ayant plus ni argent, ni travail. Leur pays occupé, leurs biens détruits, leurs espérances même ébranlées par lia suppression des nouvelles la mort quii fauche leurs petits enfants, tout se réunit pour les accabler. Et au milieu d'eux, soumis aux mêmes privations, le clergé, oui s'épuisa naguère en œuvres de bienfaisance enduire ce surcroît do supplice de ne pouvoir soulager les malheureux qjii trient au secours.M. l'abbé Misonne a particulièrement touché ses auditeurs en leur annonçant que les Tournaisiens ont déjà élevé, du sein de leur infortune, aux soldats français tombés pour ' Jour défense, un pieux monument (le s.ouvc-j min', die reconnaissance et do prière. lu SOIEHDE ALLEMANDE I AUX ORDRES OU KAISER ! Wmidt le sophiste _o_ d Scientia », la grande revue de synthèse historique éditée à Bologne, publie sous la j signature de Wimdl, un long article où le célèbre professeur de Leipzig essaie de justifier son approbation du manifeste des' intellectuels allemands. 11 écrit au sujet de la Belgique : (i I.a crainte mal fondée qu'ont nos voisins des velléités d'annexions allemandes, provive combien est petite leur connaissance de l'âme allemande. Sans cela ils devraient . savoir qu'il n'y a en Allemagne pas un por-(onnage poliiiqoe assez audacieux nour conseiller de violenter des Etats pacifiques. Du reste, celui qui ne connaît pas les sentiments de l'Allemagne à cet égard, ou qui ne prend pas la peine de s'en informer, pourrait déjà être désabusé dès le début de cette guerre. Même après la prise de Liège, le gouvernement allemand a, comme on sait, garanti à l'Etat belge son intégrité, pourvu ju'il n'opposât plus de résistance active au passage des troupes allemandes, considéré, pour des motifs stratégiques, comme une nécessité absolue de défense légitime. » (Janvier, p. 65 du supplément). Do deux choses l'une : ou bien la Belgique ne désirait pas être violentée ; elle était du nombre de ces étals pacifiques auxquels l'Allemagne ne veut aucun "mal, et alors Wundt ne peut prêter à son pays les sentiments qu'il lui prête, — ou bien la Belgique voulait la guerre (Wundt le dit sérieusement plus loin) et alors on ne comprend plus le geste de soi-disant magnanimité par lequel, après la chute de Liège, l'Allemagne offrait ■\ une ennemie de lui faire grâce. L'offre fallacieuse de garantie, renouvelée dans de si tragiques circonstances, n'implique-t-elle nas l'aveu que la Belgique ne désirait pas la guerre, et lie tenait, qu'à sa neutralité ? Dans le même article-, Wundt continue l'innocenter la soldatesque qui a martyrisé la Belgique : d Je fais observer, dit-il, que ces récits, toutes les fois qu'on a pu les soumettre à une examen rigoureux-, ont été reconnus pour des calomnies, sauf les actes oui ont été des mesures justifiées de défense' légitime. » (p. 70). Ceux qui ont égorgé les prêtres, dont le cardinal Mercier a. cité les noms, étaient vis-à-vis d'eux en état de légitime défense ! C'est le comble. Voilà où le parti pris rnèuc eeux qui prétendent ne rien affirmer sans preuve, lorsque la férule d'un despote les oblige de faire de la « science » par ordre. L'aufrâ lettre pggferalg : Les ê^êqaas allemands sestrs la " kulfor Le Petit Havre'(kl mardi 2 janvier, consacre un article à la Lettre pastorale publics à Noël pur les évoques catholiques allemands. u Des fragments en sont publiés par les journaux étrangers où je les puisse, écrit notre confrère. Ce document porte la signature du cardinal de Munich et de Cologne, des archevêques de Fribourg, Banberg, Gneisen et Posen, des évêques de Breslau, Trêves, Strasbourg, Wurzbourg, Ilotten-bourg, Kieler, Begonsbnurg, Metz, Augs-bourg, Mayence, Eichsludt, Passau. Fuidu, Ermland, Parderborn, Speyer, Munster, Limbourg, Osnabruck, et. autres prélats de notoriété moindrp. » Voici quelques extraits de ce document, (boni l'intérêt saule aux yeux : « La guerre ouvre le livre des nalions de-» vant le mondç et enregistre avec du sang » le résultat de ces constatations. »• Image que nous pouvons emprunter à l'Allemagne pour la lui retourner avec à propos. C'est le monde qui juge actuellement et qui n'ignore plus de quel cûté sont la Sagesse, la Justice et la Vérité. La pastorale germanique, naturellemenl, ne s'inquiète pas de cela. « Nous ne désirons pas nous occuper du » livre de comptes des autres nations, mais » bien du nôtre. Nous n'avons pas besoin » d'examiner la conscience de nos ennemis, » mais la notre. » Et l'autorité épiseopale se lamente, déminée et vitupère. Elle s'est penchée sur le peuple allemand, elle l'a trouvé mûr pour les représailles divines, miné par le vice, déta-"hé de l'esprit et des principes chrétiens dans l'éducation, dans la vie sociale et pu-Mique. Elle a surtout élé frapnée nar u l'indignité de la culture moderne." » C'est la première fois qu'en son pays mène, la « Kultur » est malmenée à ce" point. Il est assez curieux de noter la diatribe, elle a le ton de la menace cinglante : u Cette culture a considérablement péné-» tré dans notre pays, cette super-culture, « non chrétienne, non allemande, malsaine » en son ensemble, avec son vernis exté-» rieur et sa corruption interne, avec sa » grossière, recherche de la jouissance et du » plaisir, avec sc<s sur-hommes aussi arro-» gants que ridicules, ,-ivee sa déshonorante, » imitation de la liliéniltire et de l'art étran-» gers contaminés ,.| même des nlus hon-» teuses exlravageiiivs des modes fémini-» nés. » Cela est la plus grande faute de notre » peuple, la nôtre.Et cela réclame pénitence » et expiation. La culpabilité d'une nation » entière ne peut être expiée oue par la pé-» nitence el la conv "esion radicale de la na-» tion entière... » Toute rivjrone est divisée en deux 1) camps hostiles. Le feu est déjà allumé do » l'Ouest à 1T..-I. l.'n grand tournant-de l'his-» toire est ail -iu!. 1-e sort des nations se » décide sur le champ de bataille. » Tous et hmt souffrent des conséquences » de la guerre, et. il y a à peine une maison ' » aujourd'hui, où l'on ne pleure un mort. Ce » n'est pas la fin. Et il est certain que beau-» coup de misère nous attend encore. » : i i I LES SŒURS Elles ont, été chassées de X... pal" le bonï bardemeint. Béfugiées dans le village (fin nous occupons elles sont venues grossir 1(1 contingent des épaves échouées sur ce pe. tit coin de terre belge. Elles ont rejoint d'autres religieuses qui, elles, sous la canonnade aussi, avaient quitté Ypres il y a deux mois. Et elles sont gaies, d'une gattiâ admirable. Le « colon » m'a envoyé auprès d'elles 3 je leur dis qu'il fera prendre à X..., par nos voitures, tout ce qui leur est nécessaire, linge, matelas ,vêtements. Tout cela, nos hommes le recevront des mains de la Supé'^ rieure, car elle n'a pas voulu quitter, elle ne quittera pas sa Maison. Elles remercient, elles remercient ave ci effusion l'envoyé du colonel sauveur. Pensez donc : votlà deux nuits qu'elles dorment : sur le parquet, faute de literie. L'une d'ellèi?, dit : « Oh I ça, ce n'est rien encore. » Jo proteste : « Si, si, c'est très désagréable 3 j'ai dormi ainsi, je sais ce que c'est. » — Oui, mais vous, ce n'est- pas la mémo chose... Et tout le monde de rire. Elles rient comme des enfants, dont quelques-unes ont d'ailleurs la fraîcheur et la grâce. De se trouver, soeurs françaises, en Belgique, alors que moi, Belge, je porte l'uniforme français, ce rapprochement les a fait rire. Puis, comme elles insistaient pour que nous 11e nous rendissions pas à X... si le bombardement demeurait violent, et quo ja leur affirmais qu'en tout cas nous irionj-, l'une d'elles s'exclame : — C'est risquer de vous faire tuer pouï nous. Je riposte gaiement, dans l'amusement de la conversation : — Mais puisque nous sommes prêts mourir -nui- notre pays I Avouez, nia soeur, que c'est encore plus chic de mourir poui une femme. La phrase aussitôt jacllie, jo l'ai regret* tée. Un peu ennuyé, je relève la tête, ja regarde autour de moi : elles rient toutei du meilleur de leur cœur. Sous les obus. '* suis sûr qu'elles souriaient,. Ma mission terminée, je suis demeuré làj nous avons causé. Je leur ai montré uns petite médaille que m'avaient donnée lel sœurs du couvent de Quatrecht, où noua avons été cantonnés pendant plusieurs sei maines. J'ajoute que plusieurs d'entH nous, par scrupule moral, ayant tenu à dé» clam- qu'ifs n'étaient pas croyants, elles leur avaient dit : — Prenez quand même, ça vous portera bonheur. — Comme elles avaient raison ! s'écriî une des sœurs qui a pris eu main ma méi daille et l'a examinée. C'est une Immaculée Conception, vous voyez bien qu'elle vous a protégé. Et elle vous protégera encore. — Ob I oui, font les autres, qui se presi sent autour de la -etite effigie d'argent el la regardent comme si elles y découvraient la preuve palpable de mon sàlut. La nuit était tombée quand je les ai qniti tées. De loin, j'ai vu encore, sur le perront les gestes d'adieu, le mouvement amical des cornettes blanches. Et ce murmure m'aci compaigiiait — j'aurais donné une heure dt ma vie pour que les miens l'entendissent i — u Elle vous protégera... Elle vous prot-é! g-era... » Camille GUTTENSTF.IN. " - ■ - - ' ■ -r — 1 Sympathies italiennes pour la jbigip UNE FETE PRO-BELGE A ANG0NE On, nous inaude d'Ancône que le 22 jgj» rier a eu lieu, à l'Institut féminin do Colla Ameno, à Loretto, près d'Ancône, une fétu pro-bclge. Cet institut est tenu par des Dames ebanoinesses de Saint-Augustin de Herstal-lez-Liége. Les salons de l'Institut, où a eu lieu la fête, étaient pittoresquement décorés de drapeaux, de festons et de trophées. La consul de Belgique à Milan, M. Dossog-ne, était représenté par M. l'avocat Ferroni. Etaient présents aussi le consul anglais, sir Edward Kane et, de nombreux membres do l'aristocratie et do la- bourgeoisie iiuiieui nés. Le programme comprenait divers ni;mé< ros de prose, de poésie et de musique. L'exécution en fut parfaite. Deux jeunes filles, Mlles C. et A. Ciferri, déclamèrent l'une la poésie « le Drapeau- », l'autre la pièce de vers du poète E. Cammaerts, « Au grand roi d'un petit pays », qui recueillirent, les plus vifs applaudissements. A la. fin de la cérémonie, fut chantée et applaudie la « Brabançonne ». Le vice-consul de Belgique, M. l'avocali Ferroni, prononça, quelques paroles da rei merciement et envoya des souhaits chaleur reux au valeureux peuple belge, qui a sq immoler sa propre existence pour ln défense d" son honneur. Des cocardes belge# furent offertes à tous les assistants. UNE FETE A BELL1NZ9NA A Bellinzonn, au Théâtre Social, a élé dïjtB née, en faveur des Belges, une soirée litté'-raire et mus-icaic a laquelle avaient, prêW leur concours l'a Civica Filarmonlca, la Mo lodla, etc. Le programme a été admirablement exécra té et a été acclamé par une salle bondée. Quand, pour (ermâner la soirée, l'hymne belge- a été chantée par la Melodia, aooompa.' gnée de la Civica Filaimonica, ce fut und longue et vibrante ovation. Plusieurs officiers en service à. Bellinzona assistaient à cette, solennité qui n'a pris fin au'à minuit ♦ " ■ M LA ZIZANIE ENTRE SOCIALISTES Amsterdam, 1er février. — Le socialista Ledeliour, député au Beischtag n donné sa démission de membre du comité 6oeiai-dfri mocratie. Il parait que la division règne dans le Parlement entre socialistes. Les uns demandent la guerre jusqu'à la Victoire finale, et les autres la conclusion (le la paix aussitôt que possible.

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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