Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 27 Août. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 18 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/7w6736n64v/
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TROISIEME ANNEE. — Na 103S Le Numéro : 1Q centimes LUNDI 27 AOUT 1917. PARIS S, Place des Deux-Écus, 3 Téléphone : Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Journal Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne de Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, qui en a le monopole pour Paris. LE XXE SIÈCLE QUOTIDIEN BELGE Directeur : Fernand NEURAY ê LE HAVRE 28tcr, Rue de la Bourse, 28lw Téléphone : 64 Belge ABONNEMENTS France 2 fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestre Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trim. Autres pays. 3 fr. par mois — . 9 fr. par trimestre LA BATAILLE DE L'ISONZQ LA VICTOIRE ITALIENNE SE DESSINE Due avance de neuf kilomètres sur le plateau de Bainsîzza. — Le mont Hermada encerclé. -• 21.600 prisonniers, 75 canons Rome, 26 août. Une note officieuse -publiée ce soir donne sur l'offensive italienne d'abondants détails que les bulletins du général Cadorna ont omis par mesure de -précaution.PRESQUE TOUT LE PLATEAU DL B AINSIZZA, que l'Autriche avait transformé en un formidable camp retranché, composé de plusieurs lignes de défense formant des systèmes garnis de canons cachés dans les ondulations du terrain, EST DESORMAIS EN POSSESSION DES SOLDATS ITALIENS. LE GROS DES TROUPES ENNEMIES EST EN PLEINE DEROUTE : des groupes de nùtraille--'ses et ']'artillerie légère couvrent le mouvement de re-rv.itc avec de vives actions d'arrière-gardes qui n'arrêtent pas l'avance des Italiens. Sur quelques points, le vallon de Chiapovano est atteint et dépassé. CETTE AVANCE, SUR UNE PROFONDEUR VARIANT ENTRE 6 ET 9 KILOMETRES À VOL D'OISEAU, dans une région âpre par nature et fortifiée, est le résultat (Ticne combinaison d'attaques violentes et de manœuvres. Dans cette bataille, pour la première fois sur le front italien, on a pu rompre la forme rigide et les dispositions habituelles de la guerrs de positions en développant une manœuvre rapide et serrée qui, avec une série de puissantes attaques de front, a déterminé Veffondrement de lignes autrichiennes entières, c'est-à-dire, de tout le système du plateau de Bainsizza. Au début de cette progression, l'isr.nzo a été franchi sur quatorze ponts jetés par surprise et maintenus sous le bombardement de l'ennemi. Toutes les opération* se sont déroulées régulièrement et continuent à se développer avec line régularité parfaite, d'après les plans établis. Officiel. . Rome, 26 août. La bataille commence à se révéler par Tara-pleur de ses lignes. L'action du 19 août, au nord de Gorizia, peut jusqu'à présent se résumer ainsi : LES VALEUREUSES TROUPES DE LA 2" ARMEE, APRES AVOIR CONSTRUIT QUATORZE PONTS SOUS LE FEU ENNEMI, ONT PASSE L'ISONZO PENDANT LA NUIT DU 18 AU 19 AOUT ET ONT PROCEDE A L'ATTAQUE DU PLATEAU DE BANS1ZZA. POINTANT ENSUITE AVEC DECISION SUR.LE FRONT JELE-NIE-VRH, ELLES ONT ENTOURE LES TROIS LIGNES DEFENSIVES ENNEMIES DU. SEMMER. DU KO II J LE K ET DE MAI)ON 1, QUI S'ENCHAINAIENT A CET ENDROIT. SIMULTANEMENT, ELLES ONT ATTAQUE DE FRONT CES MEMES LIGNES, LES ROMPANT MALGRE LA DEFENSE ACHARNEE DE L'ADVERSAIRE. La conquête du Monte-Santo a été la conséquence de cette manœuvre hardie. Les troupes de l'armée continuent mainte-nant à avancer vers la lisière Est du plateau , de Bansizza, pouruivant l'ennemi gui, avec des groupes de mitrailleuses et d'artillerie légère, oppose une vive résistance.[Situé à 6 l<m. eu nord de Goritzia, le Monte Sànto constitue un des points cutailiants du retord occidental du plateau de Bansizza, appelé aussi plateau de Vhr. On ne peut mieux comparer la situation qu'à l'avance des Français sur le Chemin des Dames après la prise de Craonne.] Hier sur le Çarso, la bataille s'est momentanément arrêtée. Nos petites progressions ont rectifié et consolidé les positions conquises ; des tentatives d'attaque ennemies ont échoué sous nos tirs. LE CHIFFRE DES PRISONNIERS DE-NOMBRES JUSQU'A PRESENT DANS NOS CAMPS DE CONCENTRATION S'ELEVE A ENVIRON 600 OFFICIERS ET E3.000 HOMMES DE TROUPES. LE NOMBRE DES CANONS PRIS A L'ENNEMI S'ELEVE A 75 DONT DEUX MORTIERS DE 305 m/m ET DE NOMBREUSES PIE-CES DE MOYEN CALIBRE. En outre, nous avons capturé un grand nombre de chevaux, un aéroplane intact, une grande quantité de bombardes et de mitrailleuses et toute sorte de matériel, y tàmpris plusieurs tracteurs automobiles chargés de munitions. Les difficultés énormes du ravitaillement de nos troupes à travers une zône tans routes sont en partie surmontées irdcc aux dépôts importants abandonnés par l'ennemi en retraite. LES AVEUX DE L'ENNEMI Genève, 2C août. Le bulletin autrichien de ce jour est plein l'aveux sur les défaites successives infli-réi's par les Italiens aux troupes impériales suï toutes les lignes où ces dernières ten-«nit de résister. On y lit par exemple: « Aur le plateau de Bainsizza-Heilligen-jeist tenant compte de la situation résultant les combats près de Vrh, nous avons organisé notre défense sur une nouvelle ligne. « L'activité aérienne est aussi, dans cette mzième bataille de l'Isonzo, extraordinai-rement vive. Grâce, à l'appui des Anglais et ies Français, les aviateurs italiens sont , oartout à même de faire face aux nôtres ivec une supériorité numérique considérable. » 1 Le bulletin autrichien annonce aussi de | rives attaques italiennes contre le Monte Sabriele ; « Les attaques italiennes ont été dirigées , nirtcut contre le Monte Gabriele. La brigade de Palerme, ainsi que d'autres contingents italiens, on laissé sur les pentes i lu mont un nombre énorme de morts et j le blessés, sans avoir pu, comme c'était < eur but, ébranler la force de résistance ] les braves défenseurs, d ; [Le Monte Gabriele, situé à 1 km. au sud 11 lu. Monte Santo, est. sffns doute à l'heure ac- ' ( uelle entre les mains de nos Alliés ; sa chute j st inévitable après la prise du Monte Santo it l'avance italienne sur le plateau. Une dé-rêohe ne dit-elle pas que « l'annoncc de la tuute du Monte Santo n'est qu'une conces- 4 ion » accordée à l'impatience de l'opinion pur | < ilkjue et qu.' « un grand nombre d'autres po- < itions sont tombées aux mains italiennes. n ?1 i !L'escerel Mil it ri nada Rome, 26 août. Le mont Hermada est, à l'heure actuelle, attaqué sur toutes ses faces et les troupes autrichiennes qui l'occupent ne peuvent recevoir de secours d'aucun côté. Elles continuent cependant à nourrir un feu d'artillerie très violent grâce aux 500 canons de aux quelques milliers de mitrailleuses qui appuient, leur système de défense. Les autorités autrichiennes reconnaissant que la chute du Mont Hermada peut provoquer l'affaiblissement de tout le front. Les combats de nuit ont lieu à la lumière de puissants^ projecteurs qui accusent encore le caractère saisissant du champ de bataille. — (Radio.) [Le mont Hermada est le centre de résistance du plateau carsique ; les écrivains militaires s'accordent à dire que sa chute dérouvre la ville de Trieste, dont il constitue la défense éloignée.] vasm se mm m u m Rome, 26 août. Les monitors britanniques ont" brillamment coopéré dans le golfe de Trieste avec la marine italienne. Ils ont executé un bombardement efficace des lignes autrichiennes à l'est de Duino et au nord de Mi-ramar, jusqu'à Nabresina. Les résultats obtenus sont extrêmement satisfaisants. — (Radio.) L'enïhouaiisme à Roms Rome, 25 août. Les nouvelles du front ont fait passer sur le pays un large souffle d'enthousiasme. A Romie, aujourd'hui, les maisons sont ornées de drapeaux. La prise du Monte Santo e<t les autres nouvelles qui circulent, qu'il n'est pas pour l'instant permis de préciser, ont ouvert soudainement devant les esprits des horizons qui semblaient s'être fermés. Le soir, place Colonna, a eu lieu une grande manifestation de réjouissance pour les victoires italiennes; applaudissements enthousiastes; cris de : « Vive l'Italie ! Vive l'année victorieuse ! Vive Trieste italienne ! » Plusieurs cortèges avec drapeaux ont parcouru les rues en acclamant i'armée et la patrie. Sur plusieurs points, des orateurs ont harangué la foule et célébré l'importance des gains italiens et la bravoure magnifique des troupes qui ont mérité de chaleureuses acclamations. De nouveau, la nation vibre en contact < étroit avec l'armée et les grandes victoires < remportées par les trompes sont venues fort opportunément dissiper certaines manœu- , vres pessimistes. Les journaux sont remplis de récits et de | télégrammes du front. Ce qui ressort de , tous ces récits, c'est la valeur du chef et le < magnifique élan des troupes. La marine collabora brillamment à la victoire. Quant à l'aviation italienne, elle a su affirmer ' une telle supériorité que l'aviation antri- , "hienne est en peu de jours devenue inexis- ; tante. , b Le baiser de la Victoire n 1 L'« Idea Nazionale » apprend que M. Bis- i îolati a télégraphié à M. Boseili : ( « Au nom du roi, je t'envoie le baiser le la victoire. » c t L'ŒUVRE DE L'AVIATION ITALIENNE s ET LES MENSONGES AUTRICHIENS 1 Rome, 26 août. — Une note officieuse pu- 1 iliée ce soir dit : £ « Un communiqué autrichien du 23 août 1 mnonce que du 18 au 23, douze avions s italiens ont été abattus. Ce chiffre est ab- 1 ;olument faux. Les pertes aériennes ita-iennes des 14-18 et 23 août se réduisent c t deux appareils tombés dans les lignes i ennemies et à deux autres qui ont dû at- ] errir en dehors de leur base, mais dans £ eurs propres lignes. Ce faiit indéniable, et qui a été dûment • onstaté, démontre la valeur que l'on peut attribuer aux assertions des communiqués j iutrichiens au sujet des pertes qu'ils dé- j larent avoir infligées aux troupes italien- c: ies. r Le chancelier et le Reichstaq Où en est le travail de parlemeiilarisatioi! et de démocratisation Le chancelier allemand étant allé prendre les ordres du Grand Quartier Générai a donné un coup de barre à droite. Ainsi qu'on l'a vu hier par nos dépêchts de dernière heure, il a annoncé au Reichstag a quoi doivent se limiter les fameuses réformes dont on faisait espérer, il y a quelques mois, la démocratisation et la « parle-mentarisation » de l'Allemagne. Le tout se burne à la création d'une commission uniquement appelée à donner des avis au gouvernement, lequel ne sera pas plus tenu de les suivre qu'il ne 1 est de se eonf former aux résolutions ou aux vœux du Reichstag. Au sein même de la commission, les membres du Reichstag verront leur action paralysée par celle vies n.' ,>V bres du Bundesrat, qui sont des ambassadeurs, des fonctionnaires des Etats, conservateurs par principe et dociles par éducation. Enfin, les sept membres pris dans l'Assemblée d'Empire ne seront pas élus, par elle, mais désignés par le gouvernement, qui d'ailleurs leur refuse le droit de recevoir des mandats impératifs imposés par leurs partis. Les conservateurs ont naturellement applaudi ce programme. Quant aux autres partis, ils ont tous protesté, mais tous ont promis au chancelier leur collaboration dévouée. Se borneront-ils à cette comédie, suivant une vieille tradition que l'abbé Wetterlé rappelait ces jours-ci en évoquant ses souvenirs du Reichstag ? Rompronl-ils, au contraire, l'unité que M. Michaëlis. s'est appliqué à refaire afin de poursuivre sa tâcha? On annonce pour aujourd'hui une déclaration du chancelier en réponse à la note pontificale. Peut-être cette manifestation et l'accueil que lui fera, l'opinion allemands permettront-ils de voir si M. Michaëlis réussira mieux que M. de Beth-mann-Hollweg dans le jeu d'équilibre que lui imposent les appétits et les difficultés de l'Allemagne. — Stylo. + ^ ■ I WVWX- —. I- ! — Dans les centres ef dam ks caiiïfi Nous avons reçu, à plusieurs reprises, de sources différentes et que fious avons pu contrôler, nous avons reçu des plaintes concernant les camps et les centres d'instruction de l'armée belge (Censure) Oserions-nous suggérer a M le ministre de la Guerre l'envoi « à l'improviste » dans les camps et les centres d'instruction, de contrôleurs « civils », qu'un respect exagéré dç la hiérarchie militaire n'empêcherait pas de voir clair-ef de parler haut? Nous réclamons cette mesure d'autant plus instammentNous ne saurions trop attirer l'attention des chefs de l'armée sur le fait que les abus dont nous parlons La guerre a convaincu tous les Belges dé la nécessité d'une armée, mais .... (Censuré) •••••••«, a , • i 'WWIA ■■ i LE BUT5N DES ALLIES 168,000 prisonniers eu quatre mois et demi Londres, le 25 août. Dans un communiqué relatif au total ies prisonniers, le ministre de la Guerre iil : Etant donné les opérations en cours, il rst intéressant de connaître le nombre des n'isonniers faits par les Alliés depuis le iébut de la campagne 1917; autrement dit lepuis la bataille d Arras, 9 avril, jusqu'au i !2 août. Les Anglais ont fait prisonniers 46,155 ' Ulemands et les Français 43,723. Les Italiens ont fait 40,681 prisonniers, irincipalement des Autrichiens; les Russes ' ont fait 37,221, en majorité également , iutrichiens. C'est donc un total de 107,780 j irisonniers faits par les Alliés. j Le nombre total des prisonniers aile- < nands faits par les Anglais depuis le début 1 le la guerre est aujourd'hui de 102,218. Les Allemands ont fait aux Anglais, y ( om.pris les troupes indiennes, approximà- ] iveinent 43,000 prisonniers, mais les ren- ( eignements exacts sur les petites captu-es faites par les Allemands au cours des < 'écents combats ne peuvent pas être four- ! lis avant qu'ils aient été reçus d'Allema-;nei ] i_,e nombre total des prisonniers faits par es Anglais sur tous les théâtres de la' i ;uerre depuis le déb;«t des hostilités est de -31,776. < Sans compter les soldats indigenes afci- ^ ains; mais y compris les soldats indiens,' ^ es Allemands ont fait aux Anglais, depuis e début de la guerre, approximativement 6,500 prisonniers . VWVW—— J; — Le patriarche de Lisbonne a quitté la vil 1 3 en conséquence du décret lui interdisant tendant une année, le séjour de la province c ,e Lisbonne, et a lixé sa résidence à Gouveia, r >rès de la frontière espagnol? -t Les émeutes de Pétroorade Comment l'insurrection maximalistc lui vaincue par lîérensky Le Journal des Débats publie, sous Jî signature de Kessel, un récit du plus vi intérêt des émeutes maximalistes dont Pé trog^rade a été le théâtre dans les journée: des 17 et 18 juillet dernier. On se rappelb crue cette révolution fut matée et que se conséquence la plus importante fut la dé mission du prince Lvof, que M. Kerensk remplaça dès cet instant à la tête du gou vernement provisoire. Elle aurait pu précipiter la Russie dans les abîmes. Les énieutiers avaient d'ail leurs adroitement choisi leur jour : les mi nistres^ cadets venaient ..de remettre leui démission, et le gouvernement se déballai dans une situation très difficile. Ils avaien ie prétexte tout trouvé : la dissolution d( deux régiments « bolchéviki ». C'est dans la soirée du 16 que le signa' est donné : Les soldats du t0" régiment de mitrailleuse: >et du regnnent de grenadiers ont résolu, dans des meetings, de protester contre la dis -solution des régiments bolchéviki et ont vote un blâme à l'adresse du, ministre de la Guer '£?• P°s régiments de Moscou, de Finlande et l£ •régiment Pavlovski ont suiv'i. leur exemple. Trois usines sont en grève. La manifestatioi: est chose décidée, malgré le décret du gouver. nement et l'appel du Soviet. «- Bientôt les automobiles apparaissent bondées de manifestaiants, épouvantant la rue d-e leur folle allure. D'autres leur succèdent et se ruent à travers la capitale. Des ouvriers et des soldats, debout sur les véhicules, brandissenl ou épaulent des carabines et hurlent les mots a ordre de la journée : _ — A bas le gouvernement provisoire ! A bas Kerenski ! A bas les ministres capitalistes ! D autres bolchéviki répondent : 'i— Tout le pouvoir aux Soviets ! La nuit est terrible ; de nouveaux régi-nlents se joignent aux émeutiers ; le gou-\ ernement n'agit pas ; le gouverneur de Pétrograde, général Polovtzef, ne sait sur quelles troupes compter et se croise les bras. Les émeutiers, pendant deux jours et deux nuits, seront maîtres de la ville, qu'ils emplissent du bruit de leurs clameurs et de la fusillade. " C'est cfrmme une vague furieuse et démente qui passe, u.n remous trouble et violent. — Assez de capitalistes, assez, assez ! Nous n'en voulons pas de votre liberté, ni de votre gouvernement ! Nous nous gouvernons nous-mêmes ! Nous sommes des hommes" libres ! Leurs visa.ges sont ruisselants, gris dé poussière. Couchés à plat ventre sur les autos, œil haineux, mâchoire crispée, ils serrent amoureusement leurs carabines. Les uns se taisent, dam une colère muette et hagarde ; les autres vocifèrent : — Ha, ha ! fini le règne bourgeois ! Fini le traître, le capitaliste Kerenski ! Qu'on nous le donne ! A bas ! à mort ! Les mitrailleuses ouvrent sans raison un feu désordonné. On hurle « Vive Lénine ! » Et sur des autos noires, où mugissent des sirènes spéciales, on crie aussi : <■ Vive Nicolas II ! » Il y a pourtant des troupes de cosaques sur la fidélité, desquelles l'on peut compter. On se décide à s'en servir : Et le 18 juillet, dès l'aube, la bataille commence. Les cosaques vont en tête. A chaque coiu de rue apparaissent leurs patrouilles : chevaux petits et nerveux qui hument le vent, hommes résolus et crispés sur leurs selles. Les manifestants les accueillent à coups de fusil. Des bataillons d'infanterie arrivent. La fusillade s'intensifie près des ponts et des fa-friques surtout, organisées défensivement. Cette lutte insensée duïe jusqu'au moment où le commandement se résout à faire donner l'artillerie. Aux premiers obus tirés les émeutiers se dispersent. Les uns se rendent, les autres — et c'est la grande majorité — s'enferment dans des centres de résistance préalablement déterminés, en particulier le palais de la Kc-hesinskaïa, la forteresse de Pierre et Paul, la villa Dournovo. L'heure est grave. Il n'y a pas assez de troupes sûres pour forcer les nids de révolte. Les émeutiers occupent les points importants de Petrograde et l'on craint d'une minute à l'autre dè nouvelles défections, de nouvelle grèves, de nouveaux soulèvements. Mais Kerenski revient du front. C'est lui qui sauvera la situation : Une foule énorme l'attendait, à la gare et l'accompagna comme un rempart vivant jus-ïu'à la salle des réunions du gouvernement provisoire. Là, dans une séance extraordinaire, Ke,rens:ki impose des résolutions immédiats. Le général Polovtzef est révoqué pour ivoir manqué d'énergie dans la répression ; ,1 est remplacé par son adjoint, le lieutenant Kouzmine. Des troupes du front sont immé-liatement mandées pour dompter la révolte. Slles arrivent sous le commandement du lieu-enant Mazourenko et entrent aussitôt en ac-ion. Le 20 juillet -l'émeute a cessé. Les forte-"esses maximalistes et anarchistes se sont ren-lues presque sans coup férir. Les bandes ar-nées se sont dispersées abadonnant leurs ar-nes. les ouvriers ont repris le travail, les me-leurs sont, en fuite ou arrêtés. Une volonté tarte a pu éteindre en quelques heures l'incendie de révolte qui avait, deux jours durant, embrasé les rues de Pétrograd. Les événements qui suivirent, sont, connus, ^'est la démission du prince Lvof, la consti-ution du premier gouvernement df^Éjalut pu-tlic, et surtout la retraite lamentable' des sol-lats minés par le « défaitisme » et les agents illsinands. C'es toette retraite, suite implicite les journées sanglantes de Pétrograd, que Ke-•enski semblait prévoir lorsqu'il lançait du îaut do son-,balcon, en pleine émeute, cet n a thème qui pèsera sur les auteurs des troubles et des fusillades folles des 17 et 18 juillet : « Malédiction sur-ceuz qui ont versé dans les ues sombres de la capitale le sang innocent ! Malédiction aux traîtres et aux infâmes, qui mt laissé sans aide leurs frères, donnant leur ■ie sur le front ! Qu'ils soient maudits ceux [ui, aux jours de lourdes épreuves, ont livré a patrie ! » - VWVW" — —. — Au nombre des entrevues intéressantes iont la ville de Saint-Sébastien est actuellement le théâtre, on cite celle du comte de lomanones avec le Roi. — Le roi de Grèce s'est rendu à Salor.ique, ù il a été reçu par les généraux et les états-najors alliés ; il a passé des troupes en revue t visité les ruines I LA BATAILLE DE VERDUN NOUVELLE POUSSÉE DES FRANCAIS Quatre kilomètres de positions ennemies enlevées sur la rive droite de la Meuse. Avance britannique à l'Est d'Hargicourt COMMUNIQUES FRANÇAIS 14 heures. 1 Au nord de Verdun, la nuit a été marquée par une grande activité d'artillerie sur la rive droite de la Meuse entre Sa-' moejneux et le bois Le Chaume, Sur la rive gauche, nous avons légère-\ ment progressé au sud de Bethincourt. NOS AVANT-POSTES SONT AUX ! ABORDS DU VILLAGE ET BORDENT ■ LA RIVE SUD DU RUISSEAU DE FORGES.23 heures. En Champagne, notre artillerie pour-' suivant ses tirs de destruction a provoqué dans les lignes allemandes l'explosion de , réservoirs à gaz au Nord de la ferme Na-. varin. z Sur la rive droite de la Meuse, nos trouves ont attaqué ce matin avec vigueur entre la ferme Monnont et le bois Le Chaume. Notre attaque a parfaitement réussi et nous a mis en possession de tous nos objectifs. EN DEPIT DE LA RESISTANCE , ACHARNEE DES ALLEMANDS' NOUS AVONS ENLEVE LEURS LIGNES DE DEFENSE SUR UN FRONT DE QUATRE KILOMETRES ET SUR UNE PROFONDEUR DE UN KILOMETRE ENVIRON. LA TOTALITE DU BOIS DES FOSSES, LE BOIS BEAUMONT, SITUE PLUS AU NORD, SONT EN NOTRE POUVOIR. POUSSANT PLUS AVANT, NOS TROUPES ONT ATTEINT LES LISIERES SUD DU VILLAGE DE BEAUMONT. Une violente contre-attaque allemande débouchant du bois de la Wavrille a été prise sous nos feux d'artillerie et repoussée avec de lourdes pertes. Nous avons fait de nombreux prisonniers qui n'ont pas encore été dénombrés. ' Sur la rive gauche, la lutte d'artillerie a pris par moments une grande violence-dans la région au Nord de la côte 3^4. COMMUNIQUES BRITANNIQUES Après-midi. Nous avons attaqué, hier soir, et chassé l'ennemi des éléments de tranchée repris par lui dans la matinée, au nord-est de la ferme de Gillemont. Nos anciennes positions sont entièrement rétablies. , Les Portugais ont repoussé, cette nuit, un coup de main au sud-est de Laventie. L'artillerie allemande a montré une grande activité, cette nuit, à l'est d'Ypres et vers Lombaertzyde. 21 heures 10. NOUS AVONS ATTAQUE ET ENLEVE AU DEBUT DE LA MATINEE LES POSITIONS ENNEMIES SUR UN FRONT DE PLUS DE SEIZE CENTS METRES A L'EST D' 1IARGICOURT. NOS TROUPES ONT PENETRE JUSQUE HUIT 0ENTS METRES EN PROFONDEUR, PRENANT D'ASSAUT LES ORGANISATIONS DEFENSIVES DE LA FERME DE COLOGNE El T DE LA FERME DE MALAKOFF ET SE SONT ETABLIES SUR LE TERRAIN CONQUIS. CENT TRENTE-SIX PRISONNIERS SONT. TOMBES ENTRE NOS MAINS AU COURS DE CETTE OPERATION.L'ennemi a, ce matin, à la faveur d'un violent bombardement, lancé une attaque vers la route d'Ypres à Menin. Procédant à des jets de liquides enflammés, il a réussi à occuper un moment ■ la corne Nord-OxLest du bois Inverness. Notre contre-attaque Va aussitôt rejeté et notre position est actuellement rétablie. Une opération de détail exécutée ce matin au sud-est de Saint-Julien nous a pemf mis d'avancer légèrement notre ligne. Cette nuit, à la faveur d'un violent boni<• bardement, l'ennemi a repris le poste enlevé par nows dans la nuit du 24 au 25 à. l'Ouest du ruisseau de Geleide (Sud-Ouest de Lombaertzyde). Recrudescence d'activité d'artillerie allemande aujourd'hui dans le s.ecteur dç ' Nieuport. L'aviation a montré, hier, par suite du mauvais temps, assez peu d'activité jusque dans la soirée. A ce moment, nous avons effectué avec succès des observations et du travail en liaison avec l'artillerie et livré un certain nombre de combats. Trois appareils ennemis ont été abattus et quatre autres contraints d'atterrir désemparés. Deux des nôtres ne sont pas rentrés.L'étendue de !a victoire canadienne à Lens. — Félicitations du généraiis< sime britannique Londres, 20 août. Sir Douglas Haig a envoyé le message suivant au général Currie : « Je désire vous féliciter personnellement du succès si important et si complet qui a marqué votre prise de commandement du corps canadien. - - » Les divisions que vous avez mises en ligne le 15 août ont totalement défait quatre divisions allemandes. Les pertes subie3 par l'adversaire peuvent être évaluées avec certitude au double de celles que ies troupes canadiennes ont éprouvées. Le cou-,ragei, la bravoure et la ténacité déployés dans 1 attaque -et dans la défense des positions conquises contre de puissantes contre-attaques, maintes fois répétées, ont été en tous points admirables. » LA RÉSISTANCE de la Belgique envahie UN HOMMAGE ESPAGNOL A NOTRE PAYS, « MODELE DES ETATS LIBRES »... L'ancien ambassadeur d'Espagne à Paris, M. Perez Caballcro, écrit dans le Diario Universal, (n° du 9 août 1917) : « A cette époque de souvenirs, nous ne pouvons laisser dans l'oubli la nation martyre, celle sur qui le bras de fer teuton asséna d'abord ses coups implacables : nous entendons, la Belgique, admirable pour tant d'opinions. « Au début de la guerre, son nom était dans toutes les bouches, inspirait la pitia à l'effection à tous les cœurs. Sa conduite noble et courageuse fut l'objet de l'admiration générale. Pas un de ceux qui se piquaient de respecter le Droit ne manqua de l'admirer et de la plaindre. Depuis..., le temps, le tourbillon d'événements nouveaux, l'ingratitude humaine firent que, peu à peu, l'on oublia son nom. Il y en eut même qui allèrent jusqu'à lui jeter à la face son attitude pleine d'honneur, di sant que, en laissant passer les troupes allemandes, elle aurait joui de paix et même de richesses. Ceux qui ont osé dire pareille chose et ceux qui, moins audacieux, l'ont pensé sans se risquer à l'exprimer, oubliaient que, de procéder comme ils l'indiquaient, la Belgique aurait, manqué à l'honneur et, à la fois, aurait abandonné sa liberté et- son indépendance en se soumettant au joug prussien. La Belgique aurait cessé d'être ce qu'elle a été rt ce qu'elle sera nécessairement : le modèle des Etats libres, travailleuse, souveraine et indépendante, qui sait faire honneur à sa parole et qui, même au risque des plus grandes vicissitudes, accomplira toujours son devoir, et a tout moment. » L'éminent diplomate fait alors ressortir la préméditation de l'Allemagne en ce qui concerne la violation de la neutralité belge, la noble attitude du roi Albert dont il cite les mémorables paroles : « Un peuple qui se respecte ne peut périr », la » charité, la force d'âme admirables » de la reine Elisabeth, le' patriotisme du cardinal Mercier et l'échec des envahisseurs dans leurs tentatives pour diviser les Belges. Cette propagande sympathique nous est d'autant plus précieuse, qu elle contribue à éclairer et à former l'opinion espagnole. Nous en remercions vivemtnt M. Perez Ca-ballero Le M des déportai ODS LES BELGES FABRIQUENT DES OBUS A BERLIN... MAIS BETHMANN. HOLLWEG N'A PAS LE TEMPS D'Y ALLER VOIR t Au chapitre XIII de son intéressant ouvrage a Mes quatre années en Allemagne ». 1 ancien ambassadeur des Etats-Unis à Berlin. M. J. Gérard, rapporte ce qui suit : ,,^®,nc'arlf ma visite en Amérique,.en 1916 dit M. Gérard, le président Wilson me fit part dru grand intérêt qu'il portait aux Belges déportes par 1 Allemagne. Le fait de voir l'Allemagne emmener une grande partie de' la population rnale de la Belgique en un virtuel escla-v&ge, avait soulevé une grande indignation en Amérique. C'est ainsi que le révérend cardina.l i-ariey me dit, quelques jours avant mon dé-part : « Il faut, remonter jusqu'au temps des Mèdes et des Perses pour trouver pareil cas de tout, un peuple conduit en esclavage. » I endant mon absence, M. Grew avait fait' à ce propos, des remontrances au chancelier et des mon retour j'abordai, la question. ^us avisé qu'il s'agissait d'une mesure mf-utaire prise parce que Ludendorff craignait que les Anglais ne tentent de briser le front et d envahir la Belgique et l'autorité militaire ne se souciait pas d'avoir sur ses derrières une population hostile qui pourrait couper les ligues de communications, les téléphones et les télégraphes ; c'est pour cette raison que la déportation avait été décidée. On me dit, cependant, que je pouvais obtenir la permission de yisiter les déportés. Mais les passeports qui seuls, rendaient cette visite possible furent délivrés quelques jours seulement avant que je ne quitasse l'Allemagne. Plusieurs des Belges placés au travail à Berlin, réussirent a s'échapper et vinrent me voir. Ils me firent un rapport lamentable sur la manière dont ils avaient été enlevés en Belgique et obligés de travailler, en Allemagne à la fabrication des munitions destinées, probablement, ;i. être employées contre leurs amis Je dis au chancelier que ces Belges étaient employés à faire des munitions contrairement à toutes les lois de la guerre et des Conventions de La Haye. Il me dit : « ,îe ne crois pas cela *. Je répliquai : t Mon automobile est devant la porte. Je puis vous mener, en quatre minutes, là où trente Belges travaillent. à la fabrication des obus, d Mais il me répondit qu'il n'avait pas le temps de s'y rendre.Que reste-t-il, après cet aveu de nos pires ennemis, de la légende des Belges, déportés pour les soustraire « aux périls de l'oisiveté » ? Déportés par mesure stratégique, ils'sont contraints de travailler contre leur Patrie et leur»; frères, et le chancelier, averti de cet abus monstrueux, n'a pas le temps cl'y aller voir... i Tout commentaire serait superflu.

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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