Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1916, 16 Octobre. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 07 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/7s7hq3sx0v/
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23' ANNEE ■ Serre Nouvelle.- ■ N° 706 Lundi 16 Octobre 1916 RÉDACTION & ADMINISTRATION 28ter rue ds .la Bourse — LE HAVRIi TÉLÉPHONE.'n'64BELCE BUREAUX A PARIS : 33, rue Jean-Jacques-Rousseau, 33 »0« LONDON OFFICE! 21. PANTON STKEET Leicester Square, S. ff. Directeur FSEÎTanD ÎÎEUF1Y ftVlWVWWW sO cent, le IN° LE XXE SICÉLE abonnements ^ France 2 fr. 50 par mois a ...... 7fp.50 par '.rimastir* Angieterre.. 2 sh. 6 d. par moia • .. 7 sh. 6 d. par tflmwW Autres P*ys. 3 fr. — par mots » . » . 3 fr. — par trlmaatM PUBLICITÉ S'adresser à lldiiaistratiii di Jonml tes petites annonces sont également reçues 6- la Société Burspéenae d* Publicité. 10, rue de la Victoire, Ami, 4Kt en a le monopole pour Paru. wO(t' ■■ S cent, au front Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris le chatiment des traitres [ts Ha in puni Mm contre lis tutte it m lin LA MANŒUVRE DE L'UNIVERSITÉ «FLAMANDE» DE QAND es7 DENONCEE El DEJOUEE Le communiqué du ministère des Sciences et des Arts que nom avons reproduit hier dans nos dernières nouvelles n'expiime qu'imparfaitement l'énergie des documents que ie Gouvernement vient de faire publier au Moniteur. C'est pourquoi nous reproduisons in-extenso le texte du rapport au Roi et de l'arrêté royal déclarant officiellement traîtr"s à la patrie les gens qui ont apporté leur concours à la germanisation de l'Université d». Gand et annonçant les châtiments que léclJ. ■niaient unanimement tous les Belges. Voici ces importants documents ; Idî rapport au Roi * Sire, c Le Gouverneur général allemand dans la ?, Bèlgique envahie vient de fonder à Gand un nouvel établissement d'enseignement supérieur aux lieu et place de l'Université actuelle. Pour recruter le corps professoral riéaessaire, il s'est adressé aussi bien à des étrangers' professant en Allemagne qu'à des Belges. Son appel était accompagné d'offres et d'assurances destinées à les séduire.L'auitorifcé allemande a vainement cherché à justifier cet abus de pouvoir en s'a-briitlant démène les disiposiitions de l'acte général de la Conférence de La Haye. Cette assemblée internationale, en vue de «li- ® traiftiier autant que possible lie trouble ap- ï ■porté par la guerre dans l'administration j d'un pays occupé, a imposé à 4 occupant , l'obligation de respecter et d'appliquer la législation et les règlements en vigueur, sauf en cas de nécessité absolue. Or, cette nécessité n'existe pas1 en Belgique, car le souci d'y restaurer Ses études universitai- j ras, que" la guerre a fatalement interrompues, n'a pas poussé l'occupant à rouvrir l'Université de Liège. < L'autorité allemande a présenté aux Fia- ] mands la création d'une université à Gand oomme un acte de reconnaissance éclatante de leurs droits 'linguistiques et comme <um don fait par la bienveillance de l'Alle-.ma^friîP A. la rac£ fla.rtiflinitp. En réalité, i L'ENNEMI NE POURSUIT D'AUTRE BUT, SOUS LE MASQUE D'UNE HYPO- ; CRITE SOLLICITUDE, QUE DE SUSCITER UN MOUVEMENT QUI DEJTRU1- ] RAIT L'UNITE NATIONALE, DE SEMER 1 DANS LE PEUPLE BELGE DES GERMES DE DIVISION ET DE FONDER EN MEME TEMPS, PENDANT L'OCCUPATION, UN CENTRE D'INFLUENCE ALLEMANDE. Est-il besoin, d'ailleurs,de dénoncer cotte manœuvre iperfide" d'un gouvernement qui & violé tant de fois sans scrupule les droits linguistiques des nationaûi|iési qu'il s'est assujetties, comme il a foulé aux pieds tes conventions internationales ? La question de la transformation de l'Université de Gand était posée devant je Parlement avant la guerre. Au pouvoir législatif U appartiendra, après la guerre, de lui donner une solution. C'est une question nationale qui ne peut être résolue que par la souveraineté nationale, s'exerçant en pleine indépendance dans une Belgique libre et rendue à elle-même. Le Gouvernement est convaincu qu'aussitôt la vaix rétablie, l'aç-cord des bonnes volontés; qu'il s'efforcera de faciliter, assurera aux Flamands, tant dans le domaine de l'enseignement supérieur que dans tous Les autres, cette com-'pl-ète égalité du droit et de fait nui doit exister suivant le vœu même de notre pacte fondamental. En attendant, le Gouvernement confiant dans le patriotisme de tous les Belges pour leur faire ajourner jusqu'à son retour en Belgique la solution des questions de politique intérieure, doit porter toute son activité et tous ses efforts sur le eeul obiet qui mérite de retenir nos communes énergies, la poursuite victorieuse de la guerre et la libération du territoire. Des savants et des écrivains, qui marquent parmi les chefs et les dirigeants du mouvement flamand, ont refusé avec indication d'enseigner dans l'établissement que couvre le drapeau allemand ; deux maîtres illustres de la science historique belge ont été déportés en Allemagne. Tou-fteftfp QUELQUES-UNS DE NOS CONCITOYENS, FONCTIONNAIRES OU PARTICULIERS, OUBLIEUX DE LEURS DEVOIRS ET TRAITRES A LA PATRIE, ont Utt ipondu à l'appel de l'ennemi et consenti ]et donner des cours sous le contrôle de l'oc- du ixpation étrangère. Cette triste défaillan- té s contraste avec l'attitude admirable et a(p îflexible de la population tout entière. Il va sans dire QUE TOUS LES FONC- B IONNAIRES INDIGNES QUI ONT PAC- r,r 'ISÉ DE LA SORTE AVEC L'ENNEMI' dû CESSERONT A JAMAIS D'APPARTENIR de iU SERVICE DE L'ETAT BELGE, ET f? )UE LES DIPLOMES DELIVRES PAR *c .'UNIVERSITÉ NOUVELLE N'AURONT r]r >LUS TARD AUCUNE VALEUR LEGALE d'i SN ÎSLG1QUE. Mais des sanctions immédiates s'impo-eut. Déjà l'arrêté du 20 août dernier a étiré pour cause d'indignité à trois pro-esseu.rs, enrôlés par l'autorité allemande, es grades dont ils étaient titulaires d m.-'Ordre de Léopold. NOUS PROPOSONS AUJOURD'HUI A v'OTRE MAJESTE D'APPLIQUER UNE VIE SURE SEMBLABLE AUX JBELCtES, FONCTIONNAIRES OU PARTICULIERS, VYANJ ACCEPTÉ DE PRETER UN CONCOURS EFFECTIF A L'ENSEIGNEMENT k DE LA NOUVELLE UNIVERSITÉ, ET DE LES RAYER DE NOS ORDRES NATIONAUX, SANS PREJUDICE DES SANC-PIONS ULTERIEURES, DONT TOUS CEUX QUELS QU'ILS SOIENT QUI ON 1' TRAHI L'INTERET NATIONAL, POUR- g FtONT ETRE L'OBJET. % Si Votre Majesté daigne approuver notre n, jroposition, Elle voudra bien revêtir de sa « signature l'arrêté ci-joint en projet. v< 'Nous avons l'honneur d'être, avec le plus p profond respect, Sire, de Votre Majesté, s< les très humbles» très fidèles et très obéis- st sants serviteurs. Le Ministre des Sciences et des Arts, p. poullet. ■Le Ministre des Affaires Etrangères, B°" Beyexs. Sainte-Adresse, le 8 octobre 1916. PO« r L'arrêté Royal S 1( ALBERT, Roi des Belges, 1( & A tous, présents et à venir, Salut. Vu. l'arrêté-loi du 1er décembre 1915 complétant la loi du 11 juillet 1832 qui a institué l'Ordre de Léopold ; Vu les décrets du 15 octobre 1897 et du 2i août 1900, constitutifs dé l'Ordre de la Couronne et de l'Ordre de Léopold-II ; Sur la proposition de Notre Ministre des (( Sciences et des Arts et de Notre Ministre j. des Affaires Etrangères et die l'avis con- e forme de Nos Ministres réunis en Conseil, Nous avons arrêté et arrêtons : , Article 1er. Les fonctionnaires belges et " les particuliers ayant accepté de donner des ? cours ou de remplir dés fonctions à la nou-velle université fondée à Gand par l'auto- s,' rité allemande, et qui sont titulaires d'Une ? décoration die l'Ordre de Léopold, ou d'un autre Ordre national, sont rayés de l'Ordre, sans préjudice^ des sanctions ultérieures " dont ils pourront être l'objet. Art. 2. Notre Ministre des Affaires étrangères. ayant l'administration des Ordres, ?• est chargé de l'exécution du présent arrêté, i Donné en Notre quartier général, le 10 oc-tobre 191G . a ALBERT. ' t. Par le Roi : ^ Le Ministre des Sciences et des Arts, p. poullet. n Le Ministre des Affaires Etrangères, ? B0" Beyexs. ° H Vérités à retenir M. Jules Roche vient de rappeler dans la « République française » (n° du 12 octobre) des paroles prononcée^ par !e fekl-ma>Vchal 'comte de Moltke au Reichstag en 1886 au cours de la discussion d'un projet de loi militaire : « Je rappellera! encore une fois, disait le général allemand, que l'armée ne peut être un provisoire. L'armée est la première de toutes les institutions dans tout pays ; car elle seule rend possible l'existence de toutes les autres institutions ; toute liberté politique et civile, toutes créations du monde intellectuel et moral, les finances, l'Etat, subsistent ©u jojinbent avec l'armée. » M. Jules Roche écrit qu'on aurait dû, qu'on devrait encore les afficher sur les murs de tfflSKJfëÇ .villages et do toutes les villes de France.' Nous "nous contentons, nous, de souhaiter që'êlias se gravent dans l'esprit de tous nos hommes politiques. Une nouvelle tragédie a se préparerait à tiasselt \ D'après des informations parvenues aux 1 jouc-Rux beijgfts publiés en H"Mande de nombreuses arrestations ont en lieu en Belgique occupée et principalement 'ia'is le Limbourg. Tous les dossiers de Tinter rogatoire des prisonniers ont été centralisés à Hasselt par l'autorité allemande qui mène toute cette affaire. Les prévenus sont t, au nombre de 170 dont 90 ont été amenés j-à Hassalt et incarcérés dans la prison du chef-lieu de province. L'autorité occu- c pante garde un silence absolu; l'insrructioo est secrète, les prisonniers sont au *eTet, les débats sont ou seront secrets, le juge- s ment le sera aussi, dans ces conditions il £ est extrêmement diffieile d'obtenir tes oré- r disions et l'on est forcé de s'en tenir au c fait des arrestations et de la concentrât''^ , 'es Pr^è^ g--1 1 ■ ' ■ ■ " ' .■■■a i Le « XXe SIECLE » est e-T vente dans tous les kiosques du Havre ; dépôt princi. i pal, coin de la rue Thiers et de la place i de l'Hôtel-de.Ville. c Buts de guerre Sous ce titre, notre confrère Gérard Har-rv publie dans le Petit Journal (n° du 14 octobre) des réflexions très judicieuses : « Nous, Rolgé-s et allSés, — écrit-il. — au lieu de nous laisser bénévolement égorger, faisons tête aux criminels envahisseurs, nou» n'avons évidemment d'autre but que de les chasser pour sauver nos existences et nos biens, de les chàticr pour satisfaire l'élémentaire exigence de la morale, et de les mnttre hors d'état dé recommencer pour satisfaire notre impérieux besoin de sécurité et de pafx1. Voilà l'indiscutable but. Le reste : la question de savoir par cruelles mesures (indemnités financières et territoriales) il v aura .lieu de le réaliser, n'est, plus qu'une question de moyens. La justice sociale qui est à la fois répressive et préventive, n'hésite pas sur les moyens à employer pour rendre difficiles ou impossibles les récidives caiinineiles. Nous mériterions ce qui pourrait nous arriver de pis, si nous hésitions davantage sur les moyens, c'est-à-dire soir l'en cautions et précautions destinées à réduire à l'impuissance perpétuelle qui a tenté d'abuser de sa puissance pour nous anéantir. » Vemarni) après les déclarations d'autres Belges, crue nous signalions ces fours-ci d'art rè® le ÏÏelqische Standaard et l'Indépendance, l'article de M. Gérard Harry achève de prouver que tous les Belges, quelles que soient leur langue, leur opinion politique ou leur religion sont unanimement d'accord pour vouloir de toute leur âme tout ce oui doit mettre l'Allemagne criminelle hors d'état die nuire. r LES VICTOIRES BELGES D'AFRIQUE AUX COMMUNES M Asquith rend hommage à notre armée coloniale Dans le discours qu'il a prononcé le 11 courant, â la Chambre des Communes, M. Asquith, passant en revue la situation générale sur les divers théâtres de la guerre, a décrit écrive un jour très favorable les résultats accruds dans l'Est-Africain. allemand.Faisant allusion aux succès récents des troupes belges, le premier ministre anglais a déclaré : « Le gouvernement de Sa Majesté a appris avec le plus grand plaisir et avec une satisfaction que. la. Chambre et le Pays tout entier partageront, l'assistance rendue par les troupes belges. Ces troupes, habilement conduites, ont avancé du lac Tanga-nika et du Huanda et se sont emparées de l'important centre de Tabqra sur le chemin de fer central. Nous tiendrons tous à reconnaître avec gratitude la, coopération des plus efficace que nous ont prêtée nos allies belges. » Ces paroles ont été accueillîtes par des exclamations d'aprvrrvbation parties de tous : les bancs de, la Chambre. Voir ri MiïM m : L?s mnM Se la pire Nouvelles de la Patrie Belge iOUVELLES DE PARTOUT —»Q«— éfense de transporter des pommes de terre Le transport des pommes de terre, même ar très petites quantités, est interdit en ' ►elgique occupée, à moins d'une autorisa-on spéciale de l'autorité. Ma'.gré cela, de ombreuses personnes ont été arrêtées et ondamnées. Les pommes de terre trouées en leur possession ont été confisquées, 'lusieurs bureaux de police <de la capitale ont encombrés de sacs de tubercules. Us econt vendus au prix officiel. —»o«— A BRUXELLES Nouvelles écoles normales Les deux nouvelles écoles normales flamandes seront installées, l'une à Ucele lams les locaux de l'ancien pensionnat Ar-îout, l'autre — pour jeunes filles —■ dans es bâtiments situés à Laeken, entre le bou-evard Emile-Bockstael et la rue du Chrysanthème.»o«— A L9UVAIN L'aspect de la ville Le correspondant germanophile du i Nieuwe Courant » de La Haye, a visi'é a malheureuse ville de Louvain. Voici un îxtrait de la lettre qu ifl adresse : « Bien que l'on ait procédé au nettoyage, es ruines de centaines de maisons s'amon-jellent encore e>t par-dessus ces amas, de a place de la station à la grand' place, lemblant les contempler, se dressent les statues de Van de Vveyer et du savant pro-ésscur iouvaniate Juste Lipse. » Tout-à-fait isolé, à droite et à gauche, me maison ou un .petit groupe de maisons 'estent debout. » Dans quelques-unes des grandes maisons qud subsistent encore rue de la Sta-iion, les divers bureaux de la « Komman-lareter » allemande ou de l'administration allemandè, se sont installés. » Déjà quelques maisons ont été recons-.ruites ; elles ont meilleur aspect que jais ; elile-s portent le miMosime 1915. » D'autres ont été réédifiées provisoire-nent, en boiis ou en pierres, elles compren-icnt seulement un rez-de-chaussée, parfois )âti avec goût ; dans ces maisonnettes on ait le commerce; on y vend toutes espèces te marcShandises, on y trouve un coiffeur, m débit de bière, ou un restaurant. » Ern vérité... Oui, je dois le dire : sipec-acle pittoresque, si on ne pense pas au désastreux de ce pittoresque ; mais on y doit 'orcémenit .penser, parce que l'on aperçoit, jntre les maisonnettes (provisoires sans •tage, lies longs alignements des ruines 'enversées ou dressées. » En vérité, on est douloureusement impressionné» On m rencontre pas beaucoup de passants. » La reconstruction des maisons Le comité national beljge pour la reconstruction des villes, a créé un salon de l'ha-Ditation ouvrière à Louvain. Des plans i «u,x o}t du plus haut intérêt ont été Bxposôs, qui fournissent, dès maintenant, les documents de reconstruction. Un concours était institué à cette occasion ; il avait pour programme un objet ;ùnsi délimité : « élaboration de plans types de maisons ouvrières ià logement unique et die dessin du mobillter, destinés à une seule famille occupante, composée du père, de la mère et d'enfants des deux sexes- Quatorze distinctions ont été accordées aux auteurs de trente-deux projets. Douze projels de mobilier ont- retenu l'a/ttention du jury. A GAND Laiteries communales Pour le service des différentes institutions de bienfaisance, la ville de Gand a créé plusieurs laiteries nui sont rêpariiès dans les Marais à Tronchiennes et à Mel-le. Il v a dans ces différentes laiteries 103 bêtes dont 91 vaches laitières, 2 taureaux et 10 veaux. La Quantité de lait journalière est de 670 litres, soit 7,36 litres en movemie par laitière. Cette moyenne, très minime, est due au man-oue et à la cherté du fourrage. On nourrit les bêtes avec des tourteaux de lin. des pelures de pommes de terre, de la farine de maïs, du malt concassé du foin et du trèfle. Le lait est stérilisé avant d'être envoyé aux diverses institutions.La laiterie existe depuis dix mois et a produit jusqu'ici plus de 475.000 litres de lait. —»o«— A LIÈGE Le patriotisme des Liégeois. — Plus de Jeûnas gens. — La grande pitié des prisonniers russes. — L'explosion de la poudrerie de la citadelle le 6 août Une lettre de Liège reçue en Hollande parle avec enthousiasme de l'ardeur du patriotisme des Liégeois, qui subissent la do-ruiation allemande depuis wjs p'eiriexï jours d'août 191 i'. La ville de Lte^a ne '.ompto quasi plus de jeunes gens en â'ge de porter le-1 armes ; presque tous tes elcments valides ont réus si à passer la frontière et ceux qui restent encore osent a peine paraître dans tes rueS) tant leurs concitoyens tes regardent av?c mépris. Ce correspondant ajoute que de nombreux-prisonniers russes passent en ville; ils sont occupés, surtout, à réparer les voies du chemin de fer. Les arrêtés allemands interdisent très sévèrement de leur adresser la parole et de leur donner des aliments ou •d'autres objets. La pitié des habitants pour ces pauvres hommes, très brutalisés, pa-rait-il, trouve cependant moyen de leur venir en aide. De braves gens se glissent, la nuit, sur les chantiers où travaillent tes ■Russes et y déposent du tabac, des cigarettes et des friandises de toutes sortes, que les prisonniers trouvent 1e lendemain. De temps à autre, dss amendes de 200 mark sont distribuées aux hardis bienfaiteurs, mais cela ne parvient pas à arrêter l'élan de patriotique et humaine générosité. On apprend aussi que, dans la nuit du 5 au 6 août, à la suite d'un raid aérien, un grand incendie a éclaté à la citadelle. La poudrerie a fait explosion, lançant des débris jusqu'au, centre de la ville. Environ 150 soldats allemands furent tués ou blessés. Pendant plusieurs heures, six autos de la Croix-Rouge firent la navette entre la citadelle et tes hôpitaux. Une rue entière a beaucoup souffert des suites de l'explosion. —-»o«— DANS LE LIMBOURG La récolte des pommes de terre Les Allemands ont autorisé les habitants à faire la récolte des pommes de terre à partir du 15 octobre. Il est défendu de donner au bétail celles qui! peuvent servir à la nourriture de l'homme.Les bourgmestres sont priés de rédiger tes documents des communes et de tes conserver. Le gouvernement interviendra dans les frais. Les ouvriers travaillant en'dehors de leur localité doivent se présenter au Meldeamt le premier dimanche de chaque mois. LA GUERRE EN AFRIQUE Avec nos soldats victorieux en Afrique allemande Après avoir conquis le Ruanda et l'Urundi, les Be!ge$ entrent dans le Bukoba et atteignent te lac Victoria. La maîtrise du Tanganika et la prise de Kigoma. Nous venons de recevoir une nouvelle i oartic du récit de notre campagne africaine par notre collaborateur Ernest Henrion. 1 Les pages que notre envoyé spécial nous T adresse du territoire allemand conquis par j nos troupes sont d'un intérêt tout partiev-*Aer. On éprouvera joie et fierté à lire la j narration si vivante des exploits par les- ( quels notre vaillante armée continue à s'illustrer en arrachant aux Allemands leur < dernière colonie. Namirembe (lac Victoria), juillet 1916. ] Le général Tombeur, commandant en ] chef des forées beiges qud ont envahi l'Est- ] Africain allemand, vient d'adresser à ses troupes urne proclamation dont voici la i copie : AUX OFFICIERS, SOUS OFFICIERS, GRADES \OIRS ET SOLDAI S DES COLONNES D'LNVASION La première phase de notre offensive est terminée.Nos troupes sont établies entre le Nord du lac Tanganika et le sud du lac Victoria. Elles ont bouté hors d'un vaste territoire, l'ennemi désemparé. Elles ont vaillamment combattu à Niansa, Ko-kawani, Nyawiogi, Kasibu, Kassassi, Kato. biles ont rivalisé d entrain, et c'est surtout avec leurs jambes, pour ainsi dire au pas de course, qu'elles ont accompli leurs conquêtes. 3'adresse à tous mes chaleureuses félicitations, et mes sincères remerciements. Tous ont été dignes de la belle cause qu'ils servent et ont bien mérité de la Patrie. Mais la tâche n'est pas finie Avec nos valeureux alliés, nous devons mainte, nar.t réduiie les Allemands à merci. 11 faut marcher vers de nouveaux succès et de nouvelles -conquêtes. J'attends de tous qu'ils y marchent du même cœur et de la même foi qui les ont animés jusqu'ici.Je suis certain que je ne serai pas déçu dans mon attente. Le général major commandant en chef, (S.) TOMBEUR. En effet, la première phase de notre offensive est terminée. Nous occupons un territoire d'une superficie triple de celte de la Belgique et où vit une population indigène évaluée à quatre millions d'habitants, soit plus'de la_ moitié de la 'population totale de la colonie allemande.Cette offensive a été commencée après une préparation assez longue, mais nécessaire. Pendant cette période de préparation nous n'avons .pas seulement tenu la frontière con- foiai.se du Sud de Tanganika au Nord dé Livu, c'est-à-dire sur une étendue de plus de 1.000 kilomètres, empêchant l'invasion projetée par les Allemands vers,Stanlieyville, mais nous avons défendu aussi, à l'extrême droite, 1e Nvassaland, à l'extrême gaudhe, l'Uganda britannique. LES PREMIERES OPERATIONS OFFENSIVES En avril nous étions séparés des Allemands par le lac Tanganika, par la Ruzizj, rivière torrentueuse qui sert de déversoir dans 1e Tanganika au Kivu, par ce lac, par tes fortifications formidables_ de la rivière Sebea et des monts Kama,qui s'aippuyaient à gauche, à Kissegnies et, à droite, à un massif escarpé couvert de forêts de bambous presqu impénétrables. Au début de mai, te 1er régiment de la Brigade Sud avait passé sur la rive gauche de la Ruzizi, y avait installé une tète de ponts et avait occupé Stangugu et Mibiriri. La suprématie nous avait été rendue sur te Kivu par 1e « Paul Renkin » et te « Shïioan-i ge » ; nous avions réoccupé l'île Kwidjwi. Le 4" régiment de la Brigade Nord, face aux Allemands de la Sebea, avait commencé ses travaux d'approche vers tes positions avancées. l^e gros de la Brigade Nord était en marche vers Kigaii, la résidence àmpériaie au Uianda, sur deux colonnes, à l'Est et à l'Ouest du iac Mobasi, et la colonne Ouest ivait été engagée 1e 30 avril à Kassibu, que 1e bataillon du commandant Pirot avait brillamment enlevé Un groupe de la Brigade Sud, sous les ordres'du major Militer, s'est mis en rnar-ibe de Shangugu vers Nyanza, la capitale j de Musinga, 1e roi indigène du Ruanda. L'avance est extrêmement difficile.La région à traverser est fort montagneuse, boisée et peu connue. Il n'y a pas de routes. Les (sentiers existraints ne permettent pas te passage d'une forte colonne alourdie d'artilleriê. Le major Muller se fraie un chemin quoique les montées soient abominablement raides dans ce pays tourmenté, que les rivières à passer h gué soient nombreuses, que le terrain aàt été rendu très glissant par suite de pluies can-•nnueltes, que tes variations de ' tempéra-Mire soient excessivement brusques et que tes ressources en vivres soient insuffisantes pour assurer à l'impromptu la subsistance d'une quantité considérable de soldats et de porteurs. De plus, te. ma jor Millier sstit que 1e commandant Wintgens qui a abandonné te Sebea, bat «n retraite vers le Sud, après avoir opéré une première concentration en arrière, à la mission protestante de Ru-bengera.Lé 18 mai. notre avant-sarde doit foirer 1e passage de la rivière Mwogo, où elle a été accueillie [par quelques coups de feu. Le 19 mai. Inouïs livrons combat, dans les environs immédiats de Nyanza. à trois compagnies laltemandes aommandées par .ne dizaine d'Européens. Le soir, à 17 h.30, eus entrons dans la capitale indigène du luanda et le roi Musinga se présente eu riajor Muller pour lui faire sa soumission. Le bruit court que les Altamands du luanda et de l'Uruadâ — une cinquantaine j'Européens, 1.200 soldats et un nombre ndéterminé d'auxiliaires Ruga-Ruga — se «ncentireraient 4 Issawi. Le 22 mai, un détachement est envoyé lans cette direction . Le 23 mai, le 'lieutenant Sohier parvient t Issawi et y saisit de nombreuses charges Lbandonnées par les Allemands qui ont >attu précipitamment en retraite vers Jsumbura. Le 24 mai, il surprend deux Allemands m gué de Nya Lute&bas et s'empare du lontoii qui avais, servi à l'ennemi pour casser la rivière Akandjaru D'autre part, le groupe Pi-rot était entré e 7 mai à Kigali, où il était bientôt rejoint w .le gros de 'la Brigade Nord, dont te îhef, 1e colonel MoMtor, assurait ses communications avec 1e colonel Olsen, de la Brigade Sud, en envoyant des troupes vers Nyanza,. au S. S. O., en même temps qu'il 3'engageait vers te Sud-Est, te major Bataille marchant vers Naasa au-délà du lac Mugessera.. Le major Rouling après les engagements du Mungwe, du Ruaksdigi et du Bassa, avait occupé 1e 12 mai tous tes forts de la Sebea abandonnés par les Allemands en fuite. Avec te 4° régiment, il s'était dirigé sur Rubemgera, évacué déjà par les Allemands, puis de là sur Kigali, d'où te colonel Molitor 1e dirigea sur l'Akandjera qu'il franchit près* du tac 'Tshoaha pot*r tourner une défense éventuelle des Allemands vers cette ligne d'eau, contre ta Brigade Sud. En résumé, au cours du mois de mai, les deux objectifs fixés par te généra;! Tombeur dans son plan de campagne : Kigali et Nyanza. sont en notre pouvoir et l'emie-mi, déconcerté par qette manœuvre, abandonne la Sebea. 11 échlappe « de justesse ». comme on dit en langage sportif, grâce à une fuite rapide, aux troupes Molitor et O.isen qui devaient se refermer sur lui en tenâilte, mais il perd ou abandonne quantité de bagages. Du matériel et des munitions -sont jetés dans tes cours d'eau. A Kissegnies, il encloue un canon de 8,8 centimètres et brûle. 1.000 chargeas parmi lesquelles des charges de projectMee. Dans ta baie de Musa,ho, "près de Rubengwa e4 qm était 1e débarcadère de cette mission transformée en hôpitajl et en magasin de vivres et de matériel, il ccnile une pétrolette, ou canot, un dhaw (voilier du genre des bcw-tres arabes) de 10 à 12 tonnes — que notw remettrons à flot et qui renforceront nota» flottille du Kivu. Sur la route de Rube*v gara à Nyanza, il nous abandonne un on non de 7,7 cm. Ses auxiliaires désertent ea jetant leurs- armes. Les .porteurs fmttvl malgré tes exécutions sommaires, dégéné» rant souvent en massacres d'indigènes. Wintgens fournit des étapes à marche for* cée de 13 .heures et plus. Pour dhaque colis, il enlève trois porteurs dans tes villages. Quand te premier tombe, exténué, le deuxième doit reprendre sa charge, puis c'est le troisième. Sa mute est fourbue ; il n« Veut /pas l'abandonner ; seize: indigentes porteront la bête !... De sources diverses 51 m'est, te venu que plus die 1.500 indigènes (auraient été *u4s (pour iletfus d'accompagner Wànigetw ou seraient morts .en cours de route. Donc l'ennemi es' démoralisé. Quant aux nôtres, materé tes latries, materé tes privations, tfs étaient pleins d'enthousiasme et te généml Tombeur ordonnait, en même temps la mandlte de l'aile iroite de la Brigade Sud vers Usum-burta. sur 3e lac Tanganika, et de l'aS© •gauche .Vers Gitega, capitaJe indigène et résidence impériale de l'Urundi, lia marcha de la Brigade Nord vers Ha Kagera, te fleuve qui sépare le Ruanda du district de Bukoba. vers Biaramulo, 1e chef-lieu militât, re de l'Ussawi, une des principales logions de ce district, vers Namirembe, sur 1e lae \ ictoria. Le: lignes de défense des Allemands en Belgique Le Telearaaf reçoit des détails sur Ses préparatifs d® défense des AHeraands en Belgique occupée : « Plus à l'Est, en Belgique, a été éiahS tout un système cri réseau de tranchées. Cette ligne court de Louvain vers M aime» et plus loin, viâ Willebroeck et Bornhero, ■jusqu'à l'Escaut au sud d'Anvers. » Les forts au sud d'Anvers ont conservé leur état ancien. La- première tranchée_ d« î'a ligne nouvelle esjt très fortement établie, en béton et plaques de fer, pourvu.® de chambres pour les hommes et les officiers, ainsi que de places de réserve pom* le matér'ie] divers et îes munitions. » La population de cette région montre plus de confiance dans l'avenir, ainsi que le démontre la réédification de» maisons, entre autres à Blaasveld, 'village connu pour tes furieux combats q«ui s'y sont 'livrés durant 1e siège d'Anvers. Un' grand nombre d'habitations viennent de sortir du sel0; aussi, dans tes environs dte Louvain et entre cette dernière localité et Mais nés, un certain nombre d'habitations et de fermes qui avaient été détruites sont actuellement tout fraîchement reconstruites.*

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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