Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1918, 26 Novembre. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 05 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/7w6736n655/
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l_ ( ABONNEMENTS 1 tes prix seront fixés très prochainement "g f\ centimes ■ ^ le numéro LE XXe SIÊCLE ANNONCES (Tarif provisoire) Annonces ordin., petite ligue 1.00 Réclames (3» page), la ligne. ..... 2.50 Faits div. corps la ligne 5.00 Faits divers fin . . » 4.00 Réparat.judiciaires. » 4.00 Nécrologies . . . » 3.50 J . Les annonces sont reçues au bureau du J°urnal Jnsiaurare ontnia in Ckristo Rédaction et Administration: 4, impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles CEUX DOIT IL FAUT PARLER >1 &>c » ■ Histoire émouvante et dramatique ) des origines de la " Libre Belgique „ clandestine. I s Rue Victor Hugo 144. Je sonne à la porte d'une petite maison où vit, depuis quelques jours, un ménage heureux, ménage que les Allemands ont persécuté et dont ils ont, un jour, arrêté la femme comme otage parce ne pouvaient atteindre le mari, disparu certain soir, à leur nez et à leur barbe, dans des conditions si étranges que l'histoire de cette disparition est restée un mystère pour ses plus intimes amis.Ce que l'homme, — un vaillant patriote, — était devenu, ce qu'il a a ecomplitout seul avec une patience, une énergie, un courage inlassables, je vais essayer de le raconter et je ferai ep même temps, le récit aussi saisissant qu'inédit des circonstances dans lesquelles la Libre Belgique est venue au monde, des difficultés inouïes auxquelles cette brave petite publication à laquelle tant de Belges doivent de ne pas avoir perdu la foi, s'est butée à ses débuts, des épreuves que son fondateur -a subies pour mettre cette œuvre de propagande patriotique à l'abri des atteintes de la police teutonne et lui conserver la vie. Eugène Van Doren, c'est le nom du héros de ce récit, avait fui il y a plus de deux ans et demi et l'on n'avait plus entendu parler de lui depuis cette époque. On le croyait en sécurité en Hollande où on le disait réfugié, comme tant d'autres condamnés politiques iéchappés aux griffes des argousins de lft w Kommandantur ». La vérité était toute •autre : Van Doren n'a pas quitté Bruxelles. Les époux se sont, au moment critique, volontairement séparés ; ils no se sont plus revus, pendant cette longue période. Un enfant leur est né, quelques mois après la fuite du mari et le père, dans sa retraite, n'a su jusqu'il y a quelques jours de cet enfant que ce que sa femme lui en avait écrit dans de rares missives expédiées par les voies les plus secrètes. J'ai pu voir Eugène Van Doren au milieu de sa petite famille. Je lui ai exposé ce que j'attendais do lui; je lui ai demandé de me raconter comment la Libre Belgique était née et de me dire conment il était parvenu à soustraire cet orgahe aux investigations de la police allemande lancée à . la recherche de sa fameuse ■< cave automobile ». Il y a consenti avec ioie, avec une fierté — très légitime — aussi. Comme sa fille aînée, âgée d'une quinza.no d'années, ignorait tout des dangers auxqiels son père avait été exposé pendant la gutrre, il jugea opportun de la mêler en mène temps que moi à ce récitet nous passâmes ensemble une soirée délicieuse qui se prolongeajusque bien au delà de minuit. Une entrée en matière Vous serez le premier, m'avut dit Van 5^B)oren, à connaître cette histoire. Et il me l'a aussitôt prouvé de la façon k plus évidente, la plus originale aussi. Sur la table à laquelle je m'étais accoudé pour n'entendre, il a fait déposer une lourde brique en ciment qui. durant toute la guerre avait «té laissée < à l'abandon dans un coin du jardin. Puis, armé d'une forte scie, il s'est mis m devoir ■ de couper ce bloc en deux parties. La 1 brique était creuse. De la cavité, il a retiré précieusement un coffret, et du coffret, il a extrait un» liasse de papiers admirablement conservés sur laquelle il avait terit ces mots si simples mais si pathétiques >: •• Des- ! tiné à ma femme et à mes enfants sj je suis fusillé. » Puis penché sur ces papiers ou il avait noté au jour le jour, l'histoii'o de sa vie pendant l'occupation, il m'a donné lec-iure do ses mémoires en m'autorisapit à en ; faire l'usage que je jugerais bon : Les origines da la - Libre Belgique » C'était tout au début deîaguerre.medit-il, *j^pn nouveau journal, le Bruxellois venait 1 de paraître grâce & l'argent allemand. ' M.Victor Jourdain, rédacteur en chef du ( Patriote, me signala cette publication et 1 m'en dévoila ia perfidie : Nous ne pouvons pas. me dit-il, tolérer que cette feuille einpoi sonno le public; il faut que celui-ci soit averti. Voulez-vous vous occuper de cela? ' J'acceptai. M. Jourdain ms lit tenir do la ] copie. J'allais cliôï un de aie s amis, M. l'ab- ' bé Domoor. vicaire de 1 église Sa in !-Albert | et là, à l'abri îles regards indiscrets, je ' reproduisis cetle copie à un certain nombre ' d'exemplaires au moyen d'an appareil très ! multiplicateur primitif. Nous fîmes distribuer cescopies parl'intermédiairodes scouts. j< Quelques jours plus tard, nous eûmes i a" satisfaction de voir l'autorité allemande interdire toute reproduction d'écrits par des e procédés mécaniques ou autres, s Le Nouvel An arriva et le clergé donna s lecture, dans toutes les églises, de la magni-1 fique lettre de S. Em. le Cardinal intitulée : 3 « Patience, confiance, endurance ». Il fut ■ convenu avec M. Jourdain que nous l'édite-r rions et que nous la vendrions au publie au e prix coûtant. Nous en finies imprimer 1 25,000 exemplaires, nous réjouissant d'a- 0 vance à l'idée de la fureur qui allait s'empa-t rer de von Bissing. La lettre avait été Q imprimée par M. Becquart, chaussée de > Louvain. Nous décidâmes, l'abbé Demoor et 1 moi, de nous en partager les exemplaires. Nous en avions déjà distribué trois cents, " lorsque, en me rendant un soir chez M. l'abbé " Demoor, je le ;rouvai consterné. Il m'apprit 2 que les Allemands avaient fait irruption } dans l'imprimerie, fait main basse sur les Ll exemplaires et que Becquart avait à peine r eu le temps de prendre la fuite. C'était un * mauvais début. Mais nous ne nous découra-a .geâines pas et nous mîmes à la recherche 'd'un nouvel imprimeur. M. Massardo, le s libraire du passage St-Hubert, nous servit s d'intermédiaire, et nous lui commandâmes r 25,000 nouveaux exemplaires, dont une parti tie seulement furent distribués. Lo premier numéro S Cette propagande faisait un bruit énorme, e Un beau jour, étant seul avec M, Jourdain, 1. celui-ci me demanda si j'oserais me risquer i, à faire un « prohibé ». J'acceptai avec em-s pressement. Il me proposa de lui donner a pour titre La Libre Belgique. Je rentrai a chez moi et.me mis à l'œuvre aussitôt. Je a dessinai le titre. M. Jourdain se chargea de t la rédaction et j'assumai la mission de lancer s le journal et de l'organiser industriellement, s C'est moi qui composai le titre avec les mentions « Kommandantur Bruxelles » et de la u « cave automobile ». Je me rendis chez e Massardo et le priai de remettre la copie de e la lettre du cardinal à l'imprimeur. Mais g celui-ci jugea le travail trop périlleux. Il t fallut s'adresser à 1111 autre imprimeur qui . nous fit des conditions draconniennes. Il fut à convenu que les imprimés me seraient remis à 6 heures du soir, boulevard de la Senne, en 0 face de la Brasserie Van den Heuvel. Au % jour fixé je ne vis rien venir. Le journal ne fit son apparition que le lendemain. Ma q femme et moi, nous mimes les numéros sous a enveloppe; je los fis déposer chez les dé-e putés et sénateurs, dans de nombreuses mai-e sons amies, et j'en portai des paquets chez e les Jésuites, les Dominicains, les liédempto-ristes. l'abbé van Hemelryke, l'abbé Vossen et M. Etienne Otto. Je me présentais partout en disant que je n'étais que leporteur chargé 2 de remettre la publication. Mais je dus g avouer la vérité à l'abbé Demoor qui ne vou-_ lut pas admettre celte explication. 1 Comme je m'exposais à un danger perma-, nent, je jugeai prudent de prendre certaines t précautions : je fis l'acquisition d'une 2 canne dont je creusai soigneusement le , bout. C'est dans cette cavité que j'introdui-[• -sais les copies faites à la machina sur papier i de soie. Tous les manuscrits qui m'étaient 3 remis étaient, par mes soins, recopiés à la \ machine, dont j'avais toujours soin d'enle-t ver le ruban. En cas d'arrestation, j'avais la s chance de ne rien abandonner aux mains - des limiers de la " Kommandantur ». Le 3 soir, après avoir fait mes paquets de jour-I naux, avec l'aide de ma femme, je prenais 1 la précaution do les descendre dans la che-,- minée et, au moyen d'un système de ressort 1 à baleines, je laissais pendre la corde assez profondément de façon à ce que la main d'un policier ne pùt l'atteindre en cas de perquisition. Mais je ne conservai pas longtemps cotte cachette. Un jour, à la suite ï d'une réflexion faite par la gouvernante des enfants au sujet de certains bruits étranges j qu'elle avait entendus dans la cheminée, je t résolus d'y renoncer. i Premiers déboiras. La Libre Belgique fut, dès ses débuts, ( accueillie avec une extrême faveur. Mais de nouveaux déboires m'attendaient. Je me trouvai en panne au troisième numéro. 1 Mmo Massardo, femme du libraire du Pas-, sage, m'annonça que les Allemands avaient ; envahi son magasin au moment où je ve-: nais de lui remettre Ja copie du journal. 1 Elle n'avait eu le temps'que de jeter cette copie au feu. Elle me déclara, en outre, que • I son imprimeur, pris de frousse, refusait de a« marcher ». ,, Je dus me mettre à la recherche d'un nouvel imprimeur. M. l'abbé Demoor me mit sur la voie. Il avait appris par le R. P. de Haivengt l'adresse de M. Allard qui se chargeait de travaux clandestins pour le compte des Jésuites, et il me la communiqua. C'était un vaillant patriote, père d'une nombreuse famille. Je lui fis part de ce que j'attendais de lui. Nous devions travailler sans qu'il connût mon nom ni mon adresse. Les numéros de la Libre me seraient remis en ruo et je lui paierais chaque fois, d'avance, le prix du numéro suivant. 3 Le journal lit bientôt sensation. Le tirage ; augmentait sans cesse et les perquisitions se multipliaient. Au cours d'une visite que je 1 fis chez l'imprimeur, celui-ci me raconta . que le R. P. Dubar avait reconnu aux carac-: tères du journal que la Libre Bel gigue t devait s'imprimer cbez lui. 11 demandait à . entrer en relations avec moi. Après avoir 1 un peu hésité, j'allai le voir; il me demanda • s'il pouvait me faire remettre des articles. . J'y consentis. Le P. Dubar, devait, dans la . suite, devenir un de mes meilleurs intermé-; diaires. ; Les difficultés da l'Impression l du Journsî Mais les Allemands s'acharnaient à nous ; poursuivre. Il était temps de prendre des 3 précautions pour protéger l'imprimeur con-1 tre toute surprise éventuelle. Je décidai que 1 le journal ne se composerait plus chez lui. 3 II me fallait louer une chambro et acheter 1 du matériel d'imprimerie si je voulais empê-1 cher que la police allemande ne découvrit " l'officine où s'éditait le journal par la simple 3 identification des caractères. Je me décidai 3 immédiatement, et je m'installai avenue 1 Verte, 11, à Wohrwe, dijtns une maison aban-s donnée où nous pouvions, les deux frères Allard et moi, opérer en toute sécurité. Nous avons passé là d'excellentes journées. Les deux frères me racontaient tout ce qui se disait dans le monde des typographes au • sujet de l'endroit où l;i L'bre Belgique se - publiait. On racontait à son sujet des choses extraordinaires, principalement les jours où, " pour une raison ou l'autre, le journal était v. en retard. 1 Le rôle da Philippe Saucq g e Pour assurer la distribution de la I/ibre Belgique, l'abbé Demoor avait sollicité le concours de Philippe Baucq qui devait périr avec Miss Cavell dans les circonstances dramatiques que vous savez. J'ai trouvé en lui un homme d'un dévouement extraordinaire. C'est à lui certainement que nous avons du le splendide essor pris par notre petit journal. Je lui «avais fait remettre les listes de distribution, me réservant tous les gros paquets. A lui seul, il parvenait à distribuer jusqu'à 4,000 numéros, et il ne consentit jamais à être déchargé en quoi que ce soit de sa besogne. Il aurait considéré cela comme un manque de confiance. Il eflectuait sa tournée la nuit et en vélo. Plus tard, quand la circulation des bicyclettes fut interdite,il alla à pied. Il lui arrivait de revenir les pieds en sang et de marcher durant deux ; jours sans se reposer. Nous éditions à ce moment deux numéros par semaine, ce qui j était beaucoup. Il prenait un plaisir fou à t me raconter les incidents de ses randonnées, s En revanche, il revenait très souvent me 5 confier des réflexions très peu rassurantes . qu'il entendait émettre autour de lui. Tout le monde était d'accord pour dire que si je venais à être pris, je serais impitoyablement ~ fusillé. 3 2 Un jour je reçus par l'intermédaire de 3 l'abbé Demoor un article signé « Mastyx ». - C'était un article d'une rare violence qui [• répondait aux protestations hypocrites de t l'Allemagne contre les prétendues atrocités 1 commises par les Belges. Ma femme me - parut quelque peu alarmée du ton agressif 1 de l'article; elle me représenta, que nous ; avions cinq enfants et que je devais être i prudent. Je lui répliquai que les soldats au - front étaient exposés à d'aussi graves dan-; gers. « Si tu crois, me dit-elle, que tu rem- - plis ton devoir, accomplis-le et à la grâce i de Dieu !» Elle savait parfaitement que mon 5 arrestation et mon exécution entraîneraient i notre ruine matérielle. Mais le devoir à ce j moment consistait à défendre notre Patrie - par tous les moyens contre nos envahis-i seurs. 5 (A suivre.) P. DelaNdsheere. » < i M. Franck esi Hollande Le Conseil des ministres, annonce le , Peuple, a envoyé en Hollande M. Franck, ! ministre des colonies et, par intérim, de la : guerre, pour l'aire visite aux soldats belges internés chez nos voisins du Nord et leur remonter le moral très abattu. Cinq mille d'entre eux se sont évadés et ont rejoint l'armée, au front. La moitié, environ dix mille, ont pu travailler en Hollande. Les autres n'ont trouvé dans l'oisiveté que la démoralisation. M. Franck négociera aussi leur rapa-, triemeut. La libération de la Belgique Un ordre da jour du Foi à l'Armée Notre Souverain a adressé à l'armée belge, à l'occasion de la libération du ' territoire, l'ordre du jour que voici : c Ofilciers sous-offihiers, soldats î » Vous avez bien mérité de la Patrie ! Votre résistance héroïque & tiége, à Anvers, à Namur a imposé à la marche des hoi-dea ennemies un retard qui devait leur être fatal. » Pandaut plus de quatre années, vous avez âprement défendu dans les boues de l'Yser ie dernier lambeau de notre territoire. Enfin, achevant de forcer l'admiration universelle, v.)us venez d'infl ger à l'ennemi une sanglante défaite. » L'oppresseur qui terrorisait pos populations, proiana.it nos institutions, jetait aus fars lea meilleure de nos concitoyens, exerçait partout l'arbitraire et le despotisme esc déficitivemeat vaincu L'aube de la justice s'est lavée ; vous allez revoir vos villes et vo « campagnes, vos patents et tous ceux qui vous sont chers. » La Belgique reconquise par votre vaillance vuus attend pour vous acclamer, » Honneur a nos blessés ! » Honneur à. nos morts ! » Gloire à vous, officiers, sous-officiers et soldats ! » Je suis ilev de vous Je vous ai demandé beaucoup ; toujours vous m'avea ; donné votre concours sans compter — ; » La gratitude et l'admiration de la nation vous sont acquises, » ! Lit PETITE HISTOIRE L ° 3 Ça que fut l'arrlvéo du Roi à Ostende i La grande offensive qui avait amené nos braves petits ^ pioupious à Courtrai, à Roulers, à Thielt venait de provoquer la retraite générale des lignes allemandes le long ue la cùte. Les Boches venaient d'évacuer préci-pitamment Ostende. 5 Or donc, ce jour-là, un jeudi, à la nuit tombante, 5 vers 6 heures du soir, quelques promeneurs commen-3 taient les grands événements de la journée sur le quai des Pêcheur», à Osteude, Dans la brume du soir, un groupe d'officiers, accompagné d'une dame, s'achemi-" I nani daiis la direction de l'est^oade, i<;ux* apparut sou-5 dain. Quelle ne fut pas leur surprise en reconnaissant des unijormes belges et anglais! Aussitôt, des cris de î « Vive la Belgique ! », « Vive l'armée belge 1 » s'échappent de toutes les poitrines. Rapidemeut un groupe s'est formé. L'émotion étreint tous les cœurs. Les cris : « Vive le Roi! » « Leve de Konmg ! » éclatent. Le Roi est reconnu. Certains semblent ne pas en croire leurs yeux. La loule se précipite : 8 délirante, elle veut voir de plus près, s'assurer que ce II n'et>t pas un rêve... Nos Souverains ont, eu effet, dès la nouvelle de la ji prise de la ville d'Ostende, n'avaient pu résister au désir d'aller en personne réconforter la population dé- • livrée. 1 Venus du destroyer anglais à bord d'une barque à " rames, après avoir traversé les nombreuses et dange-3 reuses défenses semées par l'ennemi à l'en très du port, . le Roi et la Reine, par le moyen d'une échelle — et , quelle échelle! — avaient pris pied sur i'Estacade. j La foule grossit sans cesse. Comme une traînée de poudre, la nouvelle de la visite royale s'est répandue, k De toutesNles rues avoisinant le port, débouchent des ) centaines d'hommes, de femmes, d'enfants, ivres de l joie et avides de saluer nos Souverains. [ Ce ne fut pas sans peine, on le conçoit, que le groupe i parvint à se frayer un passage pour se rendre à l'Hôtel de Ville. La place d'Armes était noire du monde. Le ^ Roi lit son entrée, le premier, à la Mais jn communal. 1 Le premier aussi, Il pénétra dans la sa!le du Conseil, 3 où les épheYins étaient précisément réunis. C'est un : moment d'indicible émotion : les mots s'étouffent dans les gorges oppressées de nus braves édiles oétendais ; ^ ils s'avancent les mains tendues, et, ne pouvait conte-. nir davantage leurs élans, ils vont les youx baignés de 3 larmes, à leur Souverain, qui leur rend affectueusement „ leur accolade si franche, si spontanée, si sincèrement ^ patriotique. Un échevin parvient pourtant îl balbutier quelques - paroles de remerciements à l'adresse des Souverains: le t Roi y répond en disant qu' « il a tenu à venir Lui- même féliciter les Ostendais et les remercier de leur attitude patriotique ». 2 La foule grossit toujours : on se pousse, on se presse, . on se tasse. A la sortie du Roi, de la Reine et de leur [ suite, spontanément, un cortège s'organise et c'est i dans une attitude de respect et d'admiration quo Ton se " range pour « Les voir ». En français, en flamand, on ^ chante la Brabançonne. Le petit groupe est littérale-î ment porté dans la rue de J Eglise, où les chants patrio-l tiques reprennent de plus belle : les mots « Le Roi, la , Loi, la Liberté » se conlondent avec les paroles du ' Vlaamsche Leeitic et du Licvo* dood dan Deutsch. Et dans leur joie ignorante des formes du protocole, 1 les pêcheurs ostendais retenaient le Roi en criant : - Gij moet hier blijven en sterven ! Vous devez vivre et . mourir avec nous. 3 Commsnt Iss boches ont quitté Bruges. l Le bourgmestre de Bruges, M. Visart de Bocarmé, a raconté à un membre du gouvernement belge comment • il apprit le départ des Allemands de Bruges. ' Depuis quelques jours déjà plusieurs personnes - avaient renoncé à se coucher ; elles veillaient toute lumière éteinte, car il était certain qu'il se préparait quelque chose d'anormal. Faudrait-il iuir encore, ou • simplement s'abriter dans les caves l On ne se le demandait pas sans anxiété. Durant trois ou quatre nuits, les rues avaient été pleines d'un tumulte de charroi extrêmement violent. Enfin, dans la nuit du 18 au 19, vers 2 heures du ma-i tin, ces bruits insolites s'étaient atténués jusqu'à se faire rares ; puis ils cessèrent totalement. ' Jnsqu'à 4 heures du matin, la ville tomba dans un 1 assoupissement profond. ' Enfin, une heure plus tard, une voix gonflée par une sorte d'ivresse, vraie voix de Stentor, éclata dans la nuit; éperdument, elle criait : « Ils sont partis 1... Ils sont partis!... » .C'était un brave Brugeois, pêcheur de son état, qui avait guetté le va-et-vient des Allemands à travers sa bonne ville et en avait discrètement suivi toutes les phases. Il avait vu les derniers fourgons ennemis disparaître, et il courait à travers la vieille cité, répétant de sa voix forte : k «Us sont partis I,„ Us sont partis I.., » Le Roi à la cour de Cassation ÎOI La justice rsprend son cours Lundi, à 11 heures, la Cour de Cassation a repris ses travaux dans la salle des audiences solennelles. De bonne heure un nombreux public essaie de pénétrer dans la salle où M. le premier président Van Iseghem, assure en personne le service d'ordre, Mais l;i, placent limitée et il faut des invitations. Petit à petit, les enceintes réservées aux magistrats, au barreau, au public se remplissent. Un photographe militaire a installé son appareil dans un coin. On remarque, dans un groupe l'avocat Hennebicq,'en uniforme d'amiral belge. D'autres uniformes sont dissimulés dans la salle. Ce sont des avocats et des substituts qui reviennent de ia guerre. Le tribunal de première instance conduit par M. le président Benoidt. arrive le premier occuper la place qui lui est résrvée. Puis entrent, conduits par Mc Botson, M. le Bâtonnier Théodore et M0 Max, membre du conseil de discipline do l'ordre des avocats près la Cour d'appel. On les acclame chaleureusement. Une dépùtation do la Cour des comptes, un groupe de conseillers à la Cour d'appel de Douai, évacués en Belgique, et la Cour d'appel de Bruxelles, en robe rouge, arrivent à leur tour. Puis entrent les ministres Delacroix, Hy-mans, Harmignies, Jaspar et Vandervelde, ainsi que M. Levie et M. Carton de Wiart. A onze heures précises, la Cour de cassation va recevoir le Roi au pied de l'escalier du péristyle et le conduit solennellement dans la salle d'audience. Lo Roi est accompagné de deux officiers d'ordonnance. Il est en tenue de campagne. Une vibrante ovation l'accueille. Lbs discours. M. le premier p$sident Van Iseghem, avant d'accorder la parole au procureur- ' général prononcé un discours où, après un exposé historique général de la guerre, des horreurs de l'occupation et de la vaillance de notre armée et de son Roi, il rappelle le rôle joué par la magistrature au cours des dernières années, notamment â propos de l'arreatotion des traîtres du Conseil des Flandres. Il exquisse les devoirs qui atten-ent la justice à l'heure présente et dans l'avenir. • La magistrature, dit-il, sait que, selon le mot d'un publicisle fameux, c'est le pouvoir judiciaire qui est principalement destiné dans les démocraties à être la barrière et la sauvegarde du peuple. Elle compte sur lo concours dévoué du barreau et sur les heureux résultats des réformes qu'elle attend dans le domaine judiciaire comme dans celui do la procédure. Il faut que maintenant la force soit mise au service du droit. Conformément à l'article 222 de la loi du 10 juin 1-869, M. le Premier Président donne ensuite la parole à M. le Procureur-général pour ses réquisitions. A son tour, M. le procureur général Ter-linden résume, quelques aperçus historiques de la guerre. 11 parle du « long calvaire de la magistrature belge » — Puisse cette guerre, s'écrie-t-il, être la dernière des guerres imposées à un peuple par la volonté d'une caste ! • 11 traite ensuite de l'abaissement de la moralité publique à tow» les degrés. Il estime qu'une rigueur exemplaire »era nécessaire pendant quelque temps.-Après avoir sa)ué la mémoire des mem- MARDI 26 NOVEMBRE 1918 f';? L'UNION DANS L'ACTION . \ VINGT-QUATRIEME ANNtE »■■ ■ i i i . h ii >■! .i hé .i'.. ■ , , . ■■ rr-, r ■ V M.nr,T,if ■ 'i ■ ■ ■ ■

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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