Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 28 Decembre. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/hx15m63g8k/
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PARIS 3, Place des Deux-Écus, 3 Téléphone : Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Journal Les petites annonces sont également reçues ù la Société Européenne de Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, *}ui en a le monopole pour Paris. LE XXE SIÉCLE LE HAVRE 28l®, Rue de la Bourse, 281® Téléphone i 64 Belge ABONNEMENTS France...... 2 fr. 50 par mois — ...... 7 fr. 50 par trimestre Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trinw Autres pays. 3 fr. par mois — . 9 fr. par trimestre QUOTIDIEN BELGE Directeur : Fernand NEURAY XJPff NOUVEAU Ï»J3LS... Lliip M la pin ' sais «cita ci sas Maté; • *•?——— CE QU'ELLE CACHE DE FAIBLESSE ET DE RUSES SOUS CETTE FORMULE CHÈRE AUX MAXIMALISTES RUSSES Pour la Belgique, ce serait la servitude et la ruine La manœuvre allemande se dessine, à Brest-Litovsk, comme nous le prévoyions ijàer. Les Empires centraux acceptent en bloc les lignes directrices de la proposition russe, mais ils ne les acceptent que sous jquelques réserves intéressantes. La première, c'est que la Russie amènera au Congrès de Paix l'Entente toute entière. I.'Allemagne veut ce dont elle a besoin, la paix générale et non la paix séparée avec la Russie. La paix séparée avec une Russie pratiquement hors de la guerre ne peut rien donner comme avantages à l'Allemagne ; au contraire les Empires centraux seraient amenés à étaler au grand jour des négociations russes, leurs ambitions et leurs projets. Cet étalage aurait auprès des peuples de l'Entente l'effet exactement contraire de celui que l'Allemagne escompte de sa propagande pacifiste et défaitiste. La réponse allemande fait une seconde restriction : aucune annexion ne sera faite « par la force ». Evidemment on caresse à Vienne et à Berlin, l'espoir d'obtenir par un semblant de consultation populaire, la-dhésion de certaines populations à une vassalité plus ou moins déguisee : en Cour-lande, en Lithuanie, en Pologne et dans les Balkans notamment. Une dernière réserve porte sur le principe des nationalités : les Empires cen-_Jaaux déclarent que l'indépendance ou l'autonomie des populations qui ne joui-s-• usaient pas TOQstimtkmiieîleffient de" ce droit avant la guerre est Une question de politique intérieure ,que chaque Etat aura à régler souverainement et sans intervention étrangère. Ici l'Allemagne opère une reculade : elle renonce ù détacher de l'Angleterre l'Irlande, l'Egypte, les Indes, etc., et, de la France, les pays de protectorat. Mais cette reculade est nécessaire pour maintenir l'intégrité de l'Autriche-Hongrie, garder l'Alsace-Lorraine, et surtout obtenir la rétrocession des colonies allemandes. Les délégués russes, en soulignant la déception que leur cause cette dernière réserve, ont trouvé que la position prise par les Empires Centraux est de nature à conduire à une paix générale de conciliation. Les négociations sont donc suspendues jusqu'au 4 janvier pour permettre à la Russie d'appeler ses anciens alliés à y prendre part#En attendant la délibération continue sur les points spéciaux n'intéressant que la Russie. Somme toute 1 Allemagne est bien bas et elle essaye de se sauver en revenant au statu qioo ante bellum. Les Alliés ont dp quoi répondre. Nous renvoyons le lecteur au discours prononcé jeudi après-midi par AI. Pichon, ministre des Affaires étrangè-' a:1 es de France. Lé nom de la Belgique n'est pas prononcé dans le document austro-allemand. Quelle serait la paix proposée, dans le cas spécial de la Belgique, sauf bien entendu, les réserves qu'apporterait la duplicité allemande ? Voici : La Belgique recouvrerait son mdépen-Jëtance et serait évacuée (§ 1 et 2). On ne dit pas si elle redeviendrait neutre. L'alinéa 3 semble écarter le maintien obligatoire de îa séparation administrative, réalisée par les Allemands. Nous disons, semble, car l'application prévue au § 4 du droit des minorités donnerait prétexte à l'Allemagne d'intervenir dans nos affaires. La Belgique ne recevrait ni indemnisation ni dédommagement pour les dégâts commis chez «lis. Elle aurait même à paver à l'Allemagne l'entretien de ses prisonniers plus nombreux que ceux qu'elle a pris aux Allemands/et même l'Allemagne pourrait réclamer de nous certaines indemnités pour les pertes subies chez nous par les citoyens .allemands y demeurant avant, la guerre {S 5). Enfm la Belgique devrait renouer eivee l'Allemagne des relations économiques régulières, sans pouvoir conclure des conventions commerciales favorisant ses alliés d'aujourd'hui. Cette paix consacrerait îa servitude et la «ruine de la Belgique, peRCY Le texte officiel des propositions austro-allemandes Bâle, 26 décembre. Un télégramme de Vienne, daté du ?6, taprès avoir exposé le programme de paix déjà connu, présenté par les délégués russes à Brest-Litovsk. dit que dans la séance iDÎénière qui a eu lieu aujourd'hui sous la présidence du comte Czernin, celui-ci a 'ait nu nom de la délégation de la Quadruplice, les déclarations suivantes au sujet de l'exposé russe, relatif à la conclusion d'une paix générale juste. [Notons que dans ce document, de rédaction allemande, le terme « les Alliés » désigne les Empires centraux, c'est-à-dire ^'Allemagne, l'Autriche, la Bulgarie et la Turquie.] La proposition russe est une base discutable En raison de la volonté clairement expri. yée car leuirs gouvernements et leurs peuples h-'obtenir la conclusion aussi rapide que pos-jwtite d'une r>a.uc s'en «raie, iss .délégations alliées, d'accord avec le point de vue exposé à plusieurs reprises par leurs gouvernements, sent di'avis que les lignes directrices des propositions russes peuvent former une base équitable pour une telle paix. Lorsque la délégation russe condamne la continuation de la guerre uniquement dans un but de conquêtes, les délégations alliées se rallient à cette manière de voir. Les hommes d'Eiat des gouvernements alliés ont remarqué à plusieurs reprises, dans leurs déclarations ministérielles que les alliés ne prolongeraient pas la guerre d'un seuil jour pour taire des conquêtes. Les gouvernements alliés resteront toujours inflexiblement fidèles ù cc point de vue. Tous les belligérants actuels doivent s'y rallier Ils déclarent solennellement leur décision de signer sans tarder une paix qua mettra fin à cette guerre, sur la base des conditions ci-des&us, également équitable pour toutes les puissances belligérantes. Mais il faut remarquer expressément que toutes les puissances participant actuellement à la guerre doivent s'engager, dans un délai convenable à observer scrupuleusement sans exceptions et sans a«une réserve les conditions liant également tous les peuples, si on veut que les hypothèses exposées par la délégation russe se réalisent (car il ne serait pas convenable que les puissances de la Quadruplice négociant avec la Russie se soumettent unilatéralement .ô ces conditions, sans/ avoir la garantie que les alliés de la. Russie reconnaîtront <»t exécuteront arnfôi loyalement-, sans réservés, cés conditions, vis-à-vis de la Quadruplice) — cela étant admis — il faut remarquer ce qui suit, au sujet des six points proposés par la délégation russe, comme base die -la discussion.Ni annexion, ni désannexion 1° L'appropriation par la force de .territoires gui furent occupés pendant la guerre, n'est pas dans les intentions des gouvernements alliés. Un décision au sujet des troupes actuellement dans les territoires occupés sera prise dans le traité de paix, dans la mesure où leur retrait sur certains points n'aura pas deja auparavant fait l'objet, d'un accord. 2° t,es palliés n'ont pas l'intention de ravir K-ur indépendance aux peuples qui perdirent leur indépendance politique pendant cette guerre 3° La question de la dépendance constitutionnelle de groupes nationaux ne possédant T'as l'indépendance constitutionnelle, ne peut pas, d'après l'avis des .alliés, être réglée entre les Etats. l„'t. question doit, là où elle se présente, etre réglée indépendamment par chaque Etat, avec ses peuples, par la voie constitutionnelle.4° De même, suivant les déclarations des nommes d'Etat de la Quadruplice, la protection des droits des minorités forme une partie essentielle du droit des peuples conforme à la constitution de disposer de leur sort. Les gouvernements alliés mettent partout ce principe en vigueur en tant qu'il paraît pratiquement réalisable. Ni indemnités, ni réparations des dommages .5° Les puissances alliées relevèrent, à plu-sieurs reprises qu'il serait possible de renoncer réciproquement non seulement à indemniser les frais de guerre, mais'aussi à indemniser les dégâts causés par la guerre En conséquence, chaque puissance belligérante n'aurait à indemniser que les dépenses causées par ses ressortissants se trouvant en captivité et les dégâts causés sur son propre territoire par les actes de violence contraires aux droits des peuples aux ressortissants civils de l'adversaire. La création proposée par le gouvernement russe d'un fonds spécial dans ce but pourrait être envisagée seulement, si les autres belligérants se joignent aux pourparlers de paix dans un certain délai. L'Allemagne recouvrerait tout® "r"'" 1 i i m, ses colonies 6° des quatre puissances alliées, seule l'Allemagne a des colonies. La délégation allemande se déclare à ce sujet en complet accord a vec les propositions russes que la .restitution des colonies enlevées par violence pendant la guerre constitue une partie essentielle des revendications allemandes. Il n'est passible, en aucune façon, d'y renoncer. La demande russe concernant l'évacuation immédiate des territoires occupés par l'ennemi répond également aux intentions allemandes. Toute considération de principe mise à part, le libre exercice du droit, des peuples à disposer de leur sort n'est pas applicable ici dans les conditions proposées par la délégation russe. Le lait que dans les colonies allemandes les indigènes, malgré la plus grande fatigue, malgré des chances minimes de succès contre des adversaires plusieurs fois supérieurs en nombre et disposant de refiforts illimités venant d'autre-mer, restèrent fidèles jusqu'à la mort à leurs amis allemands, est une preuve de leur dévouement ; leur résolution de rester en toute circonstance aux côtés de l'Allemagne, est un témoignage dont le sérieux et le poids l'emportent sur toute manifestation possible de leur volonté par un vote. Pas de guerre économique Les principes posés par ia délégation russe comme annexes aux six points précédents, en ce qui concerne les relations économiques, sent pleinement approuvés par les puissances [ alliées qui furent constamment opposées à tout abus de la force, au point de vue économique, et qui voient dans le rétablissement d'un trafic économique régulier et tenant compte complètement des intérêts de tous les participants, l'une des conditions les plus .importantes pour la préparation et l'établis,- La Grande-Bretagne et la guerre sur mer Ce que signifie ic remplacement de iord Jeilicoe Le XXe Siècle a annoncé hier en dernière heure le remplacement de l'amiral Jeilicoe dans ses fonctions de primier lord de l'a mer par l'amiral Sir Rosslyn Wemyss. On sait que le premier lord de l'Amirauté a, en Angleterre, des attributions semblables à celle du chef d'état-major général de la Marine en France. Oh rattache généralement ce changement inattendu à la destruction récente par des torpilleurs allemands dun convoi de navires Scandinaves escortés par la marine anglaise. Cet échec, — c'était la répétition d'un fait identique à un mois et demi d'intervalle, — avait eu une répercussion significative sur l'opinion anglaise. Notons que Sir John R. Jeilicoe est élevé à la pairie et devient Lord Jellboe à la pairie et devient Lord John Jellicoë en récompense des inestimables services qu'il a rendus depuis trois ans et demi. Voici, à propos de cette retraite, les commentaires de la presse anglaise : Le Times écrit : La retraite de sir John Jeilicoe est un événement considérable, elle ne marque pas seur lement un changement dans le personnel mais dans la politique de l'Amirauté. Il est peu surprenant que des hommes, dont l'expérience et le caractère ont été façonnés d'après des méthodes anciennes ne puissent pas continuer à guider utilement des jeunes générations qui ont grandi dans une atmosphère toute différente. Nous pensons que ces jeunes générations vont avoir maintenant une occasion de développer leurs qualités. Nous félicitons le gouvernement d'avoir pris une décision à ce sujet et d'en accepter l'entière conséquence, toutefois il serait peu généreux de ne pas rendre en ce moment, à sir John Jeilicoe le tribut d'estime et d'admiration qu'il mérite. Le Manchester Guardian : Le départ, de l'amiral Jeilicoe ne signifie pas une modification de notre tactique navale er. vue d'une offensive contre les poits d'Allemagne, il s'agit bien plutôt de l'organisation des convois maritimes et de la résistance à la campagne sous-marine allemande. Du Daiitf Telegtâpk Tout le monde regrettera le départ de sir John Jeilicoe, dont le nom est dans toutes les bouches depuis la victoire navale du Jutland. Mais, disent les « Daily News », pour que l'Amirauté regagne la 'confiance complète qu'elle a perdue en partie, il est nécessaire qu'on procède à d'autres changements que celui qui vient d'être annoncé aujourd'hui. L'établissement de l'état-major naval précédemment considéré comme Utile est maintenant rendu presque indispensable, par suite de la retraite de l'amiral Jeilicoe. Il constitue l'unique garantie pouvant être donnée ù la nation que tout ce qui peut être fait pour assurer la «sompétence de notre administration navale est en voie de réalisation. sement des relations amicales entre les puis-! sances actuellement en guerre. Sur les bases des principes venant d'ère exposés, nous sommes prêts à entier en pourparlers avec tous les adversaires, mais, afin d'éviter une perte inutile de temps, les alliés sont prêts à délibérer tout de suite sur ceux des points spéciaux dont la discussion apparaîtra en tout- cas comme nécessaire aussi tien po?Jir le gouvernement russe que pour les alliés. La délégation russe acceptera la base des propositions allemandes Zurich, 27 décembre. Un télégramme de Vienne donne !e compte-rendu de la fin de la séance de Brest-Litovsk. Après le discours du comte Czernin, le délégué russe, Pokrovski, se leva pour répondre au nom de la délégation russe et déclara : Nous reconnaissons avec plaisir que les puissances centrales acceptent en principe, la paix générale basée sur la formule « aucune annexion et aucune indemnité ». La délégation russe exprime sa satisfaction de constater que la réponse des puissances centrales représente un progrès appréciable vers la paix générale. La délégation russe regrette la réserve qu'ont exprimée les puissances centrales concernant le troisième point, des propositions russes. En outre, la délégation russe a déclaré qu'elle tenait spécialement à ce que les personnes privées, ayant souffert du fait de la guerre, soient indemnisées par nua fonds international.La délégation russe reconnaît que l'évacuation des colonies allemandes occupées par l'Angleterre est conforme au principe c sans annexion » si l'on peut appliquer à ces populations le principe de leur droit à décider de leur propre sort. 3e propose que les négociations soient suspendues pendant dix jours afin de donner aux alliés de la Russie, la possibilité de se joindre aux négociations. Si après ce laps de temps, les alliés de la Russie ne veulent pas participer aux négociations de paix, les négociations seront poursuivies en tout cas entre la Russie et les puissances centrales. Le comte Czernin accepta cette proposition sous la réserve que le gouvernement russe et les gouvernements des puissances centrales la ratifient officiellement. Les négociations sont susnendues jusqu'au 4 janvier. Czernin proposa alors de commencer immédiatement les négociations sur les points qui devraient être réglés dans le cas où la Russie et les puisi sances centrales n'entameraient que ces négociations particulières entre la Russie et les puissances centrales pour une paix séparée. M. Pokrovski a accenté cette nro-position. Von Kuhlmann proposa alors de commencer la discussion jeudi prochain, proposition que les délégués russes accep-tè'reht à leur tour. Il n'y a donc que suspension des négociations pour la paix générale, tandis que les négociations pour une paix entre la-Russie et les puissances centrales, poursuivent leur cours avec la plus grande célérité possible. — (Radio,) One attaque allemande au nord de Verdun Elle est écrasée sous le feu de l'artillerie française (Officiel français.) 14 heures. Sur la rive droite de la Meuse, la lutte d'artillerie s'est poursuivie sur le front au Nord du bois des Caurières. Il se confirme que l'attaque, exécutée hier par les Allemands dans cette région, a été très violente. Aj)rès une forte préparation d'artillerie, l'ennemi'a lancé deux bataillons à l'assaut. Nos feux les ont obligés à se disperser. Au cours d'une deuxième tentative, des éléments ennemis sont parvenus d abor der nos positions ; mais, ils en ont été reje-tés aussitôt, après un vif combat. Le nom bre des cadavres ennemis restés sur le terrain, entre les deux lignes et dans nos fils de fer, témoigne de l'importance des pertes subies par les Allemands qui ont laissé des prisonniers entre nos mains. Un avion allemand a été abattu en combat aérien dans la journée du 24 décembre. Nos avions de bombardement ont jeté cinq mille kilos de projectiles sur les gares et cantonnements ennemis de la région de Rethel et de Vouziers. 23 heures. En Argonne, nous avons repoussé un coup de main ennemi. Sur la rive droite de la Meuse, l'activité des deux artilleries s'est maintenue très vive dans la région Bois des Caurières-Be-zonvaux. Au Nord-Ouest de Bezonvaux nos batteries ont pris sous leurs feux des troupes ennemies qui se rassemblaient et les ont dispersées en leur infligeant des pertes. - ■ ..m */vwv\ ■■■-■ - Le nombre toujours croissant des demandes de renseignements retardant la publication des réponses, la rubrique « On nous demande » de la Vie militaire paraîtra dorénavant TOUS LES JOURS, en 2e ou en 4e page. ECHOS La Noël à l'hôpital mberl JeP a été, cette année, particulièrement émouvante.S. A. R. Madame la duchese de Vendôme, accompagnée dé la princesse sa fille, avait bien voulu assister en personne à la petite, fête qui réunissait, mercredi, à l'Hôlal-Dieu,. avec nos malades et nos blesses, le personnel et les bienfaitrices de l'hôpital Un bel arbre, joliment festonné, se dressait au fond de la salle. On pensait, deva it ses branches vertes, aux sapins de nos grands bois ravagés par l'ennemi. Avant le tirage de la tombola et la distribution des cadeaux de Noèl offerts aux soldats par Son Altesse Royale et le sénateur Empain, M. Léon Théodor a prononcé une brève allocution, aussi cordiale qu'éloquente. Sur les visages et dans les yeux des mutilés qui montraient, au premier rang, les glorieuses marques de leur bravoure, on voyait briller l'émotion et la joie. Madame la 'duchesse de Vendôme, après avoir remercié et félicité le sympathique bâtonnier, a fait acclamer les noms du Roi et de la Reine. Puis M. Cocq, directeur de l'Hôtel-Dieu, a remercié M. Théodor po ir ses aimables paroles à l'adresse de la France et les princesses de Belgique pour leur si délicate attention. La « Marseillaise » et la « Brabançonne », chantées par une voix chaude, et vibrante, ont terminé la fête. M. Mesureur, directeur de l'Assistante publique, avait tenu à y faire une courte apparition. Parmi les personnalités belges, la princesse Charles de Ligne, la baronne de Gaiffier d'Hestroy, la baronne Beyens, Mme François E.mpain, la générale Joos-tens, le sénateur Empain, le colonel Four-cault, M. Cocq, M. Salles, le commandant van Yperzeele de Strihou, le médecin-major, l'aumônier Buckens et tout le personnel de l'hôpital Albert Ior. Vij service funèbre a été célébré, jeudi, à 10 h. 1/2, à l'église Saint-Philippe-du-Roule, pour le repos de l'âme du comte John d'Oultremont, dont le « XXe Siècle » a annoncé la mort. Une nombreuse? assistance se pressait dans l'église. Au premier rang, la plupart des personnalités marquantes parmi les Beiges de Paris.Le comte John d'Oultremont est mort victime, à la lettre, de la brutalité allemande. Malade, à bout de force, il fut abandonné à la gare du Nord par le gardien qui l'avait escorté jusque Bruxelles. Incapable de- regagner son hôtel, il implora l'aide d'un passant, qui courut prévenir un de ses fils. Nos ennends, nos bourreaux n'auront donc eu, pour rien ni pour personne, ni respect ni pitié, ils ont traité les pauvres comme les riches; femmes, vieillards, enfants, ouvriers, nobles, bourgeois ont souffert du même joug et de la même révoltante brutalité. Tous d'ailleurs se sont rendus coupables du même crime : le patriotisme. Quel sujet de douleur ! mais aussi quel sujet d'espérance ! Que pèseront au lendemain de la paix les petites passiorn des quelques douzaines de diviseurs qui se flattent ne faire partager à la nation délivrée leurs misérables passions et leurs mesquines rancunes ! wwv» TiCTt]eTciemer\ls royaux S. M. le roi Alphone XIII a reçu de S. M. le roi Albert une lettre le remerciant de l'heureuse issue des démarches que le roi d'Espagne avait faites pour la mise en liberté du général Léman, l'hérojaue défenseur de Liège. ' JUSQU'AU BOUT... La France nuit pas discuter les propositions attendes ' ' 9<3) «Vaincre d'abord ! » s'ÉCÉ â la tfilMfi Se la MM le Ministre te affaires étrangères • La séance de la Chambre des députés de France, hier après-midi, a été particulière- , ment intéressante par un discours de M. Pichon, ministre des affaires étrangères, sur : l"attitude de la France vis-à-vis de la Russie, vis-à-vis de tous les Alliés, et par conséquent 1 sur les buts de guerre mêmes des Alliés. L'ordre du jour appelait la discussion d,e plusieurs interpellations socialistes sur Içs : affaires de Russie et les buts de guerre. M. Moutet, qui était l'un des délégués du , parti socialiste français en Russie au début de la Révolution russe, a tenu la tribune : pendant deux heures. Après une courte décla- : ration de M. Aristide Briand, des interventions de M. Mistral, socialiste minoritaire, de M. Lairolle, député républicain de Nice qui, ■ dons son discours, a fait allusion à un livre du ministre belge Yanderve-ldé, dans leauiel : celui-ci explique l'écroulement de la Russie. On ente ad encore de brefs discours de MM , Maxgaine et Marcel Sembat,, puis le ministre ■ des affaires étrangères monte à la tribune. ' DISCOURS DE M. PICHON Il commence par déclarer qu'il n'est pas . partisan, dans les affaires russes, d'une politique d'inertie, et de résignation. En face de : la trahison maximaliste et du triomphe pas- ; sager des intrigues germaniques, voici quelle est, 1-2, politique de la France : Nous avions le devoir, dans ces circonstances, de ne pas perdre le contact a,vac I nos alliés d'hier, qui, nous en avons le ferme espoir, seront nos alliés de' demain. (Applaudissements), de nous rapprocher : de tous les éléments sains et disciplinés où : subsistaient, la notion de l'ordre, d'être présents partout où se mttinttfntra.'ert Russie, : une trace du principe d'autorité. (Très ] bien ! Très bien !) Non que nous ayons à intervenir en au- : cane manière clans la politique intérieure ' de ce pays — c'est une besogne que nous . laissons h nos ennemis — mais afin que : l'on sacihe dans toutes les parties du terri- ] toire russe que nous sommes prêts à reprendre des relations qu'il n'a pas dépen- : du de nous de conserver. (Très bien ! Très bien J) i En ce qui concerne la situation spéciale de : la Roumanie, M. Pichon déclare que le gouvernement roumain a été informé du. main- ] tien de tous les engagements pris par les -Alliés au moment de son entrée en guerre. : (Aoplau disse ments.) j M. Pichon aborde ensuite la discussion des : buts de guerre : On m'a demandé tout à l'heure de définir nos buts de guerre. Je n'éprouve aucune difficulté à le faire : ils sont inscrits dans les déclarations publiques de nos gouvernements successifs, les ordres du jour de !a Chambre, les messages et les discours des gouvernements alliés. (Applaudissements. ) Une voix à 1 extrême-gauche : Ils sont quelquefois contradictoires. M. Pichon. — Vaincre d'abord. (Vifs applaudissements au centre et à droite.) j Comme le disait M- le président du con- , seil en prenant le pouvoir et comme le ré- e pétait hier encore M. Lloyd George, en , ajoutant que la paix ne pouvait être ae- ( quise que par la victoire, vaincre, parce que c'est là la concliton nécessaire du salut , de notre pays; mais vaincre pourquoi ? t Pour conquérir, pour opprimer, pour do- , miner ? non, pour assurer au monde me , paix de justice et d'humanité. (Appl.) , Libération du territoire, restitution des territoires arrachés par la force, et par j conséquent, réintégration de l'Alsace-Lor- j raine. (Vifs appl.) M. Marius Moutet. — Nous voulons autre î chose que des mots. (Mouvements divers.) M. Pichon, — Juste réparation des dommages; aucune idée d'asservissement des J populations étrangères, garantie d'une i paix durable par des accords généraux. < (Applaudissements.) < M. Pierre Renaudel. — Nous n'avons pas 1 entendu la dernière phrase. M. Pichon. — 11 s'agit de la Société des J Nations. (Appl. à l'extrême-gaucne et sur ( divers bancs à gauche.) ( M. Charles Benoist. — Est-ce aussi m ( mot ? M. Pichon. — Ce serait en vain qu'on es- < sayerait de créer la supposition qu'il existe ] une divergence entre la manière de voir du < prsident Wilson et la nôtre. Nous sommes < en accord complet sur tous les points. • (Applaudissements.) ( Lfe 3 décembre, le président des Etats-Unis formulait dans son message des dé- i clarations auxquelles nous donnons notre assentiment sans réserve. « Notre tâche présente et immédiate est ? de gagner la guerre et rien ne nous en i détournera avant que cela ne soit accom- f pli. (Applaudissements.) ! » Nous regarderons la, guerre comme ga-gnée seulement quand le peuple allemand j nous dira par des représentants dûment, ac- • crédités qu'il accepte un règlement basé sur la justice et la réparation des torts £ que sas souverains ont commis..., » (Appl.) c Ils ont fait à la Belgique un tort qui doit | être réparé, ils ont établi leur domination sur d'autres peuples que le leur. Ces pays doivent être délivrés. Les dommages doivent être rénarés. ( Jamais il n'a été question pour nous d'annexer des populations qui doivent fixer elles-mêmes leurs destinées ni d'exterminer < le peuple allemand s Il n'est, pas moins certain que nous avonâ les devoirs envers les nations opprimées î la Belgique, la Serbie, la Pologne. (Ap-plaudvsseménts à gauche, au centre et à iroite.) Nous ne séparons pas la cause de la Poi egne de la nôtre ; elle doit être une, libre,. Indivisible. (Vifs applaudissements.) Cette politique du droit des nationalités îst l'honneur de notre Histoire; elle s'applique aux populations arméniennes, syriennes, libanaises. Elles doivent pouvoir îxer leur sort,. Pour le comte Czernin, le droit des natioi laliiés de disposer d'elles-mêmes est un go* p-hisme ; il l'a déclaré devant les Délégai ions austro-liongroises. Ce sont ces différences qui nous distinguent de nos ennemis. Paix sans annexion, i dit le Beichstag ; puis ont surgi deux crises de chancellerie : y a-t-il eu un moi léfinissant la configuration du monde fu-,ur ? Que feront-ils de la Belgique, de lai Serbie, du Nord de la France. Ils ne le disent pas : ce silence est éloquent. Chaque 'ois qu'il a été question d'ouvertures de propositions d,e paix, les gouvernements mnemis se sont refusés à des communica-ions précises : M. Balfour l'a nettement Séclaré a la Chambre des communes. Nous en sommes toujours au mèmé Doint. Les Allemands ne rendront jamais .'Alsace-Lorraine, qui est, une question nondiale, qui est le symbole du droit. (Applaudissements.) Depuis le jour où elle 'tous a été arrachée, il n'y a pas eu de n;» pos pour le monde. Rien de plus faux que de prétendre quâ lous prolongerons la guerre pour unç restitution égoïste : non, la question d'Alsace-Lorraine n'est pas un problème territorial 'rançais. C'est un problème moral. (Applaudissements.)C'est une alternative du droit ou de la! orce. Il y aurait ou il n'y aurait pas une paix lurable pour les nations selon qu'elle nous sera rendue ou refusée.(Applaudissements.) Nous avons salué comme une délivranca 'entrée des Alliés à Jérusalem. C'est une /ictoire pour le monde civilisé. Les popu-ations de cette région bénéficieront d'un ëgime international. (Très bien ! Très Dien I) Faut-il m'appesantir sur l'incident reîa* if à. la prétendue diplomatie secrète ? C'est un incident rétrospectif. Je la :royais réglé après les comités secrets de uin dernier. M. Ribot a adressé, à leur ssue, à .M. Albert Thomas, alors en Rus-;ie, une dépêche dans laquelle il constatait iu'il ne restait rien des dépêches échangées à une certaine date entre nous et la Russie. (Très bien ! Très bien !) Vous ayez parlé de nos accords avec* 'Italie. Vous rendez-vous compte de la gra-ité qu'il pourrait y avoir à les remettre m cause ? C'est un contrat en vertu duquel l'Italie est intervenue dans la guerre. Applaudissements.) C'est un contrat que nous avons passé !vec ce grand pays qui n'avait aucune rai-on spéciale de se battre, en dehors de sa >_assion pour le droit et des intérêts supérieurs qu'il avait à défendre pour l'achève-nent de son unité ! Vous avez fait allusion, à ce propos, à la 'açon dont ces acccfrds secrets ont été exploités par la presse allemande. Vous savez que ce fut pour l'Aliemagna m fiasco complet. Il est inutile de s'appesantir là-dessus. Dans les accords livrés à la publicité paï kl. Trotsky, on n'a rien trouvé qui pût être nterprét-é comme nous mettant en contra-iiction avec nous-mêmes et préparant j.q« inclusion de la guerre autre que celle qu® îous avons proclamée. Les dénonciateurs allemands de notre prétendue diplomatie seerète ont été «pris-» tans des machinations ignominieuses coure le droit des gens. Ce sont les mêmes [ui ont entrepris des négociations avec le sar, à l'insu de la chancellerie impériale jour le jeter contre lA'ngleterre, qui onfc ■ntrepris de lancer le Mexique contre Se? 3tats-Unis, qui ont entrepris d'organiser m Argentine, en abusant de la confiance l'un pays neutre, une campa,gne destinéei i couler les navires argentins sans laisse» le trace. (Appl.) Voilà des personnages autorisés ù dé» îoncer notre prétendue diplomatie secrète ! Après avoir rappelé une conversation <ia 'rotsky, avec l'ambassadeur de France, M. Joule ils, d'où il résulte qu'en cas d'échec à. Jresf-LitovSk, la Constituante russe serait) ppelée à se prononcer sur la continuation d«> à guerre, M. Pichon parle des propositions e paix de l'Allemagne, dont la connaissance . été apportée le jour même à l'opinion publique.On vient de connaître les propositions ■Demandes. Mais l'Allemagne est en désaccord avec les Russes sur l'évacuation deg erritoires, sur la reconnaissance de l'ia-lépendanco des peuples, sur l'indépei*. lance constitutionnelle des groupes natio-laux, sur la reconnaissance des droits de» ninorités, sur la réparation des dégâts ausés par la guerre. (Lire en Dernière Heure la suite du dis* ours de M. Pichon et les votes aiû l'ont uivi,) QUATRIEME ANNEE, = N" 206Ï Xi© i OSTltiïlieS VENDREDI 2S DECEMMÉ Tôl?, f - ,, , -fl-ttr —

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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