Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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s.n. 1915, 10 Fevrier. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/2b8v980911/
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Les Nouvelles du Jour Feuille Luxembourgeoise • d'tniormatK ,•:* . i nini-Mwawny ARLON, LE 9 FEVRIER 1915 Un fiieiiîail flg la igné. UN GRAND PAS VERS LA SDpprmio» île l'aLooisie. Dût paraître paradoxal le titre de cet article, il iait allusion a des idees comme a des mesures aaministraïives ei legaies i-jUi, pour etre en marcne, cnez nous, aepuis de longues annees déjà, devront rteileii.ent a la guerre .eur application et leur reaiisanon. N est-ce pas en vain — à s en tenir >aujour-d nui a la lutte contre l'alcoolisme — i,ue, depuis des décades, économistes, moralistes, médecins, philanthropes, législateurs, hygiénistes, politiques, academies, ligues de toutes sortes, etc., denonç-nt ie péru naiio-nai de l'alcoolisme, échoua.ent, a.ors que; pour enrager le fléau chaque jour plus menaçant, ils réclamaient tout un ensemble de n.esures de salut puùiic: la limitation des droits de baissons, 1 in.pôt restrictif, ie rno-nopole de l'alcool, etc. fcn Belgique, on a restreint presque par-■ tout la vente de toutes les boissons alcooliques et lait lermer les cabarets à 8, 9 ou 10 h C'est parfait et il est tris.e de constater qu'il a. fallu la guerre pour oser prendre d'aussi salutaires et radicales mesures sans avoir à craindre une révolution eu un renversement du gouvernement. En France, en vue de la guerre contre l'alcool, la mobilisation est commencée depuis hier; elle date des décrets signés par le Président de la République relatifs à l'interdiction de l'absinthe et à l'ouverture des débits de boissons. Pour réclamer la limitation des débits de boissons, on connaissait, entre autres, les résultats que récemment elle donnait, chez les Anglais et ailleurs, au cours de l'année ^es An8!a'S auraient consommé îT2,0u0 barils de bière de moins que pendant l'exercice précèdent, et la diminution de la consommation des liqueurs alcooliques serait encore plus, temarquaole.eiie ne serait pas inférieure a 33 1/2 pour cent. fJendant ce temps-la, le doux pays de transe compte 1 d^oit par Hz naouants, contre 1 deoit par 143 en suisse, 1 pdr l /ù en îtaiie, 1 par en Hollande, 1 par en ALemagne, 1 par 3ou aux ctats-Unis, 1 par y,i,uO haoïtants en iNorvege et au v^anaaa! Le seul département du iNoro comp.e 51,814 deDits ae ooissonsl (Kap-pon de M. josepn rteinach.â. la Chan.Dre noven.ore 1913;. Les hygienistes, médecins et économistes français attendent des nouveaux déems d autres satisiactions encore: la suppression du privilège des bouilleurs de cru, qu'hier réclamaient tous les membres de l'Acadé-miCi ^eS Sciences de Paris. Hygiénistes et médecins, parce qu'il y a dans le maintien de ce privi.ège un des facteurs importants de 1 alcoolisme; économistes, parce que. supputant le nombre de ces bouilleurs de cru ( 1,300,000), ils calculaient l'énormité de la perte hue les privilégiés font perdre au Trésor. Encore cet appauvrissement des finances nationales, par perte des droits non perçus sur cette catégorie d'alcooîisateurs,est-il peu de chose par rapport à toutes les pertes d'argent subies par les particuliers, les municipalités, les départements et l'Etat, du fait du chômage, des accidents de toutes sortes, des maladies, dw affections mentales, des délits et des crimes des alcoolisés. Ne bâtirait-on pas de grandes villes rien ~u avec les hôpitaux, les asiles d'idiots,les o~pires d épi'epfk ues, les établissements d il snés, les d:pô':s de mendicité et les prisons où, en charge publiaue, entrent les légions de buveurs et leurs descendants. Encore comb'en incomplète cette énum'é-ration des pertes en vies productives et des dépenses entraînées, dans ce pays de dépopulation, par la mortalité infantile, par la débilité congéniale, par la susceptibilité n.oroide, pesant, au moral et au physique, lourdement sur toute descendance d'alcoolisés.Al. Charles Dupuy, ancien ministre, évaluait les pertes nettes que l'alcoolisme cause annuellement à la France à une moyenne d'un milliard et demi|de francs. Tous les medecins ne sont-ils pas tombés d accord, pour dire que l'alcoolisme laisse l'individu sans résistance aux maladies, notamment à l'érysipèle, à la pneumonie, aux fièvres éruptives, aux traumatis-ir.es? Tous n'enseignent-ils pas qu'il prédispose particulièrement à la tuberculose? de l'avarie. et rend plus virulentes les complications Quant à la tuberculose, le proiesseur Hayem a pu dire familièrement que « la phtisie se prenait sur le zinc », et le professeur Landouzy que « l'alcoolisme faisait le lit à la tuberculose ». Dans les hôpitaux de Paris, sur 100 tuberculeux se rencontrent couramment 70 ou 80 alcooliques.En France, les départements perdant le plus de tuberculeux sont les départements qui consomment <le plus d'alcool. Le fait est frappant dans certains centres et dans certaines viJes industrielles, foyers d'alcoolisme où la mortalité par tuberculose atteint , une proportion terrifiante. Dans le Rhône ei la Seine, par exemple, la tuberculose sur 1C00 décès, en réclame pour sa part plus de 255, plus du quart! Plus du tiers des enfants d'alcoolisés meurent de tuber-cu'ose ! Dans ie Calvados l'eau-de-vie est cause ,ue certaines années pas un conscrit n'est jugé apte au service militaire. Si les choses sont ainsi, les intérêts de la na'alité et de la vitalité françaises, toutes deux garanties de la défense nationale, commandent la guerre à faire, immédiate, .n.pia:able et ind-finie, à l'alcoolisme. Or, s: la guerre défensive de la France est cause du réveil qui se fait dans tous les cœurs e. dans tous les esprits pour en finir avec le pire des fléaux sociaux qu'est l'alcoolisme, i n'y a rien de plus vrai à dire que, cette fois encore, le bien sortira du mal, et que,1 déclare le docteur L. Landouzy, membre d; l'Académie de Médecine et de l'Insti tut, la victoire remportée sur l'alcool aura été un des bienfaits de l'effroyable guerre , | de 1914-1915. j : Les gouvernants de tous les pays, en si-' : pnant les ordonnances cui préparent la fin s de l'alcoolisme, mettent en pratique la censée de lord Disraeli Beaccnsfie'd: «La orote-tion de 'a race, comme la défense de -, h santé oubl':cue sont les premiers parmi 1 le? devoirs du véritable homme d'Etat » ; Dr L... 3 : Une f< mme russe à la guerre > —«o»— L'élève officier «praporchtchik» menait, par che-5 min de fer, un bataillon du caitre de la Russie aux • positions de l'avant. Il arrivait qu'aux stations ,des ; hommes descendus pour quelques besoins man-£ualgnt leur train et le rattrapaient, profitant du suivant ou d'un express. j Le soir le plus ancien sous officier apportait le résultat de l'appel: «Ivanow est revenu ,il nous a re-» trouvés à la station de X..., où nous étions garés. Gordchkow et Kalinin manquent ,ils étaient allés à ; l'eau bouillante et ont manqué le départ. » Dans les gares russes on trouve toujours de l'eau f bouillante, et les voyageurs descendent en acheter pour préparer leur thé. Et chaque jour le contingent du bataillon variait t entre 1196 et 1200. Quand on arriva à Evow au lieu l de 1200, on compta 1201. — Comment donc? ne sais-tu pas compter? demanda le «praporchtchik» à son sous-ordre. Enfin le 1 principal est qu'il ne manque personne. D'ailleurs il était oertuin que le sous-officier s'était trompé. j Ce bataillon fut dissous et versé par petits détachements dans des régiments nouvellement reformés . Au pied des Carpaîhes, près de Stries, on se battit et les mitrailleuses autrichiennes firent de nombreuses victimes. A la tombée de «la nuit, parmi les blessés qu'on re leva se trouvait un tout jeune soldat, gravement touché au-dessous de l'épaule. Très paie par suite de la perte du sang, il paraissait inquiet ne voulut pas .jue les infirmiers procédassent à un pansement sommaire. Arrivé à l'ambulance, ce blessé manifesta le désir d'être pansé par une sœur .Le médecin étonné y consentit. Généralement les hommes sont gênés de paraître plus ou moins vêtus devant ces filles de charité. Quelques'minutes après, la sœur revint tout émue et parla à l'oreille du docteur. — C'est étrange, murmura celui-ci, fronçant les sourcils ,et s'approchant du jeune soldat : — Comment, mademoiselle ,êtes-vous ici, dans ces conditions? — Je me suis mêlée aux soldats à la station de N... —Et où donc avez-vous appris l'exercice pour que l'on ne se soit aperçu de rien ? — A la maison, jouant aux soldats avec mes frères qui se préparaient au départ. Mes parents pensaient : c'est un caprice de jeune fille, d'enfant ; mais moi, je le faisais sérieusement. Un beau matin, je me fis couper les cheveux ,me trouvai un uniforme, et je partis. On n'avait pas voulu de moi comme infirmière, n'ayant pas l'Instruction suffisante... A la gare, e montai dans un wagon avec une bouillote d'eau '.a perte du sang,il paraissait inquiet et ne voulut pas rien soupçonné. C'était le 1201e soldat du bataillon. Fille de fermiers d'un bourg proche de N..., elle était partie à l'insu de tous. Elle est maintenant en convalescence chez ses ps rents. : M. Renkin et l'annir des entreprises co golaises -tlïM— M. Renkin est arrivé à Londres lundi et a donné des audiences privées aux personnalités du monde colonial beige. Il a présidé une réunion générale des dirigeants des sociétés coloniales belges représentées à ' ondres, qui avait pour but d'envisager les moyens propres à assurer le développe-! ment de la vie économique normale dans la colonie. I ✓ M. Renkin a exposé à l'assemblée les mesures qu'il a prises, dès le début de la guerre, et grâ„e auxquelles la vie politique et administrai; e de la colonie a continué sans souffrir en rien des événements d'bu-rope. La sécurité du Congo est absolue et l'ordre complet. Les entreprises industrielles ont. elles, subi le contre-coup de l'occupation de Bruxelles et d'Anvers, où résidaient la plupaH des dirigeants. M. le minisire a demandé de mettre tout en œuvre pour rétab'ir la situation économique en Afrique et lui donner une impulsion nou-veile.Un échange oe vues a eu lieu entre les .représentants dec sociétés coloniales au sujet des questicet; financières, de perception d'impôts, de tarifs de transports de certains produits, 'd: marchés, etc... Tous le? désiderata seront sérieusement étudiés, il y -.era donné suite dans toute la mesure du possible. Pour l'instant, la reprise des transports d'Aipcue en Europe apparar ■omme la mesure la plus nécessaire et elle sera résolue immédiatement. Ul itUCI >l[ l'illlllllt AUEHAIDE —)o(— il est de nature, çe démenti, à rassurer notre patriotisme, a dissiper une rumeur rS dicule. On ne 1 a point suffisamment remarqué, — sans doute parce qu'il est perdu au bas de cette affiche signée, le 26 janvier, par le gouvernkir général allemand baron von Bissing, dcSlî nous avons déjà parié, et parce qu'il ne sè rattache pas directement à l'objet duiplacard: « Ces temps derniers, des personnes, aptes au service militaire, ont essayé, à différentes reprises, de traverser secrèiemcm la frontière, hollandaise pour rejoindre l'armée ennemie. Par conséquent ."e décide ce qui suit : ï. Toutes les faveurs en vigueur peur la circulation dans les zones limitrophes à la frontière sont supprimées pour les- Belges aptes au service militaire. 2. Les Belges qt»T - lyent, malgré la défense, de franchir la fro. tic \. \ ; ,1a Hollande s'exposent au danger d'être tuée .les senûnçlles à la frontière. Les Belges ,ap;es -u vice militaire, capturés dans ces conditions, oij punis et envoyés en Allemagne confine prL;oifrT i ae ^ûerrë 3. Quiconque aidera eu favorisera le passage défendu en Hollande d'un Belge apte au service militaire, sdr:Ttraité conformément aux lois de la guerre. Ceci s'appli que égnLment aux membres de la famille du Belge apte au service militaire précité, qui n'empêchent pas celui-ci de se rendre en Hollande. 4. Sont considérés aptes au service militaire dans le sens de cet r.rrêté, tous les Belges du sexe masculin, âgés de 16 à 40 ans révolus. Tous les bruits d'après lesquels des Belges seraient incorporés dans l'armée allemande ne sont que des inventions malveillantes. » La déclaration est catégorique, comme l'était, sur ie même sujet, celle du baron von der Golz du 21 octobre T914. Llles ne pouvaient être autres, d'ailleurs, en présence de la Convention internationale de La Haye de 1907, et ce serait une super-fétation que de rappeler le principe de Bluntschli: « L.es lois de la guerre réprouvent la violation de la parole donnée à l'ennemi ». Nous mettons donc une fois de plus noc compatriotes en garde contre des craintes absurdes. Les soucis de l'heure présente sont trop graves pour que, par surcroît,l'on s'en crée d'imaginaires. Le Boopslre de limita à la forteresse de Glatz }0(— D'une lettre de M. le baron von Grego ry, commandant de la forteresse de Glati ou le distingué bourgmestre de la capitak est interné depuis plusieurs mois, nous extrayons ces intéressants renseignements a sujet de la vie que mène là-bas M. Max: « Le bourgmestre Max a été envoyé auA arrêts de torteresse à Glatz, où les on. ciers prussiens, eux aussi, purgent leui^ peines de forteresse. Tandis que ces officiers ne disposent que d'une seule piece, meublée très sommairement, on a assigna à M. Max deux piè'ces (une chambre à coucher et un-salon) qui ont été meublées pour lui. Sa nourriture et ses boissons, il les fait venir du mess des officiers, et on ne lui a imposé aucune restriction à ce point de vue. Il a pu s'abonner à un journal suisse, le « Journal de Genève » e. reçoit en outre des journaux belges qu'çn lui envoie. Un ordonnance a été commandé pour son service personnel. De huit heures du matin à 5 heures de l'après-midi, il peut se promener au grand air. « Comme le bâtiment, dans lequel M. Max est interné, se trouve dans la forteresse même, je lui ai permis de se promener non seulement dans la cour, mais aussi sur le chemin de rende des bastions, de façon à jouir de la belle vue qu'on y a sur le paysage de montagnes. Pendant sa récréation il peut s'entretenir avec les officiers, qui s'y promènent eux aussi. On a offert à M. Max de faire des excursions dans la :s ville et les environs, évidemment en comte pagnie d'un officier; il l'a refusé en déclare rant que ce serait « en dessous de sa di-ié gnité » de ne sortir qu'accompagné. Pour j- le même motif, ii n'a fait qu'une fois usa-et ge de ia permission d'assister au service :!- divin. Comme je suis responsable de sa c- , personne devant le ministre de la guerre, je ;i- ne puis pas l'autoriser à se. promener en i- ville et dans les environs aussi longtemps re fiu'il refuse d; se faire accor pagner par un :n officier. L'ét i de sa santé est s.>;ce!lei!t, j- suivant méïdeçin de îa garnison, q&'lmvisite de ti-rnps à zs temps: M. Max a affirmé à l'officier d'or-•ionnance du Commandant, qui vient le in voir presque journellement, qu'il se porte r. très bien et qu'il n'a aucun motif de se ^ p'aindre ». y \ • •' Un pèlerinage ii an Palais ik la Paiï tr Le Palais de la Pai.: ! En ces heures de tragédie où r_ les pires instinçfs, meurtre, pillage ,sac, incendie, sont devenus la loi des hommes ,avouez qu'il fallait r .sne àme bien trempée peur risquer ce pèlerinage. iri Mais peut-on quiuer la Hollande, sans invoquer à la façon de consultan.3 antiques ,1a déesse de la moder^ ^ ne Delphes? Cette vijite s'imposait: c'est quand la calamité fond sur nous qu'il convient de oonsulter les ju présages. S) Sur la route de Scheveningue, en'plein parc royal ur du Zorgvliet, il se dresse, ce palais, en granit rose de Norvège, mêLnt au byzantin la douceur ^naissance, coupé d'arcades, aus.ère, trouant la briime à coup m de beffrois. Un vr. i burg au goût américain : château -j_ autant que building. \ Ce matin-là, le brouillard de Hollande, ce gris-je perle créateur de clair-obscur,qu^n rétrouve chez îu Rembrandt ou dan; es toiles de Ruysda ft* l'envelop-e. pait. En plein midi ,1a maison prenait un air crépus-ns culaire. Sa tour surgissait, lointaine, comme une a- échauguette à fantômes. On sentait sur le temple ' peser ïe Uë'uS'rCu ' > e- Ma carte fut portée^u chevalier Michîels Van Ver-li- dugnen, conservateur de céans. r- J'ignore si c'es !j le calme de paix, mais de leurs la grosses pipes de porcelaine, ce que je iuis affirmer, ni c'est que les deux gardiens de l'entrée tiraient de si e. volcaniques fumées que la loge d'attentlp était irres-is pirable. Brume et pétun : on ne pouvait st voir à bout u- portant. J'en profitai pour errer seul (clans le parc g au long de la grille d'honneur. j Le cho/alier était absent. Un secrétaire, fort cé-rémonieux, cravaté et ganté de blanc , èn habit ,prit sur lui de me faire les honneurs. ie II était si étonné d'apercevoir un étranger, et si ^ heureux à la rois qu'il m'adressa d'abord la parole en IQ iméricain, jugeant .que seul, un délégué de M. An-drev: Carnegie pouvait en tel moment visiter un tel [o !ieu. Je lui confiai :n i qualité, Il se refusa d'y croire, et sourit, confidentiel, pour-me laisser entendre qu'il [e respectait mon incognito. J- — Depuis trois mois, nous n'avons reçu ici aucun 1- Européen. Nos derniers touristes remontent au mois d'août dernier: quelques baigneurs échoués à Sche->c /eningue. Un guide de l'agence Cook les menait. :: 3es promeneurs appartenaient à des nations belli-C .enntes. Dans la salle 4u Petit-Arbitrage que voicij n h en vinrent aux mains. On dut faire intervenir le ersonnel pour les séparer. Depuis, par précaution lut nt que par absence de visiteurs, nous n'ouvrons le palais qu'une fois la semaine... » S M * De salle en salle ,ncus avons cheminé, pareils à .uelque ronde de''nuit dans un manoir abandonné, -es chambres glaciales étaient plongées dans la ténèbre. II. fallait chaque lois tourner les commutateurs pour donner vie à ces sépulcres. De grande salles certes, où le palissandre, le cèdre1 à le sapin se disputent les moindres recoins: de gran «es salles aux lus.res massifs ,ici carrelées en mo-^ ..'que ou en grès de i_elft, là drapées de velours .i'Utrecht ou tapissée de scie japonaise .ailleurs co-.orées de vitraux. L'allégorie fait fureur dans les corridors. On lit de fort belles devises : Si vis pacem ,co-e justiiiam ! (Si vous voulez la paix, pratiquez la jus-\ ice). — Pax aima veniî (paix maternelle, apparais-;jz). Virgile, Ovide, Lucrèce ont été mis à contribuer .ion. Beilone et son cortège de désastres sont par la itaiue, la frise et le vitrail stigmatisés comme 11 , convient. Mais... l Mais, je n'ai trouvé nulle part trace de ce que je à cherchais : la pai ; ! La déesse est absente. Cette b maison au ; plâtres humides n'était point de son goût, ii elle vagabonde là-bas, hors d'Europe, du côté des 1 Amériques. Tout se ressent de son indifférence. £ Voyez. Dans la grande s .Ile des Partis ,si pareille à un prétoire d'assises ,de lourds fauteuils trônent en de-1 mi-cercle, mais couverts {l'une housse qu'on ne lèvera pas de si tôt. L-ans la chambre du Conseil les pu-t pitres s'étagenl à la f çon d'un amphithéâtre de la chacun en trois langues un petit carton impérieux : Faculté; mais des tapis verts les voilent, qui portent « Défense d'écrire sur les tables». De monstrueux encriers de cris;al ornent le bureau en bois de teck : ils sont éblouissants, et lugubrement vides i d'encre. La bibliothèque elle-même, à travers son treillis, l offre quelques rares livres,' à riche reliure. Avisant es œuvres cfe Hugo Grotius, j'en tirai le tome I, avec , e dessein d'y butiner quelque profitable maxime à t mettre en épigraphe à cet article. Hélas 1 les livres j mêmes sont truquées.Apparence et illusion : leur rou ge cuir à lettrines d'or est somptueux, niais il ne sert qu'à cacher une boîte de carton vide. Le secrétaire s'excusait. H avait, parlant du chà fceau, la mélancolie cérémonieuse de M. de Bougreloi évoquant lame de Barbara et les amours de feu M de Mortimer. « On est allé trop,vite en besogne... Ea août 191 y, on a iauguré des murs, des vestibules, des socles, -la façade. Le palais n'est pas en état: U. reste à i1 rendre habitable!... *> Au long des couloirs glacés, dont l'écho prolon geait la rumeur de nos pas .entre des socles sans statue, nous avoçs atteint la Chambre de Justice. Quelques cliaiçes armtfir&s : ie«x tatales à ttpis vert, avec l'éternelle «défense d'écrire». Aux murs. ,vicgt-six portraits de souverains et chefs d'Etat, du tsa: Nicolas au président Mac-Kinley, ceux mêmes qu acceptèrent à l'été de 1908, de participer au Congrès A la lumière des. lampes ,oomme dans U grand* scène d'tfernani,mon guide me les présenta. « De ces souverains, fit-il en conclusion, six son' morts assassinés ; oe qui donne la. proportion de 2 i pour cent. D'autres sont morts de leur belle mort. U reste, aujourd'hui, est en guerre !» Par l'escalier d'honneur, vrais spectres grelotta» de brume, le secrétaire en habit de soirée et son hôte sont redescendus vers des ombres moins souveraines ! Dans le marbre, au carrefour des cryptes, une mosaïque s'arrondissait. Un soleil énorme s*> étale, avec cette invocation en pierre rouge : Sol jas-titiœ, illustra nos! (soleil de la justice, éclaire-nous!) Mon compagnon dut craquer une demi-boîte d'allumettes pour me faire admirer le soleil flamboyant. • .. «V Loin, très loin, dans le palais, un tapotement de machine à écrire, cliquetait sous les voûtes. M. te secrétaire me lecseig; ... « Les appartements interdits... ceux où j'ai l'honneur de siéger : les bureaux ! » 'insistai, prétextant qu'il me serait fort agréable dans oe manoirs de la désolation, de connaître ie il logis où se puisse rencontrer un visage humain. Il m'entraîna. Une vigoureuse jeune fille pianotait à tour de bras. L'es carions poussiéreux gisaient à terre comme au :!vicmain d'un déménagement. Quelques feuillets à en-ttte jonchaient une écritoire. On travaillait ici. De quels travaux pouvait-on s'occuper, sinon de la paix, l'universelle et bienfaisante paix? j'ai eu le mauvais goût de tout vouloir connaître. Or, je vous, donne en mille le labeur des grands v ; /Sires du tem'pïé, en cet an dé guerre de 1914. Depuis des mois, tandis que par 1e monde les <»• nons à divers calibres, 42 ou 75, bombardent tranchées et villes ,tandis que huit peuples en armes '.ntre-tuent dans l'Europe en flammes, le Palais de la Paix —est-ce palais ou ombeau qu'il faut dire? sourd, aveugle, indifférent, discute, juge, légifère sur une congrégation des sœurs de Saint-Vincent-de• i à propos d'un legs pendant entre le Portugal, la France et l'Angleterre. Les arbitres de notre temps sont pareils au$ augures d'autrefois: ils peuvent se regarder sans rire. La période criiique de la guerre | L'année 1914 a vu de terribles batailles. L'année 1915 en verra de non moins acharnées; mais on peut supposer que lorsque, plus tard, les hisioriens approfondiront les événements, ils s'accorderont à reconnaître que la periode critique fut celie que nous traversons a;tuellement. bile est critique parce que dans tous les camps, elle met à une rude épreuve la vertu la plus difficile à soutenir: la patience dans la souffrance et dans l'inquiétude. Pe tous temps, la guerre a comporté des périodes d attente plus ou moins prolongées. Les iorces éprouvées par les opérations actives demandent à être reconstituées, . et jadis 1 hiver ne ralentissait pas seulement, il interrompait les mouvements. Sous Frédéric le Grand, sous le Napoléon de ;a première manière, autant d'étés, autant de campagnes. Quand la neige menaçait, les armées prenaient les quartiers d'hiver et ne repartaient qu'au printemps. Le Napoléon de la seconde manière a changé cela; mais, de son temps, les armes ne possédaient pas la puissance du fusil à répétition et à trajectoire rasante, ni celle du canon à enargement par la culasse et à recul sur affût. La tranchée protectrice n'intervenait guère en rase campagne. Même ralentie par ies mauvaises conditions climaté-riques de la saison froide, la guerre conservait son allure de guerre de mouvement, procurant à l'opinion publique comme aux soldats le .dérivant de l'action, de la diversité, et répandant partout le sentiment de l'activité en éveil parce qu'elle se manifestait par des actes tangibles. Quel spectacle de guerre imaginerait-on plus varie, plus pa.pitant, que celui des manoeuvres ae revner ei de mars 1814? Au vingtième siecie, 1 hiver n interrompt plus la manoeuvre. Ni armées ni opinion publique n'ont le loisir de reprendre leur souffle; les forces mora.es res.ent tendues, elles exigent meme un supplément de tension, puisque, quelle que soit la persistance des opérations, les conditions climatériques interviennent quand même, avec, en plus, ta complicité de la tranchée protectrice pour les ralentir. Le dérivatif de la guerre de mouvement disparaît au moment où il se- jN° 41 Le JNumefc" 10 centime* Mercr di 10 Février 191 &

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Cet article est une édition du titre Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Arlon du 1914 au 1916.

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