Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

855 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1915, 18 Fevrier. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/dn3zs2m25q/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Les Nouvelles du Jour Feuille Luxembourgeotse d'intormations ARLON, LE 17 FEVRIER 1915 C«i Syfvi i la fiient Que fera la Roumanie? Des milliers de fois, cette question a été posée depuis qu'à des signes vraisemblables on a pu supposer que cette nation balkanique entrerait bientôt dans le conflit généra'. Et dans ce pays qui sut naguère, avec tant d'à propos et d'habileté, jouer le rôle-d'arbitre médiateur parmi ses voisins affaiblis et déchirés par deux guerres successives et acharnées, l'on entend retentir un bruit d'armes,précurseur des décisions proches.A imaginer la fièvre qui s'est tout à coup emparée de ce petit peuple latin, invinciblement la pensée se porte vers cette fée à cheveux blancs que l'on nomme là-bas la Mère de la Patrie et qui, veuve désolée, assiste à ces préparatifs belliqueux à la fin d'une noble vie consacrée toute entière à faire la guerre à la guerre. Quels doivent être en ce" moment les sentiments douloureux qui agitent l'âme de !a reine douairière de Roumanie? Carmen Sylva a vu de trop près In désolation semée au sein d'un peuple par ces conflits armés pour y rester indifférente;.. En 1877, Iorsqu'éclata !a guerre pour nn-dépendanoe roumaine, elle se mit à ia tête du service des ambulances et soigna elle-même les blessés roumains et russes — la Russie ayant pris alors le parti de la Roumanie contre la Turquie. L'initiative de Carmen Sylva était d'autant plus'louable si l'on songe à ce que pouvait être à l'époque vers laquelle nous nous reportons l'organisation, en ces contrées, de pareil service... Elle a consigné, dans ses « Mémoires », le souvenir de ces heures navrantes,- mais glorieuses pour sa patrie d'adoption. Partout d ailleurs, Elisabeth, alors- princesse de Roumanie, avait trouvé, chez la population féminine, un concoure dévoué et enthousiaste. Au mois de mai,de cette année 1877, la salle du trône, au palais de Bucarest, avait été transformée en un vaste atelier où les dames de l'aristocratie roumaine, aidées de femmes d'employés et même d'ouvrières, travaillaient à la 'confection d'objets de pansements, de chemises, de draps de lit dont on approvisionnait les hôpitaux de la capitale. La princesse— toujours à ses fràis avait fait construire des baraquements pour recevoir les blessés et les malades. De Sigmaringen,la princesse Joséphine de Ho-henzollern, mère du prince Charles — depuis le roi Carol 1er, mort il y a peu de mois — et de la regrettée comtesse de Flandre, avait envoyé un matériel fort important.Mais ce furent, comme nous l'avons dit, les souffrances des victimes de la guerre, dont cha -ue jour elle était témoin, qui surtout affligèrent la princesse Elisabeth. Voici une page de ses « Souvenirs » donnant une idée de son état d'âme et à la fois la mesure du courage et de l'endurance du : peuple roumain: « Bien des scènes touchantes ou déchirantes, écrit-elle, m'ouvrirent les yeux, en ces temps de guerre, sur la nature de ce peupie etrang» plein de superstition, de piété emantine, de mélancolie et d'une certaine gouaillerie. J'ai vu des femmes d'un dévouement extrême; des mères réclamées ù grands cris au chevet de leurs fils, soldats héroïques! On m'avait appelée,en ville, auprès d'un jeune homme amputé de la jambe et dont le désespoir était effrayant. N'ayant pas assisté à l'opération, j'ignorais s'il s'agissait de la jambe droite ou de la gauche... Je m'assis au bord du lit et lui pariai durant une demi-heure au moins, tandis que par un doux sourire il semblait me répondre. Lorsque je me levai,' l'infirmière constata que je m'étais assise sur le moignon de la jambe coupée. — Mon pauvre garçon, j'ai dû te faire bien mal? — Je l'aurais supporté durant des heures encore,rien que pour écouter votre voix !... « Malgré quatre mois de soins, nous ne parvînmes pas à sauver ce jeune blessé, qui mourut en brave. Comme on me parlait à voix un peu haute auprès de son lit, je lui demandai si le bruit ne l'incommodait pas: « Peu importe, répondit-il, si seule-« ment je puis vous regarder.,- •> Ce furent là ces dernières paroles... » Et ce. fut ainsi que la future reine apprit à connaître son peuple. Elle fait dans son livre un tableau impressionnant de l'énergie et du dévoûment de la femme roumaine, en ces jours d'épreuves. Mais Carmen Sylva, s'oubliant elle-même, il nous a fallu recourir à ses biographes pour savoir que' fut son rôle... « En vain, écrit l'un d'eux, M. Georges Bengesco, conseillait-on à la princesse de se ménager, d'éviter le spectacle pénible d'opérations tentées souvent sans la moindre chance de succès, rien a© prvenait è l'éloigner de son poste d'honneur, rien ne pouvait l'empêcher de faire jusqu'au bout ce qu'elle considérait comme le premier de ses devoirs envers la patrie. Ceux-là seuls qui furent témoins de l'activité extraordinaire qu'elle déploya, en ces heures difficiles, peuvent apprécier les services immenses rendus par elle au pays... » Telle était donc ia princesse qui, après cette guerre victorieuse érigeant la Roumanie en royaume, devint la reine Elisabeth, •iurnommée, à juste titre, par son peuple: « Mère de la patrie ». Par ses écrits, par l'encouragement constant qu'elle n'a cessé de prodiguer à l'œuvre de la Paix Universelle, Carmen Sylva est pacifiste. Comme tout les pacifistes, elle assiste en ce moment, atterrée, à l'écroulement brutal du cher et fragile édifice que tant de mains naïvement, généreusement idéalistes, élevaient pierre par pierre, pour l'honneur de l'Humanité. Mais, dût cetie opinion paraître paradoxale, il n'est pas interdit de penser que rien n'aura aussi puissamment contribué à 'a réalisation de l'idéal pacifiste que la conflagration d'aujourd'hui et que de la mer de sang qui baigne en ce- moment le vieux Monde,surgira quelque jour !a merveilleuse fleur de Paix. Mais qu'il est encore lointain, ce jour lumineux...— —* RECITS DE COMBATTANTS Sur le croiseur allemand " Blucher „ I i L'article qu'on va lire est dû à un correspondant de guerre allemand, qui a pu s'entretenir avec plusieurs des blessés du croiseur allemand «Blucher» coulé au cours du récent combat naval dans la mer du. Nord. [ « Le combat commença à neuf heures précises heure allemande. Les navires anglais étaient visibles à l'horizon ,quand ils ouvrirent le feu. An début, les coups étaient espacés; les projectiles tombaient en avav* df creîseur et roulc-aient gtfgfcautes colonnes d'eau ; celles-ci rapprochèrent de plus en plus. Les hommes qui se tenaient sur le pont les observaient et semblaient fascinés. Bientôt l'une d'elles jaillit tout près du navire, atteignant une centaine de mètres de hauteur; elle inonda le pont. Désormais le tir était réglé. Les obus arrivèrent alors nombreux, accompagnés d'un mugissement. Ils causèrent des dégâts. Le matériel électrique fut détruit et le navire se trouva plongé dans l'obscurité la plus profonde. Or. ne pouvait voir, suivant le mot d'un rescapé, sa main devant son nez., Ce ne fut que plus tard, quand la portée se raccourcit, que la trajectoire s'arasa et que les projectiles percèrent de trous les flancs du croiseur. Tout d'abord, ils paraissaient tomber du ciel ; ils passaient au travers du pont. Les soutes à charbon prirent feu. Dans la chambre des machineSj un obus éclata dans t'huile qu'il fit retomber en pluie, et des flammes bleues et vertes jaillirent. L'air tant qu'il trouvait une issue semblait rugir et tout ce qui était détaché se transformait en un engin mobile de destruction. Les portes étaient sorties de leurs gonds ; celles qui étaient en fer étaient gondolées comme des plaques d'étain ; au milieu de tout ce chaos, les corps des hommes tourbillonnaient. Dans la chambre des machines, des hommes furent cueillis par oe terrible déplacement d'air et projetés. Si c'était dur au-dessous du pont, ce qui se passait au-dessus l'était encore davantage. Le Blucher était sous le feu de plusieurs navires. Même les petits contre-torpilleurs le criblaient de projectiles. C'était une explosion continuelle, dit un canonnier. le navire donnait de la bande quand les bordées de l'ennemi le frappaient, puis il se redressait, oscillant. Les canonniers avaient subi de si grosses pertes qu'on réquisitionna les chauffeurs pour apporter les munitions. Les hommes se jetaient à plat "rentre pour 3e mettre en sûreté. Le pont ne présentait plus qu'un enchevêtrement de morceaux de fer. < Dans une batterie eneore intacte, deux hommes continuaient de servir leur pièce. A mesure que le navire s'inclinait davantage, ils réglaient leur tir en conséquence. Le Blucher avait continué sa course, mais il était désemparé. On sonna la cloche qui appelait, le dimanche, les hommes à l'office; ceux-ci se rassemblèrent sur ie pont, aidant de leur mieux leurs camarades blessés. Certains ne sortirent qu'avec peine des trous qu'avaient laissés les projectiles. Réuni sur le pont, l'équipage attendit. Il poussa trois «hoch» pour le navire et le kaiser, chanta la Wachi am Rhein, après quoi La permission fut donnée de quitter le navire. Les navires anglais cessèrent alors le feu ; mais lèu>s torpilles avaient accompli l'œuvre. Un croiseur et des contre-torpilleurs se tenaient prêts à recueillir les survivants. » ■*. *. 1 Dans les tranchées anglaises Un organe hollandais, le «Vadetiand» rapporte le récit suivant d'un officier anglais : ...La boue gluante est entrée jusqu'au fond de mes poches ; je suis trempé des pieds à la tête ; mes mains sont pleines d'argile et je n'ai pas la moindre occasion de me sécher ; le contenu de mon sac est un bloc informe et mon argent est aggloméré par la boue. J'ai fait sécher ie crayon avec lequel je vous écris sur la flamme d'une chandelle dans mes trou oD l'eau, coulant sur les parois, me çîçpîie l'impression d'être sous une douche ;'mon pantalon est durci par la boue ; je crois que si ma mère me voyait en ce moment elle ne me reconnaîtrait pas. Pour vous écrire, j'ai essayé -de sécher mes mains en soufflant dessus et en lés tenant au-dessus de ma chandelle, mais sans résultat ; nous sommes assis à quelques centimètres su-ciessous du niveau de ia boue; mon étui à revolver ,est devenu du mastic vitres. Le papier sur lequel je vous écris entourait un morceau de chocolat q^e j'ai retrouvé dans ma musette et qui par un hasard remarquable était resté sec. Ma montre où 1!-,fondation a pénétré s'est arrêtée à 5 heures, toute la journée je me suis nourri de chocolat et je vais me rendre à une cave voisine pour tâcher de trouver quelque chose à manger, cette cave appartient à. une métairie dont plus un mur- n'es* debout. Toute la journée nous avons entendu par dessus notre tête, le sifflement des obus. Hier, j'ai dû retirer tin de mes hommes qui était enlisé dans la boue, nous pensions qu'i- était perdu; il fallut une heure et demie pour le re:jrer de là ; la nuit dernière j'ai dégringolé dans une'tranchée remplie d'eau; mes hommes ont allumé .un petit feu de bois pour me sécher, H était imposable de rester auprès, tant le bois humide dégageait de fumée.., La note des Etats-Unis à l'Allemagne Voici le texte complet de la note que le gouvernement américain vient (i'adresser ù l'Allemagne: A M. von Jagow, secrétaire d'Etat du ministère des Affaires étrangères à Berlin. Je suis chargé, par mon gouvernement, de transmettre à Votre Excellence ce qui suit : Le gouvernement des Itats-Unié a été averti, par .a déclaration de i'Amirauté allemande du 4 février 1915, que les eaux éntlurant la Grande-Bretagne et l'Irlande,, y compris toute la Manche anglaise, devaient être considérées cbmrae zone de guerre; que tous les navires marchands qui seraient rencontrés dans ces eaux après ie iffdu mois courant seraient dé truits et qu'il ne serait o's toujours possible d'en sauver Tes ^équipages "et les passagers, énfln^qùe lès navires neutres courraient également un danger dans cette zone, étant donné qu'en présence de l'abue du pavillon neutre décrété le 31 janvier par le gouvernement britannique et vu les hasards de la guerre maritime, 'û ne serait pas toujours possible d'empêcher des attaques destinées à des navires ennemis d'atteindre des navires neutres. Le gouvernement américain considère qu'il est de son devoir de faire remarquer, avec une sincère considération et des sentiments amicaux, mais cependant avec netteté et avec insistance, les conséquences graves que de tels agissements pourraient iventuiollement entraîner. Le gouvernement américain en apprécie les conséquences, dans les circonstances actuelles, avec une telle sollicitude, qu'il jonsidère comme un droit er même comme un devoir de prier le gouvernement impérial allemand de prendre en considération, avant de passer à une ac~ :ion effective, la tension critique qui pourrait survenir dans les relations des Etats-Unis et de l'Allemagne si la marine allemande, en exécutant les mesures annoncées par l'Amirauté, venaient à détruire un navire quelconque des Etats-Unis ou à causer la mort d'un sujet américain. 11 n'est évidemment pas nécessaire de rappeler au gouvernement allemand qu'une nation belligérante, en ce qui concerne les navires neutres en pleine mer, n'a qué le droit de visite, à moins qu'une déclaration de blocus ait été faite et que le blocus soit maintenu effectivement. Le gouvernement des Etats-Unis estime-qu'il ne s'agit pas d'un blocus en l'espèce. Déclarer qu'on a le droit d'attaquer et de'détruire un navire quelconque se trouvant en pleine mer dans une zone plus spécialement limitée, sans avoir au préalable établi s'il appartient à une nation belligérante ou si sa cargaison comprend de la contrebande, serait une manière d'agir tellement en opposition avec tous les précédents de la guerre maritime, que 1$ gouvernement américain peut à peine admettre que le gouvernement impérial allemand l'envisage comme possible dans le cas présent. Le soupçon que des navires ennemis se servent â tort d'un pavillon neutre, ne peut créer une pré- . somption suffisante pour que tous les navires qui j traversent une zone limitée tombent sous le même j soupçon. Le gouvernement américain estime que i c'est précisément pour éclaîrcir de tels soupçons i qu'on a créé le droit de perquisition. Le gouvernement américain a pris connaissance du mémoire du gouvernement impérial allemand publié en même temps que l'tf/is de l'Amirauté. Il profite de cette occasion pour faire remarquer, avec la plus grande considération, au gouvernement impérial allemand, que le gouvernement des Etats-Unis n'a pas donnél ieu au point de vue de son atii :ude de neutre, à aucune des critiques auxquelles, d'après l'avis du gouvernement allemand, les gou-. vernements de certains Etats neutres se sonr exposés. Le gouvernement des Etats-Unis n'a consenti à aucune mesure ou accepté sans protestation aucune mesure prise par d'autres nations belligérantes dans la présente guerre, tendant à une restriction du commerce. Au contraire, il a, dans les cas semblables, adopté une attitude qui lui donne ie droit de rendre responsables ces nations de toutes les conséquences dont viendrait à souffrir la navigation américaine et qui ne seraient pas justifiées par les principes reconnus du droit des gens. Aussi le gouvernement américain croit-il, dans le cas présent, avoir l? droit eç bonne ^onscieuco, eq p basant m des principes reconnus, d'adopter l'attitude indiquée dans cette note. Au cas où les commandants de navires de guerre } allemands, se basant su£" la présomf. :-on que le pa- l villon des Etats-Unis ne serait pas* hissé de bonne j foi, agiraient et attaqueraient en pleine mer. un navire américain 011 détruiraient la vie de su}ëis américains, le gouvernement des Etats-Unis se refuserait à voir dans de tels gestes autre chose qu'une violation inexcusable des droits des neutres, violation qui ne concorderait guère avec les relations amicales, qui, d'une manière si heureuse, existent entre les deux gouvernements. Si une situation aussi regrettable se produisait, ie gouvernement des Etats-Unis se verrait forcé — le gouvernement impérial allemand ie comprendra — de rendre responsable le gouvernement impérial allemand des actes j de ses autorités maritimes, et de prendre toutes les mesures qu'il jugerait nécessaires pour assurer la protection des vies et des propriétés américaines ainsi que la jouissance complète des droits américains sur la haute mer. En présence de ces observations, que le gouvernement (tes Etats-Unis produit avec la plus grande ; considération et avec le sérieux désir d'éviter ctes malentendus quelconques et d'empêcher que des circonstances se produisent qui pourraient jeter même une ombre sur les relations des deux gouvernements, ie gouvernement américain exprime le sincère espoir que le gouvernement impérial allemand pourra donner et donnera l'assurance que les citoyens américains et leurs navires ne seront pas inquiétés, dans la zone précisée par l'Amirauté allemande, autrement que par voie de perquisitions rar les forces maritimes allemandes. En vue de renseigner le gouvernement impérial allemand, le gouvernement américain ajoute que des représentations ont été faites au gouvernement de S. Ai. britannique concernant l'usage injustifié du pavillon américain pour la protection des navires britanniques. Je profite de la présente occasion pour assurer V. E. de ma parfaite considération. ; (Signé JJames W. GERARD. S 4> * L'Agence Wolfiy de Berlin, qui transmet le texte de la note ci-dessus, ajoute la remarque suivante : • « Nous espérons que l'éclaircissement demandé par le gouvernement américain sera conçu dans les mêmes termes amicaux que ceux employés dans ta note américaine. » -*-*«•••*-<-- — - —- ; «•»■«* —-. ■* FIGURES BELGES LE GEBERAL DE DIVISION BERTRAND Un journal luxembourgeois a publié ces jours derniers un remarquable article qui place en pleine lumière la valeur du généra! belge de division Bertrand, pour lequel ses soldats éprouvent une véritable vénération.Le Général Bertrand qui commandait la 3e Division, appelée la Division de Fer, se trouvait ît Liège à l'ouverture des hostilités. L'on sait que la vaillante armée belge, bien qu'inférieure en nombre, barra la route et que, forcée à la retraite, elle ne cessa d'inquiéter sérieusement l'ennemi, lui causant de fortes pertes à la baïonnette Le généra! Bertrand, qui saii remarqu..-blement l'art d'entraîner ses soldats, fut l'âme de cette défense. Mais ce gros effort, qui dura plus de quarante jours de combats incessants, avait épuisé les forces de ce chef héroïque et il dut prendre un long repos. Comme Mlle Sunderman, de Cannes, avait mis sa villa à la disposition du Roi Albert, celui-ci y envoya le généra! Bertrand pour se retremper au bord de la Méditerranée.C'est là qu'un de nos confrères a rencontré le général. Le Général Bertrand a 58 ans. Engagé volontaire, il était sous-lieutenant en 1877. L'un après l'autre, il gravit tes degrés de ia hiérarchie militaire et le 15 mars dernier,, il était promu général-major. C'est en cette qualité qu'il combattit au début du mois d'août, à Liège, sous les ordres du Lieutenant-général Léman. Avec modestie, le général Bertrand conte quelques épisodes de ces effroyables combats. — Nous avons perdu beaucoup de monde, dit-il, mais nous avons fait bien du ma! à l'ennemi. La connaissance approfondie qu'il avait du terrain lui fut précieuse, car la région liégeoise est fort accidentée. Quand il failut Dartre en retraite, chaque pouce de terrain fut défendu et chaque position favorable coûta une attaque à l'ennemi. Dans toutes ces actions partielles, les Belges se comportèrent bravement, mais aucune bataille décisive n'intervint. 11 ne s'agissait que d'une seule chose: retarder l'invasion le plus possible pour donner, aux troupes amies, le temps d'arriver. L'armée belge, avec la Division Bertrand fut finalement enfermée dans Anvers. Mais elle n'y demeura pas inactive, inquiétant les Allemands par des sorties continuelles et contrariant leur avancée vers la France. A un moment donné, l'armée belge força l'ennemi à retirer d'importants contingents du front en Flandre, pour les tourner vers Anvers et se rendre maîtres de la place. Lorequ'après la défense que l'on connaît, Anvers fut tombée, i! s'agit de diriger le o ja » i j-rv 'vi. vjuv —— - — - la frontière hollandaise. Le général Bertrand rassembla les 10.000 ommes qui restaient de sa Division et à la îveur de la nuit, il réussit à gagner .avec ux une peiite gare voisine. Là 8 trains devaieni être prêts pour U eures du soir. Mais les trains ne-vinrent as. C'était une nuit effrayante. Les canons mnaient sans trêve et leur grondement se approchait de minute en minute. Les Bel-ïs couraient le danger d'être coupés. Les ommes étaient épuisés par les combats hv-iterrompus et il s'-agissait de les -protéger Mire la démoralisation. A 5 heures du latin, 4 trains arrivèrent enfin, dans les-uels s'entassèrent les hommes de la Divi-on Bertrand. Enfin, l'on arriva a l'Yser; lo front que evait prendre la Division s'étendait sur 20 m., longueur excessive pour un effectif ussi réduit, car il n'y avait pas de réserves.La Division Bertrand avait pour mission û tenir là pendant deux jours.. Elle y ré-sfa douze jours, jusqu'à ce qu'enfin les rinçais arrivassent.Pendant tout c£ temps, ■s Belges durent continuellement Combat-e,une de leurs brigades — celle du générai leiser - ayant eu dans une seule nuit à :pousser jusqu'à 15 attaques de l'enne-i... » Rappelons que le général Meiser fut, à suite de cet 'exploit, fait Commandeur ; la Légion d'honneur, ce qui ne pourra anquer d'intéresser les atnis qu'il a lals-:s à Arlon. Le général Bertrand n'est pas in p!us un inconnu ici où, il y a une ving-ine d'années, on l'a. connu et apprécié >tnme capitaine-commandant adjudant-mo-r, au lOme régiment de ligne. HE VUE DE LA PRESSE ilflc" Les articles paraissant 503s cette rubrique, crA ca caractère purement documentaire. Nous les reproàsi sons pour permettre au lecteur de se rendre .compte de l'état de l'opinion publique dans les différents pays. Le Siège d'Aavers ea 183S La « Revue Généra!-.: », l'important organe catholique belge, publie dans son numéro de Février 1915, une longue étude de M. A. De Ridder, sur le siège d'Anvers en 1832, et sur les visées françaises sur la Belgique, à cette époque. Quoi qu'il en soit, nous publions textuellement, à titre purement documentaire et sans aucun commentaire, quelques extraits pris au hasard et que nous reproduisons d'après le ;■ Bruxellois »: c: Il est possible qu'aux débuts de notre révolution ,1a monarchie de juillet ait été désintéressée. La satisfaction d'assister à la dissolution de l'Etat créé contre la France par les traités de 1814 et 181 s paraissait devoir lui suffire. Les instructions que Louis-Philippe donna au prince de Talleyrand en l'envoyant À la conférence de Londres, ne semblent pas contenir l'arrière-pensée de profiter des événements de Belgique pour chercher dans ce pays un agrandissement territorial. Mais, à mesure que les événements se succédaient, les vues du cabine4 de Paris se modifiaient aussi. On le vit, devant l'impossibilité de taire monter le duc de Nemoura sur Le tiône belge, et d'entraîner ainsi notrç pays dana i'orbiïe politique de la France, gonger à obtenir, sinon l'annexion totale de notre pays, moins son partage entre les Puissances voisines. Dans cet-re opération ,1e gouvernement français aurait obtenu la part du lion. Talleyrand a avoué que i'idée de partage était son idée favorite. Il la défendit à plusieurs reprises. Une conversation qu'il eut,.-le 29 octobre 1832, à la veille du siège d'Anvers, avec la princesse de Lieven, et dont celle-ci adressa uo résumé au gouvernement russe, montre que cette idée persévérait chez le prince de Bénévent s lors que déjà Louis-Philippe avait marié i?a fille au roi des Belges (1) : (i). En 1833, Talleyrand avait déconseillé le mariage de Léopold 1er avec Marie-Louise. «Il- fallait, disait-il, laisser 1e roi élu dans une situation-précaire, et... c'était une faute d'élever en Belgique une barrière morale infranchissable». Juste, Le baron Nothomb, tome i, appendice. — On fie presse fort à tort, à mon sens, écrivait le prince de Bénévent, de conclure le mariage de Mme la princesse Louise d'Orléans avec le roi Léopold... 11 est bien-évident que ia conclusion précipitée de ce mariage pouvait embarrasser nos affaires, en augmentant les exigences des révolutionnaires belges et français ». Mémoires de Talleyrand, tome V, p. 94. Citations de F, de Lannoy. Les origines diplomatiques de l'indépendance belge, p. 384. Sous le titre de Lettres p&iUculières Su roi Louis-Philippe ci du prince de Talleyrand au ministre des Affaires étrangères (de France), le comte Horace de Choiseul a publié dans le T. 56 de la Revue de.s Denx-Niondes (année 1910) ,une sérié de missives se rapportant à l'histoire. «On n'avait pas, à cette époque, dit une note insérée h i:. page 2zçf 'des Archives belges de 1912, grande coaHs;;- <>-&&$ te maintien de notre nationalité frsîgC, c-t Talîeyrani (P- 333).' indique quelle sera .probablement la base du partag: prochain, • pensait-ii, 'de notre patrie». (Les événements que nous subissons sctaellemeof ue m'ont pas permis do consulta pçs lettre^- H" 4k Le NuMtofô àC éèâ'imei Jeudi £& rt'Vîisr ï&ïfa

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.
Cet article est une édition du titre Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Arlon du 1914 au 1916.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Ajouter à la collection

Emplacement

Périodes