Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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s.n. 1915, 03 Fevrier. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9w08w38t43/
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Feuille Luxembourgeoise d'Iniormations ARLON LE 2 FEVRIER 1Q1S. Le Luxemoourg et la Guerre ! L'organisation centrale des secours Dans un précédent article qui n'a pu paraître in extenso nous avons exposé que l'attention du Comité de Secours du Luxembourg s'était concentrée sur le triangle Florenville-Habay-Virton où les dévastations de la guerre avaient été particulièrement graves. Il s'agissait à la fois pour les organisateurs de secours de pourvoir au ravitaillement des malheureuses populations, de se préoccuper de les protéger contre les rigueurs de l'hiver proche et de les abriter. Le rapport présenté au Comité Central expose comment ils s'y prirent pour s'acquitter de leur mission. « Il ne semble pas qu'il y ait lieu de redouter à présent une famine propremenl dite, le bitail ayant été jusqu'ici comparativement épargné par les réquisitions et la récolte des pommes de terre étant excellente Toutefois, on nous signale que, récemment, des réquisitions importantes ont été faites par l'autorité allemande. Mais on est unanime à constater une grave disette des denrées suivantes dont plusieurs sont de première nécessité: le sel, le café, le savon, la levure, et quant à la farine (dont la pro> duction n'est jamais importante dans les cantons sinistrés) elle fait pour ainsi dire presqu'entièrement défaut. « En présence de cette situation, le Comité avait d'abord songé à tenter un ravitaillement ayant Bruxelles comme centre ri ais devant les difficultés énormes de pareille tâche, il s'est ral ié à l'unanimité au pian suivant qui lui a été proposé par MM. Lamoiotte frères, de Marbehan. ■ Grâce à un-accord conclu avec l'autorité allemande, relativement au transporl par chemin de fer, ces Meïsiëurs ont pu ravitailler la commune qu'ils habitent au moyen d'achats faits dans le Grand-Duché de Luxembourg et ils nous ont fait savoir qu'ils consentiraient à étendre leur action aux communes voisines si les fonds nécessaires étaient mis à leur dispositions. « Marbehan se trouvant précisément dans le triangle dévasté, la proposition de MM. Lambiotte frères apporte une excellente solution au problème des transports, la question d'argent seule restant à résoudre à ce moment là. » D'autre part, un grand nombre de familles ayant eu leur garde-robe, leur mobilier et leurs instruments de travail entièrement détruits, soit par l'incendie ou autrement, il est urgent de les mettre à même d'affronter les rigueurs de l'hiver arden-nais en leur fournissant des vêtements chauds et de la literie. « Enfin, sans songer à la reconstruction des villages sinistrés, il paraît indispensable de faciliter la création d'abris provisoires par l'envoi dans les villages détruits d'une certaine quantité de carton bitumé. « Le Comité décida de ravitailler le plus tôt possible la population des parties sinistrées par l'envoi de sel, café, levure, pétrole, savon, sacs à matelas, couvertures, vêtements chauds, écharpes, etc. La farine pouvait être trouvée dans le Grand-Duché de Luxembourg, d'après les déclarations de MM. Lambiotte, de Marbehan,-les autorités allemandes se chargeant des transports jusqu'à Marbehan; mais le prix d'achat ressortait au prix élevé de 50 à 60 frs les 100 kg. rendus. "Un comité de dames fut en outre nommé et reçut la mission de recueillir fut-ce par voie d'achat et de lotir les vêtements et articles d'usage, tels que laine, molleton, coton, châles, cabans, toile à matelas, fils, aiguilles, chemises, etc. Un premier subside de 3000 francs était mis à sa disposition. « Le Comité Central, auquel nous eûmes recours, voulut bien nous céder un nombre important de couvertures et 100 kg de sel; en outre nous avions pu nous procurer de notre côté, 300 kgs de savon. « Pour parer à la hausse exagérée des prix des denrées les plus nécessaires, hausses imposées aux habitants par des commerçants peu scrupuleux, le Comité décida également de faire copier l'arrêté royal du 14 Août, pris en vertu de la loi du 4 Août 1914, et d'en remettre un exemplaire aux Bourgmestres de chaque localité, loi dont ces fonctionnaires ignoraient l'existence.(l) « Une partie des couvertures, des achats faits par le Comité des Dames, des vêtements reçus en don, du sel, du savon et des bougies, furent déjà expédiés par une tapissière dans le Luxembourg. «■ Le comité décida en outre d'examiner l'installation de magasins généraux dans (i). — Entretîmps, la loi du 4 août a été abrogée ©ar un arrêté du Gouverneur général en Belgique. certaines localités du Luxembourg, magasins qui pourraient relativement à peu de j frais ravitailler les populations ». | Pour se convaincre que la répartition des secours ainsi organisés s'accomplissait nor-! malement, une mission fut envoyée de Bruxelles dans notre province et les rapports furent concluants et satisfaisants. Au moyen de quelles ressources, cet organisme avait-il entrepris cette oeuvre de louable solidarité luxembourgeoise? Les premiers fonds lui furent avancés par le Comité National dont nous avons déjà parlé et auquel M. Ernest Solvay avait offert un million à titre de premier versement. Ce Comité National accorda au Comité Luxembourgeois un prêt de 20.000 francs. A cetje somme, vint bientôt se joindre le montant des listes de souscriptions mises en circulation, soit 29.292 frs. 48. En sorte qu'à la date de son rapport — 27 octobre — l'organisme luxembourgeois avait eu à sa disposition une cinquantaine de mille francs environ. Faut-il dire qu'en présence de l'immensité de la misère qu'il fallait soulager à bon escient, cette somme fut rapidement dépen-s.e. Comment le fut-elle? Le rapport nous l'indique: « Le Comité a recherché dans le Luxembourg même des personnes de toute confiance qui par leur situation étaient le mieux à même de procéder en toute équité à la distribution des secours envoyés de Bruxelles. Nous signalons le comte de Briey, pour la région d'Ethe, m. L. Lambiotte, pour la région de Marbehan, ces messieurs se mettant' en rapport entre eux; M. Biémont, régisseur du baron Coppée, pour la région de Maissin et enfin Mm. Liffrange et Delogne, de Bertrix, qui ont été chargés par nous d'organiser les secours dans la commune de Herbeumont ». Nous verrons ultérieurement comment s'est opérée, par l'intermédiaire des personnalités ci-dessus citées, la répartition des secours. Le combat de Soissons Entre ÏEaujt le Fee (D'un correspondant de guerre) Soissons, 15 janvier. La première attaque des Français, le 8 janvier, contre l'éperon 132 n'avait été qu'une offensive locale. Ce jour-là, seules avalent pris part à l'action quelques compagnies françaises occupant la ferme de Saint-Paul. Le 9, le 10 et le n, le combat se poursuivait autour du même point, avec des alternatives violentes d'avance et de recul, sans que rien toutefois fit prévoir autre chose qu'une lutte de tranchées. Le 12, une de nos colonnes avait atteint le village de Crouy, d'où elle pouvait diriger un tir heureux contre la pente est de l'éperon, occupée par l'ennemi, lorsque brusquement, à onze heures du matin, un violent "bombardement éclata sur la droite. En même temps, le plateau de Vregny se couvrait de flocons blancs des batteries allemandes. Mais les projectiles adverses n'étaient pas destinés aux assaillants de l'éperon. Les marmites tombaient sur les villages de Bucy, de Moncel et de Sainte-Marguerite, vers lesquels tous nos contingents de la plaine de Venizel marchaient en masses compactes. Notre aile droite avait suivi le mouvement en avant sur la route de Chivres. A une heure, toutes nos forces se trouvaient massées sur la ligne de Crouy-Miscoûte. C'était la lutte générale, coûte que coûte. Un front de huit kilomètres, le long duquel les canons tonnent ,les mitrailleuses claquent, les fusils crépitent. Les Allemands occupent en face de nous des positions formidables. Leurs obus nous arrivent en rafales. Ils tirent à l'abri. Quelques-uns de nos 75 qui ont tenté de prendre position vers le Aloncel doivent poin:er presque verticalement, comme s'ils chassaient le taube. Nos pièces de campagne de la rive droite ne peuvent faire utile besogne. Seule, notre artillerie lourde, en place de l'autre cô.é de l'Aisne, peut répondre aux batteries de Vregny. Nos obusiers répondent, guidés par nos escadrilles d'avions, qui survolent champ de bataille. La cavalerie elle-même est représentée par quelques pelotons de chasseurs qui sont -irrivés au galop, dès le début de l'action. LES PONTS SAUTENT Un duel d'artillerie au-dessus de la plaine de Ve-nezil, au-dessus de nos têtes. Nos obus franchissent l'Aisne ,fouillent le plateau. A quatre heures, une e.plosion vers Vregny. Un de nos projectiles a fait sauter un parc à munitions. Notre succès est de cour-:e durée. La voie ferrée de Laon, par Anizy-Ie-Châ-:eau, ravi.aille l'ennemi sur le champ même du combat. Un de nos avions signale des trains adverses amenant des renforts. Il reçoit l'ordre d'attaquer. Le monoplan s'élève, plane, se rapproche ,laisse tomber sur le convoi des bombes fulgurantes. Mais les mitrailleuses ennemies veillent. Les autos-canons se msttent de la parrie, ronflent sur la route, à la chasse de l'oiseau français. Un projectile l'atteint. Les ailes blanches semblent capoter. Il est frappé à mort? Non, il se redresse. Mais il est frappé pourtant. De nos lignes ,on entend le moteur s'arrêter net. ; L'appareil descend mal. Il tombe plutôt qu'il n'atter-■' rit au nord de Sainte-Marguerite. Une de nos sections ! 1 doit sortir du village. Le temgs de détacher de se siège le pilote blessé, de le ^porter à l'ambulanc< L'appareil ne vaut guère mieux, le réservoir port d'une balle. Lés poignées de Commande sont rouge du sang de l'homme. Rien ne peut empêcher tes renforts allemand d'arriver. Ils arrivent, sans arrôt et se massent ai dessus de nous. Pour les joindre,il nous faudra gravir des pentes escarpées , battues par les shfaj nells. Et sur ces pentes: de;, fossés, des kilomi très de fll de fer, peut-être d--s mines. Ils sont li haut, inaccessibles. Et nous juivons pour tout poii .d'appui qu'un talus de chemin de fer, une route Comme abri des villages en'; ines, Bucy, dont 1 moitié des murs sont écroulés, le Moncel ijui sert c point de mire au 77, Sainte-Marguerite .dont les toi de chaume flambent. Comme ciemin de retraite noi en possédons deux, le pont d ; Venizel et celui d Missy. Du moins, la chose éta> encore ainsi à quatr heures. Dix minutes pus tard, le passage de Venizi n'existait plus. Le courant av it rompu les amarra et les barques s'en allaient ï dérive. L'eau mor tait toujours. A cinq heures, c est le tour du pont d Missy. Nous sommes coupés ce la rive gauche. DEMAIN! DEMAIN! Nos fantassins, depuis mid^ n'ont pas cessé d tirer ; les épaules sont meurtr es par le recul de 1 crosse, les doigts sont brûlés pfr la chaleur de l'aciei Depuis midi, nos artilleurs or : manié leurs pièpes Après chaque bordée, il fallait défiler en vitesse Sitôt les quatre premiers coup!, nos bat.eries éraiei 4éjà repérées. Où prendre portion? Un„terrain ni une ferme en feu, une meule d; paille. C'est tout. Le soir est venu. Le duel s^ continue à cou?s d canon. Dans le ciel, les maritites sifflent .éclaten Des fusées, des incendies. L-i freid Les motoc^ dettes des agents de liaison glissent sur là route Des renforts! Envoyez des rerforts! Mais la rivièr monte, monte. Attendez que le pont soit rétabli ! L génie travaillera toute la nuit, uemain .il y aura su la rive droite de l'Aisne des jéserves fraîches, il aura des balles dans les cartouchières. Il y aura aus: des ravitaillements. Ce soir, les lignards se sont cor tentés d'un morceau de biseuft ,d'un peu de viand froide. La réserve du fond du sic. j Le colonel ,commandant les batteries de campagne ! réclame des boîtes à mitrailler Dem in. Le médecir 1 chef des services de l'avant, a des blessés à fair évacuer sur l'arrière? Leniair Les pontonniers m; nœuvrent dans l'eau glacée. ^L'eau r.oire, traitress qui roule en torrent. Vers Ve? .el, impossible de re rablir un pont. L'Afsnfc une mer. Vers Missy l'inondation est moindre. L cours est moins large, m is plus violent. On va tente quand même. Le salut d'une armée en dépend. Sur 1 rive droite, l'infanterie qui s'est battue tout le joui travaille toute la nuit. La pioche, la pelle .Des trar chées. LE PONT, RETABLI DANS LA NUIT SAUTE DE NOUVEAU Le jour se lève. Un 13. Mais s'il fallait être supers titieux à la guerre!... Le pont de Missy est rétabli Dix soldats du génie ont eu les pieds gelés. Dix autre se sont noyés. Les renforts vont arriver. Ils passer Les munitions vont arriver. Elles arrivent. Pas pou longtemps, tout cela. A huit heures, la liaison de deux rives était un fait accompli. A huit heures vingi un craquement .Le temps de crier sauve-qui-peut. L pont se vide en un instant. Les filins cassent. L'ea se précipite. A nuuveau isolés. Deux compagnies d réserve ont à peine le temps de passer sUr la droit de l'Aisne. Cent obus.Il en faudrait deux mille. Squs le feu, le service de santé fait évacuer un partie des blessés, les moins atteints, vers la ferm de Saint-Paul. Des rafales de plomb, d'acier, de fer tombent su notre ligne. Les villages deviennent intenables. 1 faut déboucher. Notre gauche sort de Crouy et atta que pour la onzième fois l'éperon .132. Victoire ! nou nous accrochons à la pente. Ménagez les cartouches 11 n'en reste plus que cinquante par homme. Notre centre sort de Bucy, de Moncel, de Sainte Marguerite. Les maisons ne 6ont plus que des ruines Pas à pas nous reculons, mais nous devons reculer Nous rentrons dans nos ruines. Notre droite tient. ET LES RENFORTS ALLEMANDS ARRIVEN' TOUJOURS Devant nous,le flot ennemi augmente toujours. 1 arrive par chemin de fer, à pied sur la route, en au tomobile. II vient de Laon, da Vervins, de Mézières A trois heures,des contingents de la septième armé sont en vue. C'est von Heeringen qui vient a la res cousse. Des attaques. Des contre-attaques. Nous n'aven pas avancé d'un mètre. Mais nous n'avons point noi plus reculé. Tenir encore ! Ordre de l'état-major. Deux nou veaux ponts ont été emportés. Et pourtant nos ré serves sont massées sur la rive gauci.e. Elles attenden impatientes. Notre artillerie lourde, de l'autre côr« de l'Aisne ,nous prête un merveilleux appui... Nou tenons. Nous tiendrons, grâce à elle. Deuxième nuit. Plus rien à manger. Un ravitaille ment infime par Saint-Vast. Plus de balles, plus d'o bus. Sommes-nous perdus? Non. L'ordre a brusque ment couru dans l'ombre.Rassemblement.Le silence Notre centre gauche se rabat sur l'aile gauche. Un< arrière-garde tiendra l'éperon 132. La retraite su Soissons est assurée de ce côté. L'e l'autre aussi, su la droite.Le pont de Missy est rétabli,pour une heu re, deux heures peut-être. Il faut faire vite, car déj. î le jour vient. Le fort de Condé tonne et protège li recul. En bon ordre. L'infanterie, en longues files, s'engage sur le pas sage. C'est l'aube du 14. L'ennemi a vu. Du pla teau de Vregny, les masses prussiennes dévalent Devant Missy, une batterie de 75 fait face. Les dernières pièces restées sur la rive, les der 1 niers obus. Les boîtes à mitraille partent quatre par quatre. Sous la protection de ces canons, l'armée : échappe à l'écrasement. > II y a toujours des assaillants. Et nous n'avons plus rien dans les caissons. Encore vingt coups. Encore . seize. Encore douze. Mais déjà il ne reste plus sur la droite de l'Aisne qu'une petite troupe d'infanterie t française. Et maintenant les quatre derniers projectiles. Pour les pointer, six hommes en tout. Les autres sont morts. Les canons, eux aussi, vont mourir. Les ar-t tilleurs survivants ont dévissé les freins. Tout à l'heure, en tirant leur dernier obus, les quatre nièces, que t rien ne retient plus, vont s'effondrer en arrière, se » briser, se fendre... • i La guerre et la famine -, Au cours d'une conférence donnée, en février 1914, à la Société Centrale d'Agriculture de Belgique, par le capitaine-com-mandant d'état-major H. Smet, ce perspicace^ officier, envisageant les rapports entre la Guerre et la Famine, prononça les paroles prophétiques suivantes qui méritent d' tre rapportées dans les circonstances actuelles:« Qu'à cela ne tienne,dira-t-on peut-être, bien souvent la Belgique a été le theâtre de la guerre et les années de guerre n'ont pas nécessairement coïncidé avec les années de .'aminé ! Pourquoi les risques de famine seraient-ils plus grands maintenant qu'autrefois?...» D'abord,remarquons l'attitude de deux pays voisins! En Allemagne, le général de Molkte, le chef actuel du grand état-major déclarait dernièrement, que les vivres et les .ransports par chemin de fer formaient l'objet principal dés études et des travaux entrepris sous sa direction: ces études au ?ujet des vivres n'envisageaient pas seulement les nécessités des troupes, mais bien les nécessités de la population entière. Et le problème mérite une étude sérieuse. Car, quelle perturbation, en somme négligeable à côté d'une crise provoquée par la guerre, s'est produite en France lors de la grève des cheminots? D'autre pari. :t existe en Angleterre" une Association de l'Armée et de la Marine, groupant les sommités du monde commercial, de l'armée et de la marine, et qui ; ait appel fréquemment aux lumières de la Chambre de Commerce des grains de Londres. Ses préoccupations sont les mêmes que celles du général de Molkte. » Mais la Belgique?... En cas de guerre son ravitaillement serait plus difficile encore, vu que notre pays dépend presque entièrement de l'étranger au point de vue des transports par voie de mer. » Autrefois, les belligérants choisissaient, pour vider leurs querelles, des contrées qui assuraient la subsistance de leurs armées. Alors on trouvait sur place d'abondantes réserves alimentaires de toutes espèces. Mais les conditions de vie sont modifiées complè-ement: en Belgique nous mangeons le blé étranger qui a subi la mouture, non dans de petits moulins, mais de vastes usines qui livrent à des boulangeries, vastes aussi, ane farine base de la nourriture de centres de population privés de fours à cuire. » D'autre part, la population belge s'est industrialisée de plus en plus. En cas de guerre, les chômeurs forcés de la grande ndustrie, réduite à l'inaction faute de ma-ibres premières, seraient de mauvais ouvriers agricoles, pour remplir les vides laissés à la campagne par le départ sous les armes des nombreux soldats campagnards». — LETTRES DE SOLDATS Une messe dans la t'anchée ...Un village mi-ruiné abrite notre cantonnement, -los tranchées s'allongent auprès de la gare qui, tour d tour bombardée par nous ou par eux, n'est plus nu'un squelette de bâtisse. A quelques centaines de mètres en avant, les tranchées allemandes. Sur tout cela ,1a pluie déverse chaque jour sa douche ininterrompue, emplissant toute excavation,détrempant l'argile, où les pieds s'incrustent. Sous le poids de la terre gluante, les abris s'effondrent ,nous faisons la guerre à la fange. J'ai demandé à un brancard'er-prêtre de venir célébrer pour nous la messe dominicale. L'autorisation .ui en a été accordée par le commandant car, vers sept heures du matin, je le vois gagner nos lignes ; aucun insigne de son sacerdoce, autre que le crucifix épinglé sur sa capote. Une table sortie d'une masure voisine ,culbutée par les obus, va servir d'autel, sur lequel s'étend la pélérine d'un chasseur. D'une musette le célébrant lire successivement la nappe blanche, puis les ornements qu'il revêt ; d'une boîte en fer-blanc, les vases sacrés, les burettes, qui se dressent sur l'autel improvisé, entre les flammes vacillantes de deux bougies. Un soldat d'infanterie fait office de servant . — Introïbo ad altare... Les chasseurs sont rangés en cercle, les pieds dans la boue. Les morceaux de tôle, les gouttières, qui pendent du toit, grincent et gémissent au vent d'ouest. ———M Le célébrant se tourne vers nous. Dans une allocu-: tion très simple, il parle des devoirs de l'heure, de la mort qui plane au-dessus de tous. Et ces mots ne sont pas, ici, une figure de rhétorique. De part et d'autre, la canonnade donne et les sifflements des projectiles s'entre-croisent dans l'air. Le vrombissement d'un moteur se fait entendre : là-haut, un biplan apparaît, qui survole nos positions, cherchant sans doute à repérer l'emplacement d'une batterie. — Avant de nous séparer, disons, mes chers amis une prière pour nos morts. Ils ne sont pas loin. A trois cents mètres en avant, une vingtaine de masses sombres s'alignent sur la terre brune. Ce sont les corps de- nos fantassins : toute une section fauchée, à quelques pat de la tranchée ennemie, alors qu-'officier en tête, elle faisait son dernier bond. — Benedicat vos... Nos chasseurs se signent; les genoux se mettent en terre et sur les fronts inclinés la bénédiction du prêtre descend. Et puis, un à un. se défilant à la vue des obse: . ateurs adverses, chacun retourne à son poste. I Ce qui ss prépare sur le Danube Une offensive austro-alle- ! mande contre la Serbie j « De Turn-Séverin sur le Danube des nouvelles parviennent à Milan, relatives à de très sérieux préparatifs autrichiens contre la Serbie. Les Autrichiens veulent isoler la Serbie de la Roumanie en occupant toute la ligne du Danube. Ces informations produisent à Bucharest une forte impression.» LA ROUMANIE S'EMEUT D'autre part, on mande de Bucharest au Corriere délia Serra : « Au début de la semaine dernière, dix corps d'armée austro-allemands sous le commandement de l'archiduc Eugène, ont tenté sur différents points l'invasion de la Serbie. / Les Allemands auraient envoyé quatre corps d'a/r-mée, troupes de première ligne, avec de l'artillerie lourde et des pionniers. Un régiment de hussairds de la mort aurait pénétré dans Orschova, à la frontière serbo-roumano-horgroise. ' Sur toute la longueur du Danube, les Serbes,'" ont miné les passages et les défilés et se sont déjà forti-fîés.Dans le défilé de Kasen, au sud-ouest d'O^scho-va, on peut déjà entendre le bruit d'une violente canonnade.VAdeverui, journal roumain, considère la nouvelle offensive germano-autrichienne comme un danger pour les intérêts roumains, aussi bien économiques et financiers que militaires, car elle vise à isoler il Roumanie de l'Ouest et à utiliser cette nouvelle situa tion, contre les Etats neutres, RENFORTS POUR LA SERBIE Le journal athénien Hestia apprend de source sûre que pour le renforcement de l'armée serbe, 80.000 et 50.000 Hindous et Anglais sont arrivés d'Egypte en deux transports de troupes. DANS LA PRESSE Les critiques militaires anglais se préoccupent activement des nouvelles annonçant la concentra.ion de forces allemandes et autrichiennes en Hongrie. Le Moming Post les évalue à 400.000 hommes environ Les feuilles hongroises ont signalé nettement dans le courant de la semaine dernière le transport des troupes allemandes à Buda-Pest, ce qui confirme la vraisemblance des nouvelles ci-dessus. La concentration de troupes allemandes contre la Serbie a peut-être aussi pour but de masquer l'offensive déjà entreprise contre les défilés des Carpathes et contre la Bukovine. Le correspondant pétersbourgeois de la Corriere délia Sjra signale déjà le développement d'une offensive autrichienne au centre des Carpathes, ayant Pr^emysl comme objectif. Les Autrichiens témoignent d'une activité particulière dans leurs positions au sud de cette pLce ; ils disposent là de deux lignes de chemin de 1er qui leur permettent de développer leur offensive. Dans les passages de Dukla et de la Bukovine ,l'offensive autrichienne prend également .grâce à ses concentrations de troupes, une importance considérable. ET LA BULGARIE ? On annonce de Londres, à l'Echo de Paris, que l'Empereur Guillaume aurait récemment adressé un message au Tsar de Bulgarie, par lequel il lui conseillait de ne pas prendre avant un mois une décision quelconque qui lie le sort de la Bulgarie à celui de la Triple-Entente. M. Ghenadieff, envoyé extraordinaire bulgare à Rome, a fait.,dit une agence télégraphique allemande, la déclaration suivante : — A Bucarest, il existe un fort courant qui cherche à forcer le gouvernement à faire sertir le pays de sa neutralité, mais Jusqu'à présent, i! n'est pas possible encore de prévoir si pareille chose va bientôt se produire. En tout état de cause ,1a participation de la Roumanie à la guerre aurait pour la Bulgarie des conséquences incalculables. « Nous n'avons pas encore conclu un «ccord avec la Roumanie .mais nous pourrions facilement y arri- 35 Le Numéro 10 centimes Mercredi 3 Février 1915

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Cet article est une édition du titre Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Arlon du 1914 au 1916.

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