L'indépendance belge

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s.n. 1916, 28 Juillet. L'indépendance belge. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/qr4nk3764d/
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ROYAUME-UNI: ONE PENNY CONTINENT: 16 CENTIMES (HOLLANDE s 6 CENTS) 87ème année. No 177 ;==a — ■ .'■■■ i ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREAU A PARIS : \i y r\ n f? r\ i oq lllll l ET 1Q1C (x xf nrci o qtttt t TKina rfxvL^«°n b 0' t Lrpu" et _ ??? ? fh .ÎTot • , f 1 abonnements jï mois! 17 8ffiuS: Conservation par le Progrès, téléphoné : city 3960. (238-75. vente à Londres à 3 h. le jeudi 27 juillet. (ian, 32 shillings. ' " ' ' ' ' 1 ■ ■ ■ ' ' ' " " " * * ' " ' " 1—1—_l_l_ . ■ - ■ 1 . ... ■ —■ LA SITUATION. Jeudi, midi. La lutte pour Pozières s'est terminée, comme nous avons pu l'annoncer hier en dernière heure, par la victoire des troupes britanniques qui non seulement ont pris possession de tout le village, mais ont étendu leurs lignes à l'ouest (vers Thiépval), où. elles ont pris deux tranchées allemandes tout en faisant des prisonniers.Le succès de nos Alliés rend très précaires les positions allemandes au nord de la route de Bapaume, entre celle-ci et ta rivière de l'Ancre, et qui ont résisté jusqu'ici à l'offensive déclanchée il y a quatre semaines. Le seul point important dans le secteur de Pozières dont nos 'Alliés doivent encore s'emparer avant 'd'être maîtres du plateau, est un moulin à vent transformé par les Allemande en une véritable forteresse. Celle-ci ne pourra résister longtemps à l'action terrible de l'artillerie britannique, qui, comme le dit un communiqué officiel, a déversé, depuis le début de l'offensive, un total de cinq millions d'obus de tous oalibres sur les positions ennemies ! On oomprend l'étonnement des prisonniers allemands qui avouent qu'ils n'auraient jamais cru qu'une armée, inexistante il y a deux ans, pût atteindre aussi rapidement un tel degré de perfection ! Un officier bavarois fait prisonnier h déclaré que l'arrosage auquel les Anglais soumettent les routes et points de concentration à l'arrière des lignes allemandes est si intense et d'une efficacité si grande que son détachement, débarqué à Bapaume (où déjà pleuvaient les obus de 30 centimètres) avait perdu le tiers de ses effectifs avant d'arriver à la position qui lui était assignée sur la ligne de feu ! Les pertes allemandes ont dû certainement être énormes, et c'est probablement l'importanoe de oee pertes qui fait que les contre-attaques ennemies faiblissent. Ceux qui, en Allemagne, ont prétendu que la menaoe britannique était vaine et que nos Alliés d'Outre-Manche ne visaient qu'à économiser leurs forces pour pouvoir peser de tout leur poids sur les négociations de paix, doivent regretter aujourd'hui leurs fallacieuses parole». Si, à un certain moment feu lord Kit-chener, ne voulant éoarter totalement l'hypothèse* -d'une tentative de débarquement allemand sur les côte? anglaises, a pu hésiter à jeter sur le continent toutes les troupes britannique? disponibles, le nouveau ministre de la gverve, M. Iioyd George,, a pu, après la victoire navale britannique de Jutslând, éoarter cette hypothèse pomme içréalisa- La pjiute d'Erzinjan ne s'est pas fait attendre. Talonné par les troupes du rid-duo Nicolas, les Turcs, manquant munitions et d'approvisionnements ont abandonné fusils et oanons, déoor ipais inutiles, et ont cherché le salut dama la fuite. Erzinjan, évacué, est tombé sans ooup férir, aux mains de nos Alliée, qui maintenant sont établis sur une agne presque droite, allant de Trébizon-fte par Ardasa à Erzinjan et de là par Bittlia à Kermanshah (Perse) en passant à proximité de Mosul sur le Tigre. : Etant donné la facilité des communications qu'assure à l'armée grand-ducale la possession de la ligne directe Trébi-zonde-Erzinjan, l'avance russe sur Diar-bekir ou sur Sivas, si elle entre dans les projets du grand-duc et de son chef d'état-major, le général Yudenitch, sera grandement facilitée. Le sort des Turcs est de moins ©n moins enviable et les hommes d'Etat de Constantinople, au lieu de pouvoir oompter sur le concours de leurs Alliés austro-allemands, sont au contraire sollicités de venir en aide à ceux-ci. Les journaux allemands affirment en effet l'arrivée en Galicie de troupes turques et à en croire certaines informations, non officielles, la présence de troupes bulgares aurait également été constatée sur une partie du front russe ! Quoi qu'il en soit, nous ne retiendrons de tout cela que le fait qu'à la suite de® succès russes la Turquie et l'Autriche-Hongrie, les deux principaux complices des Puissances centrales, sont à bout de souffle. L'Allemagne, en butte elle-même, sur tous les fronts, à des assauts furibonds, à peine à se défendre contre ses ennemis coalisés. Ses réserves sont mangées, et elle doit assister, impuissante, à la débâcle de ses Alliés. La plus sérieuse et la plus grave dans ses conséquences immédiates est celle dont est menacée l'Autriche-Hongrie. Les succès du général Sakharoff dans la partie sud du saillant de Lutsk (entre Dubno et Brody) sont significatifs de l'usure lente mais sûre, de la force de résistance de l'ennemi. Aux mille prisonniers faits avant-hier sur la Slonovka, nos Alliés ont pu en ajouter hier 4,000, et les Russes ne sont plus qu'à vingt kilomètres de Brody, se rapproohant insensiblement de Lem-berg. Dans ce seoteur le général Sakha-raf ; ;">s,ft-u trois fois les troupes du général von Linsingen, et les Austro-Allemands ont perdu un total de plus de 30,000 prisonniers en quinze jours. lies Autrichiens, refoulés au delà de la frontière galicienne, ont rétrogradé de plus de sept kilomètres, poursuivis par les Russes. Dans la partie septentrionale du front russe de nouveaux combats ont eu lieu. Par deux fois le maréchal von Hinden-burg, faisant usage d'obus asphyxiants et de balles dum-dum (explosibles) a attaqué nos Alliés dans la région de Kemmern (secteur de Riga), mais sans succès. Il dut se retirer avec des pertes sérieuses. Dans le centre russe, c'est-à-dire, dans la région de Baranovitchi, les Allemands passèrent le Shara et tentèrent de s'approcher des lignes de défense russes. M'ais le feu violent de nos Alliés les obligea de se retirer. M. Sturiner, le ohef du cabinet russe, parlant hier pour la première fois en sa nouvelle qualité de ministre des affaires étrangères, a déclaré que l'Allemagne, ayant provoqué cette guerre et s'étant glorifiée de son mépris pour les règles de la civilisation, devra en supporter les lourdes conséquences. Quant aux Alliés, a-t-il ajouté, toutes leurs pensées, tous leurs sentiments, et tous leurs actes doivent être guidés par cette pensée unique: "Guerre jusqu'à la victoire finale." On ne saurait mieux dire, et ce programme du successeur de M. Sassonoff (qu'on dit dangereusement malade) trouvera l'approbation de tous les Alliés. L'INFLUENCE ANGLAISE SUR LA GRANDEUR PRUSSIENNE. Une légende dorée. On reproche, avec raison d'ailleurs, à certains ^historiens français de vouloir faire commencer la véritable histoire de France à la Révolution de 1789, on peut de même dénier la valeur historique d'une théorie chère aux historiens prussiens: les Hozienhollern auteurs patentés et uniques de la gloire allemande. A l'inverse du ooncept révolutionnaire français qui dédaigne la gloire de la vieille Erance, la légende des Hohen-zollern s'efforce d'éblouir d'un éclat factice les yeux des Germains naïfs, qui ont pour la gloire artificielle le même attrait que les nègres pour la verroterie. Estomper les faits historiques ou les amplifier au profit d'une idée ou d'une race, ce n'est plus de l'histoire mais de la politique; créer la Révolution de 1789 d'une pièce, sans attache au passé, c'est aussi factice que la légende dorée des Hohenzollern. 1789 et 1870 sont des aboutissements historiques, force d'expansion incompressible du peuple français d'une part, politique butée, obstinée et retorse de hobereaux d'autre part, en un mot deux effets éclatants laissant dans l'ombre leur préparation plusieurs fois séculaire.Si la Révolution a voulu, du moins en principe, le bien et l'égalité pour tous, .les Hohenzollern, par contre, n'ont jamais eu qu'un horizon politique assez borné, c'est l'histoire d'une famille pauvre qui arrive à l'aisance par les moyens honnêtes et les autres. Le soldat allemand, succombant aujourd'hui sous Verdun, serait bien* surpris d'apprendre qu'il perd uniquement la vie pour le plus grand bien du roi de Prusse; admirons le résultat d'une politique qui a su réserver à une race le monopole de l'exploitation de Dieu et de la patrie. Une lignée médiocre. Cependant de la lignée cinq fois séculaire des margraves de Brandebourg aux empereurs d'Allemagne actuels^ combien de génies, voire même de talents, peut-on ; compter ? Après s'être promené tout 'e ] long de la Sieges-Aliee, parmi tous ces ] obscurs statufiés que le marbre tâche eu < vain de sauver de l'oubli, deux noms ; seulement sont à retenir : le Grand Elec- i teur (1640-1688) et Frédéric II (1740- ] 1786). Le reste ne se distingue que par l'acquisition d'un évéché ou d'un com- i té, de chicanes d'héritages, de conver- < sions avantageuses, de mariages profita- s bles, le refus d'une suzeraineté à subir, 1 l'achat d'une royauté, une politique ] fructueuse enfin, si pas très rutilante, 1 mais du génie ou du talent point, sauf ] les exceptions nommées. Il est pénible de constater aujourd'hui : que, bien avant l'Angleterre, la France royale a contribué plus d'une fois à l'appui de Henri IV que Jean-Sigismond de Brandebourg s'assure la succession du duché de Prusse dont la Pologne esseyait de lui refuser l'investiture? N'est-ce pas 1 grâce à l'opposition de Henri IV à l'em- ! pereur Rodolphe que ce même Jean-Si- ' gismond et le comte palatin de Neubourg ' héritent de la succession des duchés de Clèves et de Berg 1 Au moment de sa mort le Béarnais n'allait-il pas entrer 1 en Allemagne à la t<)te de quarante mille 1 hommes pour soutenir les prétentions du ] Brandebourgeois ? 1res Hohenzollern installés au Rhin sous l'égide de la Fran- 1 ce, quelles réflexions amères ce fait n'a-mène-t-il pas aujourd'hui ? Cette constatation du reste ne peut être qu'historique, chaque époque ayant sa politique. Il serait aussi puéril de reprocher à la France royale l'appui qu'elle accorda toujours aux princes protestants du Saint-Empire, que de vouloir, par exemple, de nos jours, éveiller l'at- j tention du Tzar de Russie sur l'influence politique de ses vassaux les Khans de j Khiva ou de Boukliara. ^ Néanmoins, l'inimitié prussienne à l'égard de la France ne tarda pas à se manifester : le grand Llecteur se range aux 1 côtés de la Ho1Ul.J« jontrc Louis XIV, 1 le conflit plusieurs fois séculaire com- 1 mence. Frédéric II. j La courte alliance de Frédéric II et de Louis XV ne fut qu'une anomalie d'apparence, une ruse du plus fin des , Prussiens; une fois le rapt de la Silésie confirmé à Aix-la-Chapelle (1748), la Prusse sera désormais, sans trêve ni répit, l'ennemie acharnée de la France. Frédéric II, beau joueur, sacrifie l'ai- , liance française au moment voulu et choisi et l'Angleterre, son ennemie, devient sont alliée par le traité de White Hall (1756). Par ce coup de force la Prusse ' seooue à jamais la tutelle des Habsbourg, en attendant de devenir leur maître ; mi- j neure jusque là, elle revendique sa place J de grand Etat. Frédéric se mêle à tout 1 pour être de tout, la politique de la pou- ' dre sèche et du glaive aiguisé lui réussit à merveille, en se cognant aux Français, ' aux Russes, aux Autrichiens, fusse au risque d'en mourir, il triomphe au mo-ment même où il croit périr. Dès lors, le rôle international de la Prusse grandit sans cesse : 1763 : Traité de Hubertsburg : triomphe prussien sur l'Autriche, grâce à l'alliance anglaise. 1814 : Triomphe prussien sur la France, grâce à l'alliance anglaise. 1864 : Ecrasement du Danemark, grâce à la neutralité anglaise. 1866 : Ecrasement de l'Autriche, grâce à la neutralité anglaise. 1870 : Ecrasement de la France, grâce à la neutralité anglaise. Du traité de White Hall (1756) à la rupture de 1914, l'Angleterre aide ou laisse agir la Prusse à son gré et c'est ce fait essentiel que les Allemands, dans leurs immense orgueil, ont oublié. Renversement d'alliances. 1914 marque la date d'un renversement d'alliances autrement profond et lourd de conséquences que celui pourtant célèbre du dix-huitième siècle. N'est-ce pas d'un sombre présage pour la Prusse de se voir aujourd'hui l'alliée de cette Autriche, que la France traîna comme un poids mort durant toute la guerre de Sept Ans ? N'est-ce pas de mauvais augure que l'Angleterre, l'alliée d'alors, soit devenue aujourd'hui l'ennemie acharnée, liant son sort à la France d'une manière si étroite que leur sang, leur or, leur volonté ne font qu'un ? La Russie elle-même, rompant une amitié dynastique dont l'origine remonte à la mort de l'impératrice Elisa-beth-Petrowna (1762), se retrouve aux côtés de la France; or, la mort seule de cette fille de Pierre le Grand sauva du désastre Frédéric II désespéré, acculé au suicide. 1914 c'est donc, en plus, la rupture d'une amitîë que Bismarck voulait indestructible, comme étant le pivot de la politique prussienne. Le renversement actuel des alliances aura lieu, tout comme en 1756, la Prusse pour cause déterminante, le but de la lutte étant l'hégémonie de l'Allemagne du Nord alors, comme aujourd'hui le résultat à atteindre est la suprématie mondiale, seulement Frédéric II n'est plus. A considérer comme distincte la période historique 1756-1914, nous voyons donc nettement la grandeur prussienne s'accroître par la bonne amitié continuelle die l'Angleterre. La France par trois fois s'est butée à cette coalition effective ou latente, Louis XV, Napoléon 1er, Napoléon III ne purent la vaincre; ces trois passes d'armes finissent toutes par le désastre français : Traité de Paris (1763). Traité de Vienne (1815). Traité de Francfort (1871). Au cours des trois phases de oette période 1756-1914 le facteur proéminent des grandes luttes continuelles manque à la France, c'est-à-dire l'alliance anglaise. Expérience malheureuse. La Prusse recommence donc une expérience trois fois faite et trois fois décisive : on ne peut rien en Europe sans VAngleterre neutre ou alliée. L'Angleterre, il est vrai, au dix-neu vième siècle, commit la faute politique de laisser l'empire se reconstituer au profit des Hohenzollern, était-ce illusion d'optique, erreur d'appréciation de3 événements ou encore l'ancienne rancœur contre l'empire français se reportant sur la France nouvelle? Peu importe aujourd'hui, la faute fut commise, on la paie et chèrement à l'heure présente. Tout comme la France au dix-huitième siècle, l'Angleterre trouva la Prusse au travers de son chemin, dès que la force lui permit d'asséner des coups. Mais on 1914 la Prusse oublia trop qu'elle dut sa grandeur à l'Angleterre, qui jusqu'alors la laissa toujours prospérer au détriment de ses voisins, sa perte sera due de même à l'Angleterre qui ne peut ni ne veut déchoir. Ce que la France impériale, malgré le génie de l'empereur, malgré dix ans de victoires continentales qui semblaient définitives, ne sut accomplir, la Prusse le pourra-t-elle avec le génie et le triomphe en moins ? " La paix esê dans les murs de Maastricht," disait Maurioe de Saxe lorg de la guerre de succession d'Autriche, "La paix est à Londres," pense Guillaume II, ni ses bateaux, ni ses Zeppelins ne l'ont encore rapportée. F. W. LETTRE D'ITALIE. (De notre correspondant.) L'Allemagne et l'Italie. Rome, 21 juillet. On ne comprend guère pourquoi l'Allemagne a éprouvé le besoin de faire le gros dos devant l'Italie et de faire ainsi le jeu de ceux qui souhaitent que l'Italie lui déclare enfin la guerre. Il y a, il est vrai, en Allemagne, environ trente mille ouvriers italiens et il y en a aussi un certain nombre en Belgique. I-e gouvernement de Berlin les considère comme des otages et s'Imagine qu'il peut en jouer de façon à paralyser l'action politique de l'Italie. C'est une erreur, car, le cas échéant, ce n'est pas pour épargner quelques sévices à ses sujets qui ont eu le tort de s'attarder sur le territoire germanique que l'Italie déviera du chemin^ que lui tracent ses intérêts, sa dignité et, disons-le, ses devoirs envers les Alliés. Il y a donc autre chose, et en rattachant les mesures prises par le département des affaires étrangères de Berlin avec l'ultimatum germanique à la Suisse on a peut-être la clé de l'énigme. Il est hors de doute que l'Allemagne a vu d'un œil chagrin l'insuccès de l'offensive autrichienne dans le Trentin. On comptait sur une victoire de ce côté-là, à telle enseigne, nous l'avons vu, qu'on avait pris d'avance des dispositions pour faire payer les pensions aux ouvriers pensionnés de la haute Italie par les occupants autrichiens. La déception doit avoir été amère et on n'a pas cessé, à Ber1in, de considérer comme désirable, comme nécessaire, la réussite delà strafe expédition contre l'Italie, une grande victoire en somme pour relever le moral des populations des deux empires, qui est singulièrement déprimé. On songe peut-être à reprendre l'expédition sur nouveaux frais, et comme l'expérience a démontré que l'armée» autrichienne, livrée à elle-même, est battue d'avance, on voudrait lui donner un coup de main. Seulement, ce n'est pas en renforçant purement et simplement les lignes autrichiennes du Trentin qu'on compterait modifier le sort de la campagne. Il serait plus commode de prendre le chemin le plus court et de passer sur le corps de la Suisse, en violant sa neutralité, ce qui est un des systèmes fondamentaux de la stratégie allemand^. C'est une hypothèse qui a été souvent envisagée, ces jours derniers, dans les milieux où on s'efforçait de pénétrer les raisons de la nouvelle attitude prise par l'Allemagne envers l'Italie. Attitude préjudiciable. Il est certain que cette attitude est plus préjudiciable à l'Allemagne qu'à l'Italie au point de vue des intérêts financiers, aussi bien qu'au point de vue politique et diplomatique. Vous savez que, sous la date du 21 mai de l'année dernière, c'est-à-dire trois jours avant la déclaration de guerre à l'Autriche, l'ambassadeur d'Italie à Berlin, M. le marquis Bollati, avait signé avec M. von Jagow un acte par lequel les deux gouvernements se garantissaient le respect réciproque des biens meubles et immeubles de leurs nationaux. Cet acte était tout à l'avantage de l'empire german:-que, car, à cette époque, les valeurs allemandes mobilières et immobilières en Italie s'élevaient à plus de six milliards, tandis que les propriétés et les capitaux des sujets italiens en Allemagne étaient représentés par un chiffre relativement infime. Depuis, la valeur des fortunes allemandes de ce côté-ci des Alpes a été réduite d'au moins la moitié, soit par des mutations fictives, soit par des reprises de capitaux opérées au moyen de banques. Quel intérêt pouvait avoir l'Allemagne à compromettre le mécanisme d'un accord qui était tout à son avantage? On l'ignore, mais il n'en est pas moins vrai qu'en prenant cette initiative elle a presque mis l'Italie en demeure de lui déclarer la guerre. C'est une mesure à laquelle, du côté italien, on ne se résoudrait qu'à contrecœur, non point qu'on songe à une paix séparée, mais parce qu'à cause des engrenages d'affaires qu'il y a encore entre les deux pays et dans lesquels les intérêts italiens sont engagés, la déclaration de guerre serait mal vue, d'autant plus, dit-on, que l'état actuel ne nous empêche pas de faire la guerre et de mettre à exécution tous les accords pris avec les Alrés, sur le terrain économique aussi bien que sur le terrain militaire. C'est là, autant que je peux le savoir, la principale raison et non la seule qui a empêché jusqu'ici le gouvernement italien d'accomplir l'acte qui purgerait la situation d'un sujet de suspicion dont les interventionnistes italiens ont toujours réc'amé l'élimination. Les résolutions du Cabinet. Le ministère italien a toujours train? en longueur dans l'espoir que l'Allemagne prendrait l'initiative de cet acte, mais je crois que le cabinet actuel est moins disposé que le précédent à temporiser indéfiniment. Dans les derniers conseils des ministres on ne s'est pas borné aux décisions spécifiées dans le décret du lieutenant du royaume et qui concernent les biens des sujets allemands en Italie, décisions auxquelles on a peut-être eu tort de prêter un caractère de retorsion contre les derniers actes d'hostilité germanique. Au fond, ces décisions ne sont que la mise en œuvre de celles qui ont été prises en commun avec les Alliés dans les conférences qui ont feu lieu à Londres et à Paris. Mais d'autres mesures ont été arrêtées en principe qui seront appliquées graduellement et qui pas à pas auront pour aboutissement logique et inévitable la formalité que régularisera très nettement l'état de guerre entre l'Italie et l'Allemagne, de quelque côté que vienne l'initiative de cette formalité. Mais ce qui me paraît digne de remarque, c'est que les derniers actes de la chancellerie de Berlin envers l'Italie sont en complet désaccord avec la politique du prince de Bùlow, selon laquelle la cause de l'Allemagne doit être séparée de celle de l'Autriche dans les relations avec l'Italie. Dans les pages qu'il a ajoutées au livre dont il vient de faire paraître une nouvelle édition, le ci-devant chancelier rappelle le mot de M. Constantin Nigra, selon lequel l'Autriche et l'Italie ne peuvent être qu'alliées ou ennemies. Malgré sa grande perspicacité, ce fin diplomate ne s'est pas douté que son dilemme ne répondait pas à la réalité et ne s'est pas aperçu que l'Autriche et l'Italie avaient trouvé le moyen d'être ennemies et alliés tout à la fois pendant plus d'un quart^de siècle. M. de Biilow. En revanche, M. de Biilow affirme que l'analogie de leur procédé de formation historique a établi, entre l'Italie et l'Allemagne, des affinités et des raisons ds

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Londres du 1914 au 1918.

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