L'indépendance belge

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s.n. 1918, 14 Decembre. L'indépendance belge. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/bn9x05z53d/
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Samedi 14 dècemDre 1918. 10 centimes 89° année. L'INDÉPENDANC EBELGE TÉLÉPHONE. Direction.. .««••••••• Â 2278 Administration .. .. .. .. B 73 Rédaction. •• •• •• •• •• B 75 Adreu* télégraphique : LINDEBEL- BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION s RUE DES SABLES, 17 ABONNEMENT i BELGIQUE I Un an, 24 fr. ; six mois, 12 fr. ; trois mois, 6 francs. ÉTRANGER t Un an, 40 It six mois, 22 fr., trois mois, 12 francs. BBaaaa3WMMBnar'"-;'i|wiMgxaaBMMflEaa3BgsaEgw'g«-"W'*'»j* L'ECONOMIE DE TRANDITION iii Le Comptoir national d'achat L'organisation économique interalliée telle que nous l'avons décrite dans noto article précédent, a été créée à la demand des Etats-Unis. Il s'agissait, on s'en sou yiendra, de réaliser ces deux buts : mettr en commun, d'une part, toutes les ressour ces économiques dont disposaient les pay. »lliés pour poursuivre la guerre avec le plus grandes chances de succès; s'assurea d'autre part, oarlains, tout au moins, de .produite, les matières premières notam ment, disponibles sur la majeure partie di globe pour les laire servir à la restauratio des pays alliés, puis <tas neutres, et, évar juellement, des puissances centrales. Ces buts ont été pleinement atteinte. Cec ne revient pas à dire que les services ir aombrables, infiniment complexes, qui du rent être créés dans les divers pays alliés ont pu fonctionner sans lieurts, sans ir foavénients ou sans difficultés. Celles-c furent innombrables, et personne ne voi drait dire que ce pool général des ressoui ces économiques des alliés soit appan comme constituant la formule la meilleure la plus désirable d'organisation de leun rapports réciproques. Mais elle a été rendu, nécessaire par la guerre, et nous somme devant une situation de fait dont nou: avons à tenir compte maintenant, alor: même que notre pays est libéré.. Quelle est aujourd'hui la situation? Qui pouvons-nous espérer de nos alliés 1 Com ment pouvons-nous agir ? Nous sommes toujours en état de guerre Dans les divers pays de l'Entente, les ate liers, fabriques, chantiers et usines ont, ei partie, cessé, depuis l'armistice, de prc Mire du matériel de guerre. Ils se prépa rent à reprendre leur production de paix Le Comité interallié conserve toujours soi contrôle sur l'outillage et les matière premières ; seuls les produits manufactu rés paraissent, partiellement, tout ai moins, et moyennant licence d'exportation pouvoir s'acquérir, dans les divers pay alliés, en marché libre. L'Entente s'est assuré à peu prè6 1 marché mondial de cerUt'ns minerais, d la laine, du coton, du chanvre et d'autre produits encore, tels les nitrates. Il en es qui sont en quantité insuffisante que pou taire face aux besoins d'une consomma tion normale, telle qu'elle existait avant fi guerre. Il y aura lieu, par conséquent, $ procéder à la répartition : il parait certain d'ailleurs, que la. Belgique sera servi, avant tous autres pays. A mesure qu> s'opérera la transformation, la réadapta tion plutôt des entreprises industrielles ; leur production d'avant la guerre, à me sure que nous nous rapprocherons en som me de l'état de paix, la liste des matièrei premières et autres produits dits « contin jentés » se réduira sans doute de jour ei jour, et jusqu'à rendre possible le com merce entièrement libre. Dans combien de temps en sera-t-il ainsi Nul ne pourrait le dire. Ce qui est cer tain, c'est que nous avons à nous adapte; à un état de choses créé au dehors par 1; guerre et qui a donné lieu, entre alliés, i l'élaboration de mesures, défavorable; sans doute, à la reprise rapide de notri vie économique, mais rendue nécessaire! par l'intérêt commun. Et l'une des premières conditions qu« mettent les gouvernements alliés et le: Etats-Unis à la livraison de l'outillage e des produite nécessaires à la subsi6tanci aussi bien qu'à la reconstitution de notn industrie est qu'ils devront se trouver pour toutes importations, devant un orga nisme unique, représentant, à la fois, le: intérêts de l'industrie, du commerce et d( yagiicultore., *** Cette situation était connue depuis long' temps de ceux qui, durant la guerre, on; vécu hors de la Belgique. Les industriel; réfugiés en France, en Angleterre, en Hollande même, suivaient, avec une attentior soutenue et non sans inquiétude, le développement des négociations qui se poursuivaient périodiquement entre alliés et qui devaient aboutir à la décision que nous venons de rappeler. Ne pouvant entrer en contact avec leurs concitoyens restés au pays, ils songèrent très naturellement à s'unir, en vue de préparer la défense des intérêts commues et de créer, notamment, l'organisme qui devait devenir éventuelle ment le pivot de la rénovation de l'industrie nationale. Le 14 juin 1918 fut fondé, au Havre, le Comptoir national d'achat, représenté par Me coopérative englobant environ 1,350 industriels et commerçants, tous fixés hors ou pays et ayant pris" un intérêt dans l'institution. Une convention intervint entre la toopérative et le gouvernement, aux termes de laquelle celui-ci fui assurait son patronage, et promettait des crédits suffisants que pour lui permettre de faire d'importants achats à l'étranger, pour compte Personnel des membres aussi bien que Pour les chefs d'entreprises retenus en Belgique par l'occupant. Cette convention avait une durée de dix ®s, et restait, par conséquent, opérante Pour les années à venir après la libération « territoire .Elle faisait du Comptoir d'achat l'organisme officiel qui représenterait intermédiaire requis par les Alliés pour Ja fermeture de tout ce qui était nécessaire a notre restauration éventuelle. .Le Comptoir fixa son siège social à Paris et disposa bientôt d'un personnel nombreux, chargé spécialement de préparer «es programmes d'achats, de s'enquérir Jes possibilités d'acquérir des produits et ju matériel dans les pays alliés et neutres. 11 devint dès les premiers jours de sa constitution l'organisme centralisateur des «■EiTiandes, venues nombreuses, surtout "i pays occupé, et il ne lui manquait plus, Pour remplir sa mission, que les crédits Promis par le gouvernement. Ce fut avec une véritable stupeur que "s industriels, restés ici, apprirent .récemment que les commandes de matériel et S? Produits divers qu'ils avaient passées au Navre, depuis de longs mois déjà, étaient TOtées dans les cartons de notre grande él nouvelle institution nationale. Personne ne pouvait y croire. Ce qui pa-«U certain, c'est que jamais le Comptoir ■ fut nanti des fonds qui pouvaient lui permettre de procéder à ses achate. Faut- t il imputer la situation qui lui fut laite à î l'état de guerre qui autorisait les autorités militaires seules à disposer des produits et du matériel fabriqué d^r.s les pays 1 alliés ? On nous dira sans doute un jour où sont les responsabilités. Toujours est-il que rien n'a été acquis et ceci n'est pas fait pour faciliter la tâche du ministère des Affaires économiques. Il faudra désormais agir et agir bien. La question de la réorganisation du Comptoir d'achat et de 6on fonctionnement est u»e question de jours. Le ministre, M. Jas-par, n'a pas attendu, au surplus, pour agir à son tour. Des mesures importantes ont d'ores et déjà été prises. Il faut fui faire crédit. Il y a un trou de 15 milliards à , combien' et il n'y a pas place ici pour les j improvisations ! U suivre.) G. BARNICH. i i LE SILENCE C Ce peuple se taisait. Il ne pouvait parler librement, il ne pouvait formuler sans danger sa pensée. Il te taisait. Cela étonnait et intriguait l'occupant étranger qui devinait dans ce silence une force, et y voyait un mystère. Ailleurs il ayait vu se déchaîner la raillerie bruyante, la véhémente protestation ijui hii permettaient, du moins, de saisir m pensée des inconnus, de voir oiair, de sévir. Ici aussi la £ raillerie existait ; mais on la chuchotait, et on £ se la rappelait silencieusement, en se regardant. Il n'apparaissait qu'une llamme fugitive dans les yeux. Cette force du sidence, cette maîtrise de soi est ancienne chez ce peuple. Elle fait partie de son caractère. Elie n'est peut-être pas originelle; mais en ces provinces, les dominations étrangères successives ont imposé l'habitude 'de sa tai:e en pensant ardemment. Donc ce peuple se taisait dans la rue, dans les cafés, dans les voitures de tramway, partout où il fallait. Et sans cesse il pensait au drame obsédant. Or, ce drame était abondant en incidents pathétiques. Çi depuis des mois, ces hommes qui se taisaient avaient des exaltations inaccoutumées; 'lorsqu'ils étaient entre eux, lorsqu'ils parlaient, Ils faisaient ou écoutaient des récits; et ces récits faisaient monter les larmes dans des yeux qui naguère les ignoraient.Le souvenir vivra longtemps en ma mémoire des dîners — ces frugaux dîners de guerre — des réunions du soir en ces terribles hi-' vers. Le ton des conversations de Bruxelles, £ vous vous rappeler ce qu'il était auparavant, même dans les milieux cultivés. Le scepticisme y dominait; et presque toujours, à la gaieté se mêlait un peu de gaillardise. La gaieté — et cela révèle une force morale surprenante — n'avait pas totalement disparu; fréquemment eiïé ï-qjoussëiL brùsquè'ét obstinée, pour affirmer la volonté de vivre. Mais elle était intea> raiitente. ElEle alternait avec l'émotion, et jamais elle ne la chassait complètement. En se retrouvant on s'interrogeait. « Avez-vous des nouvelles de votre fils? De votre ne. veu ? .D Un nuage passait dans les yeux de celui qui répondait et qui rassurait., Et puis venaient les nouvelles tragiques et simples : « Vous savez qu'un tel est blessé. Je viens d'apprendre que le petit Chose est mort. Un tel n'a 'pfus de nouvelles de son fils depuis cinq mois; il est fou. » Déjà l'atmosphère était moite; une tendresse vaste gonflait tes cœurs, l'émotion faisait sciller les paupières. Les larmes tombaient souvent, sans que personne songeât à les cacher, même les plus mâles. Elles tombaient quand s'achevaient de très simples anecdotes. J'ai vu toml>er des larmes de pitié parce que l'on racontait ce<*i : « Près de Furnes, des soldats belges virent venir ce jour-là sur la route un monsieur et une dame portant des paquets. Le couple vint à eux, leur demanda où se trouvait un camarade de leur régiment. Le camarade avait été j tué l'avant-veille. Mais les soldats avaient deviné qu'ils parlaient à des parents. lis n'osé- <j rent pas dire. Ils indiquèrent : « bas.. » et G demeurèrent, inquiets, sur la route. Deux heu- c res plus tard, le couple revenait, lentement, v lourdement. Il s'arrêta, silencieux. Ils savaient, puisque la mère ouvrit les paquets et, sans rien' dire, distribua aux soldats, aux amis du fils, les vêtements, les friandises apportés pour lui.' fi Et puis ils s'éloignèrent, toujours silencieux, v la mère appuyée sur le bras du père, et tous s deux très vieux. » n J'ai vu tomber des larmes de douceur parce- ■11 que l'on racontait ceci : « A Malines, un bataillon attendait sur la i place, li y avait, dans ce bataillon, pusieurs y jeunes recrues, des volontaires. Et tout à coup, r l'un de ces volontaires, un joli et tendre gar- v coin de vingt ans, adressa de la main um baiser à une vieille femme qui passait. Le major avait ^ vu. « — Tu connais cette femme ? — C'est ma c grand'mère. — Eh! bien, je vais lui porter ton e baiser. » Et le major alla vers la vieille et r l'embrassa. Le volontaire, vous le connaissez, g C'est le neveu de .. Il été tué à Waelhem. » ji J'ai vu tomber des larmes d'admiration parce p que l'on racontait ceci : « Dans ce village occupé, un coup de feu E avait été tiré. Et le commandant des troupes d avait signifié à la population que si, six heu- b res plus tard, le coupable n'était pas connu, le c village serait châtié. A la fin de la sixième heu- n re, un vieillard se présenta et déclara : « C'est 11 » moi. » Il a été fusillé. Ce n'était pas lui. » ^ J'ai vu tomber des larmes d'orgueil au récit ~ clc la mort de ce commandant d'un fort d'Anvers, a qui- était parvenu l'ordre de reddition ^ H qui. après avoir réuni ses hommes, les avoir u congédies, après leur avoir dit adieu, s'était rr fait sauter avec son fort.J'ai vu tomber des lar- ti mes d'espoir, autour d'enfants réunis dans une ^ maison amie et qui, écoutant la Brabançonne V( jouée par l'ainé sur l'harmonium, ensemble c< s'étaient mis à chanter à voix basse. Ce jour, p, là, les larmes séchées, nous avons parlé avec n confiance de l'avenir du pays. Ce jour-là ce Sc n'était point surprenant; mais nous en. avons et parlé iouojurs, après tous les récits, après tou- la tes les larmes, toujours, et sans forfan erie, naturellement, spontanément, et, avec des espoirs Li illimités, des volontés neuves d'entente, de fra- qi terni-té, die grand progrès. Toujours. tr Et puis nous nous quittions et nous retom- ji biens dans le silence; mais dans le regard des p< passants, nous, lisions furtivement les mêmes re émois et :cs mêmes volontés. ta Ce silence! Il 6tu.it bourdonnant de pensées 1)3 nouvelles, gonflé de souvenirs récents et peu S(: thétiques, de souvenirs à l'étrange aspect, res- ni semblant à ceux d'une littérature qui nous fai- pi sait r.ire hier, qui nous irritait parce que nous 5l lui voyions de dangereuses intentions, et pour-tant très différents parce qu'ils nous faisaient pleurer. ^ Sous notre silence, l'étranger cherchait: vai; nemenfc à nous apercevoir. N'ous distinguions nj ai al nous-mêmes nos pensées, nos émotions se aûuyeil&s, Mais nous les cultivions ; nous a?n* gc ons que des forces en elles se concentraient. < fous nous taisions passionnément. Majlmx. Sur l'Yser Au Pays de Douleur et de Gloire III Pervys© Pervyse est situé à peu près à mi-chemin ■ntre Nieuport et. Dixmude. C'est un des •oints importants de la ligne. Il s'y livra, le 6 octobre 1914, des combats de rues èt de aaisons, au cours desquels les troupes du gé-téral Jacques rejetèrent les Allemands qui raient passé l'Yser dans la boucle de Ter-aete et qui avaient pénétré dans Pervyse usqu'à la hauteur de la gare. N'ayant pu s'y naintènir, les Allemands, pour s'y venger, létruisirent complètement le village à coups le canon. D'ici l'on peut voir ce qui reste de la gran-le inondation : une plaine, large de 5 à G ki-omètres, une plaine de boue, avec des cra-ères pleins d'eau, des touffes de roseaux gris, t, par endroits, une étrange végétation où [es savants ont découvert des mousses propres aux terrains primaires. C'est donc tou-ours à la même image qu'il faut revenir : ce ol semble avoir repris l'aspect morne et dé-olé qu'il eut aux premiers jours du monde... Il y a quatre ans et cinq mois, le spectateur •lacé au point de vue où nous sommes, aurait u devant lui les plus belles prairies de la erre, de luxuriants herbages où s'enfonçait in bétail magnifique... A présent, c'est un aste marais au-dessus duquel planent dé Dngues bandes d'oiseaux migrateurs, où ré-" entit l'aigre miaulement de la mouette. Cette au qui stagne est de l'eau salée. Pendant la :uerre, on pécha des crevettes à Dixmude, e qui permit aux soldats de se confection-ier d'excellents hors-d'œuvre. Quand tout cela sera-t-il remis dans l'état Timitif? Cette terre est saturée de sel. EJJe st empoisonnée par les obus à gaz : à deux ias, devant nous, un cratère rempli d'une au verte, est entouré d'un gard.e-fou et de il de fer. Cette eau est extrêmement toxique t il y aurait un grave danger à s'y baigner. )es cratères pareils, il y en a des centaines, Les milliers peut-être. Comment, tiès lors, spérer une prompte réadaptation du ter-ain?« Il nous faudra pour cela douze ans >, di-ent nos techniciens. Les ingénieurs agricoles, hollandais sont >lus optimistes et croient qu'il suffira de [eux ou trois ans. Puissent-ils avoir raison. Tout le long du talus du chemin de fer, [errière les tranchées belges, s'alignent, en ine flle . interminable, les tombes de nos bra-es tombés au cours des premiers combats, iouveiit elles portent de navrantes inscrip-ions de ce genre : « Ici repose un héros in-onnu », « Ci-glt un brave mort pour la parie... t> Dix ma de De Pervyse, nous allons à Dixmude. Nous y introns sans nous être aperçus que nous ap-irochions d'une ville. Nous y sommes et nous te nous en apercevons pas davantage. Com-aent faire rendre aux mots plus qu'ils ne peu-ent donner? Plus haut, nous employions le not a rien » ou.le mot « néant » pour essayer ['évoquer l'aspect de Nieuport. Eh bien, comparé â Dixmude, Nieuport, c'est encore quel-;ue chose. C'est tout au moins la ruine d'une ille. On y devine des rues. On en devine le lan général. A Dixmude, toute trace de vie organisée a isparu. Le commandant Van Troogen nous onduit par un sentier de chèvre, large de 30 entimètres, qui serpente à travers les cratè-es d'obus, qui monte, qui descend, qui finit ar escalader un monticule où pousse une erbe folle. Arrivé au faite, il nous déclare : — « Vous êtes au sommet de la tour de église. » Et vraiment, il faut que ce soit lui qui le ise pour que nous le croyions, car de tour t d'église il ne reste pas d'autre vestige qùè e tas de moellons repris par la nature et l'a égétation... Puis il ajoute : — « Et, devant vous, c'est la Grand'Place !„» Devant nous, il y a un ravin bossué, des aques, des débris de toute sorte... Et l'on re-oit en esprit cette belle place de Dixmude, [ caractéristique, si pittoresque, bien qu'elle 'eût pas à montrer de monument de pre-îier. ordre... C'est le canon belge, hélas! qui fit tous ces avages. Obligés de quitter Dixmude vers le I novembre 1914, et de se replier derrière Yser, les nôtres subirent la dure, l'impé-ieuse nécessité de détruire la ville qui serait d'abri aux Allemands. A trois kilomètres et demi d'ici se trouve î fameux b,oyau de la Mort, tranchée parti-ulièrement exposée au feu des mitrailleuses anémiés et où, en 1915, se livrèrent de ter-ibles combats. Les homm.es qui s'y enga-eaient étaient presque tous tués. Chaque )ur, néanmoins, il s'en présentait d'autres our la funèbre corvée... Nous longeons une tranchée allemande. Ile ne diffère en rien des nôtres. Comme ans les nôtres, le sol y est spongieux et oueux. On l'a recouverte d'un plancher à aire-voie, nommé caillebotis. Malgré les pu-itioris, les soldats, paraît-il, brûlaient, en iver, leur caillebotis : ils préféraient avoir s pieds dans l'eau plutôt que de se passer 3 feu. Entre deux maux, ils choisissaient le toindre... Le moindre, ô ironie! La tranchée nous conduit â un Pillbox, au-ement dit : un abri pour mitrailleuses. C'est n antre redoutable. Le souterrain d'une; aison cétruite lui sert de cadre et d'arma-ire. On a coulé tout autour une paroi de iton épaisse de un mètre cinquante, au tra-?rs de laquelle on a percé des meurtrières irrées de dix centimètres de côté. Par. là, xssait le canon de la mitrailleuse. Par là. était possible à un homme résolu, fCt-il u 1 dans l'abri, de commander tout le pays de le rendre intenable à quiconque vou-it s'y aventurer. Ces pillbox sont nombreux dans Dixmude. îur action était l'obstacle le plus sérieux îe rencontrait 1^ marche en avant de nos oupes. Pour les détruire, il fallait ramper squ'à la base et jeter des grenades à main iv les ouvertures. On peut aisément se figu-r ce que devai têtre le danger de ces ten-tives. Parfois les communiqués nous ap-énaient que les Belges avaient fait 30 pri-nniers dans Dixmude. Et nous nous éton-ons de la modicité du chiffre. Nous com-enons mieux, maintenant, l'extrême diffi-1 lé de ces captures et qu'elles étaient le ré-Itàt-d'un effort aussi héroïque que péril-nx.Du pillbox en question, nous gagnons le ta-s du chemin de fer, .que nous longeons jus-fau pont-rail jeté sur l'Yser. Des prison-ers allemands, une centaine environ, y font, mblant de travailler. La paresse de ces as est étonnante. Elle pourrait passer pour exemplaire. Dans ce genre-là, il 'est certes impossible de faire mieux... Les « jass » qui les gardent, le fusil à la bretelle et les mains en poche, respectent cette merveilleuse inertie. Tout le monde, d'ailleurs, dans le pays, est d'accord pour dire que l'on traite beaucoup trop bien les prisonniers. On les gave de nourriture. Ils éclatent de santé. Ils fument comme des cheminées. Ils se promènent. Ils font' une cure d'air... Comme il ne semblent pas voir l'officier qui nous accompagne, celui-ci leur crie un « Achtung! » sonore qui les fait tous se redresser et se mettre en position. Douce satisfaction, revanche exquise de voir ces vaincus saluer le vainqueur! Dû pont-rail, on découvre l'Yser en. amont et en aval. Il coule paisiblement, entre ses rives festonnées par les obus. Déjà, il ne se souvient plus de la longue et douloureuse tragédie. Il ne sait plus que ses eaux ensanglantées ont gémi sous le poids des cadavres.. A présent, il emporte vers la mer quelques débris, des paquets de fil de fer, des poutres, des tôles rougi es... De l'autre côté du pont, nous sommes chez les Belges. En cet endroit, l'Yser seul séparait les deux fronts. Derrière nos tranchées de première ligne, sur une étroite passerelle qui enjambe des cratères remplis d'eau, nous nous dirigeons vers la minoterie de Dixmude. Elle fut naguère un vaste bâtiment de trois étages qui dominait tout le pays. Il en reste un petit tas de poussière, haut à peine d'un mètre cinquante. L'énorme quantité de matériaux composant cette bâtisse a été volatilisée, s'est dispersée au vent. Nous remontons dans notre auto. A peine a-t-il parcouru cent mètres que, de tout Dixmude, nous ne distinguons plus même un pan de mur, plus même le moindre tas de décombres. Le ciel est libre de ce côté. La plaine ne paraît pas interrompue. Et l'on songe à ce pays célèbre de Victor Hugo, où le poète nous montre un homme enlisé dans le sable mouvant. Comme ce malheureux, Dixmude paraît s'être enfoncée', non dans les sables, mais dans la boue... u La bouche s'emplit : silence!...: Les yeux s'emplissent : nuit! » Sinistre effacement d'une ville!... Nous revenons par Oostkerke; lisez toujours : par ce qui fut Oostkerke, car un écri-ieau portant ce nom est seul à représenter le village, qui a tout entier disparu. Nous passons à Lampernisse, patrie de Nicolas Za-nekin, où un obus, crevant la voûte de l'église, tua 45 chasseurs alpins. Ils sont enterrés dans le cimetière, en une même tombe, tout au bord de la route. A Alveringen, dont la tour de style gothique très pur a été préservée, nous saluons des volontaires encore civils, qui vont à la corvée de la soupe. C'est là que sont garées toutes les voitures du tramway blanc du littoral. Elles auront besoin d'une sérieuse réfection!Un peu plus loin, l'auto stoppe. Le chauffeur visite son moteur. Brusquement, un silence total s'est abattu sur le paysage. Ceux qui vivent là et qui y ont vécu durant toute la guerre, dans le tonnerre incessant du canon, sont-ils déjà réhabitués" au grand silence des plaines de Flandre?, Cette terre a-t-élle cessé de trembler? Nous qui n'avons 'presque rien connu des horreurs de ces mêlées, nous doutons encore, par instants, qu'elles aient bien pris fin. Malgré nous, à Bruxelles, le soir, notre oreille se tend, écoute si, de là-bas, ne nous arrivent plus les- bouffées sourdes du canon. Ici, l'on était au centre de l'orage. Pendant quatre ans, jour et nuit, il ébranla ces maisons, ces arbres; il secoua ces pauvres paysans, ces chevaux, ces bestiaux. Et voilà qu'il s'est tu tout-à-coup. ' Le silence qui règne à présent sur la contrée a quelque chose de tragique. La mort y plane encore. Il semble que la vie n'ose pas renaître. Elle hésite. Elle ne croit pas que le cauchemar soit fini. Pour lui rendre la confiance, il faudra le retour du printemps. (A. Suivre.) G. R. ECHOS M. Dunant, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Suisse, sera reçu aujourd'hui par le Roi, en audience solennelle, pour la remise de ses lettres de créance. C'est le 19 décembre prochain que le Roi recevra, au Palais de Bruxelles, la députation parlementaire, chargée de lui remettre l'adresse au discours du Trône. Une déléation de la Chambre du Grand-Duché de Luxembourg ira saluer le Roi, lors de la visite qu'il fera à Arlon, le 1S décembre prochain. Un conseil des ministres s'est réuni, vendredi malin, sous la présidence de M. Delacroix, au ministère des Finances. On s'y est occupé de questions de ménage. Un nouveau conseil des ministres est convoqué pour lundi m^tin. La questure de la Chambre a décidé d'inviter à la séance solennelle du mardi 17 décembre, au cours de laquelle seront reçus les ministres protecteurs, un certain nombre de condamnés politiques, déportés dans les prisons et dans les camps d'Allemagne, qui auront accès aux tribunes publiques. Les grands corps de l'Etat assisteront à cette manifestation, au cours de laquelle le président de la Chambre et celui du Sénat exprimeront la reconnaissance du pays aux ministres des trois nations, qui ont, pendant l'occupation, été les protecteurs du ravitaillement en Belgique. Un arrêté royal, porte que le ressort des conseils de guerre, en temps de guerre, est illimité.Un autre arrêté détermine l'étendue des terrains voisins de la frontière dans lesquels le commandant de la sûreté militaire exercera les pouvoirs de police relatifs à la circulation des personnes. Cette zone frontière comprend, notamment la région comprise entre le canal Léopold, le ctfnal de Bruges à l'Ecluse, la "frontière hollandaise et la mer du Nord. L'arrêté royal relatif au retrait des monnaies allemandes, dont nous avons publié hier le texte, est publié par le « Moniteur » de vendredi. Le ministre des 'Affaires économiques, M. Jaspar, a manifesté l'intention de visiter, dimanche prochain, les principaux établissements industriels de Charleroi. Les divers services du département des affaires économiques sont répartis comme suit: Rue de la Loi, 28 : le Ministre, le Secrétariat Général et l'administration ; le Cabinet du Ministre.Place Royale, 10 : l'Office des Eludes économiques générales; l'Office des-Questions industrielles; l'Office des Questions financières ; l'Office des Questions commerciales et le bureau des licences d'importation et d'exportation.Rue Royale, 6 : l'O.'fice des Dommages de Guerre. M,, l'avocat Soudan, qui était attaché au Havre au ministère du ravitaillement, a été désigné par M. Wauters pour diriger le Cabinet de son département. Recevant une délégation des patrons pâtissiers, M. Wauters a dit qu'il n'était pas possible pour le moment d'autoriser la fabrication des pâtisseries. Toutefois il est probable que les gâteaux secs pourront être mis en vente dès à présent. Enfin, d'ici quelques jours, un certain nombre de nos compatriotes, réfugiés à l'étranger, rentreront en Belgique. Le premier retour de Hollande commencera le 15 décembre, et on espère pouvoir rapatrier journellement 1,500 à 2,000 personnes. Le rapatriement des Belges se trouvant en Angleterre sera moins aisé, le port d'Ostende étant encore inaccessible et nos moyens de transport fort réduits. De nombreuses personnes continuent à s'adresser au Commandant de la Sûreté Militaire bel^e pour solliciter le rapatriement des Belges réfugiés en France, en Angleterre et en Hollande. Nous rappelons qu'en vertu d'un arrêté royal, les formalités de rapatriement sont effectuées par les comités officiels institués par le Ministre de l'Intérieur, à Paris, Londres et La Laye. En conséquence, toutes les demandes de l'espèce doivent être adressées à ces comités et non au Commandant de la Sûreté. La question de la réouverture des Universités a fait l'objet d'un échange de vues entre M. Harmignie et une députation des conseils académiques, qui s'était rendue vendredi au Ministère dès Sciences et des Arts- On semble être tombé d'accord pour ne pas rétablir les cours tant que les étudiants actuellement sous les armes seront empêchés de les suivre. Il y aura donc lieu de s'entendre à ce sujet avec le ministre de la guerre, dont on sollicitera l'intervention, de telle sorte que les Universités pourraient rouvrir 'leurs portes vers la fin du mois prochain, avec les étudiants qui, après un long temps de service, seront libérables. A partir de lundi prochain, un nouveau train au départ d'Anvers (Gare Centrale) sera mis en marche à destination de Bruxelles (Nord). Les heures de départ et d'arrivée sont 14 h. 40 et de 17 h. 20. Le même jour, un train nouveau • partira de Bruxelles (Nord) à 9 h. pour arriver à Anvers à 11 h. 40, avec aixêt dans toutes les gares intermédiaires. Ce sont,-on le sait, les 3® et 4e divisions.d'armée belge qui ont été chargées de l'ôccupàtiôn. d'une partie de la. rive gauchè du R.hin. Mais cet arrangement ne pouvait convenir aux autres divisions, qui, ayant été à la peine, voulaient être aussi à l'honneur. Des protestations se sont élevées, tous nos s' ;dats voulant aller en Allemagne; et le commandement supérieur a décidé que, dorénavant, un roulement serait établi, qui permettrait à toutes les divisions de faire successivement le service d'occupation. Dès à présent, nous pouvons dire que ce seront les 2® et 5° divisions qui relèveront leurs camarades actuellement en Prusse rhénane. Ces troupes devront avoir rejoint 'leur cantonnement le 15 janvier prochain. Le conseil d'admihistration de l'Ecole belge d'infirmières diplômées, dont Miss Cavell fut la directrice et M™0 Depage une des fondatrices les plus zélées, a •décidé de faire ériger, dans le jardinet qui précède l'établissement, un monument à la mémoire de ces deux femmes,, qui moururent si noblement pour notre cause, A la demande de M. le ministre des Finances, et d'accord avec la Commission de la Bourse, le Collège des bourgmestre et éche-vins de Bruxelles, a décidé de différer jusqu'aux premiers jours de janvier la réouverture de la Bourse. Nous avons exposé l'autre jour la situation difficile dans laquelle se trouvent certains Alsaciens-Lorrains, actuellement en Belgique: la solution de cette question est rendue plus facile par le fait que les Français occupent maintenant toute l'AIsace-Lorraine. Comme les autorités françaises sont des plus désireuses d'accueillir tous les vrais Alsaciens-Lorrains — en écartant, les descendants d'immigrés, — nous croyons savoir qu'elles s'efforceront de faire des recherches immédiates et rapides pour établir l'identité et la filiation des Alsaciens-Lorrains qui auront besoin du concours gouvernemental. Un amusant incident a marqué le défilé des troupes françaises à Strasbourg, au moment où passait une compagnie de canonniers marins. La plupart des canons portent, comme dans notre armée, l'indication du nom qui leur a été donné par leurs servants. L'une des pièces, un canon de 75, s'appelle « le Tigre ». La foule, tournant ses regards vers le président du Conseil, qui assiste au défilé, s'écrie joyeusement : « Vive le Tigre! » M. Clemenceau sourit. Il tend la main à une jeune Alsacienne en lui disant : « Le Tigre donne la patte ! » Et la foule d'applaudir ! Vendredi matin, les promeneurs des boulevards extérieurs, de la place Rogier à la rue du Trône, n'ont pas été peu étonnés de voir défiler devant eux une colonne de prisonniers allemands, chargés de bagages, l'air minable et souffreteux. Informations prises, il s'agissait de blessés revenant de Gand, ou ils se. trouvaient soignés dans les hôpitaux au moment de la rentrée de nos troupes. Leur état permettant le transfert, on les conduisait à l'hôpital militaire de l'avenue de la Couronne, sous la garde d'une escouade de soldats belges, commandée par un lieutenant.Certains de ces soldats allemands portaient à leur dolman une cocarde française... Etaient-ce des Alsaciens-Lorains ? Ou vou-làient-ils manifester leur sympathie pour la France? Mystère. En tout cas, ils n'étaient pas joyeux et paraissaient un peu ahuris. Place Rogier, à la sortie de la gare du Nord, la foule les avait hués ; mais, plus loin, on les regarda passer avec indifférence. L'aspect de ces prisonniers, hâves, éreirités, défaits, las et douloureux, évoquait la grande ombre lamentable de la défaite... Depuis la délivrance de la Nation on a rendu avec raison hommage à une foule de citoyens qui se sont bien conduits dans la Belgique occupée. .11 est une catégorie qui a .été oubliée : ce sont les gardes bourgeois, qui ont assuré et assurent encore le service du Palais de Justice.Au moment de la guerre, ils constituaient] une compagnie de la garde civique de Bru-| xelles, qui, le 4 août 1914, fut spécialement/ réquisitionnée pour remplacer la gendarmerie au palais de la Place Poelaert. Depuis lors, ces gardes bourgeois n'ont pas cessé dej faire office de gendarmes, jour et nuit, surveillant les détenus, les conduisant aux cabi-f nets des juges, aux audiences, opérant les transferts en province, etc. Ces braves gens, employés, commerçants, 1 ont dû négliger leurs affaires pour remplir! la fonction que M. Holvoel leur avait imposée..; Ils l'ont fait sans maugréer. Quand la justice»; a repris l'exercice de sa haute mission sociale,; on a de nouveau fait appel à eux. Et mainte-: nant, alors que tout le monde reprend son; rôle d'avant la guerre, les gardes bourgeois du Palais continuent a « jouer gendarmes Ils méritent vraiment que leur dévouement' soit connu du public. Voilà qui est fait. En Alsace, en Lorraine, comme partout où] les Allemands ont passé, on débaptise les rues,' et les places publiques. Tous les noms rappelant gens et choses d'Allemagne, 1 Autriche,? de Bulgarie ou de Turquie, disparaissent pour' être remplacés par les noms des chefs d'Etats'-alliés, de maréchaux ou de généraux français* en an is. .Ainsi, à Metz, toutes les plaques de rues qui: commémoraient et les Bismarck et les Hohen-i zollern, glorifient maintenant les glorieux-vainqueurs de la grande guerre et les régions' les plus éprouvées. Parmi les rues qui ont reçu des appellations Nouvelles, citons : la Prinzessin-Victoria-Luisen-Strasse. devenue, en vertu d'un arrêté municipal, la'rue du Roi Albert, et la Herzog-Nicolaus-Strasse, doréna-. vant la rue de l'Yser. LES SÉQUESTRES La guerue a amené dans les relations juridiques la désignation des séquestres, donlt au* cune loi ne détermine exactement les pou-! voirs et dont la mission elle-même n'est pas[ toujours comprise. Raisonner par analogie est périlleux. En l'es* père, néanmoins, l'analogie seule permet JNsx—s poser la question et la France fournit lesi points de rapprochement. Il est superflu de remonter très haut. Sa-nsj doute, l'ancien droit défendait aux sujets dui roi de France d'avoir des communications commerciales avec les sujets de l'ennemi. Mais od' peut- dire que la maxime tomba en désuétude; après les guerres qui désolèrent le 'début du dix-1 neuvième siècle. En 1914, la règle impitoyable fut remise en vigueur. On constata en France* que, si la législation punissait es opérations' que des Français voulaient faire ay profit des) Etals ennemie,, elle ne présentait pas de texte' prohibant- les opérations de commerce avec les! sujets des Etats ennemis et avec les personnes! résidant en ces Etats. De là, le décret du 27' ■septembre 1914 concernant les relations com-* merciales avec l'Allemagne et avec l'Autriche-! Hongrie, décret qui, le 17 novembre 1915, ferfj appliqué à la Bulgarie. Il fallait assurer l'application. Le mode fut» la mi-3e sous séquestre. Il n'y eut point de loii pomt de décret; le ministère de la justice adressa une série de circulaires aux tribunaux! et aux parquets; la mission des administrateurs! fut décrite; elle était conservatoire; les séques-< très que la justice désignait devaient adnrmis--! trer les biens qui étaient immobilisés et qui de-/ vaienfc être représentés lors du traité de paix. 1 On touche ici à l'éternel problème. Sur quof se basait le décret du 27 septembre 1914 et l'or4 ganisation qu'il établit; Facile est la réponse:! sur le droit de la guerre que tout juriste doit! reconnaître, s'il a la moindre notion du droit! ■en général. Toute une jurisprudence s'est déjà formée enij France. Des applications sans nombre et d'une»! variété infinie se sont produites, attestant la VW taiité et la fécondité des principes juridiques. '.J L'Action de la Justice Elle continue à s'exercer sérieusement. Tousj les bons Belges s'en réjouissent. Mais il en es» qui s'obstineini à critiquer les mesures des parquets et qui estiment que, dans certains cas,: ils ont manqué de fermeté. D'autres, il est vrai,;, signalent, — comme M. Buisset à la Chambre*] — qu'en province, par exemple, la Justice ' 'ta'aite les gens qu'elle arrête et les met au cret avec un sans-gène vraiment déplaisant. ' Il faudrait pourtant s'ntendre. La J usiâoe, au début de la délivrance, a pno* cédé à un tiès grand nombre d'arrestationsJ On lui signalait des suspects en masse et) en* masse elle arrêta. Elle a bien fait. Les indivi-i dus contre lesquels aucune présomption no s'offrait ont été relâchés, — certains provisoirement, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne seronitt pas poursuivis. Ceux dont le cas était grave» ont été maintenus en état d'arrestation e>&, vrai-; ment, en admettant qu'on les traite un peu cavalièrement, nous avons aujourd'hui mieux & faire qu'à nous apitoyer sur leur sort. J Il s'agit là de plus convaincus ou suspects d'activisme ou de relations avec l'ennemi. Ner leur faisons pas l'aumône de considérer aveo t'ombre d'une sympathie quelconque le plus-noir des ennuis qu'ils ont bien voulu s'attirer. Pour ce qui est des individus de nationalité ou d'origine allemandes, ou de ceux qui, à urï moment donné de- leur existence, ont eu lai nationalité allemande, Ou aurai» voulu, dès Ier9 premiers jours, les interner ou, tout au moins, interner ceux qu'on considérait, comme suspects. On en a groupé à u « Gesellenhaus » de la rue Plétinckx, et le gouvernement avait (ai# aménager à leur intention un camp à Adin-i kerke; mais un obstacle a surgi. La pénûriei de "matériel roulant, la crise des transports est/) intervenue, et on a dû renoncer à l'idée cFof-j frir une villégiature marine à ces messieurs-! On a donc relâché un grand nombre de| ceux-ci, ceux qui présentaient la garantie derj deux parrains — sérieux, de deux répondants que l'on n'a acceptés, dans certains. casf qu'après enquête. C'est pourquoi on rencontre en ce moment en ville des personnages qu'or» croyait à l'ombre. La liberté dont ils jouissent, en cë moment, ne leur permet pas de préjuger, du sort qu'on leur fera. Un grand nombre d'entre eux seront, au plus tôt, reconduits a la frontière avec prière instante de ne plus 'la; franchir dorénavant. La Sûreté publique, il y a quelque t<>mps, a libéré un certain nombre dç ces individus etr d'autres aussi. On nous assure, de bonnet source, que c'étaient des particuliers donti Iôj Parquet se désintéressait et qu'il n'y avait donc! prus in-Ujrèi à maintenir en prison. Le mi/nistre de ia Justice : 'a pas caché, à Isa Chambre, il y a Cfuelques jours, que les direc-j tions données au Parquet « avaient manqué] d'unité ». Mais M. Vanderveide ajoutait qu'iBj compte sur le nouveau procureur général prèsl la Cour dV'pel de Bruxelles.y pour donner.

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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