L'indépendance belge

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s.n. 1916, 16 Mars. L'indépendance belge. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/125q815k9v/
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êlème aaaéSi No. 65 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UN! ; ONE PENNY BELGE. ? CONTINENT: 16 CENTIMES (HOLLANDE: 6 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION-nJDOB HOUSE, TUDOR ST., LONDON. B.C. TELEPHONE: CITY 3960. BUREAU A PARIS: Ll, PLACE DE LA BOURSE. (311-57 et rELEPH.: j 238-75, LONDRES, JEUDI 16 MARS 1916. ( 3 MOIS. 9 SHILLINGS. ) ABONNEMENTS; - 6 MOIS, 17 SHILLINGS. 11 AN, 32 SHILLINGS. ' Conservation par le Progrès. LA SITUATION. Jeudi, midi. Les nouvelles c!e Verdun sont rassurantes. L'attaque allemande/ contre le Mort Homme n'a pas été renouvelée pendant les dernières vingt - quatre heures et l'ennemi fait preuve d'une grande circonspection dans ses opérations. L'offensive de mardi lui a permis de prendre pied dans les tranchées françaises établies entre Bet-hincourt et le Mort Homme et c'est par une double attaque de fianc qu'il essaye d'aborder l'obstacle, c'est-à-dire le bastion avancé que constitue le Mort Homme. Les Français défendent- avec acharnement la route qui va de Bethincourt à Challé-range et c'est à la baïonnette qu'ils ont reconquis les éléments de tranchée que les Allemands avaient occupés du côté de la Cote 265. Le communiqué de Berlin parle encore une fois de nombreux prisonniers fait-s aux environs du Mort Homme, mais on sait ce que valent ces chiffres destinés à faire prendre patience à la population anxieuse qui, partout dans l'empire, attend toujours les résultats tangibles d'une offensive qui devait terminer la guerre. Sur la rive droite de la Meuse, et dans la Woevre, 1er bombardement, des deux cotés, a été très actif mais, à l'exception de quelques escarmouches à l'est du fort de Vaux, l'infanterie n'est pas intervenue.Le communiqué britannique signale également une grande activité de l'artillerie du côté d'Ypres, de Ploegsteert et de Hulluch, ainsi que de la part des aviateurs. Sur le front russe, il y a eu un peu de mouvement dans la région lacustre de j Dvinsk, ainsi qu'en Galicie sur les bords 1 de la Strypa. Nos Alliés italiens ont livré une série d'attaques sur le front de l'Isonzo. Ils I ont progressé légèrement dans î© b&sçbv de Plezzo, mais à San Martino l'intensité du feu autrichien les a obligés d'évacuer la redoute qu'ils avaient conquise la veille. Le général Smuts, après avoir délogé !es Allemands des positions qu'ils occupèrent dans la région du Kilimanjaro, poursuit avec ardeur l'ennemi, qui s© retire rapidement vers le sud. Sa retraite est grandement facilitée par la ligne dé chemin de fer qui, de Moshi, descend vers la côte. Moshi a été occupé. L'avanoe des troupes autrichiennes en Albanie est arrêtée à proximité d'El Bassan. Les Albanais s'opposent à toute intervention des Bulgares eu Albanie, menaçant les Autrichiens de les abandonner s'ils n'empêchent pas les Bulgares d'avancer. Entretemps, les Italiens consolident leurs positions à Valona. Les nouvelles du Monténégro sont désolantes. Les Autrichiens abandonnent la population à son triste sort, et c'est par milliers que les femmes et les enfants succombent par suite des privations endurées.En Turquie, c'est l'anarchie en plein. La révolte gronde partout, on manque de soldats pour sauver l'Arménie et la Mésopotamie et on craint d'en prélever sur les garnisons de Syrie et de Thrace de peur que leur départ ne soit le signal d'émeutes. En Bulgarie les Allemands sont tellement "populaires" que leur seule apparition provoque des rixes. Les officiers boches sont insultés en pleine rue. La rupture des relations entre le Por tugal et 1 Autriche est un lait accompli,. Les deux représentants diplomatiques ont quitté leur poste. S'il faut en croire les nouvelles de . source neutre, la situation en Allemagne est grave. Les ressources en vivres et en métaux diminuent rapidement et la désillusion du public sera grande lorsqu'il saura que les opérations devant Verdun ont échoué, car tout 1s monde en Allemagne croyait que . l'avance victorieuse à Verdun allait terminer la guerre. Depuis la Noël les manifestations publiques sont fréquentes et c'est par groupes de milliers que les femmes parcourent les rues de la capitale demandant la paix, du pain et le retour de leurs maris ! Le Kronprinz a perdu sa grande popularité du début de la guerre, mais le Kaiser (devenu tout blanc) est acclamé avec enthousiasme chaque fois qu'il se montre en publie. Ces informations sont corroborées par les déclarations du ministre du Portugal à Berlin, Senor Sidoniù Paes qui, interviewé à Paris, reconnaît que l'esprit belliqueux en Allemagne a fait place à un désir ardent de paix. Non seulement les masses populaires et les classes commerciales et financières la demandent, mais jusqu'au hobereaux prussiens et aux fonctionnaires l'appellent de tous leurs vœux. Néanmoins, le ministre met les Alliés eu garde contre des conclusions par trop optimistes basées sur cet ét-at d'esprit car, dit-il, le peuple allemand, très discipliné, très patriotique, endossera avec une résignation "fataliste" toutes les décisions du gouvernement. Les nouvelles -d'Autriche - Hongrie sont plus sérieuses encore. L'enrôlement des hommes de 50 à 52 ans, opéré il y a dix jours, a porté le mécontentement du peuple à son comble. Le nombre des maisons de commerce < fermées-s'est- considérablement accru, l'agriculture est dans le marasme et le manque de bras compromet gravement le rendement des terres pour la prochaine récolte. Depuis le 6 mars la farine ne peut-être vendue qu'avec un pourcentage d'un cinquième de maïs et des visites domiciliaires ont eu lieu pour faire découvrir les stocks de farine cachés. Quant à la situation financière de l'empire dualiste, le " Journal de Genève" donne à ce sujet d'intéressants détails, que nous reproduisons plus loin, et fournit de précieuses indications sur les préparatifs faits dans les empires du centre en vue d'inonder nos marchés, au lendemain de la paix, de marchandises fabriquées en quantités énormes pendant la guerre et dont l'écoulement doit, clans l'esprit de nos ennemis, contribuer puissamment au relèvement du change ! Nous dédions ces chiffres et ces renseignements ■aux économistes qui vont se réunir à Paris en vue de délibérer sur les moyens de lutter efficacement, sur le terrain économique, contre nos ennemis, et nous espérons qu'ils contribueront à décider le gouvernement britannique à agir. Les paroles si franches et si nettes de M. Hughes, le premier ministre du Com-monwealth d'Australie, trouveront certainement un écho plus favorable à Paris que celles de M, Aequith, prononcées il y a quelques jours, et qui nous montrent un gouvernement hésitant en présence d'une tâche qui réclame impérieusement une solution rapide et décisive. LE BOUCLIER. Un courage surhumain. Un adage que tous les siècles connus avaient consacré, c'est'que "Rien n'est nouveau sous le soleil." "Nil novi sub sole," disaient déjà les anciens, et l'expérience, jusqu'ici, nous avait autorisé à croire que "l'Histoire n'est qu'un perpétuel recommencement." La lutte gigantesque à laquelle nous assistons a brisé cet adage. D'un côté, tout un monde : le monde germain, se jetant, ivre d'orgueil, de violence et de rapacité, sur à peu près le reste de l'Humanité ; de l'autre, une résistance inébranlable, farouche, dont aucune guerre encore n'avait fourni l'exemple, II semble que le mot "épique" ne soit plus assez expressif pour caractériser ces convulsions folles du monde, qui dépassent les récits légendaires de la guerre des.Titans. A l'heure présente, après les formidables mêlées dé la Marne, de l'Yser. fie Galicie, le monde entier est penché, haletant, sur le front de Verdun, où 1 admirable armée française joue, avec sans cesse croissant, un nou vel acte de la terrible tragédie. Les ruines, la mort, les affres de la douleur, tout cela ne compte plus pour-ceux qui entendent se défendre contre la nation de proie, jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'elle ait reçu un châtiment proportionné à son crime, jusqu'à ce que la justice soit rendue au monde. Chose étonnante: plus s'allongent les horreurs de la guerre, plus la lutte devient effrayante, et plus s'accroît, chez les Alliés, le surhumain courage. Pas un homme n'hésite à sacrifier la dernière goutte de son sang à l'œuvre attendue. Les dangers, l'enfer des champs de carnage ne fait qu'exciter, la vaillance des Alliés. Après deux ans bientôt de la plus horrible boucherie humaine qui fût jamais, les cœurs sont plus fermes qu'au début dans leur résolution de vaincre à tout prix. La question essentielle Qui donc ne reconnaît là les marques d'an facteur nouveau de résistance? C'est, que tous les Alliés sentent nettement que la guerre présente ne met pas seulement, eu ièu les intérêts particuliers de telle ou telle nation, ou même les intérêts économiques généraux du monde, mais que pour la première fois peut-être elle pose la question vitale de l'existence des jïeuples civilisés, la question essentielle entre toutes, celle qui sert de base à toute conception de la vie sociale : Y a-t-il,. dans la vie des hommes, place pour l'idée cfe Justice en face de l'omnipotence de la Force? Sans doute, les nations lutteront avec acharnement pour l'agrandissement de leur territoire, pour l'acquisition de colonies, de facilités douanières plus grandes, elles dépenseront leur patriotique énergie pour l'obtention de biens matériels ou pour l'assouvissement de leur orgueil national, sans doute, mais elles ne montreront le spectacle d'un pareil acharnement à la victoire que lorsqu'elles se sentiront touchées au fond même de ce qui constitue la condition fondamentale de la vie. A plusieurs reprises, par toutes les voies indirectes possibles, l'Allemagne a fait prudemment- connaître, depuis près d'un an, ses dispositions à accueillir des pourparlers de paix. Chez aucun des Alliés, malgré leurs deuils, leurs douleurs, leurs souffrances matérielles et morales, elles n'ont aitaibli les inébranlables résolutions : "Jusqu'au bout. Ce fut l'unique et unanime réponse. C'est que ce uè sont pas seulement leurs nations respectives que les Alliés défendent,c'est cequi est "universel" ou "fondamental" dans la vie des sociétés. En eux-mêmes l'humanité est atteinte dans le principe même de sa vie. Et ils le sentent très nettement. Les idées-forces. Ce sont les "idées-forces" qui soutiennent les bras de nos combattants. Et quoi qu'en pensent certains, ce sont les idées-forces qui entretiennent et conduisent le monde. Jamais, à aucune période de l'Histoire, ne s'est affirmée plus effroyablement cynique la théorie qu'en dehors de la fîvyoe brutale il n'y a rien • que la justice et la foi jurée ne sont que des mots bons pour les idéologues; que la force, c'est le droit; que les traités ne nous engagent que pour autant que nous n'ayons pas un intérêt important à les violer, comme si, au contraire, il n'était pas vrai que la parole engagée, que les traités' n'ont d'utilité que pour le jour où un des contractants aurait un important intérêt à les violer, qu'ils ne sont 'conclus qu'en cette seule vue et n'ont que cette seule raison d'être. Un de mes amis, médecin militaire belge, me fit, ces jours derniers, le récit d'un incident vraiment typique. Ses fonctions le rpirent au début de la guerre, à Anvers, en contact avec un médecin militaire allemand, professeur d'une grande université d'Outre-Rhin. Leur entrevue avait pour objet la mise en liberté d'un médecin belge attaché à la Croix-Roùge et qui avait été emmené comme prisonnier au moment même ou il prodiguait ses soins à un blessé. Mon ami, le médecin belge, faisait avec le plus grand calme remarquer au docteur allemand assis en face de lui, devant une table sur laquelle il avait posé son browning, que le confrère arrêté était protégé par les dispositions de la Convention de Genève. — Voilà notre Convention de Genève, se contenta de répondre le professeur allemand en posant la main sur son browning. La pensée allemande. Toute la théorie allemande est dans ces quatre mots. Toute la théorie du mépris des traités et de l'abus justifié de la force; tout, depuis la franche mais cynique déclaration de M. de Bethmann-Hollweg, le désormais fameux "chiffon de papier" de M. von Jagow jusqu'aux innombrables violations du droit des gens commises au cours des atrocités allemandes en Belgique et partout où ils en eurent l'occasion. Et toute l'Allemagne pense ainsi. Et ceux-là mêmes qui se disent pénétrés de la civilisation chrétienne! Et ceux-là mêmes, en Allemagne, qui, selon la forte expression du cardinal Mercier, ont promis à Dieu, au jour solennel de leur consécration épiscopale, de n'être jamais que les défenseurs de la vérité et de la justice; ceux-là qui doivent être, par définition, les dépositaires ou les gardiens des principes de Christ dont ils représentent les apôtres ! Ceux - là n'osent contredire à la théorie que Ja Force prime le droit et la justice ! N'est-il pas vrai cependant que toute la doctrine chrétienne se résume dans la défense de la justice contre la théorie de l'abus de la Force souveraine maîtresse! Approuver ces nombreuses conceptions, excusées d'avance d'ailleurs par les grands philosophes positivistes allemands, ce n'est pas seulement rayer d'un trait vingt siècles de civilisation chrétienne, c'e?t encore nier l'idée même de toute civilisation, Le jour où les deux premiers hommes qui se sont rencontrés ont échangé un engagement, ils ont fondé la civilisation. Tout lien entre ces hommes n'est fondé que sur l'idée du droit et le respect des engagements réciproques. Supprimez ce lien et toute vie sociale est impossible; il suffisait de ce seul instant pour ramasser la société humaine à la simple multitude des animaux. Voilà les idées qui, instinctivement, et sans peut-être qu'ils puissent Je définir en termes précis, animent et soutiennent l'invincible vigueur des Alliés. Idéologie de théoriciens, diront les hommes au jugement faux et au cœur injuste; le monde est conduit par les intérêts et la part des idées, des systèmes et des religions est nulle dans la marche de la société. Le respect de la îoi jurée. Que les hommes, pris individuellement, et que les nations cherchent leur intérêt, cela n'est pas douteux. Cette tendance à aller de préférence vers ce qui est utile est commune aux hommes et à tout le système général de la vie, aux animaux et aux plantes elles-mêmes. Pourquoi voudrait-on en excepter la créature raisonnable ? Cette tendance vers l'utile n'est-elle pas l'aspect même sous lequel se manifeste la Providence du monde ? Mais le plus grand "intérêt" des hommes et des nations, n'est-ce pas de respecter la foi jurée et d'opposer l'idée du droit au règne de la force brutale? D'ailleurs, à envisager la justice et le droit sous leur aspect pratique seulement-, sont-ils autre chose que la résultante de l'harmonisation des intérêts ? , Dans les récits des poètes antiques, c'étaient toujours les dieux qui remportaient la victoire. Le triomphe des guerriers d'Homère ou de Virgile est toujours expliqué par une intervention des divinités. Il semble ainsi que les grandes épopées de l'humanité naissante n'ait pu se passer de cette conception que les idées-forces," avant tout, animent et soutiennent les bras des combattants. Soldats de Liège, de Haelen et de l'Yser, héros de la Marne, de Russie et de Verdun, n'est-il pas vrai que le triomphe définitf de la violence sur le droit vous apparaît comme une chose invraisemblable, et que c'est cette invraisemblance même qui fait, à vous comme à nous tous, la fermeté de nos espoirs ? N'est-ce pas la persuasion de cette invraisemblance, de cette impossibilité, qui fait que votre courage ne peut être abattu ? Et ne sentez-vous pas que, sans égard aux convictions religieuses des individualités qui combattent, c'est le principe des idées-forces de justice et de droit, c'est Dieu même qui combat pour nous ? A. BORBOUX, Député. LETTRE D'ITALIE. (De notre correspondant.) Crise ajournée. Rome, le iO mars. La crise n'a été qu'ajournée. Elle est désirée par tous les groupes, par les interventionnistes, parce qu'ils souhaitent un remaniement qui permette d'introduire dans le ministère des éléments plus énergiques, et par les neutralistes impénitents, qui, une fois la boîte ouverte,espèrent y pénétrer et apporter, dans les réunions du gouvernement, leur pacifisme antipatriotique. Ces derniers n'ont aucune probabilité de succès. Le pays n'admettrait pas un recul sur la voie où il s'est engagé depuis le mois de mai dernier. Même un grand nombre de ceux qui, à cette epoque, étaient hésitants, ont reconnu, depuis, que la guerre était nécessaire, inévitable, et disent: " Le vin est tiré; il faut le boire." L'opinion dominante est au contraire favorable à une poussée plus vive sur le terrain militaire et dans l'organisation économique de la guerre. On reproche au ministère, avec quelque apparence de raison, d* avoir manqué de prévoyance au sujet des approvisionnements, du charbon et des frets. 11^ est certain que le coût de la vie s'est élevé au delà de toutes prévision et que Jes classes laborieuses en souffrent. Ce phénomène pouvait être non pas évité mais atténué. Or, il est évident que ce malaise économique et surtout la pensée qu il aurait pu être réduit à des proportions moins accablantes pour les classes pauvres engendre le mécontentement et crée un état d'esprit qui, en temps de guerre, n'est pas sans iuconvénient. Voilà pourquoi il y a. un lien très étroit entre les conditions économiques de la nation et la guerre qui a porté toute notre armée active vers la frontière. On reproche en somme au ministère de ne pas avoir donné, à la préparation civile pour la guerre, les mêmes soins qu'il a consacrés à la préparation militaire. Ces reproches partent surtout des milieux qui ont voulu la guerre, qui ont décerné les pleins pouvoirs au ministère et qui l'ont fidèlement soutenu jusqu'ici. M. Salandra semble ne pas en avoir suffisamment tenu compte et cela a considérablement affaibli la bonne volonté de ceux qui ne lui out pas ménagé leur concours jusqu'ici. Les plaintes auxquelles je fais allusion tendraient a décider le président du conseil à se priver du concours do ceux parmi ses collaborateurs qui portent personnellement la responsabilité des insuffisances qu'on attribue au gouvernement, mais le chef1 du cabinet a fait la sourde oreille et a ainsi ao-^ravé la mauvaise humeur de ses meilleurs amis. L'attitude dictatoriale qu'il a prise en dernier lieu a mis le comble h l'irritation, et il est certain que, si l'Italie n'était pas engagée dans une guerre où sé jouent ses destinées, le cabinet Salandra n'aurait pas survécu une heure à la séance dasis laquelle il a encore accentué cette attitude. La guerre sabotée. La discussion qui s'ouvrira lundi devrait, selon le texte des interpellations, être circonscrite sur le terrain économique, mais il est bien difficile, une foi; donné le rapport direct que la politique économique du gouvernement a; en « moment, avec sa politique militaire, il est bien difficile, dis-je, que ses limites ne soient pas outrepassées et qu'on ne finisse pas par parler un peu de la guerre et de la situation internationale. Voua saurez ce qu'il en aura été lorsque cette lettre vous proviendra. Ce qui est cer-< tain, quel que soit le résultat de la dis-, cussion, c'est qu'il y a encore, dans ce pays, des éléments qui subissent la guerre et qui en supportent les risques et lea sacrifices sans enthousiasme, et en sur* plus, les socialistes officiels, eux, sabotent ouvertement la guerre national©,. L'esprit public, dans sa grande majorité, est excellent, niais les chefs du groupe socialiste officiel semblent décidé à pous* ser aussi loin que possible leur propa-i gande et leur action anti-patriotique. Or, oe qui est curieux à noter c'esfj qu'il y a, entre l'état-major socialiste eti les masses sur lesquelles il s'appuie, non pas un désaccord, mais un malentendu ou, pour mieux dire, une différence profonde dans la nature des ressorts qui 1&3 font agir. L'état-majo,r est composé d'intellectuels qui, en bonne ou de mau-< vais© foi, s© donnent l'air de soutenir et) de suivre une théorie qui, en appa-* rence, serait défendable, si elle n'avait} ce défaut monstrueux d'être une théories antinationale dont l'application rigou-> reuse peut consister à livrer sans dé* fense, à l'ennemi, le sol de la patrie*. Nos socialistes officiels se disent fiers de former le seul groupe qui soit demeuré fidèle à la doctrine de l'Internationale. Tandis que les frères allemands se sonfj rendus complices de la conflagration} tandis que les compagnons de France et d'Angleterre, suivant ce mauvais exemple, son entrés eux aussi dans la mêlée et ont accepté une jiart de respon-" sabilité de cette affreuse guerre, nous, socialistes italiennes, sommes demeurés fidèles à la politique convenue et avons fait honneur aux engagements pris avec les socialistes des autres pays. C'est par nous que l'Internationale vivra. Et M< Turati, dans la fameuse séance du 23 mai dernier, conclut son discourt par ces mots: "La mort de l'Interna* tionale marquerait la fin de la civilisa* tion !" Attitude criminelle. Cette attitude est criminelle, je le rê< pète, au moment où le sol de la nation est menacé par l'étranger et où l'existence même du pays est mise en péril paï] l'invasion. Mais, il y a, tout de même, dans les considérations par lesquelles on s'efforce de la justifier, sans d'ailleurs y parvenir, quelque chose qui ressemble à un© théorie inspirée par un idéal supérieur. Ou, peut-on croire que la masse socialiste qui obéit à cet état-major soifa inspiré par ce prétendu idéal supérieur ? Pas du tout. La grande masse du prolé-i tariat italien n'a pas encore atteint le degré d'élévation intellectuelle qui lui permettrait de saisir la beauté d'une telle théorie, qu'elle accepte parce qu'elle y voit un excellent prétexte de ne pas courir les risques de la guerre et de n'en pas supporter les sa-crifices. L'animadver-sion que l'état-major socialiste professa pour la guerre n'est aux yeux des masses qu'une bonne raison pour ne pas aller, comme on dit vulgairement, se faire crever la peau au front. Il y a loin, oom-< me vous voyez, entre l'idéal abstrait de

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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