L'indépendance belge

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s.n. 1915, 03 Juillet. L'indépendance belge. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/7h1dj59f9c/
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86ème année. No. 155 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY* BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES administration et redaction: pt^f *t a^rntttt.qf todor eouse. tudor st., london. e.c. ( 31 l-st^st telephone: city 3960. teleph.: !§";«•* LONDRES, SAMEDI 3 JUILLET 1915. 13 mois. 9 shillings. abonnements : 6 mois. 17 shillings. (l an. 32 shillings. Conservation par le Progrès. SOMMAIRE. LA SITUATION : Nouvelles victimes des sous-marins allemands. Progrès dans les Dardanelles.—Attaques turques repoussées.— Progrès de l'oSensive austro-russe entre la Vistule et le Bng.—Succès russes du côté de Halicz.—Prétendu succès allemand en Argonne.— Bnrit d'engagement naval dans la Baltique. Patience et organisation.—Jules Coucke. Lettre d'Italie.— Sitvio. Billet Parisien.—Jean-Bernard. Faits menus, menus propos.— Bob. Lettre du Hâvre.—Pierre Nodrenge. Ligue des Patriotes. En Belgique. L'acttrité renaissante. Lettre de Birmingham. M. Maurice Maeterfinck à Londres, Le rapport de Lady Lugard. Théâtres. LA SITUATION. Les sous-marins allemands coqjinuent à faire des victimes et la journée d'hier a été particulièrement désastreuse pour la marine-de nos alliés, car on ne signale pas moins de cinq vaisseaux coulés : le " Caucasian," 1' " Ingl-emoor," le "Welbury," vapeurs britanniques de 4,656, 4,331, et 3,591 tonnes, la barque italienne " Sardome&e, " de 2,000 tonnes, et le schooner britannique "Tower." Les deux premiers furent torpillés par le " U-39," un des sous-marins allemands du tout dernier type ayant un déplacement de 1,200 tonnes et une vitesse de 20 nœuds à la surface et de 12 en état de submersion. Le fait que 1' " U 39 " opère au sud-ouest du Cap Lizard et que son rayon d'action lui permettrait, le cas échéant, de traverser l'Atlantique, a donné naissance au bruit que les Allemands songeraient à établir sur les côtes des Etats-Unis une base d'opérations pour le ravitaillement de leurs sous-marins du dernier type ! M.ais il ne s'agit là, empressons-nous de le dire, que d'une hy- ! pothèse. Pourtant, il n'est pas douteux, et les événements de ces derniers jours le prouvent amplement, que les Allemands sont, plus que jamais, décidés à poursuivre la guerre sous-marine aux navires de commerce. La campagne violente menée en Allemagne par les Tirpitz et autres extrémistes semble en effet avoir triomphé des modérés à la tête desquels se trouve, comme on sait, le chancelier de Beth-mann-Hollweg.Le récent manifeste de la ligue navale allemande, un des organismes les plus puissants de l'empire teuton, est, à cet égard, très significatif, et permet de préjuger de la réponse que fera l'Allemagne à la Note du président Wilson, relative à la destruction du " Lusitania." D'autre part, le capitaine " Persius," le critique naval du " Berliner Tage-blatt," dit dans un de ses derniers articles que " tous les Allemands sont d'accord pour reconnaître que la guerre sous-marine doit être continuée et que tous ont une confiance illimitée dans l'efficacité de cette arme nouvelle qui est manifestement destinée à jouer un rôle décisif dans cette grande lutte." "Cette confiance," ajoute-t-il, "n'est pas exagérée, étant donné le nombre croissant de vaisseaux coulés et l'impuissance de l'ennemi à trouver un moyen de défense efficace contre le sous-marin." Un télégramme complémentaire de sir 1 ^ r—- i * les positiorfs perdues lundi dernier. L'ennemi attaquait à la baïonnette, mais il fut repoussé avec des pertes sévères par les troupes britanniques, qui, dans le combat à l'arme blanche, n'eurent aucune peine à affirmer leur supériorité sur les Turcs. L'attaque avait été préparée par l'explosion de deux mines. Sur le front sud de la presqu'île, les Turcs déclanchèrent également une attaque, mais le gros de leurs forces fut pris sous le feu des navires de guerre et les assaillants ne parvinrent que jusqu'aux parapets des lignes britanniques. Les Français passèrent à leur tour^à l'offensive, et s'emparèrent d'un important système de tranchées en face du centre gauche de leurs lignes. La semaine qui finit aura ainsi marqué d'importants progrès sur cette partie du théâtre de la guerre et qui permettent d'escompter pour bientôt, un succès en- rapport avçc les sacrifices consentis.Signalons à ce propos que le général Goura ud, commandant-en-chef du corps expéditionnaire français, a été grièvement blessé. Sur le front oriental, les troupes aus-tro-allemandes ont encore progressé entre la Vistule et le Bug et le communiqué de Berlin dit qu'elles ont déjà passé le Laburka et le Pov. Krasnik, à une soixantaine dé kilomètres de Lu-blin, serait déjà entre leurs mains. A 3'ouest de la Vistule, les Russes ont, paraît-il, été obligés d'évacuer la tête de pont établie près de Tarlow, et de Vienne on annonce l'occupation de Josefow, plus au nord, sur la Vistule, au confluent du Kamienka. Sur le front Sokal-Halicz, les Russes continuent de «repousser toutes les attaques ennemies et font même de nombreux prisonniers. Sur le front occidental, les Allemands prétendent avoir remporté un succès en Argonne, au nord-ouest du Four de Paris, où l'armée du Kronprinz aurait pris des tranchées françaises et fait 1,700 prisonniers. Le bulletin de Paris, n'ayant pas mentionné Je fait, il y a lieu de n'accepter ce succès que sous réserve.Sur le front italien il n'y a rien de particulier à signaler. Des informations de source suédoise parlent d'un combat naval qui aurait eu lieu dans la Baltique, mais aucune nouvelle de source officielle n'est venue jusqu'à présent confirmer cette information. PATIENCE ET ORGANISATION. w On a dit du génie, avec plus ou moin de justesse, qu'il était une longue p: tience. On pourrait appliquer cc aphorisme à la guerre moderne—guerr de temps se faisant sur un front irr mense composé de tronçons puissarr ment reliés et articulés en-tr'eux, o les avances les plus appréciables et le mouvements les plus importants su certains points, qui auraient jadis de cidé du sort des armes, ne parviennes pas à disloquer la ligne, mais y prove quent seulement un fléchissement terr poraire après lequel elle ne tarde pas se réajuster. En réalité la lutte gigantes que se poursuit actuellement sur troi fronts, se prolongeant de la Mer d Nord à la Suisse, du Tyrol au Monténe gro et à la Serbie, de la Bukovine à 1 Baltique. Par leur étendue couvrant de milliers de kilomètres, ils se prêtent.ad mirablem^nt à l'organisation défensive mais ils sont infiniment moins favo rables à l'offensive. Aussi la tactique di généralissisme Joffre consistant, au dé but des opérations, à harceler l'ennem sur toute la ligne de combat et à éten dre celle-ci graduellement est-elle par venue à parer les coups de la stratégie anemanae, qui se piait aux attaques en masses compactes sur un front resserré. Le plan français a singulièrement secondé la défense des Alliés dans la première période de la guerre : il est permis de croire que, jo'nt à la fausse manœuvre du général von Kluck, il a sauvé Paris et du même coup la civilisation occidentale d'un désastre qui eût été sans précédent dans l'Histoire. Il faut reconnaître qu'un résultat, aussi vital peut être payé de longs mois d'attente—si pesants que ceux-ci puissent paraître à la patience de nos compatriotes qui attendent, avec une anxiété croissante, la libération du territoire et le retour au pays. Confessons aussi que le :ours des choses a déjoué toutes les prévisions des hommes qui passent pour avertis et compétents. N'est-ce point le général de Bonnal qui écrivait, au début les hostilités, que la guerre durerait quelques semaines? Des économistes, les hommes politiques n'ont-ils pas iffirmé qu'avant six mois l'Allemagne serait à bout de ressources, acculée à la aminé et contrainte à la paix? Les évé-îements nous ont ramenés à des vues >lus justes et plus saines. On est d'ac cord maintenant pour admettre qu'un résultat décisif ne peut être atteint que par *une coopération méthodique d'efforts soutenus non seulement dans le domaine militaire, mai^s aussi sur le terrain diplomatique ët moral. Aucun de ces facteurs n'est négligeable. L'entrée en lice de l'Itaiie en est la meilleure preuve : cette intervention récente constitue pour les Alliés une victoire diplomatique sans doute, mais à laquelle la volonté de 'la nation, éclairée par une énergique propagande morale, n'est pas demeurée étrangère. Lés. Etats balkaniques à leur tour, obéissant à la voix de l'intérêt aussi bien qu'aux sentiments de justice internationale, ne tarderont vraisemblablement pas à se ranger du côté des Alliés, apportant ainsi un élément nouveau de succès. Quand toutes ces forces agiront de concert, quand elles exerceront une pression simultanée sur tous les points de la ligne de combat, quand elles feront retentir tous les secteurs du front des coups répétés de leurs béliers de fer—alors, mais alors seulement, on ver.ra îuire l'aube de la délivrance. Jusque là, il faut patienter. Cette guerre est, en vérité, une grande école de patience et d'organisation. Maintenant que les yeux s'ouvrent à 'a réalité, on se rend compte qu'il n'était pas possible de venir à bout en quelques mois d'une Puissance dont on sait seulement maintenant combien son outillage guerrier est à la fois formidable dans son ensemble et précis dans chacun de ses détails. Les notes recueillies récemment en Allemagne par un correspondant neutre du " Times," hautement suggestives à cet égard, sont en même temps révélatrices du changement qui s'est produit dans l'opinion publique. L'auteur montre que la fine fièvre du début d'août 1914 a fait place à une volonté réfléchi et à des desseins mûris. On ne croit plus naïvement la possibilité d'un raid sur Paris et Calais jalonné par une série de victoires qui amèneraient et? quelques S'smi.:nés l'anéantissement des forces ennemies, mais la ferme détermination de vaincre est aussi inébranlable qu'il y a dix mois, et la nation tout eijtière — du junker au social-démocrate— est prête à consentir tous les sacrifices pour le triomphe de la cause commune. On peut dire que cet état d'esprit, soigneusement maintenu par les illusions dans lesquelles le gouvernement entretient le peuple, est l'armature morale de la puissance militaire de l'Allemagne. Grâce à lui, la na'tion est indifférente à l'opinion publique étrangère et aux nouvelles des journaux du dehors ; elle tient pour seuls véridiques tous les communiqués officiels et officieux du gouvernement. D'ailleurs la Presse tout entière, à la seu'e exception du " Vorwaerts," et surtout la Presse locale particulièrement influente, est sous la dépendance de l'autorité qui s'en sert pour exalter la confiance dans le succès des armes allemandes et pour accréditer la fable que l'Allemagne est une victime innocente de 'a perfide Albion. Les indications concernant le fonctionnement de la machine de guerre ne sont pas moins significatives. La mobilisation industrielle s'est faite en même temps cjue la mobilisation militaire. Pratiquement, toute la population mâle se trouve sous les armes ou dans les fabriques de munitions, tandis que cinq cent mille ouvrières aident à la préparation des obus. Femmes, enfants, vieillards, se livrent aux travaux des champs et à défaut de chevaux, on utilise les bœufs et même 'es vaches. La nation allemande, autant que le gouvernement lui-même, est pénétrée de la nécessité d'une stricte organisation industrielle dont il suffit de faire jouer les rouages préparés de longue main en temps de paix en vue des besoins de la guerre. Depuis Je 8 août 1914, les deux syndicats industriels les plus importants sont unifiés sous la dénomination de " Comité de la guerre de l'industrie allemande." Ce comité, qui est en relations constantes avec le gouvernement, décide au mieux de l'utilisation des ressources nationales, distribue les commandes, répartit la main-d'œuvre disponible, réglemente la fourniture des métaux, prend des mesures efficaces pour soutenir le crédit. L'industrie allemande certes a déjà beaucoup souffert et souffrira encore davantage du manque de matières premières, mais on peut assurer qu'elle eût été ruinée et qu'elle eût failli à sa tâche essentielle, qui est de fournir l'armée de munitions suffisantes, si elle n'avait été pourvue d'une structure aussi solide. Que ces leçons qui nous viennent d'Outre-Rhin portent leurs fruits ! Il n'est plus permis maintenant de sous-évaluer un adversaire aussi puissamment organisé et outillé, mais c'est aussi apprendre à le mieux vaincre que d'en mesurer exactement la force. Il convient sans doute d'ajouter qu'en dépit de cette unité politique, économique et morale, il existe d'incontestables signes, de faiblesse : il y a l'usure lente du temps qui fait quotidiennement son œuvre, le " grignotage," l'effritement en détail de cette masse énorme ; il y a les effets du blocus économique qui resserre lentement ses mailles ; il y a aussi —car la guerre est u ne'terrible fauèheuse —l'épuisement de l'ennemi qui perd environ trois cent mille hommes par mois, soit sept hommes à chaque minute du jour ! Mais, malgré toute leur efficace valeur, ce ne sont encore là que des facteurs d'ordre secondaire; qu'on ne se dissimule pas que le salut viendra avant tout d'un effort accéléré d'organisation parallèle à celui de l'Allemagne. Il faut que toutes les forées des nations alliées, toutes leurs ressources morales et matérielles soient rigoureusement coordonnées en vue de vaincre la puissance la plus formidable qui s'e,st jamais dressée contre l'idéal de liberté des peuples. Dans l'ordre matériel, la production intensifiée du matériel de guerre : des canons, des obus, des munitions encore et encore, tant et plus ; dans l'ordre moral, la confiance, l'élan, l'entrain, la patience, la discipline volontairement acceptée—telles sont les conditions positives de la victoire. N'espérons pas un miracle, mais n'oublions pas que nous sommes, dans une certaine mesure, no.-, propres enchanteurs et que notre volonté, notre énergie, notre labeur, notre foi contribuent à tracer le cercle magique du Destin dans lequel s'inscrira l'avenir de l'humanité. JULES COUCKE. LETTRE D'ITALIE. de l'Allemagne.—Mauvaise diplomatie.—Le Krach Giolitti-Bulow. kome, le zo juin. On.a les yeux fixés sur la Roumanie ei sur la Bulgarie. L'attitude de la Roumanie a surtout déconcerté l'opinion italienne.Tandis que la Roumanie s'attarde, h Bulgarie accomplit une évolution qu doit la reconduiîe rapidement vers 1e Triple-Entente. Les Macédoniens, qui dirigent la politique bulgare, ont sacrifié jusqu'à hiei les intérêts de leur pays au souvenir haineux de la deuxième guerre balkanique. Cette rancune était si tenace qu'elle leur avait fait oublier tout ce qu'ils doivent à la Russie* sans laquelle la Bulgarie n'existerait pas. Le vieux parti stambou-loviste, qui a pour chef Ghenadieff, avait adopté une politique franchement antirusse, et avait orienté sa diplomatie ver? l'orbite' austro-allemande, ne reculant pas devant l'hypothèse d'une guerre dans laquelle l'armée bulgare aurait combattu à côté de l'armée autrichienne contre la Russie. A l'heure qu'il est, c'est Ghenadieff lui-même qui, au risque de se brouiller avec quelques-uns de ses amis, proclame la nécessité d'un rapprochement avec la Russie et de l'intervention côntre la Turquie. Le ministère Radoslawoff, malgré les influences occultes qui agissent dans un sens opposé, revient peu a peu sur le bon chemin, et ti on en est à se demander si la Bulgarie d ■ ne devancera pas la Roumanie et ne lui le ■ donnera pas l'exemple des fortes réso- p lutions. ix Le prince Ghika, ministre de Rouma- n nie à Rome, fait démentir maintenant le B bruit d'après lequel la Quadruple-En- c< tente aurait adressé à son gouvernement q ■ un ultimatum pour le mettre en demeure q ■ de prendre une attitude nette. Le démenti c< est matériellement fondé. s( Ce qui du reste a fait faire fausse ci route, jusqu'à un certain moment, à cer- d< tains Etats balkaniques, et notamment d< à la Bulgarie et à la Roumanie, c'est que v; leurs gouvernements n'ont pas toujours cl été bien servis par les diplomates qui vi sont chargés de cultiver leurs intérêts le dans les principales capitales et surtout p; à Rome. C'est ainsi que la Bulgarie a été rr très mal renseignée sur les intentions de si l'Italie par son représentant à Rome, lii qui, jusqu'à la veille du jour où cette re Puissance a décidé d'intervenir, a con- qi tinué à donner au Cabinet de Sofia l'as- p; surance que l'Italie ne sortirait pas de la se neutralité. G Quant au ministre de Roumanie à ei Rome, le prince Ghika, il appar- pi tient, quoique jeune, à la vieille in école diplomatique qui professait un dédain de caste pour la presse et qui croyait déchoir en prenant contact avec les modestes représentants du quatrième pouvoir, qui n'ont généralement d'autres J titres de noblesse que ceux qu'ils doivent à leurs plumes. Les diplomates qui s'attardent dans cette tradition n'ont pas compris l'évolution qui s'est accomplie dans le monde depuis l'époque où les Metternich et les petits-ducs faisaient en Europe la pluie et lp beau temps, surtout la pluie, et ne se sont pas aperçus non seulement que la presse est devenue un des principaux adjudants de la diplomatie, mais que sans la presse la diplomatie est la plupart du temps comme un corps sans voix. C'est donc très mal servir les intérêts de son pays que d'affecter une attitude qui éloigne de lui les sympathies qu'on est précisément chargé de lui conquérir. Ce qu'il y a eu peut-être de plus tra- • gique dans les heures de délire et d'angoisse que l'Italie vient de traverser, c'est la rapidité de l'effondrement de l'homme qu'on disait tout puissant, qu'on supposait invincible et qui, en effet, s'est cru assez fort pour arrêter d'un mot le cours de l'Histoire et pou' iobliger d'un geste l'Italie à s'incliner devant sa volonté et à rebrousser chemin sur la grand'route où elle marchait d'un pas ferme et résolu vers ses glorieuses destinées. C'est que la réputation de l'homme avait été surfaite. Giovanni Giolitti possède au plus haut degré les qualités du "condottiere" parlementaire; mais il ne possède aucune des grandes qualités, aucun des traits de génie qui font le véritable homme d'Etat. Il n'est qu'un incomparable - pétrisseur de la matière parlementaire. Dans la science, à suppo- -ser que c'en soit une ,de la manipulation de la pâte électorale et de l'organisation des clientèles, il n'a pas de rival. Nul ne sait comme lui, avec la complicité ser- \ vile des préfets, soigneusement choisis •' et sélectionnés, faire une Chambre à sa propre image. Il a pu ainsi, pendant de longues années, exercer une espèce de dictature qui n'avait pas peu contribué j à plonger l'Italie dans toutes les misères d'une politique de Bas-Empire, et ce long exercice du pouvoir, sans jamais rencontrer devant lui de fortes résistances, lui avait donné l'illusion de la toute-puissance. Mais lorsque il a été obligé de sortir du terrain parlementaire, où l'on procède par embuscades, et d'agir au grand air, en pleine lumière, lorsqu'au lieu de se trouver devant une majorité qui était le fruit de ses entrailles, il a cru pouvoir se placer face à face avec le peuple, lorsqu'au lieu d'une assemblée dont les origines préfectorales viciaient l'esprit et l'épine dorsale, il a eu à compter avec une nation dont la conscience forte et droite a gardé toute sa pureté, le charme de son omnipotence a été rompu ; lors-qu'enfin, au lieu de conduire aux urnes le troupeau parlementaire, il a entrepris une lutte pour laquelle il fallait avoir la science de la grande politique intérieure ' et extérieure, il s'est trompé grossière- 1 ment, il a pataugé et on a vu que, sous l'écorce du manipulateur parlementaire, ' il n'y avait pas la consistance de l'homme 1 d'Etat. L'écroulement a été complet, ' foudroyant, sans espoir de relèvement, ! car on ne relève point l'idole qu'une tempête populaire a brisée. Et on peut dire que le prince de Bulow a été, dans une certaine mesure, la victime de l'illusion dans laquelle vivait Giolitti, dont il est le compagnon d'in- 3 fortune. ' Il n'est plas douteux, mainte- k nant, que l'ambassade extraordinaire de Bùlovv à Rome a été le fruit de l'inspira- ^ ? tion giolittienne et que l'ancien président du Conseil avait donné au diplomate al- e lemand l'assurance qu'il n'aurait qu'à paraître et à jeter quelques millions autour de lui pour faire rentrer dans !e néant tous les interventionnistes. M. de ,( Bulow est, en effet, arrivé en Italie en e conquérant et a un peu trop laissé vor a qu'il considérait ce pays comme un pavs qui se vend et qu'on peut acheter et qui consent à être gouverne par l'étranger r sous le pseudonyme d'un ministre du 't cru capable de servir de prête-nom à la domination étrangère. La mission de M. de Bulow était du reste condamnée d'avance à un échec retentissant. Mais la chute de l'ambassadeur du Kaiser, qui vient de jouer, dans cette partie perdue, ^ les lauriers d'une carrière qui n'avait pas été sans éclat, aurait peut-être été n moins désastreuse et moins humiliante f1" si, se bornant à l'emploi des moyens ?' licites et loyaux, il s'était préparé une ^ retraite honorable, et la possibilité de ?s quitter Rome en n'ayant à incrire à son P passif qu'une négociation manquée. Son sort était, au contraire, lié à celui de Giolitti, et, dans sa défaite, il n'a pas eu l'attitude d'un homme qui vient de ^ perdre une partie, mais celle d'un hom- _ me qui tombe pour ne plus se relever. SILVIO. * i

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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