L'indépendance belge

1382 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1918, 03 Decembre. L'indépendance belge. Accès à 16 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/0k26970p6k/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Mardi 3 décembre 1918.' ÎO centimes 89e année. L'INDÉPENDANCE BELGE TÉLÉPHONEi Direction.. • • «t •• »• •• A 2278 Administration » .. .. .. B 73 Rédaction. — •• •• •• • • B 75 Adresse télégraphique : LINDEBEL- BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION RÉDACTION : RUE DES SABLES, 17 ABONNEMENT t BELGIQUE t Un an, 24 fr. ; six mois, 12 fr. ; trois mois, 6 francs. ETRANGER t Un an, 40 fr.; six mois, 22 fr.t trois mou, 12 francs. L'Escaut dans le passé La troublante destinée de l'Escaut travers les siècles, illustre quelques page glorieuses ou sombres de notre histoire ns tonale. Dès le XIII" siècle, au cœur de l'anai chie féodale, Anvers éveille son activité prépare sa future grandeur et devient a' XIV0 une unité infatigable parmi Tes ville de la Hanse, le puissant et mondial orgë nisme, qui possède sa législation, sa flotté ses trésors, ses entrepôts, ses ass. ses, ses délégués et dont le pavillon pre mène les couleure de Messine à Riga, d Nantes à Norozorod, en passant par Xa pies, Marseille, les ports de la Flandr maritime et de l'Angleterre. La prospé jïté de la cité, solidaire du développemen du fort et tributaire de la vie éclatante d l'Escaut, grandit de jour en jour et prove que la jalousie des autres villes flamandes La Flandre tente, par tous les moyens, d l'asservir, de vinculer ses efforts, de rom pre ses espérances, d'étouffer l'épanouis Bernent de sa splendeur. Louis de Mael l'autorise à endormir Anvers au profit d-Bruges, mais la maison de Bourgogne ré «erve à l'Escaut un réveil magnifique. Anvers, frileusement blottie au fond d< l'estuaire qui relie le fleuve propremen dit au golfe du Hont, offre aux marchand! et aux navigateurs une souveraine sécu lité. Elle appelle les courtiers, attire le; galères, séduit et prête confiance sou: l'aile d'un vif et profond esprit de liberté elle crée autour d'elle un superbe rayon nement d'énergique labeur, dont elle van te; sur >les grandes routes maritimes, le: prodigieuses tentatives et les superbes ré sultats. Elle ne néglige rien pour asseoii davantage sa puissance. Elle prend ei ferme le tonlieu du prince, afin de réduiri le taux des péages sur le fleuve et de sol liciter ainsi plus aisément la clientèle loin taine. Bruges s'émeut. Menacée, elle sent qui 6a royauté maritime va lui échapper. Un< lutte ardente s'engage, qui dure un siècle, sous l'œil attentif, mais désarmé des prin ces. La grandeur d'Anvers augmente Pour se mettre dans une certaine mesun à l'abri du désastre, causé par l'extraor dinaine extension de sa rivale, Bruges re nonce au culte de la liberté économique et peu à peu s'enlise dans la réaction protectionniste qu'elle abandonne d'ailleurs plus tard, sans plus de succès. Tout s'acharne contre Bruges. Les mar chands anglais, mécontents des droits pro hibitifs dirigés contre eux, se sont déjà installés à Middelbourg, puis à Anvers. Les découvertes de la route des Indes e: 'des continents d'Amérique ont terrasse .Vfinise. Elles aident à vaincre Bruges pour îa-voriser Anvers qui largement profite, . en outre, deè démêlés de Maximilien d'Autriche avec les Flamands. Enfin, l'ensablement irréductible du Zwijn,qui a commencé dès la fin du XIVe siècle, s'empire, malgré tous les efforts pour lè combattre, et aggrave ses désastreux effets, — comme si le vent de liberté qui souffle du iarge voulait châtier la Flandre de n'a>'oir pas remonté le courant des défaillances écono^ miques. La déchéance de Bruges est consommée et l'Escaut devient le grand promenoir du commerce mondial. C'est sa destinée la plus brillante dans le passé qui commence. Anvers est le plus fameux port de l'Europe, à la Renaissance et. sous Charles-Quint sa grandeur ne fait, que croître. L'Escaut, puissant, est là, devant elle, qui apporte chaque jour une pierre nouvelle à la consolidation de sa mondiale splendeur. Pourtant, la fin du règne de Charles-Quint. est éclaboussée par les luttes contre la Réforme, par les-édits contre les Protestants,par les persécutions,par les crimes... Philippe IL succède à Charles-Quint. Marguerite de Parmes, Franvelle, Albe ne se soucient guère de la grandeur économique d'Anvers, et le conflit formidable se lève, éclate, bouleverse le pays et l'arrose de sang, tandis que l'Escaut voit toujours moins de navires suivre son prestigieux chenal... Sous Reguesens, la ruine d'Anvers se précise. Elle s'accentue par les excès de la furie espagnole qui amène les soldats de Roda à vider 1a. ville de tout- ce qu'elle peut encore contenir de marchandises, de meubles, de joyaux. L'âpre lutte qui déchire Je Sud au profit du Nord achève d'appauvrir Anvers', car si le grand Taciturne parvient à. assurer ses succès militaires sans compromettre la. prospérité des l'rovinces-Unies,celui qui fut le port magique de 1'Es-ca.ut, périclite de jour en jour, jusqu'à l'heure fatale où, malgré l'héroïsme de Marnix. Anvers tombe au pouvoir de Far-nèse. C'est la fin du XVI» siècle. Les guerres de religion-ont mis nos provinces dans un piteux état. Le pays est dévasté. La misère est profonde. La conquête d'Anvers par Farnèse achève le désastre. Durant, la longue lutte entre les Provinces, la. flotte de guerre des pays du Nord a ferme l'embouchure de l'Escaut et pendant près d'un quart de siècle le transit passe d'Anvers à Flessingue, à Middelbourg, à Amsterdam. Les rares courtiers étrangers qui s'attardent encore dans la ville, l'abandonnent. Pendant la. Trêve de Douze ans, le règne hésitant, faible, incolore des Archiducs ne peut rien pour le relèvement d'Anvers. On avait espéré que la Trêve eut' débloqué. l'Escaut. Enl réalité, le blocus ne laisse passer que les marchands hollandais et les navigateurs de la Zélande. Anvers reste fermée au commerce mondial : c'est la revanche du Xord. Les Provinces-Unies établissent un régime, tel que la Renaissance de la ville est impossible. Redevenues espagnoles, les Provinces du Sud ne sont pas en état de reconquérir leur ancienne puissance. On s'efforce par tous les moyens à Madrid et à Séville de créer des combinaisons qui permettraient de ranimer le commerce et la navigation des territoires soumis, toujours tributaires de leurs voisines du Nord qui leur fournissent les grains. Les tentatives échouent, malgré les Etats-Généraux qui exhortent Philippe IV à former, à Oetende, une compagnie des Indes constituée par les vais- , seaux d'une marine flamande qui disputerait l'Océan aux navires hollandais. No- , nobstant, ies flottes réorganisées d'Oliva- , rès, la bataille rie Downs consacre 'a su- . prématle de la République dans la mer du , Nord, et quelques années plus tard, la , Paix de Munster proclamé la fermeture ef-, < fective de l'Escaut. L'Espagne'doit consen- i tir à souscrire à l'article i l : « Les rivières de l'Escaut comme aussi les canaux de i Sass, Zwijn et autre bouches de ceux y r aboutissant, seront tenus clos du côté des J c Provinces-Unies, s C'est la ruine défini I tive, semble-t-il, d'Anvers. S Auparavant, le gouvernement espagno J a déjà tenté de réveiller l'ardeur commer ciale de notre pays par le tracé de voie* navigables dans l'intérieur de la Flandre . plaçant ainsi Anvers en relation avec Os a tende par Bruges. La même idée hante H s père de Marie-Thérèse, Charles VI, qu ■* crée la compagnie des Indes, à laquelle les Flamands avaient pensé naguère, mais les tentatives autrichiennes échouent comme ' les tentatives espagnoles, devant l'irréduc-1 fible hostilité des Hollandais et des An-3 glais, — maîtres souverains du commerce maritime. . ' Joseph II reprend les rêves de son grand-père, mais les reporte vers l'Escaut, il est absorbé par la nécessité d'affranchir les s fleuves internationaux et, profitant d'un moment où l'attention de l'Angleterre et de la Hollande est maintenue ailleurs, il fait démolir les forteresses occupées en Belgique par les Hollandais en vertu du Traité de la Barrière,oblige leurs garnisons à évacuer le territoire belge et envoie sur l'Escaut deux navires qui reçoivent l'ordre de ne pas reconnaître les bureaux de douane et de payage hollandais. Les canons hollandais arrêtent les vaisseaux de Joseph It et celui-ci en est réduit à renoncer à ses idées généreuses. Il y renonce d'autant plus vo-lotiers, que la Hollande à l'intervention de ■ la France lui souscrit une grosse indemnité, — et le traité de Fontaîneblew comme le traité de la Bavière et le traité d U-trecht, confirme la Paix de Munster : l'Escaut reste isolé du monde... Mais ce n'est plus pour longtemps. La Révolution brabançonne éclate, provoquant, à la requête des deux partis, l'invasion française. L'assemblée législative, le 16 novembre 1792, considérant « que les cours des fleuves sont la propriété commune et inaltérable de toutes l'es contrées arrosées par leurs eaux », proclame, à Parie, le principe de la liberté des fleuves. Au lendemain de Jemmappes. le général de la Bourdonnaye, au nom de Dumouriez, nous en promet" l'application, malgré les , protestations de Vander Noot, qui estime que les Belges n'ont que faire de l'Escaut. Trois ans plus t-iucl, la France et la loi-lande signent à La Haye un traité stipulant que la navigation du Rhin, de la Meuse, « de l'Escaut et du Hondt » et de toutes les branches jusqu'à la mer est libre pour les deux nations françaises en batave « et que les vaisseaux des deux parties contractan-! tes y seront indistinctement reçus dans '-s mêmes conditions ». Quelques mois après, Belges et Français fêtent ensemble, à .Anvers, la réouverture de notre grand fleuve. Puis le traité de Lunéville, qui clôture la seconde coalition, ratifie le nouveau régime, et, p«u après. Napoléon vient s'extasier devant la merveilleuse situation d'Anvers dont il songe urt instant à. faire « un pistolet braqué sur le cœur de l'Angleterre ». • Mais ce rêve-même marqué"bîèîi "Fà fin définitive de -l'injuste ostracisme dont souffrit. le beau fleuve -flamand pendant, plus d'un ' siècle 'et- qui a rompu, d'un geste magique; l'œuvre fulgurante de la Révolution. ; La Reddition d'Anvers Au quartier général Nous avons laissé le général von Beseleer au moment où, au couvent de Tildonck, il dit aux représentants de l'autorité civile d'Anvers, sa stupéfaction de n'avoir pas à traiter avec un général. — « Eine solche Festung! und Kein General !... » Poursuivons le récit de M. Franck : « Le général, après, quelques instants, se ! maîtrise. Il croit à une feinte, à un guet-à-pens. Et il déclare ; — Nous ne pouvons perdre plus de temps... Je propose que l'un d'entre vous retourne à Anvers — les autres resteront ici — et ramène un officier muni de pleins pouvoirs... voirs... Je réponds i — Général, nous sommes venus ici ensemble, sous la protection du drapeau blanc. Nous resterons et nous repartirons ensemble-La solution que vous proposez entraînerait, d'ailleurs, une grande perte de temps. L'humanité, le souci de préserver des trésors d'art s'opposent à ce que nous perdions un moment de plus. L'émotion m'avait gagné. J'insistai en mots pressants et qui semblaient faire impression. Le général prononça : — J'ai fait arrêter le bombardement lors de votre entrée dans les lignes. Ces mots nous apportèrent un profond soulagement. En les prononçant, le général s'était levé brusquement, et, sans rien ajouter, il se retirait en compagnie de trois officiers. Mais nous respirions. C'était la première minute de détente dans cette journée tragique. Le bombardement était interrompu! Notre devoir était maintenant de gagner le plus de temps possible, tandis que notre armée accomplissait sa retraite. Après quelques moments, le général revint. Et il dit, s'édressant à. moi : — Monsieur le président, je vous donne raison. J'ai envoyé moi-même des parlementaires dans la ville. J'espère qu'ils reviendront sans .avoir été inquiétés... Sinon, ce serait terrible. Si, effectivement, — il pesait ses mots, montrant qu'il doutait de notre sincérité, — si effectivement ils ne trouvent point d'autorités militaires, nous reprendrons cette conversation cet après-midi, à Contich. Un bref salut, et le général von Beseleer nous quitta. A Contich Vers 3 heures et demie, a.près avoir été gardés au quartier général, nous fûmes .conduits à Contich, dans une petite villa de type anglais, enveloppée de vigne rouge et dominant le plateau Nous retrouvâmes ià le général avec un homme dont le rôle fut considérable 1 plus tard en Belgique : le baron von der Lancken, représentant du ministère des affaires étrangères de l'Empire. Le général nous accueillit par ces mots : — En effet; il n'y a plus d'autorités militaires à Anvers. Une pareille forteresse ! « Eine solche Festung!... Il était évident que le général ne pouvait r se faire à l'idée de traiter, en de pareilles cir- ( instances, avec de simples bourgeois. ^ Après des négociations concernant le -trai- 5 ement réservé aux gardes civiques, les réqui- £ ;it.ions, le maintien de la police, on nous pré- ;enta un projet de rédaction par lequel les r lélégués de la ville s'engageaient à rendre les c] luelques forts de l'enceinte qui tenaient en- d iore. Nous nous récriâmes, refusant de nous t< nêler à cette affaire d'ordre militaire', d Le baron von der Lancken intervint alors, ta 1 suggéra une rédaction acceptable. La ville l'inUrvenait que pour fournir dés véhicules d ui conduiraient des notables, considérés v ■ comme ôtages, en compagnie' d'officiers aile mands, vers les forts. Nous insistâmes encore [ pour qu'il ne fût pas question des forts. Mais ■ le général, tout-à-coup, tira sa montre : — Ces tractations, déclara-t-il, ont assez duré. Il est impossible, dans l'intérêt de mon . armée, qu'elles durent davantage. Je vous : laisse cinq minutes pour réfléchir. Mais je vous donne ma parole de soldat que, sî dans cinq minutes vous ne vous êtes pas décidés, je fais mettre à l'abri les troupes allemandes qui sont déjà dans Anvers, et je fais recommencer le bombardement, jusqu'à ce qu'un plénipotentiaire militaire vienne me rendre les forts. Et de nouveau, le général se retira avec son état-major. Nous eûmes une courte délibération. Et nous décidâmes de signer, sur l'assurance que nous donna, le baron von der Lancken que peur l'exéoution des stipulations du traité on n'userait pas de rigueur. Mais j'étais préoccupé depuis quelque temps du sort de la garnison et de l'armement des forts. Si les commandants se décidaient à. rendre ceux-ci, mais étaient avertis trop tard, ils ne pourraient mettre J'armement hors d'usage, et sauver les troupes. C'est pourquoi, au moment où j'allais signer, je déposai la plume. Et ie déclarai : — Ce que nous faisons n'est pas sérieux. — Pourquoi? — Parce que je connais les officiers belges. Si demain vous leur envoyez, sans qu'ils aient été renseignés, un officier, fût-ce avec des notables, aucun ne rendra son fort. Laissez-moi me rendre cette nuit, seul, dans les forts qui tiennent encore, et exposer la situation. Le baron von dér Lancken nous dit qu'il allait consulter le général von'Beseleer. Et au bout de quelques instants il vint nous annoncer que le général acceptait. Sur quoi nous signâmes. Il était alors six heures. On fit avancer notre auto; nous nous remîmes en route vers Anvers, précédés et suivis d'autos militaires. Notre impression en rentrant dans notre vieille cité occupée déjà, fut déchirante. La Grand'Place était envahie, les couloirs de l'Hôtel de ville étaient encombrés d'Allemands. A peine avait-on respecté le cabinet du bourgmestre. Le pauvre M. Devos, âgé de soixante-dix ans, était vaincu par la fatigue et l'émotion. Souffrant", il dut se retirer, en me priant de le remplacer. Les forts Je rendis compte brièvement au collège éche-vinaJ du résultat de notre mission. Nous n'avions pas même eu à rendre la ville, puisqu'elle était prise. Nous avions obtenu que fût arrêté le bombardement. Il s'agissait maintenant d'arriver aux forts de la première ligne, dans le Nord, où quatre ou cinq tenaient encore. Après avoir pris des mesures préliminaires en. vue des prestations et après avoir fait convoquer les membres de la commission intercommunale, qui arrivaient un à un, j'annonçai que j'allais partir pour les forts du Nord. Mes amis combattirent mon dessein, me conseillèrent tout au moins, de né partir qu'au jour.levant. Mais il n'y avait pas un moment a perdre.-Je partis, accompagné de mon frère. Aïitoîhe et d'un agent de polk& D'Aûvéî^ âu fort de Schooten, le plus proche, il y a, en ligne directe, quatorze kilomètres. L'auto mit trois heures à faire le trajet, au milieu des postés allemands et des obstacles de toutes sortes. Dans la nuit, nous voyions brûler, les fermes, les meules. Finalement, je parvins sur le terre-plein du fort. Je me fis reconnaître. Je fus reçu par le commandant, comte de Lannoy, officier très ferme, très digne, qui me fit, de même que son seçond, un ingénieur, excellente impression. Je lui exposai la situation, le laissant libre de prendre sa décision suivant ses instructions et les intérêts militaires. I] convint, d'ailleurs, qu'il n'y avait plus rien à faire» Je rentrai à Anvers, à 5 heures et demie du matin. Jlavais pu constater que tous les forts de la deuxième ligne de défense étaient aux mains des Allemands. Et cela était, naturellement, tout à fait étranger aux effets du traité de Contich. Il était manifeste que ces ouvrages ne pouvaient pas se défendre isolément. A l'Hôtel de ville, je retrouvai les membres du collège et ceux de la commission intercommunale. Nous prîmes les mesures pour désigner les notables qui partiraient avec les officiers allemands vers les forts. MM. Devos et François Franck furent désignés pour les forts du Sud ; MM. Bungen et Carlier pour les forts du Nord. Déjà, MM. Devos et François Fcanck étaient partis, lorsque la porte s'ouvrit', et un huissier annonça : — Le général Werbroeck. C'était le chef d'état major du général De-guise, suivi d'un officier d'ordonnance. Il vint vers moi et me demanda de le présenter au général allemand. Et à celui-ci il déclara : " J'approuve, quant à moi, la convention signée par l'autorité civile, et je vais proposer au général Déguisé de le ratifier. » Mais le général allemand objecta qu'il ne pouvait pas accorder d'autre délai. — Dans ce cas, répliqua le général Werbroeck, j'ai les pleins pouvoirs néeessaires et je déclare ratifier le traité. En effet, il apposa sa signature au bas-des mots : •: Le lieutenant-général Déguisé, commandant la position fortifiée d'Anvers, déclare ratifier la convention qui précède. » En même temps, le général Werbroeck signa, pour chaque fort non encore occupé par l'ennemi, l'ordre formel de rendre l'ouvrage. A une ou deux exceptions près, on trouva ces forts déjà abandonnés par nos troupes et toute leur artillerie détruite. En quittant l'Hôtel de ville, le général Werbroeck dit, à mi-voLx, à M. Delvaux : — Vous avez >?agné vingt-quatr eheures. » Tel est le récit que nous fit, il y a trois ans, i M. Franck. IT est superflu de le commenter. Le meilleur commentaire sera dans l'histoire de : la guerre. Elle montrera comment la retraite i victorieuse de l'armée belge vers l'Yser s'ac- < ;omplit, sans qu'aucun obstacle provenant de . ] a reddition de la ville, sauvée de l'incendie, i par le traité de Contich, ne s'y opposât. Le général von Beseleer avait été désemparé, désorienté, et l'on avait gagné un temps précieux ! oour l'armée en retraite, pour l'armée qui al- .1 ait., avec tant d'héroïsme, arrêter l'ennemi t >ur l'Yser. -— ; «a» — r Le Retour des Internés Ainsi .que nous l'avons annoncé, M. Masson, niriisfcre de !a guerre, et M. Franck, minisire es colonies, se sont rendus, hier matin, à x lapelie, pour y recevoir le premier' groupe de c oldats belges internés en Hollande et rentrant u pays. q Ce groupe s? composait d'un millier d'hom- D les, d'hommes de vieilles classes en majorité, -s, 'hommes de l'ancienne armée, vêtus encore es uniformes de jadis, de capotes usées, décrites; et leur fouie faisait contraste avec celle e nos jeunes, soldats en kaki qui leur présen. p( lient les armes. ~ s> M. Masson lés a harangués en français, n a rc iir* que .e pays savait leur rôle crâne, les ser-Ices qu'ils avaient rendus pendant le siège ni d'Anvers, leurs longues souffrances, et leu. rendait hommage. , M. Franck leur a ensuite parlé en flamant I dans le même sens. i: Et les- hommes ont pu partir vers leurs foyers Il en renirera chaque jour un millier — ils sont on le sait, vingt-cinq ou vingt-huit mille. I leur est accordé un congé de dix jours aprè: lequel ils seront concentrés dans les environ: de Furnes. Ils seront libérés lorsque les nou velles classes seront instruites. Ils sont généralement bien portants. Presqu< tous ont travaillé régulièrement en Hollande Et l'on assure qu'ensemble ils rapportent ur pécule d'environ six millions de florins. ECHOS Le fiol s'est rendu, lundi, à Namur. La, 77» division d'infanterie de l'armée française traversera la ville aujourd'hui, 3 courant, et suivra cet. itinéraire--: bouieverds de l'Abat tùir, du Midi, de Waterloo et du Régent. La tète de !a 'colonne passera, à 10 h. 10, à hauteur de la gare du Midi, de façon à défiler à 11 heures, devant !a légation de Frajice. Le général de Serrigny commandera la division.La première colonne prendra, à partir du boulevard Bisschofisheim, la rue Royale, la place Se la Reine, la chaussée de Haecht, l'avenue ' Rogier. La. deuxième colonne prendra, à ipartir du ■boulevard 'Bisschoffsheim, la rue Royale, la place Lehon, l'avenue Louis-Bertrand, .'avenue des Azalées, l'avenue- Ernést-Cambiier, le boulevard Général-Wahis, puis la place Ernest-Cambier pour gagner la chaussée de Louvain. L'autorité militaire, (ait démentir que des soldats belges auraient été tues par des francs-tireurs allemands. ■ Ce bruit est sans' aucun fondement.Le lieutenant-colonel d'étatmajor Gallet et le major adjoint d'état-major Preud'homme, officier d'ordonnance du Roi, viennent d'être cités à. l'ordre du jour de l'armée. M. Masson, ministre de la guerre, a quitté Bruxelles, lundi, à 8 heures, pour la fron'jére hollandaise, où, en compagnie d'un officier d'ordonnance, il est allé au-devamt des internés de Hollande qui rentrent au pays. M .Hoover, qui a passé quelques heures à Bruxelles, ainsi qu'on le sait, va nous revenir à la fin de la semaine. Il s'agira de recevoir comme il le mérite, ce grand ami de la Belgique.Des dispositions sont prises à cet effet. M. Hoover sera reçu à l'Hôtel de Ville par le Conseil communal de la capitale et on organise en vue de «itte. réception, ^'accord àvetJes autres communes de - l'agglomération, un .défilé dès iécoles. ■ ! . Lè soir un banquet, organisé par ■ le: 'Coifitté national, sera offert, au philanthrope américain Oet vraisemblablement une représentation suivra au tliéâïre de la Monnaie . Des difficultés ont surgi -pour, l'exécution de certaines parties de ce programme .C'est ainsi que, pour la préparation du banquet, on fera venir des victuailies. de ■ Paris. Voilà qui ^prouve que l'expérience de la guerre a appris, aux organisateurs de notre ravitaillement, qui ont connu d'autres écueiis autrement graves, à se jouer des difficultés. Da révélations qui ont été faites sur le procès de Miss Cavell, il résulte que c'est le gouverneur militaire von Saubersweig qui ordonna brusquement l'exécution de la sentence de mort, afin de rendre impossible une mesure de clémence en faveur de l'héroïne anglaise; .Cela n'est pas pour étonner. Ce personnage fut le; reitre le plus odieux que nous ayons eu à. subir durant les quatre années d'occupation. C'est lui qui avait menacé de sévères peines d'emprisonnement tout Beige qui hébergerait un soldat et ne livrerait pas l'hôte qui se confiait à lui. C'est le même homme également qui signa cet arrêté abominable en vertu duquel — nous citons textuellement — « ne fût-ce que dans leur propre intérêt, les habitants ont l'obligation de se surveiller les uns les autres ». Ce dernier trait peint le régime que l'ennemi avait établi en Belgique. Savez-vous pourquoi l'administration des postes n'autorise pas l'usage des anciens timb.es d'avant la guerre? Parce que les Allemands en ont découvert et volé de grandes quantités et que celles-ci ont été livrées, par eux, à vil prix, à des éléments peu recommandables de la population qui ont espéré ■ pouvoir se livrer à un fructueux trafic. A ceux qui rêvent de représailles, qui rêvent d'aller porter en Allemagne les maux que nous avons soufferts ici pendant quatre longues, dures et impitoyables années d'occupation, nous dédions ce mot entendu hier au passage d'un régiment français. La foule s'exaltait, comme elle a coutume de le faire quand défilent les poilus. Elle trépignait, battait des mains, criait : — « Bravo! Vivent les poilus! Vivent les vainqueurs! En Allemagne! En Allemagne! » Dans les rangs, les hommes répondaient par les saluts, par des rires. L'un d'eux se mit à :rier : — « A notre tour de vivre la vie de châ-:ea.u! » Et comme un exalté, au premier rang du public, criait, le poing tendu : — r Rendez-leur :e qu'ils nous ont fait. N'épargnez rien, ni les emmes, ni les gosses! », un petit sergent, la ace rose, le sourire tendre, de dire* d'un ton nexprimable ou se devinaient de la douceur, le l'allégresse et de la fierté : — « Les femmes, es gosses? Ah! non, camarade. Nous ne som-nes pas des boches, nous. » fi faut songer, dès à présent, par suite de .'éventuelle ' désaffectation de' l'hôpital Paint- • ean au déplacement des services de psychia-rie qui s'y trouvent installés. C'est pourquoi une entente des différentes au- 1 îinistrations du Grand-Bruxelles a \r-5é par la ' oie coopérative une clinique intercommunale e psychiatrie. Elle sera établie dans les environs du Tir ' îational ,où un terrain vient d'être acheté par 1 :-s communes intéressées. Aujourd'hui aura lieu, au cimetière d'I- j elles, l'inhumation d'un soldat américain dé-édé dans l'agglomération bruxelloise. Réunion à l'hôpital militaire/avenue de la ' ouronne, à deux heures trois quarts. En mê- f ie temps auront lieu les funérailles de deux J îldats. belges. c Et les tramways ! L'encombrement y est tout aussi grand (pie f mdant les derniers mois de l'occupation. On [ y écrase, on s'y piétine, on s'y entasse. Les : : ceveurs ne savent où donner de la tête. ' Il n'y a qu'une .chose qui ait changé : c'est 1 >tre humeur. Autant nous bougonnions il <" y a deux mois, autant nous sourions, nou nous confondons en excuses à présent. Qu 1 oserait se fâcher, alors que la ville est en fête alors que tout respire et distille la joie ? Et puis, nous n'avons plus à y subir le dé , goûtant contact des « feldgrau », avantageu I sement remplacés par les uniformes .kaki e ; bleu horizon. De ceux-ci il n'en montera ja ; mais assez. TI y a de la place pour tous! C'esi . une revanche encore de les voir, en chair e en os, si alertes, si sympathiques, sur ces , plate-formes, où naguère l'ennemi étalait sor arrogance ' et sa grossièreté. La réouverture, de la Bourse est retardée de quelques jours. L'avis officiel donné par M, Max Hallet, échevin des finances, déclare qu< ce retard est nécessité par des motifs d'intérêl général. il s'agit d'empêcher, dit-on, le frailo possible des marks que des gens peu scrupuleux ne sé feraient pas faute d'entamer s'i.s en trouvaient la facilité. On désire que, lors de la réouverture da la Bourse, les règlements de comptes puissent s'effectuer en argent .belge. Attention aux fausses manœuvres ! Dès le rétablissement des pouvoirs réguliers, un arrêté a été pris, saisissant le sucre et interdisant sa sortie des dépôts. C'était parfait. Il fallait, en effet, éviter, avant tout, les spéculations sur cette denrée de première nécessité. Mais il semhle que certains fonctionnaires appliquent l'arrêté -contrairement à son esprit. On nous dit, en effet, que des receveurs de douanes et accises s'op-poent à la sortie des sucres bruts des entrepôts vers les raffineries ! I Pas trop de zèle, de grâce ! Si les raffineurs ne reçoivent pas de sucre brut, ils ne pourront plus travailler. Et la vente du sucre dans . les Magasins communaux devra être suspendue.Ce n'est évidemment pas là l'intention de M. le gouverneur du Brabant, qui a pris l'arrêté en question One simple remarque : depuis le jour trois fois heureux dé la Délivrance, on ne parle plus, ou presque plus, de la sinistre grippe espagnole... | Aurait-elle succombé aux effets foudroyants de l'explosion... de notre joie ? Ou bien, étant d'origine allemande, nous a-t-elle quittés avec les bagages de l'armée en retraite ?... Petit problème., livré aux miditations des membres de l'Académie de médecine, en attendant que celle-ci reprenne ses travaux. Parmi les régiments français qui sont au repos, pour le moment., à Bruxelles, plusieurs sont des régiments d'élite. Les soldats qui en font partie portent la fourragère verte couleur de la croix de guerre. Cela veut dire que le régiment a eu deux citations à l'ordre du jour de l'armée. Les régiments qui ont été cités quatre fois à l'ordre du jour ont droit à la fourragère jaune, couleur de la médaille militaire, et ceux qui ont mérité six citations portë&t là fourragère rouge, couleur de légion d'honneur. Enfin, pour les régiments qui dépassent six citations, on a cféé une fourragère aux couleurs nationales. On dit que la division appelée « division marocaine », dont font partie les soldats de la. légion étrangère — les seules troupes françaises en uniforme kaki — est autorisée à porter cette dernière distinction. « La Patrie belge », tel est le titre d'une intéressante revue hebdomadaire, dirigée par nos confrères Joseph De Geynst et Charles Tytgat. Elle publie notamment de belles lettres du bourgmestre de Bruxelles, envoyées de Celle et de la prison de Berlin à ses amis. M. Max y montre cette belle crànerie et cette énergie tenace que nous, admirons tous en lui. Dans le deuxième numéro, qui vient de paraître, deux belles compositions de Flas-schoen : le « Départ des Vaincus », et 1' « Arrivée des Vainqueurs ». Que sont devenus les étudiants et les pseudo-étudiants de la pseudo-université flamande créée à Gand par les Allemands et leurs complices activistes? Un professeur de l'établissement a confié, au moment de la débâcle, à un journal hollandais, qu'on allait les réunir à Turnhout et à Hérenthals et que de là, sans doute, ils se rendraient en Allemagne : l'Université de Soettingue leur donnerait asile. Nous ne demandons pas mieux. Si ces nobles jeunes gens sont en Allemagne, qu'ils y restent. Mais il ne fait pas très sain en Allemagne en ce moment. Et il se pourrait qu'ils revinssent. Il doit être bien entendu, n'est-ce pas? qu'ils ne seront jamais admis dans une université belge qu'elle soit de langue française ou de langue flamande. Qu'ils aillent à Soettingue, à Boner, à Heidelberg, ou bien au diable. L'hôpital militaire de l'avenue de la Couronne donne asile en ce moment à un certain nombre de blessés alliés, et parfois la mort y fait son oeuvre. Lundi encore, trois de ces braves ont été conduits au champ de repos au milieu d'une assistance nombreuse, parmi laquelle se remarquaient des représentants de l'administration communale et des armées alliées. Après les absoutes, chantées par l'aumônier militaire, les cercueils ont été posés sur trois corbillards, qui ont pris le chemin du cime-tire, salués sur leur passage par une foule recueillieLa veille on avait Inhumé, à Jette-Saint-Pierre, le soldat volontaire De Konlncli, tombé en octobre devant Roulers et dont le corps avait été ramené. Ces cérémonies très simples n'en avaient pas moins un caractère des plus émouvants. M ipgûrt Us la Pape IHe Les procédés allemands ; Nous avons presque oub.ié déjà, certaines ' exactions commises par le gouvernement aile- 1 nand, au cours des quatre ajjnées d'occupation 1 lue nous venons de subir. Le rapport au Roi que vient de présenter la îanque Nationale de Belgique pour la période l'occu'pation, 191MÎM8, nous en remet quel- [ues-unes en mémoire. t C'est, l'historique, des démêlés de la Banque f ,vec l'autorité allemande, l'historique aussi .des c poliations auxquelles l'ennemi s'est livré en ^ îeigique. i Lorsque l'ultimatum fut remis au gouverne- r nent par le minisire d'Allemagne à Bruxelles, ç t que la-guerre apparut inévitable, le ministre c es .finaïves transmit - à la Banque Nationnie > 'ordre de transférer immédiatement, son en- ^ aisse métallique à la succursale d'Anvers. c îles événements, devaient démontrer à quel i oint cé'te-mesure était prudent# . En »?ffet, dès que' •commença l'invasion, au y îépris de la prcte ii n dorft jouissait in Ban- ' e ue Nationale, société : rivée, par la Conven- c. on de La Haye du 18. ■ et• bre . 10O7. qui -ô- ^ lare intangible l'avoir des banques privées, j a ; l'autorité militaire allemande s'empara des l fonds qui reposaient dans les agences de pn> , vin ce. Le 12 août, jour du combat de Haelen, l'en-• caisse de l'agence de Hasselt, forte de deux millions de francs, fut enlevée à l'agent, sous îa ; menace d>u revolver. Le 13 août, à Liège, les troupes allemandes saisirent plus de six millions à l'agence, et n'épargnèrent pas davantage l'encaisse des ban- 1 ques privées. On se trouvait sous le coup d'ordres systématiques menaçant tous les sièges de la Banque Nationale, et, à mesure que l'invasion s'accoro-p.lssait, les faits justifiaient cette appréhension. A Huy, à Charlcroi, h Dinant, à Nivelles, à Ath, à iVlons, à Gand, des officiers allemands sommèrent, toujours sous menace de mort, les agents de la Banque de livrer le continu de leurs coffres-forts. Dès le 12 août, la Banque avait adressé à M. de Bet-hmann-Holweg un télégramme protestant contre cette violation de la Convention de La Haye et réclamant la restitution, immédiate des sommes saisies au mépris des traités. Cette protestation n'eut aucun résultat; — heureusement, la Banque Nationate. après tes premières alertes, avait envoyé l'ordre à ses agents de transporter immédiatement leur encaisse à Anvers, ce qui permit de sauver en grande partie les fonds menacés. La succuis sa:e d'Anvers fonctionna, pendant toute la durée du siège; elle fut ensuite successivement installée à .Anvers et au Havre, tandis que l'encaisse métallique; ses valeurs, ses stocks de billets étaient, par ordre du gouvernement belge, envoyés à Londres et déposés à la Banque d'Angleterre au nom de la Banque Nationale de Belgique. Cette situation ne fut pas sans dépiter les autorités allemandes, qui menacèrent de fermer la Banque dans toute la Belgique, si la direction ne faisait pas revenir de Londres à Bruxelles les valeurs déposées à la Banque d'Angleterre. Mais le rapatriement exigé par le gouvernement allemand ne put avoir lieu, le "ministre des finances s'y étant opposé. La conséquence de ce refus ne tarda pas à se manifester. Le 5 novembre 1914, il était, interdit à, la Banque nationale d'émettre encore des billets sans l'autorisation du commissaire généra] allemand ; et enfin, après plusieurs jours de lutte, le gouvernement allemand décidait — on était au 17 novembre — de procé" der à sa fermeture définitive. Création des billets de la Société Générale Là ne s'arrêtèrent pas les mesures prises contre la Banque par le gouvernement allemand. Le 22 décembre 1914, le gouverneur général en Belgique, baron von Bissing, révoqua le gouverneur de la Banque, M. de Lantsheere, et le commissaire d'Etat. M. Rombouts. Enfin, le 24 décembre,,iï accordait à la Société Générale de Belgique, pour une période d'un an, le privilège d'émettre des billets de banque, la Banque nationale ne pouvant plus émettre ni même remettre en circulation ceux de ses.bi'Ilets qui lui étaient rentrés ou qui lui rentreraient Là, Banquè Nationale ûe ptit que s'incliner. Les contributions de guerre Parmi lès questions les plus graves auxquelles Ja Banque Nationale s'est trouvée mêlée* figure celle des contributions de guerre. Celles-ci furent nombreuses. Immédiatement après l'invasion, certaines villes et communes, notamment Liège, Bruxelles et Anvers, furent frappées mais, indépendamment de ces contributions, par arrêté du gouverenur général en date du 10 décembre 1914, une première contribution de 460 millions frappa le paj's tout entier. La Banque Nationale, considérant que l'autorité allemande s'engageait à payer toutes les réquisitions, consentit à avancer cette somme aux députations permanentes, à concurrence de 40 millions par mois. C'était la première contribution de guerre; et tout de suite il faut ajouter que les engagements relatifs au payement des réquisitions ne furent pas tenus. Un an plus tard, le 10 novembre 1915, une seconde contribution frappait la population belge, contribution également de 480 millions, payables par mensualités de 40 millions. Le 20 novembre 1916, une troisième contribution de 300 millions était, imposée au pays, payable à raison de 50 millions par mois. Cette fois, les conseils provinciaux qui, jusqu'alors, s'étaient bornés à protester, refusèrent de voter les résolutions exigées par l'autorité allemande. Mais le gouverneur général von Bissing, par arrêté du 3 décembre 1916, annulait ce vote comme contraire à l'intérêt généra] du pays; et, le 5 décembre, les banques belges recevaient un ultimatum du commissaire général allemand leur imposant les 50 millions mensuels de la contribution.de guerre. Les banques adressèrent une protestation écrite au commissaire général, qui refusa de la recevoir et leur envoya, le 17 décembre, une circulaire interdisant, sous peine d'amende, de protester de n'importe quelle manière contre des mesures de l'autorité allemande. Désormais, les contributions allaient se succéder, suivies chaque fois de protestations, d'ailleurs vaines. La quatrième fut ordonnée par arrêté du 21 mai 1917, et fixée à 60 millions par mois, chiffre exorbitant qui resta constant jusqu'à là fin de l'occupation. Les banques ne pouvaient résister aux volontés despotiques du commissaire général. Le directeur Lepreux, ayant, au nom de la Ban» ï.ue Nationale, protesté une nouvelle fois contre les exigences allemandes, fut arrêté peu iprès, envoyé en Allemagne, et interné au ;amp d'Holzminden. Six mois plus tard, le 22 décembre 1917, le gouverneur général fixait la cinquième contri-)ution ; et enfin, le 24 mai 1918, le pays était rappé par la sixième et dernière. Le total des contributions de guerre imposées au pays se montait à plus de 2 milliards i00 millions de francs. Toutes les protestations ivaient été inutiles, même l'appel adressé à 'empereur. Il semblait bien que le gouverne-nent impérial voulait systématiquement rui-îer et appauvrir la Belgique. L9enlèvement des encaisses en marcs par le gouvernement allemand Cet enlèvement par voie d'extorsion fut l'ac-e le plus brutal accompli par le gouvernement ;éuéi-al allemand Au début de 1916. la Banque Nationale avait té sollicitée déjà d'envoyer volontairement en Jlemagne son encaisse en marks. Elle avait efusé. Le 27 juin, l'autorité allemande, mena-ante cette fois, insistait. La Banque refusa ncore, ne voulant pas procurer dos capitaux l'ennemi. La conséquence immédiale de ce efus fut l'arrestation de M. Carlier, directeur e la Banque, qui fut déporté sans jugement, 2 1er août 1916. Enfin, le 3 septembre, le commissaire géné-al allemand envoyait à la Banque Nationale t à la Sociélé Générale un ultimatum, disant ne ce refus d'envoyer l'encaiss.1 en marks en llemagno constituait une atteinte aux intérêts llemands, et que si, dans un délai d'un jour,

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Ajouter à la collection

Périodes