L'indépendance belge

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s.n. 1916, 16 Juin. L'indépendance belge. Accès à 18 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/1g0ht2h63t/
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Jt/pme année. No. 141 ftnVAI IMP.I IMI . AMC BCMMW BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 5 CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION -njDOS HOUSE, TUDOR ST., LONDON, E.C. TELEPHONE: C1TV 3960. BUREAU A PARIS : 11. PLACE DE LA BOURSE. TELEPH.: S Uï.ïl. ** VENDREDI 16 JUIN 1916. En vente à Londres à 3 h. le jeudi 15 juin. , „„„„ . (J MOIS, 9 SHILLINGS. ) ABONNEMENTS : j 6 MOIS. 17 SHILLINGS. -CONSERVATION PAR LE PROGRÈS, 11 AN, 32 SHILLINGS. J LA SITUATION. Jeudi, midi. Non seulement l'avance russe se pour nuit vigoureusement sur toute l'étendue du front sud-oriental, mais depuis hier eos Alliés sont également passés à !'oi-férsive sur le front nord-oriençal, attaquant les Allemands à Baranowitclii, dans le but évident d'empêcher le maie-chai von Hindenburg d'envoyer des renforts dans la direction de Kovel-Lutsk. ' Le communiqué de Berlin dit que sept fois les Russes revinrent à l'assaut sans réussir à ébranler les lignes allemandes, maie le fait seul que nos Alliés, malgré l'effort considérable qu'ils ' font entre le Pripet- et Se Pntb peuvent attaquer* en force dans un secteur distant d'une centaine de kilomètres du principal théâtre des opérations, prouve que nos Alliés disposent de forces largement suffisantes pour exécuter les vastes plans qui se dessinent. "Le critique militaire de la "Gazette de Voss" essaye de tranquilliser ceux qui entrevoient déjà là possibilité d'une invasion du territoire allemand, qu'il ai'y a pas le moindre danger, mais le jnajor Morahfc, dans le "Berliner Tag-blatt" est mieux renseigné sur la signification véritable du danger russe, et il constate avec mélancolie que la Russie dispose chaque année de deux millions de recrues nouvelles et que les Puissances Centrales ne pourront jamais lutter avec elle en ce qui concerne le nombre de soldats. Les Allemands, évidemment, n'ont rien à craindre "pour le moment," mais ei les forces austro-hortgroises sont annihilées, et on ne voit pas bien comment elles échapperont à un désastre complet, les armées allemandes sont destinées, elles aussi, à être submergées et écrasées. Pour le quart d'heure c'est à l'extrême droite autrichienne que la situation apparaît la plus critique pour nos adversaires. Czernowitz, qui constitue la position capitale 0 de l'ennemi, est menacée de trois côtés à la fois et on s'attend à tout moment à sa chute. La cavalerie russe se trouve déjà à Sniatyn, soit à une tren^ine de kilomètres à l'ouest, coupant la retraite aux Autrichiens qui voudraient gagner Kolomea. «A l'est de Czernovitz les Russes essayent également de tourner Jes positions enemies, et ces tentatives ont même provoqué un incident' de frontière. Des détachements de cavalerie russe ont, par mégarde, écorné la frontière roumaine à Mamornitza, et quelques cavaliers ont été, de oe fait, désarmés. L'incident a été immédiatement réglé. i Dans le nord (région de Lutsk) les Tinsses approchent rapidement de Kovel iet un combat eut lieu à Zatnisky, a 35 kilomètres à l'ouest de Lutsk. Six raille prisonniers sont encore ve-aius s'ajouter hier aux 114,000 des jours précédents, ce qui porte le total à 120,000, soit la valeur de trois corps d'armée ! Sur les autres fronts la situation ne f'est pas sensiblement modifiée. Devant Verdun les Allemands continuent leurs tirs d'écrasement et de barrage préparer le chemin à leur infanterie La tactique française consiste à gagner t!u temps et à faire payer le plus chère-Suent possible le terrain abandonné ft l'ennemi. Pendant que les Alle mands avancent par mètres à Verdun, les Russes progressent par dizaines de kilomètres et infligent une défaite irréparable aux Autrichiens. C'est la résistance française à Verdun qui a rendu possible l'offensive russe, et cette dernière rendra possible la contre-offem sive italienne qui refoulera les Autrichiens à travers le Trentin. Et si d'autres interventions sont jugées nécessaires, le général Joffre n'a qu'à dire un mot et les forces de sir Douglas Haig qui n'attendent qu'un signal du grand chef, s'ébranleront et participeront à poussée qui fera chanceler le colosse allemand qui déjà tremble sur sa base. Les déclarations faites hier par MM. Asquith (à Ladybank) et Bonar Law (à Paris) prouvent qu'il y a entente complète entre les hauts commandements français et britannique et que, le moment décisif venu, l'ennemi sera attaqué partout où il sera jugé utile de le faire dans l'intérêt supérieur de la cause commune.Une autre offensive, tout aussi importante que celle des armées d'occident- et d'orient, est celle qui a commencé hier dans les salons du Quai-d'Orsay à Paris, où s'est réunie la Conférence économique des Alliés à laquelle, on le sait, tous les Etats alliés sont représentés. Le but deJa Conférence est avant tout de contribuer à gagner la guerre par une meilleure coordination des moyens économiques dont disposent les Alliés. Mais là ne se borne pas la tâche des délégués. Celle-ci consiste également à % ï organiser l'alliance économique nécessaire après la guerre en vue d'empêoher l'Allemagne de nous inonder de ses produits et de nous faire payer indirectement, en quelque sorte, les frais de la guerre. En un mot, la Conférence a pour objet de conclure un pacte économique analogue au pacte politique signé à Londres. Le programme de travail de la Conférence a été établi dans une réunion préparatoire «t à partir d'aujourd'hui les principales questions à l'ordre du jour seront discutées par des comités-spéciaux chargés de rédiger un rapport sur chaque question. Ce sont ces différents rapports qui seront finalement soumis à la Conférence. Présidée hier par M. Briand, qui a prononcé le discours dont on lira plus loin les détails, elle sera présidée à partir d'aujourd'hui par M. Clémentel le ministre français du commerce. Les Allemands, comme bien l'on pense, s'inquiètent sérieusement des résultats de œtte conférence qu'ils ont d'abord essayé de ridiculiser et qu'aujourd'hui encore ils voudraient représenter ' comme une vaine tentative pour lutter contre la supériorité allemande au point ds vue économique. La présence à la conférence d'hommes aussi résolus que M. Hughes, le porte-parole de la grande démocratie australienne, trouble visiblement nos ennemis qui ont certainement nourri l'espoir que la conférence se bornerait à émettre quelques vœux platoniques qui ne seraient jamais transformés en actes. Les Allemands se rendront bientôt compte que la guerre économique nous trouvera mieux armés que l'autre et ce ne sera pas là la moindre désillusion de nos ennemis. LE 3e MÉMOIRE SUR LA SITUATION RELIGIEUSE EN FRANCE. Des circonstances particulières non. ont permis d'avoir en notre possessior un mémoire—le 3e—sur la situatior religieuse en France. Tous n'avons pas le droit d'indiqué) la situation prépondérante de l'auteur, mais nous avons de fortes raisons dt croire que c'est un des supérieurs d'unt des grandes congrégations résidant c Rome. On jugera par les textes qui c'est un religieux d'une orthodoxie indiscutable, mais aussi un esprit d'uni réelle élévation. Les paroles qu'il communique à v% nombre restreint de supérieurs d'ordres et à quelques évêques français méritent d'être lues et méditées. En publiant ce "Troisième Mémoire," l' "Indépendance Belge'' rroil être fidèle à sa tradition de libéralisme en soumettant à l'impartialité de set lecteurs une des thèses les plus délicates sur l'attitude du Pape et du clergé patriote dans la lutte terrible, à la-auelle nous asu^tons et où l'idée du Droit a été sacrifiée pour des motifs ' qui n'ont rien de religieux. 11 va sans dire également que nous i ne faisons pas nôtres les revendications ni le programme religieux qu'expose la haute personnalité auteur de ce mé- : ~moirée jV. Jj. L. II. * * * II. De louables et belles manifestations privées ont déjà été faites par des évê-ques à titre individuel et plus d'un mandement est digne d'éloges. D'autre part, les publications du comité catholique de propagande française dirigé par Mgr BeaudrilJard ont obtenu des résultats appréciables. Mais les uns comme les autres n'ont pu toucher les niasses popu-laires parce que tous ces actes ne parlaient pas assez à l'imagination et demandaient; une certaine réflexion. Ce qu'il 'aurait fallu ç'eùt été un grand mouvement emportant, dans un même élan patriotiaue et religieux, toutes les consciences depuis les plus frustes jus qu'aux plus cultivées, depuis celles de; ouvriers des villes et des paysans jus qu'à celles des oisifs et des intellectuels Or, un pareil mouvement ne pouvait s'obtenir que par une impulsion venant de haut, un cri du cœur lancé par une grande autorité morale. Le Pape, hélas se taisant, une sorte de concile françai: aurait pu tenter ce grand acte. Ce qu'il y a de plus particulièrement triste en la circonstance, c'est que le peu-pie de France était merveilleusement préparé pour entendre cette parole de foi. Hors de nos frontières même, dans le désarroi causé par l'agression allemande, elle eût trouvé dans les âmes un singulier éoho. Tous l'attendaient, mais on s'est lassé de l'attendre. Or, il advint aussi que ceux qui avaient mission dans les- fonctions publiques de maintenir le moral de la nation, n'ont pas hérité de l'ardeur et do l'audace entraînante des grands ancêtres de la Ré volution. Nos gouvernants cependant auraient bien dû s'inspirer de leurs exemples, car si les hommes de l'An 11 ont des erreurs sur la conscience, du moins avaient-ils su se servir pour exalter l'âme populaire d'acoents qui n'ont pas été retrouvés de nos jours. Ce ne sont pas les visites cérémonieuses et com-jiassées du président sur le front, ni ses proclamations d'un style impeccable et d'une rhétorique trop parfaite, encore moins le lamentable spectacle que donne le Parlement qui maintiendront l'enthousiasme nécessaire. On a entoure l'idée de droit et de justice de formules si froides et d'une phraséologie si sèche qu'on l'a laissée en quelque sorte se figer. D'autre part, on a semblé abandonner parfois des principes qui auraient dû être sacrés et il en est résulté un certain découragement dans les âmes moins bien trempées. Le spectacle donné par certains neutres qui, occupés de leurs seuls intérêts matériels immédiats, faisaient-preuve d'un égoïsine peu relevé, n'étaient pas. de à donner une bien haute idée de la morale internationale, car, ménagés par tous et parfois même flattés, ils ont pu continuer à s'enrichir sur les ruines d'autrui. A côté de cette faillite de ce que je pourrais appeler la -partie, laïque des éléments dirigeante, qu'a fait notre clergé? Il a été admirable de dévouement, c'est entendu et ou ne saurait t-rop le redire, car il s'est noblement vengé de toutes les tracasseries dont on l'a abreuvé naguère. Il a payé largement de sa personne et son patriotisme, ainsi que son désintéressement méritent les plus grands éloges. Sur les champs de bataille, dans les ambulances, dans les paroisses, nos prêtres ont fait leur devoir avec héroïsme, uue constance et une bonté qui leur vaudra de belles pages dans le livre d'or du courage, de la. charité et de la piété. Mais pe sont là des faits individuels dont l'éclat ne fait que plus ressortir l'échec de Mur missiou sociale. [1s n'ont pas pu profiter du réveil religieux qui s'était manifesté partout au début des hostilités. Il serait injuste de les rendre responsables de cet échec. Il a manqué l'âme qui aurait animé ce mouvement de renaissance catholique. En présence du silence de Rome, il aurait fallu peut-être prendre une initiative que beaucoup de bons et sains esprits désiraient ardemment. On n'a pas osé, peut-être à cause de la sujétion à laquelle on est habitué dans l'Eglise de France, sans compter que cette hardiesse, si sage et si nécessaire pourtant, n'aurait pas manqué de soulever de violentes critiques de la part de ces intégristes dont la voix fut malheureusement trop écoutée parfois par la Curie romaine. Malgré son désir et son zèle, le clergé 5t donc été obligé de se borner a des exhortations de piété. Il en est résulté que, trop souvent seul le côté quelque peu inférieur de cette piété a pu se manifester. Je veux dire que la première place a été occupée parfois par de petites dévotions particulières, comme celle des médailles et des emblèmes qui ont certes leur valeur d'affirmation du culte et de la croyance, mais dont l'abus a quelque chose de purement superstitieux et par conséquent de choquant. Tout esprit impartial sera bien obligé de reconnaître qu'il y a une tendance fâcheuse à confondre cette question des emblèmes avec celle de la religion à proprement parler. Que les ennemis du catholicisme aient cherché à susciter et à exploiter cette confusion, c'est tout naturel; mais que les catholiques n'aient pas éviter ce piège, c'est infiniment regi*ettable. II importe de se cantonner dans le domaine plus élevé de la morale et du droit, c'est-à-dire de la religion pure. C'est ce qu'ont- admirablement compris les évêques belges dont la lettre collective à l'épisoopat allemand est un acte de la plus haute importance. Sous le •coud des émeuves subies par leurs ouailles voyant qu'aucun secours ne leur ; venait du Vatican dans leur détresse, ih ont fait le geste que nous ne cessons de réclamer de l'Eglise de France. Ils sont : élevé une protestation contre la violation < du droit dans un document tout à la fois i humble et fier et qu'on ne peut lire sans émotion? Leur situation est difficile et ; critique ; ils sont dans la main d'un ennemi dur et brutal, qui ignore la justice et qu'il ne convient pas d'irriter inutilement par de grands éolats de voix. D'ailleurs le seul exjjosé de ce qui s'est passé constitue contre la déloyauté et la barbarie allemandes le plus écrasant des réquisitoires. Mais il faut du courage pour dresser ce réquisitoire, alors qu'ils sont comme ils le reconnaissent, sous le joug qui les réduit au silence, les espionne et les opprime. ; Faire entendre dans ces conditions les , plaintes de la Belgique, affirmer ses droits à l'indépendance et proclamer son loyalisme est un ajte de haute tenue morale qui vaudra plus tard à l'épisco-pat belge avec l'admiration de tous une légitime influence dans son pays. Aussi comprend-on tout à la fois et le silence que lui impose l'épisoopat allemand, bien heureux sans doute que son gouvernement le lui impose, et l'émotion que ce mémorandum a soulevée au Vatican. Ce que les protestations formulées à diverses reprises par le ministre de Belgique auprès du Saint-Siège M. Van der - Heuvel n'avaient pu obtenir quoiqu'il parlât au nom d'un gouvernement catholique, il semble que la lettre collective de l'épisoopat l'a obtenu, et on se demande au Vatican s'il n'y aurait pas lieu de se montrer plus explicite que jusqu'à présent. On semble chercher le moyen de donner plus de solennité aux condamnations encloses dans les documents pontificaux antérieurs, ce qui serait une satisfaction légitime accordée à la justice. Le cardinal Mercier a été mandé à Rome dans ce but. Son voyage aura été très utile. Espérons qu une désilbisîoii nouvel!'.; sera épargnée au monde catholique, et que Benoît XV aura trouvé moyen de se dégager de l'influence de la coterie allemande qui s'agite au Vatican et dont il s'est plaint récemment à un Jésuite belge, le R. P. Henusse. Nous 'espé-rons bien, mais, hélas ! à chaque instant nous sommes obligés de recueillir de fâcheux symptômes. On nous apprend que le gouvernement allemand s'oppose à ce que l'enquête contradictoire demandée par les évêques belges soit faite dans les pays envahis et comme corollaire à cette nouvelle, une correspondance de Rome dit que le Saint-Père n'appuiera pas la demande belge auprès dit gouvernement allemand : "Le Saint-Siège ne pouvant pas s'exposer à un refus probable Nous avouerons franchement qu'il j a là une susceptibilité dont la raison d'être nous échappe. Un refus ne constitue un affront que lorsque celui auquel il est opposé «n'est pas en état de riposter et se trouve dans une situation inférieure, or tel n'est pas ici le cas. Mais, d'autre part, ne pas faire, par crainte d'un refus, une demande que 1 o% sent juste, c'est d'avance reconnaître son infériorité et encaisser l'humiliation sans combattre. Nous sommes bien loin de la stoïque maxime de Guillaume le la-ci tu rne : Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer." Mais, malheureusement, cette abstention de la curie romaine n'est que la continuation de la politique d'abdication suivie par elle depuis plusieurs années vis-à-vis des catholiques allemands. Faut-il rappeler une fois de plus les tristes souvenirs de l'Encyclique Barrornéenne et du serment anti-moderniste, la création des cours de théologie à l'Université de Strasbourg et tant d'autres incidents de la vie intérieure du catholicisme allemand où, devant l'esprit d'indépendance hardi et. trop souvent arrogant des catholiques d'Allemagne, le Saint Siège par peur d'une rupture et d'un schisme a fait preuve d'une condescendance à laquelle l'Eglise de France n'est pas habituée. Celle-ci d'ailleurs ne la réclame pas: elle est, à juste raison, plus fière de l'approbation continuelle des Souverains Pontifes la déclarant la première dans l'obéissance. Le mot de Pie X lors de l'abandon des cultuelles: " Je lui ai demandé ce que je n'aurais osé demander à aucun autre peuple," est pour elle un précieux titre de gloire. Mais cela ne lui donne-t-il pas certains droits de faire entendre sa voix, non dans un but personnel^ mais en faveur des plus nobles et plus justes causes ? L'exemple donné par l'épiscopat belge ne doit pas être perdu par la France. Que nos évêques sortent un peu du rôle trop - passi f ou ils se sont cantonnés. Qu'ils regardent au delà de leurs diocèses et de leurs bonnes œuvres, si utiles au'elles puissent être, et après avoir Son né aux fidèles l'aumône matérielle, qu'ils leur distribuent largement les réconforts puissants de la parole divine appropriés aux circonstances. Non solurn de pane V'ivit homo. Les peuples ont besoin d'il déal pour supporter vaillamment les épreuves du temps présent. Pour se donner, se sacrifier joyeusement, il faut être entraîné par une idée morale supérieure qui doit être pure de tout alliage avec les contingences matérielles. L'homme accepte de souffrir et même de mourir s'il a la conviction que la cause à laquelle il se sacrifie est noble et pure, et qu'il est le soldat incontesté de la justice il veut aussi que les autres, ceux pour lesquels il se dévoue, et qui le voient mourir, partagent cette conviction. Et puis enfin, il est une considération que l'ont doit aussi faire entrer en ligne et en fin de compte ; elle n'est pas à mon avis de première importance, mais je ne stfis laissé dire qu'elle toucherait quelques-uns de ceux qui ne voient pas d'un mauvais œil l.'alliance de la politique avec la religion. Or il est évident que l'attitude du Saint-Siège dans le conflit mondial a été exploitée par les ennemis du catholicisme. Ils l'ont fait avec un mauvaise fois insigne, et ceux-là même qui reprochent le plus acrimo-nieusement au Souverain Pontife de ne pas avoir pris parti, auraient été les premiers à déclarer que le Pape se mêlait de ce qui ne le regardait pas, s'il était intervenu. N'importe, puisque cette campagne cie presse 2:)arf0is ignoble a été menée, il faut en tirer des enseignements. Le premier et le plus important est l'aveu que l'église catholique est considérée même par ses adversaires les plus malveillants comme ayant une grande autorité morale. En leur prouvant qu'elle est- encore active, agissante,ne restant étrangère à aucun des grands problèmes moraux qui agitent l'humanité tout en se maintenant- dans la haute sphère dont nous ne voulons pas la voir déseèlidre, elle aura auprès de la masse populaire que ses ennemis veulent détacher d'elle, même au prix des calomnies les plus absurdes, uue légitime influence.' C'est en se mêlant à la vie intime du» peuple, en partageant ses souffrances, et surtout én exaltant ses aspirations morales que l'église catholique conservera la place qu'elle veut tenir dans le gouvernement du monde. On a dît que le Pape aspirait au rôle de médiateur de la paix, et que oe rêve avait hanté son esprit dès les premiers instants où dans le conclave il pressentit qu'il en serait l'élu. Ce serait en obéissant à cette ju'éoccupation qu'il rompit la tradition qui depuis 150 ans faisait alterner les Grégoire, les Pie et les Léon sur le trône de Saint-Pierre. S'il choisit le nom de Benoît, c'est que le dernier Pape de ce nom avait joué dan.-, la terminaison de la guerre de Sept Ans un rôle prépondérant et son ambition _con s-i^terait à agir de même. C'est pour cela qu'il se serait tenu dans une si grande réserve, que des voix, inté. \-sées d'ailleurs lui représentaient comme indispensable, alors qu'au contraire cette soi-disant habileté fut une faute. Il est en effet presque certain—et pour notre part nous le regrettons amèrement—que Benoit XV ne sera pas appelé à avoir dans les négociations de paix la part prépondérante qu/il ambitionne. Qu'on ne s'imagine pas à Rome que ce soit par un sentiment d'opposition de parti-pris que les Alliés écarteront le Pape de la discussion des conditions de paix, c'est simplement parce que les intéressés sévis devront dicter les conditions d'une paix qui, suivant- la belle expression de Saint-Augustiu, remettra toutes choses dans l'ordre. Si Benoît XV avait pris parti dans le conflit au nom de la justice violée et du droit outragé, il aurait pu prétendre avec raison à intervenir au moment du règlement des comptes. Lorsque les autres Puissances auraient discuté les réparations dues aux dommages matériels qu'elles ont subis, le Pape aurait été le représentant des intérêts moraux également lésés. La neutralité qu'il s'est imposée l'empêchera de remplir cette noble mission. Il s'est offert en intermédiaire et non en arbitre. Qu'on nous passe cette expression: " Il s'est brûlé." C'est éminemment fâcheux ; mais à qui la faute ? Tout le monde le regrettera sans doute un jour, de même que les événements actuels nous ont montré la faute commise lorsque les Pui-sanoes, pour complaire dit-on à l'Italie, refusèrent jadis d'admettre le Pape au Congrès de La Haye. Cet ostracisme fut très pénible à Léon XIII, qui était en droit de s'attendre à plus de déférence. Et qu'est-il advenu par la suite? On a édicté une convention et promulgué des règlements qui portaient somptueusement la signa -t-ure de garantie des états les plus divers. Or ces lois et ces rèelemeute ont été violé»

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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