L'indépendance belge

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s.n. 1916, 22 Juin. L'indépendance belge. Accès à 23 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/tq5r786q17/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNf: ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE: 5 CENTS) ■ administration et redaction»: BUREAT7 A PAMS : JEUDI 22 i UIN 1916. f3 mois, 9 shillings. ) ïtTDoR HOUSE. TTTDOR ST , .OXOON. E.t 11. PLACE DE LA BOURSE UEWl-M w,n . . ABONNEMENTS î , 6 MOIS. 17 SHILLINGS. L CONSERVATION PAR LE PROGRÈS, telephowe: city 3960. "ELEPH.: ' 238*75. En vente à Londres à 3 h. le mercredi 21 juin. 1 an, 33 shillings. J LA SITUATION. Mercredi, midi. <tjE\yance russe sur Kovel se heurte encore toujours à la résistance opiniâtre, désespérée, des Allemands qui, comme l'a prévu le général Brussiloff, font l'impossible pour empêcher les Russes de s'emparer de cet important, point straté-gique.C'est le général von Linsingen qui a assumé la charge de barrer la route aux Russes, et il faut reconnaître que depuis trois jours, grâce à son intervention, nos Allié? 11'ont guère pu avancer d'une fa-! çon appréciable dans la direction de la ille tant convoitée. Sur la route de Lut.sk à Kovel nos Alliés ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres du but, et ils n'ont pu jus-: qu'à présent dépasser Svidniki, qu ils avaient-atteint le 16 après avoir franchi le Stokliod trois jours avant. Au sud de Svidniki, danTla région ds Locatchy, des combats sérieux <e poursuivent, les Allemands étant passés à 'attaque. Alors que le communiqué de Pétrograd affirme que les attaques de ennemi ont été repoussées. Berlin prétend que les troupes allemandes dans ce secteur ont pu progresser après avoir brisé la résistance des Eusses. Plus au sud, mais toujours dans le saillant de Lutsk, près du village de Rogovitèhi, nos Alliés ont repoussé les attaques de l'ennemi et lui ont fait 1,200 : prisonniers, l'e même à l'extrémité nord-est du saillant, à l'ouest de Kolki, les Ru--.es ont fait, k 17 juin, 3,137 prisonniers.En somme, la lutte sur tout le pourtour du saillant est extrêmement vive et malgré la vigueur de la ripùste austro-allemande, les Russes semblent bien res-: ter maîtres de la situation. Les effectifs ; nouveaux que les Allemands vont devoir jeter d'ans la balance vont affaiblir d'au- ^1.11. ti.bOt vc: u ut: exiii-tetAJu qui 11e pourra pas longtemps résister à la double saignée à laquelle il est soumis sur deux fronts. Dans le centre, face à Lemberg, le général Bothmer se défend toujours avec succès, mais sa résistance ne pourra se prolonger longtemps puisque nos Alliés progressent sur ses deux ailes et mettent ses troupes en danger d'être enveloppées.En Bukovine, les Russes occupent Za-dowa, plus de 30 kilomètres au sud de Czemowitz, et un communiqué de Pétrograd nous apprend que les deux tronçons de l'armée du général von Pflanzer ' qui battaient en retraite, l'un dans la direction des Carpat-hes, l'autre vers la frontière roumaine, ont été coupés par les Russes. Espérons que nous aurons ! bientôt des détails complémentaires à ce ! sujet. A Verdun, trois nouvelles attaques al-j lemandes contre les positions au nord-! ouest de la Côte 321 ont été repoussées. Sur le restant du front, il n'y a eu que des duels d'artillerie. Dans le secteur de Loos nos Alliés britanniques ont fait sauter deux mines. Les Italiens, qui reprennent petit à ; petit le terrain perdu dans les secteurs d'Asiago et d'Arserio, ont également repris avec vigueur leurs opérations sur ■ les autres parties de leur front. Dans les Dolomites la grosse artillerie de nos Alliés a bombardé la gare de Toblach et dans l'Isonzo le duel d'artillerie a repris également avec vigueur. La situation en Grèce est sur le point, croit-on, de subir d'importants changements.On ne sait rien de précis sur la Note que les Alliés comptent remettre au gouvernement. On a pourtant des raisons de croire qu'elle 11e se borne pas à exiger la démobilisation complète de l'armée, mais qu'elle contiendra des demandes relatives à la politique intérieure grecque, justifiées par la qualité de garantes de la Constitution grecque dont se réclament les Puissances protectrices. Le cabinet Skouloudis n'est arrivé au pouvoir, on s'en souvient, que grâce au coup d'Etat auquel s'est prêté le roi Constantin (dont les sympathies pro-aiiemandes sont connues) et il 11e représente nullement l'opinion du pays. Au contraire, si celui-ci était appelé à se prononcer, en toute indépendance, après la libération des classes (appelées sous les drapeaux pour les écarter des armes électorales) il se rangerait sûrement aux côtés de M. Vénizélos. La jalousie du Roi contre l'éminent homme d'Etat, habilement nourrie par les germanophiles (encouragés par la Reine sœur de l'empereur Guillaume) a conduit ik Grèce aux bords de l'abîme qui, aujourd'hui, s'ouvre à ses pieds. L'heure est venue pour les Grecs de dire s'ils entendent confondre les intérêts de leur pays,avec les intérêts personnels du roi Tino. On parle de la démission du cabinet Skouloudis et le Roi aurait rappelé d'urgence à Athènes M. Zaïmis, qui sers.ii probablement chargé de constituer un ■ oiiveau cabinet. En attendant les mesures coercitives des Alliés sont maintenir? et il n'est pas question de les relâcher tint que l'attitude des dirigeante grec ne nous donnera pas pleine et entière satisfaction. Tous les yeux sont tournés vers Athènes. L t xte des vœux émis par la Conférence'économique de Paris vient d'.étre publié et oh en trouvera plus loin les détails complets. Le programme recommandé aux gouvernements alliés est un premier pas fait en vue de contrecarrer les projets machiavéliques de nos adversaires qui comptaient faire suivre cette guerre d'une lutte sans merci sur le terrain économique. Les voeux exprimés par le délégués de la Conférence de Paris — s'ils prennent corps—ce qui, nous l'espérons, ne tardera pas, constituent une mesure de sauvegarde et de défense nécessaire avec des adversaires pour qui la force prime le droit et pour qui les traités ne sont que chiffons de papier. C'est aux parlements des différents Etats intéressés qu'il appartient mainte^ nant de donner à ces vœux les consécrations pratiques nécessaires pour en faire l'arme que les délégués ont cru nécessaire de forger. La Belgique, plus peut-être qu'aucune autre nation est intéressée à voir adopter ce programme qui s'inspire avant tout d'un large esprit de justice et qui tient compte des sacrifices faits par chacun des Alliés clans la lutte commune. Pour les Belges qui souffrent, les uns sous le joug allemand, les autres des misères et des amertumes de l'exil, c'est une consolation de savoir qu'il leur sera tenu compte, à l'heure des règlements, de tout ce qu'ils ont supporté et sacrifié. Quant à nos ennemis, il est bon qu'ils sachent qu'ils seront tenus de réparer tous les dégâts, matériels et moraux, qu'ils auront occasionnés. BELGIQUE ET POLOGNE. Tn appel de Maeterlinck. Dans un vibrant appel prononcé récemment par Maurice Maeterlinck, le ; grand écrivain de la "Sagesse et de la Destinée," s'exprimait ainsi: "Les Al-; liés se sont solennellement engagés à ne pas conclure de paix séparée. Us viennent de promettre par une convention aussi irrévocable qu'ils ne déposeront les armes qu'après la délivrance de la Belgique. Ces deux actes, l'un de prudence et, l'autre de justice élémentaire, : semblant d'abord superflus. Ils étaient pourtant nécessaires. "Il ect bon que les peuples, encore plus que les hommes, parce que leur conscience est moins sure, se prémunissent contre les erreurs, les faiblesses et les ingratitudes qui trop souvent accompagnent la lutte, et plus souvent encore succèdent à la victoire. Us feront demain pour la Serbie ce qu'ils ont fait pour la Belgique. Mais il est une troi-sièrme victime dont on ne parle pas assez, lui a les mêmes droite que les deux au-; Jfes, et dont l'oubli souillerait à jamais : 'honneur et la justice de ceux qui 11e prirent les armes qu'au nom même de la justice et de l'honneur. " Le sort de la Pologne est, à certains égards, plus tragique et plus digne de pitié que celui de la Belgique et de la Serbie. Elle n'a même pas eu l'occasion de choisir entre le déshonneur et l'anéantissement." Trois injustices successives, qui étaient jusqu'à ce jour les plus criantes dont l'Histoire se souvienne, lui ont enlevé la gloire de ce choix héroïque qu'elle eût fait du même cœur, puisque d'avance et par trois fois elle l'avait déjà fait; et qui console et soutient aujourd'hui, dans leurs pires détresses, ses deux sœurs martyrisées ? " Il serait trop injuste qu'une injustice ancienne qui pèse encore sur la mémoire et la conscience de l'Europe, devînt la seule raison d'une suprême iniqirté qui, cette fois, 11e serait plus expiable." En Pologne. De telles paroles, éloquentes, courageuses, et si nettes, doivent nous plaire, à nous dont le sort fut souvent lié à celui de la Pologne. N'oublions pas que notre histoire même nous enseigne à aimer ce peuple généreux, qui fut mêlé et prêta son appui au mouvement révolutionnaire belge de 1830. Rappelons-nous qu'à cette époque, les patriotes polonais refusèrent d'aller combattre les Belg'es ; cet événement fut la cause de l'insurrection polonaise, et il 11'est pas exagéré d'affirmer que les Polonais furent pour une grande part dans le triomphe de la révoluLqn belge et Y établissement de notre indépendance. De nombreux éléments polonais combattirent chez nous.. La grand historien Lélewel, pour ne citer que ce nom célèbre, fut à nos côtés en 1830; et ce fut un Polonais, le général Ignace de Kruszew-ski, qui contribua à "organisation de l'armée belge après la victoire. Mais il est d'autres motifs qui doivent , nous faire chérir ce pays. Et le plus grand, c'est que la Belgique et la Pologne ont toujours été avant tout des terres de liberté. Tandis que chez nous chaque ville, chaque vi iage, chaque corporation luttait pour ses privilèges, ses libertés, ses franchises contre les dominations étrangères, da is la Pologne in-, dépendante, le culte i"> la liberté était inscrit en lettres de flamme au fronton même de l'édifice national. Jamais, ni nationalité, ni confess >n, ni langue, ne fut persécutée sous un gouvernement po-, lonais. Ne voyons-nou pas, dès les origines, ces même3 sou crains, qui luttaient contre les Turc et les Tartares pour la défense de leur religion, se montrer devant leurs sujet, et vis-à-vis des . nations voisines d'un tolérance telle qu'aucun autre pays • - l'Europe n'en connut jamais. Israël: es, protestants, huguenots, trouvèrent' .oujours en Pologne un refuge assit; é. Alors qu'en Suisse, le pays réputé e plus libre de l'Europe, les Juifs ne* furent accueillis définitivement qu'en ;i)78, ils l'étaient déjà en Pologne au J'oyen-Age! Les Polonais furent mêlés,,- tius les grands mouvements pour lé, 1106> ua des peuples, on les voit combattant dans les armées de la Révolution ; à cette époque, les débris de l'armée polonaise, écrasée après l'insurrection, se mêlèrent aux forces françaises victorieuses, et leur chef, Kosziusko, alla se joindre à La Fayette en Amérique. Aucune ambition. « Ce peuple, pour qui la liberté et la toléranoe étaient comme les insignes inviolables d'un blason, ne connut jamais la soif des conquêtes. Si l'on étudie l'histoire de ses agrandissements successifs, on s'aperçoit avec étonnement qu'aucun d'eux ne fut le résultat d'un plan ambitieux réalisé par les armes. Le régime politique et constitutionnel de la Pologne était tellement apprécié chez les peuples voisins, que plusieurs se mirent volontairement sous le sceptre des rois polonais. Ce fut le cas des Ruthènes, des Lithuaniens, de la Courlande. On peut, du reste, trouver une preuve frappante que l'esprit de conquête n'existait pas dans le peuple polonais, si l'on se rappelle l'une des pages les plus sanglantes de son histoire, cette guerre que la Pologne eut à soutenir contre Jean le Terrible et. qui se termina par l'envahissement des territoires russes par les armées polonaises. Malgré cette victoire et cette occupation, la Pologne signa la paix sans réolamer une parcelle des pays ennemis qu'elle venait d'occuper. C'est en Pologne que la plupart des idées démocratiques germèrent d'abord et se développèrent le plus harmonieusement. Les institutions démocratiques y furent ébauchées dès le début du XVe siècle, formulées en 1454 et définitivement établies en 1505. A cette époque la Pologne forme une véritable république, dont les rois sont élus à vie. Le contrôle des affaires publiques s'y exerce par un nombre relativement élevé de citoyens. E11 1430. deux cent cinquante-neuf ans avant 1 ' flabéas corpus anglais et trois cent cinquante-neuf ans avant la Déclaration des droits de l'homme, la Pologne avait inscrit dans sa vie politique le principe qui interdisait de mettre personne en jugement avant qu'il n'ait été soumis à une procédure légale. Modèles de tolérance. Les diverses constitutions polonaises sont des modèles de tolérance, et contien • nent des principes qui furent proclamés pour la première fois en Europe. Jean Jacques Rousseau en a parlé avec admiration. La plus célèbre, celle du 3 mai 1791, est considérée généralement comme un chef-d'œuvre d'idées libérales, et elle ne réalisa même fias toutes les intentions du peuple polonais. Un autre fait qui doit rendre à nos yeux la Pologne éminemment sympathique, c'^est qu'elle fut toujours, à la limite du monde oriental, un foyer très brillant, très riche, de civilisation latine. Caractère, traditions, mœurs, tout er Pologne est imprégné de culture occi dentale et latine. Faut-il rappeler quf Cracovie possédait l'une des université: les plus réputées de l'Europe? Faut-i citer les noms de ces savants et de ces artistes universellement connus et admirés: Copernic, Chopin, Wit Stosz Sienkiewicz, Krasinski et tant d'autres^ Ce sont les Polonais qui portèrent le premier grand coup à la puissance allemande en battant à Griinwald, eu 1410. l'armée teutonique qui laissa sur le champ de bataille son chef et plus de 18,000 chevaliers. Enfin, n'est-ce pas un roi polonais. Jean Sobieski, qui sauva, en 1683, l'Europe en la délivrant des invasions turques et tartares ? Après le partage de la Pologne, que Talleyrand appelait "la plus grande bêtise de l'Europe," et qu'on s'accorde gé néralement aujourd'hui à dénoncer comme le plus grand crime que connaisse l'histoire des nations, la Pologne n'a pas cessé, malgré les persécutions, de se fortifier et de s'organiser. Elle n'abandonna jamais son vieil idéal de liberté. C'est le gouvernement provisoire de défense nationale qui proclama, en 1863, eu pleine insurrection polonaise, l'émancipation des serfs. Ce fut à la suite de cet acte, énergique que l'institution du ser vage fut supprimée dans tout le vaste empire moscovite. Le patriotisme polonais, fort de son passé, tenta par trois fois de récupérer son indépendance : 1830, 1848, 1863, marquent des dates héroïques dans l'histoire contemporaine de la Pologne. Promesse solennelle. Le grand-duc de Russie a promis solennellement de rendre à la Pologne son ancienne indépendance. Nous autres . Belges, nous devons nous associer avec enthousiasme à cet acte de justice. La Belgique fut toujours une terre de refuge pour tous les peuples opprimés. Ce que fut la Pologne au temps de sa grandeur, la Belgique l'a été depuis près de cent cinquante ans, mais surtout depuis 1830, pour les proscrits polonais qui se sont réfugiés chez elle par millions et qui y ont trouvé un chaleureux accueil. C'est pourquoi nous devons souhaiter que ce peuple ami reprenne bientôt son ancienne splendeur. Cette cause de justice que Maurioe Maeterlinck plaide pour la Pologne, il convient que oe soit nous qui nous en montrions plus ardente défenseurs aux côtés de celui qui mit toujours la noble autorité de son génie au service des grandes causes qui ont surgi des temps tragiques que nous vivons. FRANZ HELLENS. LETTRE DE RUSSIE. — H (De, notre correspondant.) Politique intérieure. Malgré que la guerre absefrbe tant de force et fixe si douloureusement les pensées, néanmoins, en Russie 011 commence à se préoccuper vivement de l'après-guerre. Deux questions surtout font l'objet de nombreuses considérations et de polémiques tant écrites que verbales. L'une est celle de la politique intérieure du gouvernement,de ce qu'elle sera après 'la guerre. Plusieurs des soutiens du gouvernement qui appartiennent au parti conservateur, font des déclarations plutôt libérales et commencent à comprendre que le grand courant social provoqué par la guerre ne s ' accommoder a pas du régime du bon plaisir. Ce sont les symptômes rassurants. Ainsi le journal ultraconservateur " Kolokhol " (La Cloche) écrivait récemment: "L'énigme de cette question : quelle sera la politique intérieure du gouvernement après la guerre? est très difficile à résoudre. Qu'est-ce que la guerre a montré dans le domaine de la politique intérieure? Avant tout, l'influence de la guerre a .été d'éveiller le sentiment national, de donner aux Russes l'orgueil de soi comme d'un grand peuple appelé à se mettre au premier rang de l'humanité et à réaliser ses meilleures aspirations. Ces résultats acquis—et c'est le premier résultat bienfaisant de la guerre—la division de la Russie en deux camps pleins de méfiance, l'un pour l'autre devient impossible. L'ancienne opposition " Enx et nous," dans le sens de société et de gouvernement, apparaît déjà vieillie et dénuée de sens, à plus forte raison, en sera-t-il ainsi dans l'avenir? La future politique du gouvernement sera indiscutablement nouvelle. En effet, peut-on, s'imaginer que l'énergie sociale éveillée, que ces unions des villes et de zemstvos resteront inutilisées après la guerre? Après la débâcle allemande, peut-on concevoir un gouvernement qui se donnera pour but la lutte contre la société? La réponse à ces questions est claire : on 11e peut faire mouvoir la roue en arrière sans danger pour la sécurité de l'Etat. C'est pourquoi la politique intérieure du gouvernement dont on se préoccupe tant sera tout à fait nouvelle." La question économique. L'autre question à laquelle, avec raison, on accorde de plus en plus d'importance c'est la question économique. La lutte économique contre l'Allemagne, après la guerre, est maintenant admise par tous les Alliés, comme un dogme, mais encore faut-il le mettre en pratique. Les armes pour cette nouvelle lutte doivent être prêtes le plus vite possible, car avec la même méthode et la même activité que l'Allemagne s'était préparée à la guerre, elle se prépare maintenant à la paix, c'est-à-dire à une période de lutte économique la plus tendue et la plus impitoyable. Avant tout, les Allemands tâchent de s'orienter dans la conjoncture économique qui se présentera au moment de la conclusion de la paix. A leur avis, tous les belligérants seront économiquement vaincus. Les pertes en hommes comme pertes de forces ouvrières, seront les plus sensibles pour l'Allemagne, qui se trouvera ainsi dans la situation la moins avantageuse. Les pertes en moyens de production seront surtout oénibles pour la France, la Bel- »• gique, la Galicie, la Pologne et le Royaume-Uni. La valeur de ce qui restera à chacun dépendra surtout de la possibilité de la vente et sous ce rapport l'Allemagne et l'Autriche sont les plus atteintes. L'Allemagne a pendu le marché chinois qui, en général, est très conservateur et il lui sera très difficile de le reconquérir s'il est inondé déjà par Ses marchandises non allemandes. Ensuite le sucre de canne de Cuba qui commençait à faire concurrence au sucre de betterave de l'Europe maintenant selon toutes probabilités le chassera définitivement du marché. Quant aux matières colorantes, qui avant la guerre étaient presque monopolisées par l'Allemagne, là aussi elle voit se dresser des concurrents en Angleterre, en Amérique, au japon et même en Russie. A tout cela il faut ajouter que la hausse considérable du fret a eu pour conséquence le développement de la marine japonaise et des pays neutres Scandinaves et Hollande et qu'après la guerre il faudra compter avec ces nouveaux concurrents. Les cours. Mais sur l'exportation de tous les pays européens, la question des cours aura l'influence la plus grande. Seul le Royaume-Uni, exception faite des neutres, a réussi à maintenir son cours, ce qui s'explique par l'abondance des papiers américains qu'il possède. La baisse de cours aura pour conséquence que tous les pays tâcheront d'augmenter leur exportation et de réduire leur importation. Enfin, lié à tout cela, 3'épuisement général après la guerre du marché mondial. Ce marché mondial était né par l'exportation des capitaux de l'Angleterre, de la France, tle l'Allemagne, de la Belgique, de la Suisse, et de la Hollande. Après la guerre cette exportation des capitaux cessera pour longtemps ou, en tout cas, sera dirigée par les pays intéressés du côté de leurs alliés politiques. Cette situation, économique, pour si difficile qu'elle se présente, est regardée bien en faœ par les Allemands et ne leur fait point renoncer à leur plan de conquête. Ce plan est tout tracé dans l'ouvrage de l'Allemand Neumann, " Mit-teleuropa," que nous a fait connaître un des professeurs de l'Université de Moscou qui, dans une admirable conférence sur la lutte économique contre l'Allemagne, a fait l'analyse de cet ouvrage. Le bloc de l'Europe centrale. Aux circonstances désavantageuses pour l'Allemagne, précédemment citées, Xeumann 'en ajoute une autre : Dans l'avenir la paix armée pèsera encore plus lourdement sur l'Europe ; par suite de l'expérience de cette guerre, la fabrication des armes prendra des proportions considérables et demandera peut-être le monopole de l'Etat. Dans oes conditions l'Allemagne devrait renoncer à l'exportation des armes qui était pour I elle si avantageuse. Que doivent donc faire l'Allemagne et l'Autriche pour parer à la ruine? S'unir étroitement par la même politique douanière, créer un bloc de l'Europe Centrale, dont le but sera d'attirer à soi les pays neutres. L'Autriche qui, jusqu'à présent, résistait à cette union économique avec l'Allemagne, commence à croire qu'il ne lui reste rien d'autre à faire, et l'Alle-mas'ne et l'Autriche doivent se ooser 87ème année. No. 146

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