L'indépendance belge

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s.n. 1918, 28 Decembre. L'indépendance belge. Accès à 23 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/z89280655g/
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Samedi 28 décembre 191 S. 10 centimes 89* année, L'INDÈPENDANCE BELGE UL&rnunfi ». •« m *• m m A 2278 Administration «•««*«•• B 73 Ré/faction* m «« •« m m S 7o Aàew UUjprtpUqu i UNDEBEL - BRUXELLES ——ilMil m i l i iCTmw««i»s3^ra t ronucc eu ADMINISTRATION ET RÉDACTION « RUE DES SABLES, V ✓'v « - "" '-v > ' ■ »i" »' i- * .M ■» txifs^i&uj^jmBÊmÊmÊÊmmÊiasÊstÊmÊiÊÊmÊÊtÊiÊaÊmiitÊiÊiÊiÊtKÊÊimÊÊiÊtgBmmmÊÊÊÊÊmitÊÊiÊmtÊÊiÊÊÊmmÊÊaÊÊmÊÊmBÊiÊmatmmmmmK^jK^iam ' ABOHHEMX31T • UXX3Q0K t If» ta, 24 te, t é* mais., 1S fr, > M» mai, 6 tnmm* inUMB • Ua «a, 40 <r.| ri* aé, XX fr* trob meiê, IX Iruu. F.m Hnllandfi î De notre envoyé spécial Premier contact La Haye, 25 décembre. Eû ce moment de crise intense où des réparations semblent nécessaires, où la Belgique, enfin devenue majeure, regarde l'ave-jùr avec une terme assurance; en ce moment où notre gouvernement déclare que les traités de 1839 sont devenus caducs et doivent, être revisés; en ce moment où les aspirations légitimes de tous les peuples vont être soumises au Congrès de la Paix, il semblait indispensable de connaître, mieux que par les journaux hollandais, souvent trompeurs, mieux que par la voix du gouvernement hollandais qui a, depuis quatre ans. commis tant de fautes, et dont la parole peut être toujours révoquée en doute, l'opinion dominante chez nos voisins au sujet des questions qui nous intéressent. Nous n'eni sommes plus au temps où les gouvernements, de leur propre initiative, et sans se soucier de l'opinion et des désirs des peuples, peuvent décider de leur sort. Nous surtout, qui avons lutté et souffert pour taire une Belgique indépendante et libre, nous qui avons connu pendant quatre ans l'horreur de la domination étrangère, et qui aurions préféré l'anéantissement à l'esclavage que l'Allemagne voulait nous imposer. nous .nous devons de consulter nos vpisins, ..de léur titer le pouls, avant d'affirmer quoi qi*e ce soit de leurs idées, de leurs (léars. de leurs volontés. C'est cette consultation que je suis venu tenter sur place- A Bruxelles, avant mon départ, on m'avait "dit : — Vous allez arriver là-bas en pleine crise, en pleine fièvre. -Le Hollandais, volontiers, taciturne d'ordinaire, parlera moins encore aujourd'hui. Vous ne verrez rien; vous ne saurez rien. Qui sait? Sans doute, cela pouvait paraître estact- D'abord, l'entrée en Hollande est devenue une opération des plus ardues et des plus délicates. Les difficultés de tout genre ont été accumulées, 'pour rendre la pénétration difficile, sinon impossible. Pour quelles raisons ? Est-ce parce que le gouvernement hollandais veut laisser ignorer à l'étranger ce qui se passe en Hollande ! Estce par hostilité.? Ou bien plus simplement encore par méfiance ?, Veut-il éviter, à cette heure particulièrement grave dont dépendent les destinées de son peuple et les nôtres, que des malentendus nouveaux surgissent, malentendus qu'il serait impossible plus tard de dissiper? , Peut-être y a-t-il de tout cela à la fois... 3e dois avouer crue dès mon départ j'étais prévenu défavorablement, a .ppine Arrivé sur le sol hollandais, je me représentais la Hal-3an4û d 4 présent colprae peu «faicale, çi p'a pas peu con+rW-vé peut-èt/ce- à- me ren- . <Jre tout p'fcïtîcullèremè&t défiant-.:V-:À; È'sschop,au moment de franchir-te fron-jtàère.-ce' midi, il me fut 4on;né d'assister, .ee-i * pendant. à. un ' spëçtàcïe'' réconfortant-- JSnï -gare sfëtioniïait un convoi venant de Hollande, un train bondé "Se gamins et.de fillettes, de petits Belges revenant de colonie et. qui retournaient au pays. Es avaient tous, ces bambins, un air de bonne santé qui réjouissait le cœur. Les joues rouges, saines, les yeux pétillants, ils se. penchaient aux portières où flottaient des dràpelets à nos couleurs nationales. Et tout ce petit monde, qui avait été cher-dher là-bas quelques semaines de réconfort, et qui nous revenait plus sain et plus vigoureux, tout ce petit monde joyeux et frétillant, • essaimant des bribes de « Brabançonne >. c'était la Hollande- pourtant qui ious le renvoyait ainsi. A Roosendael, un autre spectacle allait m'ôtre réservé. Dans la grande salle de la douane, c'était un encombrement inexprimable. Des centaines d'hommes, d'enfants, de femmes, attendaient le départ pour Anvers. Autour d'eux s'accumulaient les bagages. Cette foule était composée d'anciens réfugiés quittant définitivement le sol hollandais. Pour eux, l'exil prenait fin, et tous avaient la hâte de rentrer au foyer, — même au foyer détruit qu'il allait falloir reconstruire —- et tous avaient la joie bruyante de revoir le pays dont, trop longtemps ils étaient absents. — Oui, nous allons à Anvers, disaient-ils. Enfin ! Et leurs figures rayonnaient en me parlant. Et comme je leur demandais s'ils n'avaient pas trop à se plaindre de leur séjour là-bas, tous, ou presque tous, répondaient négativement- Sans doute, il y avait eu des 3ours mauvais, des jours rudes; mais ils avaient été toujours traités fraternellement. Leur joie ne venait pas tant de quitter la Hollande. que de retrouver U pays dont ils se sentaient déracinés. Et ceci surtout est significatif. La plupart de cés gens étaient des humbles, des ouvriers, sans culture, sans grande éducation, tout en instincts-Ils auraient pu, là-bas, trouver du travail, se refaire une vie nouvelle. Mais ils n'avaient pu s'acclimater. Ils revenaient comme des enfants trop longtemps arrachés au foyer maternel. Et cela ne manque pas de réconfort. On 'avait" pu craindre un moment — avec raison d'ailleurs — que nos ouvriers d'élite ne nous reviendraient pas, qu'ils trouveraient à l'étranger de la besogne, de hauts salaires, et que nous perdrions ainsi les bras indispensables à la reconstruction. Cette crainte avait ému de nombreuses personnalités belges. On s'était même demandé à quels moyens on pourrait avoir redours pour obvier à ce danger menaçant. En 1915. notamment, voulant arrêter l'exode de trop nombreux orphelins belges qu'on envoyait en Hollande, le Comité National avait prescrit aux comités provinciaux de ne laisser partir ces enfants que s'ils ne pouvaient plus être ravitaillés ici. Il redoutait, en effet, la perte définitive de toute cette aotivité, de tout cet avenir. Eh bien, non. Toutes ces craintes étaient vaines. Je viens d'en avoir la confirmation. Dès qu'ils le peuvent, tous reviennent avec hâte. Et ils reprendront demain, dans le grand travail qui secourera la Belgique, dans îe grand travail qui nous, fera une existence nouvelle, la place trop longtemps abandonnée.La Hollande se vide chaque jour davantage. Chaque jour, des convois entiers de réfugiés rentrent au pays. Et Roosendael ressemble, • paraît-il, à certains moment, à. ce qu'elle fut en 1914, quand les. populations fuyant l'incendie et le massacre, venaient chercher un refuge par-delà la frontière. Pourtant, à Roosendael, le • premier contact avec la Hollande ne manque pas d'être troublant Partout, les soldats hollandais sont présents. Et ces soldats vêtus de l'uniforme gris rappellent trop étroitement les autres uniformes gris que nous avons con nus. Leurs offièiérs, raides dans leurs tuni- 1 ques, sont trop pareils aux officiers aile- < mands dont la morgue et l'insolence nous révoltaient, il y a quelques semaines à ■< peine. Il semble qu"ôn touche ici à une sorte < de fraternité déplaisante entre l'Allemagne 1 et la Hollande. Tout de suite, on se sent mal 1 à l'aise, on se demande si ce ne sont pas des t Germains authentiques, et la méfiance vous < reprend irrésistiblement. j C'est sur cette impression défavorable que je devais quitter Roosendael pour m'enfon-cer au cœur du pays. La nuit était vénue. complète ; une nuit de brouillard qui rendait la terre triste, qui enveloppait les choses d'une ténèbre tellement épaisse, qu'à l'infini des plaines traversées : rien ne s'apercevait. Pas dé Lumières, pas même de vagues lueurs. La terre de Hollande semblait se faire hostile; et notre convoi, lentement, trouait cette hostilité, pénétrait 1 dans ce froid et dans cette ténèbre, avec des 1 soubresauts. Il faisait nuit pleine quand nous arrivâmes . à La Haye^ La ville dormait d^jà, toute noire et silencieuse. Les quais, poisseux d'humidité, les maisons aux yeux clos, et les quelques voyageurs se hâtant vers' le gîte, tout était hostile, tout était froid, tout était hermétique.Seule,-tme lueur éclaira cette nuit. Des of-ciers français en mission, qui arrivaient de Flessingue, mettaient la gaité de leurs pan-talonè rouges dans le gris des uniformes hollandais. Leurs voix sonnaient, hautes ,et claires, et c'était comme une clarté déchirant, un monde de ténèbres, ri» ■ 1 " ■ Pour nos Soldats M. Masson, ministre de la Guerre, avait invité hier matin les représentants de la presse bruxelloise à se rendre en son cabinet, où il désirait leur faire diverses communications concernant lâ situation qui sera faite aux soldats actuellement sous les armes. Les anciennes classes, celles de 1899, 1900. 1901, 1902, 1903 Vit été renvoyées déjè dans leurs foyers, et l'on compte prochainement pouvoir agir de même avec les classes de 1904 et de 1905. Pour les volontaires de guerre, qui constituent la catégorie la. plus intéressante des soldats de l'armée de campagne, le problème est plus grave. Parmi eux, se trouvent de nombreux techniciens, qui peuvent rendre encore de grands services Cependant, ceux âgés de . 33 ans, comme ceux qui. bien que n'ayant pas ^atteint cet âge, ont trois enfants, ont été démobilisés, et les services ministériels examinent la possibilité de renvoyer à leurs foyers les volontaires plus jeunes, qui ont actuellement de 25 à 30 ans. .Le ministre fait remarquer, à oe sujet, que des plaintes se .sont élevées pour la. manière dont sont trfeltés ■ les soldais belges qui se trouveraient dans une situation d'infériorité vis-à-vis de leurs camarades anglais et français. Ces plaintes ne»sont pas tout à fait ton. dicr. - — Les soldats anglais reçoivent, en effet, 28 jours de congé avec solde et" indemnité de nourriture, un costume civil ou une indemnité représentative, une assurance contre le çhô-maga, yalablc pendknt 26 semaines, au taux de 30 francs par semaine, avec majoration de 7 fr. 50 pour le'premier enfant dé moins de 15 ans et de 3 fr. 75 pour chacun des autres enfants en-dessous de cet âge ; une gratification enfin calculée sur le pied d?125 francs pour la première année de service, plus 18 fr, 50 par mois de service postérieur. Le soldat français est traité de façon sensiblement identique. Le gouvernement a déposé uu projet de loi accordant une indemnité de sortie de campagne de 250 francs, avec majoration à déterminer pour le temps passé aux armées, les citations et des bonifications pour charges de famille. Ils recevront, en outre, la moitié de la haute-paie de guerre, soit 10 centimes par jour, et les deux tiers de l'indemnité de combat, soit deux francs par jour. Les allocations aux familles des mobilisés conti. nueront à être versées pendant six mois à partir de la libération ou de la mise en congé illimitée. Enfin, les soldats français rentrant à leurs loyers recevront un pardessus, un veston, un pantalon, des jambières, deux paires de brodequins et des sous-vêtements. Quelle sera la situation faite à nos soldats? La solde entière leur sera accordée du 24 décembre 1918 au 31 janvier 1919. Ils jouiront de l'indemnité spéciale s'élevant à 1 fr. 75 par jour, plus des allocations diverses : de 10 centimes par jour par chevron d'ancienneté, de 10 centimes par jour par chevron de front, de 50 centimes pour la haute-paie de guerre, plus la haute-paie afférente à la décoration militaire.Les soldats des anciennes classes auront droit ainsi, pendant 39 jours, à une soldé journalière globale voisine de 5 francs. Comme il serait impossible, en Belgique, de procurer des vêtements civils aux démobilisés, ils conserveront la tenue dont ils sont porteurs. Enfin, les militaires en congé définitif rece- , vront la rémunération pendant trois mois et ' pourront bénéficier de la carte de vêtements , délivrée par le Comité de secours. Quant aux soldats internés eh Hollande ou ; prisonniers en Allemagne, qui nous revien- \ nent en ce moment en grand nombre, un or- . ganisme va être constitué à bref délai pour , les recevoir. , D'autres mesures encore sont à l'étude en ce moment au ministère de la Guerre. On s'y , préoccupe, notamment, de reconstituer les < compagnies universitaires pour faciliter la reprise des études, ,st surtout de supprimer les . camps d'instruction ou sont actuellement can. i tonnés les intèrnés de Hollatide et les nou- , veaux volontaires, qui seront incorporés directement dans leur régiment, au camp de Be- ] verloo, et partout où les disponibilités le per- , mettront.: , I Le Problème da Chômage Interview du ministre Anseele • Le problème le plus angoissant peut-être : de l'heure présente est celui du chômage. Que vont devenir les oentaines de mille chômeurs < involontaires*? Que fait-on pour eux? Quelles i mesures compte-t-on prendre pour faire cesser cette situation? j Nous sommes allé demander à M. Anseele 1 ce qu'il en pensait. 1 — Quel problème, nous dit-il tout de suite, $ et combien angoissant, et combien difficile à i résbudref II nous préoccupe depuis long- i temps, et nous en avons causé souvent, mes ( collègues du ministère et moi. t Dans certaines régions du pays, surtout, 1a. situation est délicate. A Gand, notamment, de i nombreux ouvriers qui travaillaient pour les \ Allemands et qui pouvaient ainsi se tirer d'àf- c. faire, c£nt actuellement voyés au chômage I complet C'est la misère totale, qui nous a 1 émus, et qui nous a déterminés, M. Coppie- g ers, notamment, à trouver pour eux coûte que :oûte du travail. Il y a deux jours, deux requêtes nous sont trrivées des syndicats socialistes et chrétiens, Igux requêtes pressantes nous demandant de a besogne, et laissant entrevoir les difîicul-és qui pourraient se présenter si on ne remé-liait pas immédiatement au chômage. Tout le suite, d'accord avec M. Delacroix, j'ai télé-?raphié au bourgmestre de Gand de décider les travaux publics pour occuper un grand lombre de sans-travail. Le bourgmestre n'a >as perdu son temps. Il s'est mis en rapport ivec l'autorité militaire qui a cédé 370,000 itères cubes de gravier à déplacer, ce qui donne-"a du travail pendant plusieurs mois à plusieurs centaines d'ouvriers. Des travaux d'utilité publique seront entrepris dans d'autres localités, pour obtenir le plus de résultat possible. Ainsi, à Anvers, en commença incessamment les travaux de iêmolition de l'enceinte fortifiée, on comblera les fossés, on ouvrira des brèches pour reoindre les communes suburbaines. Là aus«î, existent de grandes quantités de gravier du Rhin, qu'il va falloir déplacer, et M.°Renkin nettra vraisemblablement à notre disposition es wagons nécessaires. M. Van Gansberg, directeur du département, se rendra demain nérae sur place pour examiner ce qui peut Hre fait. — Oui, monsieur le Ministre, mais ceci est oarticulier à deux régions seulement. Ailleurs, jue comptez-vous faire? — Ailleurs? ■ M. Anseele ouvre large ses bras. — 11 est difficile, dit-il, il est impossible mène d'envisager le problème pour le pays entier. Sous manquons de téléphone, de télégraphe, ie postes, de chemins- de fer rapides. Nous sommes démunis de tout, et ne pouvons faire l'impossible. Mais aussitôt que des moyen5 nous sont signalés pour remédier au chômage, nous nous mettons au travail, sans désemparer. Ce qu'il faut, c'est aller vite. J'ai [e pouvoir, je marche droit au but, je peux tout... Mais il se'reprend, et avec ce sourira gamin que connaissent ceux qui l'approchent fréquemment, il ajoute : — D'accord avec le patronf — Et les canaux, monsieur le ministre? El? (ïue! état se trouvent-ils? — On y travaille, et activement, je vous prie de le .croire. Le canal de Terneuzen sera bientôt remis en état, et d'ici quelques Jours fa presse gantoise sera invitée à voir ce qui a Hé fait. On remet eu état les deux grandes écluses de l'Escaut, on déblaie la Dendre canalisée, le canal de la Sambre; on fait ce ciu'on peut, on utilise autant que possible les chômeurs; on répare les routes de la province de Namur, qui sont dans un état pitoyable, 2t où le général anglais Orts s'est mis à notre iisposition. On travaille au port de Bruges, au port. i'Ostende, où, s'entassent également d'immenses quantités de gravier ; on s'occupe à draguer le port d'Anvers, si bien que d'ici p'èu les quais seront déblayés et les navires pourront arriver et décharger, l'entrée du port étant libre. — Tqijte cette besogne demandera-t-elte beaucoup de temps? — Âh! mon élier monsieur, ne me demandez pas (Je faire de théorie. A chaque jour sa peine, et nous finirons bien par en sortir. Que chacun ait de la bonne, volonté, il en faut, et beaucoup et qu'on me fasse crédit. Comment voudriez-ypus qu'on puisse envisager &n ce moment le problème dans son; entièreté? C'est impossible, ayons de la patience; tâchons d'arriver au bout de l'hiver. Alors, tout ira mieux. — Mais en attendant, monsieur le ministre? — En attendant? Que puis.je faire pour les textiles, par exemple? Là où les métiers n'ont pâs été détruits, la laine et le coton manquent. Quand revivront les hauts fourneaux Bt les laminoirs? Dans deux ans peut-être, pas avant. Nous connaissons en ce moment le régime les expédients : patientons, faisons notre tâche au jour le jour, nous finirons bie?i par' triompher des d"facultés. Et comme je fais remarquer que tout cela.-a'est pas encore le travail de ]a reconstruction attendu avec tant d'impatience, que tout cela ne mettra pas encore fin au chômage iont souffre la classe ouvrière, M. Anseele conclut : — Sans doute, sans doute. Mais, ce qu'il, teut avant tout, c'est parer au plus pressé, ^u'on me signale des travaux à entreprendre 2t j'agirai sans retard, car ce qu'il faut, je le. répète, c'est ne pas se tromper dans les noyens et ne pas perdre de temps. La Presse clandestine Conférence de M. Henri Puttemans Le public de 1' « Assistance Discrète > était lonvié, vendredi soir, è entendre M. Henri-Puttemans parler, dans la Salle Coloniale, de c la Presse clandestine ». M. Puttemans a fait l'histoire des journaux îrohibés pendant l'occupation. Ce fut d'abord « La Libre Belgique »; elle nena contre nos maîtres éphémères une cam-)agne alerte et sans merci. MM. V. Jourdain, iugène Vandooren, le Père Dubarre et l'avo-;at Van de Kerkhove y prirent la part la plus ictive. pamphlet mamiant avec bonheur l'invective, la « Libre a avait conquis un public itendu. Elle n'épargna ni von Bissing ni von 7alkenhausén et, malgré tout, elle sut échapper aux recherches. M. Puttemans a retracé ion existence mouvementée. Ce fut ensuite la i Revue de la Presse », que •édigeait à Louvain M. le professeur Mayence. îien documentée, elle fournit un contre-poi-;on aux journaux censurés. Ce fut encore « L'Ame belge », fondée par 'abbé Mussche; elle était rédigée .par les avo-;ats bruxellois Emile Kévers, Henri Goffinet st Henri Puttemans. Elle s'appliquait — avec iuccès — à exalter nos vertus militaires et îiviques, à traduire l'âme que'les siècles ont açonnée à notre peuple. Ce fut enfin « Le Flambeau », qui s'alluma in mars 1918, après l'écroulement de la Rus->ie et au moment d:- la grande offensive allemande. Il était publié, à Bruxelles, par MM. iënri Grégoire, Oscar Grojean et Anatole tfblilstein. Il tâchait d'éclairer les questions politiques, ■t il a contribué à fortifier dans l'opinion pu->lique la foi en la victoire.. Tel est le but que se proposaient tous ces ournaux : soutenir l'esprit public. Nés par me sorte de génération spontanée, vivant de eurs propres moyens sans aucun secours du rouvernement du Havre, groupant dans une inion sacrée des membres du clergé, du bar-eau, de l'université, ils ont représenté avec ourage, avec honneur, notre amour indomp-able de la patrie et de la liberté. M. Henri Puttemans a rendu un juste hom-nage à tous les dévouements obscurs qui ont >ermis,l'œuvre admirable de la presse clan-iestine. ,11 a signalé l'intrépide ténacité de imprimeur. Henri Dumont, l'abnégation de Tiéroïqué Philippe Baucq/Il a payé à chacun on tribut. Sa conférence, bien pensée et bien dite, a été, à plusieurs reprises, accueillie par des applaudissements chaleureux. ECHOS La commission sénatoriale de la Guerre a adopté à l'unanimité le projet de ïoi fixant le contingent de l'ammée. La commission du Sénat chargée de l'examen de la loi transitoire 'des linances a adoroté le projet du gouvernement par 3 vois et i abstentions; Le rapport dit : « La Commission exprime le vceu que le gouvernement ne ■ perçoive les impôts noy-. veaux que s'il se voit dans ■ l'impossibilité absolue de créer d'autres impôts dans um délai rapproché. Elle attire l'attention du ministre des Finances «w la nécessité de faiPS voter d'urgence un iprojet de loi sur' les bénéfices de guerre, s'ij ne veut voir évader la matière imposable. Cet imlpôt est réclamé par touie la population. ■ i> L'attention du gouvernement est spécialement attirée .sur la situation dé certains contribuables qui ont été empêchés de payer leurs contributions, l'a-ute de ressources suffisantes. Il" y iiura 'donc lieu de montrer ' beaucoup de tact et d'indulgence dans la perception des arriérés., u Le Bureiau du Sénat, réuni vendredi ma-■,t.in„a révoqué de leurs fonctions les sïeurs Coremans, Baccaert, Brans, tous trois traducteurs au Compteri-©nd<u analytique flamand, qui avaient accepté de hautes fono tions dans le ministère ' activiste flamand. Le Bureau du Sénat a encore, accordé de larges indemnités de vie chère à ' tout !e personnel pour les années d'occupation e! pour 191EV Ces indemnités sont basées sur un taux unique calculé selon la situation de famïlie des intéressés. Le Bureau a décidé ensuite d'offrir un souvenir è chacun des avocats qui ont défendu devant la Cour martiale allemande les héros civils beiges. Ce souvenir consistera dans l'octroi d'un meuble qui ne sera autre qu'uîi %uteuil sénatorial offert à M™ Boimevie, Alexandre Braun, Thomas Brauir Braffort, Kirehen et Mega'nck. Ca fauteuil ipitacé ' chez eux leur rappellera les heures tragiques qu'ils ont passées en défendant avec le patriotisme qu'on leur connaît la vie de libres citoyens beilges.; La Cour de cassation a procédé à l'instar lation de M. l'avocat général Jotlrand, récemment nommé à ces fonctions. Le récipiendaire a été harangué par M, Van Ise-jriiem, faisant fonction ' dé premier prési-. derafc, Puis la Cour a. procédé à la désignation . de ses car..:'dots à deux pièges de conseiller actuellement vacaàit s et qui révréfineiit à Èa Cour d'appel de. Bruxelles.: Pour la. première pla«e, U première can. didature a été attribuée par 13 suffrages e! un boiiistin nui, sut, l i votants,, â-. M.-te corn seiller Mechelynck; la seconde candidature a-été attribuée, à l'unanimité, à M. l'avocat général Demeur. 'Pour &-seconde place, M. I© çorxseiilei Veriraegen a été proclamé premier candidat, avec 13 voix contre une. à M. le conseiller Eecknnann; te secondé corididature est échue par 11 voix, à M. lé conseille! Jolly, contre 2 voix attribuées à MM.- les conseillers Smits et Gombault. H y a eu une abstention. Il faut encore cinq ou six jours poui qu'une lettre expédiée de Bruxelles à Paris arrive à destination. Autant pour la réponse, soit dix ou douze jours. Pour Lon ; dres, une lettre met sept jours à accomplit . le trajet Dans ces conditions, .la reprise des affaires est bien difficile. Et les lecteurs nous demandent d'attirer sur cette situation l'attention du gouvernement. Sams doute, les services compétents travail-lent à rétablir un service normal. Et sans doute aussi la situation va s'améliore! en -même temps que cette des transports par chemin de fer. • Dans le but dé faciliter aux patronst la . recherche des ouvriers spéciaux dont ils au-a-aient besoin, et par suite, de signaler aus •sans-travail les emplois disponibles, le Comité national invite les comités provinciaux à organiser, avec le concours des co mités régionaux, un service de renseigne, ments relatif au placement des- sans^tra-vaiiCe service '-de renseignements ooordomne'-ra régionalament l'action des institutions de placement existantes, offietedles^ou libres, et s'appuyera. en outre, sur les comités locaux de secours, de façon à Centraliser" et" à faire connaître périodiquement par catégorie d'ouvriers, pour -une grande agglomération, un arrondissement ou un canton, les renseignements statistiques utiles aux patrons et aux ouvriers. Dès 1915, le Comité national s'était préoccupé de combattre les effets pernicieux de l oisiveté dans laquelle la stagnation presque complète de l'industrie et du commerce plongeait les classas laborieuses. A cet etfét, il aviaiiit décidé la création (Je cours de perfectionnement qui seraient donnés aux chtoneurs. Mais l'occupant, poursuivant sa politique odieuse tendant à la destruction systématique de l'outillage économique dé notre pays, avait interdit la réalisation de ce beau projet de relèvement social.Las temps, heureusement, sont changés et t'e Comité national compte procéder bientôt à l'organisation de ces oours professionnels et dfenseignement générai pour les chômeurs. Pour en assurer 'la frequenta.-tion, il subordonnera à cette condition l'octroi de secours alimentaires aux chémieurs de: 14- à 40 an®. Le correspondant du « Dailv Mail » à Paris, raconte 'qu'avant de partir pour l'Angleterre, de président WilsOn s'est entretenu longuement avec M. Herbert Hoover, l'administrateur des vivres aux Etats-Unis et l'organisateur du ravitaillement dans notre pa.ys. Pour la première fois, M. Hoover eut ainsi l'occasion de discuter avec son « chef », la question de l'approvisionnement alimentaire des pays alliés, neutres et ennemis.En ce qui concerne l'Allemagne, au sujet de laquelle le servipe américaan des vivres possède à présent dies renseignements certains, sa situation difficile a été exposée au Président telle qu'elle est réellement. Toutefois, te tableaiu n'est pas aussi sombre que veulent bien le faire paraître les pleurnichards officiels d'Outre-Rhin. Quoi qu'il en-soit, l'exposé de M.- Hoover ne changera-jraint-les intentions de l'Amé-rique,. qui désire avant tout ravitailles ses associés, ensuite les neutres et, en dernier. !fteu, les Allemands. . On croit que îe Président, dés son retour d'Angleterre, effectuera la partis non-offi-■aielte de sa tournée en Europe, en visitant notamment l'Italie, la Belgique et les régions dévastées de la France. On laisse encore aupposer-que M. Wilson quittera Londres, pour se rertdlre directement à Bruxei-les, dans Je courent de là semaine prochaine. De notre caepitate il retournera à Paris, ! d'où il partira pour Rome. En tout cas, il est ■ certain que-le président' Wilson désire avoir terminé ces dieux voyages le 6 janvier, pour pouvoir, dès oe moment, s'occuper exclusivement des travaux de la ipaix. - On se préoccupe déjà de là réception dé M. WqIeoji à, Bruxelles. On songe à le loger dans l'ancien hôtel d'e la princesse Clémentine.Les Allemands ont laissé g l'école de Liège (Sari) une carte de l'Europe datée du 15 août 1914 et donnant les limites de l'Allemagne victorieuse. Cette ligne, tracée en rouge sur la carte au bas de laquelle 011 lit « William IJ, kaiser von Europa », part de Calais, vefs Reims, Nancy, Lyon, suit le Rhône pour aboutir à la Méditerranée, -Suivant la limite de la Suisse et de .l'Autriche, elle pari de !' Lembérg vers "Toula, l'est de Moscou et. Saint-Pétersbourg, le sud de la Finlande, la pointe méridionale de la Suède. Toute la Belgique et la Hollande sont englobées dans oe tracé. En Angleterre, la ligne va du lac Land'send (pays de Galles) jusque New-castle.Heureusement qu'il y a souvent loin de la coupe aux lèvres., On vient de vendre, à Londres, pour la somme de 78,500 francs, « La mariée de ^Village », un tableau célèbre de AVatteau, Dans le® ateliers du Louvre, où se prépare les moulages, règne actuellement une fiévreuse aotivité. Le gouvernement français vient, en effet, de commander 2,500 bustes de plâtre représentant la République. Ces exemplaires de la figure symbolique sont destinés aux. mairies et aux écoles de l'Alsace-Lorraine. Es ne constituent qu'une partie du contingent .nécessaire.Marianne trônera bientôt sur tous les socles d'où menaçait la moustache de Guillaume II. Il pleut, il vente, il fait affreux et les infortunés Bruxellois, dont la plupart n'ont aux pieds que des chaussures prenant l'eau, sont condamnés à patauger dans la boue glacée des rigoles. Aii 1 cette question» de la chaussure, quels drames elle. soulève dans les ménages ! -Et rien n'ikidique. qu'elle soit sur: -le point d'être résolue. Les dirigeants de la Bourse aux cuirs ne semblent pas du moins le penser. Dama la dernière réunion de cet organisme professionnel, on a mis à l'étude un programme provisoire d'axdiat des nia-ttêios prémlères nécessaires à l'industrie de la chaussure ; et les évaluations, pour un mois seulement, se montent à 80 millions. .de.-: francs, en ne tenant cependant compte-que d'une'..vajeur triple sur . tes produits ,d'avant la guerre, alors' ^que certains de «eux-ci. ont .quintuplé-èt' décuplé. Et :ce n'est là-i qu'un côté du problème. Celui concernant là rareté des stocks n'est pas moins angoissant. Hélas ! il faudra se résigner encore.Mais que le ciel nous préserve, en attendant des intempéries qui achèvent de ruiner les iSiPTYipIIaq Ho nnc ri» crnArra A BERLIN Est-il besoin de rappeler que les communications avec l'Allemagne sont très difficiles et qu'il faut longtemps pour qu'arrive en Belgique une lettre de Berlin 2 Celle que nousj publions ci-dessous a été écrite-par notre correspondant le 17 décembre. Depuis lors, les événements ont pris une signification plus précise. Les impressions de notre correspondant n'en restent pas moins intéressantes.Dans l'attente Berlin, 17 décembre. Par son aspect extérieur, Berlin, pour l'instant, ne fait pas penseï; à l'écrasante défaite qui a atteint l'empire, La ville semble se réveiller à une yie nouvelle. Maintenant seulement nous comprenons combien'Berlin avait perdu, pendant la guerre, de sa .vitalité de ville mondiale. Ici nous .1 avions vu si doucement, si insensiblement descendre sur te- cité l'impression de mort, que le changement nous avait, en effet, échappé.. Des visiteurs venus de l'étranger durent appeler notre attention : alors nous nous rendîmes compte que l'activité qui, à nous, étrangers, nous avait tant frappés, jadis, avait disparu, qu'une ambiance de sépulcre enveloppait les promeneurs, enveloppait même la mondaine et légère Tauen-'--zienstrasse, que les soldats en congé avaient accoutumé d'appeler, avec un esprit lugubre, - « le Chemin des Dames Quand j'arrivais en • d'autres grandes -villes, à Bruxelles, à Amsterdam, à Copenhague, è Stockholm, ou dans le -pré-bol-chéviste Petrograd, de nouveau me frappait le mouvement que j'avais obsei-vé autrefois sur la si houleuse Botsdamer-Platz. Berlin était devenu pauvre. Depuis deux-années nous regardaient, une grande quantité de magasins aux fenêtres vides. Là où naguère étaient amoncelés, dans les étalages, des comestibles, des charcuteries, des chaussui-es et autres choses enviables et utiles, trônaient seulement des bouteilles d'eau minérale, des paquets de semou-la ou les effroyables productions de l'er-satzindustiie. Le soir, la Friedrichstrasse offrait un douloureux spectacle. Dans la ïue à moitié éclairée allaient et venaient des gens appauvris et des papillons de nuit disponibles et mal habillés. Les nombreux établissements de luxe étaient,pour la plupart, -fermés ou délaissés, et dans la soirée il faisait terriblement ennuyeux dans le quartier- où, durant une cinquantaine d'années, avait- fleuri, peut-être, la vie nocturne la plus intense de l'Europe. Maintenant, cependant, Berlin offre une autre image. Certes, les nuits ne sont pas .encore joyeuses et bruyantes, la ville n'apparaît pas encore dans la lueur avteuglan te de ses réclames lumineuses, changeantes et colorées qui, avant la guerre,étaient devenues une plaie pour les yeux. Mais au moins y a-t-il de nouveau, l'après-midi et aux premières heures du soir, quelque vie, quelque animation. Il y a de nouveau des hommes dans les rues; la Potzdamer-Platz est de nouveau noire de monde; il y, -a, âe BouveamiB charroi isteâëe, <>t si les i autos roulant è travers la ville sans de caoutchouc, Hs n'en font que plus de te- page. Les magasins ont organisé une espècs d'étalages de Noël; on y a disposé les dernières provisions, parce que ceci est peut-être la suprême occasion de les vendre pendant qu'il y. demeure quelque argené parmi les hommes. Sur la Lœpziger-Plati on remarque derechef les vieux et aimables petits étals qu'un ' président de police sévère avait interdits dams les récentes années. Tout ceci évoque en nous un passé vivant. La différence réside en ceici que l'uniforme domine. Certains doivent, comme en Russie, continuer à parier leur habit de service tout simplement parce qu'ils ne possèdent plus d'autres vêtements. Le. peuple allemand est dans son ensemble ai mconcevablement amaigri, il .'est tellement à l'opposé de son aspect plamtureux d'autrefois, que les anciens costumes pendent sur les corps comme des loques. • En uniforme sont donc les passants, es uniforme aussi les marchands ambulants, les- vagabonds et les tourneurs d'orgues. Presque tout le monde a la cocarde roug* à 1a casquette, et porte ainsi, le signe de la révolution, qro a mis la dignité de soldat à niveau-de la fonction la plus distinguée. On voit dans les rues énormément d'invalides, des manchots, d'autres malheureux qui se traînent sur des béquilles avec une jambe, de pantalon vide ou repliée. Naguère, pareille chose était rare en -ville. Les épouvantes de la guerre ne pouvaient pas être montrées trop clairement. Maintenant, ,.on ne fait plus aucun secret de ces malheuns. n y a1 encore comme une sorte de voile d'insouciance sur la masee. Les -homnw« sont à peine de retour;ils; jouissent de quelque repos, ils connaissent le plaisir de r». voir les leurs. Mais bien-tôt les requièreal les soucis de la dure -existence qui attelai Je peuple allemand. Où trouver de l'ouvrage, des salaires 1 Peut-être diffère-ton de regarder le sérieux des choses jusqu'après les jours de Noël. Après viendront fatalement la pauvreté, le froid, les privations et la faim. Aujourd'hui, on possède encore de l'argent pour acheter des fleurs pour les troupes qui cœi-tinuent à rentrer. On imprime des billet» de banque jour et nuit, ils sont « artî3fc-ques »,' bigarrés, bizarres, comme ils n« l'ont jamais été. Mais un pays ruiné ne s'enrichit pas au moyen de papier, et ceJe devra bien cesser un jour... On parle maintenant d'une expropriation de biens — une première expropriation ! — du montant de plus de trente milliards. Si de cette manière on enlève au pays ton* capital, aux fabricants ot aux marchand* les fonds sociaux, dont la perte les privera de -la possibilité d'entreprendre de- nouvelles et grandes affaires, s'il n'arrive pat de matières premières pour les usines, ri la population n'a plus de moyens d'acha-ter et plus de commerce d'exportation, on sentira enfin où la guerre a mené l'Allemagne.On ne voit pas encore cela pieinemeait, bien» qu'un tel aveuglement paraisse invraisemblable, Le peuple, quoiqu'on an parle beaucoup, ne sait pas la plénitude da sa détresse.. Tout (.-e qui est fatal dans l'appauvrissement. et, par.oéla même, - dans l'abaissement,- tout cela est. si en- délions -de- l'entendement de ce peuple -encore -Oï-gueïlleux,:.il y a peu de jours, que l'on Va vters le fatalisme, sans rien considérer sérieusement. Bntre-lemps, les ouvriers font grève pour un rien. C'est toujours révolution, maintenant. L'âge d'or pour le-travailleur doit être venu î Les -salaires montent fantastiquement, les travailteûjis nagent encore dans l'argent; et, cependant, la faim les menace, ils ne compirgn-nent -pas pourquoi, ils sont abasourdis; ils ont ce qu'ils voulaient, et, cependant, t» détresse subsiste. Ils traversent tout cela avec amertume, .ils en veulent -aux bourgeois de résister aux réformes, et leur haine pour les dominateurs augmente chaque jour.. II est miraculeux que -l'ordre règne an-core.Les associations, de métiers conservent de l'influence sur une partie de leurs membres,; mais qui voit les manifestations de liebknecèt et des siens, sait aussi à quei? dangers ou court, si finalement on en doit venir: à la terrible catastrophe de la faim Pour- l'instant siège ici le congrès - des Conseils d'ouvriers et soldats d'Allemagne. Ceci est donc, pour la première fois, un$ sorte de Parlement, bien que d'une espèce très singulière, après que te Conseil exécutif des ouvriers et .soldats de Berlin a exercé durant cinq jours une espèce de dictature. Il est heureux que ce conseil ait été mis a l'écart pai-.le gouvernement, car .c'était la puissance la plus bizarre que l'on puisse imaginer dane un pays. Les membres se laissaient convenablement ' payer, leurs te mines aussi. Les deux. présidente, dont l'un portait le terrible nom de Bru-tus, faisaient ce qu'ils voulaient, se préoccupaient très peu des autres membres, a. J encore moins de la volonté des corps qu'il» avaient derrière eux. Il faut retouraer aux ! anciens sultans et kalil'es pour- trouver dee gouvernants aussi capricieux et aussi arbitraires. Ce qu'ils ne domptaient, pas, leurs partisans le domptaient; ils leur, accordaient toute latitude. Comme ceux-ci étaient- souvent des jeunes hommes en-dessous de vingt ans, cela n'avait pas toujours des conséquences heureuses. ils accomplissaient des ohoses absurdes, qui ne troublaient pas le gouvernement; ils révoquaient des ministres, ce que, en vertu de la Constitution provisoire de ia Révolution, ils avaient le' droit de faire; mais oes -ministres ne songeaient '-pas s. ■s'affacec • pour leur faire place: ils invitaient des représentants du gouvernement moscovite au congrès, qui vient de commencer,alors que le gouvernement d'Ebert défendait à ces délégués de traverser r Allemagne. Us firent toutes les choses foliei qui leur plaisaient; et te gouvernement., qui n'avait qu'à leur obéir, poursuivait, cependant, son propre chemin... Néanmoins, le Conseil causa beaucoup de tort, de dommages, quoique sa puissance positive fût à peu près nulle. Car ils gênaient gravement te gouvernement. Bien "que ca-l.ui-ci ne se laissât- rien impose?-, il n'avait pas Je courage de s'opposer au veto du ConseiL C'est la raison pour laquelle on tarda si longtemps à fixer le terme de« élections à la Constituante, et pourquoi oe terme est si lointain. .Doucement, toutefois, le courage est venu au gouvernement, et. à présent, il s'affirme chaque joui- plus indépendant. Le gouvernement fut inquiété aussi par l'attitude des socialistes-indépendants appartenant au cabinet. Tous ces membres sont, en effet, des gens très paisibles, ... à l'exception, peut-être, de Barth... Ils ne penchaient pas vers le communisme; mais ®W.iMn fis ÎTOBt Elis eg Ri-éeecce de rv

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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