L'indépendance belge

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s.n. 1918, 16 Decembre. L'indépendance belge. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/2v2c82582b/
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LE BELGE INDÉPENDANT ADMINISTRATION ET REDACTION: TUDOR HOUSE. TUDOR ST.. E.C. 4. TELEPHONE: CITY 39G0 LUNDI Î6 DECEMBRE 1918 (3 MOIS. 9 SHILLINGS ABONNEMENTS <6 MOIS, 17 SHILLINGS (.1 AN. 32 SHILLINGS LA NEUTRALITE < DE LA C HOLLANDE ; c La Hollande a laissé passer par le Limbourg hollandais les troupes aile- ( mandes eh rétraite. ! j C'est la violation de l'art. 5 de la Con- < mention de La Haye, 'qui défend à. un ( neutre le passage de soldats belligérants ] sur son territoire. ' 1 ! 1 Il est étonnant que notre armée n'ait f pas suivi l'ennemi que l'on a laissé t échapper par cette voie. | 1 Cela est d'autant moins compréhen- r sible que c'est pour obéir au même art. 5 c de la Convention de La Haye, que la ( Belgique a tout sacrifié. * - je L'honneur n'existe-t-il que pour nous? j Les devoirs si rigoureusement pratiqués ] envers nous-mêmes ne lient-ils pas les j autres neutres? x ] Situation militaire La guerre n'est pas finie. Il n'y a 4 qu'un armistice. La situation de notre , armée, qui a derrière elle la bande de j territoire du Limbourg hollandais, est j. dangereuse, nous semble-t-il. Si nous j devions reculer, nous aurions le sort de j nos trente-cinq mille internés de Hollande, en empruntant la voie suivie hier par les Allemands. Si nous faisons le mouvement difficile de contourner le Limbourg hollandais, l'armée allemande, qui n'a pas nos scrupules, et que le gouvernement néerlandais dispense d'en avoir, marchera directement sur Tongres, Hasselt, Bruxelles et Anvers. La frontière hollandaise, c'est une barricade pour nous, c'est un chemin d'accès pour les Huns d'Outre-Rhin. ] Attitude suspecte Nous avons beaucoup d'amis en Hol- ' lande, qui nous ont aidés moralement et < matériellement, mais les dirigeants, { gouvernementaux ou socialistes, n'ont 1 jamais servi que l'intérêt allemand. ( La fermeture de l'Escaut, malgré le traité de 1839, signé par la Hollande et par la Prusse, a été un acte hostile qui ( a embouteillé notre réduit national, la. place fortifiée d'Anvers, et livré la Bel- 1 gique. ( Les Pays-Bas furent, durant les pre- r mières années de la guerre, la soupape £ de sûreté de l'empire allemand contre le j blocus britannique. Ils n'expor-tèrent pas en Allemagne les vi- { vres qu'ils importaient, ils les trans-formaient en porcs beaux et gras, £ en lard succulent, en bœufs râblés -j et charnus, en fromages bons et ronds, qui prirent le chemin d'Outre-Rhin, au ; risque d'affamer les Hollandais eux-mêmes.Les huiles, les minerais, les balles de coton, tout entra par le chenal de Rot- ^ terdam, pour arriver aux usines boches; • les statistiques le démontrent. j Les canaux et rivières servirent au j , transport de millions de tonnes de sable et de gravier du Rhin, enfouis dans les plaines de Flandre et d'Artois. Les Alliés ont perdu des centaines de mille de leurs braves jeunes gens à l'assaut des ouvrages construits avec les matériaux qui sont passés par la Hollande. Quel est donc le pacte qjii relie la dynastie des Nassau à celle des Hohen-zollern?Sanction nécessaire j Le général allemand von Blume c (Stratégie 1886, p. 3) écrit à propos des devoirs des neutres : c " Si un Etat neutre permet le passage c sur son territoire à'une des parties bel- s ligérantes, ou contrevient gravement c d'une autre manière à ses devoirs de p neutre intentionnellement ou par fai- I blesse, la Puissance lésée est autorisée à s le traiter en ennemi, sans déclaration de guerre." c Logique j; Le Luxembourg est un Etat neutre, mais il a été occupé par les Allemands durant quatre ans. Sans aucune hésita-;ion, l'armée américaine a pris posses-sion du pays. Qui pourrait l'en tuamer? La neutralité n'est pas un mythe, c'est ^ un fait. Servant de théâtre des hostili- ^ tés, donnant passage à l'ennemi, un ter- t ritoire n'est pins neutre. Le Limbourg g Que l'armée belge occupe donc le ter- p ritoire que l'ennemi a foulé sans opposi- p tion du gouvernement néerlandais. d Elle ne fera d'ailleurs que reprendre c un territoire belge arraché à la Belgique c en 1839, contre le vœu de ses habitants., d , £ Ce furent Metternich, la Prusse et la Confédération germanique qui ont exigé cette amputation de notre territoire. A la date de 28 novembre 1838, ils ont envoyé à la Conférence de Londres la protestation suivante, qui defcida uu sort de nos deux provinces : "Les soussignés, plénipotentiaires d'Autriche et de Prusse, investis des ! pouvoirs et chargés des intérêts de la Confédération germanique dans là négociation relative à l'affaire hollando-belge, ont remarqué avec regret dans les actes publics qui viennent de paraître à l'ouverture des Chambres législatives à Bruxelles, un langage annonçant hautement le dessein de se refuser à la restitution des territoires... qui doivent continuer d'appartenir au Grand duché de Luxembourg, ainsi que de ln partie | de la province de Limbourg, qui doit appartenir à Sa Majesté le, Roi des Pays-Bas, soit en sa qualité de Grand-Duc de Luxembourg, soit pour être réunie à la Hollande." Jeux de princes Lé Grand-duché de Luxembourg est une création artificielle de 1814. Le prince de Nassau revendiquait la principauté de Nassau en Allemagne, que 'a Prusse prétendait garder. Pour satisfaire les deux, les diplomates laissèrent ; cette principauté ; ix Hohenzollern et j créèrent un Grand-duché de Luxem- i bourg, au profit du prince de Nassau, j devenu Roi des Pays-Bas. Ce Grand-duché, faisant-partie théoriquement de la Confédération germanique, comprenait notre province du Luxembourg. Il fut d'ailleurs gouverné comme les autres provinces belges durant notre réunion ,avec la Hollande, en vertu de l'art. 1er de la Constitution des Pays-Bas. En 1839 le Grand-duché fut subdivisé. On nous laissa le Luxembourg actuel, et on nous prit à titre de compensation une j partie du Limbourg, qui fut rattachée à J la Confédération germanique comme le j Grand-duché, jusqu'en 1868. Protestations La séparation du Limbourg hollandais n'eut pas lieu sans les plus vives protestations.. Le représentant de Maestricht, M. Cornely, protesta du patriotisme de ses mandants qui ne voulaient point cesser de faire'partir de "cette Belgique, avec laquelle nous sommes unis depuis la glorieuse bataille de Woeringen, avec laquelle nous avons vécu sous Marie-Thérèse, dont nous avons partagé les jours de bonheur et de malheur!" (8 mars, 1839.) M. Thuyssen, sénateur de Maestricht, à son tour, disait le 22 mars 1839 : " La population du Limbourg s'est associée de prime abord à la Belgique (vous savez au moyen de quels sacrifices !), et pensait rester réunie pour toujours après avoir prêté ses généreux efforts puissamment à la conquête de son indépendance. " Dans l'intérêt de nos commettants, dans l'intérêt de mon pays, pour le repos de ma conscience, je repousse la dernière œuvre de la diplomatie, de toutes mes forces." Le Limbourg avait donné, en proportion de sa population, le plus fort contingent de volontaires lors de la révolution de 1830 ! M. Beerenbroech, represeritant de Ruremonde, voulait la résistance aux ordres du concert européen : " On prétend nous faire signer le déshonneur du nom belge, on demande de morceler deux provinces qui ont puissamment contribué à l'indépendance, dont les habitants ont partagé tous les périls, que la Constitution a reconnus Belges, et qui l'étaient depuis plusieurs siècles !" Les conseils communaux et provinciaux avaient également protesté contre la séparation. Prophétie M. Nothomb, qui fit voter le traité, imposé par l'Europe,, prononça ces paroles prophétiques : "Quel est l'homme-et quelle est la nation dont le sort se fixe en un jour? Si des préjugés trop invétérés, des haines trop récentes, des défiances et des jalousies mutuelles ont empêché que la Belgique obtint ce qui lui est indispensable pour qu'elle remplisse sa destination, < peut-être que ce qu'on lui refuse aujour- i d'hui elle l'obtiendra dans la suite par le ( cours naturel des événements, et que par c cet enchaînement, cette génération d'i- i dées dont le temps seul a le secret, elle i se replacera par la force des choses dans s ses conditions d'existence... Comme i Belge, j'ai'quelque foi en l'avenir. Le jour de la réparation se lèvera pour nous I et ous les enfants de la grande famille ' belge se réuniront de nouveau." 1 Conclusion Le territoire du Limbourg hollandais foulé par les troupes allemandes devrait , être immédiatement occupé par l'armée , belge. , UN GESTE EMOUVANT DES ! LIMBQURCEOiS Ils demandent à rentrer au sein de la Patrie belge Signalons à nouveau une manifestation j dont il faut tenir compte. Le samedi 30 novembre, jour d'entrée des souverains dans la bonne ville des Prinees-Evêques, une importante délégation, venue en train spécial et composée ' de 500 notables limbourgeois des villes de 1 ' Maestricht, de Ruremonde et de Sittard, étaient venue saluer le Roi Albert. Aux terrasses de l'Ile de Commerce, après le défilé de la division de fer qui fut : I pour la population enthousiaste l'occa- : i sion d'unir dans ses acclamations le Roi, | ses généraux, ses soldats, on vit s'avancer 1 j vers nos souverains un groupe de dames I qui remirent au Roi un placet et à fa Reine des gerbes de fleurs. Ces dames étaient Mme Regbut, de Maestricht, Mme Baudouin, de Sittard, et Mme Mi- 1 chiels de Kessenich, de Ruremonde. Dans ce placet les notables du Lim- 1 bourg hollandais demandaient au Roi Albert de soutenir leur désir de voir leurs 1 province réintégrée dans le royaume de Belgique. - ' Nous avons appris d'autre part que 1 pour fêter le rëtour des trbup'és belges à i Liège, Maestricht avait pavoisé à nos 1 { couleurs belges. Le geste de nos frères 1 j du Limbourg "cédé" a été très chaleu- ' rôUsement applaudi par la population liégeoise que tant d'affinités, de cou- ' tûmes, d'affaires et d'histoire unissent 1 aux populations mosanes de4la rive droite 1 du fleuve. Les gerbes remises à la reine'portaient cette simple inscription: "Le Limbourg < acclame les souverains belges." * . < i M. Paul Hymans, ministre belge des < Affaires étrangères, en réponse à des questions à lui posées au sujet des deman- j des que fersj la Belgique lors de la con- , férence de la paix, a dit: , "Evidemment; notre première de- ; mande à l'Allemagne sera la restitution de tous les milliards dont elle nous a dépouillés dans les fabriques industrielles et sous des centaines d'autres formes. Mais, 1 en oe qui concerne les remaniements territoriaux, ma. bouche doit demeurer j muette pour le moment. "Cependant, si vous voulez bien lire ■ avec soin, entre les lignes, les passages du : récent discours du trône, qui invoquent ' lés vieux traités, vous en diront autant 1 que je pourrais le faire. "Les passages en question se rappor- ' tent spécialement au traité international de 1839, qui fixa le statut de la Belgique. Ce traité déroba au jeune royaume de 1 Belgique les parties principales de ses ' provinces du Limbourg et du Luxembourg, et enrichit la Confédération germanique des villes belges de la province ] de Liège telles que Saint-Vith, ^Eupen, i Malmédy et Montjoie. i "Il rendit, également, le royaume des 1 Pays-Bas maître de l'Escaut inférieur, i Le résultat en fut que. depuis le début i de la guerre, Anvers fut embouteillée et i i privée de tout secours possible, par mer, I contre l'envahisseur. ( "En déclarant que le traité qui fit < ainsi tort à la Belgique et l'amoindrit, de 1 1839 à 1918, était maintenant caduc, le 1 Roi a montré'dans quelle direction se pro- < duiraient les demandes de la Belgique et que, par exemple, les Pays-Bas devront renoncer à un monopole sur le fleuve international l'Escaut, qui s'est prouvé si fatal à la Belgique, sans protéger aucunement 1» Hollande, puisque aucun des Alliés, à aucun moment, n'a. menacé la marine hollandaise ou le territoire hollandais. , • • ♦ Le "Telegraaf" souligne les attaques < de la presse française contre l'attitude < du gouvernement hollandais, notamment i en ce qui concerne le Limbourg et l'Es- ] caut. / Ce journal conseille au ministre s des affaires étrangères de faire une décla- i ration qui remette les choses au point et situe nettemeint la politique néerlandaise.D'autre part, l'article du "Temps," ls ton de la presse anglaise et les nouvelles publiées à Londres au sujet des difficulté créées par la Chine au ministre de Hollande, ont produit dans le pays entier une certaine émotion. On déclare, dans les cercles politiques, que le gouvernement fera très prochainement une importante déclaration qui donnera, sur tous les points, pleinement satisfaction à la presse de l'Entente. M. Treub, ancien ministre des finances, a dit à la Seconde Chambre que le fait d'avoir autorisé le passage des troupes allemandes par le Limbourg hollandais avait été une grave imprudence du gouvernement, et que l'autorisation accordée au Kaiser de résider en Hollande n'aurait dû être que provisoire.* t * M. Huijs de Beerenbrouck, président du conseil, s'est expliqué, à la seconde Chambre des Etats-Généraux, sur le passage des troupes allemandes par le Limbourg hollandais: "L'internement des soldats désarmés, suivi immédiatement de leur libération, n'eût été, a-t-il dit, qu'une comédie. En raison des arrangements ci-dessus, il est vrai que le gouvernement avait le droit de s'opposer au passage de ces troupes allemandes; mais l'usage de ce droit était incompatible avec les intérêts belges. De plus, le temps manqua pour discuter préalablement la question avec l'Entente. Le passage des troupes -désarmées ne constitue pas une violation de la neutralité. ' ' M. Ruijs de Beerenbrouck a ajouté que le gouvernement désire continuer de vivre en paix avec tous les belligérants et, entejjd poursuivre une politique purement hollandaise. A 4» séance de' mercredi de là seconde ' Chambre des Etats-Généraux, M. Marchant, libéral démocrate, a émis l'avis que les explications fournies par le gouvernement au sujet de l'arrivée de l'ex-empereur et du passage des troupes allemandes par le Limbourg sont "très satisfaisantes." M. Marchant a ajouté: "Nous comprenons d'autant moins la protestation des gouvernements alliés. J'espère que les informations officieuses venant de l'étranger, selon lesquelles on envisagerait la saisie de certaines parties du territoire hollandais, sont inexactes de toute façon. Une telle chose ne pourrait se faire qu'après une nouvelle guerre. Je suppose que tout bon Hollandais sera d'accord avec moi si je dis qu'ou doit s'opposer à la violation de notre frontière." Une Note belge à la Hollande De bonne source on annonoe que le Gouvernement belge aurait avisé le Gouvernement hollandais que le matériel de guerre et le3 approvisionnements des bases militaires existant en Erance et en Angleterre pendant la guerre ont été et seront transportés en Belgique par l'Escaut. et qu'il en sera de même pour les ouvriers et militaires venant du Havre ou de l'Angleterre. Il est déclaré, en outre, que le Gouvernement hollandais ne peut s'opposer à ce transport par l'Escaut sans démentir sa propre attitude, qui a permis à l'armée allemande, durant sa retraite, de passer par le Limbourg. V On annonoe de Chine le prochain rappel dé M. Beelaerts Van Blokland, ministre des Pays-Bas à Pékin. Chargé de représenter les intérêts allemands depuis la rupture des relations diplomatiques eutre l'Allemagne et la Chine, oe diplomate semble avoir outrepassé son rôle, notamment en ce qui concerne la protection accordée à l'internement des ressortissants allemands. Le gouvernement chinois s'en est ému, et la cessation des hostilités permet au gouvernement néerlandais de mettre fin à une situation qui devenait délicate. NOTES D'UNE PARISIENNE La crise a éclaté, elle bat son plein, " Quelle crise ? Celle du café dont on nous menaçait depuis quelques semaines. A l'heure actuelle le café est aussi rare que le beurre et le chocolat, du moins à ce que nous affirment les marchands qui accrochent à leur devanture la même petite pancarte blanche que les crémiers, seulement au lieu de "pas de beurre" nous lisons "pas de café." Certaines grosses maisons limitent leurs heures de vente, les unes ouvrent leurs portes de lOh. à midi, les autres de 4 à 5 heures. Alors de longues théories se forment sur le 'trottoir aux abords des magasins, et les ménagères attendant leur tour sous la, pluie pour obtenir 125 grammes de café. Ne serait-il pas plus simple de n'en vendre par jour qu'un chiffre déterminé avec le même rationnement, par client, sans obliger le public à stationner dans la boue, à se. mouiller et à attraper la grippe par-dessus le marché ! Il y a aussi une remarque bien curieuse qui mérite d'être signalée, c'est l'attitude des vendeurs dès qu'une denrée se raréfie; de polis et d'engageants à l'ordinaire, ils deviennent agressifs et prennent des airs hargneux pour vous jeter dès qu'on passe le seuil de leur boutique: "ILn'y en a pas." Fort souvent le client, qui n'est pas plus sot qu'un autre, bien qu'il soit parfois de bonne composition, sait qu'on le dupe et qu' "il y en a." Qu'il s'agisse du café, du beurre, du lait, ou de toute autre provision de bouche, le commerçant possède derrière son magasin la réserve où il va chercher en grand mystère et parcimonieusement le petit sac de café, la mesure d3 lait, ou la lichette de beurre, qu'il vend au prix fort, au-dessus du cours, lorsqu'il s'agit d'une marchandise taxée, à des clients sûrs, qui ne protesteront pas, trop heureux de se procurer ce dont ils ont besoin. Quant au gros public, il doit faire la queue pendant des heures mordu par le gel, ou trempé par la pluie, et l'observateur qui le voit pense à part soi, qu'il est bien patient de ne pas se ruer d'une poussée dans la boutique hostile, afin de voir par lui-même si oui ou non il s'y trouve la marchandise qu'on lui refuse. Naturellement les ménagères murmurent, et les oreilles de M. Boret ont dû rudement tinter l'autre, jour,^oar on .l'arrangeait plutôt mal dans ..les faubourgs.Pour l'ouyrier parisien "le petit noir" du matin fait partie de sa vie; s'il ne prend pas son café bien chsud avant de se rendre à l'atelier, il n'est pas content. "On ne peut pourtant pas donner à un homme qui travaille un café où il n'y a que de la chicorée," disaient les braves femmes qui pataugeaient dans la boue en attendant leur tour devant une de nos plus importantes épiceries. "Déjà on a supprimé la tartine de beurre, et on met du sucre du bout des doigts pour dire qu'il y en a. Alors quoi ! qu'est-ce qu'il va nous rester pour le défeuner du matin?""Puisqu'on a un ministre du ravitaillement," rispostent les fortes têtes "qu'est-ce qu'il attend?. . Il y a longtemps qu'il aurait dû s'occuper de faire rentrer les stocks de café qui pourrissent sur les quais du Havre, à ce qu'on affirme. Il y a des mois que les journaux parlent de la crise du café, et tous disaient qu'il n'y en aurait pas, qu'il ne fallait pas s'inquiéter..." "Et bien! elle est venue la crise, et nous voilà avec la cafetière vide." Les plus à plaindre, oe sont surtout les pauvres gens, ceux qui ne peuvent jamais amasser do réserves, ces fameuses réserves qui raréfient les marchandises et rendent les approvisionnements si difficiles, car' il y a des ménages où l'on a constitué de véritables stocks contre la famine. Et ne croyez pas que ceux qui accaparent ainsi sans besoin s'attaquent exclusivement aux denrées alimentaires ! Un pharmacien, de mes amis, me racontait tout en colère qu'au plus fort de l'épidémie de grippe, il y a cinq ou six semaines, il avait dû refuser des ordonnances parce qu'il manquait des médicaments nécessaires alors que depuis, plusieurs de ses clients se vantèrent à lui-même de pouvoir braver la grippe pendant plusieurs années avec les provisions de quinine, aspirine, quinquina et autres produits qu'ils avaient amassés en prévision d'une pénurie de ces médicaments. Il y aurait sûrement là des sanctions à exeroer qui permettraient de répartir plus équitablement les marchandises rares. MARIE-LOUISE NÉRON. SANS INSTRUCTIONS Il y a, à Londres, un Bureau du Ministère des Affaires Economiques de Belgique. C'est à ce Bureau qu'il faut s'adresser pour obtenir des licences d'importation en Belgique. Or, quand on lui adresse une. telle demande, on reçoit la reponse que non seulement on n'accorde actuellement aucune licence, mais que même on a ordre de ne plus délivrer de formules de demande. Le manque de LE NUMERO 1 PeJNNY NO 18

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Londres du 1914 au 1918.

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