L'indépendance belge

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s.n. 1918, 29 Novembre. L'indépendance belge. Accès à 17 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/jh3cz33396/
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vendrecn hs novem.Dre tsts, ■OB an m i*nmnigb 89® année. L'INDÉPENDANCE BELGE TÉLÉPHONE» Direction A 2278 Administration .. .. .. .. B 73 Rcdactzon* » .. .. .« ■« S 73 Adresse télégraphique : LîNDEBEL» BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION : RUE DES SABLES, 17 Bureaux parisiens : place de la Bourse, JJ ABONNEMENT i BELHO'Jî ■ Us an, 24 fr. | iix mois, 12 fr. | trou moi», 6 francs. ÉTRANGER t Un an, 40 fr.; six mois, 22 fr.« trois mois, 12 francs. Notre Rôle CE QU'A FAIT L'ARMÉE BELGE . Nos affiés. ont largement, rendu hommage à l'action de l'armée belge pendant ]a guerre. Hier encore, le ministre de .Grande-Bretagne disait à l'un de nos collaborateurs combien nos amis avaient apprécié l'importance de. notre rôle. Nous savons ciue nos soldats furent héroïques, nous savons qu'ils eurent des chefs dignes d'eux. Mais, séparés pendant ouatre ans du reste du monde, renseignés presque _ exclusivement par. l'ennemi ou par des journaux neutres qui nous parvenaient seulement lorsque les nouvelles étaient mauvaises pour nous, nous connaissons très imparfaitement l'histoire de la guerre. Nous savons, par ce que l'on vient de nous raconter do ces événements récents, l'élan superbe de nos troupes dans l'offensive qui nous délivra. Ce que nous savons moins, c'est l'influence décisive de notre action au début du conflit, à l'heure où se.déchaînait le grand péril et où il paraissait presque insurmontable- On a dit. très généreusement du haut de la tribune du parlement, français el au parlement! anglais que, la Belgique, à cette heure-là. avait sauvé le monde. On n'exagérait pas.- Sans notre énergie entêtée, la campagne de 1914 eût été victorieuse pour l'Allemagne-, Vous vous, rappelez la situation. Nous avions mobilisé le 31 Juillet : L'Allemagne ét la France avaient mobilisé le 1" août. A ce moment-la, deux grandes armées devaient résister aux puissances centrales : la.France. et la Russie. Niais l'armée russe ne pouvait entrer en action tout de suite, sa mobilisation étant compliquée et son outillage très incomplet. Et l'armée française, elle, était déployé*-: à l'est-, du côté des Vosges. C'est de ce côté-là qu'elle prévoyait l'attaque et c'est de ce côté-là aussi que la portait le sentiment. Or, l'attaque allemande ee produisit du eôte de la Belgique. C'est par la Belgique aae l'état-maior prussien veut envahir la France,. qu'elle ve-uti la maîtriser, avant nue les armées russes ne s'ébranlent. Pour arriver à ce but, les Allemands fêtant deux offensives en 1914 : celle de Liège et celle de. l'user. De ces deux offensives. nous subirons le choc: et nous réussirons, avaifflt-garde hardie et.résolue, à retarder la marche de l'ennemi jusqu'au moment où nos alliés auront amené leurs troupes où elles doivent se trouver. _Au moment où les Allemands attaquent liège, les Français ont leurs troupes déployées à l'est; les forces qu'ils ont envoyées au nord-est -ouf insuffisantes, elles seront repoussées bientôt, après les combats de la Sambne et de Charleroi. Notre arméo de campagne compte 117.000' hommes: i v a 15.000 hommes de l'airnïèé de forteresse à Liège el 60,000. insuffisamment encadrés, à Anvers. Notre armée se compose de sept classes, rappelées et d'ji-îie classe qui se trouvait sous les drapeaux; elle est peu habituée à la discipline, eie est peu préparée- A Liège, où nous ayons 40,000 hommç-s — l'armée de cain-ipaane en a fourni 25.000 pour soutenir les 15,000 de l'armée de forteresse, — les troupes se trouvent en présence d-ei 80.000 hommes die l'armée dé von Enrmeich. appartenant tous aux classes encasernées. et par conséquent, fort disciplinées. Nous résistons : en même temps que. le 6 août , nous nous retirons sur la Gelte, l'armée de von Emmich, décimée, s'éloigne de Liège, et les Allemands sont forcés de constituer tout de suite, une autre armée, nui réattaquera la position avec de l'artillerie lourde. Nous avons l'ait, gagner à nos alliés un temp« précieux; lorsque Liège tombe, le 16. l'armée française a pu commencer son nouveau déploiement le long de notre frontière. A ce moment-, on s'attendait à ce que l'armée belge acceptât la bataille sur la li-zne de la Gette. Le Roi, conimandant en chef, comprit que cette bataille aboutirait à l'anéantissement de nos troupes. Les Allemands passeraient et- auraient, dorénavant la voie libre en Belgique. Alors on décida de se retirer, dans Anvers, afin de ne pas abandonner le flanc à l'armée allemande.On sait comment. les-sorties d'Anvers immobilisèrent des troupes ennemies oëri-itant -la bataille de la Marne et contribuèrent aine"-; à la grande victoire, .Mais les Allemands voulaient une décision. Ils savaient, bien que s'ils ne l'obtenaient pas tout de suite, ils. ne l'obtiendraient plus. Ils commencèrent donc une deuxième offensive. Visant la partie de nu-t?e front ère vide encore, de troupes alliées. Celles-ci s'échelonnaient iusqu'à Arras seulement; entre Arras et la mer. il n'y avait rien. Si les Allemands pouvaient passer par là et s'adosser à la mer, ils avaient !e flanc droit. Mais il fallait, tout,d'abord, enlever Anvers. Et le siège de,cette place commença le 27 septembre. Le commandement belge savait qu'Anvers tomberait. H importait seulement d'arrêter l'ennemi fficone pendant quelques jouis, de gagner du temps, le temps nécessaire pour que nos alliés pussent envoyer des troupes. Ce temps on le gagna, puisqu'Anvers' ne tomba que le 9 octobre- Si on ne l'avait, pas îagné. c'était le désastre, puisque les forces n'arrivaient, entre Arras et. la mer que lentement, goûte à goutte ; les dernières jroupes anglaises débarquèrent, encore le Mais nous étions là. nous aussi. Nous ayons eu soin de garder nos lignes dé retraite avec l'aide des Français et des Anglais. Et il v eu la terrible, la fantastique bataille de l'user: notre bataille, gagnee. on se demande encore comment, par notre armée, pourtant fourbue, avec la moitié des officiers qu'il lui aurait fallut normale-dent.Par deux fois donc, notre action tenace i fait échouer les plans allemands; par deux fois nous, avons sauvé la cause de nos nobles alliés surpris par l'odieuse pression. Après cela, notre rôle fut,, pendant trois moins mouvementé. Nous gardions «M partie " dangereuse du front; nous Miotanions la barrière. Les Allemands 8.ont pas passé. C'était tout ce qu'il, fallait. Nous devions rester sur la défensive jus-ttuau jour où l'offensive pouvait aboutir >u refoulement. Notre haut, commandement ne céda point au désir d'entreprendre les actions locales, qui eussent fait sacri-w des hommes sans résultat. ..Le grand jour venu, notre armée, à jierckem. à Houthulst. dans toute la Fiante, a donné superbement, a fourni les sa-®-nces indispensables. Agir avant eût été Jam. La patience, fut - -elquefois doulôu- mais elle s'imposait.. , Lest grâce à cette patience au© le chiffe de nos pertes est relativement, bas. "ûus avons eu. durant toute la campagne. 24.000 tués. C'est beaucoup, puisqu'il s'a- ; git de vies humaines : c'est' peu en regard i des pertes des autres armées. Lès Français ont eu 1,700.000 morts, ce qui donne, par rapport aux effectifs, un taux effrayant. Nos 24.000 morls représentent, notre armée ayant eu., au total. 350,000 hommes, un tué sur quinze soldats. Nous avons donc, dans cette grande guerre, fourmi, une part d'action dont, les alliés reconnaissent l'importance décisive; et nous avons fait cela avec le minimum de pertes. Nous avons .accompli notre devoir en ménageant les vies humaines. Nous pourrons écrire l'histoire de cette guerre avec orgueil. Au Cantonnement Nous avons poussé, hier matin, notre promenade jusqu'à, Uccle-Càllevoet, Droogenbosch et Linkebeek, où sont cantonnées les troupes françaises qui ont défilé à Bruxelles: 11 y a des soldats partout, dans toutes les maisons, dans les fermes, dans les châteaux. Des groupes d'uniformes bleus font des taches claires-sur le fond sombre des labourés. Dès leur arrivée, les soldats ont fraternisé avec les habitants. Une bonne camaraderie s'est établie entre eux. Même phénomène, d ailleurs, à Crainhem, à Stock el, à Woluwe, d Boitsfort. Ceux des paysans qui ne connaissent pas le français, se désolent de ne pouvoir causer avec leurs hôtes. Tant pis ! On s'entend tout de même par gestes. Et le sourire qui.brille dans tous les yeux achève de sceller la sympathie. Les soldats, tout de suite, se sont faits de la maison. Ils aident les gens du logis. Quand ils sortent, les enfants se suspendent à eux, les suivent comme une bande de petits chiens- Beaucoup sont de Marseille. Ils ont 1' « as-sent- ». Les « r » roulent dans leur bouche •comme une batterie de tambours. La fine pluie qui tombe, la froide crudité de l'air, ne peut éteindre leur verve endiablée. Ils rient, ils gesticulent, ils s'interpellent et interpellent les passants. T.*a population ne sait comment leur montrer qu'elle est heureuse de les voir, de les abriter. Sur les murs, on a écrit à la craie : « Vivent les Français.!.- Vivent nos aimables Alliés!... Vivent les courageux Français !» Par contre, les Allemands provoquent l'éclo-sion d'une littérature plutôt sévère : « En » bas les Boches!... Mort au Kaiser lâche, qui fuit devant ses soldats!... » — Eh ben, disons-nous à un gas de Marseille, aux yeux noirs comme du .iais, pétillants comme line friture, eh ben, on vous a ben reçus à Bruxelles? — Oh! oui. Monsieur, et ça fait plaisir, j'vous assure ! L'accueil des Bruxellois les a ravis. Ils ne s'attendaient pas à un pareil' enthousiasme. -r A Marseille, ti, Monsieur, on ne ferait pas mteux ! , : • Le" départ vers l'Allemagne n'aura lieu «tué demain. Ils profitent du répit, pour visiter Bruxelles et envahissent au terminus de Galle voet te tranl n° 9. ••• — Une" idée qui me vient, té 1 Comment, croyez-vous, que nous serons reçus à « Aisse- » la-Chapelle ? — Fort bien, je pense. Les Allemands sont humbles, quand ils sont battus. "Pis vont vous flatter, tâcher de vous gagner aux idées bol-ché visées... C'est à un Marseillais que nous parlons, notez-le bien, à une tête chaude du Midi. Il riait, il y a un instant. Mais nos paroles le vendent sérieux, tout-à-coup. Il noiis regarde bien en face et nous dit-: — Pour çà, Monsieur, ils y perdent leurs peines. Çà ne réussit qu'avec des Russes, ces trucs-là. En France, on n'est pas des poires! Et tous ses compagnons l'approuvent bruyamment. Pendant ce temps,- sur le marchepied du tram, plus que comble (il y a des bleus jusque sur les buttoîrs), deux soldats penchés dans le vide, envoient des baisers à toutes les jeunes lilles qui passent : — Bonjour, mes petits!... Bonjour ma gosse ! Et les fillettes, très amusées, leur répondent de même, leur envoient des baisers à pleines mains et crient : « Vive la'France ! Vivant les Français! * 1 Les iisojps ieisis Après quatre ans d'occupation, après avoir vécu de longues et rudes semaines côte à côte avec l'ennemi, nous sommes habitués à ses mensonges et à ses. fourberies. ?sous n'avons pas encore oublié les mots que, le 3 août, prononçait le ministre d'Allemagne à Bruxelles : le fer et le feu ravageront la terre de vos voisins, mais votre maison sera préservée ». Nous n'avons pas oublié les affiches mensongères placardées sur les murs de Bruxelles; nous n'avons pas oublié toute la campagne de calomnie entreprise par le gouvernement al-, leraand ; ni les avis trompeurs, ni les'cominu-, niqués tronqués, tout le mensonge, toute l'infamie, sous lesquels nos maîtres d'un jour pré- , tendaient nous faire fléchir. Nous en sommes sortis tout de même, gardant intactes en. nous, 'a foi et la fidélité; nous n'avons pas un "seul moment faibli, même aux heures les plus rudes, quand le i doute cependant eût été légitime. Est-ce un j miracle? Peut-être; un miracle, en tous cas, j d'endurance et de ténacité; cette vieille endurance, cette antique ténacité que nous tenons de nos ancêtres. Ah ! les mensonges allemands ! Dès la première heure ils devinrent une arme terrible contre nous, il s'agissait d'exciter contre un peuple libre et. pacifique tous les instincts mauvais, remuant, au cœur de la soldatesque. Il s'agissait, d'excuser l'odieux coup de force ; il s'agissait de couvrir, sous un semblant de légalité, les tortures tragiques, les massacres de la population civile, l'incendie de nos maisons, le ravage de nos provinces. Le mensonge seul pouvait réaliser ce but. Et la légende, créée par l'état-major lui-même, se répandit dans les rangs les plus profonds de l'armée, rendant les hommes plus cruels encore et plus sauvages ; se répandit plus loin, gagna les villes les plus obscures de la souche germaine, et alluma au cœur de tous ces êtres, femmes, vieillards, enfants, une haine sans pareille contre nous. Nous avions défendu notre indépendance e( l'intégrité de notre territoire : — Nous étions donc d'es bandits, des francs-tire urs ; et nos femmes, louves assoicées de sang, s'acharnaient sur les soldats blessés, ces pauvres Allemands, au cœur si sensible, ocs vaillants qui venaient à nous, les mains tendues en libérateurs, pour nous préserver de l'envahisseur français. J'ai là, sous les yeux, une brochure publiée naguère par l'ordre de l'état-major général de l'armée allemande. C'est un extrait de l'ouvrage : « La Grande Guerre " écrit par Mar- schall von Biebenstein, et ayant trait aux opérations sous Liège. Ce volume, tiré à de^mil iiers d'exemplaires, répandu par toute l'Allemagne, vient d'être traduit par les soins de l'état-major belge. Je viens de le lire, ce livre odieux, non pas odieux parce qu'il" exalte les qualités allemandes, non pas odieux parce qu'il diminue la valeur de l'armée belge, non pas odieux parce qu'il est tendancieux"et partial, mais parce que le- mensonge, le mensonge officiel, le. mensonge érigé en nécessité d'Etat, y abonde à chaque page. C'est un poison qui.mord, un venin qui corrompt; et on i | comprend pourquoi l'Allemagne, tout entière i ! se rua, sans pitié, sur notre pauvre pays. Ali ! il ne. nous épargnait pas, le sieur von i | Biebersteih ! Voyez plutôt- : — « Nos détache- ! i » ments, rapidement alertés, ne surent près- -; « que jamais reconnaître leurs adversaires, ; » des civils belges, qui se dérobaient toujours ; | - lestement. La ruse et . la lâcheté caracléri-! » salent toujours cette ténébreuse canaille;' » ces mêmes gens qui nous mitraillaient la » nuit, se montraient, le jour, des plus obsé-5» quieux et des plus empressés auprès de nos » troupes... ». Et plus loin, citons encore ; ce sera la dernière citation, mais elle en vaut la peine. | Le combat s'est allumé, dans Blegny : — ' tous » les jardins et enclos avaient été systémati-» quement.organisés. .Une partie de -la localité ■ » fut incendiée, mais les braves gens ne puèrent jamais s'habituer à traiter .chaque » Belge en ennemi- Aussi, trop souvent furent-» ils victimes de leur confiance. Cette popu-» latkjn irritée ne négligeait aucun moyen', u quelqu'infâme fût-il, pour nuire à. nos sol-» dats. Il advint même que des,femmes faria-» tiquas assaillirent sournoisement nos bles-» sés, pour les tourmenter et les martyriser. » Les hyènes du champ de bataille revirent le » jour,, sous leur forme.la plus hideuse...:». Mais arrêtons; tournons la page. Le dégoût noi^s soulève le cœur- Et dire cependant, qué c'est avec de tels mensonges qu'on souleva' un grand peuple' contre, nous ; que c'est à de. telles armes 'qu'è durent recourir les forts des forts,. pour -essayer de nous réduire ! S'il y a' une justi'cs, l'Allemagne sera, châtiée pour toutes ces calomnies infâmes, qui l'ont déjà, d'ailleurs, déshonorée. La lirai» I lerriloire Hier après-midi, vers deux heures, un gros émoi e»n ville.. De sourdes denonations ébranlent l'air. Qu'est-ce ? On lève le nez- On écoute. Sçraient-ce encore des explosions ? Mais les coups partent à intervalles réguliers. C'est le canon- C'est la salve triomphale Urée pour célébrer la libération du territoire. Il n'y a plus, un seul Allemand en armes sur le sol belge.! Enfin, enfin ! La joie de la délivrance s'épa,, nouit à présent dan^. .tous cc^urs. belges.t C',è?t fini ! Ils sont", partis, honteusement tu£..cè'ux qui.nous îovtlaioiit d'un piçd arrogant. Us croyaient bien"- s'installer ici à de-* meure. La seule- hypothèse émise par nous que leurs armées pussent, un jour reculer, était considérée comme une injure grave "envers. l'Empereur et l'Empire. Et "cependant, ils ont dû rèculer et débarrasser notre sol sacré de leur odieuse présence ! Le canon tonne'toujours, au loin... Ce canon-là ne fait pas œuvre de destruction et de mort. C'est un canon de r'ête et d'allégresse. Il portfe. jusqu'aux deux la joie d'un peuple délivré] DÉVOUEMENT Les journaux censurés ont fait, en Belgi-; que, plus <ïe»nial qu'on le or oit. Sans doute,: ceux qui les achetaient ne les lisaient;. qu'avec dégoût et avec colère. Ils les aehe- ; taient pour y lire les "bulletins allemands dont on avait appris à comprendre les phra.-; ses sibyllines. Si les bulletins des allies étaient tronqués et- falsifiés, du moins ce bulletin allemand faisait parfois deviner un peu de vérité. Mais on s© laissait entraîner à lire autre chose dans les feuilles soiùnises à l'occupant. Et autre chose, c'était toujours .de. perfides insinuations ou d'effrontés men- j songes. Le Comité national, que les Allemands n'osaient supprimer parce qu'ils étaient incapables de nourrir la population ' belge, mais auquel ils étaient hostiles parce qu'il représentait tout de même "une sorte de gouvernement national, était attaqué chaque jour avec la plus savante mauvaise foi. L'intention était claire. Les Allemands, par tous les moyens, voulaient semer la division dans la population belge si fermement unie contre eux. Dans ce but, on reprochait au Comité national de ne pas faire précisément ce que l'autorité allemande lui interdisait d'accomplir. Et surtout, surtout,- on insinuait que les collaborateurs do l'œuvre de ravitaillement et de secours agissaient dans un but intéressé, on. les accusait de bénéficier de larges prébendes, de s'engraisser tandis que la population avait faim. Ces choses-là, la foule les croit facilement.Et beaucoup de ; gens, même jJ^rmi les citoyens les plus jmrs de. malveillance, s'imaginent aujourd'hui que les membres des comités centraux, provinciaux et locaux étaient rétribués, qu'ils ont travaillé parce qu'on les payait. Il est donc nécessaire de le dire ; Si, — et cela est légitime — un certain nombre d'employés du Comité national touchaient un modeste traitement, leur' permettant à peine de vivre, les membres de ces comités travaillaient par dévouement à la chose publique. Pendant quatre ans, des milliers de mandataires publics, de fonctionnaires, de personnalités de tous les monde, ont donné, avec un zèle qui ne s'est jamais ralenti, tout leur temps à l'œuvre d'entr'aide. Certains d'entre eux travaillaient du matin au soir à la besogne la plus ingrate, ingrate parce que, malgré les efforts les plus constants et les plus énergiques on nô pouvait jamais faire tout ce qu'il eût fallu faire, puisque l'action était limitée par les arrivages à Rotterdam. On ne poura jamais dire assez haut les services rendus par tous ces bons citoyens, conduits par le devoir civique et combattant, eux aussi, dans le pays et contre l'occupant, pour le salut dé-la race. U ME Ot U CHAMBRE (Jnc motion émouvante de M. Delacroix La Chambre s'eôt réunie, jeudi après-midi, 'sous la présidence de M. Mulendorlï, entouré de MM. Devèze et Pécher, et à. peine les députés sont-ils installés dans l'hémicycle, oourvu du même décor de fête que vendredi dernier, que le premier ministre M. Delacroix escalade la tribune pour faire une brève déclaration, que l'assemblée acclame' chaudement : « .On tire en ce moment, Messieurs, les cinquante coups. de canon qui annoncent la libération du territoire. A cette heure, il n'y a plus d'Allemands en Belgique! Te vous propose de saluer bien bas tous ceux qui ont contribué à ce grand œuvre ! » Les suppléants appelés à siéger Ce moment d'émotion passé, au milieu des conversations générales, le vénéré doyen d'âge procède avec ses secrétaires au tirage au i sort d'une commission qui doit vérifier les i pouvoirs des suppléants des députés., décédés : pendant- la guerre. La Chambre suspend sa | séance pour permettre à .cette commission j d'effectuer sa besogne. A la reprise, tour à [ tour MM. Verdure, Houtart, Souplit, Winan-1 dy, ïerlinden, Braffort, Foucart, Robyn, Rah-I lenbecK", Fieullien, Calluwaerts, Van Cautc-S ren et Vilain 'prêtent le sehnent constitution-| riélv Un suppléant, celui de M. Pierre I'aens, : est:,en fuite ; c'est l'activiste Planquaert. L'élection du Président et du Bureau I La Chambre choisit ensuite son bureau. M. ! poûllet est élu président, par 180 suffrages sur j 143 votants. Les vice-présidents sont élus par ; acclamations. Ce sont : MM. Meçhelynck, premier vice-président; Bertrand,. second vice-i président, etj Tibbaut, troisième vice-président. Sont, de la même façon élus secrétaires, t "djs droitiers : MM. Borboux.Huyshauwer, de Kerkhove, un soeiaJiste, M. Mansart, ét un I libéral. M. CricK. C'est donc l'union sacrée qui subsiste... M. Poullet, en prenant possession de. son siège, remercie vivement ses collègues de | rhoiineur que ceux-ci .lui font, il rend un ; nommage ému. à son. prcae.cèssè.ûr et àmi M: i Schôllaert, dont il rappelle le patriotique lan: gage du -i août 1015 « 11 ne m'appartient pas, dit M. Poullet, de I me substituer à vous pour honorer nos soldats et. notre population. La réponse au discours i du trône vous permettra'd'assurer à. nos sol-i clâts reXpress'ion de la reconnaissance natio: -nale... s» ' - Cette reconnaissance, M. Poullet l'adresse, néanmoins déjà, à l'armée, au. Roi, qui se maintint inflexiblement, à sa tête, à la Reine, qui remplaça auprès des soldats les mères et les épouses absentes, aux armées alliées, parmi lesquelles il salue particulièrement celles de ,nos garâms restés fidèles à leur parole, k ■ la jeune armée américaine, â la population ci-' ■v Ue, « dont le courage civiquè fut à la hauteur de la vaillance de nos soldats ». aux magistrats communaux, au Comité national, à MM. M. Hoover, Brand Withlock, de Villalobar et \ an "\ roîî en h ovesrr. « 11 m'appartient de souligner, ajoute le président, la place honorable que les représentants d'à la nation ont marquée parmi les dé-: fenseurs de l'année ou dans .les rangs des per-! seçutés. >» Et ii salue la mémoire de MM.. Môyois. de Lalieux et Verhaegen, morts en ; exil. De' tous les pays qui ont souffert, aucun n'a été aussi cruellement atteint que la Belgique, | dont la prospérité nous enorgueillissait : le ; nouveau Président de la Chambre convie l'as-: semblée « à la- réparation complète" et rapide que îe pays attend de la représentation.nationale ». Le pays estime que l'union qui a réuni tous les Belges au cours de la guerre, assurera- la complète reconstitution de la Patrie. L'union a été féconde en 1830; elle le sera encore aujourd'hui. Les déclarations du premier ministre M. Delacroix monte alors à ia tribune. 11 insiste tout de suite sur l'importance des problèmes qui seront en discussion et où l'avenir . du pays en dépend. C'est pourquoi le cabinet est un cabinet d'union, représentant, dit l'ora- • teur. la « photographie fidèle du pays». Lès projets-dont le discours du trône a exposé les ■principes sont, imposés par les événements. U faudra tout d'abord procéder à une consultation nationale, mais, en raison des circonstances, il serait impossible de le faire, en appelant aux urnes tous les citoyens [qui ont atteint l'âge où s'exercent'lés droits ■ civils. L'expérience de quatre armées de guerre a montré, parle courage des soldats au front, la a aillance de la population du pays , occupé,^' l'héroïsme de ceux qui se sont offerts aux pires .châtiments pour servir le pays mal-;gié -l'oppression de l'envahisseur, que ré-, galité absolue du droit de suffrage est un acte de justice. Pour y arriver rapidement, le gouvernement compte sur l'unanimité des Chambres, afin de suprimer les barrières constitutionnelles.Le premier ministre expose ensuite la nécessité « d'élargir » les lois ouvrières pour ar-rivei^ à une entente cordiale entre le capital • et le travail, au mieux des intérêts économiques du pays, d'après des principes « qui se- ■ l'ont définis par la prochaine Conférence de la Paix. » Au sujet de la-question flamande, M. Delacroix fait un vif éloge des flamands qui eux-mêmes, pendant- la guerre, ont fait échouer l:activjsine. « Les droits des flamands sont, indiscutables et les lois existent pour en assurer l'exercice : elles seront appliquées avec un impérieux désir de justice. Il s'agit de permettre aux flamands de développer leur génie propre ; le gouvernement, s'en tiendra à l'application des lois actuelles, en attendant que l'apaisement assuré' nous puissions trouver dans un parfait accord-les solutions nouvelles désirables. » • Dans l'œuvre de la reconstitution nationale le gouvernement se préoccupera de la grande et dè la petite industrie, du grand et du petit commerce, et il mettra tout en mouvement « pour arriver à une réparation intégrale et rapide Le gouvernement résoudra avec un esprit d'équité la question des marks et celle dés loyers. 11 assurera aussi, par une réforme rationnelle de l'organisation judiciaire, le respect qui est du à la justice. Quant aux problèmes internationaux, si graves et si complexés, il en recherchera les solutions, en parfait accord avec les alliés et les pays neutres. •M. Delacroix dit un mot de l'armée. Jusqu'à la-paix elle doit rester sur pied de guerre, mais les classes de 18.9£ï<à 1902 seront libérées au fur et à mesure, comme les levées depuis Y.)\\ seront appelées dans les mêmes conditions. : La reprise du travail sera fusionnée par tous les moyens dont le gouvernement dispo- , serre- et surtout par Je retour des prisonniers d'Allemagne et des internés de Hollande. Le . bataillon des chemins de fer travaille a assurer le trafic sur notre réseau et, déjà, les embouchures de l'Escaut sont rendues à la ni-v igation... m. D_s&crpis tergnne ûjsiètaftt £.m la te- ; çon patriotique, dépourvue de tout esprit politique, avec laquelle le gouvernement entend exercer l'administration du pays. En vue de cette direction large et exempte de tout sectarisme, il fait appel au concours de tous. Ce discours est vivement applaudi. Intervention de M. Woeste Mais M. Woesle se lève... Il propose de rompre avec les traditions et de ne pas donner mission à. une commission spéciale de répondre aux derniers points du discours du Trône, l'examen de ceux-ci pouvant susciter des divergences de vues, qu'il vaudrait mieux éviter- Il faut exprimer la gratitude du pays au Roi et à l'armée, mais il suffirait de charger de cette mission les bureaux des deux Chambres.- Les circonstances spéciales dans lesquelles nous sommes, justifieraient cette procédure exceptionnelle... Personne à droite n'approuve. Personne ne bouge au banc gouvernemental, Un silence glacial accueille l'intervention de M. Woeste. Pourtant, M. Lemonnier se lève : « Certes, dit-il, nous nous trouvons"dans une situation exceptionnelle, mais la proposition qu'on vient d'entendre est insolite- Discutons la réponse au discours du Trône après examen en commission. » La gauche libérale prend-Rengagement solennel d'abréger le plus potsiMi'le débat.Le Président constate que, puisai! m'y a pas unanimité, il faut s'en tenir • a t ix** 'fermes du règlement. Et la séance est levée... Les questeurs Au cours de la séance, MM. Debue (catholique), Léon Jourez (libéral) et Troclet (socialiste) ont été élus questeurs de la Chambre. La question des loyers Le ministre de la justice, M. Vandervelde, a déposé au cours de la séance de jeudi, le projet de loi relatif à la question des loyers. A Bruxelles, les loyers s'élevant à moins de 600 francs par an; en province de 200 à 400 francs ne pourront être réclamés. Pour les loyers d'un taux plus élevé, le prix à payer serait immunisé à concurrence de 50 pour cent, sauf pour le propriétaire à faire la preuve. Des immunisations spéciales seraient prévues pour les loyers dus par les militaires, les veuves ou les femmes de soldats, etc. Réunion des gauches La gauche libérale de la Chambre a procédé,' jeudi, sous la présidence de M. Lemonnier, président if. fonction du groupe, à. un examen de la politique générale. Des vues nombreuses onf été échangées; En attendant les déclarations de M. Delacroix, les membres ont unanimement décidé, de l'aire confiance au gouvernement d'union nationale. Le groupe, néanmoins, affirme la nécessité d'instaurer le .suffrage uniersel à 21 ans. La. gauche libérale a désigné M. Meche-frASliJîPur la première vice-présidence de la Chambre; M. Crick pour la plaee de,sécrétai-îc ,(M\ Devèze décimant cet honneur), et M. Léon .Tourez pour le poste de questeur. La gauqhe libérale du Sénat s'est, également réunie, sous 1a. présidence de M. Hanrez. Elle a décidé de se faire représenter par M. Gôblet d'Àl'viella au sein de. la commission de l'adresse et de réclamer une représentation plus complète au bureau cle-la haute assemblée. ... • - La gauche sénatoriale a ajourné l'examen de la situation-politique à une séance qui suivra la déclaration gouvernementale. Les gauches socialistes ont aussi réuni leurs membres. Celle de la Chambre a désigné M. Bertrand comme vice-président de la Chambre, M. Mansart comme secrétaire, et M. Troclet comme questeur. Celle du Sénat a désigné M. Colleaux comme vice-président, M. T.a-fonîaine comme secrétaire, et M. Vinck comme questeur. Nouvelles Parlementaires C'est au cours d'une séance ienue jeudi matin crue la droite a désigné M. Poullet comme candidat à la. présidence de la Chambre. Il y avait aussi M. Carton de Wiart, mais, dit-on, la province et, particulièrement Louvain, veillaient... *** La commission de l'adresse en réponse au discours royal comprendra, pour 1a Chambre, huit membres, quatre droitiers et. quatre gauchers. Ceux-ci sont. : MM. Paul-Emile. Janson et Devèze, libéraux; Bertrand et Brunet, socialistes.*** Sur la proposition de M le .vice-président Mechelynck la Chambre exammera le moyen d'accélérer ses travaux en modifiant le régime des sections, qui deviendraient des commissions permanentes. *** Le gouvernement, par la voix de M. Delacroix, a exprimé l'intention d'instituer un tableau d'honneur auquel figureraient les noms de ceux qui se sont sacrifiés au pays au cours des quatre années de guerre. *** MM. Van Merris, député d'Ypres, et Julien Delbeke, député de Roulers-Thielt, étant, décédés sans suppléants, une élection est légalement nécessaire dans ces arrondissements. *** La prochaine séance de la Chambre se tiendra le mercredi il décembre, à 1 h. 3/5. ECHOS Le Roi filtrera à Uége. earnedi, à la tête des troupes de la 3e division. Les premiers détachements belges, <fui ont réoccupé Liège, ont été reçus" par de' délirantes acclamations. C'étaient des lanciers, appartenant au 2e régiment, précisément celui qui tenait garnison h Liège avant la guerre. Dés son retour à Bruxelles, la Reine a vouiu rendre visite à l'ambulance qu'elle avait créée elle-même aux premiers jours de la guerre dans son Palais. Cette visite s'est faite sans aucune cérémonie, mardi dernier. La Reine, arrivée à. 10 heures du matin, est resiée jusqu'à 12 h. 1/2; elle -a été reçue par le docteur Lebœuf, nvJ.le-ci-n en chef, et le colonel baron De Moor, administrateur de l'ambulance. Ces nies-sieurs ont présenté à la Souveraine tout le personnel des chirurgiens, médecins, internes, brancardiers; les professeurs de l'Ecole des Invalides, les infirmières. La Reine s'est ensuite entretenue avec tous les blessés engageant avec chacun d'eux de longues conversations. Elle a annoncé son retour prochain et a demandé que tous les invalides sortis de l'ambulance et. auxquels la direction avait procuré des emplois, soient réunis pour la deuxième .visite» Le personnel d'un de nos ministères vient d'adresser un ultimatum au chef da -son département. Les employés refusent de reprendre le service tant qu'un haut fanctkinnaire, dont les sentiments germanophiles se sont, d'après eux, largement dévoilés pendant la guerre, n'aura pas, pour le moins, été mis à pied. Comment décidera le grand chef ? Si, en ton patriote, il doit sévir, — comme ministre, il se trouvera à coup sûr embarrassé devant cette coalition de fonctionnaires, acte que réprouvent tous les principes administratifs.Pas de jour ne s'écoule que l'on n« pro-cède .encore à de nombreuses arrestations de soldats teutons peu tentés de revoir Berlin. 11 parait que le gouvernement leur réserve, par une ironique attention, un voya/ ge plus suggestif. S'il faut en croire certaines informations, les prisonniers militaires seront envoyés sur les « farouches bords de l'Yser indompté ». Cette fois, des Allemands .pourront peut-être se vanter d'avoir franchi, — 6 comment ! — notre fleuve héroïque ! -Sommes-nous menacés d'une crise des fonctionnaires ? Voilà qui serait pou-r le moins étrange, si on se rappelle la faveur extraordinaire dont les emplois • publics étaient l'objet avant la guerre. Quoi qu'il en soif, le recrutement du personnel administratif offre en ce moment, de nombreuses difficultés. Dans lin seul service de la ville de Bruxelles, on réclame le concours d'une vingtaine d'employés pour remplacer les agents temporaires qui viennent d'être rappelés dans les ministères auxquels ils étaient attachés. Or, jusqu'à présent, pas un seul candidat ne s'est présenté... Afin de pouvoir faire valoir ses droits, le Comité national invite tous les comités de secours et d'alimentation à lui adresser, le plus tiit possible, un relevé détaillé des marchandises perdues par suite de faits de guerre ou de pillage. Les organismes intéressés sont priés de joindre à cette liste, un rapport circonstancié sur les conditions dans lesquelles se sont produite les dommages envisagés.. Cinq mille chevaux de l'armée anglaise viennent d'êlre mis à la disposition du ministère de l'agriculture. Cette cavalerie va être remise aux agri. culfeurs à des prix fixés après adjudication. . Les premiers arrivages sont destinés aux régions des étapes : les Flandres et le Tournaisis. Mais il serait nécessaire que l'on- son-geàt aussi à l'industrie et au commerce, dont la cavalerie a été enlevée pal' les Allemands.D'autre part, il y à lieu dé c?5n«îdé*ér que les réquisitions de chevaux se sont-pratiquées, non seulement, dans les régions citées plus haut, mais aussi dans d'aui:res et même, on peut le dire, partout en Belgique.La question de la répartition .mérite donc un sérieux examen. Pour ceux q-ui douteraient, de la, façon dont nos troupes. sont ravitaillées en campagne, nous donnons ici un aperçu de la ration journalière qui leur est distribuée : 450 gramiiies de viande fraîche ou 300 grammes de viande congelée; 700 grammes de pain hlanc ou 500 grammes de bis. cuit; 1,200 grammes de pommes de terre, auxquelles il faut ajouter dés légumes; SS grammes de café; 5 grammes de chicorée; 40 grammes de riz; 20 grammes de sucre; 25 grammes de sel; 45 grammes de saindoux, margarine ou lard; 20 grammes ds taJbac. A cette ration journalière sont ajoutés, le samedi, 75 grammes de fromage. Les soldats en tranchée ou occupés à des travaux ou des gardes de nuit, "reçoivent, en outre, 175 grammes de pain, 30 grammes de riz ou 10 grammes de graisse. Un supplément de 10 grammes de graisse par jour et de 40 grarnmes de riz deux fois par semaine leur est encore attribué, lorsqu'ils sont employés de façon permanente aux travaux de défense. On voit que l'ordinaire du soldat, est plu-têt copieux; mais il n'en faut pas moins pour qu'ils soient capables de résister aux rudes travaux auxquels ils sont soumis. L'Escaut est à peine rouvert, que déjà des navires remontent le fleuve apportant, vivres et combustibles à Anvers, où on répartit ces précieuses cargaisons entre les différentes régions du pays". Des trains, des chalands, partent chargés de marchandises, et, insensiblement, la situation s'améliore.Mercredi, trois navirœ, chargés de charbon, ont accosté aux quais d'Anvers. D'autre part, on annonce que, aussitôt, les moyens de transport obtenus, les énormes stocks de houille accumulés dans les coins des mines du Borinage seront en majeure partis dirigés sur le Grand-Bruxelles. A Tirlemont, à Tongres, dans d'autres localités encore, à peine le dernier Allemand avait,-il disparu que Ja foule s'est ruée à l'assaut des maisons'des activistes et. des traîtres. En dépit, des efforts de la police, elle a tout, saccagé. A Liège, la colère de fa population a été terrible. L-es « embochés » ont, été assaillis, cernés et vigoureusement passés à tabac. Leurs maisons, leurs magasins ont été pillés jusqu'aux combles et, leurs meubles jetés par les fenêtres. Ces excès sont évidemment regrettailef. Mais, après quatre ans de souffrance, comment ne pas les comprendre, et même les excuser ? Une anecdote charmante, rapportée par un grand journal français, qui', d'ailleurs, n'en garantit pas l'authenticité. Un grand ministre (lisez Clemenceau) parle à un grand chef de l'armée (et qui serait-ce, sinon Foch ?). « Je ne sais plus que faire pour vous ! Vous avez tout ce qu'en France on peut, donner à un soldat... Qu'est-ce que je peux [aire encore? » Et le grand chef de répondre : « — Tutoyez-moi 1 » L'extraordinaire modestie des soldatA1 qui nous reviennent, frappe et étonne tout lé monde. 11 Vit-on jamais, dit un journal français, plU6 de gloire et vainqueurs moins glorieux ? 3 C'est, absolument exact. Ils sont tous déconcertant. de réserve A les en croire, ils n'ont, rien fait, rien qui vaille la peme d'être comité. On doit leur arracher par

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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