L'indépendance belge

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s.n. 1915, 11 Decembre. L'indépendance belge. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/qf8jd4qv24/
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S6ème année,, No. 293 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENN\ BELGE, CONTIENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE ; 5 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION: BUREAU A PARIS: UDOR HOUSE, TUDOR ST., LONDON, E.C. 11 • PLACE DELA BOLRSE. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: 1238-75. LONDRES, SAMEDI 11 DECEMBRE 1915. {3 MOIS, 9 SHILLINGS. ) ABONNEMENTS: 16 MOIS, 17 SHILLINGS, f CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. 1 1 AN, 32 SHILLINGS. ' SOMMAIRE. LA SITUATION : Le débat sur la paix au Reichstag.—L'attitude des socialistes.—Le sort de la Belgique.—La retraite des troupes alliées en Serbie.—Exposé politique de M. Vénizélos.—Les Russes dispersent les gendarmes persans à la solde des Allemands. Guillaume II et l'Autriche.—Ferd. Yan de Vers;. Lettre de I.au= sanne.—Octave Maus. Dans le train.—Pierre Mille. Billet Parisien. —Jean-Bernard. En Belgique. A la Belgica.—L. H. Etc. LA SITUATION. Samedi, midi. Les détails complémentaires qui nous >arviennent> sur les débats au Reichstag nettent plus que jamais en évidence le ait que les députés socialistes allemands, lans leur grande majorité, sont aussi dé lourvus de bonne foi que le gouverne-nenfc de fourbes qu'ils ne cessent de sou-enir depuis le début de la guerre, et «ux qui ont cru que les "genossen" al-emands finiraient par désavouer la poli-ique d'agression et de rapine du Kaiser :t de ses complices doivent reconnaître lujourd'liui leur erreur. En effet, c'est en vain qu'on clierche-aifc dans les discours des députés Schei-lémann et Landsberg, qui sont interve-îus dans le débat au nom des socialistes, m seul mot de blâme pour le gouverneront impérial qui a assumé devant l'His-oire la lourde responsabilité de la plus anglante guerre que la terre ait connue. Le député Landsberg a osé affirmer (ue c'est le "souci de la Kultur alle-nande menacée qui a groupé toutes les •lasses et tous les partis de l'Allemagne ious les drapeaux"-! Et son collègue îcheidemann, parlant de la Grande-Bretagne—qui paye si chèrement aujour-l'hui son pacifisme outrancier—n'a pas :raint de dire que c'est ce pays "qui a lommencé la guerre en vue de satisfaire sa passion annexionniste" ! Quand des hommes renseignés comme le sont les socialistes allemande -ur les •iséés réelles de l'impérialisme et du mi-itarismë germaniques cherchent ainsi à iccréditer la légende d'une Allemagne pacifique attaquée par des voisins belliqueux, on a le droit de dire qu'ils se font, ciemment les complices du Kaiser et de ;on gouvernement de parjures. Us s'en 'ont, de plus, les instruments dociles jour l'aider à sortir de l'impasse dans la juelle ils se sont fourvoyés. Maintenant que tout espoir de conquête durable s'évanouit, les socialistes allemands ont été autorisés à parler l'une paix qui doit exclure toute conquête, tout dessein contre l'Allemagne ;fc sa sécurité, et qui devra lui laisser ' Alsace-Lorrain» ! Le chancelier dit qu'avant de parler les conditions allemandes de la paix, il ievrait connaître les nôtres. Discutant les conditions indiquées par M. Asquith dans son récent discours du Gruildhall : indépendance des petites na-!ions, particulièrement de la Belgique, st destruction du militarisme prussien, le chancelier affirme qu'il n'a rien à dire concernant l'indépendance des petites nations, et qu'il ne peut pas indiquer ' quelles garanties le gouvernement impérial exigera en ce qui concerne la Belgique et quelles bases de puissance il envisage nécessaires pour de telles garanties !" Le chancelier se souvient, sans doute, fie l'entretien que son collègue, M. de ■Tagow, a eu jadis avec M. Cambon, et au cours duquel le ministre allemand des affaires étrangères exposa entre autres, au ministre de France, "que les petits Etats ne pourraient plus mener, dans la transformation qui s'opérait en Europe au profit des nationalités les plus fortes, I existence indépendante dont ils avaient joui jusqu'alors et qu'ils étaient destinés a disparaître ou à graviter dans l'orbite desgrandes Puissances !" Or, cette théo rie est également celle de l'historien Treitsclike, inspirateur de la politique mondiale de l'empire germanique. En ce qui concerne la destruction du militarisme prussien, M. de Bethmann-Hollwieg y a répondu eu affirmant que l'épuisement en hommes est moindre en Allemagne qu'il l'est en France et en Russie, où la classe 1917 est déjà appelée sous les drapeaux ! Le chancelier feint d'ignorer que d'ici quelques jours la Grande-Bretagne pourra mettre sur pied son quatrième million de'soldats volontaires et que les immenses réserves en hommes dont peut encore disposer la j Russie sont plus que suffisantes pour ! rompre définitivement l'équilibre des forces numériques en faveur des Alliés, j Mais il est superflu de suivre plus loià nos ennemis dans une discussion ap pelée à rester stérile. La manœuvre pacifiste à laquelle ils se livrent a pour but de calmer l'impatience du peuple allemand, qui ne supporte plus le fardeau de la guerre et d'exalter son patriotisme en essayant de lui démontrer que si la guerre continue c'est la faute aux ennemis de l'Allemagne, qui veulent l'humilier.Le jour où le peuple allemand voudra sincèrement la paix il- commencera, sans doute, par balayer un gouvernement pour qui les traités ue sont que des chiffons de papier et pour qui les pire; crimes sont admis comme des moyens dt> I combat réguliers. Quelle confiance l'Eu- i rope pourrait-elle avoir en des traités portant la signature protestée d'hommes d'Etat qui ont reconnu eux-mêmes que les engagements les plus solennels ne sont respectés par eux qu'aussi longtemps qu'ils concordent avec leurs intérêts bien compris ? La retraite des troupes alliées en Serbie est confirmée! La liaison entre Anglais et Français est bien établie, dit-un communiqué français, et nous n'a vons aucune peine à contenir les Bulgares qui essayent, sans succès, de mettre obstacle à notre mouvement rétrograde. L'occupation de Ghevgueli par deux divisions bulgares doit être inexacte, sinon elle signifierait que les lignes alliées seraient tournées et les communications avec Salonique sinon coupées du moins gravement menacées- La vérité est que des bandes de "komitadjis" que le gouvernement bulgare peut toujours désavouer, tentent de couper le chemin de fer, mais les Grecs ont pris, nous dit-on, les mesures que comporte la situation. On lira avec intérêt l'exposé politique fait par M. Vénizélos au correspondant du "Times" à Athènes. Ce document fait ressortir combien injustifiable au point de vue constitutionnelle est l'attitude du roi Constantin et combien clairvoyante était la politique préconisée par M. Vénizélos. En Perse, une colonne russe a dispersé les gendarmes mutins et leurs acolytes qui s'étaient concentrés à proximité de Hamadan et qui s'efforçaient de provoquer un soulèvement au profit de nos ennemis Les journaux parisiens annoncent que l'Italie débarque d'importants contingents de troupes à Vallona en vue de faire face à une invasion bulgare de l'Ai ■ banie et de protéger l'armée serbe qui bat eu retraite vers l'Adriatique. GUILLAUME II ET L'AUTRICHE. Des rumeurs de friction entre le ministère autrichien et le cabinet de Berlin furent suivies d'un voyage du Kaiser à tienne. Trois ministres autrichiens y °nt laissé leur portefeuille et ont été remplacés par des créatures de Berlin. Le fait souligne admirablement les paroles de sir Edward Grey au Parlement anglais. L'Autriche a cessé'd'exister cornue Etat indépendant, elle gravite dans 1 orbite de l'Allemagne, elle n'a plus de volonté, ni de pensée, son cerveau est à Berlin. Depuis longtemps on soupçonne Guillaume II de vouloir réunir sous son sceptre le pays du beau Danube bleu. Cette annexion est dans la logique des choses. unité nationale germanique ne sera complète que lorsque les Allemands seront tous unis dans un même Etat. Le P°etc Arnclt n'a-t-il pas chanté que "toute terre où résonne la langue allemande est allemande"? Déjà en 1873, l'archiduc autrichien Jean Salvator, plus clairvoyant que le chef de la dynastie, écrivait: "En dépit de toutes les protestations d'amitié nous devons voir avec une entière clarté que les efforts d'expansion .de notre voisin l'empire prussien allemand menacent l'intégrité de la monarchie... Un jour nos voisins auront envie des belles terres du pays du Danube et l'Allemagne aura besoin d'étendre ses frontières vers l'Orient."La politique traditionnelle de la Prusse a été d'écarter l'Autriche de l'Allemagne parce que la splendeur des Habsbourg éclipsait alors celle des Hohenzollérn et que l'unité nationale aurait ravalé la Prusse au rôle de la Bavière et de la Saxe dans l'empire allemand actuel- Mais aujourd'hui le roi de Prusse est l'empereur allemand, le soleil levant a fait pâlir les vieux astres, et déjà avant la guerre Guillaume II avait la'prééminence sur son allié. Il y .a une quinzaine d'années, le pangermanisme, cette avant-garde de l'impérialisme teuton, avait jeté son dévolu sur l'Autriche. L'Alldeutsche Verband, qui .a pour but de poursuivre à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières l'union de toutes les races allemandes,, organisa chez le voisin du sud une propagande acharnée en faveur de fl'mio» avec l'Allemagne. Il était singulièrement aidé par la haine qui, chaque jour, se dessinait plus ardente entre les Allemands d'Autriche et les différentes nationalités opprimées par eux. Il n'y a, en effet, que dix millions d'Allemands dans les 28 millions qui constituent la population de la Cislithanie, mais ces dix millions d'Allemands prétendent imposer leur langue, dicter la loi, remplir tous les emplois administratifs et militaires. Ils sont gonflés de cet orgueil de race qui caractérise l'Allemand contemporain et n'entendent point être mis sur le même pied que des Tchèques, des Polonais ou des AYelches. Le pangermanisme en Autriche eut bientôt son pp."'1', ses journaux, ses représentants au Parlement. Guillaume II eut pour lui des mots d'encouragé "•ent. anssi clairs que la discrétion diplon .. lui permettait d'en proférer. Mais à bon entendeur demi-mot suffit. Au centième anniversaire du maréchal de Moltke, il dit dans ;un toast à son état-major : "Mon but suprême est d'écarter tout ce qui sépare le grand peuple allemand." A maintes occasions, il se déclarait l'empereur des Germains, feignant d'oublier que le vaincu de Sadovva comptait dix millions de sujets de race germanique. L'n jour, il parut dans une assemblée publique de grand apparat, porteur d'un bâton de feld-marecha! aux -cOuieurs de l'arfeienne Confédération germanique, qui comprenait l'Autriche. Le pangermanisme commit la faute de compliquer |le mouvement nationaliste d'une dissidence religieuse. Le cri de " los von Rom " qui retentit à V-ienne suscite un élan de loyalisme clérical qui raffermit le trône des Habsbourg. L'attitude énergique de l'archiduc François-Ferdinand fit avorter les projets d'union des Allemands d Autriche et de l'empire allemand, et Guillaume II dut diriger'ailleurs ses convoitises. Il se concilia les sympathies de l'héritier de François Joseph, devint son fidèle ami et prépara avec lui la guerre européenne qui devait combler leurs rêves d'ambition réciproques et que l'attentat de Serajevo ne fit que faciliter. Les défaillances de l'Autriche, deux fois battue par la petite armée serbe, l'écrasante défaite de Lemberg, la conquête de la Galicie, l'invasion russe remontant les passes des Carpathes, la prise de Przemysl ont fourni à l'empé-reur allemand l'occasion inespérée de mettre la main sur l'empire allié et de mettre à exécution un projet longtemps caressé. Les armées autrichiennes sont actuellement commandées par des généraux allemands, elles sont encadrées d'officiers allemands, elles sont mélangés de troupes allemandes, elles obéissent à l'état-major allemand. Cette fusion militaire à été sanctionnée par la victoire ; elle a refoulé les armées russes, recbn-quis la Galicie, écrasé la Serbie. Comment François-Joseph pourrait-il résister à îa volonté toute puissante de Guillaume II ? 11 n'a plus d'armée qui obéisse à ses ordres, si ce n'est peut-être celle qui fait face au front italien et qui, à son tour, devra bientôt implorer le secours alie-mand.Cette mainmise militaire fut accompagnée de la mainmise politique. Voyez le conflit austro-italien. C'est le. orince \on Bùlov qui discute avec îc gouvernement de Rome les concessions à faire par l'Autriche. Il fait bon marché des possessions italiennes des Habsbourg, "car, avec ses amis, on ne fait point de cérémonies." Trieste est la pierre d'achoppement. Ce port est en effet convoité depuis longtemps par l'Allemagne. C'est la porte ouverte sur la Méditerranée et le Levant. Tous les pangermà-nistes, l'historien Lagarde en tête, ont insisté sur l'importance de cette place, indispensable à la Germanie de leurs rêves. Il n'a pas été possible à Guillaume II de se résoudre à îa cession de Trieste à l'Italie. Neutralisation de Trieste, soit; la neutralité ne gène pas beaucoup les gouvernants de Berlin, qui, le cap de la guerre passé, trouveraient bien moyen de s'installer dans le grand port de l'Adriatique. Directeur de la diplomatie autrichienne, maître de l'armée austro-hongroise, Guillaume II vient de faire un nouveau Bas dans la voie de l'absorption de la monarchie des Habsbourg. C'est lui qui nomme les ministres des finances et de l'intérieur. La pieuvre allemande vient de jeter de nouveaux tentacules sur le corps de son allié. La situation rappelle celle de Napoléon 1er au regard du vieux roi d'Espagne, son fidèle ami, ayant sacrifié pour lui sa flotte à Trafalgar, subissait toutes les' volontés du Corse, jusqu'au jour où il prit fantaisie à celui-ci de le détrône. Guillaume II attendra-t-il l'ouverturi de la succession d'Autriche ? La constitution fédérale de l'empire allemand permet des combinaisons qui laissen. subsister des trônes, tout en créant la sujétion. Il n'y a que le titre d'empereur qui soit gênant. Pourquoi un roi d'Autriche, un roi de Hongrie ne pourraient-ils faire partie de l'empire du Centr , aussi bien qu'un roi de Saxe ou de Bavière ? Les Allemands d'Autriche, comme les Magyars de Hongrie, n'ont-ils pas besoin, minorité qu'ils sont dans leur pays respectif, d'un appui extérieur puissant pour• continuer leur domination? Le fier Hongrois, qui se révoltait contre la suprématie autrichienne, accepte avec grâce le joug du Kaiser. Ne serait-ce pas noblement venger la mémoire de l'archiduc assassiné, que d'investir son fils aîné, pour lequel il avait du renoncer à regret à ses droits de succession au trône, de la glorieuse couronne de Saint-Ktienne ? Et le jeune archiduc, héritier sans prestige de François-Joseph, ne serà-t-il pa> heureux de devenir roi d'Autriche et de Bohême? S'il régimbe, n'y a-t-il pa> de cadet de la maison de Hohenzolleni qui fera aussi bonne figure que lui à la. Cour de Vienne ? S'il reste une lueur de raison au vieux-François-Joseph, il doit se demander si pour sa maison la défaite ne \aut pas mieux que la victoire. FERD. VAN DE VORST. LETTRE DE LAUSANNE. La fête du Roi. ; La fête du Roi a été célébrée a < Lausanne avec éclat. Le 14 novembre, 1 une assistance nombreuse emplit le temple de Saint-François pour entendre un fort beau concert donné au profit des œuvres de bienfaisance belges fondées en Suisse, et auquel l'anniversaire de notre ' Souverain servait de prétexte. Depuis j quinze jours, des affiches tricolores pavoisaient les murs de la ville, les vitrines j des magasins et jusqu'aux voitures des tramways, associées à celles qui, dès la i fin d'octobre, annonçaient de toutes parts < l'Exposition d'Art moderne belge-—au- ] tre manifestation nationale qui rencon- , t.ra, de même que le concert, la sympa- < thie unanime. Jamais on ne vit le noir, ] le jaune et le rouge cerner tant de pla- f cards, évoquer avec une pareille profu- s sion l'héroïque symbole <le notre indé-pendance et de notre loyauté. j A elles seules, ces myriades d'affi- f ehes constituaient une manifestation 1 patriotique qui réchauffa le cœur des 5 exilés et accrut, s'il est possible, l'ami- i ,tié qui unit étroitement aux Belges le f peuple vaudois. , Le concert, d'une tenue grave, fut i digne de la fête qui en était l'occasion. : Des solistes de choix : Mme Béchard-Léchaud, admirable mezzo dramatique, formée à la Schola Cantorum, M. Louis < de la Cruz (qui refuse désormais de voir j accoler à son nom celui de Frôlich, de i consonance trop germanique à son < gré, l'organiste Denéréaz, Ile violoniste J belge Delflas'se, interprétèrent nn pro- ( gramme d'oeuvres belges et suisses dans lequel on avait fait une large part 1 à César Franck. Pour finir, l'excellent i Chœur d'hommes de Lausanne, l'une des f associations de chanteurs les plus ré- 1 putées de la Suisse, après avoir exécu- 1 té plusieurs œuvres de compositeurs ro- i mands, chanta avec nn magnifique en- 1 semble " A "ers l'Avenir " die .F. A. Ge-vaert. ] Et ce moment fut le plus pathétique i du concert, car, d'un mouvement spon- ' tané, sans s'être donné le mot, les quel- ) que douze cents auditeurs qui remplis- ] salent lia nef et les galeries du vaste 6 temple se levèrent respectueusement et < écoutèrent debout les trois strophes de : l'hymne dont le refrain résume nos es- j pérances et nos vœux : Réunion de la colonie belge. f Le lendemain, dimanche, les réfugiés belges hospitalisés à Lausanne par le ] Comité de Secours offraient à la prési- i dente et aux membres de celui-ci, dans 1 la salle du Casino-théâtre, une fête mu- £ sicalelt littéraire qui rassembla un au- t ditoire extrêmement nombreux et, par * sa cordialité et la fusion des éléments ( divers de la colonie belge de Lausanne, < resserra entre Suisses et Belges des f liens que la guerre a noués. Fête émouvante par les paroles qui y furent c prononcées et par l'interprétation de la i " Brabançonne " que chanta d'une voix ' chaude et vibrante Mme Léon Martinet, J l'assemblée reprenant en chœur le re- c frain. l Le programme offrit plus d'une aimable surprise,— celle, entre autres, d'un poème dédié au Roi par Mme Widmer- Cursat, présidente du Comité centra! de , Secours aux réfugiés belges, et lu par 1 l'auteur aux acclamations de la foule. Cel'e, aussi, d'une allocution de Mme 5 Octave Maus, évoquant avec émotion t les Impressions profondes dont les con- « vois périodiques de réfugiés arrivant à Lausanne de leur réception au siège du c Comité d'hospitalisation peuplèrent les T cœurs compatissants. c En un langage élevé et sobre, M. e Charles Dejongh, ancien bâtonnier de * l'Ordre des avocats, précisa la signifi- c lion de la cérémonie." S'adressan t tour * i tour aux membres du Comité suisse le Secours, puis à nos compatriotes, il eur dit : Discours de M. Dejongh. Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs,Réunis pour fêter le Roi Albert, mes cher", ompatrioies m'ont donné la douce mi35:on de ■eus exprimer, tout d'abord et une fois de plus, eur profonde gratitude. Ils souffraient!.. Vous êtes venus à eux guidés >ar les sentiments humains les plus nobles, la ion té, le dévouement, la pitié. Ils souffraient!.. Vous avez tendu à leur dé-reese vos mains fraternelles; vous avez donné . tonné lor de vos coeurs et l'or de vos trésors. Ils souffraient!.. Tout ce que vous pouviez faire >our adoucir leur douleur, vous l'avez fait, avec me simplicité, une délicatesse infinies . j'allais lire avec tendresse. Depuis plus d'un an vous les avez matérielle-nent et moralement soutenus.. Votre sollicitude 'est accentuée avec le temps et leur reconaais-ance a grandi avec elle. C'étaient des étrangers, portés sur vos rive* >ar une mer démontée.. Et voici qu'aujourd'hui, ur votre sol hospitalier, ils ont trouvé une econde patrie, ils ont trouvé plus que des bien-aiteurs, il ont. trouvé des amis. Ausgi le lien qui les attache à vous ne se rom->ra-t-il jamais.. Aussi leur reconnaissance se >erpétuera-t-elle d'âge en âge... Car, lorsqu'ils eront retournés là-bas dans la patrie recon-LUise et libérée, ils diront à tous qu'ils ont ien-ontré en Suisse ceux qui mettent en pratique le ïrécepte sublime de Jésus., Aimez vous les uns es autres ? Et puis, il y a tant d'affinités entre nos petits >ays. L'une des plus marquantes est qu'ils se sont institués l'un et l'autre à force de courage, l'énergie et de persévérance. Pour conquérir 'indépendance et la liberté, vos ancêtres comme es nôtres ont versé leur sang. F«t c t ôt pour-Luoi la Suisse est une comme la IBelg-que, malgié es différences de races et de langues de ses habi-ants. Et c'est pourquoi la Suisse et la Beîg> Lue sont sœurs par les analogies de leurs passé. Et, par une coïncidence heureuse, tandis que tous fêtons notre roi, vous célébrez la victoire lu Morgarten qui, le 15 novembre 1315, assurait 'indépendance et la liberté de votre jeune con-édératdon, née quelques années auparavant du >acte du 1er août 1291, et lui épargnait la domi-lation autrichienne. La victoire du Morgarten a sauvé la jeune ré->ublique. Et cet événement heureux, vous le êtez avec joie comme nous fêtons notre roi! Mes chers compatriotes. Je viens de dire, avec joie : Est-ce bien le mot ? v'est-ce pas un sentiment plus profond que la oie que nous avons au cœur en ce moment, lu'ont au cœur tous les Belges dispersés dans !e aonde, et ceux qui se trouvent sur la terre occu->ée, et ceux qui sont ailleurs, exilés en Hol-ande, en Angleterre, en France, comme nous le ommes en Suisse?.. Oui, ce que nous ressentons c'est le besoin l'être ensemble, de nous réunir, de nous parler, .vec effusion, de la vénération que nou§ éprou-rons pour celui qui a conduit la Belgique dans e droit chemin, pour celui qui a tout sacrifié à 'honneur, au Droit, à la civilisation du monde. En 1831, nous avons promis à l'Europe de dé-endre notre neutralité. Notre roi n'a pas voulu que la promesse des belges fût protestée. Un peuple honnête, comme un honnête homme. L'a qu'une parole. Cette parole, le roi et nous, tous l'avons tenue. 11 a fait son devoir, ils noua , dirigés dans l'accomplissement du nôtys. Aussi, quel que soit le parti auquel nous «ippar-enons, quelles que soient nos opinions, sur la orme la meilleure du gouvernement des peuples, ue nous soyons flamands ou wallons, nous ommes aujourd'hui des Belges, unis autour du Irapeau, autour de celui oui l'a levé si haut, ■utour du Roi Albert! Si nous souffrons, malgré toutes los bontés ont je parlais tantôt, si nous fcyuffrc-ns de notre xil, si nous souffrons d'avoir perdu tant de eunes hommes sur les champs de bataille, favoir vu disparaître à jamais les monuments ui nous rappelaient la vie de nos glorieuses ommunes, nous avons le réconfort d'une cons-ience haute et l'exaltation, d'où sortent les •elles œuvres et les grandes actions. Cette conscience, cette exaltation, le Roi Albert les symbolise. 11 est son peuple et son peuple est lui. "Un pour tous, tous pour un." Ecoutez maintenant ce que dit du héros Mau-ice Maeterlinck, précurseur de ce que . dira 'histoire: "De tous les héros de cette énorme guerre qui urvivront dans la mémoire des hommes l'un des •lus purs, l'un de ceux que l'on ne saura jamais omment assez aimer sera certainement le jeune t grand roi -le ma petite patrie. "Il fut vraiment, à 1 heure décisive,- l'homme rovidentiel, celui qu'attendaient tous le.n œurs! Il sut incarner en beauté soudaine la olonté profonde de son peuple. Il fut tout à oup toute la Belgique révélée à elle-même et aux utres. Il eut cette admirable chancelle, prendre t de donner confiance dans l'instant le plus ragique et le plus troublé où les meilleure* onsciencês perdent leur assurance. S'il n'avait as été là, les choses, sans nul doute, ne se fiis-snt oas Dassées de la même façon, et l'histoire

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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