L'indépendance belge

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s.n. 1915, 06 Mars. L'indépendance belge. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/df6k06z153/
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S6emc année. No. 56. L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY. BELGE. CONTINENT : 15 CENTIMES Administeation et Rédaction, Tudor House, Tudor Street, E.C. TELEPHONE: CITY 3960. LONDRES, SAMEDI 6 MARS 1915. [EEGISTEKED AS a NEWSPAPER.] Conservation par le Progrès. SOMMAIRE. LA SITUATION : Trois sous=marins coulés en une semaine. — Les progrès de la flotte des Alliés dans les Dardanelles. — L'offensive russe au nord de la Pologne et de la Galicie. — L'Allemagne criminelle.— I. Raymond Hesse. Le Droit et la Guerre. — Camille Roussel. Lettre de Madrid. — J. B. Comment l'Allemagne cherche à tromper l'opinion américaine. — Augustin Hamon. Billet Parisien. — Jean-Bernard. Lettre du Front.— Théâtre.— L'invasion de 1914. — Journal d'un Bruxellois. — Moniteur. LA SITUATION. Samedi, midi. Les nouvelles venant du front orien-[al sont tout à l'avantage de la vaillante armée russe, qui, après trois semaines d'héroïques combats dans le nord et dans le sud contre des forces numériques supérieures, est parvenue à refouler partout l'ennemi et lui impose maintenant ses volontés. Si les troupes du maréchal von Hin-clenburg semblent devoir se tirer sans trop de mal de leur situation précaire au nord de la Vistule, il n'en est pas de même des armées autrichiennes qui opèrent dans la Galicie-Orientale. Une division austro-hongroise après l'autre est décimée et c'est par milliers que se comptent les prisonniers faits par nos Alliés. Les Russes ayant réoccupé Stanislau, continuent leur mouvement en avant. Ils ont passé déjà la rivière Lukwa, dont les Autrichiens défendirent le passage avec une louable ténacité, mais une colonne russe, avançant de l'ouest et menaçant de les couper, lés contraignit à se retirer dans la direction du sud. Au nord de la Vistule, les combats en retraite livrés par les Allemands se poursuivent sur un front très étendu, ou plutôt sur plusieurs frontls simultanément.Dans tous les secteurs de ce vaste front de bataille les Allemands sont obligés de se battre dans des conditions désavantageuses pour eux et loin de tout centre de ravitaillement. D'après le correspondant du " Morn-ing Post " à Pétrograd, une colonne allemande est retenue dans les défilés entre les lacs et le terrain difficile situé autour de Serye et de Symno. Dans la région de Grodno les Russes font de nouveaux progrès. A Osscwieo les Allemands, malgré la mise en batterie de leurs gros obusiers, ne parviennent pas à réduire la place. Au nord-est de Lonva, sur le Bobr, où les Al'emands s'étaient fortement retranchés, les Russes ont fait un grand nombre de prisonniers. Des corps à corps sanglants se pousuivent dans cette région, très marécageuse, où les prog'ès sont, forcément, très lents. A Kicszek, sur la rivière Omulew, à quarante kilomètres au nord-est de Przanysz,une brigade allemande a été dé faite. L'ennemi a laissé beaucoup de pri -sonniers entre les mains des Russes. Il est à remarquer que, malgré leur retraite momentanée de la Bukovine, les Russes occupent encore à l'heure actue1îe une superficie totale de terrain de 37,500 milles carrés en Galicie, avec une population totale de six millions et demi d'habitants, soit plus que l'équivalent de la Belgique occupée par les Allemands. Les derniers communiqués français constatent les progrès satisfaisants qui continuent d'être faits sur tout le front-occidental, et plus particulièrement au nord d'Arras, en Champagne, et en Ar-gonne. La position avancée de Notre Dame de Lorette, au nord d'Arras, perdue, il y a quelques jours, a été réoccupée par les Français. Du terrain a été gagné également autour de Perthes, Mesnil, et Beauséjour. Non seulement les pertes de l'ennemi sont très sérieuses mais, selon les dires des prisonniers, son moral est fortement attaqué. Les opérations sur mer progressent favorablement. Dans les Dardanelles une nouvelle avance est à enregistrer et les bateaux dragueurs, sous la protection efficace des cuirassés, poursuivent imperturbablement leurs dangereuses opérations. On dit que la flotte turque attend à hauteur de Nagara, pour livrer combat à la flotte alliée dès que celle-ci s'engagera dans l'étroit goulot qui la sépare de la mer de Marmara, a signaler parmi d'autres bruits, relatifs aux opérations contre les Dardanelles, celui de la fuite du Sultan et le refus de l'Autriche d'envoyer sa flotte au secours des Turcs. En ce qui concerne le blocus maritime, ce ne sont plus les navires de commerce qui sont coulés par les sous-marins, mais ce sont eux qui sont les victimes des bateaux de commerce. Deux capitaines de navires anglais revendiquent, en effet, l'honneur d'avoir coulé, chacun, un sous-marin allemand. Un autre sous-marin a été coulé par un contre-torpilleur britannique et l'équipage fait prisonnier. Enfin un quatrième a été touché trois fois par les canons d'une escadrille française et a disparu sans laisser de traces. La semaine finit donc avec quatre sous-marins allemands au tableau. L'ALLEMAGNE CRIMINELLE. • Origine de la haine des Allemands pour les Belges et les Anglais Il est des manifestations de criminalité collective. On a consacré plusieurs études aux fouies criminelles. Les peuples ont une existence comme les individus. Ils sont susceptibles des mêmes passions. Le désir, la cupidité, la haine, le sadisme, la lâcheté, peuvent faire agir les uns, comme la générosité, la loyauté, la bravoure peuvent déterminer chez les autres des sentiments contraires..Nous assistons en ce moment aux exploits criminels de toute une race mue par une crise de " mégalomanie collective. Cette horrible guerre de 1914 n'a pas été, comme on l'a prétendu à tort, déclanchée par une caste militaire privilégiée, cherchant dans la guerre la satisfaction de ses intérêts particuliers. C'est bien toute l'Allemagne, celle des universités comme celle des casernes, celle de la banque comme celle du négoce, qui veut conquérir de nouveaux territoires pour exercer sa "Kul-tur, " sa morgue, ses spéculations ou son commerce. La guerre ! Le mot seul est horrible, mais il y a encore la manière de l'entreprendre. Lorsque des guerriers ne reculent pas pour arriver au but poursuivi devant le pillage, le viol, le bombardement des villes ouvertes, l'assassinat des populations civiles, le massacre des femmes et des enfants, pour ne citer que ces faits ; lorsque ces actes, loin d'être isolés, sont ordonnés et méthodiques, on peut dire que la nation qui se laisse ainsi déshonorer est une nation criminelle. %* Etudier les manifestations de cette criminalité collective, si rare dans l'histoire malgré l'abondance des guerres et des combats ; comparer la criminalité de tous avec la criminalité d'un seul; voir comment les sentiments qui font mouvoir le vulgaire apache ou le cambrioleur notoire se retrouvent dans l'âme de toute une race, tel est le rôle et la mission qui doivent incomber au ' crimi- naliste. * * * Aujourd'hui, un fait nous frappe. Il nous est rapporté par de nombreux témoignages. Tous sont unanimes. Les Allemands eux-mêmes ne cachent pas leurs sentiments à ce sujet. Les prisonniers français et les prisonniers anglais et belges internés en Allemagne sont soumis à des traitements différents. Alors que les Français seraient l'objet d'une bienveillance relative, les rigueurs de la captivité augmenteraient à l'égard de nos Alliés. L'Allemagne, réservant ses rancunes et ses duretés à la Belgique trahie par elle, à la Belgique violée, spoliée, martyrisée, pour avoir voulu faire respecter un traité signé par l'Allemagne, un acte au bas duquel elle avait mis sa signature, voilà qui, à première vue, peut sembler surprenant. Est-ce également parce que l'Allemagne était déjà l'adversaire de l'Angleterre sur le terrain commercial, ou parce que l'Allemagne, croyant que l'Angleterre resterait en dehors du conflit européen, a vu ses calculs déjoués, que la haine contre le peuple britannique a pris en Allemagne de si fortes proportions? Nous ne le croyons point et nous estimons, au contraire, qu'il faut ramener ces deux rancunes, ces deux haines, à une même cause : le crime de l'Allemagne vis-à-vis de la Belgique. * * * **. Lorsqu'en 1912 nous avons étudié la psychologie de l'individu criminel, un fait parmi beaucoup d'autres a attiré nôtre attention : c'est la haine du criminel pour sa victime. Loin d'avoir le moindre remords, loin d'avoir le plus petit regret, la haine du criminel croît en raison directe de la gravité de l'acte qu'il accomplit. L'apache déteste le ''pante" qu'il va "suriner." J'ouvre mon couteau, Et dans sa. vieille peau Je cavale aussitôt écrira l'apache poète. Le détenu qui ne compose pas, lit dans sa prison des œuvres littéraires. Une pièce d'Aristide Bruant, intitulée "Au Bois de Boulogne," a été bien souvent annotée et commentée par eux. Je vais au bois de Boulogne, écrivait le poète : Derrière tous ces salauds de bourgeois Leur faire le coup du père François.. Salauds de bourgeois est toujours souligné dans les livres appartenant aux bibliothèques pénitentiaires. Ce terme a plu aux détenus. C'est la justification des coups du père François commis ou à commettre. Si, montant d'un degré dans l'échelle du crime, nous ouvrons les cahiers de mémoires de Soleilland, nous verrons éclater sa colère envers son innocente victime. Il lui reproche presque son acte. Au fait, qu'est-elle venue faire chez lui? La victime est pour le criminel la cause de tous ses malheurs, et avec cet esprit faux qu'à tout individu malhonnête, le criminel ne se dit pas: si je n'avais pas commis l'acte incriminé, je ne serais pas en prison. Il se dit : si la victime avait supporté plus patiemment mon agression, je n'aurais pas commis un malheur. La petite Marthe Erbelding, la victime de Soleilland, quel est donc son crime? Elle a crié ! Si elle n'avait pas crié, je ne l'aurais pas tuée! Si je ne l'avais pas tuée, je ne serais pas où j'en suis. Et voilà toute la psychologie simpliste du criminel. C'est le même état d'esprit que nous retrouvons en Allemagne vis-à-vis de la Belgique. La Belgique? Quel est son crime? Elle a protesté. Elle a crié ! Elle n'a pas laissé s'accomplir le forfait sans protester. Ce brave petit peuple a lutté de toutes ses forces et, par sa résistance énergique, la brute teutonne s'est enfoncée de jour en jour dans le crime. Ce crime, malgré tous les sophismes, malgré tous les paradoxes, malgré toutes les affirmations que la Belgique, aurait violé elle-même sa neutralité, l'Allemagne en a conscienc. De Bethmann-Hollweg l'a reconnu au Reichstag, et ce crime, auquel le succès aurait assuré l'impunité, est voué par l'insuccès du plan germanique au plus mérité, au plus inexorable châtiment. Quel fut le premier résultat de la violation de la neutralité belge : faire ranger résolument l'Angleterre du côté du droit violé. Quel est îe premier résultat d'un crime : liguer contre le criminel toutes les consciences, toutes ls forces vives de la société. Or, si le criminel déteste la victime, il ne déteste pas moins les gendarmes qui l'arrêtent et les juges qui le condamnent. C'est une haine analogue que nous trouvons vis-à-vis de l'Angleterre. On lui reproche de ne pas être intervenue préventivement, pour empêcher le crime et par suite, le malheur du criminel ; mais d'être intervenu judiciairement, si je peux m'exprimer ainsi, pour condamner et châtier le délinquant. Et les accusations lancées par l'Allemagne à l'Angleterre ressemblant aux imprécations d'Anastay, écrivant à ses parents ou à ses amis : ' Mais vous saviez que j'allais commettre un crime, pourquoi ne m'avez-vous pas arrêté sur cette voie?" Vous avez manqué à tous vos devoirs. Pourquoi? parce que la pente est glissante et que, lorsque l'idée du crime a germé dans la pensée criminelle il est déjà en partie réalisé. Et Caïn, fuyant de jour en jour plus loin du lieu où il avait commis son forfait, se terrant dans les tranchées qu'il creusait dans la terre, s'abritant derrière les forteresses ou dans les citadelles, élevait de semblables imprécations contre l'œil qui le poursuivait de sa clarté vengeresse, et contre les mânes innocentes de son frère Abel. RAYMOND HESSE, docteur en droit, diplômé de sciences pénales par l'Université de Paris, lauréat de l'Institut; soldat au 52e de ligne à Montéli-mar. LE DROIT ET LA GUERRE. (Troisième article) (I.) " L'Indépendance Belge " reçoit le remarquable article suivant, sous le titre '' Fa llite et reconstitution " et sur leque nous attirons 1 attention de nos lecteurs mais auquel il est nécessaire de donnei une réponse. Dans l'actuelle guerre, que de faillites d'idée; et de systèmes! Faillite du socialisme, du pa cifisme, du matérialisme, faillite des système: politiques, tant autocratiques que démocratiques capitulation de la papauté fermant les yeux i la portée philosophique et antireligieuse de 1) guerre; faillite de la civilisation même basée su: les progrès scientifiques et techniques. La causi de cet effondrement de la civilisation est facili à établir. L'humanité grisée pay la science se croyai maîtresse de la nature; cette illusion est plu; profondément ancrée en pays allemands où ui étudiant en sciences vous dit sans sourciller " Donnez-moi de l'hydrogène et je créerai l'Uni vers." C'est l'origine du matérialisme absolu, éri gé en système scientifique, n'hésitant pas devan l'ultime logique matérialiste, résumée dans h fameuse sentence ; " La force doit primer li Droit." La science d'autres pays, moins affirmative estimait logique d'abandçnner l'étude et mêm< le souci de la philosophie et des sciences noi positives. Cette tendance est _ parfaitement ré' sumée par Maeterlinck lorsqu'il dit: "Jusqu'ic le pivot du monde nous semblait formé de puis sances spirituelles, aujourd'hui nems somme: convaincus qu'il est composé d'énergies puremen matérie^es." La guerre actuelle prouve par les faits que,^ ls philosophie et les sciences morales dédaignées l'humanité construit sur le sable, car nous as sistons à l'écroulement de l'édifice. Il ne faudrait pas comprendre que les progrè: scientifiques et techniques sont perdue; bien ai contraire, ils doivent être considérés comme im périssables et immortels ; mais il faut reconnaître que tout l'ordre social établi sur l'unique bas< des sciences positives croule parce que l'édifie* manque d'équilibre et de stabilité; Pour respecter la logique il est nécessaire d'ad mettre que nos sciences positives ne peuvenl étudier que les lois du monde ma-tériel; elles doi vent même se contenter de constater ces lois e1 (1) Voir "l'Indépendance Belge" du 26 févriei et du 3 mars 1915. avouer leur impuissance dès qu'elles veulent re-mo'?^er- aux caus^s î c'est le domaine de la métaphysique, domaine insondable mais néanmoins existant. v L'humanité aya-nt reconnu que la nation obéit , a des causes qui l'obligent à se comporter de telle ou telle façon, la plus simple logique nous autorise à admettre que l'homme aussi agit suivant des causes déterminant ses actes. Chez Thomme actuel, ces causes sont en dehors des mobiles purement physiologiques, c'est-à-dire, Que la philosophie et la morale déterminent les actes humaines tout comme les lois naturelles provoquent les phénomènes de la matière; donc ni la suppression de la morale et de la philosophie, ni ' même l'indifférence à leur égard ne sont des so-" lutions acceptables sans danger. L'hypothèse que le pivot du monde est composé d'énergies pure-' ment matérielles est par expérience une menace , 1 constante^ d'effondrement des sociétés civilisées. Après l'effort énorme, excessif peut-être, de 1 humanité pour les découvertes des vérités du monde physique, un champ plus vaste et plus élevé reste ouvert devant elle; le champ des découvertes ; de vérités philosophiques et morales. Sortir du chaos moral e3t la tâche des généra-' tiens futures. Ce sont les bases fondamentales du ; nom de morale qu'il convient de rechercher avant • d'édifier des systèmes politiques qui risqueraient sinon, demanquer de consistence. Il faut tenir ; compte des expérienoes et des faits nouveaux, et, imitant les procédés prudents des sciences pooi-[ tives, préférer laisser la place au doute plutôt que ' | d'affirmer avec une légèreté injustifiée. Parmi les-sciences morales, le droit et son appli-; ' cation, la justice nous paraissent plus tangibles ' parce qu'ailes sont _ l'objet de nos préoccupations 1 courantes, la^ possibilité des progrès de ce domaine ; nous apparaît clairement parce que nous sentons • tous que la justice cristallisée dans une civilisa-' tion antérieure ne répond plus aux exigences d'une s civilisation nouvelle; ses principes ne tiennent pas • toujours compte de3 nécessitée d'un développement harmonique de la société et l'équité pa-raît par- ^ fois sacrifiée à un fonnalisme byzantin. Il y a dans > ce domaine une mine inépuisable de recherches " pour le jurisconsulte et le philosophe; il peut servir à rendre tangible la possibilité de recherches ; et de découvertes dans le monde moral tout entier.• Il convient de tenir compte que les progrès » énormes des sciences positives sont le produit des ' infiniments petits et dûs à un nombre infiniment ! grand de chercheurs enoouragés par tous. Les mêmes conditions ne sont pas réalisables dans le domaine philosophique et moral; là. au contraire, • les ra-res chercheurs considérés plutôt comme visionnaires ou révolutionnaires ne sont guère encouragés, outre que leur utilité pratique, surtout en honneur, .n'apparaît pas à la grande masse des hommes, leurs recherches n'aboutissent pas à des résultats immédiatement tangibles, et cependant c'est la force des idées qui règne sur le monde, la guerre, qui représente le plus grand déploiement d'énergies que l'humanité ait jamais tenté, se fait pour et contre une idée, que la matière seule existe, et que la plus grande force qu'on en peut tirer doit dominer le monde. K. Z, ingr. Cet article est remarquable parce qu'il expose, avec une grande lucidité, les points principaux qui placent la question du Droit au premier plan. Mais la réponse s'impose parce que l'auteur, partant d'un point de vue faux, annonce la faillite de la science matérialiste et ne voit de sauvegarde que dans "l'exclusif" champ des découvertes de vérités philosophiques et morales. En dehors de cette erreur, on doit applaudir aux préoccupations de l'auteur. Mais l'erreur est de taille ! Elle est de celles qui, précisément, ont conduit l'humanité à la situation barbare d'aujourd'hui. La grande faute, en effet, a toujours été, pour la majorité des hommes, de séparer le "champ des découvertes philosophiques et morales" du champ "des vérités physiologiques." Précisément, le domaine du Droit, dont parle notre correspondant, est composé des deux éléments : matérialisme et spiritualisme. Crier à la faillite du premier, c'est créer l'erreur. Et ce domaine du Droit s'étend à toutes le3 sciences. Pourquoi crier à la "faillite d'idées et de systèmes" alors que le3 idées et les systèmes sont encore dans leur essence? La guerre actuelle, que prouve-t-elle? Simplement que la force prime le Droit parce que les populations n'ont pas acquis les connaissances "physiologiques tant que morales" capables de les mettre à l'abri des entreprises autocratiques, voilà tout. Quand l'auteur dit: "Il y a faillite des systèmes tant autocratiques que démocratiques" il se trompe évidemment; cette guerre, en effet, est le produit du système autocratique, et si les Allemands étaient vainqueurs, mais ce serait le triomphe du système autocratique, et non la faillite. Faillite du système démocratique? EH non ! Faiblesse actuelle, tout au plus, par suite de l'ignorance des foules. Et c'est ici qu'intervient la question du Droit, dans toute son ampleur. Le Droit — le vrai Droit, et non les mixtures sociales que l'on présente, voilà qui constitue les forces universelles, qu'elles soient physiques ou morales. Là est le problème. Mais lorsque notre au-teur divise ces forces universelles et crie à la faillite de l'une pour ne plus apercevoir que l'autre, il "continue" l'er» reur, qui est déjà de si longue durée... Il n'y a pas de faillite actuellement ; iî y a la lutte, créée par un peuple imbécile et brutal, lequel, sous l'influence d'un parti autocratique qui méconnaît— ou ignore — l'essence du Droit, trompe, calomnie et assassine comme les plus vulgaires criminels. Si les Allemands comprenaient un instant ce (qu'est Ile Droit, mais ils mettraient bas les armes. Pourquoi? Parce que le Droit, composé ainsi que nous le disions plus haut, les mettrait dans une situation d'égalité avec leurs adversaires, et empêcherait qu'ils puissent craindre ceux-ci, de même que les derniers n'auraient pas à craindre les Barbares d'aujourd'hui. Qu'est ce Droit? Voilà qui nécessite plus de développements. Pour aujourd'hui, constatons, pour répondre à notre honorable correspondant, que le Droit est fait autant de matérialisme que de spiritualisme. Diviser ces "faits de nature", c'est aboutir à l'absurde et au crime. Les événements d'aujourd'hui le -prouvent bien. En réalité, il faut se préoccuper du Droit issu de la nature prise dans son ensemble, et selon que la Nature parle, par les faits, à notre faible entendement humain. C'est là la seule voie du bonheur pour les peuples, et la suppression des atrocités..^ (A suivre.) CAMILLE ROUSSEL. LETTRE DU MADRID. Quarante ans de labeur. — Les Belges en Espagne. (De notre correspondant.) Madrid, 28 février. "L'Indépendance Belge," en me nom» mant son correspondant à Madrid, me recommande de commencer par ùn article rappelant la vie de mon prédécesseur, feu M. Arthur Houghton. C'est là un devoir auquel je ne me serais sous- '

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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