L'indépendance belge

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s.n. 1916, 05 Octobre. L'indépendance belge. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/6h4cn6zz2s/
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STème année. No 236 L' INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE: 6 CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION : * BUREAU À PARIS : fudor HC USE. TUDOR ST.. LONDON, E.C. u- PLACE DE LA BOURSE. TELEPHONE: CITY 3960. TES. EPH. : i £11 "51 et ( 2 oo-7 5. JEUDI 5 OCTOBRE 1916. En vente à Londres à 3 h. le mercredi 4 oct. (î MO:S. 9 SHILLINGS > ABONNEMENTS : ■] 6 MOIS. 17 SHILLINGS-1 CONSERVATION PAR LE PROGRÈS* Il AN, 32 SHILLINGS. ) LA SITUATION. Mercredi, midi. La pluie continue de gêner les opérations des Alliés sur le front de la Somme. Le travail si important des aviateurs tst, notamment, rendu très difficile et les 5i précieux auxiliaires de l'artillerie voient le champ de leurs observations icrieusement restreint. Sur le front britannique la journée a Jté calme, exception faite de quelques oombats dans la région d'Eaucourt l'Abbaye. Sur le front français une assez grande activité a régné des deux côtés de la route Péronne-Bapaume et nos amis, après avoir repoussé une attaque allemande qui débouchait du Bois de Saint-Pierre Vaast (au nord de Rancourt) ont contre-attaque l'ennemi, dans le même secteur, lui enlevant une tranchée et lui faisant une centaine de prisonniers. Le communiqué allemand complète ces renseignements et nous apprend que "le bombardement sur tout le front au nord de la Somme se poursuit, formidable et sans arrêt." Les préparatifs en vue d'un nouveau bond en avant continuent donc et l'arrêt actuel n'est qu'éphémère. Des patrouilles britanni ques ont pu, sur certains points, faire des reconnaissances en terrain cultivé, et ce détail est hautement significatif. Une fois la ceinture de tranchées et de redoutes franchie, des perspectives nouvelles s'ouvrent aux troupes alliées, qui n'ont qu'un désir: voir le temps se remettre rapidement au beau. Pendant que sur le front occidental les armées alliées marquent le pas, la bataille sur le front oriental reprend avec une vigueur nouvelle. Depuis les marais du Pripet dans le centre, jusqu'aux Car-pathes, les troupes du général Broussilofï sont engagées dans une lutte que les Allemands décrivent comme étant d'un ca-•actère désespéré. Le centre de cette lutte èst toujours la région de Brzezany (au sud-est de Lem-berg-), et dans ce secteur nos Alliés ont fait en trois jours 5,000 prisonniers. Ce fait, ainsi que l'admission, par les Allemands, de la perte de la position de Ly-sonia (une importante hauteur au sud de Brzezany), prouve que les efforts de nos amis n'ont pas été vains. Au nord de Lemiberg, dans le secteur de Vladimir Volynsk, les Russes auraient, s'il faut en croire le communiqué allemand subi des pertes sérieuses dans des attaques renouvelées prétendument 12 et 17 fois ! On remarquera que nos ennemis, n'ayant aucune victoire à enregistrer, s'appliquent méthodiquement à exagérer, et leurs succès locaux, s'il y en a, et les insuccès, vrais ou imaginaires, mais toujours grossis, de leurs adversaires. Le système est ingénieux et le lecteur superficiel se laisse assez facilement tromper par le mirage, mais il ne parvient pas à modifier la situation de fait qui reste mauvaise pour nos ennemis. Ceux-ci d'ailleurs, se gardent bien de mentionner l'échec de leurs tentatives d'offensive dans la région de Dvinsk, au nord des marais du Pripet, car il s'agit toujours, ne l'oublions pas, d'assurer, par tous les moyens, le succès du cinquième emprunt, dont la " Gazette (le Cologne " va jusqu'à dire qu'il ' doit " être souscrit et qu'il n'y a pas d'autre alternative que la victoire ou la destruction et la perte de tout ce que possède l'empire et les Allemands! Donc les Allemands, malgré le vol par effraction effectué au détriment de la Banque Nationale et de la Société Générale de Belgique, où près d'un milliard -Ii> ■■■ de numéraire a été volé, redoutent de ne pas trouver chez eux les fonds nécessaires pour poursuivre la guerre ! On comprend dès lors que le Kron-prinz verse des 'larmes de crocodile dans le gilet de l'ex-pasteur W. Bayard Haie, représentant M. Hearst, le grand propriétaire de journaux américain, venu pour l'interviewer sur ses sentiments au sujet de la guerre ! Le rejeton impérial qui depuis deux ans se vautre dans le sang, qui s'est livré aux pires excès, qui a poussé de toutes ses forces à cette guerre qui devait rendre la " firme " Hohenzollern maîtresse des marchés mondiaux et directrice de la pollitique européenne, ose pre-férer d'hypocrites paroles au sujet des malheurs dus à la guerre ! Qui compte-t-il abuser? Les Américains à qui il reproche leurs sympathies pro-a''iées? Les Norvégiens et autres neutres dont les sous-marins allemands coulent les bateaux avec la même désinvolture que celle appliquée aux navire» marchands de l'Entente? Son peuple, oui voit en lui avec des sentiments mê'és le futur Kaiser, ou les Al'iés qui savent mieux que quiconque à quoi s'en tenir sur la valeu" morale de l'individu? Nous ne voulons, quant à nous, qu'y voir un nouveau symptôme de la démoralisation qui gagne insensiblement tous les milieux en Allemagne, y compris les soldats et officiers sur le front et qui est due à la conviotion intime qu'ont, à l'heure actuelle, la grande majorité de nos ennemis, que la guerre est définitivement perdue pour les Empires du Centre. C 'est sur cette lassitude de la guerre, qui existe incontestablement en Allemagne, que se basent certains pacifistes pour essayer de remettre à flot le frêle esquif de la paix qui, jusqu'ici, n'a rencontré qu'écueils et vents contraires. Mais les Alliés sont fermement résolus à aller jusqu'au bout des sacrifices nécessaires et à exiger le châtiment des crimes commis. Il faut que justice soit faite. L'Allemagne s'en est remise au sort des armes pour décider de son avenir. Elle l'a voulu et il est trop tard maintenant pour implorer pitié. Des nouvelles de source neutre qui nous parviennent d'Allemagne signalent la désillusion qui se manifeste à la suite des faux bruits de victoires décisives remportées soi-disant sur le front roumain. On se rend compte maintenant du bluff et le passage du Danube par nos Alliés doit enlever les dernières illusions à ceux qui attendaient des miracles du trio Hindenburg-Falkenhayn-Mackensen.Vienne annonce que des monitors ont détruit le pont de bateaux construit par les Roumains, mais ceux-ci sont solidement établis sur la rive bulgare et leurs communications sont assurées par l'artillerie placée sur la rive gauche du fleuve. En Transylvanie la situation est complètement rétablie ; dans la Dobroudja Mackensen épiouve de sérieuses difficultés à faire face aux assauts russo-roi' ■ mains et en Vacédoine 1e3 Serbes, poursuivant leurs succès de la veille, ont chassé les Bulgares de plusieurs positions, sur les hauteurs de Starkov notamment.Un communiqué français affirme même que les Bulgares ont abandonné leurs positions, tnnt sur ces hauteurs que sur la riviè-e Grob et qu'ils battent en retraite vers le nord, dans la direction de Monastir. LA HYÈNE ENRAGÉE. La Guerre et les Écrivains. Pas d'indifférence odieuse. Dans l'affrei)se tourmente où nous vivons et où tous les droits humains, tout ce qui fait le mérite et la saveur de la vieest remis en question, il n'est pas per-mis, comme l'a cru certain isolé, de se tenir "au-dessus de la mêlée." Il faut Prendre parti, c'est la seule solution pos-S|ble, et l'indifférence qui est déjà odieuse chez les neutres, serait mons-1 ueuse chez ceux dont les frères sont cngagés dans la lutte solennelle. I-es plus grands l'ont compris, et il est st'mulant, par exemple, de voir comment ' f.ite des écrivains de France apporte a 'a cause sacrée des Alliés l'aide puissante de son témoignage inspiré. Que de t,rands noms ont signé de nobles pages, closes SOUS le souffle d'une indignation généreuse, où se retrouve l'esprit libérateur de la France immortelle ! Anatole France, Barrés, Clemenceau, Boutroux, Richepin, Prévost, Bazin, Bergson et vingt autres moins illustres sont les interprètes de l'âme nationale, chaque jour ils alimentent le grand foyer de la résistance morale par l'appoint d'une ardeur et d'un talent sans cesse vivifiés par les clartés du droit, de la logique et de l'espérance. Un livre de Pierre Loti. Aujourd'hui, l'un des plus populaires d'entre eux, Pierre Loti, nous apporte un livre tout imprégné de juste colère et de noble enthousiasme, un livre vécu, mûri dans l'atmosphère des ruines fumantes et dans le vacarme du canon. II s'intitule " La Hyène enragée." Inutile, n'est-ce pas, d'expliquer cette épithète symbolique ? Merveilleux collectionneur de sensations exotiques, Loti, chacun le sait, a conquis la gloire en évoquant, avec une fraîcheur et une richesse de perception uniques, le' mirage des pays lointains, des terres ensoleillées ou de vieux peuples chargés d'histoire et de légendes prolongent on ne sait quai rêve millénaire sous le faste du ciel embrasé. A ce fervent pélérin de l'antique Orient, la Turquie, la Perse, l'Inde, la Chine, le Japon, le Maroc, l'Egypte, les îles enchantées du Pacifique ont offert des motifs opulents d'exaltation. Nul mieux que ce promeneur enivré n'a compris et décrit leur sérénité, leur charme torpide et silencieux, leur grandeur mélancolique. En ces dernières années, il avait presque renoncé aux lettres et n'avait violé son vœu que pour plaider—à la française — la cause de la Turquie où il a farnt d'amis parmi les hommes et parmi les paysages, lors de la guerre balkanique. Une moisson d'impressions. Mais voici que la guerre éclate. L'officier de marine Pierre Loti, riche de tant de souvenirs glanés au cours de tant de voyages, ne songe plus, comme tous ses compatriotes, qu'au malheur de la patrie. Il réclame l'honneur d'être utilisé au front, et la série des missions qu'il lui est donné d'accomplir lui permet de visiter, sur la ligne de feu et dans les cités mutilées, les places élues où s'élabore l'histoire dans le courage et dans la douleur. Avec le meilleur du talent qui l'a classé parmi les maîtres, et qu'amplifie encore l'émoi d'un frémissant patriotisme, il accumule à chaque pas, devant chaque spectacle les pages fraternelles. L'ensemble forme un recueil poignant, une suite diversement magistrale de "reportages de guerre." De la mer du Nord aux monts boisés de la portion d'Alsace-Lorraine reconquise, Pierre Loti a exploré le iront d'Ouest, l'immense boulevard de la défense, où, depuis deux ans, tant de vaillance s'est prodiguée. Très simplement, familièrement même, il narre ses impressions, et l'on imagine aisément ce qu'un sujet aussi richement pathétique a pu éveiller de sensations profondes dans une âme aussi réceptive. De tels épisodes menus de la vie des tranchées, de tel humble lambeau du pays ravagé, il a, de mois en mois, rapporté des souvenirs épiques. Tantôt il trace avec émotion la silhouette d'un juvénile héros disparu, le petit hussard Max Barthou, fils du ministre, le " fils de la loi de trois ans." Tantôt il évoque l'éden océanien de Tahiti, dont il a célébré la chimérique beauté, et dont les Boches ont saccagé le rivage innocent. Tantôt il est à Reims, sous le bombardement, et décrit l'horreur auguste de la Cathédrale sauvagement détruite par la barbarie obstinée des Huns, tantôt à Soissons, autre ville martyre, il se promène dans la basilique où l'on rrtarche sur des débris de vitraux, il découvre le mail éventré où les rangées d'ormeaux pacifiques dissumulent la taupinière qui abrite les poilus; il contemple du fond de la retraite souterraine, de l'autre côté de la petite rivière, la caverne adverse où l'on parle allemand... A Ypres, un autre jour, avant la destruction définitive, il note le deuil du soir tombant sur les décombres du grand passé des Flandres, et toutes ces visions donnent un accent sinsruliè"°,ment émouvant à la sincérité de s^n éloquence. Ailleurs encore il parcourt la forêt transformée par cette guerre de termites en un immense terrier, il cherche au flanc des coteaux, sous la neige et le brouillard, dans la zone dangereuse, quelque tombe d'ami pvarmi les innombrables croix qui rappellent partout le tribut quotidien réclamé par la Ca-rrarde. Par touches menues dont le pittoresque prend à chaque phrase une indicible piété, l'auteur de " Pêcheur d'Islande " souligne l'active et stoïque Maternité d?s tranchées, le nivellement des citasses dans le commun souci d'entraide et de sauveearde, la bonne humeur saine et résolue des admirables soldats de la civilisation, et aussi l'étrange sournoiserie de cette guerre où la mort rôde et plane, incessante, invisible et multiforme. A côté de ces descriptions vécues de façon si vibrante, il est d'autres pages où Loti déverse sa svmpathie ou son ind'<rnation, où il réclame l'aide nécessaire ponr les grands blessés d'Orient ou la rér-o^ioense d"e à ses fWieux amis, 1°c fusiliers -marins, oui s'illustrèrent à Dixmrde, où il dA>love lovale-ment l'infortune affreuse desSerbe^qu'il avait naguère malmenés, où il stigmatise avec un hautain méipris les deux sur-maKaiteurs qu'il qualifie les Deux têtes de Gorerone : le Kaiser et Ferdinand de Bulgarie. Et tout cela est profondément attachant. La part de la Belgique. Mais si ce livre palpitant requiert, au point de vue général, tous les amis de la France et de l'esprit français, il doit nous retenir particulièrement, Belges, par la part spéciale qu'il consacre à notre douloureuse patrie. Nous avons cité le tableau d'Ypres en ruines. Un autre n'est pas moins touchant, où, sous ce titre: "Deux pauvres petits oisillons de Belgique," l'auteur dépeint la détresse des premiers réfugii-s fuyant sous l'invasion. Deux autres chapitres oomptent parmi les morceaux captivants du recueil : ils racontent une entrevue avec le iOi Albert, au grand quartier général belge, et une visite à la reine Elisabeth, dans l'humble villa qu'elle habite près de la mer. Mandataire du président Poincaré auprès du roi héros, l'écrivain s'émerveille de la modestie et de la simplicité de ce chef que la colère du Monstre n'a pas fait sourciller, et cet hommages'inscrit parsa ferveur aunom-bre des plus beaux que les lettrés lui ont décernés. Puis, Loti parle de la Reine, il la décrit dans sa gTâce' si touchante et si discrète, avec "son visage presque immatériel" et ses yeux "d'une eau merveilleuse, qui semblent deux pures turquoises transparentes pour révéler la lumière intérieure." Elle parle avec mélancolie des ruines de Flandre, des vieilles villes que l'on rebâtira peut-être, mais dont on a arraché l'âme. Elle parle des princes allemands qu'elle a connus, et dont les forfaits ont causé sa stupeur. Et l'auteur transcrit ainsi la fin du dialogue." Après un instant d'hésitation, pendant lequel on n'entend plus que le bruit du vent au dehors, me souvenant que la jeune Reine martyre était princesse de Bavière, je me permets de rappeler que les Bavarois de 1 '.armée allemande se sont inquiétés des persécutions contre cette Reine dé Belgique, issue de leur race, et indignés même quand le monstre qui mène le sabbat a cherché à repérer ses enfants pour les arroser de mitraille. " Mais la Reihe, soulevant un peu sa p>etite main, qui était posée sur les mailles de soie de sa robe, esquisse un geste qui signifie quelque chose d'inexorablement définitif, et, à demi-voix grave, elle prononce cette phrase qui tombe dans le silence avec la solennité d'un arrêt sans recours : " C'est fini... entre eux et moi, il y a un rideau de fer qui est descendu pour jamais." " En même temps, au souvenir de son enfance, sans doute, et de ceux qu'eille aimait là-bas, les deux claires étoiles bleues qui me regardaient s'embrument tout à fait, et je détourne la tête pour ne pas avoir l'air de m'en être aperçu"... Voilà comment le récit d'une déférente visite peut devenir un document d'Histoire. Ainsi se marque pour notre pays l'attentive et délicate sympathie d'un grand Français reconnaissant. Elle éclate encore dans une autre page, écrite en août 1915, à propos du premier anniversaire de la guerre et intitulée " Surtout, n'oublions jamais ! " Le forfait initial des Huns. Ce qu'il faut se remémorer toujours, dit Loti, c'est le forfait initial des Huns, "un forfait qui nous laisse, en plus des immenses deuils, une impression de tristesse et de découragement infinis, parce qu'il atteste, dans un des plus vastes pays de l'Europ>e, la banqueroute sans recours de ce que l'on est convenu d'appeler honneur, civilisation et progrès. Et ce dont l'auteur adjure les Français de se souvenir, c'est de ce qu'ont lait la nation belge et son roi, en se dressant comme une barrière "pour essayer d'arrêter la Grande Barbarie soudainement démasquée, au moins quelques jours, même au prix d'un anéantissement qui s'annonçait inéluctable." Ce rappel nspire à Loti un nouvel hommage au roi Albert, qu'on étonne en lui disant qu'il a été "sublime." et à la reine Elisabeth, à qui il voudrait que chacun dédiât un autel infime, paré de très rares et très délicates fleurs qui lui ressemblent! Nous eussions aimé donner de plus amples extraits de ce beau livre enthousiaste et vibrant, mais il faut se borner. Cette analyse trop brève aura peut-être tout de même — espérons-le — indiqué à nos compatriotes quelles raisons générales et particulières ils ont de le trouver attachant. Sous sa forme imagée, en sa prose de sensitif sincère et subtil, ce reçut-il coloré, plein du frémissement de la chose vécue, enrichit d'une éloquente contribution visuelle la littérature de la guerre. Les plus belles fleurs naissent au milieu des charniers. Il est naturel, il est nécessaire, il est réconfortant que des livres purs et justiciers comme la "Hyène Enragée" soient suscités par le spectacle des champs de bataille, par les horreurs et les héroïsmes de la Grande Guerre. CHARLES DELCH F. VALERIE. LETTRE DE SUÈDE. Une situation difficile. (D'un correspondant.) Le jour où le compte des profits et pertes de la Suède, pendant la guerre, pourra être définitivement établi, est probablement encore éloigné, mais il y a intérêt dès à présent à jeter un coup d'œil sur cette page du grand livre suédois et à en tirer quelques conclusions. Les Allemands croyaient au début que la guerre ne durerait que quelques semaines et ils n'ont jamais pensé qu'elle pourrait se prolonger pendant plusieurs années. L'Entente, elle, a vite compris que le temps était son meilleur allié que plus on en gagnait, plus sûrement on pouvait compter sur la victoire finale. En Suède, on a partagé les deux manières de voir et suivant que les sympathies allaient à l'un ou à l'autre groupe des belligérants, on a escompté une fin rapide ou un combat de longue haleine. Jusqu'à présent la guerre a été une véritable mine d'or pour les neutres. La cherté croissante de toutes les denrées a été plus que contre-balancée par les énormes bénéfices réalisés par les fournitures de toute sorte faites aux belligérants. Reste à voir si, les comptes clôturés, il ne faudra pas prendre en considération certains faits, résultats indirects de la guerre, qui sont de nature à causer des pertes énormes à la Suède. Parmi les pays Scandinaves, et proportionnellement au nombre des habitants, la Suède a certainement eu des profits,moindres que la Norvège. Ce dernier pays est peut-être celui qui, en raison de sa fortune nationale, a gagné le plus de tous les pays neutres du monde. Les bénéfices absolus les plus grands vont évidemment aux Etats-Unis, à la Hollande et au Japon. Le facteur économique le plus important après la guerre sera vraisemblablement le travail collatif qui a été décidé parmi les Puissances de l'Entente et qui oomporte que ces Puissances bénéficieront mutuellement d'un traitement de faveur pour toutes transactions commerciales quelconques conclues entre elles. Les préjijplices qui en résulteront pour les neutres seront, selon toute apparence, plus ou moins sérieux, selon que l'Entente trouvera que tel ou tel pays aura bien ou mal rempli ses obligations de neutre, il est à redouter que la question de l'équité des mesures décrétées soit primée par celle de 1' "expiation" du pays visé. Malheureusement, il appert clairement quand on lit les journaux de l'Entente., que celle-ci est persuadée que la Suède n'a pas observé une stricte neutralité, mais qu'elle a joué un rôle de vassale de l'Allemagne. Cette opinion est absolument fausse. La meilleure preuve en est que l'Alle-maghe, elle-même, ne regarde pas la Suède avéc grande bienveillance, et que le sentiment qui la domine se manifeste dans la rage de n'avoir pu faire- avec eBle> un tas de bonnes affaires. Chaque nouvelle défense d'exportation est ijn nouveau clou enfoncé dans le cercueil où seront enterrées les sympathies des Allemands pour la Suède. Les quelques journaux suédois qui protestent encore de leur amitié pour l'Allemagne et pour sa cause—amitié qui, dans maints cas, est plutôt inspirée par la crainte de la Russie que par autre chose—n'ont pu gagner à leur pays une amitié avanta-geusè de la part de l'Allemagne ; le seul résultat obtenu par cette presse germanophile a été de raviver et de soutenir la méfiance illégitime et non-fondée de l'Entente à l'égard de la Suède. L'on p>eut sérieusement craindre que cette méfiance continuera après la guerre, et qu'au moment de conclure des transactions commerciales entre les différents pays, les deux groupes de belligérants montreront, vis-à-vis de la Suède, une animosité que, certes, elle .n'aura pas .méritée et qui 'pourra lui "porter une préjudice qu'il est impossible, pour le moment, d'évaluer. UN SUEDOIS.

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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