L'indépendance belge

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s.n. 1916, 05 Septembre. L'indépendance belge. Accès à 12 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/h41jh3f50t/
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S7ème année. No 210 L' INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE: 5 CENTS) administration et redaction : IflJDOR hcctse. tudor st., london, e.' TELEPHONE : CITY 3960. bureau a paris : 11, p' ace de la bourse. TELFPW ./ 31 1-57 Gtl H" ] 238-75. MARDI 5 SEPTEMBRE 1916. En vente à Londres à 3 h. le lundi 4 sept. p mois, 9 shillings. | abonnements : 16 mois. 17 shillings. [ Conservation par le Progrès. Il an, 32 shillings. J LA SITUATION. Lundi, midi. Les Alliés ont repris l'offensive en Picardie et leurs efforts ont été couronnés de succès. Avançant sur un front de six kilomètres, après un intense bom-| bardement, les Français enlevèrent les [villages de Forest et de Cléry sur Somme [ainsi que toute une série de tranchées entre ces deux villages, pendant qu'à leur gauche les troupes britanniques, qui, la veille, avaient repris les positions perdues au nord-ouest du Bois de Del-ville, occupèrent une partie de Gincliy et la partie du village de Guillemont que les Allemands détenaient encore. Les Français, contre-attaques immédiatement avec des forces considérables, ont maintenu tous leurs gains, faisant plus de 2,000 prisonniers et enlevant à l'ennemi douze canons et cinquante mitrailleuses dans le seul secteur de Forest. Les Anglais ont fait, de leur côté, (plusieurs centaines de prisonniers, et comme la lutte se poursuit à l'avantage des Alliés on peut s'attendre à voir la liste des prisonniers s'allonger encore. Dès à présent la position de Combles est aux deux tiers tournée, et toute nouvelle poussée de la part des Alliés entraînera de graves conséquences pour l'ennemi. Un des journaux français les mieux informés, le "Petit Parisien," [laisse entendre que l'offensive d'hier I pourrait bien n'être que le prélude d'une action de plus grande envergure. Les Russes ont repris leurs attaques E en Galicie, enlevant des positions enne-Imies dans la direction de Zloczow (sud-I ouest de Brody) et de Halicz (sur,le Dniestet) et ils avancent rapidement dans les Carpathes orientales depuis la I passe de Dorna-Watra (où elles opèrent en coopération avec les Roumains) jusqu'au sud de Rafailowa (au nord-ouest de la passe de Jablonica). Les Autrichiens avouent la perte du Mont Ploska, j (1,800 mètres d'altitude) et reconnaissent également leur retraite d'Orsova (sur le Danube) après cinq jours de bataille avec l'aile gauche roumaine. Nos nouveaux alliés ont prouvé clans cette lutte où, pour la première fois ils se rencontrèrent avec dès forces ennemies aguerries et en nombre oonsidérable, | que l'armée roumaine est à la hauteur | des années alliées et que son apparition sur le théâtre de la guerre est de nature à précipiter la débâcle de nos adversaires.La note officielle bulgare consacrant l'état de guerre entre la Bulgarie et la Roumanie oonstitue un document diplomatique des plus curieux. On y lit entre les lignes la peur du châtiment et on sent que si les Bulgares avaient cru en tirer le moindre bénéfice pour l'avenir, ; ils auraient jeté l'éponge comme ils le firent après la première guerre balka-| nique. Pour le moment il n'est pas possible 3e savoir ce qui se prépare sur le front [ danubien de l'est. On signale le passage | de troupes russes dans la Dobroudja, i ainsi que le passage du Danube par quelques petits détachements bulgares chargés sans doute de renseigner l'état-ma-jor ennemi sur les préparatifs russo-roumains qui inquiètent, et pour oai'se les traîtres bulgares. Ceux-ci concentrent évidemment une partie de leur? troupes dans le nord, et c'est pour cette raison qu'ils abandonnent la lutte en Macédoine. Le flanc serbe est presqu'entierernent débarrassé d'ennemis, mais sur le front franco-britannique un très violent combat d'artillerie est engagé. Entretemps les événements se sont développés en Grèce. Les Alliés, débarquant au Pirée, ont saisi trois vapeurs allemands qui se trouvaient dans le port et ont occupé la station de télégraphie sans fil de l'arsenal. Les représentants des Puissances alliées ont, d'autre part, présenté à Athènes des demandes tendant à obtenir le contrôle du service des postes et télégraphes, l'expulsion des agents ennemis qui se livraient à l'espionnage et pratiquaient ouvertement la corruption, ainsi que la punition des sujets grecs qui se sont rendus complices de ces agents. Ces demandes ont été, nous annonce-ton, accordées par le gouvernement grec. Le correspondant spécial du "Times" à Athènes apprend même, de bonne source, que le roi Constantin aurait déclaré, au cours de son entrevue avec les ministres alliés, qu'après la participation de la Roumanie à la guerre, " il était disposé à reconsidérer la politique de la Grèce." Ce : (îrait le commencement de la sagesse car bientôt le roi Tino sera le seul à croire encore dans une victoire allemande. Les Allemands eux-mêmes n'y croient plus et ils s'attendent non seulement i l'intervention de la Grèce, mais même à celle du Danemark. Us voient des ennemis partout, ils sont hallucinés. Ne parvenant pas à remporter le moindre succès militaire, les Allemands assouvissent leur rage en essayant d'assassiner des civils. Les Zeppelins ne semblent plus, en effet, poursuivre d'autre but, et il y a lieu de se réjouir de ce qu'un des dirigeables (i]s étaient treize) qui partiel-pèrent au raid de dimanche matin a été détruit. Les nombreux Londoniens qui, ré veillés par le bruit sourd des bombes et la pétarade des shrapnells suivirent dans le ciel la lutte entre les Zeppelins, qui évoluaient à une très grande hauteur, 3,000 mètres au moins furènt témoins, d'un spectacle inoubliable. Une immense gerbe de flamme5 illumina subitement le ciel, annonçant à la foule que cette fois, un des sinistres visiteurs était mortellement touché. Lorsque, traînée de feu, le Zeppelin s'effondra dans le lointain, un immense cri de joie s'échappa de la poitrine de ceux qui assistèrent à ce drame nocturne, qui fut observé à plus de 50 kilomètres à la ronde. Les débris informes du dirigeable et les cadavres calcinés de l'équipage tombèrent dans un champ à Cuffiey, au nord d'Enfield, à mi-chemin entre Cheshunt et Potter's Bar, à quelque mètres d'une modeste église, sans occasionner de dégâts. Deux autres Zeppelins parvinrent également à proximité de Londres, mais ne purent franchir la zone de feu, et le gros de l'escadre a visité les comtés de l'est et du sud-est,lançant des bombes qui ont fait relativement peu de victimes, le total annoncé n'étant que de deux tués et de treize blessés. Les dégâts matériel sont peu importants, et on peut dire que si le raid a été le plus sérieux quant au nombres des unités engagées,il a été également le plus coûteux pour l'ennemi qui a perdu un de ses croiseurs aériens les plus modernes. Disons à ce propos que le total des Zeppelins descendus jusqu'à ce jour par les Alliés est de 36. Richard Wagaer et les Âiiemands II. Le germanisme de Richard Wagner. '*e germanisme de Richard Wagner F -le essentiel, et intégral, aucun dout I n cst possible sur ce point. Nul n' I exalté avec plus d'ardeur, et avec un I conviction plus passionnée ce qu'il appe I 'si.t 'der deutsche Geist, das deutsch [ ^esen," l'esprit allemand, l'âme aile mande. Son œuvre lyrique, ses écrits e P'osc, sa correspondance, toute son ar tion morale, tous ses actes publics att-es tent ]e pjUs profonj attachement -au traditions de sa race. Aussi est-il du plus haut intérêt d constater combien il appréhendait l'abc 'ninablc folie d'orgueil et d'expansio <lui, des 1870, il voyait se former dan s°n pays. Il est mort, cependant, tro tut pour avoir connu dans toute leu O < intensité, les manifestations du panger manisme agressif et conquérant, il y : , dans ses écrits nombre de pages qu e nous permettent de penser qu'il n'en eu pas suivi le développement excessif saiv déplaisir. Malheureusement, le panger manisme nocif a rencontré parmi le: " fidèles et les disciples de Wagner de e fervents protagonistes. Son gendre pos - thume, M. Houston Stewart Chamber n lain, se distingue parmi les plus exacer bés -déments de cette race détestable Son fils a cru devoir apposer son insigni fiante signature au bas de l'Encycliqu< des 93, monument indélébile de la pré' somption morale et du servilisme poli e tique des Intellectuels allemands. Or !- n'est trahi que par les siens ! Fût-il signé n lui, ce manifeste ridicule? Je n'en sai; s rien. Ce qui est certain, c'est que se; P écrits sont pleins de pages qui attesteir r chez lui un enthousiasme plus eue limiti à l'égard de l'Allemagne impériale, dont il a connu encore les premières et significatives années. Ouvrons, par exemple, ce "Wagner Lexikon," où le fidèle Glasenapp a classé, sous des rubriques déterminées,' tout ce que Wagner a écrit sur les sujets les plus divers. De nombreuses pages nous éclaireront bientôt. Je lis ceci, par exemple, à l'article : "Politique'.' : " Nous pourrions, avec l'aide des races germaniques qui nous sont apparentées, répandre dans l'univers entier les créations de notre génie particulier sans avoir à devenir jamais les maîtres du monde. C'est ce que prouve le parti que nous avons su tirer de nos dernières victoires sur les Français ; la Hollande, le Danemark, la Suéde, la Suisse, aucune de ces nations ne témoigne d'inquiétude de notre puissance, bien que Napoléon, lui, après de tels succès, les eût tout simplement soumis à son Empire. Mais nous, nous avons omis, malheureusement, de nous unir intimement ces voisins; et voilà que maintenant un Juif anglais nous fait la loi. Nous ne serons jamais de grands politiques, semble-t-il; peut' être serons-nous quelque chose de plus grand, si nous mesurons avec justesse nos aptitudes." Voilà, dira-t-on, tout le programme du pangermanisme. Rien n'y manque; ni le rêve d'hégémonie mondiale, ni l'expansion débordante, ni l'injure à l'Anglais, ni le regret qu'après 1870 on n'eût pu s'attacher intimement, "innig ver-binden," les voisins qui ne se méfiaient pas ! "Innig verbindérj," l'euphémisme est délicieux ! Que vient faire là la "In-nigkeit" ? Justement, c'est le mot essentiel, qui définit la pensée de Wagner ! Il vivait de la "Weltherrschaft," mais sans la domination politique effective. Tout est là ! Wagner et Bismarck. Au moment où Wagner écrivait ces lignes (1879), l'Allemagne était encore occupée de la réorganisation de son unité et plutôt que de chercher noise à autrui, après la g-uerre russo-turque, elle fila doux. Ce fut une des habiletés de Bismarck au Congrès de Berjin, il céda devant Disraeli, et c'est à quoi Wagner fait allusion én parfânT du juif anglais. Wagner d'ailleurs n'aimait pas Bismarck ; la personnalité du chancelier de fer lui était profondément antipathique. Et cela -se comprend. Ce génie réaliste, cet opportuniste violent et pratique, po',:r lequel aucun principe, aucun engagement, aucune conviction n'étaient sacrés si leur abandon pouvait lui assurer un avantage; qui n'hésitait jamais sur le choix d'un moyen du moment qu'il y voyait un gage de réussite ; ce diplomate rusé et fin, mais dénué de scrupules, Bismarck, en un mot, était tout l'opposé de l'idéaliste sensible, de l'humanitaire intransigeant et convaincu qu'était Richard Wagner. Autant celle-ci s'était réjoui du rétablissement de l'unité allemande, autant il abhorrait l'empire. Jamais il n'approuva ouvertement et franchement l'annexion de l'Alsace-Lorraine. Au contraire, il ne manqua aucune occasion de la .signaler comme une faute et comme la source d'ultérieurs et inévitables conflits. Dans son article sur la paix universelle, "der Weltfricde," il écrivait en 1880 dans les "Bayreuther Blâtter" : "C'est une folie de vouloir soutenir la puissance par tes précautions, si prudentes qu'elles soient, de la force." Sans doute_, dira-t-on, il fut hostile à l'esprit et à la politique de conquêtes. Il n'en fut que plus ardemment épris des annexions morales ! Or, nous les connaissons maintenant ! Elles «ont mille fois plus dangereuses et perfides que les autres ! Mais Wagner ne se faisait pas à cet égard de grandes illusions. Qu'on se reporte à ses réflexions sur cette question : Qu'est-ce qui est allemand? (Was ist deutsch ?). Il y reconnaît et proclame catégoriquement que l'Allemand n'e-st pas fait pour dominer au dehors. Il constate dans cet écrit que tous les malheurs de ! l'Allemagne lui sont venus de ses ambitions extérieures, que c'est la période du Saint-Empire romain-germanique qui fut la plus fatale (verderblich) à l'âme allemande.L'orgueilleuse hantise. Ah ! cette hantise de Rome, de la Reconstitution de l'empire romain ! Au lendemain des grandes invasions des V et VI siècles, ce fut la folie du moindre chef barbare, et elle s'est perpét uée dans les familles régnantes de l'Allemagne... jusqu'à nos jours ! Le souvenir de cet empire étendant sa domination sur tout le monde alors connu les avait éblouis et n'a cessé de les obséder. Dans !é règne le plus éphémère, sur ]e domaine le plus restreint, ils n'eurent qu'un rêve, qu'une ambition, ces sauvages, incultes et cupides conquérants ; c'est de faire re-1 vivre, quelque chose de et empire qu'ils i venait de disloquer, et de le reconstituer • ... à leur profit ! ; Au ford, sous une forme nouvelle, c'est toujours la même hantise qui trou-: ble la mentalité des pangermanistes et des... rois de Prusse. Wagner né la subit pas. Il écrit : " La période la plus fatale de notre histoire, est cette période où les Allemands ont exercé leur puissance sur des peuples non-allemands... L'idée de cette domination (ïïerr-lichkeit) est une idée anti-allemande (un-deutsch) ! Voilà qui est catégorique au moins. Wagner continue : "Ce qui distingue l'Allemand proprement dit, des Francs, des Goths, des Longobards, etc., c'est que ces derniers ont pu se plaire sur la terre étrangère, qu'ils s'y sont établis et se sont mêléS aux peuples étrangers jusqu'à oublier leur langue et leurs coutumes. Le véritable Allemand ne se sent pas chez lui à l'étranger, et c'est pourquoi il a toujours pesé comme étranger sur l'autre peuple. C'est un fait digne de remarque que, jusqu'à nos jours, les Allemands en Italie et dans les pays slaves sont détestés comme étrangers et comme oppresseurs. " Et, d'autre part, c'est une vérité humiliante pour nous, de devoir constater que d'autres fractions du peuple allemand se sont accommodées volontiers à un sceptre étranger, du moment qu'on ne les traitait pas brutalement au point de vue de la langue et de leurs coutumes ; l'exemple de l'Alsace est là sous nos yeux." Les craintes de Wagner. Sous la plume de Wagner, voilà une observation assurément intéressante autant qu'inattendue ! Mais, tout de même, il voyait, dans cette situation un humiliation ("eine beschâmende Wahrheit") ; elle est pour lui une vérité qui le fait rougir. Penserait-il encore de même aujourd'hui? S'est-on donné assez de mal, depuis, pour effacer "cette humiliation" et contraindre les Alsaciens-Lorrains à accepter le sceptre allemand? Eh bien, le fait est là, évident : même dans des pays germaniques, les Allemands n'ont pas réussi à effacer l'impression qu'ils étaient des "étrangers" ou des "oppresseurs." Il est toujours hasardeux d'émettre des hypothèses, mais je doute que Wagner se fût rangé sous la bannière <fes politiciens allemands de la dernière orientation, lui qui n'avait pu se rallier'toJt à fait à r Empire et qui blâmait ou\ertement toute l'allure imprimée, dès lors, à la vie publique et sociale. On connaît peu les notes sur les "idées politiques de Wagner," publiées naguère "dans les "Bayreuther Festblàtter" de 1884 par Konstantin Frantz, le vieux penseur et publiciste politique, dont les idées fédéralistes avaient séduit le poète musicien. Il existe toute une correspondance échangée entre ces deux hommes ; il serait bien intéressant de la connaître aujourd'hui. En ée reportant à cette correspondance, Konstantin Frantz raconte combien Wagner était effrayé du matérialisme de plus en plus utilitaire qui s'emparait de sa nation. Ce qui l'exaspérait par-dessus tout, c'était l'importance croissante du "militarisme" que, dès lors, il voyait se répandre de la Prusse sur tout le reste de l'Allemagne. La oensée de Wagner. Pariodant au mot de Konstantin Frantz, qui avait mis en lumière l'absurdité du vieil adage romain: "Si vis pacem para bellum," qu'il voulait remplacer par celui-ci, plus logique: "Si vis pacem, para pacem," Wagner écrivait ceci dans l'article intitulé : "Deutsche Politik' ' : " 11 eût fallu non pas conquérir des forteresses, mais les démanteler; il aurait fallu, non pas prendre des gages pour la sécurité militaire, mais donner des gages pour l'a sécu-rifp i-Ia la nnix. Au lieu de auoi. l'on n'évonup et l'on n'applique que des droits historiques opposés à des revendications historiques qui, pareillement, se fondent toutes sur le drS'it de conquête." Bismarck aussi était opposé à l'annexion de l'Alsace-Lorraine. C'est Moltke et la caste militaire qui lui imposèrent cette faute politique, exactement comme à cette heure, dans la discussions sur les buts de la guerre, c'est cette caste qui réclame et fait réclamer, par les politiciens "à la suite," des gages contre des agressions futures illusoires et putatives ! C'est au même ordre d'idées que nous devons toutes ces inventions meurtrières : gaz asphyxiants, obus lacrymogènes, mines sous-marines, projectiles chargés de matières incendiaires, canons monstres atteignant un ennemi et des villes invisibles à la distance de vingt à trente kilomètres ! Wagner ne les connut pas, mais il tremblait déjà à la vue des engins, bien primitifs encore et innocents, que l'on avait fait connaître de son temps. Voici quelques lignes bien curieuses à ce sujet : "Il est singulièrement inquiétant de voir que l'art de la guerre, dans ses progrès, abandonne de plus en plus les ressorts de la force morale pour se tourner vers le perfectionnement des forces mécaniques, ainsi les forces les plus brutales des énergies naturelles le plus basses sont mises artificiellement en action. Malgré mathématique et arithmétique, il se pourrait qu'un jour l'aveugle Volonté (la Volonté dans le sens de Schopenhauer), se mêlât à sa façon de nos affaires, en se déchaînant avec une puissance élémentaire." La vision prophétique. Il entrevoyait le moment où, par l'effet de quelque inéluctable maladresse, le monde sauterait en l'air. Après cette catastrophe de grand «tyle, ajoute-t-il, nous pourrions voir reparaître, lentement mais infailliblement préparée, la famine universelle ! Vision prophétique ! Qui peut nous garantir que la famine universelle ne sera pas la suite du désastre auquel nous assistons. A chaque page se rencontrent ainsi dans les écrits de Wagner des observations qui condamnent sévèrement d'avance l'Allemagne, qui s'est révélée à nous. Par exemple, celle-ci : " Quand nos modernes optimistes de la po-liticiue nous parlent d'un état de droit général dans lequel les nations sont entrées désormais vis-à-vis les unes des autre, il suffit de se reporter à l'accroissement incessant des armements auquel elles sont'contraintes de se soumettre dans l'intérêt de leur conservation, pour mettre à nu tout le contraire, c'est-à-dire l'absence d'état juridique qui caractérise toute notre situation." Les événements n'ont, hélas, que trop durement confirmé la justesse de cette observation. Le "Not kennt kein gebot" de M. de Bethmann-Hollweg, lé "chiffon de papier" de M. de Jagow, le "Lusitania" et le "Sussex," les massacres de vieillards, de femmes et d'enfants sans défense, les pillages, les exactions sans nombre, les incendies de villes ouvertes, la destruction d'églises et de monuments, que d'offenses à cet "état de droit" que la Convention de La Haye avaient vainement tenté d'établir! Le droit? Une idée! La force brutale? Elle est la seule réalité vraie ! Et il y a des juristes, en pays neutres, pour trouver que c'est très bien ainsi. Il n'y a pas de droit sans force. La force est "la source du droit." Cette noble conception prussienne s'enseigne même dans ( les universités suisses ! MAURICE KUFFERATH. (A suivre.) LETTRE de BUENOS-AYRES ,— J La Propagande Belge. (D'un correspondant.) La République Argentine, comme la plupart des pays sud-américains, a été cuisinée pendant de longues années par de nombreux propagandistes teutons, dont l'œuvre de mensonge et d'imposture n'a obtenu très heureusement que de maigres résultats. L'argent boche a cependant été dépensé sans compter et l'on cite tel sujet "neutre'' ou tel autre agent consulaire, qui malgré leurs largesses n'ont pu faire entrer dans leurs vues les braves citoyens de la Grande République latine. Toutefois la campagne allemande n'a pas complètement échoué en ce qui concerne la loyale Belgique et, s'il est vrai que nous ayons trouvé ici même, dans la Colonie Belge et parmi les nombreux Français qui se sont établis à Buenos-Ayres et dans les Etats Argentins, de chaleureux défenseurs, rétorquant les affirmations des avocats stipendiés de l'Allemagne, il était néanmoins nécessaire de faire un effort plus direct. Aussi a-t-on été très heureux d'apprendre l'arrivée prochaine de deux membres du Parlement belge dans les Républiques de l'Amérique du Sud pour démontrer la mauvaise foi des détracteurs de notre vaillant pays. Le propagandiste Jean Fonson. En attendant l'arrivée de ces délégués officiels nous avons eu le plaisir de recevoir ici, un missionnaire volontaire de notre juste cause, en la personne de M. Jean François Fonson, qui dans une série de conférences a réussi à rétablir la vérité. L'habile directeur du Theâtredes Galeries Saint-Hubert a été présenté au public d'expression française de la Capitale Argentine par l'interview accordée à un rédacteur du " Courrier de la Plata," et qui débuta ainsi: "Je me raconterai donc, nous a-t-il dit, puisque vous y tenez absolument. Je vous demanderai seulement d'ajouter pour moi quelques expressions louangeuses que ce qu'on est convenu d'appeler i,i modestie m'empêcherait d'exprimer moi-même sur mon compte." Présenté ainsi au public argentin, M. Fonson a justifié ce que l'on disait de lui, et ce fut un très réel talent qu'il dé-

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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