L'indépendance belge

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s.n. 1917, 21 Fevrier. L'indépendance belge. Accès à 26 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/5q4rj49q83/
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SSème année. Ne 45 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UN! Ï ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 86 CENTIMES (HOLLANDE: ê CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION: TUDOR HOTJSE, TUDOR ST., LONDOH, E.C. TELEPHONE: CITY 3S60. 11. PLACE DE LA BOUKSR. BUREAU A PARIS : TELEPH. et 1 238-75. MERCREDI 21 FEVRIER 1917. En vente à Londres à 3 h. le mardi 20 fev. f 3 MOIS, 9 SHILLINGS. \ ^ ABONNEMENTS : \ 6 MOIS. 17 SHILLINGS. V CONSERVATION PAR LE I ROGRES. Il AN. 32 SHILLINGS, j LA SITUATION. Mardi, midi. Le temps brumeux a mis fin, momentanément, aux opérations sur le fiont occidental. Le communiqué britannique ne mentionne qu'un raid exécuté au sud de Souchez ainsi qtïe l'explosion d'un camouflet, et, à part un violent duel d'artillerie dans le secteur de Verdun, Par: ne signale qu'un coup de main heureux exécuté au nord de Munster (Alsace) contre les positions allemandes du Bar-renkopf.Sur le front italien la neige rend difficile la mise en action de l'infanterie, mais l'artillerie a été assez active dans les Alpes Juli ennes. Nos amis russes ont essuyé une attaque de gaz, quatre fois renouvelée, dans le secteur de Dvinsk, et des prisonniers faits sur le front macédonien déclarent- que les Allemands se< préparent, sur le front balkanique, à faire usage de projecteurs de flammes. En Mésopotamie les troupes britanniques ont déûlanché une attaque' contre la position turque de Sanna-i-Yat, rive gauche (septentrionale) du Tigre, qui, tout d'abord, fut couronnée ds succès. Les vaillantes troupes du général Maude parvinrent à occuper deux lignes de tranchées ennemies sur un front de 350 et de 540 mètres, mais les Turcs, à la suite de deux contre-attaques, réussirent à reprendre possession du terrain perdu, nos Alliés se retirant sous la protection d'un feu de barrage. Sur la rive sud du Tigre, les troupes du général Maude ont encore fait quelques progrès. j La situation en Grèce n'est toujours ' pas jugée assez 'satisfaisante par les autorités militaires des Alliés pour permet -l tre la levée du blocus, et le gouvernement d'Athènes vient d'ordonner à la police de procéder à des visites domiciliaires afin de saisir toutes les armes cachées chez les particuliers. Il est probable que le gouvernement sévira également contre les organes antivénizélistes et pangermaniques qui continuent d'exciter la population contre les Alliés. Les permissions accordées assez libéra-! lemen.t jusqu'ici aux soldats et officiers transférés dans le Péloponèse ont été supprimées, et cette mesure ne pourra que. favoriser l'apaisement des esprits trop souvent compromis par les provocations-des permissionnaires. Pourtant les représentants des Alliés se sont déclarés prêts à examiner les j moyens capables d'améliorer la situation de la population innocente qui souffre de la pénurie: des vivres. Mais il ne saurait être question de la levée totale du blocus tant que les représentants militaires des Alliés ne se seront pas déclarés entièrement satisfaits, et dans une. Note à la presse la nature des griefs formulés contre le gouvernement est clairement indiquée.Quant au blocus allemand, il continue de se traduire par la destruction de bateaux de commerce britanniques et l'arrêt, à peu près complet, de la navigation entre les ports neutres et alliés. Le tonnage total signalé comme ayant été détruit-depuis hier représente' un peu plus de 8,000 tonneaux et il est regrettable que les autorités compétentes ne croient pas devoir se résoudre à publier le total, à ce jour, des sous-marins allemands coulés ou capturés. En attendant des chiffres officiels, contentons-nous de ceux provenant d'informations de source suisse, et d'après lesquelles nos ennemis auraient perdu jusqu'au 15 février un total de 128 submersibles dont 115 allemands et 13 autrichiens. Il est vrai d'ajouter que le comte Re» veintiow, dans un article de là " Deutsche Tag-eszeitung," dément les bruits qui ont couru dans la presse alliée au sujet des partes de sous-marins allemands et le Dr Helfferich, ministre de l'intérieur, dans un discours prononcé à la réunion du conseil agricole, a exprimé sa- confiance' dans la guerre sous-marine dans des termes très catégoriques. " Nous n'avons entrepris la campagne sous-marine," a dit le ministre, qui a, comme on sait, la réputation d'un financier de premier ordre-, " qu'après avoir examiné la situation avec une grande attention et nous avons pris le risque. Nous sommes certains de réussir, et nous ne permettrons pas que le -uecès nous soit arraché des mains par qui ou par quoi que ce soit." Mais il est naturel que nos ennemis cherchent à accréditer chez eux, comme à l'étranger, la légende que les Alliés peuy-efit être, réduits à l'impuissance parla guerre sous-marine à outrance. Il s'agit de soutenir le moral d'une population défaillante et les déclarations des hommes en vue sur l'efficacité des Sous-marins fait tout simplement partie d'un plan de campagne de presse destiné à stimuler l'armée et la population des Empires Centraux en vue de l'ultime effort qui leur est- demandé. Même le maréchal Hindenburg a été amené à y collaborer, mais son appréciation trahit le désir de né pas compromettre' son prestige militaire par des paroles imprudentes. Le maréchal a exprimé l'opinion que, théoriquement, la guerre peut se prolonger indéfiniment;, étant donné que les pertes Allemandes sont considérablement inférieures à l'accroissement de l'armée en hommes ! Or, si le maréchal admet que la guerre peut se prolonger indéfiniment, c'est qu'il est en contradiction avec les politiciens et chauviniites, qui prétendent que, grâce à la guerre- sous-marine, les Alliés seront contraints, avant peu, de demander la paix. Si les Allemands fondent leur unique espoir de- victoire finale dans les résultats des sous-marins, c'est qu'ils reconnaissent qu'au point de vue militaire, toute chance de victoire allemande a disparu. Ils savent d'ailleurs que les sous-marins ne leur donneront pas la victoire escomptée, mais il s'agit de tenir, de résister encore- dans l'espoir qu'il se produise quelqu 'événement imprévu, quelque miracle capable de changer ra<healemeut et à leur jorofit la face des choses. Ils.espèrent, en attirant les Etats-Unis clans le gouffre,' provoquer une situation nouvelle tout en nous affaiblissant, et c'est pour cette -raison que nous sommes convaincu que le Président Wilson, malgré son désir de rester en dehors du conflit, y sera entraîné malgré lui. L'Allemagne croit avoir intérêt, à cette heure, à rompre avec les Etats-Unis, et ses menaces de couler les navires cle commerce rencontrés dans la zone neutre et de considérer comme une " provocation" l'armement des navires marchands, doivent être prises au sérieux. L'Allemagne veut la guerre avec les "Etats-Unis, et elle l'aura. Le TAUX de L'INTÉRÊT HYPOTHECAIRE APRÈS la GUERRE. j Le taux de l'argent? I. Les questions économiques qui seront soulevées après la guerre et qui sont dès à présent mises à l'étude sont extrêmement nombreuses et d'une important-' "apitale ; car «•'••st de la façon dont ces questions seront résolues et des mesures qui seront prises que dépendra pour les pays alliés un relèvement économique plus ou moins rapide. I ne des questions capitales est sans conteste la question du taux et du loyer de l'argent. L'importance de cette ques-, tion est indiscutable, car, après la guerre, les besoins de capitaux seront énor-mes, tant chez les Etats que chez les particuliers. A ces nouveaux capitaux qui seront exiges de l'épargne publique, il faut ajouter d'abord les dettes dont les Etats 'es particuliers étaient redevables a\ant la guerre et dont l'amortissement '"t même le service des intérêts sont en partie différés actuellement. Ensuite il y aura les dépenses formidables et les dettes contractées pendant la guerre par les litats belligérants tant dans leur propre pays qu'à l'étranger. Quel sera après la guerre le taux de l'argent? Quelles seront les conditions du loyer de l'argent? Quelles seront les conditions du règlement des dettes passées, présentes et futures des particuliers et des entreprises privées? Ce sont , toutes questions graves et à ce point de vue nous avons cru intéressant de donner aux lecteurs de 1' "Indépendance Beige" la primeur de la traduction d'un article paru dans une revue allemande, "Die Bank," au mois de mai 1916, sur la question du taux de l'intérêt hypothécaire, qui est une question d'un intérêt absolument général. I.es questions économiques. 11 importe pour les pa\ s alliés d'être parfaitement au ,épurant des questions j économiques soulevées et discutées chez' nos ennemis; il importe pour nous d'être au courant des mesures prises par nos ennemis et d'y puiser éventuellement des enseignements si nous les trouvons intéressantes, car ce qui a été un des facteurs de la force de la race allemande, c'est d'avoir été parfaitement au courant de ce qui se passait chez nous clans tous les domaines, et les Allemands, en raison de la confiance excessive que nous leur donnions, ont largement abusé de notre bienveillance et ont tourné contre nous les armes que nous leur avions donnée*.N'est-ce pas déjà remporter une ic-toire sur l'ennemi que de connaître les forces dont il dispose et d'être au courant des questions qu'il discute, des résolutions qu'il prend et de tirer profit de ce qu'il fait? C'est pénétrés de cette idée qui seule nous a guidé, que nous soumettons à nos compatriotes l'article en question. Note des traducteurs, A. Vochten et P. Eraers. Le marché de l'argent. Le domaine dans lequel les suites de la guerre se feront sentir le plus particulièrement est bien celui du marché de l'argent, et plus spécialement du marché de l'argent à longue échéance. Il est impossible de prévoir si les taux de l'argent seront élevés pendant les premières années qui suivront la signature du traité de paix, l'opinion générale est d'un avis affirmatif en cette question. I! faut clone tenir compte de cette possibilité, et pour parer à toute éventualité, il faudra prendre des mesures exceptionnelles, qui permettront à la grande masse de ceu\ qui ont besoin de crédit d'attendre avec le moins de difficulté.; possible la fin de cette période de cherté de l'argent et de difficulté de crédit. Les condition- spéciales de notre système de crédit hypothécaire en particulier exigent un traitement prudent, car une augmenta' ii-1 <-<■ l'intérêt hypothécaire peut mener à une catastrophe. Aussi beaucoup de personnes sont-elles d'avis que pendant une certaine période qui suivra la conclusion de la paix la propriété foncière et immobilière devrait pouvoir continuer à jouir d'une espèce de moratorium et qu'on ne peut l'abandonner aux incertitudes et aux fluctuations du marché libre de l'argent qu'après le retour aux conditions normales de la vie économique. En fait, les causes premières qui, dans une certaine mesure et en vertu de la loi, ont inévitablement permis aux propriétaires fonciers de suspendre l'exécution Je leurs obligations, perdureront, d'après toutes prévisions, pendant les premières années de paix. La propriété foncière. Ce sera avant tout la propriété foncière qui, dans un temps à venir, reprendra cette tendance excessive du principe ou crédit, qui a pour conséquence que la propriété foncière et surtout celle des grandes, villes, a manqué de ces réserves qui ont permis à d'autres organismes de l'économie nationale de survivre aux temps difficiles de la guerre, sans subir de changement notable de leur situation actuelle avec celle du iemps normal. Malgré cela, le vœu en faveur d'une prolongation "de la période de ménagement spécial" pour les propriétaires onçiers ne trouvera pas partout un :cho, car ceux qui ont toujours critiqué es spéculations de terrains prétendent pie l'Etat n'a pas à protéger une catégorie déterminée de citoyens contre les suites de leurs imprudences. D'autre part, à en juger d'après cer-ains symptômes, les cercles affiliés à la fédération pour la Défense des Intérêts les Propriétés foncières allemandes sont lisposés à permettre au libre jeu du acteur économique de suivre son cours, >eu de temps après la conclusion de la jaix, et cette fédération comprend à ce our 83 institutions de crédit qui s'épient engagées à renouveler les créances hypothécaires venant à échéance jusqu'à 3 mois après la conclusion de la )aix, à un taux d'intérêt ne dépassant >as 4J p.c. Ce taux de 42 p.c. est un maximum, liais ce maximum n'a en principe poules débiteurs pas plus de valeur que la ixation d'un prix maximum dans le commerce pour la vente des produits ali-nentaires n'implique la faculté de pou--oir vendre à un prix inférieur à celui ixé. La déclaration de la Fédération. Dans tous les cas, la déclaration de la fédération montrait de la tolérance. Le caractère symptomatique dans 'engagement de la Fédération en ques-ion ne se trouvait pas dans la limitation roton taire des intérêts exigés, mais bien lans la reconnaissance indirecte par les nstitulions de crédit <^ue les conditions monnaies de la guerre justifiaient une certaine élévation du taux de l'intérêt. Celui qui partage cet avis déjà, en :emps de guerre, le partagera, a fortiori, i la conclusion de,la paix. La preuve en est dans la déclaration lu directeur de la Tempelhofer l'eld \.G. ; membre influent de la Fédération, :t qui à l'assemblée générale de cette société lit savoir que les propriétaires l'immeubles devaient s'attendre à de\ oir jayer après la guerre 5 p.c. au moins oour leurs prêts hypothécaires^" étant ionne le taux d'intérêt des emprunts de guerre, etc— Il est à remarquer que derrière cette société foncière se rangent les autres mnques hypothécaires de premier ordre. Pourquoi la loi ferait-elle exception Jour les propriétaires? ' Le moratorium étant une restriction lu droit de créance, ou mieux une lésion lu droit de créance, ne se justifie que si cette mesure empêche un dommage gé-léràl, et elle ne doit pas prendre en considération certains intérêts privés qui souffrent de cette mesure. Supposons qu'il n'y ail pas de morato-'ium, le marché est libre. Si le taux d'in-cérêt est de 5 p.c., ce sera une augmen-:ation de J p.c. pendant dix ans pour les contrats hypothécaires de dix ans. Deux groupes reçoivent leurs db-oonibilités de l'épargne publique : (1) es banques hypothécaires par l'émission l'obligations hypothécaires; (2) les com-jagnies d'assurances-vie par rencaissement des primes. ... Les affaires conclues au moyen des capitaux obtenus de cette façon et actuel-ement immobilisés n'ont pas subi de grands changements par l'état de guerre. La perte au cours qui s'est produit chez les porteurs d'obligations hypothécaires par suite des conditions du marché les capitaux, n'a pas été subie par les janques hypothécaires mais par les por-eurs d'obligations qui, malgré l'-ékHa-ion du taux de l'intérêt, n? tenchent pas îtvces temps plus qu'à l'époque où ils ont icquis les obligations hypothécaires. Il en est de même pour les contrats des compagnies d'assurances et pour les compagnies d'assurances elles-mêmes jui ne subissent pas tes changements in-ervenus sur le marché de l'argent. Il en résultera donc qu'une élévation lu taux d'intérêt dans leurs affaires ac-ives entraînerait pour ces institutions me augmentation pure et simple de leur -.evenu qui ne serait contrebalancée >ar aucune espèce d'augmentation de eurs dépenses. Une augmentation de charges. Il y a lieu de noter qu'une augmenta-ion de charges signifie dans beaucoup de cas une diminution de la solvabilité du débiteur, de sorte que ces institutions do crédit courraient un risque plus grand. Mais l'augmentation serait donc un fait du créancier lui-même et ne pourrait être considérée que comme une conséquence et non comme la cause de l'augmentation de l'intérêt. Une augmentation des risques ayant des autres causes que l'augmentation de l'intérêt, ne s'r-.t pas manifestée, ou s'est manifestée seulement dans une mesure insignifiante si l'on peut en croire les institutions de prêt (dividendes distribués et rapports annuels des principales banques hypothécaires). Or, si tel est déjà le cas en temps de guerre, à fortiori ne pourrait-on motiver une augmentation de revenus par une augmentation de risques cri temps de paix. La signification de l'augmentation des intérêts de et s institutions sera démontrée par l'exemple pratique suivant: La' quasi-totalité des premières hypothèques est généralement contractée pour un ter. me de 10 ans. On peut admettre qu'en-déans les 3 premières années après ia conclusion de la paix, étant donne ie moratorium pendant la guerre, la moitié environ des anciens prêts devront être renouvelée. Avec des disponibilités de 300 millions de mark (ce qui est la somme habituelle d'une société au capital de 20 millions de mark), une augmentation du taux d'intérêts de 7 p.c. en moyenne pour îes prêts à renouveler entraînerait une augmentation de revenus d'environ 1 million de mark par an. Les dividendes des banques hypothécaires berlinoises sa montent en moyenne de 7 à 8 p.c. Même si ces institutions 11e veulent pas contracter de nouvelles affaires, elics seraient à même, rien que par suita du renouvellement des prêts projetés •pendant la période de crise, c'est-à-dire, pendant la durée de l'augmentation d'iri# bérets qui sera de plusieurs années, di distribuer un superdividende de 5 p.c., soit un total de 12 àl3 p.c. La part de bénéfice de la direction et des commissaires seraient accrues dans les mêmes proportions. Il en serait de même dans les compagnies d'assurances, à cela prcA que les porteurs de polices avec participation aux bénéfices prendraient part à cette distribution de la "manne." On voit par là que la réorganisation du marché libre est hautement désirable pour les institutions de crédit (bien entendu dans l'hypothèse d'un renchérissement du crédit, ce que l'on admet pres-qu'unanimement dans les cercles d'affaires).(À suivre.) LA VIE DE PARIS. Paris, février 1917. I! est surprenant de voir combien on devient bavard dans le civil, depuis la guerre. Des orateurs ont surgi de tous les côtés, inondant le public de leur éloquence abondante et claire. Vous pouvez les écouter ou non, c'est toujours la même antienne, la même chanson et le même refrain. " Nous avons subi la guerre — Le chiffon de papier — La violation de la Belgique — Le massacre des enfants, des vieillards, et l'incendie des cathédrales." Qui a entendu une de ces conférences débitées aux cent en-! droits de Paris, les connaît toutes. On pourrait charger un phonographe de les répéter ; le résultat serait ie même, à l'accent nasillard prè=, et encore ! Le silence serait tout de même plus digne ; quand les soldats se font tuer dans les tranchées il est incompréhensible qu'il y ait des gens qui aient le cœur d'aller s'égayer au théâtre, d'y rire et de s'amuser pendant que nos enfants se font mitrailler. C'est une pensée qui m'est insupportable. D'autre part, comment des hommes de talent consentent-i's à parlotter devant des oisifs ou des dames inoccupées suides sujets cent fois ressassés ? Pour le public, plus ou moins nombreux, c'est une autre affaire et il pourrait répondre par le mot d'Aristote (sisouvent démarqué depuis), qui à un interlocuteur écouté avec distraction et qui lui demandait : — Je \ous incommode peut-être? —- Non, non, allez toujours, je ne vous écoute pas. Le public n'écoute pas non plus ces redites, mais il se rend dans ces salles tout de même; il a une excuse; c'est qu'elles sont bien chauffées. Il est certains de ces conférenciers qui, sous prétexte de se faire rembourser les frais de déplacement, ont résolu pendant la guerre la question alimentaire. On cite même un académicien qui a besoin d'abondants subsides pour sa vie lar^e et qui u fréquemment en province parler au benefice des œuvres patriotiques, ne prélevant que quinze cents francs pour ses indemnités de voyagé. 1! est même arrivé dans une grande ville du Midi que la recette n'a pas atteint ce chiffre et on a du la compléter par une collecte discrète entre les organisateurs. Plusieurs qui montaient volontiers sur le tremplin derrière le verre d'eau sucrée, avant la guerre, se refusent à Ces exercices absolument inutiles. Me per-mettra-t-on de dire que, à tort ou à raison, j'ai suivi cet exemple. Quand les plus jeunes se font tuer par milliers, c'est le moment de se taire, quoi qu'on en dise. Nous verrons après la victoire, quand nous pourrons célébrer leur héroïsme à l'aise. Jusque-là, non. Pourtant j'ai fait ce matin une exception. Mon vieil ami Comby, l'avocat parisien bien connu, qui est infirmier en chef du Grand Palais, a organisé poulies blessés convalescents des causeries pour ces braves gens ramenés du champ de bataille et qu'on a arrachés à la mort. Pour eux, on 11c peut vraiment refuser de se départir de la règle de silence; ce n'est pas comme avec toutes ces péronnelles qui encombrent les amphithéâtres où elles rencontrent des vieux, qui sont peut-être bien propres, mais qui ne sonr pas intéressants puisqu'ils ne trouvent pas le moyen de mieux employer leuc temps. Nous avions choisi un sujet qui a paru être agréable aux quinze cents blessés qui s'étaient réunis dans l'ancien buffet : "Les femmes dans les armées de la Révolution." Vous devinez combien ce thème prête aux anecdotes, sans lesquelles il n'y a pas de vraies conférences. C'était un plaisir de voir ces éclopés, tous plus ou moins gravement atteints, s'égayer aux exploits de ces "femmes soldats" qui s'étaient faufilées dans les rangs des régiments de la Révolution, où plusieurs, demeurées avec l'Empire, gagnèrent la Croix de la Légion d'Honneur sur les champs de bataille. Comme on les sentait vibrer en écoutant le» réciis

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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