L'indépendance belge

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s.n. 1916, 01 Decembre. L'indépendance belge. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/930ns0ms41/
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ROYAUME-UNI : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE: © CENTS) ittdop^^o^e^'ïodob''st^j^^don:e c ' 11. placeade\aabourse. VENDREDI 1 DECEMBRE 19T6. abonnements f3 m0ts' 9 shillings.) . *^2? jfmrnt tëlepm . f 31 1-57 Ot uot,t(1 à . a îb.,tr,t «a abonnements :. 6 moig 17 shillings, f conservation par le progrès. TELEPHONE: CITY 3960* "(233-75. vont© à Londres à $ h. le jeudi 30 nov» li an 32 shillings. J LA SITUATION. Jeudi, midi. L'armée roumaine bat toujours en retraite, et l'ennemi fait de rapides progrès. Avançant de Rymnik et de Curtea d'Argas, les troupes du général Falken-hayn ont occupé l'important nœud de chemin de fer de Pitesti, d'où ne partent pas moins de cinq voies ferrées et qui n'est distant de la capitale que de 110 kilomètres. Plus au sud les armées austro-allemandes ont atteint la route de Rosiori de Vede à Pitesti, qui court à peu près parallèlement avec la ligne de chemin de fer Pitesti-Turna Magurela. Quant à l'armée du Danube qui englobe des troupes allemandes, austro-hongroises, bulgares et turques,' elle s'avance de Giurgevo dans la direction de Calugarirui, qui fait déjà partie de la ligne de défense extérieure de Bucarest. Ainsi se poursuit le mouvement concentrique contre la capitale bulgare et c'est apparemment à Mackensen. qu'a été confiée la tâche d'enfoncer la ligne des forts du fameux camp retranché. L'artillerie de siège pourra être amenée à pied d'oeuvre sans grande difficulté,étant donné que nos ennemis disposent de la voie fluviale qu'offre le cours du Danube et de l'excellent port de Giurgevo, d'où part une ligne de chemin de fer directe vers Bucarest ! Le caractère sérieux de la situation ressort nettement de la décision prise (pré-tendûment) par le gouvernement roumain, de quitter Bucarest et de s'installer à Jassy, où l'ont suivi les banques et les grands établissements financiers. Le général Averescu et son état-major auront ainsi les coudées plus franches pour organiser la défense de la place. Les opérations des derniers jours ont eu pour "résultat de raccourcir considérablement le front des opérations et nos Alliés pourront concentrer à Bucarest les forces nécessaires à la défense adéquate de la place. La situation des Roumains va donc s'améliorer rapidement et les Austro-Allemands, engagés à fond dans la Va-Jachie, s'apercevront un jour qu'il ne sert à rien de courir, l'essentiel étant d'arriver à temps. Les Russes n'assisteront pas impassibles aux événements qui se développent à l'extrême sud de leur front et ils viennent de rappeler leur présence aux Austro-Allemands «n donnant un coup de collier dans les Carpathes boisées qui les a rendus maîtres d'une série de hauteurs ainsi que d'un lot de 800 prisonniers avec plusieurs mitrailleuses. L'offensive russe s'étend sur tout le secteur de Kirlibaba (Bukovine), jusqu'au point de jonction des forces russo-roumaines (approximativement), et vise à forcer un passage en Transylvanie, par le Nord, mouvement appelé à menacer les communications ennemies. On peut être assuré que les Russes, de même que les autres alliés, sauront mettre' à profit les circonstances favorables créées par .l'offensive ennemie en Roumanie et que les succès allemands dans ce théâtre seront bientôt compensés par des succès alliés dans d'autres secteurs. Il faut cependant tenir compte du facteur "temps" qui, en cette saison, est d'une si grande importance et sur lequel les Allemands comptent évidem ment comme sur un. allié sûr qui doit écarter les dangers de surprises qu'en toute autre saison nos ennemis eussent hésité à affronter. Les combats dans la région de Monas-tir se poursuivent à l'avantage des Alliés, qui, malgré la résistance opiniâtre des Germano-Bulgares, font des progrès dans une contrée très accidentée, et en dépit de conditions atmosphériques défavorables.Les Serbes et les Zouaves rivalisent de zèle, et c'est à qui exécutera les assauts les plus périlleux. Pendant que les premiers s'emparèrent à la baïonnette des hauteurs de Grunishal, au nord-est de Monastir. les ZouaYes enlevèrent d'assaut une hauteur à l'est de la côte 1,050, que les Bulgares défendaient avec âpreté. Ces exploits, après les fatigantes opérations des jours précédents, témoignent de l'esprit magnifique qui anime nos soldats. La "crise " grecque approche de la solution. Le délai fixé par les Alliés pour la reddition d'une partie du matériel d'artillerie de l'armée grecque expire demain et tout indique, à moins d'un revirement à la dernière .minute, que le gouY-ernement hellène opposera un refus net aux demandes de l'amiral du Fournet. Ce refus n'étonnera que ceux qui ne veulent pas voir, dans la personne du roi Constantin, l'instrument docile du Kaiser et de si sœur, et dans l'entourage du trône, des agents au service de l'Allemagne. L ; chapitre grec de l'histoire de la guerre européenne est un digne pendant du chapitre bulgare, et les Alliés n'ont pas lieu de se féliciter de l'activité déployée par leurs diplomates balkaniques. I' est question de transférer le gou-rct ueii.tiù provisoire à Athènes et si les réservistes donnent suite à leurs menaces à l'égard des vénizélistes, l'occupation de la capitale par les troupes alliées pourrait difficilement être retardée. Il est plus que temps qu'on en finisse avec un roi et un gouvernement anticonstitutionnels qui, depuis trop longtemps, se moquent des Alliés et des \-rais patriotes grecs. Comme le dit le "Times," les Alliés n'auraient jamais dû permettre l'éviction de M. Vénizélos par le roi qui, en empiétant sur la constitution, a conduit la Grèce à l'anarchie. M. Balfour, ministre de la marine, a annoncé hier à la Chambre des Communes que d'importants changements avaient été décidés dans l'Amirauté. L'amiral Sir John Jellicoe devient Premier lord de l'Amirauté, et c'est le vice-amiral sir David Beatty qui le remplace à la tête du commandement de la Grande Flotte. Ces nominations répondent, on peut le dire, aux vœux de la grande majorité du parlement et de la nation, qui réclament une main ferme â la tête du département à la bonne gestion duquel l'aY-cnir de ce pays est si intimement lié. Les amiraux Jellicoe et Beatty sont peut-être les hommes les plus populaires en Grande-Bretagne et le public compte beaucoup sur eux pour résoudre la question des sous-marins qui devient de jour en jour plus sérieuse. L'ORGANISATION FRANÇAISE. L'Allemagne a-t-elle le monopole de l'organisation? — Une fabrique de munitions française.— Sur la Somme. Ceux qui, comme nous, ont vu l'invasion de la Belgique, les formidables masses allemandes déferlant vers la France, par toutes les routes, pendant. des heures et des jours, furent impressionnés par l'ordonnance minutieuse et l'aspect automatique du mauvais cauchemar qu'ils vivaient. Dans tous ces soldats couleur de pou, striés de beau cuir jaune tout neuf, dans ces convois énofrmes où les cuisines roulantes, faisant la soupe en avançant, alternaient avec les installations de télégraphie sans fil ou les batteries de projecteurs, il leur semblait voir les rouages parfaitement agencés de quelque monstrueuse machine de destruction mise au point d'après les dernières données de la science allemande. .Nous pouvons bien l'avouer aujourd'hui : le spectacle tout d'abord nous terrifia, nous cassa bras et jambes. Mais bientôt, à la faveur de la victoire de la Marne, nous pûmes nous ressaisir. Aujourd'hui, il apparaît bign, que la formidable machine de guerre allemande a été détraquée par un simple grain de Sable, et ce grain de sable s'appelle la Belgique, la résistance de Liège et de Haelen, la menace que fut durant plus d'un mois, sur le flanc des Allemands, la position fortifiée d'Anvers, où s'était réfugiée toute l'armée du roi Albert. Les Allemands, exclusivement préoccupés d'organisation matérielle, déformés par ce souci du colossal, ce gigantisme qui s'allie chez eux, dans l'exécution, à une micrographie puérile, n'aY-aient négligé qu'une chose : le facteur moral, les fameux impondérables dont parlait Bismarck et qui cette fois, déterminèrent l'intervention anglaise, facteur décisif dans cette guerre. Un peu moins d'organisation et un peu plus de psychologie eût mieux valu pour les Allemands. Cependant, après que la victoire de la Marne eut fait aY-orter le rêve de domination universelle de l'Allemagne, on continua chez les Alliés, d'expliquer sa résistance obstinée par son pouY-oir d'organisation. A le bien prendre, toute la philosophie de la guerre oscille autour de cette question. L'Allemagne a-t-elle le secret ou le monopole de l'organisation? Nous avons eu tort peut-être de le croire trop facilement ou de le crier trop haut. Notre complaisance a rendu complète ment fous d'orgueil certains Boches de haute "kultur" déjà piqués. Le chimiste Ostwald, dont la sociologie est le violon d'Ingres et que les lauriers d'Auguste Comte empêchent de dormir, écrivit un jour-de 1915 : " L'Allemagne veut organiser l'Europe qui jusqu'ici n'a pas été organisée. Je vais maintenant vous expliquer le grand secret de l'Allemagne. Nous, ou peut-être plutôt la race germanique, avons découY-ert le facteur d'î l'organisation. Lis autres peuples vivent encore sous le régime de l'individualisme, alors que nous sommes sous celui de l'organisation." Le professeur de Leipzig ajoutait, hanté par le souv nir de la formule trir.itaire de Comte sur l'évolution historique : "Le peuple russe est encore au régime primitif de la horde; les Français et Anglais sont au régime transitoire de l'individualisme quand nous, Allemands, nous sommes déjà au stade définitif de l'organisation.", Souvent j'ai retrouvé dans la presse allemande et surtout dans la littérature de guerre des sozial-demokrats ces ■idées du professeur. C'est avec une sorte de haine, la haine de l'esclave né, ayant le goût de l'esclavage, que les Allemands parlent de l'individualisme des Français et des Anglo-Saxons, ou plutôt de ce respect de la personnalité humaine qu'il y a en Angleterre et chez les peuples latins. Ce n'est pas chez nous, mais en Allemagne, que cette affreuse expression : "le matériel humain" a été employée pour désigner les troupes. Une enquête. Les propos du professeur Ostwald ont fourni à un journaliste français, M. Jean Labadie, le prétexte à une très intéressante enquête dont les réponses ont paru dans 1' "Opinion," le grand hebdomadaire parisien ej. dont l'essentiel a été publié ensuite en y~olume(l). En général, les savants, les philosophes, les politiques, les écrivri >s français, anglais, belges ou italiens qui ont répondu à cette enquête dénient formellement à l'Allemagne le mérite d'avoir découvert ou inventé l'organisation, d'en aVoi.r le monopole ou quelque formule secrète. Elle esit vieille comme le monde, nous entendons le monde qui se prétend civilisé. Elle se confond aYec les notions d'ordre et de discipline. La France a eu des organisateurs de génie, un Colbert, un Napoléon et même les farouches conventionnels. Mais la conception de l'organisation qu'a le Dr Ostwald, en bon allemand, est une conception purement mécanique et matérielle. Il adore l'organisation en soi, alors qu'elle ne doit être qu'un moyen et ne vaut que par le but. La-dessus aussi, la plupart des réponses à l'enquête sont d'accord: "Toute idée complète de l'organisation se définit autant par la fin poursuivie que par les moyens mis en œuvre." Le professer Ostwald n'attend d'elle qu'un maximum d'efficiencv, de rendement technique. Ce docteur à lunettes croyait être un sociologue, voire un politique : il n'est qu'un électro-chimiste. "Les Allemands, dit M. Emile Boutroux, en réponse à l'enquête, organisent la vie au détriment complet de la liberté, du moins de la liberté telle que n^us l'entendons. L'Allemand ne conçoit pas de milieu entre l'anarchie et l'obéissance au pouvoir absolu." Et, parlant de son pays, de la noble France qui donne dans cette guerre le spectacle d'un si magnifique effort, M. Boutroux ajoute : "Ce n'est pas s'affaiblir que d'unir la discipline à la liberté, c'est précisément se donner des forces morales, des forces qui ne s'usent pas. Liberté, discipline, sympathie, tels sont les trois facteurs d'organisation qui satisfont le mieux au génie de notre race. " Voici encore quelques opinions grapil-lées dans les., réponses à cette intéressante enquête. De l'économiste Charles Gide: " Le Français sait très bien s'organiser toutes les fois qu'il en voit la nécessité: le malheur c'est qu'il ne voit pas souvent cette nécessité." De M. Henrii Lichtenberger, professeur à 'a Sorbonne : " Nous sommes des improvisateurs et des individualistes, c'est entendu. Mais cela ne nous dispense en aucune façon de faire l'effort nécessaire pour coordonner nos forces et discipliner nos énergies. Entre organisation et individualisme il n'y a pas d'antinomie comme le prétend Ostwald. Sans abdiquer, l'individualisme français peut et doit se plier aux contraintes nécessaires et créer une organisation conforme à notre tempérament." De M. Charles Benoist, membre de l'Institut: "Dans l'organisation allemande l'homme n'est plus qu'un tas de muscles destiné à faire tourner la mécanique de l'Etat." De M Ferdinand Buisson, président de la Ligue des Droj,ts de l'Homme: " Pour la France, il ne s'agit plus de machine: elle a voulu passer du mécanisme à l'or-p-anisme. machine vivante. dont. niè ces ne sont plus des rouages mis en branle par une force étrangère, mais des êtres libres, qui se meuvent eux-mêmes. C'est ce que M. Ostwald appelle dédaigneusement individualisme. ' ' G. K. Chesterton répond: "Le nouveau secret de M. Ostwald était connu des Etats les plus primitifs de l'antiquité et s'appelait esclavage. Il consiste à créer dans les foules un état d'esprit qui rende les individus aussi impersonnels qu'il est possible à des hommes de l'être. . . . Par-dessus tout, il faut opposer à l'organisation allemande, et on lui oppose, ce qui est expressément la force de la nation française, le pouvoir qu'ont les hommes de s'organiser spontanément et même à l'improviste et même de se conduire sans chefs." Du poète belge Emile Verhaeren : "L'organisation allemande n'est qu'une sorte d'esclavage consenti." De M. Maurice Barrés: "Les troupes françaises sont plutôt guerrières que militaires. Cette idée a été émise par nombre de généraux français. Et rien n'est plus exact. La caserne leur pèse. L'armée française est plus chez elle dans la tranchée que dans ses garnisons. Aussi voyez la magnifique organisation réalisée par notre armée dans cette campagne. Par quelle sorte de discipline ce résultat a-t-il été acquis? Soldats et officiers dans les tranchées s'aiment comme des frères." Il n'y a qu'une phrase de cette réponse de M. Barrés à laquelle nous ne pouvons souscrire qu'avec un peu de répugnance, celle où il dit que l'armée française est plus chez elle dans la tranchée qu'à la caserne. Aucun soldat, aucun homme n'est chez soi dans la tranchée, surtout quand il s'agit d'une guerre aussi effroyable que celle-ci... Si, du domaine militaire, nous passons au domaine économique, que voyons-nous? L'Allemagne même affamée, même soumise à un régime de travail forcé par un von Groener, rationnée à l'extrême par un von Batocki, par un "dictateur du ventre,"- vante sa puissance d'organisation en poussant des soupirs d'extase. Longtemps, ses -officiers faits prisonniers en eurent plein la bouche. En France, en Angleterre, c'est le phénomène contraire qui se présente. Nous aimons les Français presque autant pour leurs charmants défauts que pour leurs qualités, et ce qui nous plaît souvent chez eux, c'est un certain laisser-aller, une nonchalance aimable et ce; génie de libre improvisation qui, aux heures' critiques de leur histoire, leur fait faire des -merveilles. Mais nous sommes en guerre, et ces aimables défauts peuvent coûter cher. Voilà que la France, usant de prévoyance après 28 mois de guerre, s'impose certaines; restrictions pour économiser la viande et le charbon. Et le Briton se décide à manger du standard bread, d'ailleurs plus nourrissant et plus hygiénique que l'autre, pour éviter certains gaspillages de farine.- Croyez-vous que Français et Anglais y~ont pour cela délirer et se mettre à célébrer sur le mode dithyrambique la panacée de l'organisation? Pas le moins du monde; ils n'aiment pas les Verboten, ils n'ont pas le goût de l'esclavage. Ils consentent volontiers à des sacrifices momentanés en vue du triomphe de la plus juste des causes et pour qu'un jour, dans une Europe délivrée du cauchemar pangermaniste, on puisse encore respirer à l'aise et goûter la "douceur de vivre." L'effort industriel de la France. Il y a dans l'enquête de "l'Opinion" une réponse à tirer hors pair. C'est celle-de M. Henry le Chatelier, membre de l'Académie des Sciences de Paris. En août 1914, l'illustre Américain F. W. Taylor qui fut un vrai novateur en matière d'organisation industrielle, lui écrivit une lettre empreinte d'une vive indignation contre l'Allemagne. "Cet homme de bien, qui incarnait le génie même de l'organisation, est mort en appelant le châtiment sur la nation qui se prétend la détentrice divine du secret de l'ordre." Le principe du système Taylor, adopté au tempérament français, quelque peu corirgé, est appliqué dans nombre d'usines de guerre en France. La nation française s'étant ressaisie, a eu vite l'intuition que cette guerre était une guerre de matériel, une guerre de munitions, une guerre d'industries. Et sous l'impulsion d'un socialiste, d'un normalien, d'un homme habitué aux spéculations philosophiques (le paradoxe n'est qu'apparent), M. Albert Thomas, on a vu dans tous les coins de France les usines sortir littéralement de terre. Dans les plus humbles clouteries, on travaille pour la guerre, on fabrique des projectiles. Des régions comme le Dauphiné où nous n'allions admirer que des paysages majestueux ou sauvages nous offrent aujourd'hui le spectacle d'un effort industriel prodigieux. La population d'une ville comme Lyon, malgré que des milliers de ses fils mobilisés soient au front, a augmenté depuis deux ans de plus de cent cinquante mille habitants'. Jusque sur la ligne de feu, jusque sous les obus allemands en certains endroits, on contipue de travailler ainsi que l'a montré dans un petit livre émouvant M.Pierre Hamp(2). J 'ai visité aux environs d'une-grande ville française, qu'il est inutile de nommer, une usine où l'on fabrique chaque iour plus de 35,000 shrapnells pour les innées française, russe, italienne, roumaine. En mars 1915, à l'endroit où les bâtiments de cette usine gigantesque s'élèvent aujourd'hui, il n'y avait que des jardins potagers et des cloches à melons. Quatre mois après, en juillet, 3n commençait à fabriquer. Il y a là aujourd'hui 12,000 ouvriers, dont 7,000 femmes recrutées parmi les femmes de mobilisés, Iles midinettes sans travail, ies artistes lyriques, les danseuses des aefits théâtres. Il y a même des écuyères de cirque. Certaines d'entre elles sont employées à certains travaux qui nécessitent un effort physique que l'on croyait lu-dessus des forces de la femme. Au front. Le capitaine Philippe juillet, l'auteur du beau livre : "En liaison avec les'Ans-lais" (3), a initié les lecteurs de 1' "Observer" aux efforts de l'organisation Française au front. Qu'il me soit permis le dire "ici, à mon tour, Combien je fus impressionné, tout profane que je suis," par ce qu'il m'a été donné de voir tout récemment au sud de la Somme. L'organisation dont on est le témoin là-bas, à l'arrière, on la sent infiniment souple. Le g-énie d'improvisation de la France a créé de toutes pièces des tentes, des gares de ravitaillement, qui sont de véritables cités. Toute cette plaine de Picardie, aux molles ondulations, d'ordinaire si calme, d'une eurythmie de lignes qui inspira si bien Puvi> de Chavannes, on la voit maintenant grouillante de vie et d'activité. Partout, en pleine campagne, on voit des motocyclistes, des autos filant à toute allure sur les routes; à certaines'heures, c'est un va-et-vient continuel d'autobus et de camions automobiles dans les deux sens. On se rappelle la définition qu'un géographe donnait des fleuves : "Les fleuves sont des routes qui marchent. " Les routes de Picardie, elles aussi, semblent marcher, mais dans les deux sen£ Elles semblent partagées en deux rubans, deux chaînes sans fin qui se déroulent sans arrêt. . Et tout cela pourquoi ? Je regarde au soir tombant, dans un ciel fuligineux, s'allonger des fumées de trairts et croiser d'innombrables avions'. Tout cela semble entourer la pure cathédrale gothique de Corbie, ou bien encore cette ville d'Amiens, dominée par la vaisseau de l'église sublime, du " poème en pierre," chantée par Ruskin. C'est pour sauY'er ces trésors que bourdonnent les avions, que roulent les autobus, que les canons anglais et français "tapent" dans Miraumont ou le Bois de Saint-Vaast. LOUIS PIÈRARD. (1) " L'Allemagne a-t-elle le secret de l'organisation?" X vol.; Fr. 3.50. (Ed. de 1'" Opinion," 4, rue Cliauveau-Lagarde. Paris.) (2) Pierre Hamp: "Le Travail invincible." (Ed. de la " Nouvelle Française.") (3) Ed. Perrin et C'ie, Paris. L'IMPUDENCE DE LA PRESSE ALLEMANDE. Elle est sans bornes ! L'impudence de la presse allemande ne connaît pas de bornes. Elle vient cependant encore de reculer les limites de l'hypocrisie et du mensonge: l'imagination la plus dévergondée est incapable d'atteindre les hauteurs où plane, en attendant la dégringolade finale, le mépris de la culture allemande pour tout ce qui est vérité. La "Kôlnische Zeitung" du 7 publie une corresooudance de Berlin du 4 no vembre qui s attache a justiher la traite des blancs et l'esclavage organisé officiellement par le pays qui "tient la tête de la civi'isation mondiale." Cette correspondance invoque le témoignage de la presse belge, "qui n'est certes pas suspecte, dit-elle, de donner aux choses une couleur favorable aux Allemands." Le monde entier sait qu'il n'y a plus de presse belge en Belgique ; tous les grands journaux de tous les, partis Qui I7è-sc aînée. . / / w / No 885 .

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Londres du 1914 au 1918.

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