L'indépendance belge

1095 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1916, 29 Septembre. L'indépendance belge. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/jh3cz3353w/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

L'INDPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE: 5 CENTS) I administration et redaction : bureau a paris : 1/CMnDCHK no C C DT ET IUIE3 O F™ ? mo a q qtttt t tnp c» \ tudor h( use, tudor st.. london. e.c. ^ace de la bourse. VENDREDI 29 SEPTEMBRE 1916. fï mot!' «? wtttorq l f- 13 -rira cdijamc . /mtv tct1 fdu . (311-57 et r- *1. ^ ^ , ■ . .. no _ abonnements : \ 6 mois. ,7 shillings. \ conservation par le progres. TELEPHONE : CITY 3960. 1238-75. n vente à Londres à 3 h. le jeudi 28 sept. U an. 32 shillings. ) LA SITUATION. Jeudi, midi. Chaque communiqué apporte des détails complémentaires sur la victoire des armées alliées sur la Somme, et signale des progrès nouveaux de nos glorieux sol dats. Du côté britannique, l'avance s'étend dans la direction d'Eaucourt-l'Ab-ba-ye (au nord de Fiers), où des tranchées ennemies ont été capturées sur une longueur de deux kilomètres, ainsi qu'au nord-est de Thiepval, où une importante redoute allemande, établie sur la crête principale, à deux kilomètres du village, •a été enlevée d'assaut. Du côté français de nouveaux progrès ont été faits à l'est de Vermandovillers, à l'est et au sud-est de Rancourt, et du côté du Bois Saint-Pierre Vaast, dont nos alliés ont pris possession en partie. Le général Sir D. Haig ne parle pas de contre-attaques allemandes, mais le communiqué français en mentionne une, très violente, contre les positions récemment acquises, entre Bouchavesnes et la ferme de Bois l'Abbé. De ce côté, l'objectif français est la position du Mont Saint-Quentin, trop forte également pour être abordée de front et qu'il s'agit de prendre par débordement.Le total des prisonniers faits par-les troupes britanniques seules est près de 4,000, et il en arrive encore tous les jours par paquets. Depuis le début de l'offensive des J11-liés, soit depuis bientôt quatre-vingt-d"x jours, les vaillantes armées franco-britanniques, fraternellement unies sur le champ de bataille, ont fait 65,000 prisonniers, ce qui représente une moyenne journalière de plus de 700 hommes ! Mesurées au chiffre des prisonniers, les .pertes dp l'ennemi en tués et blessés doivent être énormes, si l'on considère que 61 divisions ennemies ont, depuis le 1er juillet, passé par " l'enfer de la Somme," chacune y laissant approximativement la valeur d'un régiment. Six divisions y sont venues deux fois, et il n'est pas exagéré, dans ces conditions, d'évaluer à un quart de million le total des pertes allemandes en Picardie depuis trois mois. Depuis le début de l'offensive, qui s continué sans arrêt, 45 villages français et 300 kilomètres carrés de territoire français ont été repris à l'envahisseur,qui a perdu en outre des centaines de canons, un millier de mitrailleuses et une grande quantité de matériel dont il serait trop long de faire l'énumération. La double victoire de Combles et de Thiepval est venue couronner l'effort patient de trois mois de labeur et d'héroïsme. Les positions que'le prince Rup-precht de Bavière a eu l'imprudenoe, il y a quelques jours à peine, de déclarer "imprenables," sont tombées sous la poussée irrésistible des armées franco-britanniques et nous sommés curieux d'apprendre comment le Reichstag, qui se réunit aujourd'hui, accueillera la nouvelle, qui n'est pas faite non plus pour encourager les souscripteurs au cinquième emprunt allemand. Le communiqué de Berlin, tout en avouant la perte du " recoin de Thiepval," a soin de ne pas mentionner Combles, et se borne à citer les noms des villages environnants, dans fe but évident de cacher l'occupation par nos troupes de cette forteressa. Mais si les Allemands sont tenus dans le noir quant à la signification profonde du succès des Alliés, les neutres ne sont pas dupes de ce procédé. Aux Etats-Unis, on considère que la victoire franco-britannique mettra fin, une fois pour toutes, à la propagande pacifiste germanophile et, s'il faut en croire le correspondant du "Times," on commence à se demander dans certains milieux si les Allemands ne vont pas être obligés de procéder avant peu "à un réajustement de leurs lignes" sur le front occidental ! Nous n'aurons garde de suivre nos confrères américains dans le domaine de la spéculation, sévèrement contrôlé d'ailleurs par la censuré, et nous nous rangeons volontiers du côté -de la presse hollandaise, toujours très pondérée, qui constate que la prise de Combles et de Thiepval est un coup sérieux porté au prestige militaire allemand. Les succès des Alliés sur le front occidental ne manqueront pas d'avoir leur répercussion sur les autres neutres, et les dernières nouvelles qui parviennent d'Athèneé sont significatives à ce sujet. Une dépêche Reuter annonce que le conseil des ministres, après une entrevue avec le roi Coartantin, aurait décidé en principe d'intervenir aux côtés des Puissance^ de l'Entente, mais cette information n'est pas confirmée officiellement. Il en est de même des nouvelles 'annonçant que trois cuirassés et quatre contre-torpilleurs grecs se seraient placés spontanément sous le commandement de l'amiral Fohrnier, commandant en chef de l'escadre française de l'Egée. Si la nouvelle se oonfirme, il faut évidemment y voir le résultat de l'effet produit dans les milieux navale par le passage de l'amiral Condouriotis aux nationalistes, qui désapprouvent, avec M. Vénizélos, la politique personnelle et anti-hellénique du Roi, dont le " No-voie Vremia " dit qu'il est considéré par la presse allemande comme " le plus fidèle ami de l'Allemagne." Entreten-ps, M. ~,7enizélos et l'amiral sont arrivés en Crète, où ils ont été l'objet d'un© réception enthousiaste. On dit qu'un "Comité de Défense nationale "va être constitué et que l'amiral Condouriotis en sera nommé président, tandis que M. Vénizélos en dirigerait la politique tout en s'occupant du mouvement nationaliste dans les Iles et en Macédoine. Bref, la pression des événements devient telle qu'il faut s'attendre à des développements rapides. Les bruits les plus fantaisistes courent au sujet de l'attitude du roi Tino, et la " Nouvelle Presse Libre,' de Vienne, a signalé hier, dit une dépêche des " Central News," le bruit du départ du roi Constantin et de sa famille pour Constantinople, sans cependant abdiquer ses droits au trône ! Nous ne nous faisons l'écho de oette rumeur qu'à titre d'information, mais nous pensons que si le Roi avait l'intention de quitter la Grèce, il irait plutôt rejoindre le corps d'armée grec "en villégiature" à Gœrlitz, plutôt que d'aller s'isoler sur les rives du Bosphore. Mais ne devançons pas les événements et attendons. L'action victorieuse des Alliés sur tous les champs de bataille se chargera de mettre toutes choses au point. d'une marine marchande nationale constitue, pour tout pays industriel, un élément primordial, il n'est pas moins indiscutable que la possession de puissants moyens de transports intérieurs est aussi essentielle. Nous sommes persuadés que le réseau ferré sera mis aussi rapidement que faire se pourra en bon état d'exploitation par le pouvoir central bénéficiaire de ce monopole. Reste le réseau fluvial, domaine public, dont nous nous proposons d'entretenir nos lecteurs. • Pour activer nos échanges internationaux, activité dont dépend la prospérité de la batellerie, il est nécessaire d'ouvrir de bonnes routes d'eau entre nos ports, nos centres industriels et les nations voisines; c'est pourquoi il faudra qu'une artère hydraulique soit creusée vers le Rhin internationalisé, ou bien devenu frontière franoo-allemande, et que les liaisons fluviales franco-belges- soient améliorées. Songeons de même à augmenter nos relations commerciales avec l'Angleterre. Les désidérata de la batellerie. Ce dernier problème est double. En effet, pour que les relations soient facilitées et amplifiées, il est désirable que les transports maritimes soient prolongés par des services réguliers de navigation intérieure. Une combinaison qui parviendrait, d'une part, à drainer vers quelques, ports britanniques les marchandises à destination de la Belgique confiées aux chemins de fer anglais, pour les diriger vers les ports belges d'où elles seraient distribuées par bateaux dans tout le pays accessible à la navigation intérieure, et qui, d'autre part, relierait par steamers le système fluvial belge au réseau ferroviaire anglais, cette combinaison contribuerait efficacement au développement des courants d'affaires existants ertre les deux pays intéressés. Les entreprisses batelières qui participeraient à une organisation ds l'espèce, fonction-îiant pour ainsi dire en service public, auraient droit aux encouragements' et à l'i,itervention financière de l'Etat. Le gouvernement belge s'est déjà rendu acquéreur d'un nombre relativement important de bateaux destinés à coopérer à l'alimentation accélérée des populations proportionnellement à la délivrance de nos provinces. Cependant, il est à espérer que l'Etat ne projette pas de remplir définitivement le rôle de batelier. Il n'y a aucun mal à ce qu'il assume momentanément le soin de ravitailler l'industrie. Mais une concurrence persistante de l'Etat serait dommageable à la batellerie. La fin d'une compétition rationnelle entre le rail et l'eau serait également nuisible à l'industrie. Ce sont là des vérités proclamées, à maintes reprises, par nos associations industrielles, commerciales et professionnelles. Quel que soit le nombre des bateaux acquis par l'Etat, ceux-ci seront insuffisants pour répondre aux demandes des usines à ravitailler et du commerce à approvisionner. Plus que jamais le concours de la batellerie sera donc indispensable. Malheureusement, la plupart des bateaux d'intérie'ur sont perdus ou hors d'usage par manque d'entretien. Primes proportionnelles. Les bateliers auront droit, il est vrai, à des indemnités de remplacement ou de restauration, mais il serait déplorable d'attendre que ces indemnités aient pu être fixées pour venir en aide à nos bateliers, l'intérêt public en pâtirait. j"1 serait de beaucoup préférable que des avances, ou des primes proportionnelles, soient immédiatement versées par l'Etat, mettant nos mariniers à même de contribuer, le moment venu, à la rénovation économique du pays. Les sommes versées en vue de réparations ou d'achats seraient consenties d'après des condi tions à déterminer, et à l'exclusion de tout privilège. Une fois que l'appui financier de l'Etat en faveur des bateliers serait admis en principe, ce concours devrait s'é-tendje à toute initiative individuelle, ainsi qu'à toute entreprise collective. L'intervention devra être assez rapide pour qu'elle produise ses effets dès le début de l'ère transitoire qui commencera à la fin de la guerre, période pendant laquelle nos chemins de fer fatigués, équipés par un matériel considérablement réduit, et ayant encore à satisfaire à des transports militaires encombrants, seront, plus qu'en temps normal, insuffisants au trafic des voyageurs et des marchandises ordinaires. L. TEUGELS-DE VOS. P.S.—Les propriétaires belges de bateaux d'intérieur sont invités à envoyer leurs nom et adresse .à M. L. Teugels-De Vos, e.o. M. W. C. L. Lamot, Fins-bury Court, Finsbury Pavement, Lon-don, E.C. Us recevront une communication qui les intéresse. L'ÉTAT ET LA BATELLERIE. La situation demain. JLe redressement matériel de la Belgique sera chose ardue. C'est là un fait auquel il faut se préparer par l'étude de tous les facteurs de nature à influer sur le relèvement du pays. La Belgique aura à reconstituer complètement son outillage de production. Les machines de ses ateliers ont été détruites ou envoyées en Allemagne. Par mi ses usines qui n'ont pas fermé leurs portes, beaucoup travaillent pour et sous la direction de l'occupant. Il est à prévoir que l'ennemi aura tout loisir de briser les installations qu'il ne pourVa emporter pendant que ses armées opéreront leur retraite. La peur des indemnités à payer ne les effrayera pas, car les Allemands feront ce calcul odieux— mais très Boche—qu'ils auront le temps d'inonder et de garder les marchés avant de rencontrer la concurrence des indemnisés occupés à rebâtir leurs établissements, à les réoutiller et à rem-*\ placer les marchandises qui leur furent volées. A la cessation des hostilités, la situation des industriels belges sera donc des plus pénibles; il faudra toute l'intelligence des chefs d'exploitation, toutes les qualités professionnelles de leur personnel pour replacer le pays au rang que patrons et ouvrier^ lui avaient conquis dans la classification mondiale. Néanmoins, malgré toutes les difficultés à surmonter, ce prodige s'accomplira à condition que l'Etat aide les efforts particuliers. En signant les résolutions de la Conférence Economique de Paris, le gouvernement belge a adhéré aux principes de direction et d'intervention gouvernementales qui sont la base de cet accord. D'ailleurs, notre gouvernement est déjà entré""résolument dans oette voie le jour où il a placé cent millions dans le Lloyd Royal Belge; il créa alors un précédent qui justifiera dans la suite des requêtes d'interventions similaires et relatives à l'intérêt public. S'il est indiscutable que l'existence APRÈS LA BATAILLE . . . (De notre envoyé spécial.) Le glas funèbre. Curlu, septembre 1916. La brume froide enveloppe le champ de bataille dans un linceul gris. Un silence poignant règne sur la terre abandonnée. Jadis les cloches des villages annonçaient la journée du repos, jour de recueillement et de saine vie familiale tout ensemble; maintenant, les églises sont éventrés, réduites à un tas de pierres informe et les cloches d'airain se sont tues. Mais tout au loin la voix sourde du canon sonne le glas funèbre--- Par la route, des soldats français, le fusil sur le dos, se rendent aux tranchées. De temps en temps des chariots militaires passent, puis des cornes d'autos mugissent des avertissements. Certes, c'est du mouvement, mais cette agitation militaire n'est pas en état de donner de la vie aux groupes de maisons détruites avec leurs boiseries calcinée^. Tous ces mûrs béants semblent autant de bouches contractées dans, le dernier hurlement de douleur. Le rare passant lui-même sent si bien que de ces foyers de bonheur la vie s'est envolée qu'impressionné par le silence des lieux il ne parle qu'à voix basse, de peur d'offenser des âmes... Dans les ruines de C... gisent des cadavres allemands; deux sont étendus tout du. long sur la route l'un sur le dos. l'autre face contre terrp. Le premier est déjà tout raide et son corps gonflé fera bientôt craquer les coutures. Les soldats français passent apitoyés, ils continuent leur chemin silencieusement, tout pensifs. Un autre fix^e longtemps le cadavre, me regarde et puis me demande: "Monsieur, auriez-vous l'obligeance de vous charger d'une lettre? Ma mère sera bien contente d'avoir de mes nouvelles. Et l'on ne sait jamais..." Hodie mihi, cras tibi. Porter la bonne nouvelle à une mère, tout au moins la rassurer sur son fils, comment refuser une mission si touchante. Et voilà mon fantassin accroupi sur je seuil de la ruine d'en face, écrivant au crayon sur la feuille d'un petit calepin. U avait l'air un peu pâle et je voyais trembler sa main. Lorsqu'il eut fini sa lettre à "sa maman chérie," il y joignit quelques fleurs desséchées de sa tranchée. U se leva, et le regard rassénéré me tendit la lettre avec un "merci, Monsieur," qui sortait droit du cœiir. Trois kilomètres conquis. A la sortie du village une tranchée abandonnée court le long de la voie ferrée. U y a eu lutte là car non seulement ce retranchement est bouleversé par les obus français, mais, parmi les boîtes à conserves vidées, traînent des bonnets allemands, des débris de gibernes et des défroques militaires. Une auto militaire ^ayant pris feu, gît à l'état de mitraille au bord de la route. Un cheval mort est étendu sur le dos les quatre pattes en points d'exclamation. Voici la ligne de feu des Allemands oonq'uise hier. Faisant un bond de trois kilomètres les Français ont renversé tous les obstacles. Dans une tranchée, aux trois quarts nivelée par l'artillerie lourde de nos alliés, recroquevillés sur eux-mêmes, d'autres étendus, gisent des cadavres allemands. U y en a dans un autre élément de tranchée trois jetés l'un sur l'autre. Ou bien, un vivant aurait-il espéré pouvoir sauver sa vie en se couvrant des cadavres de ses frères d'armes? Poignante énigme ! .. A un autre endroit sur quinze mètres de tranchée, je compte une dizaine de cadavres, tous foudroyés par l'artillerie française. Je continue ma visite au champ de la mort, puis je suis heureux d'être exempté quelques minutes de cette vision macabre. Là- tantôt des rancœurs me montaient, maintenant je me hasarde à respirer plus librement et je fais une comparaison entre l'aspect du champ de bataille et le nombre de pertes donné par les communiqués. Toujours le spectateur est enclin à évaluer le nombre des morts bien plus bas que le chiffre officiel. A quoi cela tieyit-il ? Les morts. En voici l'explication. Au temps ou la guerre se passait en rase campagne, l'infanterie était l'âme dominante. Les armées se battaient en formations denses, sur une étendue de terrain restreinte. Depuis la guerre de tranchées l'on se bat sur un front de plusieurs kilomètres; à 1a, Somme on s'est battu de l'Ancre à Chilly, soit plus de 30 kilomètres. Sur une étendue de cent mètres vous ne l I trouvez que quelques cadavres. Cela paraît peu, mais multipliez le nombre par 30,000 mètres et à l'évidence apparaîtra la fidélité du chiffre officiel. Les blessés ont horreur de mourir à la belle étoile. Celui qui peut se traîner jusqu'à une habitation y voit une planche de salut. Combien ne sont pas allé mourir contre un pan de mur, même à l'écart, comme un chien. Si, là où l'on vient de se battre, quelques ruines sont restées debout, vous êtes sûr d'y trouver des blessés, qu'à cause de la gravité de leur cas, l'ennemi n'a pu emporter. Pendant une de mes visites précédentes, j'ai vu ce spectacle atroce. Dans des restants de maisonnettes aux murs criblés d'obus, les blessés allemands étaient couchés les uns sur un matelas, les autres sur le carreau ruisselant de sang. Des plainte-, des râles montaient; des dents grinçaient. U y avait là des jambes brisées, des crânes enfoncés, des genoux écrabouillés et bien davantage que la plume se refuse à écrire. La douleur se tordait dans tous les coins, aux rez-de-chaussée, dans les cours et jusque dans les caves. D'autres ne |e plaignaient plus, c'étaient les plus heureux ,. Comme un rayon de soleil passait dans le Jardin des Supplices les ambulanciers, apportaient de nouveau blessés, lavant les plaies, bandant les fractures, abreuvant les infortunés brûlants de fièvre et remplissant leur mission de charité avec le plus noble des dévouements. Puis avec des soins de mère, ils hissaient leurs patients dans les autos de .la Croix-Rouge vers les hôpitaux où les maîtres de la science les disputeraient à la mort et leur ouvraient un horizon de meilleur avenir... Une contre-attanue. C'est en avant de la ligne de tranchées dont j'ai déjà parlé que les Français ont brisé une violente contre-attaque à gros effectifs. A peine sortis de leurs abris les Allemands se sont vus pris sous un violent tir d'artillerie et de mitrailleuses. Ils avaient reçu l'ordre de briser le front français à tout prix, ils ont avancé', à coups de cadavres. Mais les plus intrépides n'avaiept pas encore atteint la ligne française où les troupes du général F.. , les refoulèrent dans un corps à corps terrible. Combien de tâches grises sur le tapis vert crevé d'obus. Morne est l'aspect du champ de bataille ! Mornes sont ces lointains horizons où le canon sonne le glas funèbre . Toutes ces tâches grises sont des Allemands qui île verront plus jamais la Germanie. Us ont quitte leurs foyers heureux, pour venin mourir lamentablement, sans gloire, sur un sol oue la violence n'aurait jamais dû violer. Plus une de ces formes indécises qui ne bouge.' Il y en a de tous les âges, des jeunes gens imberbes, jusqu'aux .aînés chargés de famille. La plupart tombèrent sous les balles des mitrailleuses et des fusils, car j'aperçois très peu de mutilés. Comme 'le Belge, le Français tire juste: presque toutes les balles ont porté au front ou dans la poitrine. La position des corps indique dans quelles circonstances ils ont trouvé la mort. Les uns sont couchés face contre terre, ils tombèrent à l'assaut. Un autre est renversé sur le dos. un coup de baïonnette lui a traversé sa tunique; il a perdu La vie pendant la contre-attaque française. Un autre encore est resté les jambes empêtrées dans un cratère; c?est là qu'il s'était tapi. La Croix=Rouge. Les seuls vivants sur le champ de carnage sont des docteurs et des militaires de la Croix-Rouge. Bientôt le-s derniers honneurs seront rendus à ceux qui, tout en étant des ennemis, ont donné leur vie pour ce qu'ils considéraient -être leur devoir ; les médecins font les dernières constatations d'usage. D'abord, ili s'assurent si le corps ne donne plus signe de vie. Si l'expérience est concluante, leurs auxiliaires procèdent à la reconstitution de l'identité du mort. Tout ce qu'on trouve sur lui est examiné, inscrit et réuni dans un paquet. Plus tard ces reliques seront pieusement remises à la famille du défunt. Après l'identification un. linge recouvrira le visage des morts afin que leur vue n'impressionne pas les soldats qui vont au feu. Entretemps de grandes fosses sont creusées et si une accalmie dans les hostilités s'est produite, c'est devant un détachement de troupes que les dépouilles sont confiées à la terre. Aucune cloche ne tinte pour la prière des morts; au loin le canon sonne le glas funèbre. Et les yeux vitreux des centaines de disparus fixent l'infini comme s'ils cherchaient dans l'immensité à décou^ vrir le secret néfaste qui pousse le3 hommes à s'entretuer E. P. No 231

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Ajouter à la collection

Périodes