L'indépendance belge

1099 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1916, 03 Novembre. L'indépendance belge. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/hq3rv0f237/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

87ème année. No 261 L'INDEPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY BEILGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 6 CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION : fllDOB H017SE, TUDOR ST., LONDON. E.C. TELEPHONE: CITY 3960. BUREAU A PARIS : 11, PLACE DE LA BOURSE. TEL FPM .(311 "S 7 et ELEPHl 1233-75. VENDREDI 3 NOVEMBRE 1916. En vente à Londres à 3 h. le jeudi 2 nov. (3 MOIS. 9 SHILLINGS.) ABONNEMENTS : 6 MOIS. 17 SHILLINGS. - CONSERVATION PAR LE PROGRÈS, . 1 AN, 32 SHILLINGS. J LA SITUATION. U.&U.U1, IlliUl. Malgré l'état défavorable du terrain qu'un correspondant décrit comme étant une vaste mer de boue, les Alliés poursuivent leurs opérations en Picardie. Les Français ont capturé, au nord-est (le Lesbœufa, des tranchées, ainsi qu'une centaine de prisonniers, et ont repoussé, à Sailly-Saillisel, une attaque allemande puis, contre-attaquant à leur tour, se sont rendus maîtres d'un important système de tranchées à l'ouest du Bois de Saint-Vaast. Les troupes britanniques, agissant de concert avec les Français, gagnèrent également un peu de terrain à l'est de L«sbœufs, mais sur le restant de leur front il n'y a eu que des duels d'artillerie, particulièrement violents dans la la région de Gueudecourt et de la redoute " Schw.aben." Le total des prisonniers faits par les troupes britanniques en Picardie est maintenant de 31,132, ce qui, avec ceux capturés par les Français, fait plus de 70,000 ! , D'autre part, l'offensA-e foudroyante 3e Verdun, il y a quelj^ÉÇs jours, a don-aé à nos Alliés un total de 6,011 prisonniers dont 138 officiers, et le butin qui, jusqu'à présent, n'avait pu être dénom-oré, comprend, entre autres, 15 canons, dont 5 de gros calibre, 51 mortiers de tranchées, 144 mitrailleuses, etc. Les derniers communiqués ne mentionnent que des combats d'artillerie sur la Meuse, notamment dans le secteur de Douaumont. Les nouvelles de Roumanie sont plutôt bonnes et il apparaît de plus en plus, comme l'a dit M. Bratiano, que la minute critique est passée. L'effort ennemi contre les passes n'est pas fini, mais la résistance roumaine se fait de jour en jour plus sérieuse. Nos Alliés ont capturé, hier encore, plus de 600 prisonniers ainsi qu'un important butin dans la vallée de Jiul (passe de Vul-cain). Dans ce secteur l'ennemi a perdu en trois jours, pendant lesquels il a dû constamment battre en retraite, près de 1,800 prisonniers, la plupart des Bavarois. D'autres prisonniers ont été faits par nos Alliés dans diverses régions. Dans la vallée de l'Aluta la lutte est toujours très vive, et les Roumains ont dû céder du terrain de ce côté. Il ressort du communiqué russe, qui parle des opérations dans ce secteur, que nos Alliés ont dû se retirer à environ 20 kilomètres de la frontière. Le communiqué allemand parle d'un succès austro-hongrois dans la région de Prédéal, où nos Alliés auraient perdu plusieurs canons. Ce secteur est à peu près le seul où l'ennemi ait à enregistrer quelque progrès. Cette amélioration est due certainement en grande partie à l'arrivée de renforts russes et aux conseils pratiques qu'ont pu donner à nos Alliés les membres de la mission militaire française, mais le mérite en revient avant tout au îourage et à l'endurance des vaillants soldats roumains qui ont eu à lutter pendant des semaines contre des troupes qui avaient deux années de campagne à leur actif, et qui, le fait semble établi lujourd'hui, disposaient de la supériorité numérique tant en hommes qu'en canons. ilais les épreuves par lesquelles ont passé nos Alliés ont contribué à rendre plus complète l'union des joartis et les ueciarauons laites au correspondant au "Petit Parisien" par M. Marghiloman, qui était un non-interventioniste convaincu, sont significatives à cet égard. L'ex-premier ministre s'est déclaré prêt à collaborer de toutes ses forces à l'œuvre d'union nationale. Partisan de la paix hier, il est devenu partisan de la guerre et estime que la Roumanie doit aller de l'avant jusqu'à la victoire finale. L'envoi de renforts russes en Roumanie semble avoir incité le maréchal von Hindenburg à tâter le pouls aux Russes eu Galicie. Pétrograd signale des combats d'une extrême violence dans le secteur de Ïïalicz-Brzezany, où les troupes du général Sherbatcheff sont! soumises depuis plusieurs jours à des attaques renouvelées. Sur un seul point, à Micezyc-zow, au sud de Brzezany, nos Alliés, attaqués par des forces supérieures, ont dû céder du terrain, mais partout ailleurs ils ont repoussé l'ennemi. En Macédoine, les troupes britanniques, passant à l'attaque, ont capturé le village de Barakli Djuma et ont infligé des pertes sérieuses aux Bulgaies, qui ont laissé 300 prisonniers aux mains de nos Alliés. Un peu plus au sud, entre Serres et Demir-Hissar, les " Tom-mies" ont capturé les villages de Prose-nik, refoulant l'ennemi dans la région montagneuse à l'est du chemin de fer. Le beau temps étajit revenu sur le front italien, l'artillerie a été de nouveau très active et le terrain est préparé pour une avance de l'infanterie. D'Athènes on annonce le rappel du 24e corps d'armée de Janina, ce qui signifie l'évacuation de toute l'Epire par les troupes grecques. L'évacuation de la TheSsalie se poursuit également et il ne restera dans ces deux provinces que des détachements de gendarmerie chargés du maintien de l'ordre. Ces mesures répondent-, comme on .sait, aux desiderata des Alliés. Les sous-marins allemands déploient une activité de plus en plus grande, et il ne se passe plus de jour sans qu'on signale plusieurs bateaux coulés par eux. Les pertes infligées par les pirates au commerce maritime britannique se chiffrent, d'après M. Runciman, à 2,000,000 de tonnes, et il est inutile cle dire que cette situation jn'éoccupe au plus haut degré les gouvernements alliés et neutres. Ce que les Allemands visent, c'est de ruiner le commrce maritime de leurs adversaires et de gêner leur ravitaillement. Pour atteindre ce dernier but, les sous-marins allemands ont reçu l'ordre de couler, partout où ils en rencontrent, les navires norvégiens qui, plus particulièrement, participent au ravitaillement des Alliés, et les dernières listes des bateaux coulés prouvent que ces ordres sont exécutés à la lettre. Quant aux sous-marins allemands de commerce, loin d'être coulés comme on nous l'avait annoncé, ils continuent leurs voyages. Le "Deutschland" vient d'arriver sain et sauf à New London (Etat de Connecticut) après un voyage de trois semaines. Sa cargaison comprend 750 tonnes de produits chimiques dont la valeur est évaluée à deux millions de dollars ! L'incident du "Marina" n'aura probablement sa solution qu'après les élections présidentielles, et nous saurons alors fi les Etats-Unis continueront le jeu des notes diplomatiques cher à M. Wilson. A U CHILI. Notre correspondant particulier nous écrit : L'expédition Shackîeton. Quoique l'attention du monde entier soit absorbée par le terrible drame qui se déroule depuis plus de deux ans en Europe, les péripéties des différentes tentatives de Shackîeton pour sauver ses 22 compagnons bloqués dans l'Ile Eléphant ont été suivies, surtout en Angleterre et dans l'Amérique du Sud, avec un intérêt et une émotion croissants. Comme on se souvient, ce fut en 1914 lue le lieutenant Shackîeton organisa son expédition au Pôle sud. C'était la !|oisième expédition à laquelle il prenait P,art5- Parti en décembre 1914 à bord de '-Endurance," le vaillant explorateur ' '■ ses compagnons se virent obligés pendant l'hiver 1915, qui fut exception,nelle-nie.nt rigoureux dans la régions antarcti-|Ues, d'abandonner leur bateau, détruit ; Pal les icebergs. Ils parcoururent en "'"ineaux plus de 700 milles marins, et ; arrivèrent ainsi jusqu'à l'Ile Eléphant, ''uÇe sur le parallèle 60 et à moins de ! JU degrés du Pôle sud. En vue du man-1 que absolu cle nouvelles de l'expédition, le gouvernement britannique, d'accord avec ce- qui avait été convenu avec Shackîeton, envoya 1' " Aurore," bateau spécialement construit pour la navigation dans les mers po* laires, à la recherche de l'explorateur. L' " Aurore " devait l'attendre dans la mer Ross, mais à cause des icebergs il ne put atteindre ce point et dut revenu au continent. Terribles péripéties. Entretemps, et après une odyssée connue déjà par les relations publiées dans les journaux cle tout l'univers, Shackîeton et deux de ses compagnons se séparèrent du groupe et revinrent sur leurs pas à la recherche de secours, car ils étaient menacés par la faim ; dans une petite barque découverte, ils parcoururent 400 milles! bravant la rigueur des éléments, sans abri contre le froid ni l'eau, et, après des péripéties sans nombre, arrivèrent enfin aux îles Malvi-na, où, avec l'aide du gouvernement de l'Uruguay, Shackîeton organisa une ex pédition de secours à bord, du baleinier l'Instituto de Pesca." Malheureusement, et malgré des efforts surhumains, arrivés à 60 degrés, l'Instituto de Pesca " ne put continuer sa route à cause des iceberg's, et Shackîeton dut renoncer à son entreprise.Accompagné du capitaine de " l'Endurance," et du célèbre Tom Cream, il vint ensuite à Punta Arenas, dans le détroit de Magellan, et, avec le concours, cette fois, du gouvernement chilien, il organisa une nouvelle expédition et partit le 24 juillet à bord" de la goélette " Emma. " La fatalité semblait s'acharner sur ces braves, et la barrière de glace infranchissable empêcha de nouveau Shackîeton d'atteindre l'île Eléphant, et la goélette ayant été sérieusement endommagée par les glaces, ils durent revenir à Port Stanley, aux îles Malvina. Mais l'intrépide explorateur, dont la persévérance et le1 courage sont au-dessus de toute expression, ne s'avoua pas vaincu ; il prétendit encore défier les imers et vaincre lesvmontagne,g de glace, ne voulant à aucun prix abandonner ses compagnons à l'horrible sort qui les attendait.Abord du "Jelcho." Cette fois, ce fut à bond du remorqueur de la marine de guerre du Chili, le "Jelcho," commandé par le pilote Luis Pardo, que Shackîeton s'embarqua. Le 28 août, ils quittèrent Picton, espérant que, comme l'hiver touchait à sa fin, ils ne rencontreraient des icebergs qu'à 150 milles de Picton ; malheureusement, et contrairement à leurs prévisions, à 70 milles de ce port, ,se présentèrent les terribles blocs de glace flottants ; cependant, grâce à de grandes précautions, ils purent naviguer entre les icebergs, et le 29 ils se trouvaient à 150 milles de l'Ile Eléphant. Un nouvel obstacle surgit : un brouillard épais rendait la navigation difficile et lentement, à raison de o mîdesipar Heure, le "Jelcho" avança dans ces régions de désolation.Enfin, le mercredi 30 août, ils étaient en vue de l'île fatale, mais le brouillard les empêchait de la distinguer, et, pour comble de malheur, un grand iceberg vint s'interposer entre le remorqueur et l'île. Au moyen d'un explosif l'énorme" bloc fut brisé et le " Jelcho " put s'avancer par la brèche ainsi pratiquée, jusqu'à 200 mètres du terre. Sur l'île les compagnons de Shackîeton .agitaient fébrilement les mains, acclamaient leurs chef et lançaient des hurrahs en honneur du " Chili " et du ' ' Jelcho. ' ' Une embarcation fut aussitôt mise à la mer et alla chercher les naufragés, qui, trois quarts d'heure après, se trouvaient à bord du remorqueur. L'émotion {le cet instant ne peut être décrite. L'état des naufragés était indescriptible et produisit la plus pénible impression ; leurs visag'es hâves révélaient les souffrances physiques et morales qu'ils avaient endurées. Heureusement Shackîeton eut la joie de retrouver vivants tous ses .compagnons. Le retour du "Jelcho." Le "Jelcho" vient d'entrer à Punta Arenas et les autorités et la population entière ont prodigué aux vaillants explorateurs toutes sortes d'attentions. De ce port on télégraphie aujourd'hui aux journaux de Santiago d'intéressantes déclarations faites par les expéditionnaires qui viennent d'être sauvés. Ceux-ci disant que, lorsque Shackîeton se sépara d'eux, allant à la recherche d'éléments de sauvetage, une grande tristesse s'empara d'eux, et que cette tris- ■ tesse*se transforma pu à peu en dés es- ! poir ; les rations de vivres durent bien- j tôt être réduites à la huitième partie, et ils se virent obligés à s'alimenter de loups et de toutes espèces d'animaux répugnants. L'endroit où ils se trouvaient était souvent inondé, et ils n'avaient aucune défense contre le froid, si intense dans ces régions. Les changements et les troubles atmosphériques étaient constants, et pendant les mois qu'ils passèrent dans l'île Eléphant ils eurent à supporter toutes les pénuries imaginables dues au manque d'alimentation et de vêtements. Des doutes terribles assaillaient leur esprit ; ils désespéraient de voir revenir leur chef, et la raison de plusieurs d'entre eux commença à s'affaiblir; les nuits interminables calmaient bien quelque peu leurs nerfs excités, mais pas leur faim et leur soif. Ils craignaient que les tempêtes continuelles et les milliers d'icebergs empêchassent l'arrivée d'un bateau jusqu'à eux; ils se virent obligés de manger leurs chiens, mais malgré toutes leurs angoisses ils eurent toujours bien soin de conserver en lieu sûr le matériel scien tifique laissé par Shackîeton, consistant en plans, cartes, notes, observations météorologiques, instruments, etc. Line grande dépression ne tarda pas à s'emparer d'eux, mais ils.font un grand éloge du capitaine Wild, qui, avec sa force de caractère et son grand cœur, les soutenait et les consolait comme un père affectueux. Lorsqu'ils entendirent la sirène du "Jelcho," ils ressentirent une impression tellement singulière, disent-ils, qu'ils ne peuvent la traduire, mais ils se rendirent aussitôt compte qu'ils étaient sauvés. Une fois à bord du remorqueur, ils pleuraient et tous remerciaient effusivement Shackîeton. Reconnaissance, Cependant, leur état de faiblesse était tel qu'ils souffrirent bientôt du mal de mer. Leur aspect était pitoyable ; leurs corps étaient imprégnés d'huile et dans un état de propreté plus que douteux, et ce fut seulement après plusieurs jours qu'ils purent se débarrasser de l'odeur à loup qui se dégageait de leur personne. Ils ne tarissent pas en .éloges et remerciements pour le commandant Pardo, du " Jelchor" et pour le gouvernement chilien, et ils sont profondément reconnaissant aux habitants de Punta Arenas, qui les ont .accueillis avec tant de sollicitude. Des félicitations sont arrivées de toutes parts aux vaillants explorateurs, ainsi qu'au commandant du "Jelcho," le pilote Luis Pardo. Le gouvernement du Chili a promu ce dernier au grade immédiatement supérieur. Shackîeton désire aller jusque Val-paraiso avec ses compagnons, et le pilote Pardo, à bord du " Jelcho," et de ce port il se rendra à Santiago pour exprimer personnellement sa reconnaissance au Président .de la République et aux autorités maritimes pour l'aide efficace qui lui a été prêtée. Le Roi e-t Shackîeton. Ci-dessous nous donnons la traduction des télégrammes échangés entre Shackîeton et le roi britannique : " Je vous prie de transmettre au Roi, avec mes humbles respects, ce qui suit : Accédant à mon désir, le gouvernement du Chili a mis à sa disposition un bateau avec tous ses officiers, hommes d'équipage et éléments, grâce auquel nous avons sauvé mes 22 compagnons. "J'ai porté à la connaissance de mes camarades le message de Sa Majesté du mois de juin dernier et ils remercient respectueusement Sa Majesté de sa bonté. Si cela est correct, ajoutez que le sauvetage se doit avant tout aux conditions de chef et à la force de caractère de Frank Wild, commandant du groupe." Le Roi a répondu comme suit : "Je me réjouis très cordialement de ce que vous ayez sauvé vos 22 compagnons. Tous vous féliciteront de vos efforts résolus pour les sauver et pour avoir obtenu plein succès dans votre quatrième effort. "J'admire grandement la conduite du commandant Frank Wild qui a tant contribué à maintenir le courage et l'espoir du groupe. "J'ai confiance en ce que vous les ramènerez bientôt saufs dans la patrie.— (Signé) George." MARCEL HUET. LETTRE DU VATICAN. (De noire correspondant.) Le Vatican et la Franc®. ,Rojie-Vatican, octobre. Le Vatican, cherche à attirer la France dans son orbite et il a recours aux moyens les plus divers pour arriver à son but. Parmi ceux-là il faut signaler lés invitations réitérées à rétablir les rapports diplomatiques, invitations qui se font, soit par articles de journaux, soit en inspirant des déclarations épis-copales, soit çnçore par les interviews provoquées par le cardinal Gasparri, secrétaire d'Etat. On parle du danger slave, d'orthodoxie russe qui, toute-puissante, pourrait devenir un obstacle à l'expansion du catholicisme, à d'autres, ou insinue que certaine Puissance n'a en vue que ses propres intérêts, enfin, ou ne se gêne pas de dire que l'amitié actuelle entre la France et l'Italie sera de courte durée, qu'une fois la saix étant faite, il y aura trop de motifs le brouille entre les deux sœurs latines. Lorsque les journaux signalent ce langage et que cela fait trop de bruit, on îssaye de le démentir. Mais les démenas du Vatican s'ont recevables jusqu'à un certairr point. Ceux qui vivent à Rome savent les apprécier à leur juste valeur. Le rétablissement des rapports diplomatiques entre .la France et le Saint-Siège, quoiqu'en dise le cardinal Gasparri, offrirait en ce .moment plus d'in-:onvénients que d'avantages. Le Vatican s'empresserait de s'en vanter comme un grand succès, mais il ne se limiterait pas à cela, il ferait bientôt comprendre que ce succès a été obtenu contre .'Italie et réaliserait ainsi son plan, qui ;on.siste précisément à entretenir la défiance entre les deux pays. Les inconvénients d'un rapprochement. L'amitié franco-italienne, on le dit îautement dans les sphères du Vatican, l'est pas viable. Le jour où les rapports diplomatiques seront repris et qu'un ambassadeur de France accrédité près le Saint-Siège, résidera à Rome, es prélats de la curie sauront bientôt sus-:iter des incidents et compromettre la France. Il suffira d'un discours, d'une manifestation, d'un pèlerinage organisé, l'une revendication dé la liberté et de 'indépendance du Pape, pour jeter les fermes de la discorde et susciter la mauvaise humeur des. Italiens, très susceptibles, spécialement sur cette question. Une fois que le feu sera allumé le Vati-;an ne manquera pas de l'attiser par tous es moyens dont il dispose. Au bout l'un (certain temps l'ambassadeur serait compromis et avec lui lés bons rapports ;xistant entre l'Italie et la France. Ce n'est pas sans arrière-pensée que le Vatican essayé depuis un an d'opérer ine certaine union entre la jeunesse ca-holique française et la jeunesse catho-ique italienne, comptant entraîner les premiers pour arriver à ses fins. Cette il.li.anee des jeunes dont jamais on n'a ton né le programme, indiqué le but pratique, devient plus étonnante et suspecte si l'on considère çjue les organes du Va- tican attaquent vivement la projet d'une entente latine sous n'importe quelle forme. On se demande avec raison pourquoi cette entente doit se limiter aux _ catholiques italiens et français. On ne cesse de répéter au Vatican qu'on aime la France, peuple vaillant, généreux, noble, auquel, selon les circonstances, on prodigue l'encens, beaucoup de fumée, mais rien de concret, mais si vous pressez bien, si vous insistez, on vous déclarera qu'on aime la France, mais la France catholique, pas la France des francs-maçons, des calvinistes, des libres-penseurs, des voltai-riens ; ceux-là seuils sont .aimés qui pensent comme Rome, qui sont humblement dévoués au Vatican et reçoivent ses ordres, exécutent ses désirs et laissent toutes les portes ouvertes à l'ingérence romaine. Ces jours-ci encore, l'archevêque de Paris et le recteur de l'Institut catholique recevaient, à propos de l'enseignement de la philosophie dans les instituts et les séminaires, une curieuse lettre du cardinal Bi.sJleti, préfet de la congrégation des études. On enjoignait de n'enseigner que la philosophie de Saint-Thomas d'Aquin et de "laisser de côté les notions fausses, inexactes et nébuleuses que nous avaient transmises bon nombre de prétendus philosophes modernes ou plus récents." Un vœu. Le cardinal ajoute: "Je suis4bien sûr que la fille aînée de l'église, qui a tant de fois devancé même les désirs du Saint-Siège, et qui tient à être la première dans l'obeissance comme dans l'amour, observera avec plus d'ardeur dorénavant ces directives pontificales et qu'en particulier votre institut et les autres universités catholiques de France, dont l'attachement à la chaire de Pierre est si connu, contribueront ainsi très îfficacement à cette résurrection que nous saluons d'avance." Voilà des désirs qu'on n'a jamais osé exprimer aux professeurs des universités allemandes qui enseignent aux séminaristes les théories de Kant, Hegel, Fichte, voir même de Nietzsche. On ne pourrait compter sur leur adhésion, encore moins sur leur soumission. L'affaire du modernisme est là pour le prouver. Dans quelques semaines, les évêques français vont commencer à arriver à Rome, car c'est leur tour de faire la visite ad limina prescrite tous les cinq ans. On leur exprimera au Vatican bon nombre de désirs qu'ils s'empresseront le transformer en ordres et à leur retour -'n France ils rediront sans cesse à leur dergé et aux fidèles que le Pape aime la France d'un amour particulier, qu'il a oour elle une prédilection toute singulière. On leur aura bien dit cela dans les Sacrés Palais Apostoliques, les paroles coûtent si peu, surtout lorsqu'on :st sûr qu'on s'en contente sans demander des actes. Mais les Français sont le si braves gens, on n'a pas besoin de les ménager l

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.
Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Ajouter à la collection

Emplacement

Sujets

Périodes