L'indépendance belge

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s.n. 1916, 15 Juin. L'indépendance belge. Accès à 01 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/5717m04z6c/
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B/ème année. No. !40 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI s ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE: 6 OEMTS) ADMINISTRATION ET REDACTION -fcUDOR HOUSE, TITDOR ST., LONDON, E.C. TELEPHONE: CITY 3960. BUREATT A PARIS : 11. PLACE DE LA BOURSE. TELEPH., JEUDI 15 «JUIN 1916. En vente à Londres à 3 h. le mercredi 14 juin. (3 MOIS. 9 'SHILLINGS. ) ABONNEMENTS : j 6 MOIS. 17 SHILLINGS. I CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. ( 1 AN. 32 SHILLINGS, j ___ jr , LA SITUATION. j Mercredi, raidi. Les troupes du général Brussiloff continuent d'avancer sur les deux ailes et (notamment dans la région de Lutsk. Au nord de cette ville leurs progrès ont été ïssez sensibles et la distance qui les sépare de Kovel, l'important nœud de chemin de fer dont ils comptent s'emparer avant longtemps, a été réduite encore d'un© bonne vingtaine de kilomètres. Nos Alliés ne sont plus qu'à 16 Jkilomètres de la rivière Stockod, le der-j>ier obstacle naturel à franchir avant ({l'atteindre Kovel. Dars le centre la situation ne s'est jpas modifiée, et l'ennemi y résiste avec succès. Dans l'extrême sud, c'est-à-dire dans {a région de Czernowitz, l'avance a été jbout aussi sérieuse. L'importante tête de pont de Zaleseszyki, sur le Dniester, est ?ux mains des Eusses, et les cosaques ont vancé d'une quinzaine de kilomètres \ans la direction de Horodenka, qu'ils , 'ft occupé, et menacent à la fois Stanis-;u dans le nord et Kolomea dans le iid. j- La retraite autrichienne est si rapide >ar endroits que l'infanterie, et notam-nent l'artillerie russe peuvent difficilement suivre et garder le contact avec I ennemi. C'est ce qui explique le nom-ère décroissant des prisonniers qui, hier, n'était plus que d'un millier, portant 'e total à 116,000. dont 1,700 officiers. Si on ajoute à ce chiffre le nombre des tués et blessés que Pétrograd évalue approximativement au double des prisonniers, il est permis de dire que l'offensive russe a iïnis hors de combat la valeur d'-une ar-(inée autrichienne équivalente a la moitié peu près, des effectifs totaux mis en ïigne par les Austro-Hongrois entre le .jpripet et le Pruth { Que reste-t-il, dans pes conditions, de l'armée austro-hongroise et à quel moment se produira la défaillance fatale, inévitable, de la monarchie dualiste ? Tout dépend de la ..rapidité avec laquelle nos Allies vont pouvoir avancer à partir de maintenant. Sur le front italien les progrès autrichiens semblent définitivement enrayés. Le général Cadorna a pris l'offensive et : après une brillante attaque il a enlevé aux Autrichiens toute la ligne fortifiée du Rio Romini (vallée de la Lagarina). A Verdun, après une douzaine d'&s-1 sauts successifs, les Allemands ont réussi à étendre leurs gains à l'ouest du fort de Douaumont (Ferme de Thiaumont), et dans ce secteur ils ne sont plus qu'à ieix kilomètres de Verdun. Aux troupes j bavaroises et poméraniennes qui furent lancées à l'assaut des positions de Thiau-snont le commandement allemand avait i dit qu'elles étaient chargées de " prendre les derniers forts de la place. ' En réalité les "derniers forts" n'ont,pas ! encore été attaqués directement, et pour . les avoir, les Allemands devront y met* ' tre le prix. Reste à savoir si, en présence de l'offensive russe, ils pourront encore j faire les sacrifices nécessaires. Car le front de Verdun et de Russie ji'esfc pas 1 le seul qui sollicite en ce moment 1 attention de nos adversaires. Le mouvement bffensif des Canadiens devant Ypres où beux-ci ont repris les 1,500 mètres de branchées perdues l'autre jour, indique que la lutte s'étendra sur d'au- ,tres secteurs et que l'ennemi i /harcelé de côtés à la fois. La lecture des journaux allemands de Itea derniers jours est très instructive et les débats qui ont précédé l'ajournement du Reichstag sont particulièrement édifiants. Ils marquent, en effet, l'évolution qui, lentement, se produit dans l'empire dont la désagrégation n'est peut-être pas si éloignée que beaucoup le pensent. L'âpreté avec laquelle s'est défendu le chancelier contre certaines attaques a fait sensation et pour répondre sur un ton aussi aigri, il a fallu qu'il se soit senti sérieusement atteint ou menacé. Le principal grief que lui font ses ennemis (les hoberaux, les nationaux-libéraux et une partie des catholiques), c'est, rappelons-le, l'abandon de la guerre sous-marine contre les navires de commerce. Or, tout le monde sait que la suspension "momentanée" de cette guerre a été motivée uniquement par des raisons diplomatiques supérieures et on peut s'étonner de voir des partis gouver-mentaux reprocher au chancelier une politique inspirée par la plus élémentaire prudence. Cependant, on comprend mieux leur attitude lorsqu'on se rend compte du fossé qui, rapidement, se creuse entre les deux Allemagnes: l'Allemagne démocratique, c'est-à-dire celle qui souffre, qui est lasse de la guerre et qui ne veut plus suivre aveuglément le Kaiser et le gouvernement; et l'Allemagne impérialiste et capitaliste, qui englobe la caste militaire, les fonctionnaires, les propriétaires terriens et les gros industriels qui veulent poursuivre la guerre à outrance parce qu'elle se fait à leur profit exclusif et parce qu'ils savent que la défaite marquera pour eyx la fin d'un règne d'exploitation qu'ils veulent prolonger à tout prix. Cette opposition d'intérêts s'est manifestée très violemment dans le cours du débat sur la question de l'alimentation, qui a provoqué des révélations sensationnelles dont le Dr Helfferich a essayé en vain d'effacer le mauvais effet. Le député socialiste Hoffmann a cité quelques exemples typiques de l'exploi-i tation engendrée par la crise actuelle.Tel groupement financier fondé il y a sept mois au capital de 300,000 mark a été en mesure de distribuer onze millions de mark aux fondateurs tout en investissant quatre millions en titres de l'emprunt de guerre ! Tel autre distribue 200 p.c. de bénéfices et la Société des Cuirs clôture son bilan avfec un boni de 60 à 70 millions de mark ! On oomprend que si des bénéfices aussi soandaleux sont possibles alors que des millions d'êtres n'ont pas de quoi se vêtir et apaiser leur faim, les classes laborieuses ne soient plus disposées à continuer les sacrifices qu'on leur demande. D'ailleurs, le mot "révolution" a été prononcé, et l'énergie avec laquelle les socialistes se sont défendus contre toute velléité de leur appliquer la muselière parlementaire dénote la présence de ferments nouveaux qu'il sera intéressant de surveiller. Pour que le gouvernement ait toléré le langage qui a été tenu au Reichstag ces derniers jours, il faut qu'il se rend© compte de la nécessité d'ouvrir une soupape de sûreté. Nous est avis que la prochaine session du Reichstag sera plus tumultueuse enoore. C'est aujourd'hui que se réunit à Paris la Conférence interalliée chargée d'étendre au domaine économique la solidarité de vues et d'intérêts mises en pratique déjà dans les domaines militaire et financier. LE 3e MÉMOIRE SUR LA SITUATION RELIGIEUSE EN FRANCE. Des circonstances particulières nous ont permis d'avoir en notre ■possession un mémoire—le 3?—sur Ici situation religieuse en France. Nous n'avons pas le droit d'indiquer la situation prépondérante de l'auteur, mais nous avons de fortes raisons de croire que c'est un des supérieurs d'une des grandes congrégations résidant à Rome. On jugera par les textes que c'est un religieux d'une orthodoxie indiscutable, mais aussi un esprit d'une réelle élévation. Les paroles qu'il communique à un nombre restreint de supérieurs d'ordres et à quelques évêques français méritent d'être lues et méditées. l<Jn publiant ce "Troisième Mè-■ moire,9' l' "Indépendance, Belge" croit être fidèle à sa tradition de libéralisme en soumettant à l'impartialité de ses lecteurs une des thèses les plus délicates sv.r l'attitude du Pape et du clergé patriote dans la lutte terrible à laquelle nous assistons et où, l'idée du Droit, a été sacrifiée pour des motifs qui n'ont rien de religieux. Il va sans dire également que nous ne faisons pas nôtres les revendications ni le programme religieux qu'expose la haute personnalité auteur de ce mémoire. N. D. L. F. * * * FEVRIER 1916. Vox clamantis in deserto ! C'est avec cette modestie pleine de mélancolie que Sa Sainteté Benoît XVI a caractérisé lui-même le rôle qui'il a joué depuis le début de son pontificat en réclamant la paix avec une persévérance digne d'un meilleur sort. Il a prêché dans le désert. Personne n'a répondu à ses appels. Son initiative était à la fois dangereuse et vouée à un échec certain. C'était fatal. On ne l'a pas compris à Rome et main tenant le Pape se lamente sur son impuissance d'une façon plutôt pénible. Quelques semaines auparavant, dans k Consistoire secret du 6 décembre 1915 il avait déjà déploré l'inanité de tous ses efforts pacifistes. Ce qu'il y a de particulièrement triste dans cet aveu d'impuissance, c'est que rien ne semble indiquer que le Saint-Père se rende compte, si peu que ce soit, de la raison d'être de ses échecs répétés, ni même qu'il cherche à en deviner les causes. Il y a une certaine dose de fatalisme dans sa tristesse: c'est la malignité des hommes qui les empêche d'écouter sa voix! Cette conception de la situation actuelle est un peu trop simpliste, et il importerait de rechercher pourquoi les nations pourtant si durement éprouvées par cette "boucherie sans exemple" refusent le rameau d'olivier que leur montre le Souverain Pontife. Le monde ne veut pas de la paix que Benoît XV lui propose, parce qu'il ne la lui présente pas comme le triomphe du droit mais comme le résultat de compromissions et de marchandages. Cette manière d'envisager les négociations de paix est trop humaine et trop tefre à terre pour qu'on puisse l'accepter pour mettre fin au conflit actuel. Or, Benoît XV, en demandant la discussion des aspirations de chaque partie, semble les mettre toutes sur le même pied comme si "l'avantage espéré" d'un voleur ou d'un assassin pouvait être admis en justice de la même façon que les "sacrifices" des victimes. Les mots de "compensations," "d'accords équitables," de "concessions" employés dans la harangue pontificale choquent profondément ceux qui souffrent. Ils rappellent trop les fades com-binazioni de la diplomatie et ne s'accordent pas avec la notion de paix réparatrice du droit que réclame notre conscience.Si Benoît XV avait parlé de la sorte, si sa parole avait eu dès le début d'autres accents, si, au lieu du mode de lamentations et le ton des plaintes, il avait parlé haut et ferme au nom de la justice et de la vérité, il aurait sans doute soulevé bien des colères, mais >iu'iniporte les cria.des méchants—-et il eùt-Tencontré parmi les peuples un tout autre écho. Quelles admirables occasions se sont offertes à lui ! Dans le bouleversement le plus vaste et le plus épouvantable qu'ait connu l'Histoire de l'humanité, alors que toutes les forces matérielles du monde chrétien se heurtaient avec une rage sanguinaire, tous, angoissés, levaient leurs regards en haut, vers le ciel, vers le monde supraterrestre. On leur avait enseigné qu'il y avait une morale, une loi supérieure dominant les instincts, les haines, les actions mauvaises et, tout d'un coup tout cela semblait sombrer dans un tel cataclysme que l'on arrivait à ignorer où était le bien, où était le mal. Qui pouvait calmer et rassurer ces consciences? Qui pouvait élever sa voix au milieu des tempêtes ? Qui, si ce n'est le représentant de Dieu sur terre, le dépositaire de la doctrine de l'Evangile? Et tous, parmi les combattants, non seulement ses fidèles, mais les indifférents et même des adversaires, ceux qui le vénèrent comme ceux qui l'ont combattu avec une haine aveugle ei passionnée, tous avaient pour lui, pour le caractère indéniable de son autorité morale, un tel respect, qu'une sentence tombant d© sa bouche vénérée aurait purifié 1 atmosphère de la lutte et, tout en soulageant les âmes, aurait pu avoir les conséquences les plus heureuses pour l'humanité.Les circonstances sont-elles aussi favorables maintenant? Il est à craindre que non. Par ses atermoiements, ses hésitations, le Saint-Père a laissé s'affaiblir son autorité morale. Il y a quelques mois, un mot net, précis, viril, venant du Vatican eût pu changer la face des choses parce qu'on attendait beaucoup du vicaire de Jésus-Christ; on s'est lassé d'espérer et une sorte de découragement moral s'est emparé de la foule. Il est pénible d'être obligé de faire cette constatation, qui n'est que trop exploitée par les adversaires de la religion, mais elle s'impose à l'esprit même le plus bienveillant, comme eelle d'un fait qu en toute impartialité l'historien doit noter. L© fils soumis de l'Eglise, l'ayant fait dans la tristesse de son âme, doit s'incliner devant cette nouvelle épreuve. S'abstenant d© juger une attitude si contraire à ses espérances, mais que des raisons inconnues justifieront peut-être un jour, il lui sera bien permis de rechercher en son âme et conscience les moyens de relever et de grandir le rôle moral et religieux compromis par les événements. A les juger objectivement, on dirait que le Pape a douté de la grandeur divine de sa mission. Il a fait preuve d'une timidité, d'une hésitation qui cadre mal avec l'importance que l'opinion publique lui accorde, et qu'à diverses reprises la Papauté paraissait avoir réclamée. Sans remonter à Boniface VIII, déclarant • dans sa buFfe "Una» sanctam" que les rois devaient être soumis au Pape, même > pour les choses temporelles; il ,;,ou? sera bien permis de rappeler que Sa Sainteté Pie X a déclaré dans son allocution con-sistoriale du 9 novembre 1903 qu'il estimait de son devoir et de son droit d'intervenir parfois dans les affaires politiques. Il n'est donc pas étonnant que, généralisant trop l'idée d'infaillibilité et la faisant sortir des strictes limites où l'a justement enfermée 1© concile du Vatican, l'opinion publique estime que le Saint-Père s'est tenu dans une réserve exagérée en face des violations de droit commises par les belligérants. Nous-mêmes, nous avons pensé que le Pape n'avait p(as toujours semblé juger les événements du haut de son trône de Pontife et de ne pas les avoir suffisamment dominés. Ceux qui veulent excuser cette attitude pontificale nous ripostent parfois . ' Qu'auraient gagné les Alliés à ce que le Pape stigmatise les Allemands pour avoir violé la neutralité d© la Belgique et commis les atrocités que vous dénoncez, car s'il eut pris l'attitude d'un juge, il eût dû, en conscience, condamner également certains actes des Alliés?" Voilà un argument d'opportunité que nous ne pouvons accepter, car il va à l'encontre de ce qu'on prétend défendre. Un© des choses que nous serions tenté le plus de regretter, c'est justement que 1© Pape ait paru s'être laissé arrêter par des considérations purement humaines et qu'il n'ait pas condamné des crimes afin de ne pas mécontenter tel ou tel souverain, tel ou tel peuple. Nous estimons qu'un forfait est un forfait, quelqu'en soit l'auteur, ©t. celui-ci mérite d'être signalé à la vindicte publique quel qu'il soit, surtout lorsqu'il s'agit de crimes intéressant toute l'humanité. Nous savons fort bien, hélas, que des violations du droit des gens ont été commises du côté des Alliés, en particulier par la Russie en Galicie. Quoique ces faits soient postérieurs aux atrocités allemandes en Bel-pique et en Fr?u.",e et antriebisames . * Serbie, ils n'en sont plus excusables pour cela et nous n'acceptons pas qu'ils fassent compensation. Si même parfois quelques actes individuels sont à reprocher à nos troupes dans- l'ardeur du combat, nous acceptons fort bien qu'on les condamne ©t nous les réprouvons de nous-mêmes. Nous n'hésitons pas à déclarer qu© l'abstention pontificale pour ces actions coupables est, aussi regrettable du point d© vu© d© moral, qu© oeil© qui a eu lieu pour les événements ©n Belgique. On eût trouvé un réconfort par-I ticulier à voir un jugement équitable s'étendr© dans sa sévérité à tous les coupables, quels qu'ils aient pu être. C'eût été de la véritable impartialité. D'autre part, qu© de vastes et importants problèmes moraux ont été soulevés par cette guerre ! On peut dir© que tous les fondements naguère encore universellement acceptés de la morale internationale ont été ébranlés. On a vu surgir de surprenantes théories, et l'orgueilleuse doctrine pangermanist© a émis la prétention d© faire table rase de tout oe /que les -théologies aussi bien que les philosophes et les juristes considéraient comme des droits acquis et indiscutables, pour 1© remplacer par j© ne sais quel droit étrange d'expansion et de mission civilatrice. Au nom de l'intérêt égoïste d'une seul© race ou plutôt d'un seul conglomérant, elle brise toutes les règles admises et cela sans s© soucier d©s intérêts, des besoins, des traditions des peuples voisins qu'elle entend vaincre, opprimer ou détruire. Tant qu© ces malsaines idées pouvaient n'être considérées que comme des excès de pensée et restaient confinées dans des discussions d'école, on pouvait se contenter de blâmes et de condamnations plus ou moins vagues, et nous ne sommes pas ceux qui réclament l'intervention constante des congrégations romaines répressives. Bien au contraire, nous sommes partisans des libres discussions. Mais lorsque l'excès de ces doctrines, sortant du domaine théorique, devient un véritable danger public, nul ne déniera au Saint-Siège le droit de prononcer une sentence précise. Déjà, avant la guerre, les théories pangerma-nistes avaient pénétré les milieux catholiques allemands et causé dans le domaine de la pensée religieuse des ravages qui se sont dévoilés maintenant au grand jour avec une sorte de cynisme. La lecture des ouvrages (brochures, tracts, sermons) publiés depuis 1© début des hostilités par les Ersberger, Spahn, Schrors, Rosenberg, Brauns, etc., parfois revêtus à'imprimatur épiscopaux et engageant par conséquent l'autorité ecclésiastique, révèle l'étendue du mal. Qu'attend Rome pour se dégager cle ces fâcheuses compromissions ? D'ailleurs le problème initial reste le même. De quel côté se trouve le droit? Quel est le parti qui a juste guerre? Dès les premiers mois d© la guerre, le Pape pouvait émettre un verdict : d'aucuns espéraient même qu'il le devait. Son silence a déçu tout le monde. Quoi de surprenant à ce que, maintenant, lorsqu'il parle, ce soit au milieu de l'indifférence ? L'allocution consistoriale du 6 décem,-bre 1915 fut à peine mentionnée par la presse. Elle fut jugée banale, car ell© ne contenait aucun des accents qu'on s'obstine à attendre. Elle n'était, en somme, que la confirmation d© la fameuse interview publié© jadis par Lata-pi© dans la " Liberté." Sans doute, le journaliste avait traduit la pensée pontificale avec une rudesse un peu simpliste. Le discours de décembre, au contraire, ©st composé avec toute l'ont; tion ecclésiastique, avec cette phraséologie pleine de nuances qui répugne aux termes trop précis. Mais, dans le fond les deux documents se rencontrent en bien des points. C'eîSt ainsi que l'on constaté que la question des rapports du Saint-Siège avec l'Italie y tient une place trop prépondérante en présence des bouleversements actuels. Sans compter que la présence même du cardinal archevêque d© Cologne à ce Consistoire infirmait trop nettement les plaintes pontificales sur " les difficultés croissantes des communications entre Nous et le monde catholique." Car, enfin, ce prélat allemand avait pu venir sans aucun© difficulté des bords du Rhin au bord du Tibre, séjourner à Rom© et y circuler sans le moindre gêne, et tout le temps qn'il a voulu. Ce fut un spectacle impressionnant que l'assistance à ce consistoire du cardinal Von Hartmann, venant en quelque sort© s'imposer avec sa forte carrure de cuirassier allemand et passant, orgueilleux et fier, à travers les larges couloirs du Vatican comme un symbole de sa race. Mais plus noble ©t d'une grandeur morale plus saisissante le vénérable cardinal d© Cabrières, mince et fluet, faisait à côté de lui un contraste tout à l'avan-du ..jveélct français. C© ftes un feçsn gest© que oelui d© l'évêque de Montpellier. Apprenant qu'un cardinal allemand assisterait au consistoire, il n'hésita pas, malgré son grand âge et sa fatigue, à entreprendre le voyage d© Rome et à venir dresser sa fine silhouette toute de spiritualité près de la lourde et massive figure du cardinal allemand. Mais pourquoi faut-il que Mgr de Cabrières eût été le seul cardinal venu d© France pour assister au consistoire? La présence des autres cardinaux français eût été des plus heureuses à tous les points d© vue. Celle de Mgr Luçon eût été comme la protestation vivante de sa cathédrale et des églises détruites par ceux qu© le cardinal Von Hartmann couvre de ses bénédictions. Et puis, il est bon que, par de fréquentes visites à Rome, les évêques français maintiennent un contact étroit avec la curie romaine. Les influenoes allemandes n'y sont que trop prépondérantes, elles ont besoin d'être combattues et annihilées. Comme le rappelait naguère Mgr Chapon, dans une lettre célèbre, on n© doit pas oublier la formule Posuit episcopos regere L'ccle-siam Dei. Or, si les intentions des évêques français sont excellentes, si leur dévouement est au-dessus de tout éloge, bien souvent ils n'ont pas assez d'initiative. Ils sont atteints, eux aussi, du manque d'esprit d'offensive qui, depuis 1© début des hostilités, se fait d'ailleurs si. cruellement sentir dans toutes les bran-' clies d© l'activité nationale : armée, diplomatie, commerce, administration, et) affaires religieuses. Nulle part les Français n'ont su prendre la direction des événements. Us les subissent et ils s© mettent à leur remorque. Alors, ils dépensent des trésors d'énergie et d'ingéniosité, mais ils ne parviennent qu'avec peine à rattraper parfois le temps perdu ©t ils n'obtiennent pas les résultats qu© leur auraient valu tous leurs efforts s'ils avaient été employés au moment voulu. Mais nulle part ce retard n'est préjxn diciable comme dans le domaine religieux et moral. On peut réparer quel-i qu© peu le temps perdu dans les orga-< nisations matérielles ; l'âme déçue, froissée, désemparée ne se ramène quel difficilement. Dans une lutte comme celle que nous sommes contraints de mener, le ressort moral ©st un facteur essentiel. Les Allemands ont bien compris toute son importance et toute sa puissance. Non seulement ils avaient à l'avance surexcité la mentalité du peuple à un degré incroyable mais encore ils lui avaient donné un soutien puissant dans l'idée de Dieu, Allié de VAllemagne. On peut critiquer au point de vue théologique ©t même philosophique oe concept du Vieux Dieu allemand; au point de vue pratique il faut en reconnaître toute lai valeur; il se place au-dessus des divisions d'église. Il fait l'union sacrée des religions. De même que Frédéric-Guillaume III avait fusionné les luthériens et les calvinistes en un© seule église prussienne évangélique, de même du*

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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