L'indépendance belge

1048 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1916, 24 Juin. L'indépendance belge. Accès à 06 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/0g3gx45p5z/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

S7èrae mnén„ No 148 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI ; ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE Ï 5 CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION : TTJDOR HOUSE, TUDOR ST.. LONDON. E.C. TELEPHONE: CITY 3960. BUREAU A PARIS : -t. PLACE DE LA BOURSE. TEL El® H ■ (311-37 ©t ' 1238-75. SAMEDI 24 JUIN 1916. En vente à Londres à 3 h. le vendredi 23 juin. fi MOIS, 9 SHILLINGS. ) ABONNEMENTS : j g MOIS. 17 SHILLINGS. I CONSERVATION PAR LE PROGRÈS, 11 AN. 32 SHILLINGS. J LA SITUATION. "Vendredi, midi. Les nouvelles du front russe restent bonnes, La cavalerie de nos Alliés avance maintenant à marches forcées vers les Carpathes, et le communiqué de Vienne signale des combats aussi loin au sud que Gura Humora (sur la Mol- ! dava), c'est-à-dire à 80 kilomètres au sud de Ozernowitz. Ce fait en dit long sur l'importance et la portée de la vie- ! toire russe sur l'aile droite autrichienne. Le gros des forces russes a occupé la ville de Radautz, à une .vingtaine de kilomètres au nord de Gura Humora. et au cours de la poursuite nos Alliés ont fait environ 1,000 prisonniers. A Gura Humora, que les Autrichiens défendent contre l'avant-garde russe, ''ennemi dispose d'une ligne de chemin de fer qui aboutit à Do ni a-Watt'a et dont il se sert certainement pour évacuer la grosse artillerie qu'il a pu sauver de Czernowitz. Dans le saillant de Lutsk la' situation est sensiblement la même qu'hier. Dans la périphérie nord du saillant (à l'ouest de Lolki) des attaques allemandes eu masses compactes ont été repoussées. Plus à l'ouest, près de Svidniki, toujours dans la région du St-yr (sur la route de Kovel à Lutsk, une autre attaque allemande a eu le même sort et nos Alliés ont fait à cette occasion près de 600 prisonniers. A. l'ouest de Svidniki, sur le Stokhod. la lutte est tout aussi vive et les Russes y ont fait plus de 200 prisonniers. Pétrograd annonce sans ambages que le nombre plus réduit des prisonniers s'explique par l'exaspération des soldats russes oui ne sono guère disposés à faire quartier à des adversaires qui n'-hésitent pas à utiliser contre eux des balles explosibles. Ainsi après 22 mois de guerre les mœurs <ie nos ennemis n'ont pas changé. Dès qu'ils se voient impuissants'à lutter à î raies égales ils n'hésitent pas à adopter des l 'oye is. prohibés, sans s'inquiéter le ] moins du monde des stipulations des traités internationaux. La Kultur ails- ! mande se révèle ainsi une fois de plue proche parente du barbarisme et des faits comme ceux signalés par Pétrograd viennent rappeler aux nations civilisées qu'il ne saurait être question de paix, que si celle-ci équivaut au châtiment des criminels et à la réparation pleine et entière pour les crimes commis. Sur le front nord-oriental le maréchal von Hindenburg ne parvient pas à créer une impression sérieuse sur les forces du général Kouropatkine. Les tranchées que les Allemands avaient réussi à occuper dans la région de Dubatovka ne sont pas restées longtemps entre leurs mains. Une contre-offensive en expulsa l'ennemi qui fut rejeté sur ses propres positions. Au sud de Vilna des détachements allemands qui avaient franchi la Krevlianka ont été refoulés et ont dû regagner l'autre rive. On dit que c'est le général von Mac-kensen qui a repris le commandement des armées du sud et c'est sans doute en application de ses théories bien, connues i que les Allemande, dans le saillant de Lutsk, attaquent maintenant en formations denses. Avec, sur les deux fronts des gaspilleurs d'hommes aussi renommés que le Kronprinz et. le général von Mackensen, les réserves allemandes vont fondre à vue d'œil, et nous verrons ce qui restera dans deux mois des légions austro-allemandes déjà saignées à blanc. Nos Alliés russes, il convient de ne pas l'oublier, disposent cette fois-ci de muni- ►-« — tions en abondance, et les leçons du passé n'ont pas été perdues. A Verdun, la lutte a repris avec une vigueur nouvelle. Les Allemands ont renouvelé leurs attaques sur les deux rives de la Meuse après un bombardement de toute une journée avec des canons du plus gros calibre. Sur la rive gauche de îa Meuse, dans la région du Mort-Homme, les attaques ennemiesi ont complètement échoué et sur 1a. rive droite les Français <^nt pu ressaisir la plus grande partie des ; positions françaises que nos Alliés avaient perdues quelques heures auparavant au sud-est du Bois de Fumin. Toute I la région au sud du fort de Vaux est soumise à un feu d'artillerie d'une violence inouïe et c'est évidemment sur l'effet de leurs gros canons que les Alle-I mands comptent pour vaincre la résistance de nos Alliés. Sur le front britannique, l'explosion d'une mine a permis aux Allemands d'occuper momentanément des éléments de tranchées dans la région de Givenchy. Les fusiliers gallois les en expulsèrent presqu'immédiatement par une contre-attaque bien conduite. Les aviateurs alliés ont fait d'excellente besogne en allant bombarder, a titre dé représailles pourrie bombardement des villes ouvertes françaises, les villes allemandes de Trêves, de Mulheim et de Karlsruhe. sur lesquelles de nombreuses bombes ont été lancées. D'autre part les aviateurs franco-britanniques ont descendu cinq appareils I boches et les artilleurs un sixième. La chasse aux éperviers a été, on le voit, fructueuse. En Grèce la politique de la poigne a donné les résultats attendus. Le roi Tino qui admire tant la force allemande, a rendu un éclatant hommage à la force des Alliés en se soumettant à toutes leurs demandes. Celles-ci comportaient la démobilisation générale, îa dissolution immédiat© de la Chambre, des élections générales, un cabinet responsable vis-à-vis d'une Chambre légalement élue et garante d'une neutralité bienveillante à l'égard des Alliés, et eufin renvoi des autorités policières hostiles aux Alliés. L' "ultimatum" si on peut appeler ainsi i la note conjointe était présenté au nom des trois Puissances protectrices de la Grèce: Grande-Bretagne, France et Russie, et appuyé par l'Italie. L'effet a été immédiat. M. Zaïmis qui a été chargé de constituer un nouveau cabinet, gardera le portefeuille des affaires étrangères.Ce succès, qu'il ne tenait qu'à nous de nous assurer plus tôt, est une preuve de ce qu'il y a moyen de faire, dans le domaine politique, avec de la décision et de la coordination. Le vote de confiance que la Chambre française vient d'accorder au gouvernement Briand après sept jours de séance secrète, analysé à la lumière des '"considérants" qui le précédent, ne vise en somme que l'application de ce même principe dans le domaine militaire et diplomatique. La rupture définitive entre les Etats-Unis et le Mexique paraît inévitable. Une collision sérieuse et sanglante a eu lieu entre les troupes fédérales et celles du général Carranza et la situation n'est pas de celles qu'on puisse ajuster au moyen de notes. Le président Wilson devra bon gré mal gré agir et ses théories sur la guerre ne résistent pas à la volonté d'un bandit de grand chemin. La leçon est dure. TRÎBUNE LIBRE LE POINT DE VUE MORAL Mercantilisme et conscience La puissance mercantile. L est une théorie chère certains économistes, lesquels ne voient dans le phénomène social que son aspect matériel, qui consiste à prétendre que la condition du progrès social est Is dévelop- ( pement de l'industrie et du commerce. ; La vie humaine pour eux, en général, se résume dans l'acqjaisitioh de la richesse ; Matérielle. C'est le point de vue utili- '■ taire seul qui les 'préoccupe. La puis- i sance mercantile, à les entendre, est la ; 'seule qui vaille en ce monde, puisque ' c est elle qui donne 1a, suprématie aux ; nations. Pour eux, les peuples oom- ; 'Berçants sont les peuples les plus grands. ; ''>ut« la civilisation est là, affirment-ils, j pas ailleurs, attendu que l'évolution i humaine se fait uniquement par et pour ■ ,Ja fabrication des produits et leur vente, i Cette théorie devait fatalement voir le < jour à une époque de matérialisme îomme la nôtre où le problème social, si v-aste, si profond, est ravalé à une question de ventre et de gros sous. Mais cette théorie est fausse. Elle l'est pas seulement fausse, mais elle est în même temps dangereuse. En parlant linsi, mon intention n'est point de mettre en doute la nécessité du développement commercial et industriel. Ce serait, en effet, une pure folie. Je conteste seulement que ce développement soit, comme certains tentent de e- faire croire, l'élément essentiel du progrès social, et je dénonce comme ittentatoire à l'évolution morale des peuples une tendance qui prétend placer 'intérêt matériel au-dessus des intérêts spirituels deri'humanité. 11 n'est pas n'ai que les intérêts économiques des lomiries sont leurs intérêts principaux, îèrtes. aucune collectivité, aucune ooli- ique, ne peuvent subsister sans base économique. Les relations commerciales >t industrielles, nul ne peut le nier, ouent un grand rôle dansrie développe-nent. national et international des peuples. Elles appartiennent au domaine les nécessités naturelles. Mais "il est ibsurde et nuisible de vouloir baser sur es intérêts économiques, privés ou col-ectifs, sur ces nécessités naturelles, un Iroit naturel de la guerre. La g'rande erreur. Voilà, en effet, la grande erreur et le *rand danger ! L'Allemagne mercantile contemporaine nous offre un exemple lamentable et errible de cette erreur et de ce danger. Elle nous montre, en effet, que la théorie le la lutte, le combat des intérêts, pour a survivance matérielle, pour la suprématie commerciale et industrielle, est la ionséquence d'une conception sociale, politique et économique, (privée du sens moral. Ce que l'on a appelé la lutte pour 'a vie dans le règne animal est une loi naturelle chez les animaux, lesquels sont lépourvus de sens moral. C'est la privation ou l'absence de morale qui fait le la vie une lutte, un combat, une guerre. C'est la conception matérialiste du problème économique qui a fait que i'Al-emaegne, dédaignant tout sentimerB mo-:al, &'e=>t mise au (niveau de la bête. Le mercantilisme, cette forme immorale des nécessités commerciales, a lancé cette na-,ion dans l'abîme sanglant de la guerre le conquête. Cette nation coupable des Mu» grands crimes est, certes, la plus ïômmerciale et la plus industrielle de .'Europe. Toute la science moderne s'y srous'e mise au service du négoce le plus ntensif. La kultur elle-même, cet élé-jhantiasisme mental, semble s'y faire 'humble servante du commerce et de 'industrie. Le mercantilisme allemand i pris des proportions tellement monstrueuses et un caractère si rapace. qu'il i fini par rejeter le peuple allemand :iors de l'ordre moral du monde. Détentrice de la plus grande puissance commerciale, l'Allemagne a lancé l'Europe lans la plus effroyable des catastrophes, lyant perdu tout sentiment d'honneur :t d'humanité. Veiià où aboutit la soif des richesses matérielles, le besoin anormal de puissance! Le travail, cette noblesse éter-lelle de l'énergie productrice de l'hom-n-e, entre les mains laborieuses des Allemands devient un moyen de déchéance morale. L'exemple d'un grand Empira pasé sur la richesse matérielle est une preuve que, sans le développement de la >onscience, sans l'épanouissement de la de morale, les progrès d'un peuple sont llusoires, dangereux, et l'évolution humaine impossible. C'est une expérience de plus que nous menons de faire, et c'est une leçon dont es peuples, s'ils le voulaient, tireraient profit. Ils pourraient, tout au moins, s'ils s'en donnaient la peine, se rendre comp-e que la civilisation ne consiste pas uni-juement à produire des choses destinées i la satisfaction des besoins matériels, de a jouissance et du luxe, à fabriquer vite, rès vite, à submerger le monde par d'in-îombrables variétés de camelote, à for-ner une génération d'hommes, comme 'a dit le poète, Qui meurent bêtement en emplissant leurs poches. Une erreur. Il n'est point vrai que le progrès réside dans l'accroissement des produits ndustriels et commerciaux ou en proportion de l'argent accumulé, de îa fortune acquise. Depuis que l'industrialis-ne a prévalu, depuis que le machinisme 'ègne, le problème social, loin de s'é-■lairer, se complique et s'obscurcit. Le rat de la vie est-il de multiplier des usi-ies. de transformer la planète en ateliers st en chantiers où, nuit et jour, les gigantesques machines sont, mi^es en bran-e et où des populations entières s'étio-ent? Le travail n'est point fait pour l'a->rutissemenfc de l'homme et la richesse t la fortune n'ont jamais fait le bon-leur de l'humanité. Demandez aux mil-iardaires américains s'ils sont les plus teureux ? - Quand on arrive à conclure que la né--: essité de la guerre gît dans le besoin l'un accroissement de débouchés com-nerciaujt et que l'on provoque de vastes t horribles carnages dans le but de s'as-urer des richesses commerciales, on fait lu commerce une activité malsaine, im-norale, néfaste. Quand le facteur moral t'entre plus en ligne de compte dans le j éveloppement des sociétés humaines et ue le progrès humain doit dépendre des 'ariations de la concurrence commer-iale, la cbriscience des peuples s'atro-ihie.Le? statistiques montrent, qu'en Allemagne l'immoralité et la criminalité se ont accrues en proportion directe de 'accroissement anormal des usines et des casernes. La conscience morale d'une nation s'obscurcit lorsque le peuple qui la compose base la prospérité nationale sur la vénalité. Dans l'âme d'un tel peuple la folie sanglante de la guerre grandit vite, car il finit par donner à sa philosophie et à sa politique la forme inférieure de la combativité bestiale. Un danger permanent. L'Europe souffre atrocement à cette heure de cette philosophie et de cette politique mercantiles dont elle s'est d'ailleurs trop inspirée en ces dernières années et qui sont, on en conviendra mieux maintenant, un danger permanent pour la sécurité, la paix et la civilisation du monde. Puisqu'il en est ainsi, puisque l'Europe civilisée se débat désespérément dans le sanglant vortex de la mort et de la destruction pour s'être trop laissée guider par des préoccupations d'intérêts matériels, osons espérer que les- hommes d'Etat appelés à négocier les conditions de paix sauront, tout en cherchant à sauvegarder les intérêts économiques légitimes, faire prévaloir la puissance morale sur la puissance mercantile. Dans la lutte qui, tôt ou tard, va s'engager sur le terrain des négociations de paix entre l'intérêt et là conscience, émettons dès maintenant l'espoir que nos hommes d'Etat auront toujours présent à l'esprit le danger allemand passé, présent et futur et qu'ils se rappelleront les ruines, les désastres,- les deuils que l'Allemagne nous a froidement et volontairement infligés. Dans leurs décisions nous devrons voir s'attester la preuve d'un noble et ferme souci des intérêts supé rieurs, moraux et spirituels de la civili-i sation. Pas de vils marchandages. Il ne faut, à aucun prix, cette fois, lorsque la destinée de l'Europe sera en jeu, que les conférences prennent la tournure de vils marchandages. Quand sonnera l'heure du règlement des comptes la conscience de nos hommes d'Etat devra rester en éveil, afin qu'ils ne se laissent pas tenter par le poison impur des intérêts distillé dans les bas fonds de la haute finance prussienne et autre. Toute concession faite à l'Allemagne qui serait basée sur des considérations d'intérêt privé serait non seulement une défaillance mais un méfait. Le prussianis-me industriel est aussi redoutable que le prussianisme militaire. L'Allemagne est une armée commerciale. Les méthodes employées par celle-ci sont aussi odieuses que celles dont se sert son armée de guerre. Que l'on soit protectioniste ou libres échangiste, l'essentiel est de ne point permettre que la question des intérêts puisse prévaloir, comme c'est trop souvent le cas, hélas ! sur la question morale.Les gouvernements alliés, dans cette guerre, sont l'incarnation du Droit, Dans les négociations futures de la paix, il faut que l'Histoire voie en eux une incarnation de l'Honnêteté. Ni le souci des nécessités économiques, ni le désir de la puissance mercantile ne doivent continuer à déformer la conscience morale.. L'âme des nations et le cœur des peuples ont besoin de lumière, de sagesse, de justice et de vérité plus que jamais ! JEAN DELVILLE. REPONSE A M. DELVILLE. La condition essentielle du progrès. Nous ne sommes pas d'accord avec notre estimé correspondant M. Delville, dont on connaît le grand talent, de-peintre et de poète, et nous allons dire à ce penseur pourquoi, avec l'espoir qu'il ne nous en voudra pas, il n'est rien de tel que la discussion pour voir clair, dans tous les problèmes. A notre avis, M. Delville généralise un fait particulier quand, il jette l'ana-thème sur ce que je considère comme l'essentiel dans la vie d'un peuple. A l'encontre de ce que pense M. Delville j'estime, en effet, que la condition primordiale du progrès social est précisément le développement de l'industrie et du commerce, et que la puissance que M. Delville appelle quelque peu dédaigneusement- la puissance mercantile, si elle n'est pas "la seule qui vaille," est la plus importante qui vaille, parce qu'elle seule assure la satisfaction de jour en jour plus complète des besoins qui naissent et se développent chez un peuple. Le progrès social consiste précisément dans cette augmentation des besoins et dans la possibilité d'en assurer la satisfaction à un nombre sans oesse plus grand. Un peuple civilisé a plus de besoins que la peuplade sauvage et dans le peuple civilisé plus on pourra admettre d'êtres aux jouissances de toutes natures et plus on pourra dire que l'on marche vers l'idéale unification des classes, c'est-à-dire vers le progrès social. Mais cette marche en avant du progrès chez un peuple, cet accroissement de son pouvoir de satisfaction des besoins ne peut s'accomplir qu'avec l'augmentation ( générale de la richesse, et- celle-ci dépen-j dra uniquement de la transformation des ! matières et de la réalisation des produits, ! donc de l'industrie et du commerce. Le progrès moral. | Le progrès moral ne vient qu'après la création de la richesse et les jouissances ; morales, les arts, la musique, la peinture, ne viennent qu'après la satisfaction matérielle. On pourrait même dire que l'honnêteté d'un peuple dépendra ; de ses finances : si la richesse moyenne était bien assurée, il y aurait moins de voleurs et moins d'assassins. Et pourquoi M. Delville veut-il "que le développement des intérêts économiques entraîne le " droit naturel de la guerre " ? Est-ce que la Belgique n'était pas un type de nation industrielle et commerçante et ne nous considérions-nous pas, nous-mêmes, comme un peu trop jouisseur; ? Avons-nous jamais songé à faire valoir pour nous un droit naturel de la guerre? Au contraire, nous voulions ignorer oe crime et nous considérions la lutte entre peuples comme invraisemblable et comme impossible. Notre exemple me paraît donc démontrer suffisamment qu'en principe M. Delville se trompe, et qu'un haut développement de l'industrie et du commerce n'entraîne pas nécessairement un esprit combatif et un besoin de bataille. M. Delville déclare aue le mercanti lisme allemand a fini par rejeter le peuj pie allemand hors de l'ordre moral du monde. Nous n'en avons jamais fait la contestation. En réalité, le monde, l'Eu tope surtout, subissaient insensiblement la domination économique de l'Allemagne niais sans révolte parce que l'Eurooe manquait d énergie et préférait se laisser chloroformer plutôt que de réagir. N en a-t-.il pas été ainsi de tout1 temps dans l'histoire des peuples indolents? Une affirmation. Quant à admettre que depuis que le machinisme règne le problème social s obscurcit et que le travail aboutit à i abrutissement de l'homme, c'est là précisément une affirmation opposée à nos convictions. Nous constatons le progrès, non pas de siècle en siècle, mais pour ainsi dire de décade en décade, et il suffit dans notre pays même de comparer î état social des populations purement agricoles des Flandres et celui des populations de nos ruches industrielles wal-lones pour être fixé sur le rôle du n a-chinisme au point de vue du progrès social. 11 y aurait beaucoup à dire et à discuter là-dessus, mais pour en revenir aux idées de M. Delville nous pensons que M, Delville a endossé à l'Allemagne industrielle et commerciale tous les nié-faits' de l'esprit détestable de la caste militaire et réactionnaire qui imposait sa volonté à la masse des travailleurs. Nous avons été souvent en rapport avec des industriels et des commerçant» allemands, et en général, pour ne pas dire tous, ceux qui avaient dépassé la cinquantaine redoutaient la guerre et ne s'y seraient jamais prêtés. Us se rendaient bien compte que peu à peu ils faisaient en réalité la conquête du marché mondial sans verser une goutte de sang. Le.s vœux du militarisme, La, jeune génération par contre pensait autrement. Elle avait été clans les lycées, dans les universités inoculées du virus "Deutschland uber ailes," parce que la caste militaire, qui rêvait conquêtes et domination violente, avait'remis la direction de l'instruction et de l'éducation de 1a. jeunesse à ses créatures. Et sortant defe centres d'instruction, le jeune Allemand était imbu de sa supériorité, il était fier d'être Allemand, il était orgueilleux, suffisait et dédaigneux de ce que faisaient les autres peuples. Il rapportait à, l'empereur le merveilleux accroissement des ressources économiques de son pays, qui, en réalité, résultaient de l'augmentation de sa population, de son labeur et d'une sagace appréciation de son rendement par les pouvoirs publics*. L'Allemagne avait bien le suffrage universel, mais le Reichstag n'avait' «as à décréter les conditions de paix et de guerre, qui dépendaient uniquement de l'empereur, de cet empereur qui, pour toute la jeune génération, jjersonnifiait le bien-être de l'Allemagne. Or, cet empereur était un militaire, il était entouré de militaires et il était seconde nar

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.
Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Ajouter à la collection

Emplacement

Sujets

Périodes