L'indépendance belge

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s.n. 1915, 29 Mai. L'indépendance belge. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/g73707xn97/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY. n 17* in i? H IL 1-i %x J&. CONTINENT : 15 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION: BUREAUX A PARIS : , ,r^T„ , S t DOR HOUSa TODOR ST LONDON, E.C. lt, pLACE DE LA BOCKS ^ LONDRES, SAMEDI 29 MAI 1915. ABONNEMENTS 6 MOIS! 17 SHÏILÎNGS. CONSERVATION PAR LE PROGRES. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: (238-75. ' 1 AN. 32 SHILLINGS. ' SOMMAIRE. LA SITUATION : Important succès français à Ablain.—Sept con» tre=attaques allemandes repoussées.—Succès russe à Siniava.—Bom= bardement de Przemysl.—Progrès italiens dans le Trentin et sur l'Ison-zo.—Menaces contre le Canal de Suez.—Naufrage de la " Champagne."—Pas de victimes. Les contrebandiers allemands.—J. D. Un peu de lumière dans l'ombre.—Camille Roussel. En Espagne. Billet Parisien.—Jean-Bernard. Faits menus, menus propos.—Bob. Pour l'armée belge.—P. Hymans. Le réveil de l'âme latine.—Jean Delville. Une promenade réconfortante.—E. D. \Y. La question de l'argent belge en Angleterre. Etc. -—— LA SITUATION. Samedi, midi. Les troupes françaises ont à enregistrer de nouveaux et importants succè* dans la région Arras-Lens. Dans une attaque de nuit elles enlevèrent le presbytère de Saint-Ablain ainsi qu'un groupe de maisons adjacentes qui avaient été transformées par l'ennemi en de véritables forteresses. Poursuivant leur succès elles avancèrent sur la route basse allant d-'Abî&in à Monlin-Halon où l'ennemi les eontre-attaqua violemment, mais sans succès. A l'aube elles reprirent leur rharche en avant dans la direction deSouchez, s'em-parant d'un important ouvrage fortifié allemand et faisant plusieurs centaines de prisonniers. Pendant toute la journée, les Allemands livrèrent des attaques furieuses contre les nouvelles positions françaises. Sept fois, l'assaillant tenta de bousculer nos alliés et sept fois il fut repoussé avec des pertes immenses, et on peut dire que 3'èn.nemi a subi dans cette région une véritable défaite. L'élan des Français ne fut nullement arrêté par ces attaques, et nos amis ont continué de progresser dans ha région particulièrement difficile d'Ecurie, mieux connue sous le nom de " Labyrinthe," où les Teutons ont construit des fortifications souterraines dans 3e genre de celles de Lorette et de Carcncy. Les nouvelles des autres secteurs sont également satisfaisantes. Dans la région de La Bassée, les trou-pês britanniques ont fait des progrès; au-delà de Bois-le-Prôtre, un peu de terrain a été gagné, permettant aux Français d'atteindre la route de Fey-en-Hayè-Nori'oy, et enfin, en Alsace, nos amis ont avancé de plusieurs centaines de mètres sur les hauteurs de la Crête aux Cailles. Le bulletin allemand, tout en amoindrissant les succès français du côté d'A-blain et de Bois-le-Prêtre, avoue que dans les Vosges, l'ennemi a occupé une partie des tranchées allemandes au nord-ouest de Metzeral, tandis qu'au nord de Muhlbach une attaque contre le Reich-sackerkopf fut aisément repoussée. Les nouvelles de Russie sont un peu meilleures aujourd'hui, et les Russes ont remporté un succès à Siniava, où ils enfoncèrent les lignes allemandes et firent 7,000 prisonniers. Par contre, sur d'autres points du front galicien, nos alliés durent céder du terrain par suite de la grande supériorité de l'artillerie ennemie. On s'accorde à dire, dans les milieux militaires, que l'heure la plus critique pour les armées du grand-duc Nicolas est passée. On fait observer avec raison que chaque dans chacune de leurs offensives contre les Russes, les Allemands ne réussirent à refouler l'ennemi que grâce à un effort surhumain, mais que jamais ils ne parvinrent à faire une brèche dans ses lignes leur permettant de pousser à fond leur succès de la première heure. Les communiqués italiens enregistrent de nouveaux progrès dans l'avance des armées du général Cadorna. Sur la côte, les Italiens occupèrent le village de Grado, à l'ouest de Trieste, et plus au nordjis occupent toute la rive occidentale de l'Isonzo. Au cours de leur avance dans le Trentin, les troupes italiennes furent accueillies avec enthousiasme par la population et les habitants des localités—italiennes d'ailleurs—du Val Lugano, heureuses de souhaiter la bienvenue à leurs libérateurs. Des aviateurs italiens exécutèrent un raid sur territoire autrichien et réussirent à endommager sérieusement la ligne de chemin de. fer qui longe la côte de Trieste à Nabresina. Le chancelier de l'empire allemand s'est occupé hier, au Reichstag-, de la déclaration de guerre de l'Italie à l'Autriche. M. de Bethmann-Holhveg, l'homme du "chiffon de papier," a eu la candeur de s'étonner que l'Italie avait douté de la parole de l'Allemagne, de l'Autriche qui lui avaient offert des concessions avantageuses pour prix de sa neutralité ! Le chancelie-, tout ta décochant quelques amabilités teutonneè aux Alliés, a averti l'Italie que si .elle a des visées sur le Tyrol, elle trouvera à qui parler. Devant la commission du budget du Reichstag, le représentant du ministre de la guerre a déclaré, d'après les Central News, que l'Allemagne est prête, à tous les points de vue, pour une nouvelle campagne d'hiver et qu'il n'y a aucune espèce de pénurie en matières premières. Il ne faut évidemment' pas prendre à là lettré cette déclaration faite " pour la galerie," mais il y a lieu de dire que les rapports des neutres sur la situation économique dans l'empire germanique sont unanimes pour constater que l'Allemagne dispose encore toujours'd'amples réserves en hommes,t en matériel, en munitions, et en vivres pour continuer la guerre, et que ce serait se faire des illusions dangereuses que de croire que l'Allemagne est à bout. La " Bête" commence à faiblir, mais elle reste toujours encore aussi dangereuse, et l'effort qu'elle vient de fournir en Gaiicie et ses fetoùfs offensifs en France, prouvent qu'on s'est trompé, un peu dans tous les milieux, sur la force et les ressources réelle-; de notre formidable ennemi. Les mêmes correspondants s'accordent à vanter l'union indéfectible qui règne chez notre ennemi où toutes les classes de la population travaillent avec un ensemble parfait au même but : le triomphe des armes allemandes. LES CONTREBANDIERS ALLEMANDS L'article ci-dessous, écrit quelques jours avant la déclaration de guerre de l'Italie, montre quels étaient les procédés de contrebande des Allemands dans ce pays. Cela est de nature à mettre d'autres pays en gnrde contre ces agissements. Dans le domaine de la contrebande, les hôtes allemands de l'Italie se sont distingués plus encore, s'il est possible, que dans celui de l'espionnage. Les prohibitions d'exportation édictées par le gouvernement étaient justifiées non seulement par des considérations militaires mais aussi par le fait que l'Allemagne et l'Autriche drainaient tous les approvisionnements de l'Italie, provoquant ainsi une hausse énorme des prix. Le peuple italien payait les frais de ce subit accroissement de son commerce extérieur avec deux Etats pour lesquels il n'a guère de sympathie. Or, jusqu'ici les prohibitions d'exportation n'ont pratiquement servi qu'à peu de chose. Les agents d'exportation que 1 on interroge répondent que l'on exporte autant qu'auparavant; seulement, la marchandise change de nom et ou ex- j porte en contrebande. Les méthodes des agents allemands étaient caractéristiques : (1) Ordres pour des quantités illimitées.(2) Pas de discussion sur la qualité. (3) Pris-supérieurs au cours du jour. (4) Livraison faite en Italie. (5) Paiement au comptant contre livraison.Lorsqu'on leur signale que le produit est interdit à l'exportation, ils répondent que le vendeur n'a pas à s'en inquiéter, ils se chargent de tout. Pour faire passer leur' marchandise à la frontière, il leur arrive de corrompre des officiers de douane. En fin décembre une colossale affaire de fraude et de corruption de fonctionnaires a été découverte^ à Milan. Des agents allemands accrédités à l'ambassade de Rome, avec l'aide de deux Italiens, les commandeur N et Z, avaient organisé une association de contrebande avec sièges à Rome, Gênes, Mi'an, Turin et Florence. Ce groupe avait acheté ( plusieurs centaines de wagons de bfé, de riz, de pommes de terre et de pétrole. Grâce à la complicité de l'officier de i douane-,J..., ils réussirent à faire ♦» • ■. ■*. • v . passer en Suisse et de là en Allemagne la plus grande partie de cette marchandise. Un individu en avait acheté un autre en. lui versant une somme de 4,000 lire en billets et une autre somme de 146,000 lire en chèque. Ce chèque n'avait d'ailleurs d'autre défaut que celui de n'être provisionné qu'à concurrence de lire 1.80. C'est à l'occasion de la présentation du chèque que le scandale j éclata. Dans d'autres cas, on donne à la marchandise un faux nom : des produits pharmaceutiques ont passé au moyen d'une déclaration portant le nom d'un produit chimique similaire et dont l'exportation n'était pas prohibée. Ou bien encore on dissimule la marchandise. On connaît l'histoire de ces caissès d'oranges expédiées de Barcelone et dont le double fond contenait de minces feuilles de cuivre. Récemment, à Lugano, passe un train chargé de vieux chiffons. Un employé veut retirer un chiffon du wagon : sous les chiffons il découvre des pommes de terre ! On ne dédaigne même pas le trafic en petit : Dans les premiers jours de mai on a arrêté à Cormons 500 personnes qui, toutes, cherchaient à frauder deux ou trois kilos de farine. Nous avons connu des cas où l'on masquait la fraude sous de prétendues autorisations d'exporter. C'est ainsi qu'une firme de. Munich faisait paraître au début d'avril, dans un journal du Grand-Duché de Luxembourg, l'annonce suivante : PERMIS D'IMPORTATION. Ciioui-flcura italiens. Marchandise fraîche et do première qualité. Envoi pas' wagops ou plus petites quantités. Commande par télégramme à C\. IMPORTATEUR-, MUNICH. Voilà quelques-unes des méthodes employées par les agents allemands établis en Italie en vue de la contrebande. Quant aux firmes établies en Allemagne, elles cherchent par tous les moyens à amener 'es commerçants italiens à traiter en contrebande avec elles. Autrefois, elles se contentaient d'envoyer à cet effet des lettres privées aux maisons italiennes avec lesquelles elles étaient déjà en relations. On vient de perfectionner le système ; Aujourd'hui on s'adresse par circulaire à l'industrie italienne toute entière. Et voici un exemple de cette excitation " en gros " à la contrebande : L'agence d'expédition, M. de Trieste, a envoyé à quantité de firmes d'Italie la circulaire suivante : " Nous vous prions de nous envoyer des échantillons de vos produits pour lesquels nous avons plusieurs demandes. Quoique vos produits soient compris dans les interdictions d'exportation, nous vous recommandons de garder en vue notre demande pour le cas où il vous serait possible d'exporter la marchandise."Peut-on pousser plus loin le cvn:sme? J- T. UN PEU DE LUMIÈRE DANS L'OMBRE... Un brochure à retenir.—Un écho de Suisse. Samedi.—Petits succès, aujourd'hui, pour les armées alliées. Mais rien d'impressionnant dans ce domaine : c'est le flux et reflux des gains et des pertes ; c'est lp phénomène lent des marées usant lentement les galets de la plage. Le roc allemand paraît devoir être usé ainsi. On verra, d'autre part, l'appel du Gouvernement belge aux jeunes gens des classes de 1890 à 1896 : d'est l'élément nécessaire pour l'usure dont nous venons de parler. Mais,' aujourd'hui,'dans un autre domaine que le domaine militaire—dans le domaine moral un peu de lumière se produit. Nous, venons, en effet, de recevoir une brochure intitulée L'Allemagne et les Consentions de La Haye, et portant, comme sous titre,- les mots : Pacifisme et Démocratie... Retenez le titre de cette brochure et répandez-la partout, si vous le pouvez, lecteurs; elle constituera un bien précieux, car elle contient les belles idées qu'il faut défendre avec ténacité, à l'heure actuelle, si l'on -ne veut pas que l'avenir soit, pour les peuples,, ce que le passé a toujours été : semé d'erreurs par les autocrates et les hommes intéressés de la finance. Cette brochure est signée par M. Charles Dejongh, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats à Bruxelles et proies- , seur de droit à l'Université nouvelle. En quelques pages seulement elle ré- j subie la situation sociale de l'Europe et ce qu'il faudrait espérer obtenir: les Etats-Unis d'Europe. M. Dejongh se trouve actuellement en Suisse, et c'est à Lausanne que la brochure en question est publiée : il y est question delà Suisse en termes qu'il faut répandre et que " l'Indépendance Belge " reproduira lundi. Nos lecteurs savent que la forme de * L'Allemagne et la Convention <1© La Haye., Editer : Léon Martinet, Lausanne. Prix, 75 centimes. i la fédération adoptée par le Suisse mérite J toute l'attention. 11 y a deux jours t encore, nous le signalions à propos de J "l'Oasis" qui constitue aujourd'hui le J pays de sage démocratie—et nous sou- à liait ions que | Belges résidant l&^bas [ fassent leu. proiit de leur séjour pour ' étudier cette forme démocratique de la ^ vie de population de races différentes. J Les détails relatifs aux rouages sociaux t. de ce pays sont trop peu connus : nous i l'avons constaté l'an dernier, lorsque < nous avons publié ici même des études i sur l'organisation judiciaire de ce pays, j études interrompues par la guerre. Les Etats-Unis d'Europe; la fédéra- < tion dans les pays de races différentes, , voilà ce qui doit actuellement attirer ^ l'attention de tous... < Cela n'est pas, n'est-ee pas? de la < discussion politique, de nature à froisser f l'un où l'autre? C'est de la discussion ) sociale, large et belle... La Suisse réalise, en petit, ce que le s monde entier devrait être. Nous l'avons ' dit souvent déjà, mais nous le répéterons souvent encore, car, hélas ! pour ! que là vérité de certaines idées frappe j l'opinion publique, et soit retenue f par elle, il faut les représenter bien sou- î vent, réclamer les objections pour pou- ] voir y répondre — et mettre en pratique < le vieux proverbe : c'est du choc des ! idées que jaillit la lumière... ! i Et cette lumière doit éclairer tout l'a- i venir des peuples, qu'on ne l'oublie pas. ' Les heures actuelles sont les heures dé- 1 cisives pour l'avenir. Et tandis que les soldats se battent bravement pour dé- ; fendre la civilisation contre la barbarie —n'oublions pas que, dans le domaine moral il faut lutter dès à -présent pour empêcher que des formes de civilisation mauvaise, c'est-à-dire réactionnaire et autocratique, soient imposées comme résultat du grand effort militaire C'est pourquoi la brochure de M. Charles Dejongh doit être répandue — • et méditée — partout... CAMILLE ROUSSEL. EN ESPAGNE Si intoxiquée qu'elle fût par le virus germanique, l'Espagne a réfléchi, s'est ressaisie et manifeste aujourd'hui hautement sa sympathie en faveur des Allies et en particulier de la malheureuse Belgique. Barcelone a célébré, dimanche, 2 mai, la fête traditionnelle et nationale des Jeux Floraux Catalans. L'immense. amphithéâtre du Palais de \a Musique Catalane, où se célébrait la l'ête, avait peine à contenir la foule qui s'entassait dans ses galeries pittoresques, tendues de velours cramoisi, enguirlandées de fleurs, de couronnes et d'écus-sons catalans, sang et or. Sur l'estrade, à côté dé la Reine, avaient pris place l'Alcalde, les membres du conseil municipal et de la < députation provinciale. les sénateurs et les députés catalans, les représentants des autorités religieuses et civiles, les délégués des associations* patriotiques, littéraires. scientifiques, artistiques, etc. ; les inaîtnes les plus illustres en gai savoir, tels que: An gel, Guimera, A pelés Mestres, Mossen LIorenç Iiibter, Frâneséh Matheu, Agullo. etc. La présidence des Jeux Floraux, occupée l'an passé par Monseigneur l'Eveque-dé Perpignan, avait été dévolue, cette année, à l'une des plus hautes personnalités littéraires de ja Catalogne, M. Joseph Pin y Soler. dont le seul nom est évocateur de l'esprit Igtin le plus pur. de l'amour le plus ardent, du culte ' le plus religieux pour l'antique et glorieuse civilisa tion méditerranéenne. On savait d'ailleurs que l'illustre écrivain avait passé une pa.rtie de sa jeunesse en Belgique, qu'il avait suivi les cour., do l'Université de Louvain et qu'enfin. comn:o son célèbre compatriote. Jean-Louis Vives, l'ami d'Erasme, il avait noué les liens les plus sacrés et le3 plus tendTOb dans cette terre des Flandres, mère féconde de tous les héroïsrnes, de tous les arts, de toutes les sciences. Le discours du Président était impatiemment attendu: le public devinait que le choix du Consistoire des Jeux Floraux n'avait pas., été seulement motive, par la haute valeur littéraire de M. Pin y Soler, mais aussi par ses sympathies bien connues pour la Belgique et pour, la France., J] v avait dans ce choix comme une affirmation publique de l'étroit© solidarité catalane avec les défenseurs de la civilisation latine contre là barbarie •eutrmne. L'attente du public n'a pua été déçue le,discours de M. Pin y Soler a été un hymne magnifique en l'honneur de la Belgique et de la France. L'orateur a en an té les gloires, les sojif-. fronces, les espérances invincibles de ces deux nations unies aujourd'hui par un commun héroïsme et un commun martyre; il a flétri, en termes indignés, et marqué au fer rouge, la "monstrueuse' sauvagerie allemande. Son discours a été littéralement haché par je s apolaudis-sem'ent-s enthousiastes do l'immense auditoire. Les passages. qg.n concernent la France, surtout ceux ou il évoque e souvenir de nos grands suints nationaux, ox en particulier celui des trois Jeannes. Jeanne d'Arc. Jeanne Hachette et Jeanne g© Chantai, ont provoqué un© émotion intense qui s'est traduite pair une accllœation de toute* la salle,» et ' une ovat:cn prolongée fait© à l'orateur quand il a quitté la tribune. Nous repreduisons ici le discours de M. Pin y Soler. Fortissimos Gallorum Belgas. /'—(J. César.) Excellents Seigneurs. Nobles Daines, Poètes très chers ! /'A peste, famé et bello libéra nos, Maria pacis!'' dit le motif d'ornementatio;i qui s'ctale sur la taçade de la ''Maison du itef ' a Bruxelles : "De la peste, de la laim -et de la guerre, délivrez-nous, Sainte-Vierge Marie de la paix!".. Et cette prière soupire© par i'axne pieuse d'une prmce&se espagnole n'est pas écrite en lettres etiaç-ables ni peintes comme un vulgaire ecriteau : les paroles qui la composent et le nom de la sainte iemrnc qui les ht graver font parti© intégrante de l'édilice, et courent en guLse de trise au-ae»3ou« des grandes tenêtres ; et tant que le Palais restera, deoout, elles ëleveront vers le ciel ce souhait de la douce isaoeile-^ laire-Eugénie. que le peuple belge aimait, et dont le nom, quand on parcourt les Pays-Bas, s'entend toujours et partout rappele avec tendresse, accouplé à (îblui de son époux l'archiduc Albert, et précédé ou accompagné de celui du vénérable gouverneur Kequesens, modèle d'homme sage et magnanime. Cette inscription révélé les _ sentiments inspirés par l'affreuse peur des calamités de la guerre, et le Palais sur la façade duquel elle est gravée, que 1 on nomme encore la "Maison, du Roi," s e Lève en fac.e même de la "Maison de Ville," tout comme, iei à Barcelone, se font face la "Casa, del Ayuntamient-o ". (palais municipal), et le Palais de ta. "Generahtat " (Diputacion Provinciale); c'est» au point que, celui qui habit© l'un des- deux édifices, sans le vouloir, sans même le regarder, voit l'édifice immédiatement opposé. Par suite, 1 occupant éphémère de l'héroïque pays belge, qui siege à IHôtel-do-Ville" de Bruxelles, voit, par force, la douce et silencieuse oraison qui est pour lui un reproche venu d'outre-ù>mbe ! Et, comme en cette' enceinte, présidant une solennité dont le nom de tête semble vouloir éloigner de l'esprit tout ce qui n'est pas joie et allegresse, d'aucuns pourraient trouver importune la présente harangue- tout amicalement nous sollicitons votre indulgence, espérant que vous daignerez nous octroyer le droit de proclamer à haute voix, ici précisément où, si souvent, on a dit que les événements de 1714 lurent une inîustic© envers la nationalité catalane, que 1914 a vu pareille injustice commise aux dépens de la nationalité belge que tout le monde respectait pour les vertus civiques de e©3 fils, pour leur amour du travail et de la paix, pour leur véritable et solide culture, sans arrogances, sans appétits brutaux. Qu'il me soit donc permis d'exprimer mon affection personnelle pour un pays où j'ai passé des beaux jours-de jeunesse, ou j'ai pris femme, et où, avec mes entants et leur mère, nous avons fait d'agréables séjours sur les plages et au bord des cours d'eaux témoins actuellement de tant de car-nageà; ce pays où, parcourant campagnes et villes, nous avons si souvent rencontré monuments, coutumes et usages de famille qui sont tout autant de témoignages de la a i© confraternelle des Belges et Espagnols durant de longues années, qui ne furent pas toutes c alamiteuses comme en témoignent les propres historiens belges; car les rois espagnols n'étaient pas seigneurs des Pays-Bas du fait iniqne de conquêtes guerrières; ils l'étaient par droit dé fam' le, et leur autorité fut considérée comme légitime pai ceux-là même qui la combattaient, excités par des voisins jaloux, et notamment par la grande ennemie de tout© puissance qui n'est pas la sienne, par la tenace et admirable Angleterre, subventionnant de ses deniers quelques noble S rumé3 et tout un monde de naïfs à qui fut imposé comme cri de guerre la. revendication de ce H air;f"véf graves, ou po>v mieux dire, 1*0101 , <i je > es ntiel et;.n la mainmise sur les oieiii de is Sglise catholique. Une l'eionnc que les rois d'Espagne ne pouvaient naturellement pas favoriser, étant donné leur qualité d'héritiers de souverains et de peuples qui, .le sacrifiant héroïquement pour la défense de la foi. avaient délivré leur pays et la majeure partie de l'Europe méridional© du joug pesant de F Islamisme ; une réforme que, rar sentiment, par devoir 8a.~ro-saint, les rois d'Espagne considéraient 'comme un danger poûr l'Etat, c^mme un péché pour Jes âmes de leurs sujets. Veuillez dcnc nous permettre d'affirmer notre amour pour un pa>s où, par®'suite d'alliances d© familles espagnoles et belges, on se trouve à chaque pas avec des Wallons ou Flamands portant avee le nom de teurs aïeux celui de bien des^ nôtres, où à Bruxelles. par exemple, s'élève l'Hôpital des Pauvres nommé le "Pacheeo." en- mémoire du philanthrope d'origine espagnol© qui le fonda, où la prison publique porte le nom de "l'Amigo," en souvenir;du Catoian propriétaire de l'éditic© et des terrains, aujourd'hui construits, qui formaient les jardins do sa demeure. Qu'il nous soit permis; pour justifier'notre peine, d'évoquer les heures de recueillement passées dans les salles de l'Univers:bî de LoUvain, actuellement réduite en un monceau do ruines, à la recherche de témoignages écrits des séjours qu'y firent au commencement du XVle siècle, ncs sympathiques concitoyens, catalans et valenciens, Juan Honorât, .Cabanilles, Llupia • Valldaura, Cartells. disciples de notre Jean Louis Vivès, dont nous avons été toujours le dévoué admirateur. Et la patriotique satisfaction que nous avions de lire sur les" murs de la maison de la ru© de Diest, où le grand humaniste donnait ses leçons, le convenir élogieux de fia personne, d© s©3 vertus et de sa science. Et lorsque de Louvain nous allions à Bruge^. combien nous y étions affectueusement accueillis par les doctes personnalités que nous .visitions pour les interroger 6ur les détails de H vie de famille de notre savant Concitoyen " qui - leur fussent connus par tradition, ou bien remémorés par les vieillards de Bruges» • qui, après le cataclysme napoléonien d'il y a cent ans, a vaient encore connu; les ruines - de l'église do Saint-Donat, où se trouvaient les tombeaux du grand homme et de son angélique compagne Mador»a Marguerita Valldaura Qu'il nous soit permis de dire de Bruxelles c© oue J. L. Vives lui-même dit de Bruges dans la dédicace de son livre " D© Subvencion© Paupe-rum." " Je nomme Bruges ma seconde pairie, car à Bruges j'ai pris femme; à Bruges .i'ai été aimé, et de tout mon cœur je souhaite le bien de cette ville! *' Qu'il nous soit permis de rappeler ce pays de Dixmudo. d'Ypres.. de Furncs, actuellement ^e théâtre si souvent cité d'inhumaines hécatombes, et où nous avons assisté à des fêtes populaires rappelant, celles de notre pays ; ou à Funies notamment, lors de la Semaine Sainte, on fait des processions avec des cagoules et de pesants crucifix à l'instar de c© que dans notre enfance nous voyions à Tarragone; ou à Bruxelles, pour la Kermesse de Saint-Laurent, la grande fête de " May Boom " (l'arbre de mai), l'on fait sortir les géante, coutume manifestement _ d'origine espagnole, car leur chef, ainsi que les rois Maures de par ici. porte une grand© barbe et un volumineux turban, ou partout en Belgique, les bé-'guines portent un ample cape sur les épaules, avec u^e épaisse mantille, comme les dévotes du camp de Tarragone. ou dans certaines^ rues de Bruges vous vol s croiriez à Gerona; à Namur, du haut de la- vieille citadelle vous vous croiriez sur la vieil1© cathédrale de Lérida, avec aux pieds le fleuve, et à l'horizon la vaste plaine. Qu'il nous soit permis de rappeler avec une douloureuse émotion un pays où nous avons des parents et des amis, qui s'ils no sont pas tous morts, ceux que la fureur teutonne a. épargnés, ou n'ont pas été emmenés en exil, les menottes aux poignets, comme des esclaves d'autres siècles î pleurant la. vue do leurs _ paisibles foyers transformés en monceaux d© tisons ardents, de meubles calcinés jetés au vent par ces guerriers que l'héroïsme belge a pu empêcher de se jeter avec la brusquerie par eux préméditée, sur le doux pays de France, le r»ays d'Abéla.rd, de Rabelais, do Montaigne, de Descartes, et en ^ raêni©^ temps, comme par miracle, " la fille aînée do l'Eglise," enqore que certain myopes ne sachent voir en France que les bruyantes manifestations d'une minorité tapageuse composé© uniquement des inévitables déchets d'un© société nombreuse et mêlée.- Oubliant ses myopes dont nous parlons, que "là France, pays de tradition, est l'un© des plus grandes nations catholiques du inonde, la pàtri© de Saint-Louis des_ Croisades, de Saint-Bernard de Clairvaux, de Saint-Vincent de Paul, de Saiht-J. B. Lassalle; le pays ou naquirent ces saintes femmes qui ont nom Jeanne d'Arc, la plus fuVlim© expression d© l'esprit national. Jeanne Hachette, la plus belle personnification de l'esprit de cité. Jeanne-Françoise Frémiot, aujourd'hui S'ointe-Chantal. la.phis;haute émanation de i'esurit de race, et toutes trois l'héroïsme, la Foi. l'amour des hur-jbles, joints à la gentillesse et à la grâce pen-onKelle. Ils oublient, eux qui traitent la Franc© de peu catholique, qu'elle a toujours été; qu'elle est* «n-ccre. li mère ft«" nde d'innombrables fil- ot -Plies «-fui laissant le foyer paternel, s'ép*rmîfent dan® 1© monde entier pour répandre la semence de la fraternité chrétienne, les bonnes moeurs, et la poK S6ème année. No. 125

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Londres du 1914 au 1918.

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