L'indépendance belge

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s.n. 1916, 25 Novembre. L'indépendance belge. Accès à 17 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/4b2x34nm56/
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87ème année, No ^80 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY CONTINENT: 15 CENTIMES CHOLLANDE : 6 CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREAU A PARIS : ItJDOP HO USE, TUDOR ST., LONDON. E.C. u- PLACE DE LA BOURSE. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH,: jiffllf'et SAMEDI 25 NOVEMBRE 1916. En vente à Londres à 3 h. le vendredi 24 nov. f 3 MOIS, 9 SHILLINGS.) _ , ABONNEMENTS : ] 6 MOIS. 17 SHILLINGS, f CONSERVATION PAR LE PROGRÈS, 11 AN. 32 SHILLINGS. J LA SITUATION. Vendredi, midi. Les communiqués de Bucarest, don' trois nous sont arrives ensemble, confirment la retraite des troupes roumaine; dans la vallée de Jiul et font allusion i des combats violents dans la vallée d( la Cerna. Vienne annonce que les troupes .autrichiennes ont passé Ha Cerna (affluent du Danube), et Berlin parle de 300 wagons de chemin de fer capturé: à Craiova. Si c'es'it là l'unique butin que l'ennemi a fait dans ce gecteur, ceh prouve que nos Alliés n'ont pas été surpris par les événements et que leur retraite a dû s'opérer en bon ordre. Il est permis par conséquent dp supposer que les Roumains ont égalemenl pu ramener sur des positions moins exposées, les contingents qui défendaienl le secteur d'Orsova et que les récents combats signalés dans cette région n'onl été que des actiohs d'arrière-g-arde. Plus au nord (Carpathes) les troupe^ russo-roumaines sont maîtresses de la situation et le communiqué allemanc annonce que les Russes y ont été renforcés.En Dobroudja nos Alliés sont à portée de canon de Constanza ; mais les troupes ge'rmano-bulg'ares ont été renforcée.' par trois régiments turcs venus pour remplacer les unités envoyées au secour--de Monastir. L'arrivée de ces renforts explique 'i résistance qu'offrent les Bulgares ai nord de la capitale macédonienne et que les communiqués dépeignent comme étant des plus acharnées. Néanmoins les Alliés continuent de progesser. L'ennemi a dû abandonner de nouveaux villages ainsi que 300 prisonniers. ■Sur le front'occidental on signale une assez grande activité de l'artillerie el des aviateurs. Quatre aéroplanes boches qui avaien! passé les lignes britanniques ont ét( descendus, et une escadrille aérienne britannique a bombardé avec succès les liangàrs allemands établis à Zeebruggc. La marine russe vient de perdre le cuirassé " Imperatritsa Maria," qui, la suite d'un- incendie, a sauté. Il y a dit-on, 152 victimes, mais on espère pouvoir renflouer Je navire qui, jaugeani 22,500 tonnes, était une des plus belles unités de combat de la flotte de la Mci Noire. Le nouvel empereur d'Autriche-Hongrie, Charles 1er, dans une proclamation aux peuples de la monarchie dualiste, affirme sa "ferme décision de continuer la lutte jusqu'à ce qu'une paix garantissant l'existence et le développement de la monarchie soit ass-urée." Répondant d'autre part à un télégramme de condoléances de l'empereur Guillaume, le successeur de François-Joseph s'engage à rester loyal à l'alliance conclue. Les troupes ont prêté serment au nouvel empereur et celui-ci a confirmé dans leurs fonctions lesjninistres des affaires étrangères et de la guerre. Les nouvelles de Belgique sont de plus en plus alarmantes. Non contents de déporter en masse il population mâle de Belgique, les Huns recommencent le pillage des usines et ateliers et expédient en Allemagne tout ce qui leur semble utile. D'autre part, le gouverneur-général allemand a décrété que la contribution mensuelle à verser par la Belgique, de quarante millions qu'elle était jusqu'ici, serait portée à cinquante millions, cette : somme devant servir à payer les frais . de l'armée d'occupation et de l'adminis-; tration allemande en Belgique ! : Entretemps, les protestations contre ' les déportations se multiplient. En de-• hors des évêques, dont nous avons publié la protestation si digne, les sénateurs et députés restés au pays ont signé 1 une Note collective, conçue en termes très énergiques et"ie comité exécutif clu parti socialiste belge a voté une résolution "condamnant les déportations; faisant appel aux groupements socialistes des pays neutres en vue d'agir sur leurs gouvernements afin que ceux-ci logent une protestation formelle contre ces actes barbares, et demandant le boycottage éco/ioinique et diplomatique de l'Allemagne par les nations neutres jusqu'à ce que les déportations aient cessé et que les déportés soient renvoyés dans leurs foyers !" Les cris d'indignation et de détresse de la Belgique seront-ils enfin entendus? L'attitude passée des neutres n'est guère encourageante et il est malheureusement à craindre que le droit violé ne triomphera qu'avec le secours de la ' force brutale, chère à la Kultur allemande.Les neutres disposent des seules armes (morales et matérielles) qui pourraient mettre fin aux crimes allemands. Pourquoi le Pape, si jaloux de son autorité morale, assiste-t-il, impassible sinon indifférent, au martyre de la catholique Belgique ? A quoi servent les foudres de l'Eglise si ce n'est pour châtier des criminels avérés, et que n'applique-t-il l'ex-. communication dont ses prédécesseurs sur le trône de Saint-Pierre jouaient jadis si libéralement ? Certes, nous n'oserions pas'nous prononcer sur l'efficacité d'une menace d'excommunication générale, mais nous sommes certain que l'application du boycottage préconisé par les socialistes , belges aurait un effet immédiat, et nous souhaitons qu'il reçoive chez les neutres l'accueil qu'il mérite. Le nouvel Etat polonais créé par les Puissances Centrales n'a pas été accueilli favorablement par les Polonais allemands qui, à la Diète de Prusse, ont laissé entendre clairement que la proclamation du nouveau royaume n'était considérée par eux que comme un pas dans la voie du rétablissement de l'ancienne Pologne, cjui ireste l'idéal de tous les Polonais patriotes. Cette franchise vaut aujourd'hui aux courageux orateurs un avertissement charitable de la part des journaux officieux de Cologme et de Berlin qui les informent que si les Polonais prussiens continuent de poursuivre "leur campagne anti-pt»ussienne" ils en supporteront les conséquences. D'autre part les Polonais de la' Silé-sie autrichienne, redoutant la création d'une Galicie autonome, déclarent, dans un manifeste qu'ils viennent de publier, qu'ils ne peuvent consentir à ce remaniement qu'à condition de recevoir, pour eux-mêmes, des garanties au sujet de leurs droits nationaux et économiques ! On voit par là que la question polonaise est loin d'être liquidée et que la solution imaginée par nos ennemis menace de leur créer de sérieuses difficultés. ESCLAVAGISTES. A tant de titres qu'il s'était acquis a la vindicte du monde civilisé, l'Allemand, bourreau de la Belgique, vient <J'en ajouter un nouveau. Nos âmes s emplissant d'angoisses à la pensée des tortures endurées par tous ces chers ' nôtres " devenus du matériel humain, chargé sur wagons à bestiaux et oon-v°ye vers des destinations inconnues et Mystérieuses. Car de ces horribles v°yages semblables à la route d'Aver le hantée de sibylles et aboutissant aux Cnfers, nous ne connaissons rien, rien si c£ n'est l'about:ssement fatal : travaux forcés, les plus atroces qui soient, ceux <1U1 condamnent ces infortunés à ouvrir lcs voies et moyens aux ennemis de leur Patrie, aux bourreaux de leurs enfants. Et le sang coule : plutôt que de se laisser fa re, le Wallon cogne, le Flamand Poignarde, donnant au monde, dans ce Reste désespéré de légitime défense, une Sl|prênie sanction au droit. kt des centaines d'hommes se ruent Contre les barreaux de Ja cage qu'est devenue pour eux la Belgique, quelqujes-"ns passent sur territoire neutre, libres, aiais eue d'autres -restent oendus aux fils électrocutés, ayant préféré l'aléa d'une mort foudrovante à l'esclavae'e. o Pauvres, pauvres femmes de Belgique, qui donc dira jamais les affres de souffrances qui torturent vos âmes, cjuand on vous arrache, comme si c'était votre chair vive, vos maris et vos enfants? Serait-il vrai que vos yeux rougis et desséchés ne savent plus- pleurer et que sont taries vos larmes, ces écluses bénies de la douleur? Serait-il vrai que, dans- un geste d'une folie sublime, vous vous êtes couchées sur les rails, devant les locomotives qui devaient emporter vos maris, vos pères, vos fils, et qu'il a fallu que la brute allemande abatte à coups de crosses et de baïonnettes le rempart vivant de vos corps? Il n'y a pas, dans l'histoire du monde moderne, un attentat semblable à celui-ci; jamais la mainmise brutale sur l'homme, considéré comme chose de commerce, comme matériel humain, ne fut pratiquée que vis-à-vis des races malfaisantes ou dégénérées, et ce fut au XIXc siècle l'une des dernières conquêtes du Droit de l'avoir abolie même pour les sauvages. Il appartenait à la Kul tur de régénérer l'esclavage pour les citoyens de la douce et paisible Belgique et de'descendre ainsi le dernier échelon de la dégradation humaine. Faut-il s'en étonner? C'est la question que me posait hier, dans ma modeste chambre de réfugié, un Anglais distingué. Pour toute l^ponse, je lui montrai, bien en vue sur ma table de travail, ces trois axiomes teutons, où je retrempe de jour en jour mon immense horreur de l'Allemand : "Les résultats de la guerre sont les jugements de Dieu." Von Treitschke. "Bénie soit la main qui falsifia le télégramme d'Ems." IIans Delbrick. "Je prends d'abord possession : je trouverai toujours assez de pédants pour prouver mon bon droit." Frédéric le Grand_ (entrant en Silésie). La théologie allemande, la philosophie'allemande, le droit allemand, les voilà ! Scrutez ces axiomes, j'allais dire ces blasphèmes, et vous y retrouverez le "scrap of paper," vous y retrouverez Dinant, Tamines, Aerschot, Diest, Ter-monde, vous y retouverez Louvain, le "Lusitania," Miss Cavell, vous y retrouverez toutes les horreurs, toutes les abominations d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Est-ce que ceux-là qui avaient gardé malgré, tout dans le fond de leur âme de Belge quelqu'invraisemblable parcelle d'indulgence pour les Teutons avoueront enfin qu'entre ces gens-là et nous il y a désormais un abîme infranchissable? Les pseudo-Belges qui, hier, paradaient à Gand aux côtés des bourreaux chefs de la Belgi-c[ue, ne sentiront-ils pas, comme un lourd casque de plomb, peser sur leur tête l'opprobre de leur traîtrise? Quel est donc celui d'entre eux qui oserait encore regarder en face One mère belge ? De la pauvre Belgique crucifiée s'élèvent les clameurs, les lamentations déchirantes de m'lie et mille voix de femmes, qui, com;ue la Vierge de toutes les douleurs, ont le cœur transpercé de glaives et crient pitié, pitié, au monde civilisé, à toutes les nations où il y a encore des âmes compatissantes et des entrailles de mères. Est-ce que le monde, les nations neutres assisteront toujours impassibles à ce débordement d'iniquités? Est-ce qu'il n'y aura pas, à la fin, un cri, un seul, sortant de toutes les poitrines, un cri de condamnation et de flétrissure pour la race infâme? Ou bien, sera-t-il dit devant l'Histoire, que le grand, le magnanime car- j dinal, dont la voix angoissée résonne comme le tocsin d'une nation martyre, aurait fait appel, en vain, aux redoutables responsabilités de la conscience humaine ? EUGENE STANDAERT, Député. LETTRE DE HOLLANDE. • M Les Allemands et la question flamande. Rien ne montre mieux que la manœuvre allemande consistant à soulever les Flamands a échoué que la ragé dans laquelle se trouvent certains organes allemands. Toute la machination si lourdement échafaudée s'écroule. L'attitude résolue du gouvernement belge, les manifestations de la presse belge, les déclarations des personnalités flamingantes Ijbres ont même influé sur la presse neutre jadis égarée paç les publications flamingo-allemandes. En pays occupé on est au courant des mesures prises par le gouvernement et la satisfaction est générale. Certains signataires du manifeste approuvant l'Université allemande voudraient même retirer leur signature. Ils n'en sont pas moins coupables. Leur imbécilité n'est pas une excuse. Pour avoir une idée de l'état d'exaspération de la bocherie du pays occupé, voici ce qu'écrit le Dr Gontzen à la " Kôlnische Volkszeitûns.'' Un article du Dr Gontzen. L'accusation favorite des fransquillons contre les flamingants c'est que ces derniers marcheraient avec les Allemands afin de poursuivre la réalisation de leurs revendications. I..es Flamands, au lieu de grogner et de montrer les dents comme le chien a sa chaîne, préfèrent flatter comme des chats afin d'obtenir le plus possible des "ennemis" qui ont occupé la plus grande partie de la Belgique. Le "cete-runcenseo" de ces 113-perpatriotes à tendances fransquillonnés, est que les Flamands sont des "lafâards" (lâches). Les Flamands se sont déjà élevés à diverses reprises et avec raison, dans leurs réunions et dans la presse contre cette "traîtromanie." Ils ont exposé que rien n'était plus insensé que d'aller colporter de pareils articles accusant de trahison. Les Flamands montrèrent avec raison l'armée belge, dans laquelle les Flamands ont vraiment rempli jusqu'ici leurs devoirs patriotiexues jusqu'à l'extrême, ils font ressortir les pertes que subirent surtout les Flamands. Ces jours-ci, l'"Echo Belge," qui certainement n'est pas suspect, avouait que sur 1,038 soldats belges tombés, 873 étaient Flamands et seulement 165 Wallons. Du reste l'armée belge se compose de 80 p.c. de Flamands, et le chiffre des morts comprend 90 p.c., et dans certaines compagnies jusqu'à 95 p.c. de Flamands. Ces chiffres ne fournissent-ils pas, écrit "Ons Land" (No. 19, 10 septembre), la meilleure des preuves de ce que le gouvernement belge emploie les soldats flamands, comme de la chair à canon, tout à fait comme les gouvernements français et anglais leurs troupes coloniales, alors que les Wallons sont casés dans l'administration? Ne doit-on point raisonnablement en conclure que le gouvernement fransquillon ne considère point la Flandre comme une partie, de la Belgique, mais bien comme un territoire wallon conquis? "Nous Flamands/' continue la feuille, "nous pouvons parler de lâches, des lâches qui nous asservissent, nous mettent au pillage depuis bientôt un siècle. Nous pouvons parler des lâches qui veulent rendre encore plus impuissant un peuple qui l'est devenu, cela en s'efforçant de le faire tomber encore plus bas dans l'immoralité et le dérèglement. Nous pouvons palier des lâches qui ont fait de ce peuple flamand fier et libre du moyen-âge, un peuple sans volonté, sans enthousiasme et sans idéal. Nous pouvons parler des lâchas qui ont poussé dans la mêlée 300,000 hommes, contre une supériorité numérique contre laquelle il n'y avait rien à faire; Nous pouvons parler des lâches qui ont laissé anéantir notre armée sous le prétexte que le "droit des petites nations" était en jeu, mais qui parlent maintenant d'annexer les territoires appartenait à une "nation amie <*ui a adouci M 1 et adoucit encore tant de misère belge. Nous pouvons parler des lâches qui viennent "tellement bien" en aide à des soldats invalides que ceux-ci doivent implorer la charité publique p"Ôur 11e pas mourir de faim. Nous pouvons parler de lâches, de lâches fransquillons qui banissent et martyrisent, qui ont commis et commettent encore des actes plus lâches que la lâcheté même, qui ont mené notre peuple flamand au bord de l'abîme et qui veulent l'y précipiter, bien qu'on les empêche de le faire... Sachez que les griffes du lion flamand, que vous avez si souvent rognées, ont repoussé, qu'elles vous déchireront et vous anéantiront de même que l'ancien Etat, afin de créer une Belgique libre comprenant une Flandre libre et une Wal$ lonie libre et non plus, comme maintenant une Wallonie privilégiée et une colonie de Flandre. Leur tactique. Le député d'Anvers, Adelfus Hendericks, développe la même ide dans un article paru dans " De Eendraclit." Personne 11e peut jusqu'ici reprocher aux Flamands d'avoir "hurlé" avec les ennemis. Les Flamands ont partagé avec les fransquillons et les Wallons les privations et les misères de la guerre. Ceux qui prétendent que les Flamands sont favorisés par les Allemands doivent le prouver, ils ne le pourront pas. Les efforts des Flamands s'appliquent uniquement à la langue flamande et à la nature propre à leur peuple, en combattant tout ce qui est étranger: langue, esprit, habitudes et mœurs étrangères. Il est stupide de prétendre que la fla-niandisation de l'Université de Gand est une faveur des Allemands témoignée aux Flamands. L'université flamande de C4and n'est point une faveur, que nous avons sollicitée de la Puissance occupante, c'est un droit qui revient au peuple flamand, un droit que, si la guerre n'était point survenue, nous aurions obtenu à l'heure actuelle du gouvernemélit légal, un droit que la Puissance occupante, en sa qualité de représentant temporaire du gouvernement, à donné sans y avoir été sollicitée par personne, un droit qu'elle devait donner, oui qu'elle avait l'obligation de donner si elle voulait répandre et favoriser le calme, l'ordre et le bien-être dans le pays. Qu'on sache aussi que les fransquillons 11e tempêtent lias tant contre la réouverture de l'Université de Gand, que. contre le fait que cette université est maintenant flamande. Nous Flamands, nous opposons à la haine notre amour pour notre peuple flamand et notre attachement à notre patrie. Ils nous imposent le devoir de jeter la pleine lumière sur les faux et les intrigues des tlansquillons. Nous voulons attirer l'attention 'du peuple flamand sur ces projets' funestes en faisant sofiner le tocsin d'alarme, projets qui sont forgés à l'étranger par quelques milliers de nos compatriotes qui, après s'être soustraits à la domination de la Puissance étrangère, s'arrogent maintenant le droit d'agir sans que les millions de ceux qui sont restés au pays aient leur mot à dire, liour ce qui concerne l'avenir du pays, l'avenir nous rendra justice. Un fort mouvement se dessine actuellement dans le mouvement flamand, les citations qui précèdent en témoignent. Le moment est venu, ainsi que le dit de Clercq, le poète frappé par le gouvernement belge, d'assurer un avenir meilleur au peuple flamand asservi : "Flandre, le moment est venu! Kegarde les fils du peuple, ils combattent! lîegarde les maîtres du pays, ils sont devenus des esclaves et ils veulent l'asservir. Ils n'ont pas de coeur pour rester libres!" Un Flamingant loyal. Qu'en dites-vous ? L'agent provocateur Gontzen, tout herr doctor qu'il est, doit être bien " estomaqué " de voir que le peuple flamand reste sourd à sa voix. Inutile de relever les inexactitudes dont fourmille son façtum. le conseille à tous les Flamands aui aiment leur pays et leur langue de lire la brochure du professeur belge Léo Van Puyvelde, l'auteur d'articles très remarqués dans les revues hollandaises. M. Yan Puyvelde, un flamingant loyal, clairvoyant et désintéressé, a joint à un article de la Revue " De Gids " une série de documents émanant de ï lamands, documents qui constituent une belle réponse aux avances astucieuses du Chancelier. Dr TERWAGNE. À TREIZE MOIS DE DISTANCE. Impressions d'un étranger en France. Je viens do faire, dans la France en guerre, un nouveau séjour d.'un mois. La dernière fois que j'y étais venu, c est ep octobre 1915. On trouvera peut-êtie quelque intérêt à ce qu'un étranger, un Allié, venant de pays neutre, précise ici les différences, les changements qui, a treize mois de distance, l'ont frappé. Je venais de Hollande, pays calme, pour ne pas dire un peu soporifique, qui, placé au cœur de la tourmente, coincé entre les pays belligérants, est pourtant aussi loin de la guerre, de l'épouvantable tragédie, qu'un pays peut l'être, pareil à quelque Thulé, continuant sa petite vie heureuse et coite au milieu de l'universelle affliction. J'avais comme un besoin moral de ce voyage. J'en attendais la vertu d'un tonique. Il y a des jours où l'on étouffe en Neutralie. Je m'en retourne ému, bouleversé plus encore qu'en octobre 1915, par ce que j'ai pu voir cette fois de la France héroïque et martyre. J'ai vu, les larmes aux yeux, les poilus dans les boues de la Somme, attendant, tenant toujours, sous la pluie et les obus avec une sombré décision, les pépères travail' lant dans les endroits les plus dangereux.Les admirables poilus. Un poète, un patoisant, vient de publier un livre intitulé: " La Passion de inotre frère le Poilu." C'est bien là le jmot dont il faut se servir pour caractériser la vie que supportent dans les tranchées, depuis deux ans, lies meilleur.? fils de la terre de France, avec une résignation, un courage silencieux, une noblesse d'âme qui font penser à Jésus au Gctlgotha. Et c'est le même courage tranquille, le même stoïcisme que montrent îles femmes, les admirables mères, épouses, compagnes des soldats. Certes, visiblement, le poids de la guerre pèse lourdement sur les épaules de la France mais jamais celle-ci m'apparut plus grande, jamais cette patrie des hommes libres ne leur fut plus chère. Nul peuple,-plus que le peuple français en ce moment, n'est digne de la victoire. Après les durs sacrifices qu'il a consentis, une guerre aussi effroyable finissant par une paix boiteuse, par une cote -mal taillée sans la défaite et le châtiment de ceux qui l'ont déchaînée et faite aussi barbare, laisserait après elle un levain de haine dont l'Europe souffrirait pendant; plus de cent ans. A Paris. La vie publique à Paris a repris avec une singulière intensité. (Il est vrai que les restrictions annoncées en vue des économies de charbon et d'électricité vont y .mettre un frein.) Les restaurants sont bondés, le? théâtres font le maximum, le boulevard, gi certaines heures, présente la même animation qu'aux jours lointains de la paix.. Mais qu'on ne s'y, trompe pas : toute cette recrudescence de " vie parisienne'* n'est pas produite par des civils qui s'amusent, ce qui serait indécent en uni1 temps connue celui-ci. Non, elle est plutôt le fait de tous ces permissionnaires, français, belges, anglais qui affluent à Paris. Qui aurait le triste courag'e de-leur en vouloir? Il y a chez eux, un intense besoin de plaisir, de volupté,, de réaction joyeuse que l'on comprend chez des hommes qui, pour notre -salut à tous, vont s'en retourner quelques jours après au royaume de la mort. Le prix de la vie a renchéri en France,; c'est certain, mais pas plus, sinon moins, qu'en Angleterre, ou dans un pays neutre comme la Hollande, où les monstrueux bénéfices de guerre vont exclusivement dans la poche de quelques fermiers, de quelques spéculateurs ou marchands de Rotterdam. Autre remarque : j'ai l'impression que la surveillance des étrangers s'est un peu relâchée à Paris. Me trompé-je ? Est-ce une simple coïncidence ? Mais pas une fois, je ne fus durant ces trois semaines arrêté dans la rue par un inspecteur en civil, alors aue trois fois en Quinze jours, l'ai»

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