L'indépendance belge

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s.n. 1918, 18 Novembre. L'indépendance belge. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/th8bg2j61q/
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Lundi 18 novembre 1918 Ksaa^KaöiKWB^araBB^^Ba^? 10 centimes ^y 89° année È IJM^ A 2278 B 73 B 75 tÉLÉPHONE a Direction eW Administration «i; «• •• Redaction Adresse télégrapliiqae: LINDEBEL - BRUXELLES Fondée pi 1829 ADMINISTRATION ET REDACTION t RUE DES SABLES, 17 Bureaux pttrisiens : place de la Bourse, 11 ABONNEMENT BELGIQÜE s Un an, 24 fr. ; «nc mois, 12 fr. 5 trois mois, 6 franco* ÉTRANGER o Un an, 40 fr.; six mois. 22 fr.; trois mois, 12 francs. non, l'ennemi s'était alarmé et ava.o lancé ment, mais action méthodique du maréchal les f usees d'alarme, reclamant le secours de son artillerie, qui déclancha un feu de barrage. A l'heure H, c'est ainsi qu'on désignait l'heure d'attaque, les fantassins partirent a l'assaut des tranchées ennemies. aux cris de le general Home, qui a répondu au milieu de* acclamations da la foule. Le carillon jouait la « Braban§onne ». Le temps était magnifique. L'enthousiasme de la population tiont du déliae. A ANVERS Les premiers soldats belges sont entrés a Anvers vendredi der nier. Nous croyons savoir qu'il s'agissait d'un groupe delanciers et peutêtre même d'artlleurs qui avaient été envoyés dans la ville a la demande même des autorités militaires allemandes en vue d'éviter le pillage des docks. *** C'est hier matin dimanche, a dix heures,que les troupes franchises ont dü faire leur entree a Metz , dans quelques jours elles seront a Strasbourg. Aujourd'hui, toute la France sera en fête* ECHOS C'est le vendredi 21 que le Roi fera son entree a Bruxelles, a la tête des troisième, quatrième et sixième divisions d'armée, qu'il passera ensuite en revue. Le Roi sera accompagné par le general beige Gilain, le general francais Desgouttes, le general anglais Plumer et un general américajn. Ces officiers généraux seront entourés de leurs états-majors. Hier matin, une auto a conduit au chateau de Lopliem — oü se trouvent en ce moment le Roi et la Reine — M. Max rentré d'Allemagne la veille. Dès son arrivée, M. van Vollenhoeven, désireux de témoigner a M. Max sa sympathie, avait mis son automobile a la disposition de notre bourgmestre pour lui faciliter le voyage; mais M. Franqui avait déja pris les dipositions nécessaires. C'est dans sa voiture que partirent M. Max, M. Braun, bourgmestre de Gand; M. van Vollenhoeveu et M, Franqui. Ils furent recus par le Roi et la Reine au commencement de l'après-midi; l'entrevue fut pleino d'émotion et de joie; le Roi félicita vivement M. Max pour sa conduite patriotique et remercia M. Braun de son ener-, gie. Les deux bourgmestres, a leur tour, exprimèrent aux Souverains leur admiration pour tout ce qu'EUes ont fait pendant lenrs dures épreuves. H a fallu prendre d'urgenee d*es mesures-pour la surveillance et la sauvegarde des immeübles abandoniiés par les AUemands., Les commissaires de police ont, en consequence, recu l'ordre de designer, par groupe de quinze maisons environ, un habitant honorablement connu, chargé de surveiller les immeübles délaissés par les militaires allemands, de signaler tous faits déllctueux et d'empêcher qu'on en enlève quoi que ce soit. Ces maisons étant au nombre de plus de cinq cents, on a organise un service spécial. de surveillance et de preservation des meubles et objets divers. Des employés feront enlever les objets fournis par la Vüle, s'ilsi sont encore utilisables. On dressera, en ou-. tre, un nouvel inventaire que l'on confrontera avec les inventaires existants afin de constater les vols commis par les occupants. Les. caves seront fermées et mises sous scellé. Les clefs de la maison seront déposées chefc le commissaire de police de la division si La pnopriétaire ou le locataire principal ese absent. A partir d'hier, dimanche, la police et la justice belges ont repris tous leurs pouvoirs. Les magistrats de tous or dr es, les avocats et les avoués seront mobilises. Les dispositions ont été prises pour créer des postes de police nombreux : il y en aura une cinquantaine pour 1'agglomeration bruxelloise. Ces postes seront renforcés par la police locale et la garde communale. Chacun des postes comprendra en plus des magistrats, quelques avocats. Les délinquants seront jugés et emmenéy immédiatement. Quelques boy-scouts seront a la disposition des divers postes. Le Conseil communal de Bruxelles est saisi d'une proposition tendant a élever un monument a la mémoire des Belges fusillés par ordre de l'autorité allemande au Tir national. Cette proposition a été renvoyée au college, qui l'examinera de facon a lui donner une solution rapide. Il est probable qu'un accord avec toutes les communes de 1'agglomeration en vue de 1'execution du pro jet. L'autorité aUemande a remis a M. Brassine, conseiller communal de Bruxelles, sur les instances de cette personnalité, une somme de plus de 400,000 francs représentant le montant des depots faits par certains conpamnés. Le Conseil communal de Bruxelles a décidé de donner le nom d'Adolphe Max au boulnvard duNord. D'autre part, le boulevard de Hainaut s'appellera désormais le boulevard Maurice Lemonnier et le boulevard de la Senne boulevard Emile Jacqmain. La ville de BruxeUes a décidé d'adresser, au moment de sa liberation, un télégramme au Roi et a la Reine. En même temps, le College envoie un télégramme de remerciement a tous les chefs d'États allies, ainsi qu'a MM. Clemejic&au Lloyd George, Brand Whitlock et Hoover. Les personnes habitant ragglomeration _er chez elles des officiers allies, sont instamment prices de se faire inscrire a l'Hötel de ville (salie Gothique), tousles jours, de 10 heures du matin a midi et de 3 a 5 lieures du soii*. ■,--. -------- - —00 - oruxelloise qui sönt disposées a lo Des journaux parisiens proposent denommer le roi des Belges maréchal de France. Nous ne savons si cela est possible. Mais 1? fait qu'on le demande móntrs de £"?! ^restiffe le Roi Albert jouifc chez les AUiés, L' « Indépendance beige », éditée a Bruxelles dès 1829, a cessé, en même temps que ses confrères, sa publication dans cette ville, Ie 20 aoüt 1914, dour de rentree des Al Iemands. La nouvelle direction fait reparaïtre Ie journal a Bruxelles, Ie 18 novembre .1918, jour du depart de l'eiwahisseur. Depuis quatre ans, une partie de Tancienne redaction de 1' « Indépen.dance. beige » a publié un journal a Londres sous ce même titre. Ge jourInal a certainement mené Ie bon com.bat. pour la cause de la liberté de la Patrie, et nous rendons hommage a ses efforts courageux. Mais nous ignorons presque tout des theses qu'il a pu soutenir. Et nous déclarons simplement aujourd'hui ceci: en même temps que commence une nouvelle page ae l'histoir.e glorieuse de notre pajs, commence une nouvelle page de l'histoire de ce joirnal. Il est né avec la Belgique ; avec la Belgique qui va connaïtre, après un long Libres! Nous sommes libres! La Belgique ] est maïtresse de ses destinées. Constater cela, c'est proclamer la défaite j complete de notre agresseur, de la puissance ! arrogante qui tenta, en une heure de fol orgueil, de dominer Ie monde. Au début de sa criminelle action, il avait ■ réussi, — tache facile pour Ie géant armé attai quant un faible qu'il s'était engage a proté• ger — il avait réussi a maïtriser la Belgique, 'sa première proie. Et dès lors, il avait jeté ;le masque, il avait exprimé nettement son •intention de ne jamais abandonner cette [proie. Malgré 1'indignation du monde emptier, il avait annoncé d'abord qu'il garderait [notre pays sous son autorité; puis, a l'heure .des premiers revers, qu'il exercerait sur lui une sorte de protectorat, car il avaib la pretention de nous être supérieur. BethmahnHolweg, Michaëlis, Hertling, tinrent Ie même langage. Jamais on ne parvint a leur •arracher une renonciation a leur infame proget. Et jamais Ie Reichstag, même sa fraction j socialiste, ne l'exigea d'eux nettement avant 'que la défaite apparüt inevitable et complete. La défaite. Elle seule pouvait les determiner a accepter l'indépendance absolue de la \ Belgique. Cette souveraineté était devenue ■'d'ailleurs, pour les allies, Ie symbole de la yictoire et la première condition de la païx. Nous sommes libres! La défaite allemande pst consommée. Le monstre du militarisme prussien est vaincu. Nous pensons a eux. Nous y pensons tous. Nous crions une joie enthousiaste. Nous acclamons, nous serrons des mains. Nous ^étreignons des êtres chers, nous rions, nous chantons dans le decor exaltant des villes -pavoisées. Quand des larmes nous ferment la 'gorge, nous obscurcissent les yeux, ce sont des larmes douces, celles que provoquent les nobles spectacles de la grandeur humaine. Jamais nous n'avons vécu, jamais plus nous ne revivrons pareilles heures d'allégresse. Pourtant nous pensons aux morts, nous y pensons tous. Dans notre mémoire passent ,des visages jeunes que nous ne verrons plus ; vivants. Ce matin encore., avant de quitter "la maison, nous avons contemplé des photographies de soldats dans leurs cadres ornés d'un ruban tricolore et d'un crêpe, de beaux •jeunes gens qui ne reviendront pas demain \ avec ceux qui vont saluer nos hourrahs f réné•tiques•. Et nous savons qu'il en est d'autres, .beaucoup d'autres que nous ne connaissons ,'pas et qui sont morts eux aussi pour la cause aujourd'hui triomphante. Ils étaient victorieux et ils ne l'ont pas su. Ils n'ont pas eu la recompense du denouement, de cette joie fiere, de ce délirant espoir en le .monde nouveau qui commence et qu'ils ont construit. Et nous osons goüter, nous, cette joie gagnée par eux et dont ils sont frustrés. Oui, nous 1'osons, et nous le devons. Ils l'ont voulu. Ils sont morts pour que • cette joie vienne, pour que nous puissions ii^brement^ crier nos enthousiasmes et nos hai- nes, pour que nous puissions, librement, ' acclamer les idees que la force hideuse avait {tenté d'abattre et que, sans leur sacrifice, on • au'eiif abattues. Si l'allégresse ne régnait point aujour d'hui 3si nous pleurions les morts, ces morts seraient vaincus. Il faut crier leur victoire. Il ne faut pas les pleurer : il faut célébrer leur heroïsme. Cet heroïsme fut si pur! Rien ne l'inspira qui ne fut digne et généreux. Aucun d'entre ces jeunes gens de chez nous n'avait jamais Eouhaité se battre et tuer. Ils ne nourrissaient pas de haines de races. Ils ne cares'saient' pas de rêves de conquête. A peine savaient-ils qu'ils aimaient leur pays. Dans les écoles de ce pays, on leur avait appris a dé. tester la guerre, on leur avait enseigné — car on vivait dans un rêve confiant — la fraternité. On ne les avait pas exaltés a revocation de fastes -militaires glorieux. Ils souriaie-nt au récit des vieilles épópées : cela n'était plus de leur temps. Même il en était que 1'obligation du service militaire irritait comme une odieuse survivance de régimes abolis. Tout semblait les vouer a l'hésitation devant le devoir. Et ils n'ont pas hésité. On attentait au Droit, on attentait a la Liberté, on voulait opposer la Force a l'idée et restau- mar tyre, de nouvelles destinées, il se transforme, il s'adapte aux nécessités nouvelles dun monde nouveau qui va devoir aborder et résoulre les plus graves problèmes dans un esprit libéré de lempirisme d'hier, largement démocratique, et inspire par les principes dégagés de l'idée féconde du productivisme. Ges principes, il les défeiidra avec mesure, en s'efforcant de les iustifier par des études documentées et réfléchies, ainsi qu'il convient dans un pays oü la souffrance commune aura purifié les querelles de partis. Ges études toucheront a tous les domaines de l'activité, nationale autant qu'internationale, et ne négligeront pas l'observation quotidienne de la vie ardente et enthousiaste que nous allons vivre demain. Nous nous sommes assure, en Belgique et a letranger, la collaboration de specialistes et d'écrivains capables, en enregistrant les événements, rer les vieilles dominations. Ils se sont élancés, soldats ennemis de la guerre. Pour tuer celle-ci et pour sauver l'idée, ils ont été la Force. A Liége, a Waelhem,a Anvers,sur l'Yser, en 'Flandre, -ils se sont battus superbement. Ces pacifistes on été d'admirables soldats. Et grace a eux l'idée est victorieuse, et les hommes ont aujourd'hui le droit de la chanter librement. C'est cela qu'ils voulaient. C'est done ce qu'il faut faire. Avant d'etre abattus, ils ont rêvé souvent de cette heure oü, chez nous et chez nos allies, on célébrerait Ia fin, non de cette guerre, mais de la guerre, la défaite de la Force oppressive et le triomphe des peuples qui veulent grandir par la science, le labeur et la soiidarité. Cétte heure est venue. Il faut que les morts l'entendent, que la terre de leurs tombeaux tressaille a l'écho de nos cris. Ce sont eux quenos cris acclament. .nlut M -^f^r\f\s*- uiL «Milt ü La Belgique délivrée salue ceux qui ont si largement contribué a sa delivrance ! Première victime du Monstre, elie pantelait sous sa griffe, elle agonisait peu a peu dans les pires tortures morales et physiques qui accablèrent jamais un peuple. dependant, après quatre ans, elle résistait comme au premier jour. Muette, concentrée, elle résistait de tout son entêtemenfc, de tout son espoir, de toute sa foi. Ah, comme elle croyait, comme elle n'a pas cessé un instant de croire, en dépit des mensonges dont les journaux stipendiés la saturaient, en dépit des louches manoeuvres dont on la pressait de toute part, en dépit des victoires apparentes de l'ennemi !... lüiie croyait envers et contre tous, elle croyait- jusqu*a- l'absurde ! Pourquoi cette confiance inêbranlableP .Farce qu'elle sereposait sur la force loyale de ses allies. La France chevaieresque, la tenace Angleterre, et puis la formidable Aménque s'étaient solennellement engagées a lutter pour elle jusqu'a la victoire finale. Qu'importaient dès lors quelques années de soutfrahces, puisque la Liberation du territoire, puisque le triomphe du Droit étaient au bout ? En vam roppresseur raiilait sa foi, son indêracinable espérance. En vain lui affirmait-il que ce qu'il tenait, il le tenait bien !... Elle croyait, elle croyait, elle croyait !... Haletante, brisée, a demi morte, elie se redressait toujours, pressentant l'aurore radieuse, tendant les bras vers le öoleii de la Liberté Et voici qu'il s'est leve enfm, qu'il monte majestueusement dans un ciel pur. La chape ae plomb qui nous écrasait, soudain s'est évanouie. C'est le premier jour du monde !... 11 semble que nous voyions la lumière pour la première fois !... Gloire a ceux qui nous ont délivrés ! Gloire aux petits soldats, aux héroïques petits soldats de France, gloire aux magninques soldats improvises d'Angleterre et d'Amérique, gloire aux Italiens, Serbes, Grecs Portugais, Koumains, qui contribuèrent a la victoire, sans oublier les Russes, qui naguère, au début des hostilités, accomplirent de si nobles prouesses !... A tous, la Belgique gardera une grititude éterneile. J&lie les accueille en frères sur son sol régénéré. Eiie les salue et les acclame et, d'une main reconnaissante, elie tend vers eux le vert laurier ! LE ROI Dans la tourmente qui vient de secouer l'Europe et de renverser tant de trónes, le róle des rois fut difficile. Parmi les peuples en lutte, certains étaient conduits encore par des souverains . autocratiques, représentant du régime de la force que la.guerre, par eux déchainée, a définitivement aboli. Du cöté des peuples qui luttaient pour la democratie, plusieurs avaient a leur tête des monarques constitutionnels. La democratie a vaincu avec eux. Tel est le cas du roi des Belges. Avec une male resolution, avec une fermeté qui n'a jamais connu de défaillance, il a été le serviteur loyal et enthousiaste de la grande cause pour laquelle luttaient les Allies, le soldat de l'immense armee qui a vaincu, malgré toutes les difficultés et toutes les souffrances, le militarisme et le régime autocratique. Dans les circonstances tragiques qui ont, pendant quatre années, bouleversé nos institutions, il est demeuré le roi constitutionnel, tout en remplissant avec une vaillance allant au dele de son devoir, sa tache de premier soldat de notre armee, de cette armee d'un peuple point helliqueux, d'un peuple démocratique. Avec ce peuple, il s'est identifié tellement dans la lutte qu'en le saluant, c'est lui-même qu'il salue. C'est done sans arrière-pensée que les Belges, de les expliquer et de les commenter," de tenir nos lecteurs au courant de tout ce qui va se passer dans le monde transfigure par le drame qui s'aohève, dans le monde gui, nous< i»n.T1 ,,, | « Vive le Roi! Vive la liberté! » et en chan- 1 esper ons fermement, Va, de Darrasse j tant. Minute émouvante. D'eux on peut dire de l'angoisse de la guerre, confiant enJ ce qu' leD roii sauve^arde o par l'institution; ™es de l'arbitrage international, travailler paisiblement et hardiment innover. De ce travail formidable, la Belgique prendra sa part avec enthousiasme. Avec enthousiasme nous tache-| rons d'y collaborer. -& * L occupant a complètement pouillé 1' « Indépendance beige » materiel de ses ateliers. Nous demandons a nos lecteurs qüelqiie crédil. L'aspect de notre journal ne sera définitif et nous n'auront toutes nos rubriques que lorsque nous serons en possession de notre materiel nouveau. dédu un general francais disait de ses hom« Ils sont a se mettre a genoux de. Les Allemanda résistèrent a peine. Il pall ut réduire, a la baïonnette et a la grenade, des abris contenant plusieurs mitrailleuses qui fauchaient impitoyablwnent. Mais rien ne put arrêter l'élan des nötres. Ils étaient partis pour la gloire.Il y eut des 'actes d'héroïsme de la part des chefs et des soldats, les uns dignes des autres. Nous les conterons quel que jour. En voici un qui fait éclair sur le mordant des troupes. Une section, qui progressait vers Clercken, était arrêtée par des tirs de mitrailleuses soigneusement déülées. Un caporal, pour permet btre a ses hommes de repérer le nid de resistance, se mit debout de facon a attirer sur lui le tir ennemi. Grace a son dévouement, on découvrit l'endroit oü se tenait les mitrailleurs ennemis. Ils furent décimés a la grenade. Des olessés refusèrent de se laisser évacuer et ne quittbïent le champ de bataille que lorsque les objectifs de la première journée d'atta- ^que furent atteints. Au tableau, les troupes jbelges. inscrivaient quelques milliers de prisonniers, des centaines de canons et de mitrailleuses et un materiel considerable. Nous avons avance do plusieurs kilometres, [important Clercken, la forêt d'Houthulst et ,|d'autres lieux famoux, dont les noms inscrits sur les drapeaux des régimsnts et les ^'oouches dos canons, blasonnsnt l»s annales .des arméss belges d'un* gloire indólébile. j Ce fut a travers na lac de bouo, oü l'on quelles que soient leurs opinions, s'associent' a l'hommage eclatant dans lequel la ville de Gand a,' mercredi, confondu l'armée et son chef, le Roi. Lbnfongait jusqu'aux genoux, que nos fantas-" sins abordèrent les positions onnemies solide- [ment organisées ét déiêndues opiniatrement. rJua bons eollait aux s«uli»rs, aux guêtees, aux ~N^-v^N*"V*~- [capotes, entrarant 1» marche des hommes, eypie 0*^ complice de la defense. Essayez de vous re ei lourné depuis quatre ans par les mitrailles. A certains endroits, devant la forêt d'Houtgmlst notamment, il ressemblait a une écu=m>ire=. Les trous étaient remplis d'une eau Iboueuse; les anciens chemins étaient trans[ibrmés[ en cloaques. Il fallut progresser d» plusieurs kilometres a travers cette terre reragurnée a l'ét?ut planetaire, sous les f eux do fflartilleiïe, des mitrailleuses et de l'infanterje. Ce furent des êtres gaines de boue qui, Jjaccessivement, enlevèrent les lignes ennnegïies a la baïonnette et a la grenade. Il y eut PI'S unites qui avancèrent si rapidement ,^i'on dut les ravitailler en vivres et enxaunit ons par avions. ■^5aSs los airs, les a^iateurs bolgos et'allies suivaient la pi*ogression de 1'infanterie, disp'arsant les escadrilles ennemies, descendant | anelques metres au-dessus du sol pour mitrailler et bombarder les colonnes allemandes. I dans sa progression On apprendra dans les larmes la mort des parents et des amis, de ceux qui sont tombes en braves pour la defense des foyers et l'honneur du peuple beige. Pour rependre un mot de Flaubert, nos cceurs sont gorges de cadavres comme un vieux cimetièro. Nous garderons pieusement leur souvenir, nous veillerons, nous qui revenons, a ce que la patrie acquittée la dette qu'elle a contractée envers ceux qu'ils laissent. Fidèles a leur mémoire, nous maintiendrons leur haine durable contre la nation-qui a accumulé les deuils et les ruines. Cette haine, nous la planterons au coeur des generations a venir. Des siècles d'effort, de patience obstinéese sont écroulés dans une desolation infinie.Il faudra conserver quelques hectares du champ de bataille de l'Yser pour édifier lespélerins du monde entier sur le róle de l'armée beige et aussi pour faire haïr la guerre a jamais par ceux-la mêmes qui ne comprendraient ni la douleur de nos églises de villages, ni le deuil de nos maisons.Resy. enter ce terrain, labouré, éventré, re- L'armée a été héroïque. Quand une armee d'aujourd'hui est héroïque, c'est qu'elle est issue d'un peUple héroïque. Et, en effet, la population beige demeurée en Belgique durant ces quatre années, a été admirable de stoïque resistance. Nous ne croyons pas que jamais la volonté d'un peuple moderne ait été soumise a pa'reüle épreuve. Gonlre elle tout a été tenté. Malgré les efforts prodigieux du Comité national, ce peuple a eu f aim, et l'occupant a tout fait, par les requisitions, par les agissements frauduleus des centrales, par les mssures., sayamment caTcuïées dans ie but de nous-'-èïïïërer les v^res indigenes, poiir aggraver cette f aim. illerie suivit et soutint 1'infanterie En même temps, avec une perfidie raffinée, tandis qu'il nous privait de toutes nouvelles du dehors, l'occupant organisait la campagne de la demoralisation, de la corruption, de l'avilissement, de la division et du niensonge, l'empoisonnement méthodique de l'opinion, de la terreur. A la terreur, en dépit des fusillades, de la torture, le peuple a'fait la nique; il a ri devant les arrêtés les plus terrifiants. Il a ri devant les mensonges qu'étalaient chaque matin sur les murs les bulletins allemands. Lorsqu'a commence l'infame action séparatiste, a laquelle collaboraient une poignée de traitres, il a craché a la face de ces traitres son mépris; et il a maintenu, malgré toutes les divisions officiellement et facticement accomplies, l'unité du pays. Aucune calomnie „ n'a .eu de prise sur lui. Les Allemands lui annonc'aient chaque jour une défaite des Allies, une prétendue défaillance ou une prétendue mauvaise action des gouvernements de l'Entente. Le peuple ne savait rien de ce qui se passait. Mais il savait que les Allemands mentaient. Pour lui, ils mentaient toujours. Il l'avait ainsi décidé. Et il avait raison. Et il le lui criait, même devant les abominables tribunaux militaires. Il savait aussi — il l'avait décidé — que 1'Allemand serait vaincu et que la Belgique serait libre. Le Comité National Elle l'est. Et si elle l'est, c'est grace a l'armée sortie de lui et a lui-même.' Gar il a maintenu, sous la terreur et sous la f aim, son unite et sa dïgnité, il les a maintenus même dans les horreurs de la deportation. Nous ne pouvons, dans ce premier numero, dire complètement ce qu'a été 1'oeuvre tutélaire du Comité national. Mais nous ne voulons pas tarder a dire ici, dès le premier jour, la gratitude de tous les Belges pour l'énergique et inlassable action du Comité poursuivie a travers des obstacles qui paraissaient insurmontables et malgré l'hostilité de l'occupant. Des critiques ont été formulées parfois. C'est qu'on ne connaissait pas le statut du Comité national et les limites imposées a son intervention, c'est qu'on oubliait que 1'oeuvre travaülait avec un organisme improvise a sa tache, effroyablement compliquée et sans precedent dans l'histoire. Si la population b'elge est aujourd'hui vivante dans la victoire, c'est au Comité National qu'elle le doit. Quand on pourra écrire l'histoire du peuple beige pendant 1'occupation allemande, le monde lira une épopée. ■^\^\^\&\^~ LA BAT A ILL Dans quelques heures, Bruxelles fêtera les premières troupes belges. Pendant quatre ans, elles montèrent la garde sur les bords de l'Yser. Le courage continu qui fut nécessaire pour résister aux intempéries et aux attaques sur un sol que la moindre pluie détrempait et transformait en lac de boue, qui done pourra le raconter avec assez de puissance pour en faire comprendre 1'incalculable grandeur. J'essaye de ramasser'quelques impressions, de les noter pour en donner une vague idéé et je n'y parviens pas, tout a 1'emotion du retour, a la joie de me retrouver dans ce bon vieux Bruxelles, dont nous parlions avec ferveur la-bas, et aussi avec orgueil, parce que nous étions fiers de son patriotisme irréductible. Aujourd'hui, c'est la victoire, la victoire complete. Mais il y a quelques mois... Vous kous rappelez l'offensive allemande sur 'Amiens, en mars? On ne sait pas encore chez nous ce que fut a cette heure-la le danger. - Le dimanche qui suivit le 21 mars, le grand quartier general télégraphiait au gouvernement beige ceci : « Demain , les Allemands auront pris Amiens. Prenez toutes vos dispositions pour évacuer vos magasins du Havre. » Cette nuit-la, les Belges du Havre ne dormirent pas. Mais deux jours plus tard, la situation ge modifiait. Ainieng énait- gauvée. * * * Revirement brusque dans la situation militoire, at-on dit. Revirement inexplicable,. Ie i5 juillet, après l'avance allemande au dela de la Marne. • En réalité, il n'y a pas eu brusque revire- Au début de la guerre, une légende d'un dessin de Forain fit fortune : « Pourvu que les civils tiennent! », signifiant par la que pour le reste les poilus s'en chargeaient. Les civils, a Bruxelles, comme ailleurs en Belgique, ont tenu. Et ils eurent plus de mérite assurément, que ceux des regions non envahies. L'Allemand essaya de toute facon de persuader aux combattants que le peuple beige aspirait a la paix coüte que coüte. Nous savions qu'il mentait. Cela nous fut d'un précieux réconfort. Nous exultions chaque fois que nous apprenions un des mille tours que les Belges jouaient a l'ennemi exécré. Toutes les brimades qu'il leur infligeait ancrait plus solidement la haine dans nos cceurs. Ce fut cela, en même temps que les victoires de nos allies francais, anglais et américains, qui galvanisa nos courages ÏQi'sauW. riva l'heure d'entrer è, üötre tour dans Ta danse. Ce fut le 28 septembre, a 6 heures du matin, sous une pluie fine, après une solide preparation d'artillerie, que les troupes belges, en liaison avec les troupes anglaises, prirent 1'offensive. Aux premiers coups de ca- Foch qui sut admirablement utiliser ses reserves, ne s'en servir toujours qu'au moment oü le succes tactique des Allemands allait se transformer en succes stratégique. La victoire des Allies n'a pas commence le i5 juillet sur la Marne, mais le 26 juin devant Compiègne. C'est ce jour-la que débuta la victorieuse contre-offensive. * * * Ce qu'a coüté la guerre, en pertes humaines, du cöté des Allies ? Il est difficile de donner dès a présent des chiffres définitifs. Il n'y a que des estimations. Le plus gros chiffre, le plus glorieux et le plus sinistre est fourni par l'armée franchise : environ 2 millions de morts et de blesses. Les Anglais ont, parait-il, prés d'un million d'hommes hors de combat. Quant a nous, nous avons un peu plus de 3o,ooo morts et blessés. Avant l'offensive de septembre 1918 sur l'Yser, nos pertes n'atteignaient guère que la moitié de ce chiffre. Mais lorsque, après une longue et fmpatientante inaction, nos troupes recurent enfin l'ordre, on devrait dire la permission d'attaquer, elles avancèrent avec une telle intrépidité, une telle témérité, que leurs pertes furent effroyables. Les Américains ont apporté dans le débarquement de leurs troupes, depuis six mois, une régularité déconcertante. lis y mettaient une sorte de coquetterie. Ils avaient dit : « Nous améneront dix mille hommes par j our ». Et ils tinrent strictement leur promesse. Chaque matin, a 8 heures un quart, défilaient dans la grande rue du Havre, dix mille Américains. Chaque matin, a la même heure. Sur cette arrirée, les Belges du Havre auraient pu regier leur montre. * * # Dans quel état est le beau pays de la Furnes-Ambacht, sont ses vieilles villes si glorieuses et si pittoresques. Hélas! il ne reste guère debout que Furnes, dont les monuments sont intacts; seuls quel-i ques pignons des petites maisons de la Grandt Place sont entamés. Dixmude et Nieupors sont entièrement détruites. Quant a Yprequi, en 1917, était une belle ruine encore reconnaissable, il n'en reste plus maintenant que quelques pans de murs antiques. On songe .a les laisser debout, a 1'entree du cimetière des Allies, que l'on créerait sur Pernplacement de l'ancienne Cité des drapiers. La campagne, la riche et belle campagne {vutour des villes de Is Flandre laaritüiis,-estj dévastée par l'artillerie qui a tout nivelé. Elle a l'aspect d'un paysage lunaire. Nos peintres qui l'aimaient tant n'y retrouveraient plus même un souvenir de leurs impressions de jadis. * * * On avait parlé d'acquisitions de terriu toires. Il y avait les paroles fameuses du président Deschanel, a la Chambre franchise, dans les premiers jours de la guerre. Et depuis lors, il fut souvent question de la rive gauche de l'Escaut et du Grand-Duché de Luxembourg. De la rive gauche de l'Escaut, on ne parle plus guère; on estime que suffirait un nouveau traite avec la HoUande concernant l'Escaut. Et le Grand-Duché ? i Pour le Grand-Duché, rien n'est fait. Mais 1 y a la paroio de M. Poincarré a l'un de nos ministres : « C'est une chose entendue ». Il ne s'agit pas d'une annexion, mais d'une reunion, avec l'assentiment des populations inter essées. *** Le gouvernement beige qui était, il y a trois jours, en partie au Havre, en partie — les ministres de l'intérieur, du ravitaillement, des affaires économiques et de l'intendance — a Bruges, a nommé des commissaires dans les provinces réoccupées. Pour le Hainaut, le commssaire du gouvernement est le leader socialiste Louis de Brouckère. Sait-on que le chef d'état-major du maréchal Foch est — du moins l'assure-t-on — d'origine beige. Il s'appelle Weigond. Et le nom, en effet, sonne familièrement aux oreüles belges. *** Tous ceux qui nous arrivent de la Flandre, oü l'armée et le Roi viennent d'etre recus avec un si délirant enthousiasme, disent l'inexprimable eolère des populations envers les activistes. A Gand, on le sait, le local des activistes a été saccagó et incendié. Et partout, dans le moindre village, c'est la même indignation, manifestée avec violence. Comme les Allemands connaissaient bien les Flamands I *** La plupart des officiers allemands se sont soumis sans même un commencement de resistance aux injonctions des Conseils de soldats. On cite cependant quelques cas de resistance et de dignité désespérée. Tel celui de l'amiral Schrceder, qui commandait sur la cöte beige. A Gand, lorsque les marins voulurent lui enlever les iusignes de son grade, il tua trois hommes a coups de revolver, puis fut lui-même tué. Celui-la, au moins, fut logique. * * * Le « Dailly News » publie une liste de cent-soixante-deux personnages allemands, dont il demande la mise en accusation devant un tribunal international, pour crimes commis contre le droit des gens. A MONS uOUdi, a 11 heures du matin, les troupes alliées ont .fait leur entree a Mons. Une revue a été passée sur la place d'Armes, par le general Home, commandant la 3° armee britannique. Ont défilé, les elements de trois corps d'armée. En tête marchait la division qui a quitte Mons la demière en 1914 et qui y est rentree la première en 1918 : la 3° division canadienne. I/éckevis, M. Save, a cohgratulé

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