L'indépendance belge

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s.n. 1915, 20 Septembre. L'indépendance belge. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/qn5z60d22h/
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L'INDEPENDANCE BELGE. ROYAUME-UNI : ONE PENN\ CONTsNENT : 15 CENTIMES, <HOI 1 ANOP : fi CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION: ,, SÏJP^Lr^ 4 4 Roricr (3 MOIS, 9 SHILLINGS. ) „ TUDOR hocse, tudor st., london. e.c. ' s, f.k 7 et LONDRES LUNDI 20 SEPTEMBRE 1915. abonnements . 16 mois, 17 shillings, r Conservation PAR LE PROGRi TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: |io 75 1 AN. 32 SHILLINGS. SOMMAIRE. LA SITUATION: Les Allemands occupent YVihia et menacent la retraite russe.—Les Russes font encore 3,000 prisonniers dans le sud. —Bombardement de la côte belge.—L'attitude de la Bulgarie.—Importantes concessions des Trade Unions. " Les origines de la guerre."—T. G. M. Lettre du Vatican. Lettre de Hollande.—Dr Terwagne. L'héroïque Serbie.—Maria Bicrmé. Ligue des Patriotes. En Belgique. Echos. Etc. LA SITUATION. JLUNDI, midi. En Russie les événements ont suivi 1 cours prévu. Cédaut à la menace immi nente d'un enveloppement complet nos alliés ont abandonné Wilna, que le Allemands disent avoir occupé samed soir. Jusqu'à présent l'ennemi ne pari pas de prisonniers, ce qui semble in diquer que les Russes se sont retirés e: bon ordre sans abandonner aucu homme et aucun matériel aux Aile rnands. Il serait pourtant prématuré d dire que les armées russes qui opéraien dans ce secteur soient d'ores et déj hors de danger. Les corps de cavaleri allemands et autrichiens, qui, dans u: raid audacieux, se sont enfoncés entr les armées russes au sud de Dvinsk on réussi à couper, non seulement la lign Sverziany—Globokie. un embranchemen de la ligue Yilna—Pétrograd, mais, c qui est plus important, la ligne trans versale Vilna—Molodeczna, qui, ce dernier embranchement, rejoint 1 ligne Mosty-Lida — Polatyko, laquelle parallèlement a la ligne Viln ■—Pétrograd, monte vers le nord L'occupation de Molodeczna enlèv ainsi à nos alliés le meilleure la plus facile et la plus directe ligne d retraite. Il leur en reste cependant un troisième, celle de Lida—Baranovitcli c'est-à-dire dans la direction du sud, mai déjà les Allemands menacent celle-ci d côté de Lida, où des combats acharné se livrent depuis 48 heures. D'ailleurs, il faut compter égalemen avec les progrès réalisés par l'armée aile mande qui opère dans la région du Pripe et qui, depuis l'occupation de Pinsk, cou tinue d'avancer vers le nord-est, cher chant à se joindre aux groupes qui "opè rent du côté de Lida. L'avance rapide des Allemands dan cette région marécageuse s'explique, pa raît-il, par la sécheresse exceptionnell du mois de septembre et qui a asséch en partie les redoutables marais qui d'ordinaire, sont impassables en cett saison. Le communiqué russe fait allusion au: pertes énormes infligées à l'ennemi ai cours des assauts livrés aux environs d Lida et au nord d'Illukst, où les cada vres allemands jonchent par tas le chami de bataille. Mais ce que les Allemands gagnen dans le nord, les Autrichiens le perden dans le sud, où le général Ivanolî 11 lâche pas sa proie. Entre Rovno et Kovel, soit sur ui front de cent kilomètres, l'ennemi a et-complètement battu et obligé de battr précipitamment en retraite, abandon nant un drapeau, qyantité de mitrail leuses et de nombreux prisonniers, parm lesquels le commandant du 5e régiment Après avoir percé le front austro allemand, les Russes, poursuivant leu offensive, firent 1,800 prisonniers prè du village de Tsumane. Bref, au cour de ces combats nos alliés firent au tota près de 3,000 prisonniers. Sur le front occidental c'est toujour l'artillerie qui a la parole. Cette foi c'est dans le secteur de Nieuport que l'ae tivité est particulièrement intense. I e grosse artillerie française coopère avec - flotte britannique, qui bombarde les ba , teries allemandes de la côte belge, et ;s résultat est, dit-on, des plus satisfa ii sauts. e Du côté de Péronue, les Allemand après avoir fait exploser des mines, a n taquèreut les tranchées françaises, ma 11 furent repoussés avec de grosses pertes i- L'armée italienne a de nouveai: e progrès à enregistrer sur l'Isonzo sup t rieur. Dans le bassin de Plezzo 1 à troupes du général Cadorna, après avo e mis en état de défense les ouvrages r n comment conquis, ont repris une offe: e sive vigoureuse, et sont arrivées aux de t niers retranchements ennemis, dont ui e partie a été occupée, comprenant d t postes d'observation et des blockhouse e Dans la zone du Carso deux contr i- attaques autrichiennes échouèrent li à mentablement. a Dans les Dardanelles et dans la M< !, Noire, les navires alliés continuent ( a faire une chasse fructueuse aux tran !. ports turcs et allemands, e Un contre-torpilleur turc a égalemei i, été coulé. D'autre part, à en croire e "Temps," un croiseur auxiliaire frauça e de 800 tonnes aurait été torpillé et cou i, le 8 septembre par un sous-marin ail is m and à hauteur de Rhodes, u La situation dans les Balkans se pr is cise. La réponse de la Bulgarie aux Not conjointes des Puissances alliées n'est p; t encore parvenue, niais le tsar Ferdinar :- a daigné recevoir les chefs de l'oppositic t qui, unanimement, se sont prononc l- contre toute politique favorable au •- Puissances centrales et ont préconisé i- formation d'un cabinet de coalition et convocation du Sobranié. s Les pourparlers entre le ministre d - Munitions, M. Lloyd George, et les r e présentants des Trade Unions ont enf é abouti et l'accord est conclu. Renonçai , à des privilèges conquis de haute "lutt e les travailleurs syndiqués ont fait, u peu tard sans doute, le geste patriotiqi k que le pays, et aussi leurs camarades d< J nations alliées, attendaient d'eux. I e ont consenti à suspendre, pendant la di - rée de la guerre, les règlements restri p tifs concernant le travail dans les usine ateliers, chantiers, etc., admettent la n t cessité d'avoir recours dans une pli t large mesure à l'emploi de la main-d'œi e vre volontaire des deux sexes et offrei leur concours au gouvernement en vue c n poursuivre nuit et jour le travail dai é toutes les industries qui intéressent i e défense nationale. Un comité consultât - ouvrier collaborera avec le ministre di - Munitions en vue de lui faciliter sa tâcl i et de participer à la mobilisation con • plète de la main-d'œuvre nationale. C'est là un succès dont il convient c r féliciter hautement M. Lloyd Georgi s aux patients efforts de qui cette solutio s heureuse est due. 1 En ce qui concerne la question du se: vice personnel, M. Lloyd George, dai s une lettre ouverte, demande qu'on lais; s le gouvernement prendre une décision e - toute indépendance. Karl Helfferich : 'LES ORIGINES DE LA GUERRE.' La responsabilité de la guerre. Dostoïevski, qui n'aimait pas les avocats, parle quelque part, à leur propos. 'ie conscience de louage. Le mot m'es! revenu à la pensée en lisant la brochure ' Helfferich, " Die Entstehung de£ ^ eltkrieges im Lichte der Verôffent-ichungen der Dreiverbandmâchte. " Pourquoi l'Allemagne s'attache-t-elle ivec une telle fièvre à rejeter sur ses adversaires la responsabilité de la guerre? —C est moins peut-être dans un intérêt mmédiat que par préoccupation de l'avenir. Aujourd'hui, les peuples sont emportés par le tumulte des événements cl les passions. Quand la paix viendra et '{lie I Europe et l'Humanité mesureronl es ruines, elles chercheront les coupa-îles. Malheur alors au souverain don: es mains ne seront pas nettes. Que ré-rondra-t-il à ses sujets ? Que répondra--il au monde?—Guillaume a peur di .ugëment de la postérité et de la colèrc de ses peuples. Il cherche des défenseurs. Helfferich était un des plus autorisés qu'il put recruter. Mis en relief par ses études économiques qui l'ont porté au ministère, i: a déployé, depuis la guerre, sinon un réel talent de financier, du moins un art incontestable de prestidigitateur ; ii jongle adroitement avec les milliards et connaît l'art subtil de faire figurer h l'actif de l'Allemagne les emprunts qu'elle contracte. C'est un polémiste reto-s, habile dans l'art d'escamoter le? pièces capitales d'un dossier, ingénieux à soulever des incidents qui détournent l'attention des point c=;sesentiels du dé-bal. L'Empereur, d'ailleu;'s comptait sans doute moins encore sur la souplesse de sa dialectique que sur l'autorité de son titre de ministre. Les Allemands on1 une âme puérile et ils prennent au sérieux les paroles el'une Excellence. Les éditions de la brochure d'Helfferich se succèdent rapidement; elles n'en augmentent pas la valeur. "Sur- l'occasion immédiate de la rupture, écrit le ministre, il ne peut y avoir de doute. Cette occasion a été la mobilisation générale des forces russes de terre et de mer, ordonnée par le Tsar le 31 juillet de très bonne heure (friih-morgens) et le refus de la Russie de re-tirer cette mesure malgré la demande de l'Al1emagne. " La thèse est posée : la Russie est l'occasion de la guerre; la France et l'Angleterre sont ses complices. La méthode allemande apparaît immé-a diatement; elle procède par déduction, a part d'une affirmation qu'il s'agit de démontrer; ce n'est peut-être pas le e moyen d'arriver à la vérité ni même .de convaincre un juge impartial. On se demande même pourquoi Helfferich se donne la peine inutile de prouver un fait '■>- sur " lequel il ne peut y avoir de doute." Substitution de mots. x Autre procédé familier aux polémistes ^ d'outre-Rhin-. L'habitude d'employer ,s d'abord un terme vague que l'on rem-^ place ensuite par un ternie plus précis, en évitant d'attirer l'attention sur cette L substitution. Helfferich parle d'abord de "l'occasion immédiate" de la guerre, e " unmittelbarer Anlass." Il évite les ,s termes de faute ou même de cause. Il est évident que quelqu'un peut être l'oc-casion d'un accident, sans en être coupable, sans en être la cause. Plus tard, cependant, il déclare la Russie responsa-,r ble de la guerre, parle de sa culpabilité, e et il ae>cuse de complicité la France et l'Angleterre. Ces jongleries sont trop visibles pour tromper personne, en de-^ hors de ceux qui veulent être trompés. e Quelle singulière logique, d'ailleurs, js de commencer par le 31 juillet et par la £ mobilisation russe. Cette mobilisation, elle a été déterminée par quelque chose ; le ministre s'en doute peut-être. Il ne s'en occupe pas. Pourquoi? — Il a une ïs thèse à prouver, une fonction à remplir. i3 II s'en tire comme il peut. c} Il est curieux d-e-con-sta-ter que, &i les n Allemands sont unanimes à affirmer ;g qu'ils ont été provoqués, ils n'ont jamais s pu se mettre d'accord pour savoir qui les a avait provoqués, x^u début, ils ont a accusé la Russie. Bientôt après, ils ont rejeté la faute sur l'Angleterre ; c'est ,g aujourd'hui l'opinion la plus répandue. Hoetzsch, qui connaît bien la Russie, a est d'une opinion contraire à celle de j- Karl Helfferich. — Est-il bien sûr, d'ailleurs, que ce soit l'opinion d'Helf-a ferich lui-même, que nous apporte sa e brochure ? ,s En réaiité, il accuse la Russie parce s que l'Empereur le veut ainsi. Tout le monde se rappelle le discours que Guil-.. Jaunie, du haut de son balcon, adressa , au peuple de Becliti le 31 juillet 1914. Ce discours, qui, comme beaucoup de s discours de Guillaume, était une improvisation passionnée, visait la Russie £ qu'il attaquait avec violence. Nous en e trouvons la version originale dans les s "Leipziger Neueste Nachrichten" du a 1er août; l'Empereur y parle de "J'en-f nemi" (au singulier) et de ses infâmes s (niedertràchtige) provocations. Le texte officiel a été expurgé et adouci ; 00 a supprimé les épithètes, remplacé le singulier par le pluriel. 11 est bien évident e que la pensée réelle du maître nous est -révélée, non pas par la version édul-^ corée et postérieure, mais par le journal qui nous en donne la forme directe et la traduction immédiate. s Une preuve convaincante. e Nous trouvons une autre preuve de la 1 colère de l'Empereur dans 'la traduction anglaise du Livre Blanc. Spécialement ■ destinée à l'Amérique, elle a pour titre : The German YYhite Book (only autho-rised translation: Tïow Russia and lier Ruler betrayed Germany's Confidence ) and therebv caused the Europcan War. Ivc ministre est bien obligé de suivre son maître. Comme cependant il sent que le terrain n'est pas très solide, il • biaise; il parle de "l'occasion imméi- - diatc," terme \ olofitairement élastique et vague, qui n'exclut pas des çonclu- - rions différentes. 1 Le raisonnement de M. Helfferich est simple. La mobilisation russe a déterminé la mobilisation allemande, et la mobilisation allemande, c'était la guerre. Mais était-il fatal que la mobilisation entraînat nécessairement la guerre? M» Helfferich n'aurait-il, par hasard, jamais entendu parler de ce que les Prussiens nomment l'humiliation d'Olmutz? lin 1850, la Prusse avait mobilisé, et la guerre n'éclata pas. Pour revenir à des souvenirs moins douloureux pour le Cabinet de Beriin et e plus rapprochés, le comte Berchto'd, £ dans sa dépêche* au comte Mensclorff à t Londres (24 juillet, rappelle qu'à deux - reprises, en 1908 et 1912, l'Autriche s avait: mobilisé contre la Serbie, et qu'une l- rupture avait été évitée; il ajoute eiue la mobilisation actuelle n'implique pas nécessairement la guerre ; c'est seule-1- ment un moyen de pression énergique, r Le 1er août, dans ses télégrammes à )- Guillaume, le Tsar, à deux reprises, dit e textuellement que la mobilisation russe r 11e signifie pas la guerre. 1- En France, dans le manifeste qui or-:- donne la mobilisation, le Président de la e République et les Ministres, après avoir rappelé qu'ils ont été forcés à cette me-;t sure par les préparatifs allemands, ajou-:t tent : la mobilisation n'est pas la guerre. L'esprit de la mobilisation allemande. Ainsi, seule la mobilisation allemande ^ est synonyme de guerre?—Pourquoi ?— Oh ! pour une excellente raison, une raison unique, c'est que l'Allemagne le voulait ainsi, que l'empereur Guillaume le voulait ainsi. M. Helfferich feint de s'étonner que le , Tsar se soit constitué le défenseur de la Serbie? Son étonnement serait extra-ordinairg si nous pouvions Je prendre au s sérieux. Où d'ailleurs a-t-il vu que la :r Russie ait pris parti pour la Serbie? 1- Elle a demandé simplement à l'Autriche de justifier ses accusations; le Tsar a eu e grand soin, en même temps, de rappeler d à Guillaume qu'il ne songeait pas le -, moins du monde à s'en prendre à l'A,11e-s magne, qu'il comprenait parfaitement [1 les obligations que lui imposait son ■_ alliance avec Vienne ; il lui demandait [. seulement d'examiner les faits et de | ramener à la raison les ministres au tri-chiens. Quelqu'étroite que soit une . amitié, exige-t-elle qu'on abdique toute ;t réflexion et toute critique? On a dit que p l'Empereur était moins blessé par le meurtre de son ami François-Ferdinand, que froissé dans son urguei! de souve-j rain, atteint dans sa divinité. Soit, il en résulterait alors qu'il a déclaré la guerre par vanité, sous l'impulsion d'un I accès de colère; est-il bien sûr, d'ail-l leurs, qu'il eût vraiment pour François-Ferdinand une affection si profonde? Tout semble prouver plutôt qu'il a saisi avec empressement un prértexte de g rupture. Les dépêches des ambassa-r dèurs et ses propres télégrammes i n d i -s fjueot visiblement son intention de s P^cer le Tsar dans une situation fausse, t mettre dans son tort. L'attitude de M. j. de Jagow, dans sa conversation avec t l'ambassadeur anglais, le 31 juillet, <_at caractéristique à cet égard.—" J'ai demandé a son Excellence, écrit sir E. | Goschen, pourquoi ils avaient rendu leur demande plus difficile à accueillir par a ' Russie, en réclamant l'arrêt de la mobi-t lisation également dans le sud. Il m'a répondu que c'était dans le but d'empê-cher la Russie de dire que toute sa mo-bilisation était dirigée uniquement con-~tre l'Autriche" (Correspondance britan-a nique No 121).—On se rendait ainsi très bien compte à Berlin que c'était contre ' l'Autriche seule, et non contre l'Allemagne, qu'était dirigée la mobilisation rus-Q se.—On était plus autrichien à Berlin ^ qu'en Autriche même.—De parti pris, s on donnait à la demande faite à Pétro-grad une forme inacceptable ; on exigeait de la Russie qu'elle désarmât alors qu'on ne demandait pas à Français-Jo-* sèph de suspendre ses préparatifs. Il s'agissait donc bien d'une provocation gratuite dirigée contre la Russie cft on t la forçait volontairement à la rupture. t Etrange logique. M. Helfferich insiste, d'après le télé-1 gramme de Guillaume, sur l'impossibili-1 té, pour des raisons techniques, d'arrêter la mobilisation allemande. Les mêmes raisons n'existaient-elles pas pour la Russie? Le Tsar l'avait rappelé dans 1 sa dépêche à Guillaume. Il paraît que ce t qui est vrai pour l'Allemagne, ne l'est . pas pour la Russie. Etrange logique. Toute l'argumentation de Helfferich r a un caractère purement scolastique. Il 2 néglige l'enchaînement réel des faits pour s'appuyer uniquement sur la ques- 2 tion de l'heure de la mobilisation, r En réalité, cette question n'a qu'une 1 importance extrêmement secondaire, - parce que, d'abord, comme nous l'avons e indiqué, la mobilisation n'entraînait pas - nécessairement la guerre, ensuite parce que la mobilisation russe avait été dé- t terminée par l'attitude de l'Autriche et - de l'Allemagne. 1 Mais Helfferich a-t-il au moins établi . que la Russie avait, en effet, mobilisé i avant l'Autriche? Suivant son habitude constante, il procède par affirmation. - M. Paléologue cependant, ambassadeur s de France à Pétrograd, écrit le 31 juil-i let : "En raison de la mobilisation gé- - nérale de l'Autriche, l'ordre de mobilisation générale de l'armée russe a été s donné, la Russie ne pouvant, sans les t plus graves dangers, se laisser davan- , tage devancer." (Livre jaune no 118). 1 — M. Dumaine, ambassadeur à Vienne, \ télégraphia de son côté : "La mobilisa- c tion générale a été décrétée ce matin e à la première heure." Son témoignage pas encore la mobilisation russe ! Comment se fait-il, comme l'a rappelé M. Durkheim ("Qui a voulu la Guerre?") que, dans son télégramme au Tsar du 31 juillet (2 heures de l'après-midi), l'Empereur ne parle pas de la mobilisation russe ? Le livre blanc lui-même (p. 12), ainsi que le signale encore M. Durkheim, dit que la mobilisation russe a été ordonnée dans la matinée (am Vormittag) ; il reconnaît qu'elle est postérieure à l'envoi du télégramme de l'Empereur "qui n'était pas encore arrivé à sa destination." Mobilisation justifiée. L'auteur du livre "J'accuse," après une discussion très serrée, arrive à la même conclusion : "La mobilisation russe était justifiée, elle a été provoquée par la mobilisation autrichienne." Quels arguments apporte M. Helfferich pour établir sa thèse? — Aucun. Il 11c discute pas, il affirme. Il est possible que les Allemands se contentent de ces protestations creuses. Ni l'Histoire, ni les neutres ne sauraient avoir la même complaisance. Faisons-lui, d'ailleurs, toutes les con. cessions qu'il voudra. Admettons que ia Russie ait mobilisé avant l'Autriche, ce qui est faux. Il restera encore le télégramme du 1er août, où le Tsar, qui ne conteste pas il l'Allemagne le droit de mobiliser, ajoute qu'il voudrait avoir de l'Empereur la même garantie qu'il a lui-même donnée, que ces mesures ne signifient pas la guerre et qu'ils poursuivent leurs négociations dans l'intérêt de la paix. Il restera la dépêche de Szcbeko, l'ambassadeur de Russie à Vienne, du 31 juillet: " Malgré la mobilisation générale, je continue l'échange de vues avec le comte Berchtold et ses collabo-rateu's. Ils déclarent tous avec insistance que l'Autriche n'avait aucne intention agressive contre la Russie." (Li vre jaune, No 66.) De quel droit l'Allemagne dès lors prend-elle prétexte pour déclarer ia guerre, d'une mesure que l'Autriche, la prin-eiple intéressée accepte sans protestation ni colère? Comment n'a^-t-elle pas connu les nouvelles propositions de l'Autriche qui consent à discuter, non plus seulement la forme, mais le contenu de sa Note à la Serbie?—Toutes ces questions essentielles, M. Helfferich ne songe même pas a ies aborder. Aveugle de vocation. L'amiral Roztiestvensky disait à un de ses officiers: " La guerre ne commence pas toujours avec les premiers coups de feu ; elle est souvent commencée bien avant la rupture publique ; les. aveugles seuls ne la voient pas. ' ' M. Helfferich n'est pas aveugle de naissance,, il est aveugle de vocation. " Il n'est pire sourd que qui ne veut entendre. " Dans sa brochure, nous ne trouvons pas un seul mot sur l'ultimatum de l'Autriche à la Serbie, sur ses prétentions insensées, sur ses demandes prodigieuses, sur la brutalité d'une sommation qui devait et voulait soulever l'Europe et la Russie ; il ne parle pas des efforts de l'Angleterre et de la Russie pour obtenir que l'Autriche ne rompe pas immédiate-" ment les négociations et accorde à la Serbie et aux Puissances le temps de trouver un terrain de conciliation. Il ignore que le comte Berchtold a quitté Vienne, -— singulière absence, — pour éviter des discussions directes avec les ambassadeurs ; il ne fait aucune mention de la pression exercée sur la Serbie par l'Angleterre, la France et la Russie pour la décider à toutes les concessions possibles, et il ne sait pas que M. Pachitch a en fait accepté toutes les exigences autrichiennes, quelqu'extravagantes Conscience de louage ! Thèse scabreuse. Ce qu'il y a, en somme, de plus intéressant dans la brochure de M. Helffe-' rich, qui est absolument sans valeur, s'il s'agit de justifier l'Allemagne, c'est la contradiction intime cju'on y sent entre les sentiments réels de l'auteur et la mission qu'on lui a imposée. Avocat du Kaiser, il est obligé de soutenir la cause du maître qui, dans le premier accès do fureur, a dénoncé au monde la perfidie russe. La thèse cependant lui paraît scabreuse et il préférerait porter son attaque contre l'Angleterre, qui est actuellement le principal objet des haines allemandes. —- Il ne l'ose pas, il ne le peut pas : comment un ministre n'aurait-il pas, sur tous les points, la même opinion que le Kaiser? Son œuvre "ainsi, qui n'ajoute ric-in aux kilos de paperasses que l'Allemagne a jetés sur le marché, est curieuse à deux points de vue : D'abord, elle nous montre, une fois de plus, la valeur morale de la discipline prussienne, qui force l'homme à abdi-eiucr toute indépendance de nen<;rV S6ème ann< No 00

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