L'indépendance belge

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s.n. 1916, 11 Avril. L'indépendance belge. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/js9h41kk0t/
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L'INDÉPENDANCE BELGE. ROYAUME-UNI: ONE PENNY CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 6 CENTS) Ih^-ISTRATION ET REDACTION : Lok house. tudob st.. londox. e.c TELEPHONE: CITY 3960. BFREAtf A PARIS: 11. PLACE DE LA BOURSE. TELEPH.: | 238-75. 61 MARDI 11 AVR3L 1916. En vente à Londres à 3 h. le lundi 10 avril. (S MOIS, 9 SHILLINGS. ) ABONNEMENTS: 6 MOIS. 17 SHILLINGS. ,v CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. ( 1 AN. 32 SHILLINGS. ) LA SITUATION. Lundi, midi. la journée de dimanche a vu un retour offensif sérieux de la part des Allemands devant Verdun. L'effort princi- • „al de l'adversaire a été fourni sur la rive occidentale de la Meuse, depuis Avocourt iasau'à la Mouse, mais la bataille s'es~, étendue finalement sur la rive droite ;us-ou» la région de Douaumont-Yaux. A 4rt les assauts des premiers jours, fin {écrier, qui portèrent les Allemands jus-me sur les parapets du fort de Douau-jnont, l'opération d'hier semble avoir été |a plus importante que l'ennemi ait tentée depuis sept semaines dans la région de Verdun. L'action a débuté du côté de Béthin-Lrt, et l'état-major français a dû se douter de ce qui se tramait chez l'adversaire car, renouvelant la ruse qui lui levait si«bien réussi l'avant-veille, nos Alliés avaient, pendant la nuit, évacué je saillant de Bétbinoourt. Les nouvelles [positions françaises, partant de la redoute d'Avocourt, longeaient ainsi les versants boisés à l'ouest de la Côte 304, .passant au sud du ruisseau de Forges et, par le Mort Homme, jusqu'à Cumières. Tout ce front fut violemment attaqué ; penctanb toute la journée. Devant le jlort Homme les colonnes d'assaut de Kennemi avancèrent en masses compactes mais dè3 qu'elles eurent débouché du [Bois de Cumières elles furent prises de liront et de flanc sous le feu des mitrail-lleuses et des batteries de "75," qui firent [de terribles ravages. C'est par centaines, [dit le communiqué de Paris, que les ea-[davres allemands s'entassent devant nos [lignes. Simultanément avec cette atta-[que, dirigée contre le Mort Homme, eut flieu une offensive contro la Côte 304. lirais elle n'eut pas plus de succès que I l'autre et les Français restent maîtres des deux liauteurs pour la possession des-I quelle l'ennemi a déjà sacrifié tant de pilliers de vies. t Sur un seul point de ce front, au nord-lest d'Avocourt, l'ennemi avait pu, un Imoment, enregistrer un léger progrès; [ses troupes avaient réussi à prendre pied [dans les tranchées d'un des ouvrages français établis sur la corne sud du Bois d'Avocourt, mais une coutre-attaque foudroyante les en chassa aussitôt. Sur l'autre rive de la Meuse l'artillerie ; allemande tonna avec rage, visant principalement les ouvrages français de la | Côte du Poivre et de la région de Douau-mont-Vaux. Les secondes lignes françaises étaient également soumises à un feu ininterrompu destiné à empêcher toute offensive de l'adversaire et prépa-[ Tant sans doute un assaut qui devait bénéficier de l'action déclanchée sur la rive gauche de la Meuse. Afin de déjouer ce plan, 1 artillerie française exécuta un tir de barrage qui empêcha l'infanterie allemande de déboucher. Il est donc permis de dire que c'est une attaque générale allemande, exécutée sur un front de plus de quinze kilométrés, qui a été repoussée par les légions françaises qui résistent avec une bravoure admirable à tous les assauts. • Les communiqués, de samedi ne signalaient que des actions secondaires, notamment un gain français au sud du village de Douaumont et un gain allemand au sud de Haucourt. Sur le front britannique l'artillerie est restée très active, et dans la région de Saint-EIoi nos Alliés restent maîtres de 'rois des quatre principaux entonnoirs ''"^^P^e^xplosiou^^mnc^di^? mars et pour la possession desquels 7a lutte se poursuit avec acharnement. Les Allemands déploient une grande •activité sur le front russe où, par suite des inondations, la lutte se réduit, en grande partie, à un duel d'artillerie et à des combats aériens. Dans, la région du Lac Naroteh' une tentative de l'infanterie allemande d'approcher des tranchées russes fut repoussée. Les Italiens ont légèrement progressé sur l'Isonzo, mais dans la zone de Cris-tallo ils ont. évacué le Rauchkofel capturé récemment et qui était exposé à un feu concentré des batteries ennemies. On annonce de Salonique au "Times" que l'artillerie bulgaro-allemande a soumis les positions alliées à l'ouest du Var-dar à un feu très violent. D'autre part on répand le bruit que les Allemands auraient averti le gouvernement grec de l'imminence de l'attaque générale germano-bulgare contre les positions franco-britanniques. Entretemps, la crise politico-financière eu Grèce s'accentue. Le ministre des finances, M. Dragoumis, a donné sa démission et c'est M. Rhallis qui lui succède. La popularité de M. Vénizélos croit de jour en jour et la manifestation populaire dont il a été l'objet lors de la célébration de la fête de l'Indépendance prouve que le peuple grec reste fidèle au grand homme d'Etat qui reste partisan de la coopération de son pays avec les Alliés. Le Reichstag allemand a été une fois de plus le théâtre de scènes violentes provoquées par la discussion du budget. Le Dr Liebknecht s'est fait rappeler plusieurs fois à l'ordre et finalement son exclusion de la Chambre fut votée. Mais le quorum n'ayant pas été atteint, le leader socialiste refusa de quitter sa place et le Reichstag dut ajourner sa séance. Il est à remarquer que la minorité socialiste du Reichstag qui s'est groupée autour de Liebknecht et de Haase, à la suite des récents incidents, est assurée de l'appui du comité central du parti qui a couvert l'attitude de Haase et désavoué son exclusion du groupe parlementaire socialiste. Comme, d'autre part, les socialistes de la seconde Chambre saxonne viennent de voter en bloc contre le nouveau budget, on peut sans doute en conclure que l'évolution des esprits en Allemagne commence à s'opérer. Peut-être cette évolution serait-elle précipitée si la masse du peuple allemand était à même de se rendre compte que le salut de l'Allemagne est intimement lié à la répudiation publique et sincère, par le peuple allemand, de la dynastie des Hohenzol-lern et de la caste militariste et mégalomane qui a dirigé jusqu'à ce jour les destinées de la Confédération allemande. Le jour où le peuple allemand se sera débarrassé du chancre impérialiste et militariste qui le ronge, il aura fait avancer cette paix à laquelle il aspire et qui est impossible tant que l'Allemagne est livrée à l'ambition dangereuse des Hohen-zollern et des hobereaux prussiens. Le refus des socialistes français (1,996 voix contre 960) de demander la convocation du Bureau International Socialiste fera comprendre aux socialistes d'Outre-Rhin que la France, "toute" la France, est résolue à aller jusqu'au bout dans cette lutte, qu'elle ne veut pas Vi'une paix boiteuse et que si les "Genos-sen" allemands veulent rendre service à leur pays, ils doivent commencer par faire maison nette chez eux. Alors, mais alors seulement on pourra causer. ment économique, et se contentent du seul aspect physique et matériel du problème si complexe, si profond, de la vie des peuples, de la mystérieuse destinée des nations, ce sont bien deux directions morales divergeantes, deux sensibilités opposées, deux concepts intellectuels antagonistes qui donnèrent lieu à cette lutte formidable, à ce choc gigantesque qui ensanglante et secoue le vieux sol de l'Europe. Les questions d'ordre économique se rattachant à la guerre d'une manière étroite, n'en sont cependant pas les causes; elles en sont les effets, les conséquences. Si puissants que soient les intérêts commerciaux et industriels dans la société d'aujourd'hui, où l'Argent joue un rôle trop prépondérant dans le conflit universel des égoïsmes et des ambitions, ce ne sont point ces intérêts matériels qui ont fait que la présente grande guerre a lancé sur les champs de bataille les armées de treize nations. En réalité, les civilisations sont conduites par les idées d'abord. Celles-ci e transforment en activités morales. Autour de ces activités se groupent les besoins et las intérêts matériels. Qui donc oserait prétendre que du vaste remuement des idées et des sentiments nouveaux sortis du cerveau et du cœur des hommes de ces temps ne s'est pas élaboré la genèse mystérieuse de la société de demain ? Les idées sont des forces. Leur dynamisme subtil et puissant sait mettre en mouvement les ressorts les plus secrets de la vie et de la conscience humaines. C'est que la pensée de l'homme est une vibration infiniment plus rapide que la vibration physique. Le jour n'est pas éloigné où l'action magnétique de la fores mentale, individuelle ou collective, en tant que courants directeurs des grands mouvements sociaux, sera reconnue comme un fait de la nature. Si le XXe siècle s'ouvre en une tragique aurore de sang et de mort, c'est qu'il faut que le monde olvauge. Et '« momie doit changer parce que les idées et les sentiments des hommes se modifient, parce que les conceptions surannées du passé dans l'organisation de la société ne correspondent plus, ne s'adaptent plus, aux aspirations nouvelles de la conscience moderne. L'avenir. Le passé, c'est le règne de la force dominatrice, du militarisme despotique, de l'autocratie criminelle, de la diplomatie mensongère, en un mot, de cet impérialisme conquérant qui fait le malheur des nations. Le présent est la période de transition et de préparation. Elle prépare l'avenir. Et l'avenir, c'est le triomphe croissant du Droit, de l'indé pendance des peuples, de la solidarité universelle, c'est tout l'effort humain tendu, malgré tout, vers la Liberté, l'Egalité et la Fraternité. Le règne de la force doit disparaître. La force brute a été vaincue et ordonnancée dans le monde. Elle cède partout devant l'intelligence. Où sont donc maintenant ces monstres fabuleux des temps primordiaux, où sont ces formes animales mons trueuses qui étaient les incarnations de la Force brutale ? Où sont aujourd'hui même les tigres, les lions, les reptiles, les bêtes féroces, tous ces instincts géants et terribles de la Force brutale? Ils ont disparu de la surface du globe et, de jour en jour, les quelques rares spécimens qui subsistent sont une infime minorité. Ils vivent vaincus, impuissants, inutiles, dans les plus sombres solitudes des déserts, des forêts, fuyant toujours de plus en plus devant la suprématie de l'Intelligence, c'est-à-diro l'homme, le Droit humain. Ainsi donc la force brutale doit disparaître du monde. C'est la loi même de l'évolution qui le veut ainsi. La science reconnaît que l'évolution est un ensemble de lois, de forces, d'énergies 'en conflit. Un jour viendra où elle • reconnaîtra aussi que ces forcés, ces énergies ne sont point des forces ou des éner-gies aveugles, qu'elles sont à la fois physiques et hyperphysiques, visibles et invisibles. Dès qu'elle connaîtra les diffé-1 rents états de la matière, la constitution réelle de l'atome ; en un mot, dès le jour où elle aura admis, non plus comme une hypothèse nécessaire, triais comme un fait de la nature, l'existence du iilan éthérique—et ce jour est bien proche !— le vaste monde de cet inconnu immense qui nous enveloppe de toutes parts ne sera plus aussi hermétiquement fermé à la science, et bien des phénomènes, bief des problèmes, restés obscurs ou inexplicables, s'éclaireront d'eux-mêmes. La signification de îa guerre. . Rares, très rares, sont les hommes nui comprennent, en dehors des considérations politiques et économiques qu'elle comporte, la signification profonde de la guerre actuelle, ou qui, tout au moins, paraissent e rendre compte qu'elle n'est pas une guerre ordinaire, la guerre selon 0 la tradition des conflits entre deux nations, entre deux souverains, ces petites guerres dont sont remplies les Iivpes d'Histoire. Parmi ceux qui ont su regarder au delà des limites extérieures des événements d'aujourd'hui—il y en a quelques-uns—il faut citer l'illustre savant anglais, sir Oliver Lodge, qui, dans un ouvrage récent, s'est efforcé de mettre en évidence le côté caché, le mécanisme secret, invisible, des événements dont le3 phases se déroulent sous no3 yeux et dont la terrible et immense guerre n'est que le contre-coup. Pour lui aussi, pour cet homme de science habitué à l'étude des forces en activité dans la nature, la présente guerre est l'extériorisation tragique de la grande lutte qui fait rage entre les puissances du bien et du mal se disputant l'empire du monde. Il montre à l'œuvre ces puissances mauvaises dont l'Allemagne, moralement dévoyée, politiquement pervertie, est l'instrument fatal aujourd'hui. Maurice Maeterlinck, avec son intuition de grand poète, lui'aussi, a compris cela. Dans l'un de ses articles consacre à la guerre il parle de ces " puissances du mal dans le monde." Il semble avoir compris comme Oliver Lodge et quelques autres éminents esprits contemporains, que les armées de combattants innombrables que se trouvent face à face dans la guerre des nations représentent et personnifient les grandes forces universelles à l'œuvre se disputant l'évolution de l'humanité. Certains diront, en lisant ces lignes, que ce sont là d'anciennes images poétiques, sans se douter peut-être des vérités cont&nuee dans les mythes anciens. Ceux-là sans doute, dans leur conception superficielle du phénomène de 1a vie, ne se rendent pas assez compte que l'évolution de la vie et l'Histoire humaine sont étroitement liées et que derrière les événements physiques, derrière les hommes, derrière les nations, derrière les armées, il existe une double >• lérarsiae» "aociente, invi<:Me, dont l'une incarne l'esprit de domination— ies surhommes à la Nietzsche — et dont l'autre s'efforce à guider l'individu et l'être collectif selon les lois d.i lumière d'une sagesse invincible. Les surhommes. Ce sont les surhommes du Bien, les sur-hommes du Droit. Les uns veulent tous les esclavages,les autres veulent la liberté. Les uns cherchent la puissance, les autre;; la sagesse. C'est entre le conflit de ces volontés antagonistes que so transforme les destinées du monde. Appelez ces deux courants contraires Autocratie et Démocratie, si vous voua placez au point de vue politique et social, appelez-les Barbarie et Civilisation, Régression et Evolution, ou qu'elle qu'autre antithèse indiquant lès principes qui se combattent au sein de l'humanité, vou* aurez entrevu la portée réelle de la guerre, mais seulement comme aspect extérieur du drame plus profond qui se déroule dans les sphères encore ignorées de la planète et dont dépend la destinée morale du monde. Libre aux "esprits forts," aux gens de "bons sens pratique" de ne voir en la grande guerre des nations qu'une simple affaire d'argent, quelque chose comme les entrîchoquc-tnents de coffres-forts en délire. Ceux-là cependent ne voyent-ils pas, en raisonnant ainsi, jusqu'à quel point ils ravalent le rôle de nos armées, celles qui vaincront parce que l'heure est venue ou les forces de lumière, les forces invincibles de l'évolution morale du monde doivent, une fois de $lus, sortir victorieuses du conflit universel. Mais en dépit de l'aspect mesquin sous lequel ils envisagent le problème, l'Histoire est !à pour nous rappeler 1a manifestation d'une loi inéluctable, celle de la périodicité de certains événements considérables dans le cours des sièclea et apportant de grands changements dans . l'ordre politique, mofal, civil ou religieux du genre humain. Nous assistons en ce moment même à la manifestation de cette loi de périodicité cyclique. En vérité, c'est pour l'accomplissement d'un idéal nouveau que nos soldats se battent. Ils sont les collaborateurs des puissances T't des volontés de lumière qui latte contre des puissances et des volontés de ténèbres, dans le grand combat du Droit contre la Force. C'est pourquoi le destin a fait que nos soldats vaincront et que leur Victoire sera la Victoire du bien sur le mal. JEAN DELVILLE. LE TRIOMPHE DU BIEN. Ceux qui vaincront. I t. e' \I1" vaincront les armées de la I anuie—les Barbares modernes — I - -ont ceux qui se battent au nom de I J -al du Droit, c'est-à-dire les Alliées. - ' leurs logions coalisées d'orient et ■ ( ? en^ ptaue déjà la Victoire, la Vie I » « suprême dont les ailes immenses initient les horizons tragiques de l'His-flairées, dans leur vol glorieux, 1 l/iï 'u,eurs d'un avenir de lumière et tain °?rtj ' ^Ur ^'®noriTie champ de ba lias- '8, riui n'est point l'aveugle -'fc des fatalistes, mais la claire con- sert' V un'V6rs- a déjà décidé le Je rl'U m'onc'e- La destinée des peuples Mm-'™ ra Pas' ne dépendra plus, de JJC"Jr qui la force est tout. [ l'A > ' puissance devastrice de i tri™ ' ! ~aire' ' armée des Alliés va ! nliK,, l'une des formes les prend 'r'^ l'u ma^ ce^e ! et de i terrible de la destruction Mffim ,mo.rt' |a Force brutale incarnée j nation "wtinct diabolique dans une ■ - "iuoi, maigre tout< ceux qui lut tent pour le triomphe du Droit et de la Liberté vaincront-ils ceux qui s'acharnent avec une énergie mauvaise au triomphe de la Force dominatrice ? Pourquoi la destinée du monde, à cette heure, est-elle ainsi faite que du fracas des armes, du Déluge des obus, du sang des carnages, du charnier des hécatombes, de tous ces cris de haine et de douleur doit sortir une conception nouvelle, meilleure, de la vie humaine, de la socié té, de la politique nationale et internationale ? Deux principes. Pourquoi deux principes, d'une part celui de la Force écrasante—mauvais en soi—et d'autre part, celui—excellent en soi—du Droit émancipaient, sont-ils entrés définitivement en conflit, à tel point que la plus effroyable des conflagrations humaines, la plus monstrueuse des guerres, en fut la conséquence, à tel point qu'elles étaient devenues inévitables, pour ne pas dire nécessaire ? Car, en dépit de ceux qui prétendent que cette grande guerre a une cause exclusive- LETTRES CONGOLAISES. (De notre correspondant.} Le français tel qu'on le parle. L'Entente Cordiale, les Alliés, la guerre enfin, ont porté un coup mortel à l'Espéranto. La Volapuck avait vécu, et voilà qu'on en revient à la vieille idée de C'avénécadas. Cavénécadas est le directeur du " Lycée de jeunes filles," dans l'opérette de ce nom; il est l'inventeur d'un tas de méthodes d'enseignement aussi ingénieuses que spéciales. Sa pédagogie subtile s'applique à l'étude des langues qu'il enseigne toutes en français, mais avec l'accent de chacune des nationalités en vue. S'inspirant de oes principes, nos bons amis les Anglais, dignes descendants d'Herbert Spencer, disciples des philosophes écossais, ont publié un tout petit vocabulaire intitulé: " French made easy for our Men v/ {h the Expeditionary Forces," ce que nous traduirons simplement par la locution devenue proverbiale : " Le français tel qu'on le parle." Les phrases sont simples, utiles autant qu'agréables, rien n'empêche de faire !e tour du monde avec ce papier dans la poche. Il y a trois colonnes, la première donne la phrase en anglais ; la deuxième, la traduction française, et la troisième, la prononciation française. Voici quel- ■ ques exemples du modèle après lequel Berlitz n'a qu'à fermer, ses portes: Fkench. Pbonounced. Je suis Anglais. Sher swee songlay. Je ne comprends pas. < Slierner comprongpali. Savez-vous l'anglais ? Savvay voo longlay ? Oui-. Wee. Non. Nong. Voulez-vous. Voolay voo. Donnez-moi. Donnay m'wab. S'il vous platt. Seel voô play. Pain. Pabng. Beurre. Burr. Etc., etc. La méthode a passé du front belge au front congolais, et tous ici jusqu'aux noirs de l'Uganda, les forces anglaises, bloquent leur " français." Mme Suzanne Desprès un jour s'avisa ainsi d'aller jouer la tragédie à Londres, dans l'original même, de Shakespeare, tout comme le petit garçon qui récitait des fables en français et en anglais, on n'était jamais-fixé quant à savoir quelle était la langue choisie. Avec la Suède. Pendant que nous filons le parfait amour avec l'Angleterre, nous avons failli avoir des difficultés séreuses avec la Suède. Maintenant que la chose est finie, on peut en parler, mais pendant quelques jours, la situation fut réellement tendue. Voici de quoi il s'agit: Dernièrement, un capitaine suédois mourait à Lisala. Le fait n'a rien de surprenant, depuis la fin mystérieuse de Charles XII à Frédérikshald, on était édifié là-dessus. Dans la succession du mort se trouvait un fœtus d'hippopotame conservé dans l'alcool. Pour le mettre à l'abri de la voracité des noirs, trop amateurs de fruits à l'eau de vie, le médecin de Lisala, grand naturaliste, mit religieusement de côté la conserve rare. 11 estimait que ce n'était ni un objet pouvant être mis en vente publique, ni un 'objet personnel à renvoyer à la famille et, généreusement, i! le destinait au M'a-sée colonial de Tervueren. Mais le consul de Suède veillait, il s'émut à juste titre de la disparition du précieux hippo en herbe, adressa lettres sur lettres au médecin. Le jeune mammifère (je parle de l'hippopotame, bien sur), était déjà en route pour Borna, par 'e fleuve, naturellement. Le télégraphe marche, les marconigrammes s'échangent, on finit par mettre tout le monde d'accord. La Suède démobilise, le bocal, son contenu, sont en route pour .Stockholm où personne ne se doutera, en le voyant placidement derrière sa \ itrine, qu'il faillit faire entrer une nation de plus dans 'a danse, rompre'les relations diplomatiques entre la Belgique et la Suède. Psychologie de la guerre. La guerre continue un peu partout, et tout le monde s'en plaint. II ne fallait pas s'en étonner outre mesure. Lord Palmer-ston, en 1830, écrivait déjà: "Je n'attache aucune importance à la neutralité désarmée, car j'i.i toujours observé que lorsqu'une gueir.e éclate et qu'une nation croit utile de traverser en armes un territoire neutre, elle ne songe guère à respecter les neutralités inscrites dans les traités." L. Thiriaux publiait en août 1912, dans " La Vie militaire," une fantaisie: " Le journal d'un bourgeois de Clair mont en mai 191...," devenue depuis une triste réalité. C'est l'invasion de notre pays I jjjnie ann«*. No. 86

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Londres du 1914 au 1918.

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