L'opinion wallonne: journal belge, indépendant

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s.n. 1917, 01 Novembre. L'opinion wallonne: journal belge, indépendant. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/b853f4n01s/
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OPINION WALLONNE Pour survoler les boches il est indispensable que les aviateurs wallons CENSURE «H mymond colleye, directeur Journal belge, indépendant, paraissant le 1er et le 15 de chaque mois y ' RÉDACTION ET ADMINISTRATION PUBLICITE ' A PARIS AUX BUREAUX DU JOURNAL SOlÎDATS^ NON°GRiVDt.S. ........................ **-?* 3 fr! Salnt-Georges, J.4 ETRANGER — 5 fr. , Le 'ournal n'est pas responsable des annonces ABONNEMENT DÉ PROPAGANDE — 1« fr. ' ™to iuc miinç Les manuscrits non insérés , „ . . , . . . „„„ i ûukmuà, iuuo Juino sont renvoyés sur demande àccompagnée des frais de poste Adre^r montant 4e l'abonnement en mandat-goste ou valeur sur Pans à j ,rv i_ a 11 i_ j adt,oico Ai,n,n mr u-r ni,r , r„n o,ouatidc "SXTfffcol.'jui' iU. roptiûoiL Yvaiïonne L'abôïinèmënt parfdu 1er de chaque de 10 h. à 11 h. et de 2 h. a 4 h. LES ARTICLE«» il ENGAGEAT QUE LEUR SIGNATAIRE mois. — Toute demande de changement d adresse doit être accompagnée de téléphone Gutenbere 47-28 Les Numéros précédents ooûtent 30 centimes n fr fiO rtnnr lfls frais. * & « L'OPINION WALLONNE » pa paîtra tous les jeudis à partir du 15 NOVEMBRE 191Je( se vendra O fr. 10 LE NUMÉRO L'abonnement coûtera : Pour un an . - . (France.) 6 fr. » Pour un an . . (Etranger,) 8 fr. » L'abonnement de faveur pour les. soldats coûtera . » fr. ÎO Ses abonnements à l'édition de quinzaine souscrits antérieurement au <5 novembre seront servis aux abon-is jusqu'à concurrence de 24 numéros ils seront soumis au renouvelle-i \t d". tarif actuel. Propagande ! Envoyez-nous votre obole pour L'OPINION WALLONNE hebdomadaire SOUSCRIPTIONS Total précédent : 2.028 fr. 25. _JThibault, 1 fr. ; Noël, 1 fr. 25; Peltzer, 1 fr. 25 ; Merny, 10 fr. ; Francis, 10 fr.; Ro-det, 1 fr.; Gilissen, 1 fr.; Caris, 1 fr. 50; Mer-cenier, 2 fr. 10; Maillard, 1 fr.; Un groupe de Wallons du D-31 A. B., 3 fr.; Malcourrant, 0 fr. 50; Adrien Mainfroid, 1 fr; Thyssens, 0 fr. 50; Gaillard, 1 fr.; Majean, 1 fr.; Fa-j vart, 2 fr.; Devinck, 1 fr., Mouton; 1 fr. ; Brachot.Verdier.l fr.; total général 2.070 fr.35. LLa Musique Wallonne a Conférence de Paul Magnette à la première Matinée Wallonne ■; nombreux et choisi assistait, .ernier, à la première matinée isr VOpinion Wallonne. La jo-îtt était remplie par une foule î parmi laquelle on distinguait ises personnalités wallonnes et Beaucoup d'amis, retenus par ments ultérieurs, s'étaient expouvoir assister à cette séance un franc succès et fait bien réultat des matinées ultérieu- Magnette, professeur d'histoire Le musicales à l'Académie de secrétaire général du Comité de H'è'.^'^e Wallonne de Liège, récem-ij^^é d'Allemagne — on se souvient v, "s été arrêté à Liège et déporté en fin août 1911, pour ses écrits, ses et sa propagande anti-alle-Vivant la guerre — avait accepté l^pré.s «nia parole à cette matinée et de rnous p. pi 1 de la Musique en Wallonie. La cou.' ..tnce de M. Paul Magnette', très instructive et vibrante de patriotisme wal-lcji, fut pour le public une vraie révélation. Car, il faut l'avouer et le déplorer, les Wallons eux-mêmes ignorent en généra: l'admirable floraison musicale qu'a connue la Wallonie au cours des siècles. Ils savent, plus ou moins, que Grétry et César Frank sont nés à Liège, mais là se bor-ti f1 n r - iijyent. 'in - connaissances de notre NMI musical. M. Paul Magnette, après de ^yrfireuses années d'études passées en x.niice, en Allemagne et en Autriche, a pris à cœur de travailler à la glorification des artistes wallons et des musiciens en particulier. Rentré à Liège, il ouvrit le bon combat, et on lui doit d'excellentes et très intéressantes initiatives. C'est lui, notamment qui, indigné de voir que rien à Liège ne rappelait la mémoire de César Frank, fit, apposer, le 15 mars 1914, une plaque cotnmémorative sur la maison natale du mtiître, demeure sise 24, rue Saint-Pierre, à 'Lièfft C'est lui encore, qui entreprit, en 191/4, la publication d'un Dictionnaire des mÂisiciens de Wallonie et la préparation cl'/une Histoire générale de la musique au jjalls de Liège ; cette dernière œuvre projetée vers 1880 par Terry, mais non réalisée Ces travaux, malheureusement, furent . interrompus par la guerre et la captivité, ' 'ans divers camps et localités d'Allemagne, du jeune musicologue liégeois. M. Paul Magnette situe d'abord la wal-onie sur la carte de l'Europe. « Son territoire, dit-il, affecte la forme d'un triante qui aurait Lille, Aix-la-Chapelle et Longwy pour sommets ». Au nord et a [•est, la frontière est nettement marquée, l. (CENSURE) tels le comté de Hainault, le duché de Bouillons-Sedan et les Ardennes. » Méhul, né en Wallonie devenue) française, Givel est aussi Wallon que Gossec, né ein Wallonie devenue partie du royaume de Belgique, à Vergnies. Ce furent de constants échanges d'ordre intellectuels et artistiques qui s'effectuèrent entre la France et la Wallonie. M. Paul Magnette montre ensuite, en la Wallonie, la terre des chansons et des mu-siciens. Il rappelle la floraison admirable dés chansons populaires wallonnes, .touche / un mot des danses wallonnes — le crami-J <mon liégeois, les maclottes, les marches hennuyères. Il montre le Wallon ardemment épris d'art musical ; pas un artisan, pas un petit commerçant qui n'occupe ses loisirs en jouant d'un instrument ou en tenant sa partie dans quelque chorale. Il dépeint les festivités musicales wallonnes, souligne l'existance de centaines de sociétés chorales, de fanfares, d'harmonies, toutes plus florissantes les unes que les autres. « On en peut donc s'étonner, dit-il, de voir naître tant de grands musiciens chez nous. Le pays des chansons devait être la terre fertile qui engendre des grands musiciens ». 11 trace, alors, à grands traits, les^phases principales de l'histoire musicale de la Wallonie. La Wallonie occupe, dans l'histoire de la musique au moyen-âge, une place considérable, si non prépondérante. Cette ère de prospérité est due principalement au renom de ses grandes abbayes et écoles de Liège Lobbes, Tournai et bien d'autres encore L'école tournaisienne brilla avec le fa-meux Hucbald (840-920). La célèbre école liégeoise compte parmi ses gloires Hart-gain Columban, Guntram, Francas, Not-ger Aribon et Rodolphe de Saint-Tvond, dont M. Magnette retracé brièvement la biographie. Columban est l'auteur dune complainte sur la mort de Charlemagne, qui passe pour être la plus ancienne composition musicale de tous les Pays-Bas. On doit à Hartgaire la Magna Vox, hymne na-nional l'égeois jusqu'en 1789. Francon a lassé deux ouvrages qui sont les plus anciens travaux de musique mesurée qui soient parvenus jusqu'à nous. Rodolphe, enfin, a produit, notamment, le célèbre office de Saint-Trond. L'ère des guerres sanglantes et des luttes i civiles qui s'ouvre à Liège à partir du xii siècle, font se déplacer le centre musical wallon de Liège au Hainaut. Du xiv» au XVIe siècle, c'est dans cette dernière contrée que vont naître les grands musiciens wallons.C'est alors le développement de l'admirable école dite néerlandaise. M. Magnette proteste énergiquement contre cette appellation tout à fait erronée (1). Cette école, célèbre dans le monde entier, doit être intitulée école wallonne, car la quasi-totalité de ses musiciens furent des Wallons. On y compte 23 Wallons et à peine 5 Néerlandais illustres. Il faut donc travailler à remplacer le qualificatif « néerlandais », faux et injuste, par celui de wallon. « L'école wallonne est le nom collectif « de l'imposante série de maîtres contra-« nuntistes originaires du Hainault qui « créèrent presque ou exercèrent en tous « cas les premiers avec la perfection tech-« nique nécessaire, un art dont la merveille leuse efflorescence nous plonge aujour-ic d'hui encore dans la même admiration, « et le même étonnement que les c$thédra-« les gothiques du moyen-âge. De'même « que l'Italie de 1G00 à 1700 et, plus tard, :m. 3pa.ul magnette « d'autres pays de l'Europe centrale et « septentrionale, ce fut la Wallonie qui, « de 1400 à 1600, attira les regards du monte de musical tout entier. Ce furent les Wal-« Ions qui, prenant à ses débuts assez maie lad,roits encore l'art de polyphonie, le <c portèrent jusqu'au degré de raffinement « le plus excessif de l'écriture en imitait tion ». On distingue trois phases successives dans l'école wallonne. D'abord la période de fixation des règles, représentée par Bin-chois, Dufay et Busnois. C'est la première école, de 1400 à 1450. Ensuite, la période de développement et de floraison du style en imitation (seconde école, de 1450 à 1525), dont les principaux représentants sont Jos-quin des Prés, le « prince de la musique », 1.} plus célèbre des contrapoinistes, le Tinctoris, grand théoricien et compositeur ; de la Rue, Orto, Févin, Gombert, Guyot de Clidtelet etc. Enfin, la période de réaction qui, après la fondation par les Wallons des grandes écoles de l'Italie, amena une sorte de renaissance de l'art wallon par les maîtres italiens — époque de Roland de Lattre, le plus grand des musiciens de l'Europe septentrionale, qui ne peut être comparé qu'à Palestrina. Après cette floraison étonnante, la Wallonie épuisée subit une période d'inactivité musicale Vers la fin du XVIIe siècle, le foyer musical wallon de ralluma à Liègé avec Henri Dumont, Pieltain, les Haumal, Moreau . Gressnick et Grétry. Henri Dumont, de son vrai nom Dethier, né à Visé en 1610, fut trente ans durant, maître d£' chapelle de Louis XIV et intendant de la musique de la reine. Jean-Noël Hamal, né à Liège en 1707, est l'auteur des délicieux opéras-comiques écrits sur un texte wallon ; li Lîgeois éga.gi, li Voyège di Cliaudfontaine, li fiesse di Iloute-si-ploût, et les Ypocondes. Ce sont les premiers opéras-comiques wallons. Gressniclt, mort très jeune, a produit de charmantes œuvres vocales et instrumentales, et quelques opéras intéressants. M. Magnette nous parle plus longuement de Grétry, l'illustre musicien liégeois, dont il vante particulièrement les écrits. Il montre, dans le Grétry des Mémoires, un novateur que les œuvres musicales ne la*S" sent point soupçonner. C'est le maître de Liège qui, dès 1794, prévoit le rôle important dévolu à l'orchestre ; réclame des compositeurs, une connaissance plus approfondi et un emploi plus judicieux des divers instruments ; proteste contre les abus des Voir le ri« de l'Opinion Wallonne, du 15 juillet, rcpio-J duisant la lettre de protestation de M. Paul Magnette a ce sujet. chanteurs, les formules surannées, les ,rè gles désuètes ; exige l'emploi de motifs con ducteurs dans l'opéra ; préconise la cons truction de vastes salles de théâtre ave orchestre caché, etc. Toutes ces idées, re prises un demi-siècle plus tard par Wag ner, ont contribué pour une large part, i la gloire exagérée du musicien allemand Il est juste de rendre j'ustice à Grétry et di reconnaître en lui, outre un talent musica profond et charmant, un esprit novateur perspicace et intéressant. Le conférencier rappelle ensuite que le: trois grands chantres de la Révolutioi Française furent trois Wallons : Grétry, d< Liège; Méhul, de Givet; Gossec, de Ver'gniea Mais c'est au XIX0 siècle, surtout qui la musique wallonne devait prendre-un es sort admirable. Deux noms dominent l'his toire musicale de la Wallonie au XIXe siè cle : Fétis et César Franck. Fétis, né à Mons en 1784, est le plus grand musicographe de tous les temps, s; production musicale est formidable, et sî grande Biographie générale des musicien constitue un monument impérissable, uni que dans les annales de la musique. César Franck, né à Liège eh 1822, sur nommé le père de la musique françaisi moderne, est le plus grand compositeu: wallon du siècle passé. M. Magnette moi.u< l'importance de ce maître dans notre musi que wallonne. Il est un phare pour le: musiciens Wallons comme pour les Fran çais. C'est par son influence bienfaisant* que la jeune école put combattue et vain cre la contagion wagnérienne qui mena çait de gangrener les pays latins. Les théo ries de César Franck furent reprises et dé veloppées par les disciples, spécialemen par Lekeu, Jougen et Vreuls. M. Magnett( enumè"re alors les nombreux musiciens wal Ions dignes de figurer parmi les grands ar tistes ; ils sont légion, et nous ne pouvon: les citer tous. Voici les principaux ; Soubr> les Uadoux, Raway, les Dupuis, Delune Dubois, Daneau, Mathieu, les Mawet, Mar siclz, Orban, etc. M. Magnette montre ce: compositeurs non groupés en école, mai: nettement marqués par l'originalité wal lonne ; il souligne l'exode constant des ar tistes wallons vers l'étranger — exode qu remonte au XIII0 siècle. Car, si la Wallo nie savait produire de grands musiciens elle ne savait pas les garder. Les guerres les luttes civiles, les difficultés financière les poussaient à émigrer vers la France l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, etc. C'est surtout la gloire des virtuoses wal Ions qui dépasse nos étroites frontières. L Conservatoire de musique de Liège est 1: grande pépinière d'où sortirent les plu illustres violonistes du siècle passé et d 'nos jours : Vieuxtem.ps, Hubert Léonard Massart, 'Marsick,Ysaye,Thomson, Musin Crickboom, Parent Herman% Ed. Lam bert, etc. Wallons,les violoncellistes Gérai din et Jacobs, les pianistes Dupont, Thé Ysaye, Bosquet, Closson ; les chanteurs Je isé Dupuis, Noté, Delvoye, Maréchal, Fon taine Darmel,îluberty,Radoux, Mmes Fia haut, Fanny Ileldy, etc. ; les chefs d'orches tre L. Jehin, S. Dupuis, E. Brahy, C. d Tlioran, etc. M. Magnette définit alors la musique wal lonne : « le fief le plus riche et le plus puis sant de la musique française » et montr les constants échanges qui s'effectuèrent en tre la Wallonie et la France. Goudimel ré pond à Josquin,Maudit à Lassus ; plu tard, Grétry à Rameau et César Franck ; Berlioz. Il conclut par un vibrant appel au patrio tisme wallon que nous sommes heureux d' pouvoir reproduire ici. <( Notre cœur de Wallon se gonfle de joi< « et d'émotion à l'évocation du si riche pas « sé, du brillant présent et de l'avenir pleii « de promesses de la musique wallonne ! « La Wallonie, la terre des chansons e-« des musiciens. La Wallonie, terre émi « nemment française, inspirée sans cessi « par la civilisation française et rebelle i « toute influence germanique. La Wallo « nie, bastion avancé de la Latinité vers le: « sombres germanies. La Wallonie, terr « d'héroïsme, de génie et de beauté i — Voilà pourquoi nous comprenons s « bien le refrain de notre admirable Chan <( des Wallons : « Nos estans fîrs di notrt « pitite patreye ! » Voilà pourquoi, Schiller a pu faire dire « dans Wallenstein : « Respectez-le, c'es un Wallon ! » « Voilà pourquoi, conscients de la va « leur de notre race, fiers' du passé glo « rieux et des grands hommes de notri « petite patrie, nous devons maintenir no: « droits et nos libertés, travailler à h « grandeur et à la prospérité de la Wallo « nie, et jurer de rester, envers et contr( « tous, comme le dit notre devise natio « nale : WALLON TOUJOURS ' — Cette brillante péroraison fut saluée pai de chaleureux applaudissements. Une partie musicale vraiment intéres santé terminait la matinée. D'excellent; artistes wallons interprétèrent diverse; œuvres de compositeurs de chez nous. Mlle Germaine François se fit applaudi] dans de délicieuses pièces pour piano d( Grétry, Gossec et Méhul, ainsi que dans une charmante Sérénade de J. Jongen. La talentueuse cantatrice Mary Piron nay, qui maintes fois déjà, prêta son pré cieux et dévoué concours aux fêtes wal lonnes de Paris, obtint un très vif succèî dans la Procession, de César Franck, ur air de Richard Cœur de Lion, de Grétry et l'adorable Bonde, de Lekeu. Une admirable exécution de la sonate de Lekeu, permit à l'éminent violoniste ver-viétois Charles Herman et à Mme Herman sa digne partenaire au piano, de dormei la mesure complète de leur talent. Ils firent éprouver à leurs auditeurs ravis, une rare sensation d'art, par la perfection de leur jeu, de leur interprétation et de letui ensemble. Nos deux compatriotes furent acclamés par une salle enthousiaste. Cette première matinée wallonne fui donc un gros succès, qui réijouira tous les bons Wallons épris de leur chère petite pa-trie. L -p- POUR AIMER LA WALLONIE Sous ce titre, M'. Paul Magnette fera paraître incessamment un ouvrage destiné à faire connaître ou rappeler le passé glorieux, les grands hommes, les beautés naturelles, le folklore, l'industrie, etc., de la Wallonie. Ce volume sera orné de gravures, photographies I et hors textes. Le prix de vente est fixé a 4 ' flOn Speut souscrire en écrivant à M. Paul I Magnette, 17, rue Séguier, Paris (VI0). NOS ECHOS lanniversâïrTde l'yser l N1EUPORT \ La brume qui traîne sur les inondations es. 1 tompe les ruines qui s'accumulent en un » chaos tragique. Le,s arceaux qui jadis portèrent les voûtes de l'église dressent plus haut 3 dans Vair gris leur ossature et Von dirait l d'un monstre marin qui Jut jeté un jour j d'équinoxe au milieu des dunes et dont la carcasse dépouillée git parmi des rochers. Des [ nuages noirs s'élevent brusquement en gey-1 sers gigantesques pais s'allongent, s'étirent ' sur la ville morte en gages funèbres flottant au vent du large. Nieuport qui, la première, résista à la marée ennemie. Nieuport qui s'érigea en digue i contre la ruée du flot ennemi. L Nieuport gît maintenant au pied des dunes mais résiste toujours et dans la brume elle a la grandeur tragique des vieilles villes ense. s velies, des Nmive et des Thèbes tombées au creux des sables mais si elle tressaille parfois au choc des obus géants, c'est d'espoir et chaque brique nouvelle qui choit, chaque i mur qui s'écroule crie dans son douloureux : gémissement toute la souffrance de la patrie , meurtrie mais aussi Veopérance des jours de victoire. RAMSCAPELLE Quelques fraisons blanches s'élevaient au , carrefour des routes et la petite église les bénissait dans un geste éternel, qui le semblait tout au moins car la mitraille allemande déchiqueta le petit village, les troupes ennemies y pénétrèrent même aux heures san-• glantcs de 1914 mais en furent chassées par t, la vaillance de nos soldats. i La gare se mire dans l'immense nappe glauque et noire des inondations. Quelques wagons encore y attendent le signal du chef de station, quelques wagons troués de balles et aux tôles percées par les éclats d'obus. Du moulin, plus de trace. Seuls subsistent des mnrs branlants qui, chaque jour, s'effritent un peu plus. Une. tombe de plus dans le cime, tière des petits villages d-e Flandre. RENINGHE Un moignon de pierre qui se dresse en geste de vengeance voild tout ce qui reste de Reninghe. Comme toujours l'église fut frappée une des premières comme si les boches avaient voulu en tuant le berger, effrayer le troupeau. Ses voûtes se sont écroulées, les s contreforts abattus jonchent les alentours mais le bras s'élève toujours du village blessé et malgré la furie destructrice des canons boches tend le poinj comme les vieux durent ' faire lorsque la guerre les chassa des petites maisons quiètes où la vie était simple et fa-i- cile. s Reninghe n'est pas mort encore, il vivra 3 tant aue son geste subsistera et rappellera aux liordex déjà refoulées que la vengeance ' est proche. LIZERNE Lizerne... Rien ! Des briques deçi, delà. Des enton-3 noirs qui rappellent les trois batailles. La - première où la ruée ennemie fut brusquement arrêtée aux rives de l'Yser. La seconde y ou, malgré les nuages empoisonnés, les nôtres résistèrent et la troisième, celle qui n'est pas , finie mais qui déjà promet la débâcle prochaine.Lizerne vit les charges héroïques des poi-" lus de France et des «yassfs» contre attaquant - pour reprendre le bout de territoire aban-3 donné sous la menace mortelle des brumes dé-. létères. Lizerne c'est un village mort et dont la " tombe est chaque jour violée par le fracas ^ des obus ennemis. DIXMUDE Dixmude c'est l'espoir, la proie disparue et 3 perdue et que depuis des ans on convoite. Dixmude c'est le geste d'appel des deux murs i qui subsistent au milieu du chaos, Dixmude, une page inoubliable de notre histoire, le ro-man épique de quelques milliers d'hommes, français et belges confondus résistant jusqu'après la mort, le martyre des pierres détruites par nous parce que servant de refuge a l'envahisseur. > Dixmude, nom sanglant et ville sanglante, l dont les syllabes tonnent mortellement en la . mémoire de tous nos soldats mais aussi, tou-; jours, l'espovr des revanches futures. •> Willy Renier. » i * * L t (CENSURE) Nous croyions que la Construction garantissait le libre emploi des langues. m : * * ; ROYER-DEFUISSEAU-JANSON '< L'Union des socialistes belges résidant ■ en France a organisé aujourd'hui 1er no>-! vembre un pèlerinage au Colombarlum du ■ Père-Lachaise « pour y rappeler le souvenir des trois grands citoyens ». L*un des trois morts, Royer était un militant de no- ' tre mouvement. Les deux autres honorent aussi la Wallonie. L'Opinion Wallonne était ■ représentée à la cérémonie du Père-La-5 chaise. Regrettons seulement cpie les orga- > nismes wallons de Paris n'aient pas cru devoir se joindre en corps aux socialistes ' pour ajouter une manifestation wallonne à ! cette manifestation démocratique. • 9 * * LE TRAIT D'UNION LODELINSARTOIS Depuis quelques mois les Lodelinsartols ' au front ont également leur journal : ' Trait d'union lodelinsartols. (S'adresser à l'abbé J. Delalou, C, 12, 2/2). Le Coq Hardy. Arborez-vous l'insigne ? LA MÉDAILLE au COQ HARDY ÉDITÉE PAR L'Opinion Wallonne est en vente aux bureaux du journal Adresser immédiatement les commandes à M. li Administrateur de L'Opinion Wallonne PRIX : O fr. 50 Les Wallons illustres LE CENTENAIRE DE MEHUL On ne s'étonnera pas de gous voir rap peler le souvenir de Méhul, puisque ce mu sicien doit être considéré comme Wallon En effet, la frontière francn-belge partage au pofnt de vue administratif et politique deux nations : ; Wallon et Français des deux côtés de la frontièr parlent les mêmes patois romans. Cett frontière a changé plus de vingt fois ai cours des temps ; et, si le village de Ver gnies, patrie du musicien Gossec, fut fran çais avant que d'être Belgique, d'autr part la ville de Givet où naquit Méhul, étai une dépendance séculaire du pays de Lièg avant d'être acquise par la France. Nou sommes donc en droit de considérer Méliu comme se rattachant à notre admirabl école musicale wallonne. Par une coïnci dence bizarre les trois grands chantres d la Révolution française furent trois Wal Ions : Grétry, Gossec et Méhul. Tandis qui Grétry demeurait foncièrement Wallon ses deux compatriotes devinrent tout à, fai Français. Qu'importe ! La plupart de: grands artistes de Wallonie ne sont poin demeurés au pays natal ; ils portèrent at loin le bon renom de notre race. Ils acqui rent à l'étranger une réputation justifiée maintes fois l'étranger les accueillit dan: son Panthéon national. Ils n'en restent pa: moins les fils de notre terre et, qu'ils aien vécu en France, en Italie, en Allemagne en Hollande, ou en Espagne, ils sont néi Wallons et font partie de notre patrimoini artistique. Roland de Lattre à Munich, di Lairesse à Amsterdam, les de Bry à Franc fort, Grétry, Méhul, Gossec, César Francl à Paris, et tant d'autres encore ont prouvi à l'Europe entière la valeur des artistes is sus de notre Wallonie. C'est pourquoi nou: nous faisons un devoir de rappeler le cen tenaire de Méhul, représentant de l'ar mosan. Comme la plupart des artistes wal Ions il quitta sa ville natale de bonne heu re et, suivant l'exemple donné par la quasi totalité des Wallons, se rendit à Paris Après quelques années d'étude à l'abbayi de Laval-Dieu, près Givet, il vint à Pari: en 1779 où il reçut de Gluck le plus cordia accueil ; il partagea les doctrines de c-maître qui fit sur lui une impression pro fonde dont témoigne son œuvre entière. S; renommée date de 1790, lorsqu'il triomph: avec Euphrosine. Vinrent ensuite Strato nice, puis Mélidore et Phrosine. C'est et 1794 que surgit l'immortel Chant du Départ écri! sur les beîiu1' v»^ de ,1"a rip-,To=opl Chénier. Dès son apparition il devint cé lèbre ; 18.000 exemplaires en sont distri bués par les soins de la Convention, au: citoyens et aux soldats de quatorze a-rmées et le nouvel hymne prend désormais sot rang dans les cérémonies civiques. L Chant du Départ, que d'aucuns préfèren même à la Marseillaise a laissé une im pression profonde dans toutes les classe de la nation. Les succès remportés pa Méhul lui ouvrirent les portes de l'Institu et du Conservatoire, où il exerça les fonc tions d'inspecteur des études ; c'est en 179 encore qu'il produisit la chasse du Jeun Henry dont l'ouverture est encore au pro gramme courant de nos concerts. On doi à Méhul outre divers opéras oubliés de hymnes patriotiques et des cantates divers Signalons encore, parmi ses bonnes œu vres L'Irato, écrit à la demande de Napo léon 1er, une messe solennelle composée ; l'intention du couronnement de Napoléoi et un opéra intéressant Uthal. En 1807 ap paraît Joseph, le chef-d'œuvre du maître Cette partition, qui n'a rien perdu de soi intérêt, remarquable par la mélodie, l'har monie et la facture, est considérée par tou: les musiciens, que ce soient Chérubini Berlioz. Weber, Wagner, Bruneau et biea d'autres, comme un joyau musical. C'était le chant de cygne. La phtisie mi nait l'illustre musicien, qui cependant m cessait point un travail inégalement récom pensé. Il fit entendre encore quelques sym phonies opéras et œuvres vocales intéres santés mais qui ne font pas oublier Joseph Après une longue maladie il expira à Pari: dans son logis de la rue de Montholon, li 18 octobre 1817. Ses restes reposent au Pè re-Lachaise non loin de ceux de Chérunibi de Lesueur, de Boiëldieu et d'Hérold. L'Opéra-Comique vient de fêter ave< éclat le centenaire de Méhul en organisan une matinée artistique des plus intéres santés. Nous avons entendu deux œuvre: symphoniques de valeur : l'ouverture biei connue du Jeune Henry et la seconde syrn phonie, œuvre charmante qui rappelle le: compositions similaires de Haydn. M. Bey le a chanté avec art un air de Joseph e Mlle Brohly s'est fait applaudir dans ur fragment de l'Ariodant. L'intérêt pnncipa de cette matinée résidait dans la reprisi de l'opéra-bouffe : L'Irato, partition plemi d'esprit et de verve, remarquablement m terprétée par Mlles Léi'ida et Alavorne MM Allard Pasquier, Parmentier et Bour geois. On a particulièrement goûté le char mant quatuor vocal. L'admirable Chant ai Départ interprété par les meilleurs artis tes de ' l'Opéra-Comique, clôturait digne ment cette belle séance, dirigée par M Paul Vidal, avec la maîtrise qu on lui con naît. La matinée se termina par le tradi tionnel couronnement de buste, de MehuI Paul Magnette. ♦— Le Mouvement Flamand Het Vlaanderen du 7 octobre 1917 écrit « Flamands et Wallons, nous luttons pou" « notre pays, pour notre liberté, de tous le: « côtés, dans tous les domaines. « La Flandre libre dans la libre Belgique. « La Wallonie libre dans la libre Belgique « Car la Belgique se compose de la Flan « dre et de la Wallonie, de Flamands et di « Wallons. , , « Il n'y a pas d'unité, mais une forte "mon (( Je suis né Flamand, j'aime la Flandr « par ma mère, qui m'apprit à parler, < « prier en flamand, ie veux vivre et mouri « comme Flamand ! « Et. après la Flandre que j'aime et peu: « aimer, j'aimerai la Belgique ! ». Het Vlaanderen nous apprend (numén du 21 octobre 1917) qu'il y a actuellemen quatre cents étudiants qui suivent régu lièrement les cours de l'Université flaman de de Gand. Notre Enquête sur l'Entente Franco-Belge Nous avons déjà publié les réponses de , MM. Phileas Lebesgue. Manuel Uahisto, , hommes de lettres ; Eugène Montfort, directeur des Marges, Célestin DeinbJph, député de Liège. Jules Destrée, député de Charleroi, docteur Beauvisage, sénateur du Rhône, M C. 3 Poinsot, Georges Jtformandy, Charles Debierre, 3 sénateur du Nord, Léon Bôcquet, directeur du - Beffroi, Maurice RondetrSaint, Maurice Wil-1 motte, Jean Steens, Fernand Mazade, Dr Clé- - ment-Philippe, Léon Lobet, Edouard de Keyzer, L. de Royaumont, conservateur delà Maison de Balzac. Ch. Vanesse, ancien secretaire du Syndicat des Mar ins à Anvers, Mernor, ' avocat à la Cour d'Appel de Paris; Emile Jen-nissen, délégué général des *Amitiés françaises,, Richard Dupierreucc, membre de [ Assemblée loallonne, Gérard Barry, ancien directeur du Petit Bleu de Bruxelles; Emile Pignot, rédacteur en chef de « La Société des Nations ». Emile Hinzelin, publiciste; Paul Magnette, secrétaire général du Comité de propagande Wallonne de Liège-, Marcel Loumaye, avocat à Liège; Robert Morche, directeur de la Revue des Indépendants, pré-; sident de l'Association des Littérateurs indépendants : Charles Gonrardy, homme de lettres, i directeur des Chants de l'Aube. Guillot de Saix, critique et auteur dramatique, rédacteur à La France ; Charles-Brun, délégué de la ' Fédération régionaliste française. M. SYLVAIN BONMARIAGE DE CERGY Directeur de a La Semaine de Paris m Comment voulez-vous Monsieur que je ne sois pas ^acquis à un mouvement qui est destiné à défendre la France sur ses marches du Nord, à maintenir face à ses frontières naturelles son plus admirable prestige, et à établir d'une manière définitive les liens qui nous unissent à nos frères de Wallonie ? la Belgique a pour la première - fois manifesté son unité et sa puissance t unie et loyale à la face du monde, le jour - où le roi Albert a pris les armes et s'est - sacrifié à l'honneur et à la parole donnée. - On ne pouvait«s'attendre à moins de la part de l'arrière-petit-fils de Louis-Philippe. Sa î Maljesté, le jour où elle se mit à la tête de 5 ses armées obéissait à la plus éclatante 1 impulsion de son atavisme français. Nul î plus cpie moi, défenseur depuis dix ans du - prestige de mon pays dans cette Belgique i où à la veille de la guerre tout semblait i compromis, n'a ressenti plus d'enthousias- - me dans le fond de son cœur devant un i dévouement aussi sublime. Point de doute, le devoir des Alliés s'impose. Tl est, dans la restauration immédiar te et intégrale du royaume de Belgique. Mais de même que les Allemands ont profité de leur séjour chez vous pour réaliser toutes les réformes réclamées par les partis flamands, (CENSURÉ) Nous saurons éviter, Je le jure, que la Wallonie devienne une Alsace-Lorraine ! Nous la défendrons par tous les moyens. D'ailleurs j'espère qu'à la paix, en Belgique les divisions d'avant-guerre auront disparu. Vos ministres auront apprécié la France pendant le séjour qu'ils y auront fait. Ils auront appris à voir chez nous . CENSURE i [ Et ils auront peut-être aussi pu comparer l'héroïsme djes soldats wallons qui dé-! fendirent Liège, ; (CENSURE) Je suis particulièrement documenté sur [ ce projet qui dépasse la compétence du seul gouvernement belge et intéresse la cause des Alliés. ; (CENSURE) \ Soyez-en sûr, Monsieur, nous combat-' trons pour la Wallonie. D'ailleurs, logiquement c'est un courant qui ' animera le gouvernement belge réinstallé . àl "Bruxelles. Si le pays tout entier n'est [ pas antigermain il est perdu. Les premiers soins devront donc être d'assurer à tout . jamais l'intégrité des esprits comme la [ victoire aura assuré l'intégrité du pays. 1 REVUES ET JOURNAUX L l TEXTES CENSURES Après la guerre\ il sera bien amusant de , lire les textes censurés par nos bons Belges< - à Paris. Dans* le dernier numéro de Z'Opi- - nion Wallonne, il m'a été défendu de dire i que M. Bois-Sauvage, l'ineffable rédacteur - belge du Pays n'écrivait sans doute pas ses. articles dans la tranchée. Cet extraordinaire Bois-Sauvage ne prétendait-il pas ■ que les 200.000 Belges en armes sur l'Yser - criaient unanimement : Non, quand il leur demandait s'il y avait même chez nous, une question de langues. Et la censure m'a interdit d'apprendre à nos lecteurs que ce malheureuxt un peu dur d'oreilles, avait mal entendu. Ce Sauvage qui semble avoir définitivement quitté Le Pays (tous les\ bourreurs de crâne déploreront ce départ) ; a été remarquablement exécuté par J. Mes-; nil dans le Journal du Peuple du 14 octo-' bre dernier. LITTERATURE (( BELGE m ; Dans la Revue de Jean Finot (1-15 oct.), I Maurice des Ombiaux et surtout de Bruxelles commence une étude sur la littérature belge et la conscience nationale. Maurice ? des Ombiaux a tenté, autrefois, de penser i et d'écrire en français. Comme c'est plus difficile qu'il ne paraît à vue de nez, il y a définitivement renoncé. Il n'écrit plus c qu'en belge. C'est pourquoi, maintenant, il s'efforce de faire croire à l'existence > d'une littérature belge. t Récemment, dans un salon littéraire, je - présentais un de nos écrivains français de - Wallonie à l'une des plus, charmantes femmes de lettres de Paris. LE NUMÉRO 15 CENTIMES DU 1er AU 15 NOVEMBRE — N° 21.

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Cet article est une édition du titre L'opinion wallonne: journal belge, indépendant appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Paris du 1916 au 1919.

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