L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 30 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 02 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/rr1pg1jv0h/
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génie Année N°. 585 S cents (ÎO Ccn<lmei> ■ll'll—tlll I I MgCTMMM———M—na———r B Mardi 30 mal 1916 L'ECHO BELGE L'Union tait la Forcer «Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. „ ( Charles Bernard, Charles Hertoleî, Comité de Rédaction: > René chamtory> EmiIe PaInparé. , Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal:IM.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements! Hol lande H. 1.50 pas* mois. Etranger fl. 2.00 par mois Annonces! 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Le mensonge de l'Allemagne L'Allemagne voudrait bien causer, cau-ger de la paix, évidemment. Mais, pour causer, il faut être deux et l'Allemagne cherche un interlocuteur. Ce n'est ni à Palis ni à Londres, ni à Rome, ni à Pétro-grade, ni au Havre qu'elle le trouvera, peut-être sera-t-élle plus. heureuse à Washington. lin effet, le président Wilson ne se refuse pas à un entretien. Mais il pose des conditions; la prochaine paix assurera le respect du principe des nationalités. Ce principe vaut pour les petites nations comme pour le» grandes. Tout danger d'une agression nouvelle devra être écarté. Voilà qui n'est pas le point de vue de M. de Bethmann-Hollweg. Que de fois le chancelier n'a-t-il pas déclaré que dans les pourparlers de paix les adversaires de l'Allemagne auront à tenir compte avant tout da la situation militaire. Cela veut dire dans la bouche de cet Allemand : ,,Nous avons la Belgique, neuf départements français, la Pologne, la Courlande et la Macédoine. Qu'est-ce que vous nous donnez 6û retour?" On le voit, M. Wilson et M. de Bet-maiin-Hollweg né peuvent pas s'entendre. Car le jour où M. de Bethmann-Hollweg se résignera à parler droit, lui aussi, il devra-bien admettre que l'Allemagne ayant préparé, puis déchaîné la guerre, loin de pouvoir exiger une contre-valeur pour les territoires qu'elle occupe, c'est elle, au contraire, qui doit des réparations aux autres. Et c'est pourquoi, si M. Wilson pose ses conditions, M. de Bethmann-Hollweg pose aussi les siennes: Toute discussion sur les causes de la guerre devra être écartée. Voilà qui est commode! Nous'ne rappellerons pas, pour la millième fois, que seule l'ambition de l'Allemagne fut à L'origine du conflit. Quant aux manoeuvres perfides qu'elle a employées pour le précipiter, chaque jour nous apporte là-déssus de nouvel-, les et sinistres clartés. ^ Le 3 août 1914, à 6 h. 45 du soir, M. de Schoen, ambassadeur d'Allemagne à Paris, remettait à M. René Viviani, président du conseil, la déclaration de guerre de l'Allemagne qui débutait ainsi: ,,Les autorites administratives et militaires allemandes ont constaté un certain nombre d'actes d'hostilité caractérisés commis sur le territoire allemand par des aviateurs militaires français. Plusieurs de ces derniers ont manifestement violé la neutralité de la Belgique, survolant le territoire de ce pays ; 1 un a essayé de détruire des constructions près de Wesel, d'autres ont été aperçus sur la région de l'Eiffel, un autre a jete des bombes sur le chemin de fer près de Karlsruhe et de Nuremberg. . „Je suis chargé et j'ai l'honneur de faire connaître à votre Excellence qu en présence de ces agressions l'empire allemand se considère en état de guerre avec la France, du fait de cette dernière puissance..- Nous savions, le monde entier savait que l'Allemagne, dépassant et de loin le coup fameux de la dépeche d'Ems, se prévalait d'un mensonge infâme pour déclarer la guerre à la France, Or, que lisons-nous maintenant dans le no. du 18 mai de la ,.Deutsche Medizinische ^ Woohenschrift ' ^ sous la signature de son rédacteur en chef, le Dr. Schwabbe, de Berlin? Après avoir rappelé qu'il avait .tiré argument de ce qu'un aviateur français avait jeté des bombes sur Nuremberg pour justifier la decla,-ration de guerre allemande, cet Allemand se rétracte en ces termes : „I1 est résulté d'une correspondance en-tre le conseiller privé Riedel et le magistrat do Nûremberg que cette allégation, qui n a jamais été démentie et qui était consideree chez nous comme une preuve que les aviateurs français avaient violé le droit des gens, ne cadre pas avec la vente. . . Or le magistrat de Nuremberg écrit a 1» date' du 3 avril de cette année : Le gene-ml intérimaire, chargé du commandement du 3me corps bavarois, n'a point a sa connaissance que le chemin de fer Nuremberg— Kissingen et Nuremberg—Anslach ait ete bombardé par des aviateurs ennemis, ni avant, ni après le commencement des hostilités. Toutes les communications qui ont ete faites à ce sujet sont fausses". Et le professeur Sclrwabbe ajoute sentencieusement : ,,J'estime qu'il est de mon devoir de faire 'a cette place une communication qui de-charge les Français d'une grave accusa-tion". . . . Qu'est-il besoin d'insister? Mais que le Dr. Schwabbe, dont on comprend qu'il fasse son mea culpa, aille donc jusqu'au bout! Pense-t-il que le gouvernement impérial avait le droit, comme lui, d'ignorer _ que l'attentat sur Nuremberg fût un faux? Ah. par exemple, il serait par trop puéril de prétendre que ce gouvernement ait ete victime d'une machination d'agent provocateur. Et comment voulez-vous qu'il ait été dupe d'une information que lui-même avait créée de toutes pièces? Quand M. de Beth-roann-Hollweg a dépêché M. de Schoen auprès de M. Viviani pour lui transmettre la déclaration de. guerre de l'Allemagne, il sentait. C'est pour ce mensonge que. trois hommes s_qn£ morts et» que l'Europe est ruinée. Ce mensonge, qui a été au début de la guerre, doit être également au début des négociations de paix. Charles Bernard, mm Q m Odieuses paroles Je n'ai pas été autrement surpris do lire dans I'^Echo Belge" du 24 de ce mois une réponse à mon articulet du 17, car toute cause, fût-elle la .plus mauvaise du monde, trouve toujours un détenseur. Je suis tout prêt à reconnaître du reste que, dans ce cas-ci, la défense est habile, tellement insidieuse même que, pour tout lecteur, ne lisant que superficiellement la lettre dont je m'occupe, je dois fatalement passer pour un mauvais patriote puisque j'ai jeté, à propos d'un dévoyé, la suspicion et le déshonneur 6ur toute une nation! Excusez du peu! Heureusement polir moi qu'il n'en est rien car je défie tout homme de bonne foi de tirer une conclusion aussi ,,fantaisiste" des lignes que j'ai écrites dans l',,Echo Belge" du 17 courant. Si tel eût été le sens de mon article, M. le rédacteur en chef de ce journal — au moins aussi bon juge en fait de patriotisme que mon contradicteur — eût jeté, et avec raison, mon articulet au panier. Sans doute je ne suis pas sans savoir que c'est un peu la manie des Belges de se dénigrer mutuellement et j'ai horreur, personnellement, des potins et des cancans, mais il n'est pas question de cela ici. Les paroles, qui ont été prononcées avec un accent, hélas ! par trop révélateur, ont été entendues par moi, et il n'y aArait pas à s'y tromper car aucun contexte ne pouvait en altérer le sens. Ces paroles odieuses, et j'ajouterai dangereuses, ont été dites non pas dans un soliloque, elles n'ont pas échappé à un individu qui discute seul à seul avec sa conscience, non, elles ont été proférées à l'oreille d'un ami! Tout bon patriote comprendra aisément que j'en ai été indigné, l'opinion de ceux qui ne s'expliquent pas mon état d'esprit à ce moment là m'importe peu. Pour un Belge pareil, me dit-on, faire tout un article! Oui, monsieur, écrire tout un article et même plusieurs s'il Je fallait. Dans l'es-, poir —- aussi mince fut-il — de ramener un compatriote dans la voie du devoir, je ne ménagerais ni mon temps ni mes peines. Sans doute c'est plus difficile que de se dire un lâche est un lâche et de s'en laver les mains. Nous vivons à une époque où chacun, dans sa sphère et suivant ses moyens, doit travailler pour la patrie, et c'est malheureusement ce que certains ne comprennent pas, préférant se livrer aux douceurs du far niento; mon contradicteur vient de m'en donner — i certes sans le,vouloir — une preuve de plus. Lorsque dans une famille un .membre forfait à l'honneur, le père digne de ce nom l'expulse sans autre forme de procès, et ce au vu et au su de ses voisins. C'est le terrible châtiment que se réserve à lui-même lo Belge qui aura trouvé la vie trop belle pour ne pas remplir son devoir. Ne vaut-il pas mieux prévenir que punir? C'est trop tard, déclare-t-on ! Non, il n'est jamais trop tard pour bien faire, et dans ce cas-ci particulièrement les Belges nés en 1897 avaient jusqu'au 25 de ce mois pour se présenter aux autorités compétentes. Pour ce qui est de mes jeunes compatriotes en règle avec l'honneur et le devoir, c'est-à-dire qui sont porteurs d'un certificat médical les dispensant do servir, loin de moi l'idée de vouloir leur causer la moindre peine, mais encore certains d'entre eux devraient-ils s'abstenir de donner, par leur façon de vivre, matière à critiques et à soupçons que, pour ma part, je veux'bien croire injustifiés. Un lecteur. Liste des cartes dont doit être muni onilleni pi veut nier Un Allemand qui veut manger doit posséder un véritable jeu de cartes. Il y a d'abord la carte de pain. Ensuite la carte de viande, qui donne droit à des rations différentes dans les diverses parties de l'empire. On peut obtenir en Bavière 600 grammes par tête et par semaine ; en Saxe, 600 grammes de viande désossée ou 700 grammes de viande avec os ; en Wurtemberg, 3 kil. )j par mois et par tête. La carte de beurre permet d'obtenir J de livre par semaine. Cette carte tient aussi lieu, en Bavière, d'une carte d'oeufs, et procure six oeufs par tête et par semaine. Il est impossible d'obtenir de la graisse sans une carte de graisse. La vente des légumes secs est réglementée d'après la carte de pain, qui est donc en même temps une carte de légumes secs. Les pommes do terre tiennent une place prépondérante dans l'alimentation du pùeple allemand. On doit se contenter de 10 livres par tête, tous les douze jours, délivrées 6ur la présentation do la carte de pommes de terre. La carte de riz autorise à distribuer une livre de riz aux enfants nés depuis 1902 Grâce à la carte de sucre, chaque sujet allemand peut obtenir 400 grammes pour deux semaines.La carte de pain, devenant carte de savon, permet de toucher 100 grammes de savon fin et 500 grammes do savon ordinaire par personne et par mois. — ■■ Ijl I Ç ■ 3/1 !■! . Croix Rouge de Belgique De la -part du personnel des Chemins de fer, Postes et Telegra-plies de l'Etat Belge inscrit au Comité de Bergen-op-Zoom, .... 2.75 fl. Four nos prisonniers de guerre Dla part de Mme Leèlereq, pour le soldat René de. Brouwer (versement. mmtâl » 2uQ0 fl, En Belgique. Le Régime de la Terreur. Ecoliers pafriotes. TJne assez longue liste do condamnations vient de nous parvenir. En vérité elle est d'une éloquenco magnifiquo. Les condamnés sont tous des jeunes gens qui avaient décidé de gagner l'armée belge ou de braves patriotes qui les aidèrent dans leur tâche difficile. Cette liste de condamnations est le plus bel exemple que l'on puisse fhettro sous les yeux des lecteurs des journaux du monde entier: il est | fait de l'héroïsme tranquille et du patriotisme confiant de jeunes écoliers de chez nous qui vont .tout risquer pour conquérir la liberté et rejoindre leur Hoi. Voyez co tableau charmant do cet oncle Christiaens qui, apprenant la décision de son meveu de passer la frontière, de joie et de fierté, lui fait tout de suite cadeau d'un billet do cent francs. Voyez cette petite soeur qui coud de l'argent dans la doublure du vêtement de son frère Jacques; cotte servante qui va risquer tous les dangers du voyage, joyeusement, pour accompagner lo jeune homme et le présenter à un guide qu'elle sait trouver dans son village natab Ah ! les beaux exemples et les braves gens qui accomplissent si tranquillement un tel acte d'héroïsme ! Comme leurs condamnations vont faire du bien à ceux qui croient, ici, qu'on est abattu en Belgique occupée et qu'on oublie la guerre pour ne penser qu'à la paix: Quelle leçon, ils donnent au monde entier dans leur simple décision, ces -jeunes écoliers do Molenbcek, d'aller rejoindre leur Roi, sans craindre les sentinelles, sans redouter les fils électriques, avec calme, arec bravoure. Braves chers petits gars de notre pays ! Quo do mères auront les larmes aux yeux en apprenant votre condamnation, mais aussi quelle fierté dans leur regard lorsqu'elles diront: ,,Ceux-là sont do vrais Belges." La magnifique page, vraiment, et comme on se sent petit devant ces jeunes héros qui voulaient braver la mort pour aller à l'Yser combattre le Boche méprisé. Tentative avortée mais combien, en revanche, fertile en enseignement. Et que de jeunes gens ont passé Cette même frontière et la passent chaque jour, en dépit dès embûches, des espions, des sentinelles, des fils électriques? Vive Dieu! l'héroïsme n'est pas un vain mot en Belgique, occupée. Le gouverneur von Bissing nous en fournit aujourd'hui la preuve éclatante, en publiant,,; les treize condamnations que nous reproduisons ci-dessous : Pour avoir onfreint l'ordonnance du 11 juillet 1915, défendant aux Belges en âge de porter les armes de quitter le pays, sont condamnés : I. Par décision du tribunal de campagne en date du 20 avril 1916 : 1. Charles Fossey, voyageur de commerce à Molenbeek : 7 mois {le prison ; 2. Ed. "VVuyts, étudiant-ardhitecte à Molenbeek; 5 mois; 3. Maurice Bevestel, écolier à Molenbeek : 3 mois; 4. Jean de Middeleer, écolier à Molenbeek : 5 mois ; 5. René Leclercq, écolier à Molenbeek 3 mois ; 6. François Distelmans, bourgmestre de Web-becom : 2 mois de prison et 300 marks d'amende; 7. Ed. Distelmans, agriculteur à Webbecom : 500 marks d'amende. Les quatre premiers condamnés ont essayé de gagner la Hollande pour s'engager dans l'armée belge. Fossey, qui était le plus âgé eut la conduite de l'expédition. Leclercq est accusé d'avoir poussé Bevestel à les accompagner. Les frères Distelmans, ayant appris que les quatre jeunes gens avaient l'intention de passer la frontière, les ont pourvus de vivres et les ont logés durant la nuit. Les condamnés Fossey, Wuyts et de ^Iiddé-leer seront, à l'expiration de leurs peines, déportés en Allemagne où ils seront internés dans un camp de prisonniers de guerre. II. Par décision du tribunal de campagne en date du 27 avril 1916 : 1. Jacques Ivaeckenbeek, écolier à Ixelles, est condamné à 6 mois de prison et à la confiscation des 230 marks qu'il avait emportés pour le voyage ; 2. Clémence van Hees, servante chez les époux Lyon à St. Gilles: est condamnée à un mois et une semaine de prison ; 3. Léon Lyon, commerçant à St. Gilles: 7 mois et une semaino de prison ; 4. L épouse Lyon : 7 mois ; 5. Charles Christiaens, fabricant à St. Gilles: 4 mois de prison ou 600 marks d'amende; 6. Ghislaine Kaeokenbeek, à Ixelles, âgée de 19 ans, à 90 marks d'amende ou à un mois de prison. Jacques Kaeckenbeek a essayé de gagner la Hollande pour rejoindre l'armée belge. Les autres condamnés l'ont aidé dans leur tentative. Clémence van Hees, qui est originaire de Moll, fut chargée par les époux Lyon de conduire Kaeckenbeek à Moll afin d'y trouver un guide qui le ferait passer la frontière. C'est pourquoi elle avait gardé l'argent destiné aux frais du vôyage. La soeur de Kaeckenbeek avait cousu de l'argent dans la doublure du vêtement de celui-ci, tandis que son oncle Dhristiaens, qui connaissait les projets de son neveu, lui donna cent francs à titre de cadeau. Braves, braves gens, va ! * * * M. Simon, marchand-tailleur, rue Marie de Bourgogne, vient d'être condamné à six ans de prison par les Boches. Ceux-ci l'accusaient d'avoir aidé des jeunes gens à passer la frontière et d'avoir accompli d'autres actes patriotiques. Voici une liste de personnes du canton le Diest qui viennent d'être condamnées par la justice boche: Jean et Henri Vandervelpen, de Sichem (Vinkenberg), pour résistance, menaces d) corruption, chacun à six mois de prison. Henri Thys, de Diest, pour avoir opposé le la résistance à un soldat allemand, trois nois de prison. Paul Jannes, de Diest, pour avoir insulté an soldat allemand, à deux mois de prison. La da^ne Delphine ^Vroom, de Diest, pour avoir insulté un agent de police allemand, à vingt jours de prison. La dame Vanwolput, née Elisabeth Jacobs, de Diest, pour avoir insulté des Belges germanophiles, à un mois de prison. De nombreuses personnes ont été condamnées en outre pour infraction aux ordonnances relatives aux pommes de terre, à l'avoine et au blé; d'autres pour avoir circulé sans carte d'identité, ou sans passeport en règle, ou avoir lâché des pigeons voyageurs en dehors du temps fixé. Le hauptmann Burggenschmidt a prévenu la population que des peines plus sévères seront appliquées dans la suite pour les délits de ce genre. A Bruxelles Ousqu'il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir. C'est le cas d'écrire cette phrase dont M. Beulemans proclamait l'implacable vérité. Un exemple entre cent? Au centre de la capitale se trouve 'une maison qui plaît à un officier boche. Ce teuton décide d'y loger avec sa famille qu'il a fait venir de quelque province allemande. Le locataire principal est absent, mais son concierge garde la maison. Or, ce concierge est marié et a des enfants. Qu'importe? L'Allemand fait flanquer à la porte tout ce petit monde et s'installe commodément. Par bonheur, un inventaire de la literie et du linge qui doivent servir aux ,,indésirables" a été dressé par les soins de l'administration communale, auouel un Boche s'est adjoint. On est parvenu à faire apposer les scellés sur les chambres que l'officier ne choisit pas et — chose étrange —• sur les meubles renformant des valeurs. Mais aussi — de plus en plus fort — sur la porte de la cave à vins. Ceci est, en effet, rare et curieux. Le comte H., lui, qui loge dans un hôtel particulier de l'avenue Louise, est moins délicat. Le comte H. — ne l'oublions pas — est un junker de marque, noble panger-maniste, fils d'une dame d'honneur de l'impératrice. On verra que la mentalité d'un junker est assez amorale. L'anecdote que voici est, au surplus, de la plus parfaite authenticité. I De grands dîners se donnent dans l'hôtel que l'indésirable comte encombre de son indésirable présence. Un soir, un Hollandais fut invité à participer aux agapes. Il accepta de bonne foi. C'était il y a deux mois. On commença par des huîtres venues en droite ligne d'Ostende. — Arrosez-les de ce vin de Champagne, fit l'amphytrion. Il epfc fort bon. D'ailleurs, le propriétaire a une cave renommée. — Comment, s'enquit timidement le Hollandais ? Ce vin vient de la cave, du Belge dont vou'« occupez l'imme ible? — Je m'en flatte fit von H. — Dans ce '.'as, je n'en "boirai pas, réj)ar-tit l'hôte que l'Allemand trouva tout à fait malélevé. Ce comte boche ne put pap compreimre que, même en temps de guerre, on n'a pas le. droit de ^oler du vin, fût-on en territoire ennemi. Que les journaux allemands se renseignent sur la vérité de cette anecdote. Ils seront bien rite renseignés. A Anvers Au marché financier, c'est le calme plat. Les transactions on fonds d'Etat sont peu suivies: quant aux valeurs caoutchoutières et pétrolifères, elles sont plutôt délaissées. N.os rentes nationales no présentent aucune variation. Par contre, les lots do ville sont demandés, mais il y a absence d'offres suffisantes: Anvers 1837 fait 792 à 80f; 1903, 71, 71£: Bruxelles 1905, 67, 68 ; Ostende, 54, 55 ; Gand 1896 et Liège 1897'sont à 62,^63; lot du Congo, 73$, 74£. ^ * * * Des inconnus ont fait une rafie dans une bijouterie, rue Nationale. Les voleurs ont pénétré dans le magasin pendant que l'épouse du bijoutier s'était rendue dans la cuisine. Tout un lot de bagues d'hommes et de dames en or, serties de diamants et do brillants, quelques chaînes de montre d'hommes en or et on argent, etc., ont été enlevées. Trois grands cartons, où se trouvaient enfermés les bijoux, après avoir été vidés de leur contenu, ont été laissés sur le comptoir. Le marchand n'a pu exactement évaluer les objets soustraits. Il y en a certainement pour une valeur de 12,000 à 15,000 francs. Il devrait avoir les bijoux sous les yeux. On a des soupçons sur un individu vêtu d'un costume bleu et d'un chapeau boule noir, figure aux traits aigus, yeux noirs, cheveux noirs et grande moustache. On le recherche activement. C'est à se demander comment un vol pareil a pu se perpétrer en plein jour. L'affaire est entre les mains de M. le juge d'instruction Taquet. Au Brabant On est obligé, afin de conserver le plus de fourrage possible, de ne plus couper l'herbe des pelouses à la tondeuse. Les administrations communales ont envoyé des instructions aux pouvoirs compétents à ce sujet. Il importe, disent ces instructions, 311e toutes les parties gazonnées soient laissées en pleine crpissance et que, lorsque ['herbe aura atteint la grandeur normale, 3lle soit coupée à la faulx ou à la faucille. Dans l'étendue de l'agglomération bruxelloise seule, la production de plus de cent hectares sera ainsi convertie en fourrage. , Les instructions r-appellent également que l'auj;_orité: supérieure rend les boiirgjgestres < personnellement responsables des manquements à l'ordonnance. Dans les Flandres Le vaste château d'Ardoye, appartenant au vicomte de Jonglie d'Ardoye, a été aménagé en lazaret. Ce château se trouve à 7 kilomètres de Roulers, qui possède aussi de nombreuses ambulances. Les bois autour du château et dans les (environs ont disparu partiellement, et sont dévastés pour le reste. Dep sapins et d'autres arbres ont été coupés et envoyés au front. Au Luxembourg Depuis les jours agités d'octobre 1914, la vie est presque normale à Martilly. Quel- , ques vieux landsturms qui gardent les voies , ferrées et les ponts: c'est tout ce que les habitants voient aujourd'hui de l'armée allerfiandè. Les vivres n'ont pas trop fait défaut, mais ils sont d'un prix plus élevé qu'en temps normal. Jusqu'à ce jour, personne in'a manqué du nécessaire. En août 1914, lors de la bataille de la Semois, les habitants s'étaient enfuis dans j la forêt de Chiny, sur les conseils des auto- , rités françaises qui occupaient le pays. Ils y ont passé trois jours entiers, puis ils sont rentrés dans leurs demeures après le passage des troupes ennemies. s Les pareait6 des soldats sont tous rassu- « rés sur le sort de leurs enfants; ils les sa- 1 vent tous en vie, à l'exception de Lucien Arnould, de la gendarmerie, dont on n'a pas reçu de nouvelles jusqu'à présent. J Le bâtiment des écoles a été détruit, ainsi que le presbytère ; les classes se donnent i à la maison Fontaine. j II y a un an 30 mai 1915: Au sud-est de Neuville- c Saint-Vaasty attaque heureuse du gros ouvrage allemand du Labyrinthe et avance de JfiO mètres. Aux 'lisières du bois Le-Prêtre, de nouvelles tranchées sont enlevées <■ aux Allemands, ainsi que dans le massif du 1 Schnejifenriethkopf. Front oriental: sur le i San, bataille acharnée; entre Przcmysl et | les marais d,u Dniester; les Russes repoussent les attaques renouvelées de l'ennemi; ^ en Galicie, près de Perekhinslco, 3200 pri- j sonniers autrichiens et un drapeau pris par ] les Russes; au Caucase, déroute turque» < mm ' • gP" T Le nerf de la pais i Ce n'est, évidemment, pas le moment do 1 formuler, par simple esprit critique, une appréciation défavorable à l'endroit de notro ] Patrie, si chère et tant éprouvée. ] Cependant, dans le seul intérêt de la Na- i ti'on, il ,est indispensable de signaler quel fut, au cours de nombreuses années, le péché i mignon de la grande majorité de nos compa- c triotes. c. Et puisque ,,Péché avoué est à moitié par- t donné", reconnaissons sans ambages qu'une ( de nos manies nationales fut, trop longtemps, hélas! de nous forger des illusions au sujet ? d'une foule de questions d'importance primor- < diale, qui eussent mérite notre sollicitude la \ plus attentive et notre examen le plus appro- 1 fondi. 1 Sans vouloir, — ce qui serait injuste —, c attribuer ■ à cette singulière insouciance, évi- 1 demment coupable, la succession inouïe des t événements tragiques, où, depuis bientôt deux ans, se débat le malheureux peuple s •belge, nous devons constater, cependant, que les conséquences du cataclysme eussent été 1 partiellement atténuées, si tnous eussions r regardé, résolument en face, la solution de 1 maints grands problèmes qui surgirent au c cours de notre existence nationale. £ Et aujourd'hui encore, alors que nous j avons souffert cruellement, alors que chaque 1 heure nous apporte des douleurs nouvelles, r alors que l'avenir se présente à nous, pour 1 quiconque n'est point frappé de cécité, encombre de redoutables et mystérieuses énigmes, 1 au sujet d'une foule de questions graves, qu'il 1 s'agira de solutionner coûte que coûte, il semble 1 que beaucoup d'entre nous continuent^ de se F complaire dans d'incompréhensibles illusions. c Que dire du médecin qui, en présence d'un \ cas d'indiscutable grièveté, n'appliqiierait pas c toute la science de son art à la précision d'un diagnostic certain ? c Que penser de l'administration d'une entre- c prise qui ne s'évertuerait point à établir, d'après tous chiffres positifs, des situations 6 périodiques, sur lesquelles doivent être basées les décisions intéressant l'avenir? a L'heure présente exige, plus impérieusement que jamais, de chacun de nous, le devoir sacré t de regarder l'avenir bien en face, de le scruter Bt de tendre, vers lui, toutes les fibres de 1' notre intellectualité et de notre coeur, afin de i chercher à discerner, dans la grisaille do ses horizons endeuillés, où traînent tant dé lam- e beaux de crêpe, les tâches individuelles qu'il 8 aous impose ! Le 3 avril 1914, le chef du cabinet belgo lisait, avec raison, à la Chambre: ,,Tous les 1< progrès du genre humain sont dus à des efforts s individuels." Et, si la conflagration, cyclopéenne et inouïe, ° juasiment mondiale, dans laquelle les peuples, S1 ,-oire 4es plus sincèrement pacifiques, sont ï ictuellement entraînés, a prouvé d'une façon ;>lus éclatante que tout le passé ce qu'est v 'impérieuse'nécessité du ,,Nerf de la Guerre", P 1 serait impardonnable de ne point évaluer, P lès à présent, quelle sera, pour nous, les Bel- h >;es, l'importance considérable du ,,Nerf de la n Paix", et de ne point faire tout ce qui est ■! îr. notre pouvoir pour que, les hostilités lyant pris fin, nos tristes populations, frémis-;antes encore de privations et d'horreur, n'en soient point dépourvues. Il est aisé de se rendre compte de ce que ;era, après cette guerre, ignominieuse et effroyable, l'ensemble de la situation finan-ïiè're de la Belgique. Il y a quelque vingt ans, la dette nationale îtaitapproximativement do un mUlianj pyiiL ^ I MEDOENSSZ001 jfgjipL Hofweg 11 LA HAYE. Iff Costume ifck sur mesure depuis f 27.60 Dents millions de francs. En 1914, elle dépassait cinq milliards cinq cents millions. Depuis ors, les recettes gouvernementales ont été, à :îou près, nulles, tandis que les dépenses so sont fatalement accrues dans des proportions fantastiques. Quelles ne seront pas, d'une part, les charges énormes qui incomberont à l'Etat, sous des ormes innombrables, comme conséquence do la iolation de notre territoire et do sa défense, )ied a pied, par nos armées héroïques ? D'autre part, les emprunts contractés obligatoirement, par la Belgique, pour faire face à es charges, de plus en plus écrasantes, vien-Iront également accroître, dans d'effrayantes >roportions, le montant de la dette nationale. Evidemment, il y a lieu d;espérer avec ferveur [ue les indemnités de guerre, payées à notro hère Patrie, contribueront largement à atté-Luer ces charges. Quiconque a le coeur bien placé, et se rend m compte exact de la progression des événe-nents favorables à la Belgique et à ses Alliés, >ossède une foi de plus en plus robuste dans a glorieuse Victoire libératrice. Cependant, ne nous illusionnons por.nt : Si jeaucoup a été fait, dans ce sens, il reste en- ore beaucoup à faire. * * * La déloyauté, le mensonge systématique, 'hypocrisie de nos ennemis augmentent purs-animent la haine que nous inspire la matéria-ité de leurs crimes. Soyons donc, nous-mêmes, >n toutes choses plus sincères, plus francs, plus atégoriques encore, si possible, que nous no le ûmes jadis. Foin, désormais, des inexactitudes, des équi-oques, des illusions, des mirages. Arrière, les irétextes du crédit à soutenir, du bon renom à iropager. Méfions-nous de l'abus de la ,,raison L'Etat"; nous avons vu à quo»:, hors de chez :Ous, il a conduit fatalement: ,,Nécessité n'a >as de loi". Etudions les problèmes dans lour plénitude, ans _ en omettre aucun des facteurs, et la olution exacte en sera, déjà suffisamment aborieuse. Ayons, avant tout, le courage de reconnaître lotamment nos erreurs passées et détruisons ésolument la légende de la ,,Prospérité Na-ionale."Ne recherchons point si des préoccupations Iectorales ou autres firent naître cette légende ; ue servirait d'ergoter à ce sujet. Constatons ue cette soi-disant ,,prospérité" fut un mythe, out au moins au cours des dernières années [ui précédèrent le cataclysme. La vérité est que l'industrie et le commerce, ;rands ou petits, étaient, depuis longtemps, lans le marasme, que la presque totalité des aleurs avait subi de graves dépréciations, quo a, bourgeoisie, haute, moyenne et petite, végé-ait, que les prix payés à la main d'oeuvre en hambre étaient devenus dérisoires, que toutes es classes sociales se débattaient, en vain, ontro un malaise croissant, redoutable. Telle fut la situation réelle des dernières nnées. Et que l'on^ ne vienne pas, pour chercher à lasquqr ce fait indéniable, nous citer quelques arissimes exceptions d'affaires extraordinaire-aent chanceuses, ni nous rappeler les noms, onstammënt mis en vedette, et quo nul n'i-;nore, de la bonne douzaine des gros capita-istes belges, qui, ne parvonant pas à dépenser mrs plantureux^ revenus, nécessairement accu-îulent. Ce demi-quarteron de ,,citoyens nota-les" n'est pas le Peuple belge! Récapitulons î Une dette initiale de cinq ailliards et demi; une situation préalable imentablement précaire; deux années, 6i pas lus, d'interruption, presque radicale, de toute roduction rémunératrice; la reconstitution 'un outillage économique anéanti; la contrac-ation inéluctable de charges nouvelles, normes. Tel sera lé ,,compte débiteur", en face dif-uel nous nous trouverons fatalement, à la fin es hostilités, si „Tout va Bien!" 11 serait naïf ou coupable de se faire des illu-ions à co sujet. Les conditions certaines du problème, étant insi posées, comment résoudre celui-ci? Il n'existe qu'une solution unique : la Vic-oirelLo 2 août 1914, la Belgique, accomplissant >yalement son devoir, n'envisagea pas, un seul istant, les chances de victoire. Si elle les eût envisagées, elle eût frémi ; mais Ile eût, quand même, accompli stoïquement Dn devoir tout entier. Lorsque, le_9 octobre suivant, Anvers capi-iila, la Victoire ne semblait point encore vou->ir sourire à l'héroïque Nation, qui avait tout icrifié au respect de la parolo donnée. Et cependant, la volonté de résister à toute utrance était à ce moment, si possible plus )lidement que jamais, chevillée dans l'âme du euple belge. Et, depuis ces vingt mois d'alternatives de icissitudes et de succès, quelle merveilleuse rogression constante des chances de Victoire, our iîos Alliés et pour nous-mêmes, jusqu'à - conviction formelle <ia vaincre bieiï^ét défi-itivement nos ennemis communs.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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