L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 29 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 28 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/599z03051w/
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34me Année No. 949 5 cents Marcsi mas 1917 L'ECHO BELGE L'Union fait la Fome, Journal quotidien - di» matin» paraissant en Hollande £te/ge asf notre nom tie Famiïm. Toutes les lettres doivent être adressées au taureau de rédaction : IV. Z. VOORBURGWAIv 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en CiieS : Gustave Jaspaera. _ . ( Charles Bernard, Charles Herbie4, Comité de Rédaction: j René chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et venta au numéro, s'adresser à l'Administration journal : N.Z. Voorburgwal 234-240, AmtteTda^ Abonnements: Hollande fl. 1.50 par mois. ESranner H. 0 nn»a»~«-Annonces: 15 cents la iigne. Réclames: 30 cents !a Signe! S L'action militaire russe. La Russie est, pour le vulgaire, le „conti-nenfc mystérieux' par excellence. Au double point de vue psychologique et politique, elle est, pour lui, éuigmatique et insaisissable. Tout au plus, par exemple, un Belge, c'est-à-dire un homme de qui les cruelles et interminables souffrances ont poussé au paroxysme l'acuité de ecrtaine compréhension, ayant habité longtemps la France, l'Angleterre, l'Allemagne et les Etats-Unis, puis séjourné plusieurs années dans l'empire moscovite, dispose-t-il de suffisants éléments de repère et de comparaison, pour émettre une appréciation circonstanciée à l'endroit de la situation présente. Encore ne suffit-il point, pour juger l'imbroglio actuel, d'avoir vécu parmi les classes dirigeantes ou jouisseuses des capitales, point même d'avoir connu la population ouvrière bigarrée et occidentalisée des banlieues de Pétrograde, de Moscou, d'Bkaté-rinosiaw ou d'Odessa. Ce qu'il faut, c'est avoir été en contact intime'ave> les masses profondes du Peuple slave: le moujik de la terre aux horizons infinis de blés mouvants, ou le moujik des forêts insondables, du Volga à la Néva, seuls prototypes virginaux de la race. Bien des Frederiks, rien des' Sturmer ! Il faut avoir appris à aimer ces colosses naïfs, honnêtes et bons, ces grands_enfants de qui la religiosité continue de confirmer à l'idolâtrie, intelligents cependant; ces êtres éminemment sympathiques à tout qui sait les comprendre, ces libérés (?) de 1863, historiquement d'hier même, à qui une protection attentive est indispensable encore, qui éprouvent le besoin d'une confiance aveugle dans une autorité paternelle responsable, et qui sont, ainsi, cent trente millions! _ _ Et les voilà, aujourd'hui, abandonnés a eux-mêmes! . Un groupe d'intellectuels a soudainement ,,]3rûlé" ce que, longtemps, la masse du peuple „avait adoré", assez vaguement peut-être, mais suffisamment que pour lui donner la confiance fétichiste nécessaire à sa relative quiétude. Et l'on est en train de s'efforcer, en hate, de reconstituer un Pouvoir. Des mosaïques très polychromes s'ébauchent, pour se des-agréger bientôt; la difficulté consiste a trouver le ciment, qui donnera à 1 ensemble *a solidité voulue. ,,,. . , En vain attendons-nous la réédition du mot fameux: ,,L'ennemi est à nos'portes et nous délibérons !" . N'oublions .pas cette appréciation d un diplomate belge, longtemps à Pétersbourg. „Lb Eusse est un oriental; il sait qu'il e*3t oriental et il veut rester oriental ! Le grand Peuple russeï a un besoin urgent d'une tutelle. C'est à ses Alliés, à eux seuls, qu incombe la tâche de lui venir, immédiatement et efficacement, en aide. L'heure est grave, l'instant- est pathétique;, un geste loyal, résolu, énergique s impose impérieusement. Il faut que les Défenseurs du Droit le prononcent. Demain il serait trop tard. C'est aujourd'hui même qu ils doivent dire à leur Alliée, la Russie: ,,C'est avec le Peuple slave que nous avons contracté une alliance sacrée. .Aussi longtemps que les empereurs Alexandre III et Nicolas II vous représentèrent, nous les considérâmes comme les mandataires de la grande Nation amie. ,,Aujourd'hui que vous avez voulu chan-ger' de Régime, nos relations demeurent immuables; nous avons pour vos Délégués, queli qu'ils soient, la même cpnsideration, la même déférence. „C'est notre Alliée, seule que nous voyons en eux. , . ,,Novs n'avons nul droit de nous immiscer" dans les événements évolutifs de .votre pplitinue intérieure. ,,La Souveraineté de la Nation russe demeure intangible. ,,Nous admettons qu'il faille un certain temps moral pour que s'effectue un changement de régime dont vous avez, seuls, décidé de l'opportunité et choisi l'heure. ..Toutefois, dans l'intérêt commun, nous dev'on*. redouter et éviter que nos ennemis n'exploitent.l'état d» choses ainsi créé, si celui-ci se prolongeait. ,,C'est sans compter que nous continuons de' donner le sang de nos enfants les plus héroïques; que nous subissons tous les martyres pour le triomphe de la sainte cause qui nous unit. ,,Mais nous avons consenti de trop cruels sacrifices, l'enjeu est infiniment trop considérable pour noua permettre de tolérer que de? considérations quelconques de politique intérieure puissent jamais compromettre le succès final, ni même le retarder. ,,Les intérêts affectifs, moraux et matériels. engagés par nos Nations Alliées sont tellement formidables que ,nous, les Réprésentants autorisés de celles-ci, nous n'avons pas le droit de souffrir qu'il soit imposé à nos mandants des risques autres que ceux inhérents à la complication et à l'immensité de la conflagration. ,,11 nous est donc impossible de vous donner des conseils ou des avis. ,,Nous nous trouvons dans l'obligation d'exiger de notre Alliée, la Russie, un engagement absolu, catégorique, solennel! ,,Eùtenjdez-vouB, oui ou non, poursuivre, dans un délai très court, une action militaire énergique et etfficaoe, et mettre préalablement tout en oeuvre pour .vous assurer le WpçèsJ ,,Si telles ne sont pas vos formelles intentions, déclarez-le nous sans ambages et nous sommes suffisamment puissants militairement, économiquement et financièrement que pour nous assurer la .Victoire, même sans votre concours, ,,Ce que nous voulons éviter, à tout prix, ce sont les indécisions, les temporisations, les atermoiements qui seraient néfastes à notre cause commune". Il est infiniment probable qu'en présence d'une attitude aussi sincère, aussi franchement énergique, le Pouvoir responsable des 1 destinées 'de cent- trente millions do Slaves comprendra que, de sa part, la promptitude dans la décision et dans l'action activeront la conclusion d'une Paix glorieuse pour la collectivité des Alliés; tandis que la moindre hésitation et tout manque de virilité précipiteraient le Peuple rue se aux abîmes ! J. G. ■ Une oeuvre à créer. C'était, l'autre jour, au camp d'Harder-■wijk, où je venais de terminer une conférence sur l'Ame Wallonne, avec quoi j'avais essayé de réconforter un peu nos pauvres compatriotes internés, de tromper pour eux l'ennui, la misère de l'interminable attente, de leur rappeler le cher pays dont, ils sont /.à:-. A la sortie, je vis, mêlé aux soldats vêtus de toile légère, dont beaucoup ont aujourd'hui des cheveux gris et des traits empreints d'une mélancolie infinie, un civil, aux vêtements en lambeaux, à la chemise sale, aux traits hâves, aux yeux brûlants de fièvre. Il me connaissait. ,C'était un Borain, un ouvrier verrier de Jemappes qui avait été. déporté fin octobre 1916 et qui s'est évadé d'Allemagne il y a quelques jours. Arrivé à la frontière, on l'avait dirigé.... sur le camp de réfugiés de Nunspeet. C'est là qu'il avait appris ma présence à Harder-wijk; il était venu à pied pour me dire qu'il demandait des vêtements et du travail, n'importe où. Il ne voulait pas demeurer dans un camp, après tout ce qu'il avait souffert en Allemagne. ,,Si j'avais su quel sort m'attendait ici, declara-t-il, j'aurais préféré rester en Allemagne et y crever.... Et pourtant j'ai toujours refusé de signer!" Nous écoutions ces propos amers, émus, un peu honteux, la gorge serrée. Ces doléances sont fréquentes chez les malheureux évadés d'Allemagne ou les jeunes gens qui, venant de Belgique, sont passés, sous le fil, pleins d'ardeur patriotique et de l'ivresse du# sacrifice. Il faut vraiment, étant donné la fréquence de ces plaintes, qu'il y ait quelque chose de boiteux ou une fâcheuse lacune dans nos organisations. Il y a un comité à Maastricht qui s'occupe de donner des secours immédiats aux évadés d'Allemagne. Un autre comité a été créé à La Haye; mais ce sont là des oeuvres encore embryonnaires. D'autre part, notre confrère M. Léonce du Castillon développait récemment dans le ,,Belgisch Dagblad" un projet d'hôtellerie à créer pour ces évadés. Mais ce i\'est là qu'une idée encore.... Il faut faire vite et mieux que tout cela. Serait-ce trop demander que nos " consulats disposent de fonds spéciaux pour secourir ces ,,rescapés" de l'enfer? Devons-nous rappeler en outre que ces malheureux ont besoin d'autre chose que de brèves réponses d'une sécheresse toute administrative, qu'il faut aussi un peu de baume à leur coeur altéré ?. Que les organismes ci-dessus nommés, que toutes les bonnes volontés se liguent sans retard et s'entendent avec nos services consulaires pour que nous ne devions plus enregistrer des doléances qui nous -font monter au front le rouge de la honte. Louis Piérard. Herr Philipp Scheidsmann le meilleur agent le la lielmstae. Du ,,Freie ZeitUng".-de Berne: Philipp Scheidemànn, ancien typographe. Bonne instruction primaire. Intelligence clai-: re, esprit souple. Agitateur né. Possède tous les trucs de la démagogie. Connaît les foules. Sait comment il faut les prendre. i Est-il social patriote par conviction ? Les convictions sont un leste bien lourd, dont M. Sdheiidejnann ne saurait s'embarrasser. Les convictions sont gênantes pour qui veut faire sa carrière. Or, M. Scheidemann veut faire la sienne coûté que coûte. Son ambition est de devenir le chef d'un parti social-démocrate puissant, et, comme tel, de .dicter ses volontés au gouvernement impérial , Que ce parti soeial4temocrate / soit révolutionnaire, réformiste, radical, révisionniste, nationaliste ou internationaliste, peu importe à M. Scheidemann. Il est prêt à profiter de tous les courants. Non, le froid calculateur qu'est M. Scheidemann ne connaît pas les convictions. Il se croit supérieur aux hommes et aux choses. C'est un homme très fort ; mais il se pourrait | bien que M. de Bethmann le fut encore davan-5 tage. M. Scheidemann n'est gêné ni par les scrupules, ni par les traditions, mais il a le défaut habituel 'aux parvenus: sa vanité est infinie. Voilà son talon d'Achille. Et M. de Bethmann paraît l'avoir parfaitement découvert.Les Reventlow et consorts prétendent que Scheidemann terrorise le chancelier. Il semble plutôt que M. de Bethmann, ayant trouvé le point faible du chef des .myrmidons socialistes, se serve de lui d'irne part pour agir sur ' les ouvriers allemands, de l'autre pous essayer de soumettre les socialistes étrangers aux influences de la 6ocial-démocratie allemande. A Normand, Normand ©t demi, dit le proverbe^ En Belgique. A Bruxelles 'Les Boches professent une véritable admiration pour les mouchards et les délateurs. Ce . peuple de second ordre ne comprendra jamais l'odieux qu'il y a à moucharder même son mortel ennemi. Or, comme s'il ne leur suffisait pas de cultiver la folie flamingo-allemande, nos enneijris cherchent à emprisonner notre population en créant un corps de mouchards officiels. Voici le "tèxte d'un avis du gouverneur: ,,11 est hautement à désirer que la population prête à l'autorité sa collaboration dans, l'application des arrêtés pris dans son intérêt en matière d'alimentation. Il est toutefois indispensable ^ pour pouvoir lutter efficacement contre les fraudes, que les dénonciations formulées contre les mercantis, fraudeurs, etc., soient pourvues d'une signature authentique. Les communications anonymes ne profitent ni à la communauté, ni à leur auteur. A raisoih du nombre toujours croissant des dénonciations anonymes, l'attention de la population est une fois de plus tirée sur l'avis du 4 mai 1915 c*u Gouverneur général conçu oomme suit: „Avis concernant le traitement des dénonciations anonymes. Le nombre des dénonciations anonymes qui me sont envoyées ou sont adressées aux autorités allemandes en Belgique a augmenté sans cesse. Je refuse de donner une suite quelconque à de telles dénonciations et j'ai remis des instructions en conséquence aux autorités placées sous mes ordres. Les requêtes présentées par les particuliers et signée^ de leurs noms exacts continueront à être examinées avec bienveillance." Ce soi-disant mépris du dénonciateur ,. anonyme" a quelque chose d'amusant. En effet, it 'côté des ,,dénonciations anonymes qui augmentent sans cesse" comme disait feu von L»is-sing, il y a les fobricants de ,,zwanzes" qui s» sont multipliés. Et, sous prétexte de dénoncer les rédacteurs d© j,La Libre Belgique", combien de feldgrauen n'a-t-on pas envoyé monter la garde devant des chalets de nécessité où se trouvaient d'inoffensifs passants. Les plaisanteries les plus extraordinaires ont pu ainsi réussir. C'est pourquoi von Falkenhausen dit: ,,Dénoncez, .mouchardez, calomnies, espionnez, mais dites-moi qui vous êtes." On ne sait pas de quel côté il y a le plus d'amoralité. «-..** A la suite-de l'arrestation de M. Maurice Lemonnier, . f ^ f. de bourgmestre, et de l'échevin de l'instruction publique Jacq-main, victimes de la terreur flamingante, le collège échgvinal de la capitale n'est plus représenté que par MMv Max Halleb, Steeais et Jean Pladet. ' On parle de choisir temporairement des successeurs aux deux vaillants Belges parmi les candidatures de MM. Paul De Mot, Raymond Bon, le notaire Bauwers, Louis Brabandt. * * * Une analyse chimique a prouvé que le lait vendu par certains commerçants de faubourgs à raison de 80 centimes le litre contenait 20 pour cent d'eau. Honnêtes gens! * * * Le Boerenboiid a décidé de consacrer une somme d'un demi million de francs pour favoriser l'établissement des invalides comme agriculteurs ou maraîchers. Grâce à cette somme importante des prêts en espèces pourront leur être fait. On pourra également leur j procurer une ferme eu des terrains de cul-jture, 'suivant leurs aptitudes. Les remboursements sont fixés à longs tenues. L'intérêt variera entre 3 et 3.35 pour cent et ne sera exigé qu'à partir de la première récolte qui suivri la conclusion de la paix. * * * La semaine dernière" a été célébré, en l'église St. Jacques, le mariage de M. Syl-vtain Basilique, un invalide du régiment des grenadiers. L'orchestre des glorieux participa à la cérémonie. * * * Le lun4i de Pentecôte, une grande vente de timbres aura lieu à Bruxelles. C'est un ; événement pour les philatélistes. Depuis la guerre, il n'y a presque pas eu de vente, les collectionneurs préférant ne pas manger que se séparer des précieux bouts de papier. Dans le magasin du Comité national d'alimentation, quai des Steamers, des voleurs ont enlevé 300 kilos de càoao, des haricots, des sacs de riz, des fromages, etc. * * * Le comité de l'oeuvre ,,L'Adoption" organisa pour la Pentecôte une vente de lots au profit des victimes de la guerre. Dix mille lots d'un franc et 300,000 lots de dix centimes sont mis en vente pour la tombola dont la recette soulagera beaucoup de malheureux. Dssis les Fîsatïdires L'ouvrier agricole Van Slambrouck, que les Allemands avaient obligé à travailler derrière le front, a été tué par un obus lancé d'un avion anglais. Et les Boches ont l'aplomb de reprocher à ncs alliés la mort de notre compatriote! * * * Voulez-vous un exemple de ,,leur" amour des Flamands ? : Dans un village des Flandres, ils ont réquisitionné du 6 août 1916 au 1er miai 1917, 94.600 kgs de seigle, 64,000 kg: de pommes do terre, 8,000 kg. do froment, 3.540 kg. d'orge, 260 mille kg. de foin, 36.000 kgs. de betteraves et 28.000 kg. de paille. De plus, les paysans durent fournir à la commune: 298.000 kg., de seigle, 380.000 kg. de pommes de terre, 79.000 kg. d'avoine, 278 mille kg. de foin, 160.000 kg. de paille et 42.000 kg. de choux-raves. : * .# * L'avocat De Baets, membre de la Dépu-tatfon Permanente, f. f. de gouverneur de la Flandre orientale, a été gravement malade. Il fut terrassé par une attaque ci'apoplexie consécutive au surmenage. Or, aujourd'hui on apprend heureusement que M. De Buets est hors de danger. On espère qu'il pourra reprenda'e ses importantes fonctions d'ici quelque temps. * * * •FLANDRES Le sieur Jules Libbreoht, directeur-général au ministère des sciences et des arts à Bruxelles, qui s'est chargé pour compte des Boches de répandre la terreur et le flamand parmi le corps enseignant officiel de l'agglomération bruxelloise, a derrière lui une carrière modèle de renégat qui vaut d'être contée, ' écrit 1',,Indépendance Belge". De 1890 à 1896, ce personnage, né à Vichte, près de Courtrai, était régent à l'école moyenne de Huy, où il enseignait le flamand, l'anglais, l'histoirè et la géographie. Noté comme médiocre professeur par les inspecteurs de l'enseignement, il essaya de devenir avocat, mais ne put décrocher que le modeste diplôme de candidat en droit. Il était alors ' membre de l'Association libérale et de la loge maçonnique, ,,La Parfaite Intelligence" à Huy. Son attitude était celle d'un anticlérical sectaire, et un jour, à une séance intime, il prit violemment à parti un conseiller communal qui, libéral et franc-maçon — mais non sectaire —, avait voté l'acceptation par la crèche communale d'un legs comportant eu retour l'obligation de placer des crucifix dans les locaux. Le farouche Libbrecht était l'ennemi des crucifix et il n'admettait pas qu'un franc-maçon tolérât cet emblème même au profit des enfants pauvres que les ouvrières de fabrique confiaient à la crèche pendant leur travail. En 1S96, Libbrecht opéra une volteface sensationnelle : il devint un fervent catholique, et à la procession annuelle de la paroisse de l'église collégiale de Huy, le lo août, on vit ce franc-maçon de la veille porter religieusement un flambeau derrière le dais. Libbrecht déclara que sa conversion était l'oeuvre du vicaire chargé de professer le cours de religion à l'école moyenne. A l'heure de la récréation, les deux collègues avaient des entretiens philosophiques: en arpentant la cour de l'école avec le vicaire, le professeur anticlérical avait été touché par la grâce! Il combattit âprement la franc-maçonnerie et devint l'ami du doyen de Huy, feu Grandmaison, qui le pistonna auprès du gouvernement catholique. Paroissien d'apparence modèle, Libbrecht était à l'église tous les jours, et, tout en étant professeur de l'enseignement officiel, il désavoua publiquement cet enseignement en envoyant ses enfants aux écoles congréganistes. Lé gouvernement catholique nomma alors lo dit Libbrecht directeur de l'école moyenne de Lokeren, d'où il passa à Gaud en la même qualité quelques années plus tard. Pendant ce temps-là, d'anciens collègues de Libbrecht, notés comme indifférents en politique ou comme libéraux, demeuraient sans avancement parce que, excellents professeurs, ils avaient oublié d'afficher . des convictions déterminées et de ,,tourner casaque." il n'y a rien de contraire à l'union sacrée à rappeler ces faits, le R. P. Rutten ayant reconnu ici même qu'ils se passaient couramment dans notre pays. En effet, dans notre No. 221 du 18 septembre dernier, le R. P. Rutten, reproduisant sa conférence en faveur de l'union sacrée, faite à Londres au local de la ,,Belgica", a écrit: J'ose rêver d'un avenir où, sans renoncer le moins du monde à nos idées ni à l'apostolat en faveur de nos idées, nous accepterions tous généréiisemcnt le fait de la diversité des opinions, et où les candidats aux fonctions publiques, du moment où ils sont honnêtes et capables, ne seraient pas désavantagés ni dépassés parce qu'ils croient ou parce qu'ils ne croient pas." Rêver d'un tel avenir, c'est condammer le passé. ^ Lors de l'invasion allemande Jules Libbrecht, qu'il ne faut pas confondre avec son frère qui fut pensionné comme préfet d'Athénée, était directeur de l'école moyenne de Gand. Do même qu'il avait renié ses convictions ,,an- , ticléricales", Jules Libbrecht renia vingt ans plus tard sa patrie, accentua son flamingan-bisme, et, pour la seconde fois de sa vie, ce traître obtint une nomination de ,,tourne-casaque". Les Boches, couronnant sa digne carrière, le nommèrent directeur-général de l'enseignement mojTen pour la région flamande, et ^ à présent au ministère ce double renégat se distingue naturellement par son zèîe' progermain. Ii est le prototype de l'aktiviste, c'est-à-dire, Je l'arriviste sans conscience ni vergogne". A Tournai La garnison régulière ne dépasse guère I six à sept cents hommes, écrit L\,Indépendance". De temps à autre, des troupes allemandes cantonnent dans la ville et sont logées dans les écoles et chez les particuliers. . . Les officiers se sent installés comme en pays conquis dans les maisons abandonnées; ils se sont aussi imposés dans les meilleures familles de la ville. Au Casino, 40 officiers se font servir par M. Degrappe et y font la noce. Dans leurs beuveries, ces héros en pantoufles n'ont aucune espèce de retenue et se livrent à des excentricités d'un goût toujours douteux. Des 'aviateurs alliés ont fait de nombreux raids ^u-dessus do Tournai, visant notamment la gare. Jusqu'à présent ils n'ont pas encore atteint leur but. La gare est plongée dans l'obscurité la plus com-plète.Depuis la fameuse retraite ,,stratégique" du sieur Hindenburg la question se pose : Les Allemands défendront-ils Tournai? S'il faut en croire certains officiera, qui se laissent aller, parfois a fairei des confiden- L ces, la ville au Cinq Clochers ne se prete pas à une défense sérieuse, èt il est peu probable que le haut commandement boche décide do . s'accrocher longtemps dans le Tournaisis, où le sol se prête mal à la construction de tranchées solides. Ces mêmes officiera affirment que le jour où ils devront se retirer de Lille ils iront sa retrancher sur la Meuse, où ils opposeront une résistance inébranlable. Le coût de la vie à Tournai est très élevé. Néanmoins, le moral de la population reste excellent. Les nouvelles de la guerre leur parviennent généralement par la voie des airs, des aéroplanes alliés venant régulièrement inonder la ville d'innombrables journaux français et anglais. Quelques Tournaisiens, qui avaient fui la ville aux premiers jours de l'occupation, sont rentrés. Ils regrettent amèrement d'avoir cédé aux atteintes de la nostalgie et donneraient gros pour pouvoir revivre en terfe d'exil. L'un d'eux, M. Gahide, a trouvé sa maison occupée par les Boches et a dû aller prendre sa pension à l'hôtel! Il y a eu de nombreuses déportations dans le Tournaisis. Quelques déportés ont déjà dû être rapatriés, ne pouvant rendre aucun service ou leur état de santé étant très compromis. Les tanneries Godin et Constant Lemaire sont fermées. Cent vingt Tournaisiens travaillent pour les Boches; leurs noms sont connus et ils devront rendre compte de leur conduite peu patriotique lors de la délivrance prochaine. Il est- faux que ceux qui sont restés au pays en veulent aux absents; bien au contraire, ils les félicitent d'avoir deviné le sort qui leur aurait été fait et ne sont pas loin d'envier leur bonheur. A IWiowss Dans certains districts de la Belgique occupée le haut commandement est confié à des officierg qui semblent ne pas jouir de la plénitude de leurs facultés. C'est le cas pour l'arrondissement de Mons, çlacé sous la direction d'un M. Schùren. Un beau jour, ce M. Schiiren fit réunir les bourgmestres 'des communes qu'il est censé administrer, et quand ils furent réunis il leur dit avec solennité: — Moi, je suis le roi de toute la Borinage! (Il faut noter que ,,Borinage" est du genre masculin.) Là-dessus, l'audience prit fin. Il arriva que les hommes de la garde civique de Quaregnon se présentèrent en retard au contrôle du ,,Meldeamt". Par ordre de M. Schùren, les gardes civiques de Quaregnon reçurent avis, par lettre personnelle, d'avoir à se trouver, un jour déterminé, à cinq heures ^du matin, djans une prairie située sous la commune de Hornu. Chaque homme devait apporter des provisions de bouche pour M heures. Tous craignaient la déportation. Les bourgmestres de Qua'regnon et d© Wasrhuel étaient convoqués pour ;1'1 heures du matin, au même endroit. Vers 11 heures, on vit arriver, à cheval, le dérisoire monarqxie, accompagné de deux cavaliers. Et les dialogues suivants s'engagèrent : ,,— C'est vous le bourgmestre de Quaregnon? Bon. Je vous donne un blâme. „ — Moi? ,, — Je vous donne un blâme, je vous dis, parce que vous commandez mal votre garde civique. ,, — Je ne la commande pas du tout. ,, — Vous devez la commander. C'est moi le roi de toute la Borinage ! ,, —- C'est vous le bourgmestre de "Was-mu el ? ,, — C'est moi. . ,, — Je vous félicite pour votre garde civique.,, —-Je n'en ai pas! ,, — Vous devez! C'est moi le roi de toute [a Borinage!'' la sensurs suisse et !?s crimes aliéné su lilgipe. Çc la ,,Gazette de Lausanne"' : La commission fédérale du contrôle de la presse a interdit l'exposition dans les vitrines des librairies et dans les kiosques de la publication intitulée ,,Proclamations allemandes affichées en Belgique et en France". Le jour viendra où le dogme de la Force qui prime tout, renouvelé ^les empereurs mongols, aura vécu, et où Ta théorie de la neutralité morale, qui lui ressemble comme une petite soeur oadette, adultérine et difforme, subira le même sort. Des hommes à l'esprit libéré écriront l'histoire du temps présent. Que diront-ils en constatant que l'Helvétie, terre classique de liberté, pour ne déplaire à personne, interdisait en l'an de grâce 1917 l'exhibition des fac-similés des proclamations placardées par le vainqueur dans la Belgique traîtreusement égorgée? En prohibant l'exhibition de ces affiches, nous sommes plus Allemands que les Allemands eux-mêmes, qui les reproduisent dans leurs illustrés pour s'en glorifier. Un très grand poète de la Suisse aile mande a écrit à propos de la Belgique que c'était assez pour Caïn d'avoir assassiné Abel, que c'était trop de le diffamer. C'est peut-être trop pour nous dé chercher à étouffer les cris de la victime, quand l'assassin se borne à s'en réjouir. Si y a iw m 29 mai 1916. Les Français repoussent complètement deux attaques allemandes débouchant du bois des Çorbeaux (rive gauche do. la Mcuse},- (Une manoeuvre allemande. Cam'.eIaert, frère du dénuté et 1 un des jeunes renré«;An+nnf j mouvement flamand avlnt fa g^tnsLl-e a a manoeuvre allemande de division entre allons et îlamands an article intitulé • La Ilandre sous le gouvernement allemand" Cet article a paru dans le journal „De BeMsclie Standaard , publié à Lk Panne .(Belgique libre), no du 25 avril 1917 "yquo ii- ,.L'Allemagne, dit M. Van Cauwelaert est en train de rendre la vue aux aveugles et l''ouïe W BtUr^' J porte-paroles d'Outre-RJiin laissent entendre, de jour en jour plus clairement, es qu'il adviendrait de la Flandre si — »ner If" ®rmeS daiSnent nous épar- ?» i ■ f.estait f,ous Ja tyrannie allemande. J-a domination allemande, c'est la mort de de ïqi™Teme1h Streuvels, au début de 191o, dans „1 Amsterdamnier", dénonçait le danger allemand. La voix séduisante de la Pu-celle française (De verleidertde lokstem van de maiagd) n'est point aussi dangereuse que la chanson de la Loreley. Notre langue différé trop de celle du Sud pour permettre l'effacement des frontières. Au surplus, chaque masure tyranmque provoquerait une réacttou en sa faveur. En face de l'allemand, au contraire notre langue et notre mouvement s'ef-raceraient lentement pour finir par disparaître. porterions, de longues années, la maladie en notre corps, avant d'arriver à la consriencTde notre fm irrémédiable. Et si nous ne laissons pas, de bon gre, 1 événement se produire, l'Allemagne n hésiterait pas- à rechercher d'autres moyens.. Il en a été ainsi en Alsace, en Sehles-ft'ig, en Pologne... ,,Le professeur docteu-f C. Bombât, de l'Université de Berlin, a fait paraître une brochure sur le passe et l'avenir de .la Belgique, dont ] extrais, pour l'édification du lecteur, les pilla-ses suivantes : 1 ,,Comine il est 'impossible d'octroyer à trois langues des droits égaux dans une même région, le néerlandais et l'allemand seront seuls reconnus comme langues publiques dans le pays flamand, le français et l'allemand dans le pays wallon. Les journaux paraîtront uniquement en flamand en Flandre, en français en Wallonie, mais ils devront, dans les deux cas, être accompagnes dune traduction allemande. L'enseignement sera divisé d'après la langue, mais partout l'enseignement de l'allemand sera obliga-toire. Le pays flamand sera doté d'une univer-slt© germano-flamande à Gand. Le pays wallon d'un© université germano-wallonne * à Liège. Mais les deux universités libres, la catholique de Louvain et la libéral© de Bruxelles, seront supprimées, parce qu'incompatibles avec la conception allemande de l'Etat". ,,Et plus loin: „Celui qui ne connaît qxie la langue française ou qui estime plus avantageux de s'en servir doit s'accoutumer au flamand en Flandre ou déménager en Wallonie." Outre cela, si les soldats flamands à l'armée, les enfants de Flandre à l'école sont obligés d apprendre la langue officielf© "allemande, si touteg les proclamations officielles, si les journaux aussi n© paraissent pas seulement en flamand, mais en même temps en allemand, la langue littéraire allemande prouvera, ici aussi, sa supériorité naturelle sur les dialectes bas-allemands et ainsi, la Flandre, après cent ans d'hégémonie française, pourra être incorporée immédiatement dans 1© domaine linguistique allemand et dans la civilisation allemande". ,,11 serait difficile de s'exprimer avec moins de vergogne. Mais nos armes et celles des Alliés sauront vaincre le danger allemand ! Elles commencent à battre durement la forteresse allemande. Et dans notre pays libre, nous n'admettons ni intervention française, ni intervention allemande. La Flandre veut grandir par son propre effort et il n'existe plus aucune force, ni gouvernement, ni système de lois et d'institutions qui, après ces cruelles années, puissent .s'opposer à notre croissance. La force eaine de la Flandre se développe et il n'est ni liens, ni tyrannie capables de la ligotter, car nos garçons ont combattu non seulement pour'la libération de notre pays, mais encore pour assurer à la Flandre un plus bel avenir". IXTiïSLV.- — ii , f Lllistp et la I§i§ipi. Du ,,Temps" : Le seul résultat obtenu jusqu'ici par la politique pratiqués en Belgique par les autorités allemandes avec la complicité de quelques personnalités sans mandat, c'est d'apaiser toutes les querelles qui pouvaient exister, avant la guerre, entre Flamands et Wallons; c'est de resserrer les liens unissant traditionnellement les deux races qui constituent la nation belge. L'unité morale de la Belgique, c'est la guerre qui l'a réalisée, et ce sont les procédés barbares de l'Allemagne impériale qui l'ont définitivement consolidée. Le peuple belge apparaît désormais un et indivisible et il a suffi à l'Allemagne impériale de marquer tout l'intérêt qu'elle porte à la division profonde des Belges du nord et des Belges du sud pour que le danger que créèrait la séparation administrative soit apparu clairement à tous les yeifit et que cette formule soit à jamais exclue de n'importe quel programme politique en Belgique.Au surplus, quand il s'agira de rétablir la nation belge dans la plénitude de sa souveraineté et de son indépendance, ce n'est pas la volonté de l'Allemagne qui déterminera les conditions de cette restauration. La Belgique libre et maîtresse de ses destinées est un des buts essentiels qui devront être assurés avant que les alliés puissent consentir à déposer les armes, car le monde fc vilisé demeurerait irrémédiablement atteint dans son honneur et dans sa grandeur morale s'il n'imposait pas la ju^te réparation du droit violé pour la nation qui fit le sacrifice d'elle-meme à la parple donnée.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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