L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 26 Avril. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 06 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/125q815m8t/
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gème ^nnée N°. 915 5 cents Jïeiscîl S«3 avril \QV2 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal duoiidien du matin paraissant en Hollande Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. z. VOOHBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. > Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( „ ( Charles Bernard, Charles HerbieS, Comité de Rédaction: ■; „ , . * , ( René Chambry, Emile Paînparé. four les annonces, abonnement^ et veut® au numéro, -s'adresser à l'Administration cita journal : N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hollande^,1,50parmois. EtpangepB.S.GO papir.ojs Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents ta ligne. La Panne, le 11 avril 1917. Monsieur le Directeur, Très sensible aux sentiments patriotique exprimés dans votre télégramme, le Rc ms charge de vous transmettre ses meil leurs remerciements et de vous prier de re mercier les lecteurs de votre journal don vous avez été l'interprète. Recevez, Je vous prie, Monsieur le Direc tour, l'assurance de ma considération dis tinguée. L'officier d'ordonnance du Roi, Lieutenant-colonel L. Doutrepont. Une soirée flamande à La Haye. En manière de reconnaissance pour l:aid< que la Hollande a donnée aux réfugiéf belges, un certain nombre de nos compatriotes de La Haye, réunis en un comité ont pris l'initiative d'une fête qui a eu liei samedi au Théâtre Royal, dont les frai® ont été entièrement couverts par un généreux donateur belge et dont tout le profit ira au Steuncomité national d'Amsterdam. M. Treub, ministre des fintrees, qui passe pour un ami éprouvé de la France et de la Belgique, M. le baron Fallon, ministre d<€ Belgique, entouré de tout le personnel de notre Légation, rehaussaient de leur présence cette soirée, à laquelle assistait un public mi-partie composé de Belges et mi-partie de Hollandais. On peut regretter 6ans acrimonie, on peut s'étonner que le programme d'une îete belge (belgische feestavond, disaient ^leî affiches) ait été -entièrement consacré à l'art flamand, — et encore à l'exclusion des oeuvres flamandes d'expression française. Ou bien croit-on qu'il n'y a en Hollande que des Belges d'expression flan: ande, oublie-t-on que les premiers Belges recueillis affectueusement daas le Limbourg étaient des "Wallons et Liège et de Visé? Eux aussi connaissent la mesure de la gratitude qu'ils doivent au pays qui nous donne asile depuis deux ans et demi et ils eussent été hetireux de pouvoir se joindre à leurs frères flamands pour offrir en hommage à la Hollande un bouquet des meilleures productions de leur art, et notamment de cette musique qui a donné au monde un Roland de Lassus, un Grétry, un César Franck et un Guillaume Lekeu. Il nous semble en outre que ^occasion était toute indiquée de donner à nos amis hollandais le spectacle de cette collaboration patriotique, d'affirmer devant eux la solidité et la loyauté du pacte belge, et de détruire, s'il en était besoin, l'erreur dans laquelle certains d'entre eux, cédant à un pannéerlandisme qu'alimentent maladroitement certains flamingants passivistes ou activistes, semblent verser, croyant à une prétendue communauté de race et acceptant pour vérité d'évangile ce precepte fort discutable: ,,De taal is gansch het volk". (La langue est tout le peuple.) Les organisateurs de la soirée de lundi ont promis d'offrir ensuite à nos hôtes une soirée d'oeuvres wallonnes. Nul doute qu'ils tiennent leur promesse mais nous espérons qu'ils s'arrangeront alors pour représenter plus judicieusement l'art wallon que l'art flamand ne l'a été lundi. Car il noua semble que cette soirée ne donne qu'une idée fort incomplète du patrimoine de beauté magnifique que la Flandre des peintres, des musiciens et des poètes a prodigué durant des siècles au monde et qu'elle prodigue encore aujourd'hui. Pourquoi n'avoir pas mis au programme quelques-uns de ces no'éls, quelques-unes de ces chansons empruntées à l'un des plus beaux folklores qui soient? Et, pour ce qui est de la musique flamande, qui compta des maîtres si grands aux XVe et XVIe siècles, des maîtres qui enseignèrent aux Italiens et aux Allemands l'art du contrepoint, J'avoue qu'elle est mieux représentée dans les programmes qu'arrange, pour 6es tournées de conférence en Allemagne et en Belgique occupée, le sieur Wirtz, propagandiste hollando boche. (Il est vrai pourtant que le sieur Wirtz va jusqu'à donner pour flamands des musiciens comme Roland de Lattre et Haccart, authentiques Montois, ou Goddoc, Originaire de Givet, ca qui, pour parler comme les Poilus, est aller un peu fort.) Dira-t-on qu'on ne voulait faire entendre que de la musique moderne, à seule fin de ne point éveiller l'idée que lar Flandre était grande sous les ducs de Bourgogne seulement. Fort bien, mais comment alors avoir oublié des compoeiteui^ comme Tinel, Paul Gilson ou Aug. de Boeck, qui sont parmi les tout premiers et valent bien certes M. Emile Hullebroeck, qui est quelque chose comme 19 Montoya ou le Xavier Privas flamand, ce qui n'est déjà pas si mal.... Nous avons entendu l'ouverture de la' Charlotte Corday de Benoit, qui est une très bonne ouverture, la célèbre chanson ,,Mijn Moederspraak", ciui commence par un curieux rappel du Chant du Cygne de Lohengrin et dont la musiquette un peu fade support© difficilement l'épreuve de huit, ou dix couplets pour ceux, tout au moins, qui s'intéressent à la musique et non pas exclusivement aux pa-W?*-. ïl 7, ayait encore aji urogramme les I charmantes danses flamandes de Jan Blcckx, écrites sur des motifs populaires fleurant bon le terroir et d'une instrumentation ® pleine de verve. Mlle Sarah Kalker, qui a i une jolie voix, chanta du Waelput et du . Mortelmans. L'excellent violoncelliste Van Isterdael, Hollandais de Mons en Hainaut, joua l'allégro d'un concerto de Frans Ser-t vais qui fut un grand virtuose et l'ami de Liszt, ce qui explique le caractère de cette oeuvre. M. Hullebroeck, qui dirigeait le Residentie-Orkest et accompagna les solistes, chanta le Vlaamsche Leeuw qu'entonnèrent des soldats wallons en allant à l'assaut sur l'Yser, parce qu'ils en trouvaient avec raison l'air entraînant, puis quelques chansons de sa composition dont un hommage à la Hollande. M. Lauwerijs récita tout un cha-5 pitre d'un livre de Styn Streuvels, le Rou-manille de la West-Flandre, des vers d'Al-brecht Rodenbach et de l'admirable Guido Gezelle. Dira-t-on que toute la Flandre littéraire était bien représentée par ces trois choses? Ce serait méconnaître la valeur d'un poète raffiné comme Karel van de Woestyne, tout pénétré d'influence française, un charmant humoriste comme Teirlinck ou la vi-, gueur des nouvelles et des romans de Cyriel Buysse, qui est notre Maupassant. Et enfin, un Charles de Coster, un Verhaeren, un Maeterlinck, un Van Lerberghe, un Grégoire le Roy, un Demolder, un Elskamp, n'ont-ils pas bien chanté, exprimé la Flandre, ne l'ont-ils pas mieux fait connaître et aimer dans le monde que Prudens van Duyse et Emmanuel Hiel?.... En les oubliant, en les laissant do côté, on diminue la Flandre si grande. A moins que certains organisateurs de la fête de lundi ne considèrent ces écrivains flamands comme ,,ontaard", comme des dégénérés, sinon des traîtres à leur pays natal, parce qu'ils ont écrit en français? Dans la remarquable allocution que M. Frans Van Cauwelaert, éloquent comme à l'ordinaire, a prononcée à la fin de la première partie et où il promit à notre peuple, en termes imagés, un avenir artistique digne de son passé splendide, cet orateur laissa entendre discrètement, sans les nommer, qu'un Verhaeren, un Maeterlinck ont eu tort de s'éloigner de leur peuple. Les flamingants persévèrent dans cette fâcheuse erreur avec une obstination regrettable. Le lundi 7 mai, au même Théâtre Royal de La Haye, les Belges, Flamands et Wallons, célébreront comme il convient la mémoire du grand mort, du poète qui, dans la langue de Hugo, chanta magnifiquement ,,Toute la Flandre" et qui proclama orgueilleusement: ,,Je suis le fils de cette race, tenace...." Seuls quelques flamingants atteints de gallophobie incurable manqueront à l'appel: qu'ils restent chez eux. La soirée de lundi se termina par une apothéose artistement réglée par l'excellent peintre flamand Is. Opsomer qui, ayant à montrer notre art aux Hollandais dans des expositions, n'a jamais fait la distinction entre Flamands et Wallons. Au cours de cette apothéose, représentant les provinces hollandaises, en costumes populaires, volant au secours des malheureux réfugiés après la chute d'Anvers, un chien qui faisait partie de la figuration se mit à aboyer. Nous n'avons pu déterminer s'il aboyait en flamand ou en français.... Louis Plérard, '■ 11iW ■ iji ■ intn m Has artilleufs sur le front français Des groupes d'artillerie lourde "belge, écrit le ,,XXo Siècle", ont été récemment appelés à-soutenir l'action des troupes françaises et se sont vaillamment acquittés de leur tâche. Témoignage vient de leur être rendu par le général commandant une armée française qui a cité à l'ordre du jour de cette armée les deux majors belges qui commandaient les groupes d'artillerie, dans les termes suivants: ,/Major Theisman Nicolas et major L a h i r e Charles: Ont collaboré avec le plus grand dévouement à la préparation des attaques en installant leurs batteries dans une position très avancée fréquemment battue par le feu de l'ennemi, et en dirigeant avec la plus grande compétence la préparation et l'exécution du tir". Le général français a de plus cité à l'ordre du jour: ,,Le capitaine commandant Fias, Edgard, adjoint à l'état-major d'une brigade d'artillerie lourde belge: „A contribué dans une large mesure, par sa grande activité, à l'installation rapide des batteries belges et à leur mise en oeuvre dans des délais très réduits." Les militaires de l'artillerie lourde belge Brunin Adolphe, adjudant; Moyens Antoine, maréchal des logis; Aucrbach, Vladimir, canonnier: ,,Se sont signalés par leur dévouement ét leur courage dans le service de leur batterie qui %vait été posée tris près des premières lignes, dans un vallon constamment battu par le tir de l'ennemi." «San- il y a un si? 26 avril 1916. — En Lorraine les Fi'amh çais repoussent complètement une violente attaque sur le saillant d\c La CkapeletteJ au sud-.esp, de Baflonvillcr,, En Belgique. Le Régime de la Terreur La ,,Gazette de Lausanne'' publie cette dépêche datée de New-York, le 10 avril : ,,Le Gouvernement publie officiellemear une lettre d'un fonctionnaire américain qu. résidait en Belgique, dépeignant les con ditions révoltantes dans lesquelles ce pays est gouverné. Les Allemands se sont servis de mitrailleuses, du fouet et ont commit: toutes sortes de brutalités pour exécuter les déportations. ' ' Le document n'a pu être publié qu'au moment où cq fonctionnaire quittait la Belgique. La mort de von Bissing el la presse embochée Les journaux embooliés où, contre paiement mensuel en marks argent ou en marks .papiei des journalistes belges travaillent, les journaux embochés se sont trouvés dans mie situation assez désagréable au moment do la mort du gouverneur von Bissing. Comment satisfaire à la fois le public, belge et l'autorité allemande? Ou, pour dire mieux, ne pas méoontenter davantage les uns et ne oas fâcher les autres? Pour plusieurs de ces journaux, on effet, les Belges et les. Allemands sont les uns clients, les autres commanditaires! Il fallait donc user de diplomatie, montrer beaucoup d'à propos, de doigté et de tact. Situation embarrassante, s'il en fut. ,,La Ga-zet v. Brussel" et son frère „Le Bruxellois" pouvaient y aller largement d'un torrent de larmes. Mais ,,La Belgique" des frères Huth, qui essaie encore, de temps à autre, de se croire un journal belge, sinon un journal patriotique belge, comment concilierait-elle les choses ? Ces messieurs ee réunirent aussitôt autour d'une grande table où l'on discuta beaucoup. On fut d'avis, sans doute, qu'on aurait pu trouver un gouverneur encore plus sanguinaire que von Bissing. Et, ayant mordillé sa plume «pendant une bonne demi-heure, le plus diplomate des ,,censurés" commença l'article mortuaire. U pensa que le titre jouait un rôle considérable et pouvait influencer le lecteur. Il commença dono tout naturellement par écrire „Mort de M. von Bissing". Mais il se ravisa. La nouvelle ainsi présentée aurait pu provoquer des apoplexies foudroyantes ou des cris de joie de certains Belges qui n'aimèrent pas le gouverneur. Et, comme le fameux Frimousse, du ,,Petit Duc", le journaliste trempa sa plume dans son encrier... à plusieurs reprises. Enfin, il se décida à écriro ,,La carrière du général von Bissing". Ainsi, les personnes impressionnables ne courraient aucun risque. Et il commence: ,,S. E. le Gouverneur général en Belgique, le général-colonel baron von Bissing, est mort mercredi. à 8 h. 1/2 du soir, à Trois-Fontaines." C'était un beau début. Le titre ne paraissait pas devoir cacher une aussi grosse nouvelle mais, puisqu'elle allait voler de bouche en bouche. il était à l'abri des reproches d'avoir intitulé si simplement un événement aussi im-oortant.Débarrassé de ses soucis, le plmnitif retraça alors la carrière du ,,Kluge Moritz", né le 30 janvier 1844 dans le domaine paternel de Bellmannsdorf, en Basse-Silésie. Pour ceux de nos lecteurs qui aiment à collectionner les documents il nous paraît utile de reproduire ce court résumé de la longue vie de celui qu'on appela fréquemment von Albe. ,,Le baron Maurice von Bissing naquit le 30 janvier 1844 dans le domaine paternel, à Bellmannsdorf, en Basse-Silésie. Sa mère était une baronne von G ail. Il épousa en premières noces Mlle Myrrha Wesendonck, et de ce mariage eut un fils, FrédérioGuillaume, qui est professeur à l'Université de Munich. De son second mariage avec Alice, née comtesse von Konigsmarck zu Plauen, il eut deux fils et une fille. Maurice von Bissing entra le 1er octobre 1863 au régiment des dragons silésiens no. ^ 8. Nommé lieutenant le 11 décembre 1865, il fit la campagne de 1866, puis fut détaché, pendant la guerre-franco-allemande de 1870, au commandement supérieur de l'armée du prince hé-ritier.Promu capitaine d'état-major lo 1er juillet 1876, puis major lo 18 mars 1877, il devint adjudant personnel du prince Guillaume de Prusse, et ensuite colonel-lieutenant lorsque cclui-ci monta sur le trône impérial. Le 18 février 1889, il reprit du service comme commandant du régiment de la Garde du corps. Le 20 mars 1893, il prit le commandement de la 4o brigade de cavalerie do la Garde à Potsdam, et lo 1er septembre 1897 celui de la 29e division à Fribourg en Bade. Enfin il commanda lo lr corps d'armée, à Munster en Wcstphalie, du 18 mai 1901 au 12 décembre 1907. Ayant pris sa retraite, le général habita depuis 1907 à Jtotkau, près do Glogau, et y consacra ses loisirs à l'étude des questions sociales et d'instruction publique. Nommé à cette époque membre de la Chambre des Seigneurs do la Diète de Prusse, il y déposa un projet de loi pour combattre l'immoralité. Le 27 janvier 1912, il fut nommé à la suite du régiment de la Garde du corps. Nommé au début de la guerre général commandant suppléant de son ancien 7e corps do Munster, l'empereur désigna le baron von Bissing, le 28 novembre 1914, pour succéder en qualité de gouverneur général en Belgique au feldmaré-ehal baron von der Golz, qui était envoyé en Turquie." Lo scribe s'arrêta, fatigué. Il en avait assez écrit pour un seul jour. Et, de la sorte, ne commentant pas l'oeuvre de von Bissing, il devait échapper au crible de la critique de ses compatriotes. Mais il faut croire que les protecteurs du journal trouvèrent l'éloge funèbre bien terne ca.r le surlendemain le compte rendu des funérailles était truffé de compliments. Oh ! on sent bien que le malheureux oui a dû les écrire sua sang et eau, — ce qui n'est pas désagréable par ce froid printemps. Il manqua d'envolée, il resta indécis, il caressa la chèvre et soupesa le çhoju^ Il youlut,..à la fois. être Belge et Allemand, et c'est un modèle, en effet, de chèvrechoutisme que le papier déposé , en première page du journal bruxellois. Nous le oublions à toutes fins utiles: „Le transfert de la dépouille mortelle de S. ' E. le gouverneur-général en Belgique baron von Bissing a eu lieu hier matin. La cérémonie fut impressionnante. i Lo cercueil avait été déposé dans la grande ; salle du Conservatoire royal de Bruxelles, d'où ! il fut conduit sur un affût de canon à la gare du Nord, pour être transporté ensuite à Berlin. Le cortège funèbre était formé d'un escadron de cuirassiers, de troupes d'infanterie et d'artillerie, des musiques de la garnison, des personnalités civiles et militaires et des représen^ tants de toutes les puissances alliées et neutres. A certains endroits, notamment aux abords de la place Ilogier, une foule compacte s'était ■ massée nour assister à la cérémonie funèbre. L'attitude de notre population a été ce qu'elle devait être : correcte et déférente devant la mort. 11 faut dire du reste que, si la masse n'a jamais vu dans le feu gouverneur 1 général aue le chef sévère et investi de pouvoirs redoutables du gouvernement occupant, nombre de Belges qui ont eu recours à lui dans des circonstances parfois tragiques rendent hommage à sa courtoisie et à son esprit bienveillant. Lorsque, plus tard, les passions se seront apaisées et que l'histoire aura fait la mise au point de toutes choses, le monde connaîtra qu'à maintes reprises son intervention énergique a eu pour la population belge d'heureuses conséquences. Pour caractériser la méthode du feu gouverneur général, il nous suffira d'ailleurs de rappeler que le reproche lui a été fait d'un esprit de conciliation excessif. Au moment où l'on attend la nomination d'un nouveau gouverneur général, cette constatation impartiale n'est peut-être pas inopportune..."On remarquera qu'il est question ,,des représentants de toutes les puissances alliées". Est-ce que le scribe est à ce point allemand que les puissances alliées, pour iui, sont les Centraux, les Bulgares et les Turcsp La phrase suivante appelle également notre attention. ,,A certains endroits, une foule compacte, etc." Cela signifie, bien entendu, qu'à d'autres endroits, aux plus nombreux, il n'y avait personne. Pourquoi la foule était-elle compacte Place Rogier? Parce que c'est là que débouchent les artères les plus fréquentées. Il est compréhensible, entendant les musiques et voyant le cortège s'avancer, que les personnes, par hasard, en cet endroit, ne se détournèrent pas et assistèrent au défilé funèbre. Puis l'aveu î ,,la niasse n'a jamais vu dans le feu gouverneur général que le chef sévère et investi de pouvoirs redoutables du gouvernement occupant", — ce-qui signifie qu'on détestait cordialement von Bissing parce qu'il était, en Belgique, le représentant le plus autorisé de la puissance ennemie. Aveu dont la constatation sous la plume d'un ,,censuré" ne peut que réjouir les Belges. Le journaliste pense ensuite à ses patrons les Hutt et les Moressée. Et il admet que ceux qui eurent recours à von Bissing durent yanter sa courtoisie et son esprit bienveillant. Tu oarles! dirait Gavroche. Bienveillant pour les Belges aveo un faux nez, financiers marrons, plumitifs prêts à travailler sous l'oeil attentif de la kommandantur, et autres négociants qui durent au gouverneur des passeports pour venir s'enricher en Hollande. On connaib ce petit groupe que von Bissing entourait de sa bienveillance. On comprend leurs larmes. On comprendra mieux encore leur terreur lorsque la justice sera rétablie en Belgique par ceux qui sont seuls autorisés à la représenter. Allusion aux déportations et à l'intervention de von Bissing, ensuite, contre «le bouledogue prussien Hindenburg. Et puis, lo journaliste qui devait avoir entendu parler de la férocité de von Fàlkenhausen, le successeur de von Bissing, nous fait entrevoir que le vieux Moritz sera regretté. Triste constatation ! C'est égal, aux journalistes qui n'ont pas embrassé résolument le parti de l'Allemagne feu von Bissing a fait passer un bien vilain quart d'heure. A Bruxelles Le Comité intercommunal de secours et d'assistance a dépensé jusqu'au commencement du mois d'avril — depuis le début de l'occupation — 113 millions de francs! L'assistance aux chômeurs nécessiteux a comporté 23.180.000 francs; l'assistance aux familles dont le père est décédé: 21.863.000, le fonds du comité intercommunal: 3 millions 750.000; secours particulier aux dentellières: 23.500; travaux publics: 331.791; quote-part dans le service des cantines populaires: 54.108.000; rations supplémentaires de vivres: 254.503; secours sous forme de combustible: 343.000; oeuvre des cuisines bruxelloises à bon marché: 1-500.000; cantines pour la bourgeoisie: 561.000; oeuvre des ,,Kieine Pietjes": 3.000.000; à la commission chargée de l'assistance des enfants: 1.850.000; Mont-de-piété: 806.884;' prêts aux comités de secours: 96.000; secours aux victimes des inondations: 6.000; secours momentanés aux victimes de la guerre: 470.000; secours aux pauvres honteux: 661.000; appoint aux oeuvres du quartier, du sou, de l'assistance discrète: 558.000; secours aux infortunés de 1915: 82.000; secours médicaux: 214-000; service d'identification et de recherches pour les personnes disparues: 52.000; secours aux sans-logis: 32.000; se cours à l'oeuvre des femmes en couches: 19.000; oeuvre des cancéreux: 38.000; quote-part dans d'autres oeuvres de bienfaisance et frais do "bureaux: 150.000 francs. Ce qui représente 113 millions! Le Comité National s'est inscrit pour 13 millions de francs, los communes pour 26 millions: les recettes des concerts et représentations de bienfaisance se montent à un millions le secp.urs ordinaire du Comité Na- | Annoncess 15 cents la lig tional a souscrit une somme de 16 millions, le secours extraordinaire du même comité comporte 48 millions; le secours des oeuvres d'alimentation de l'agglomération bruxelloise s'élève à 7 millions, les dons particuliers à 20.000 francs. Il n'y a donc qu'un déficit de 35.000 francs. C'est un résultat magnifique. * * * Les mesures les plus rigoureuses ont été prises pendant la translation du corps de von Bissing en Allemagne. Toutes les rues étaient barrées autour de la gare du Nord. Derrière les barrières, la foule parut compacte, bien entendu. Rien d'étonnant à cela d'ailleurs. Un homme a voulu enjamber la barricade pour traverser la place. Un soldat allemand a tiré immédiatement et l'a tué net, tandis qu'il passait devant la sortie des voyageurs de la g are. * * * Les derniers délégués américains du ,,Relief Fund" ont quitté le pa}Ts. * * * La mortalité est énorme. Au cours de .la 18e semaine de l'année — pour ne citer qu'un exemple — on constata 367 décès alors qu'il n'y eut que 131 naissances. Or, la moyenne pour les années 1912 à 1916 est de 218 décès et de 234 naissances. * * * Samedi a eu lieu à Berlin l'enterrement du baron von Bissing, gouverneur général de Belgique. L'empereur et l'impératrice s'étaient fait représenter. La kronprinzessin était personnellement présente, de même que ie chancelier de l'Empire. Les obsèques eurent lieu en l'église de }a Grâce et l'inhumation au cimetière des Invalides. Hindenburg avait envoyé une couronne portant l'inscription: „A mon fidèle camarade". A Anvers Des voleurs se >ont introduits dans une maison de la place Falcon et ont emporté tout ce qu'ils ont pu, spécialement des objets en cuivre (l'exemple vient de haut). Dans une maison de l'avenue Moretus, où précédemment on avait déjà enlevé la plus grande partie du mobilier, un individu de 26 ans a été arrêté au moment où il venait chercher le reste. Il paraît que plusieurs autres arrestations sont prévues. * * * Ce pauvre général von Zwehl, le vainqueur de Maubeuge, n'a pas fait long feu à Bruxelles. Il espérait succéder à von Bissing. Le voilà de retour à Anvers! * * * A Anvers paraît un petit canard appelé ,.De Soeialistische Vlaming" qui bave un acide-venin 6ur tous les patriotes belges. L'éditeur responsable de cette petite infamie est P. van Kogelenberg, 111 rue du Louvent. 11 prend à partie le conseiller communal G. Delannoy, parce que celui-ci a protesté contre les déportations. Il attaque aussi notre ami et collaborateur Louis Piorard. Le ,,Soeialistische Vlaming" sent le Boche à plein nez. A Lrïôjge La viande est tellement rare que, lorsqu'un carré de porc est dérobé, tous les journaux en parlent. A LoHvalsn On vole jusque dans les prisons ! Cette fois, ce sont les employés eux-mêmes de la maison d'arrêt du Boulevard de Jodoigne qui ont commis de coupables, irrégularités.' De grand43 quantités de drap furent volées. D'autres articles disparurent. Une enquête bien menée amena l'arrestation des individus sans scrupule. L'un des fonctionnaires s'est suicidé. Les autres sont sous le3 verrous. La police recherche les receleurs % Oans Ses FS&rasSress (De notre correspondant particulier.) Généralement on pourrait croire que 1! armée des Vandales boches a changé depuis le début des hostilités. Il n'en est rien, au contraire ; leur soif de détruire, do piller, de voler s'est encore accrue. Exemple : les ravages insensés commis pendant leur retraite forcée de la Somme. Exemple aussi cette troupe d'individus féroces qui ont laissé les traces d* leur passage un de ces quinze derniers jours sur une des plus belles villas do la commune de Schellebelle, le long de l'Escaut. C'étaient des soldats en route vers le front et, comme entr'acte, avant d'aller à la mort, on les fit camper dans le salon somptueux et dans les chambres à coucher toutes modernes de oette magnifique demeure. Les 'occupants, des domestiques, devant la réquisition forcée, durent s'incliner. C'est alors que l'orgie commença. Les domestiques furent obligés de servir la bande des Huns. De ce qui restait de la cave,rien ne fut laissé. Ce fut une beuverie sans nom. Lorsque ces ,,doux agneaux" furent satisfaits ce fut la destruction, couronnement du plaisir. Une grande partie des meubles fut saccagée, tables, chaises, bahuts, canapés, fauteuils, rien ne fut épargné. Un pillage en règle. Comme fiche de consolation, ces individus descendirent un des portraits à l'huile du propriétaire de l'immeuble et l'affublèrent d'une façon aussi grossière qu'indécente. Les vêtements de la dame furent aussi le sujet d'un grand divertissement. On vit des Boches, en robe, circuler dans le parc. Inutile d'ajouter que cette bande de' dégoûtants personnages a i laissé derrière elle trace de son passage. Il ! vaut, mieux ne pas insister. Il a fallu qu'un officier supérieur vienne mettre fin aux | crapuJericQ soldats., ne. Réclames: 20 cetrfs Ea ligne. Pour les prisonniers de guerre Lorsqu'on nomma le gouverneur. de Belgique, an lui recomi~ mandas surtout de faire Vimpossible pour aider et consoler les Belges!'! Dolf. Il le fit, mais en mourant!! (Wolff) 0.25 il. Le meurtrier de miss Cavell dis-/paraît! Que les autres le suivent bientôt E. H. J q.25 In de1 geschredems zal zijn\ naani blijven vmrtleven aïs drager e>n\ verspreider der DuitseJie be,-schaving (en Uultur) in Belgi'è. Bat zegt genoeg! (opinion neutre) J. Il 0.25 Po\wr la\ joie qu& y êpro\wve en ap-prenant le1 trépan du gorille M. V■ B 0.25 „ ■■ m ' in Ligue des pays neutres. (Section Centrale.) Aux gouvernements des pays neutres. Lorsquo los Allemands ont ajouté un nouveau crime à la sério de cruautés qu'ils n'ont cesse do commettre, lorsqu' ils ont arraché à leurs familles les hommes de Belgique et du INord de la France pour les contraindre à travailler, soit en Allemagne où ou les emprisonne s'ils refusent de mettre leur labeur au service de l'ennemi, soit au front d'où beaucoup reviennent dans un effrovable état do misere physique et morale, nous nàus sommes adressés aux chefs des Etats neutres pour demander leur intervention; mais notro démarche est demeurée sans effet. Seul le roi u Espagne nous a répondu sans retard qu'il en avait informé son gouvernement; d'où nous sommes autorisés à concluro quo 1e roi Alphonse a accueilli cette démarche avec sympathie. Sans douto la même sympathie existe aussi chez les autres chefs d'Etat, mais iis redoutent de la manifester non seulement par leurs actes, mai^ même par leurs paroles. 31 est vrai que quelques-uns des gouvernements ont protesté contre les déportations, mais pour être efficace leur démarche eût dû etre. collective. „ Pourtant la série des cruautés n'est pas epuisee; voici qu'une nouvelle épouvante sévitfc sur_ ces régions de FOuest do l'Europe jadis si florissantes, qui déjà avaient tant souffert. Les communications officielles du gouverne-* ment français sont pleinement confirmées par les récits de témoins oculaires, particulièrement de Belges qui ont pu du front français regagner la Belgique et qui, en dépit d'uno fermeture soi-disant absolue de la frontière 1 >elgo-néérlandaise, sont restés en communication avec la Hollande. Durant Jeux, retraite dans le Nord de la France les armées allemandes ont, sauf en quelques lieux où ils ont concentré de force la malheureuse population, semé partout la ruine et la dévastation, même sans le moindre prétexte de nécessités militaires. Non seulement ils ont détruit les villages, les cultures, les vergers, mais aussi les monuments et les ruines dont quelques-unes d'une grande 'beauté et d'une réelle valeur historique.'Et non seulement ils ont détruit, mais encore ils ont volé; car la population est forcée de donner tout son argent; les coffres-forts sont brisés et vidés, les meuibles enlevés, les vivres emportés. Et non seulement ils dérdbent, mais encore ils ommènent de force les hommes, les jeunes filles, les jeunes gens. Jamais dans les temps modernes l'Europe de l'Ouest n'a connu de telles cruautés et jamais en de telles proportions. Lorsque, dans leur retraite, les armées de Pancien gouvernement russe, sans toutefois se livrer àt de tels excès, emmenèrent les populations et brûlèrent les villages, les Allemands n'eurent pas de termes assez énergiques pour flétrir cette conduite et nièrent que des nécessités militaires pussent la justifier. Qu'on n'oublie ^ pas cependant que les Russes agissaient ainsi^ la plupart du temps dans leur propre pays, où la population .supportait tout cela aveo résignation, pensant ainsi servir sa patrie. Mais les Français et les Belges subissent cet effroyable martyre de devoir servir un cruel ennemi. A ces agissoments de l'Allemagne dans un des pays les plus civilisés du monde il n'y a ni apparence, ni ombre d'une exense. Nous venons donc vous adresser nos instances les plus pressantes pour que vous mettiez fin à ces actes qui déshonorent l'humanité. N'oubliez pas que les sévices exercés dans ces malheureuses régions laisseront après elles une blessure sur la terre, blessure qui saignera do longues années, et une plainte qui s'exhalera non seulement contre eux, les malfaiteurs, mais encore contre vous et nous pour notre passive complicité. Si vous vous unissez, vous posséderez la force de faire triompher votre volonté. C'est pourquoi ce serait un grave manque do prévoyance que de no point vous servir de votre force. Comment la postérité jugera-t-olle l'attitude des neutres 6i maintenant ils no font pas un geste pour s'opposer à ces- bestialités alors qu'ils pourraient les empêcher si seulement ils se donnaient la main ? La postérité n'admettra qu'une seule raison : la lâcheté, qui nous rend impassibles même en présence des pires attentats à l'honneur de l'humanité. En tout cas vous ne pouvez nier que ce soit votre devoir de tenter ce que peuvent vos forces réunies. Vous no devez pas demeurer plus longtemps dans votre commode isolement. En des temps comme ceux-ci, les suprêmes devoirs do l'Etat ne sauraient s'accorder plus longtemps avec le point de vue étroit et égoïste de l'intérêt. En ne rien faisant ■ vous, corrompez l'âme de vos peuples, et c'est bien la plus mauvaise action dont vous puissiez vous rendre coupables à leur égard. Pour la Section Central© de la Lirrnè r' - p.— 'J. F. MEEUMEYER, président. J. 13. DE LA r- (intérieur). 'A1. DIEPENBRO ^affaires étrangères)#

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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