L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1804 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1918, 13 Août. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 05 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/xg9f47j46k/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

4eme Antlêé PN* 1389 S cents Mardi 13 août 191© L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin naraissant en Hollande. Belae est noirs nom do Famille, -— ■— Toutes lies lettres doive ont être adressées ou fcaore^iaa de rédaction : IV. 3C. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphones: 2797 et 1775. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. Comité de Rédaction:! JS l*8' Kerié Chambrjr, Abonnements: Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois. Pour les militaires au front et les militaires internés en Hollande fl. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Lettre de Paris. Paris, 30 juin. Suivant la formule, consacrée à pareill I époque, ,,Paris est désert." Vcufe ne vou en douteriez pas en errant, de six à neuf [ du boulevard des Capucines au boulevari | Montmartre. Par ces longues soirées, asse I fraîches pour permettre aux femmes de I frissons tentateurs cous des bras et des four I rures qui font un séduisant contraste ave I !ffi toilettes claires, l'animation du boule tard est plus intense que jamais. Et le [ beaux dimanches du Bois ne sont pas peu ! ; plés par une foule moins nombreuse qui jadis. Plus grave seulement, peut-être. Oi ' s écaite lorsque passe une- jeune femme [ guidant, d'une pression ferme et légère su: i ]e bras, \ra garçon superbe et robuste.. E I 2ve«jle. Et lorsque la grande voix du canoi I éclate tout à coup, en sourdine, les couver I sations s'éteignent... Da plus en plus, les Américains en balla I Je constituent un trait caractéristique d< I la physionomie parisienne. Ils paroouren' I )es boulevards en longues enjambées dévo I ratrices d'asphalte, et qu'on sent, accoutu I mées à de plus vastes horizons. Ces grand: I gaillards, aux membres souples et vigou I reux, au teint de jambon cuit, ne s'écar I t«nt guère du type physique de leurs cou I sins anglo-saxons. La couleur de l'uniform* [ est à peu près semblable. Le profane s') I tromperait "parfois. Et pourtant des nuan ■ ' ces, quelques riens qui sont tout — un ba I lancement plus jemenfichiste de la démar I che, moins de raideur dans les gestes — I avertit qu'on ee trouve en présehee d une H autre race, moins alourdie de traditions. A ce po-int de vue l'Atlantique est moins I large que la Manche. Il est rare que le sol-■ dat anglais se mêle à la vie populaire fraii-I çaise. Le Yankee, au contraire, peu^ sou-I cieux de décorum, chahute, blague, s amuse avec la conviction du jeune animal lâché dans un monde où tout lui est nouveau. Il comprend admirablement la plaisanterie et sait* se moquer gentiment de lui-même. A quatre Américains déambulant sur le boulevard, graves sous des sombreros à la cow-boy et portant l'un un banjo, le deuxième une guitare, le troisième une mandoline, le quatrième des castagnettes, "un gavroche irrespectueux crie ,,Miousic, niiou-sic!" Efc l'homme au banjo de s'adosser à mu kiosque à journaux et de régaler 1 assistance d'un petit air de son instrument, accompagne par nue de ces chansons améri-raines, nasillardes et saccadées, qui font croire que les entrailles du chanteur recèlent un phonographe irrémédiablement détraqué! L'assistance, conquise par ce bon-garçonnisme, applaudit. Bu Haut au "bas de l'échelle, tout est à l'Amérique. La Comédie-Française vient de | reprendre l',,Abbé Constantin" et la Fête ' chez Mme Scott est un aimable prétexte à k récitation de pièces de circonstance. Dans les jardins publics-ou au Bois de Boulogne, vous êtes sûr de rencontrer des ,,fils de la grande République alliée", leurs bras vigoureux passés autour de la taille fluette d'aimables petites-filles de Marianne. Quoiqu'un peu disproportionné, le couple est charmant et les bourgeois les plus austères clignent débonnairement de l'oeil sur son passage, en murmurant : ,,C'est la guerre!" „Tu sais, les Américains, c'est pas du tout la même chose que les Anglais, malgré qu'ils dieent y es comme eux, expliquait, dans un café de la place Rigalle, une petite Montmartroise à une amie mariée. G est vrai 'qu'ils ne sont pas aussi corrects; ils vous font attendre des dix minutes et des quarts d'heure, et parfois ils vous posent des lapins. Avec eux on ji'efefc jamais sur de rien ! Et pourtant ils ont quelque chose | de si cocasse et de si gentil qu on ne leur en veut pas, et qu'on les anne presque autant que nos poilus, à nous!" Los Américains aimés pour eux-mêmes par les Parisiennes, voilà qui dérange toutes ncs idées sur un pays dont l'Europe ne connaissait jadis que les milliardaires, semant l'or à pleines mains et transformant en rentiers tous les garçons de café dont la tête leur revenait ! Le ,,pays fantasmagorique des. dollars" est aujourd'hui peur la Frartcc le pays où l'on travaille davantage et plus sérieusement qu'ailleurs, le pays d'où viendra la victoire. Peut-on reprocher à Mimi Pinson un' faible pour des guerriers qui donnent tarit ■d'espérances, et aussi débrouillards, aussi malins que n'importe quels poilus français? Le,suivant dialogue entre Tommy (l'Anglais) 'et Sammy (l'Américain) est bien caractéristique des deux races: Tommy: ,,C'est épatant comme vous vous tirez Kien d'affaire avec les Françaises. Et pourtant- vous ne connaissez pas plus la langue que moi!" Sammy : ,,Darnn it! Est-ce que vous pouvez pas embrasser une jeune fille sans dictionnaire ?" * * * On parle beaucoup, trop-sans doute, dans les journaux, de l'évacuation de Paris. N'26t-on pas en cela victime de l'erreur, trop souvent commise par les alliés durant cette guerre, et qui consiste à prendre un mot pour une chose? Jusqu'à quel point l'évacuation de Paris, est-elle possible? Il aurait fallu,' pour la réaliser aujourd'hui, bâtir dès longtemps un autre Paris au bout fie la France. S'il y a des villes, comme Marseille et Lyon, qui peuvent accueillir sans inconvénient quelques centaines de mille ,,réfugiés" parisiens, un tel accroissement de population congestionne sérieuse-! ment des* localités plus modestes. Déjà les | Parisiens ,,nerveux", qui n'ont pas résisté aux objurgations de la grosse Bertha, content, aux ,,veinards" qui sont restés, leurs délire* auprès desquels les errances d'U lysse iie sont que du petit pinard ! Ils n'on pas voulu passer quelques nuits dans k caves, mais voici maintenant qu'ils son trop heureux de découvrir, à prix d'or, un grange où poser, sur une botte de foin frais _ leur tête fatiguée. Comme au dix-huitièm a siècle, où le séjour des étables passait pou s souverain contre les maladies de poitrine , on reverra ,des marquises cohabiter avec 1c 1 veaux. La province sourit sans méchancet z de la réfugiée du quartier de l'Etoile, ei 3 rant, par un Quimper-Corentin quelconque de chaumière en chaumière et supplian ï qu'on donne asile à ses douze malles à cha peau et à sa trousse de maquillage. 5 Beaucoup^ de Parisiens, tentés de croir que le boulevard résume le monde, devron > à la grosse Bertha de connaître la. provinc i française: la Bretagne austère et la grass , Normandie, le Berry parfumé de traditions les Landes sans grâce mais qu'on n'oubli plus, l'Auvergue farouche. Les Parisiens accoutumés à fuir la côte d'Azur lorsqu'ell devient vraiment belle, connaîtront'la splen deùr qu'elle revêt sous les rayons droits d'ur impitoyable soleil. Beaucoup d'enfants des classes inférieure de Paris, pour qui la campagne eçfc jusqu'i présent un mythe, on apprendront les joie fortifiantes. Des ,,colonies de vacances" dis persent aux quatre coins du pays la jeunes^ pâle et trop enfermée de la ville lumière. Il aideront aux travaux agricoles, se refaisan' en même temps du sang et, des n^uscles. L< département des Alpes maritimes, par exem pie, demande ,,cent petit garçons de bonne volonté pour ramasser la lavande". N'est-ce pas bucolique et tout odorant d'hospitalité? On parle beaucoup de ceu? qui partent, mais pour ceux qui restent, l'écrasante majorité, et ce n'est pas une majorité oisive, ce Paris nouveau révélé par la guerre où les soirées calmes ont un charme mélancolique et où les lampes d'un mauve voilé sont comme de pâles fleurs de deuil étoilant un corsage de veuve, renferme de? énergies silencieuses qui,travaillent pour la France .de demain. Et, aux carreaux des maisons, aux vitrines des boutiques, des arbesques en bandes de papier, des dessins capricieux où se donne libre cours la. fantaisie parisienne, visage de lunes blagueuses qui narguent les gothas, jettent à la menace parisienne un spirituel défi. En ce Paris menacé vient de s'organiser, pour ne citer qu'un seul exemple, une société théâtrale, la ,,Renaissance artistique", organisme solide destiné à la défense des intérêts si multiples de ceux qui appartiennent au monde du théâtre. Pour peu que cette menace persiste, la vie nocturne s'organisera parfaitement. Déjà on lit des inscriptions comme celle-ci. ,,Abri provisoire offrant une sécurité relative. Se faire inscrire d'avance!" Les personnes qui s'y réfugient tiennent évidemment à ne pas coudoyer un monde trop mêlé. Il y a aussi les ,,abris pour dames seules!" * # Dans ces quelques bouts de papier, c'est toute la grâce invaincue de la Parisienno qui fait un pied de nez à la grosse Bertha ! dunia Letty. filles et femmes des Flandres au travail forcé. Après des péripéties dramatiques, deux Français sont parvenus à traverser les lignes allemandes et à se réfugier dans les nôtres. Les renseignements qu'ils ont fournis sur ce qu'ils ont vu appartiennent évidemment à l'autorité militaire. Nous-n'avons pas à les dévoiler. Toutefois, ils ont donné des détails précis sur la façon odieuse dont les prisonniers belges sont traités. Nulle vexation n'est épargnée à ceux-ci. Dans les feuilles qu'ils lancent, par divers moyens, dans nos lignes, les Allemands reproduisent des photos séduisantes, montrant des soldats au milieu do leur famille ou entourés de leurs connaissances. Voyez, disent-ils, comment nous traitons nos prisonniers ! Nous so'nmes pleins d'attentions pour eux. Ils peuvent aller voir leurs parents et ceux-ci sont autorisés à les visiter en prison. ' La réalité est autre: Les promesses font alors place aux menaces, les sourires aux brimades.Les évadés m'ont conté la lamentable histoire d'un déserteur qui Avait été séduit par ces promesses. On l'autorisa à se rendre, sous bonne garde, chez ses parents, dans l'intention de prendre uno dè ces photos destinées à la propagande. Le misérable passa sous les regard? méprisants de ses concitoyens. Malgré la permission des Allemands, nul ne vint lui rendre visite. Sa famille est mise à l'index et il a été envoyé dans un ca'mp de prisonniers en Allemagne. On a juré de lui faire son ,,affaire" si jamais il revient au pays. Ce qui a particulièrement révolté les évadés,, c'est l'odieux et pénible travail que les Allemands imposent aux femmes et aux jeunes filles flamandes. A Bruges, par exemple, ils ont vu des malheureuses ployant sous les charges, de munitions que les brutes leur faisaient porter. Un peu partout, elles sont astreintès à ce dur labeur. — Les Allemands prétendent que les Flamands sont mieux traités que les autres Belges? — Mensonge! Le régime de fer pèse sur eux comme sur les autres. Nous les plaignons et nous les admirons pour leur résignation. Si le moral est de la même trempe ici que là-bas, tout ira bien ! Et l'un des fugitifs nous cita cette phrase admirable d'un brave bourgeois flamand à qui ils s'étaient confiés : ,,Dites ,/Ieur", si vous passez, que nous pourrons être à bout de tout, sauf d'espoir! i. II. ■■!"!> ii iîl i ' ■ Il y a un m 13 août 1917: Les Français 'progressent à l'est d'Aillés. Dans les secteurs d'Ikna, de Grozesoi et de Focsani les troupes russo-roumaines exécutent de brillantes contre-attaques et font 1100 pj'isoniiie : Les opérations militaires* t : Les alliés poursuivent leur marche victorieuse ® Ils occupent une ligne Méault-Etinekem-LihonS'Ârmencourt-Tilloloy-Cany-sur-Matz-Laberlière-Gambronne.35.000 prisonniers et 500 canons! \ La nouvelle offensive des alliés. Les Français s'emparent de Montdidier, Rollol Orviilers, Sorel, Ressons, Conchy, La Neuvill ot Eiinçourt. — 8000 prisonniers\ 200 canons ( Communiqué officiel.) 3 PARIS, 10 août. Sur le front de l'Avr ' les Français poursuivirent leurs attacjue - toute la journée avec un succès croissant. ' Ce matin Montdidier, abordé par l'est e ; le nord-est, tomba entre les mains des Fran çais. I Continuant leur marche victorieuse su l'aile droite des troupes britanniques, le ' Français avancèrent leurs lignes de 10 kilo ^ mètres à l'est de Montdidier sur le froni i Andechy—La Boissières—Fescamps. Les Français étendirent également leur: - opérations vers le sud-est et attaquèrent le ' positions allemandes à droite efc à gauche de la chaussée de Saint-Just à Roye, sur ur II front de 20 kilomètres. Ils se rendirent mai très de Rollot, Orviilers, Sorel, Reesons-sur 1 Matz, Conchy-les-Pots, Laneuville sur Res sons et Elincourt efc progressèrent en cer tains endroits de 1.0 kilomètres. En trois jours la progression réalisée pa: les Français sur la route d'Amiens à Roye dépassa 20 kilomètres. Le nombre des prisonniers, faits par les Français, dépasse 8000. Parmi l'énorme matériel, abandonné par les Allemands, les Français ont dénombré jusqu'ici 200 canons. Les alliés occupent la ligne Lihons—Fresncy— Lignières—Conchy. (Communiqué officiel.) LONDRES, 10 août. L'attaque déclenchée hier matin pa-r l'aile droite de la première armée française, an sud de Montdidier, a été continuée avec succès par nos alliés. Encerclé par le nord et le sud-est, Montdidier tomba eïéjà dans la matinée entre les mains des Français avec un grand nombre de prisonniers et de grandes quantités de matériel. La Ire armée française, ainsi que la 4me armée britannique, opérant de concert, étendirent leurs progrès toute la journée. Tout en exerçant une forte pression sui les Allemands en retraite les Anglais brisèrent La résistance de l'ennemi efc réalisèrent do bons progrès. Les alliés occupent actuellement, du nord au sud, la ligne Lihons—Fresnoy-lez-Roye— Lignières—Conchy-les-Pots. Le nombre des prisonniers s'est accru. Le butin fait par les alliés entre la Marne et la Vesle. PARIS, 10 août. (Havas.) Les Allemands se flattent, dans un radio de Nauen du 5 août, d'avoir pu évacuer ,,méthodiquement", pendant leur ,,savante retraite stratégique", tout leur matériel de guerre et leurs stocks de munitions. • Il faut avouer alors que leur ,,méthode" est mauvaise, car elle n'a pas empêché les troupes alliées de s'emparer de 700 canons de tous les calibres, de 1400 mitrailleuses, d'obus par centaines -d'e mille, de cartouches par millions, de centaines de voitures, de machines-outils, sans compter le petit matériel et divers approvisionnements. La bataille de Picardie. PARIS, 10 août. L'offensive franco-anglaise continua hier d'une façon victorieuse. Les alliée progressèrënfc encore de plusieurs kilomètres, tandis .que les Français amplifièrent notablement leur front d'attaque. Le dénombrement des prisonniers et du butin montre, d'une façon frappante, le succès obtenu. Dans la journée d'hier les Français, après quelque retard subi en raisc-n d'une dure lutte sur les plateaux de Santerre, ont amené leur ligne à la hauteur du front britannique. L'armée Débenv, qui se joignit hier après-midi à celle de Rawlinson, poursuivit ses attaques en deux directions, exerçant sur l'aile gauche une forte pression vers l'est et atteignant Arvillérs et conquérant vers le sud Çierrepont et Contoire. Cette progression est d'une haute importance, car elle menace sur le front de Montdidier l'armée von Hulier, qui aurait déjà dû marcher à deux reprises sur Paris. Il suffira de dire que ncs avant-postes se trouvent à 10 kilomètres au nord-ouest de Roye pour faire comprendre combien la situation est devenue difficile pour l'ennemi., Sur quelques points, surtout sur les ailes, l'ennemi offrit une résistance désespérée, mais nulle part il ne put briser notre avance ou reprendre le moindre lambeau du terrain perdu. Il ne parvint qu'à faire augmenter le chiffre déjà énorme,de ses pertes ainsi que la valeur de nos succès. Le commandement. allemand, contrairement à ses habitudes, ne tente pas de dissimuler au public sa défaite en Picardie. Il faut peut-être chercher les mobiles de cette franchise, écrit le ,,Matin", dans le fait que ce sont les armées de Rupprecht de Bavière qui ont été battues et non celles "du krànprinz. Il importe de souligner également le nouveau repli local des Allemands sur la Lys, où, s'attendant à une prompte attaque, ils ont déjà reculé partiellement. Sur is front entre l'Ancre et la Somme. LONDRES, 10 août. (Reuter). Les Allemands font) des tentatives, aussi désespérées que vaines, pour retarder l'avance des alliés et pour rassembler leurs troupes battues. Ils expédièrent du front plusieurs divisions de réserve, dont deux venaient d'être envoyées au repos après la dernière offensive. « Pour dégager notre aile gauche il impor-J tait absolument de briser la forte résistance * des Allemands au nord de la Somme. Hier, à 5A h. du soir, des troupes anglo-améri- 3 caines entreprirent une attaque entre l'Ancre et la Somme. Elles étaient appuyées par , un feu d'artillerie violent et par des chars J d'assaut. L action fut executée avec une fermeté telle qu'à 6 h. 10 l'objectif principal, la • presqu'île de Chippilly, fut conquis efc l'en-3 nemi refoulé en direction de Bray. Morlancourt fut pris à l'issue d'une âpre ' lutte. Au sud de la Somime nos patrouilles de | cavalerie et d'infanterie s'occupèrent sans répifc de nettoyer le terrain. Au début de la 1 soirée elles se trouvaient à Bouchoir, Folies, Beaufort, Warvillers, ■Rosières, Vauxillers,' Méharicourt et devant Rouvroy en Santerre. Au même moment une patrouille australienne pénétra dans Lihons, situé très près du carrefour de Chaulnes. L'occupation de Lihons s'effectua si prompte ment "que nous fîmes prisonnier l'état-major tout entier ! d'une division allemande. Comme d''habitu-de, les Américains exécutèrent une,besogne ' excellente. Les champs sont encore couverts de la récolté que les Allemanids avaient entourée de soins particuliers. 63 avions allemands abattus, (Communiqué officiel.) * LONDRES, 11 août. (Reuter). Le 10 août de violents combats aériens eurent lieu. Nous détruisîmes 41 avions ennemis et obligèrent 20 autres d'atterrir. Douze de nos appareils manquent. Pendant la journée nous lançâmes 23* tonnes de bombes et au ,cours de la nuit 31~ tonnes, principalement sur des ponts et des stations dans la vallée de la Somme. La quantité de munitions tiré par nos- avions sur_ 1 ennemi en retraite bat tous les records. Nous abattîmes deux avions pour, bombardements de nuit. Un de ces avions était un appareil gigantesque muni de cinq grands moteurs et chargé d'une grande quantité de bombes.Les Anglais avancent leur ligne au nord de la Somme, — Les Français progressent lo long de la rive sud de l'Avre, (Covwiwidqué officiel. ) LONDRES, 11 août. (Router. ) Le maré-cihal Haig annonce: A la suite d'une opération de nuit réussie nous avançâmes notre ligne au nord de la Somme sur le terrain élevé entre Etiretem et Dernancourt. On se bat sur plusieurs points au sud de la rivière. Les Français firent des progrès le long de la rive sud de l'Avre et atteignirent la lisière sud d'Echelle—St. Aurin. Nous améliorâmes quelque peu nos positions à l'est de Robecq. Nouveaux progrès des Français, (Communiqué officiel. ). PARIS, 11 août. (Havas.) Hier après-midi, vers la fin de la journée, et pendant la nuit les troupes françaises continuèrent leur marche sur le front entre l'Avre efc l'Oise.-Elles s'emparèrent du massif de Boulogne-la-Crasse et avancèrent leur ligne jusqu'à l'est de Bus. Plus au sud les Français se sont' introduits dans la contrée boisée entre ia Matz et l'Oise. Us atteignirent la lisière de Ber-lière et de Cury, s'emparèrent de Mareuil-la-Motte et progressèrent d'environ 3 kilomètres au nord de Chevincourt. Malgré la résistance de l'ennemi les Français poursuivent leurs succès, (Communiqué officiel.) PARIS, 11 août (Reuter). Aujourd'hui, malgré la résistance de l'ennemi, nous avons continué nos progrès entre l'Avre et l'Ooise. Au sud do l'Avre nous avons occupé Marqui-villers. et Grivellers. .Nous avons atteint la ligne d'Armantcourt-Pilloloy. Au nord de Roye-sur-Matz nous avons pro- ' gresssé d'environ 2 kilomètres jusqu'à la lisière de Canny-sur-Matz. Plus au sucl nous nous sommes emparés du village de La Berlière et nous avons dépatsé cette localité. Entre la Matz et l'Oise nous avons étendu nos progrès au nord de ChevinooUrt. Mache-mont et Cambronne se trouvent entre les mniss des Français. Malgré le mauvais temps nos escadrilles aériennes ont livré de nombreux combats. Elles abattirent 14 avions allemands et détruisirent 9 ballons captifs. Nous lançâmes 40-tonnes de projectiles sur les stations et les camps ennemis. L'activité dans les airs. (Communiqué officiel.) PARIS, 11 août. (Reuter). Malgré le j mauvais temps nos escadrilles aériennes ont i livré de nombreux combats. Elles onfc abattu 14 avions allemands et incendié 9 ballons captifs. Quarante tonnes de projectiles ont été lancées sur les stations et les camps ennemis.Chaulnes occupés! PARIS, 11 août. (Reuter.) Les Canadiens et les Australiens ont occupé Chaulnes.35.000 prisonniers allemands, LONDRES, 11 août. (Reuter.) Hier, tard dans la- soirée, le ,,Sunday Weekly Des-patçh" apprit que les communiqués officiels ne font nullement connaître la signification complète! de la marche brillante des alliés. La garnison de Montdidier, comprenant plusieurs milliers d'hommes, fut faite prisonnière.Il y a des raisons de croire que Chaulnes et Roye ont été occupés. Le nombre dee prisonniers est considérable. Le journal apprend que, depuis jeudi, environ 35.00C prisonniers ont été faits. Comme les Allemands se repliaient à l'est de Mcntdidier, ils devaient traverser la pccihe formée en cet. endroit qui n'avait qu'une largeur de o milles. Continuellement ils furent attaqués ici à coups de mitrailleuse par nos avions et par l'artillerie légère des Français. Tous les efforts désespérés des Allemands pour détourner les coups'ds alliés furent en vain.; ' 500 canons! PARIS, 11 août. (Havas). Notre victoire s'étend rapidement et dans des circonstances qui font espérer les meilleurs résultats Lec communiqués ne mentionnent pas plus de 24000 prisonniers-, mais les journaux évaluent leur nombre à 30.000 et même à 35.000. Lé butin est considérable. Parmi celui-ci se trouvent 500 canons.» L',,Eoho de Paris" préveifc l'évacuation prochaine non seulement de Lassigny et de Roye mais aussi de Noyon. Tous les critiques militaires sont persuadés que bientôt les Allemands seront forcés à une grande retraite stratégique. Nous occupons à présent le croisement des routes de Chaulnes et nous nous trouvons à 1 piille de Roye, à 12 kilomètres au delà de Montdidier. Dans cette contrée la retraite des Allemands a pris le caractère d'une fuite précipitée. Ces résultats furent obtenus malgré la résistance acharnée de l'ennemi syr plusieurs peints. Une compagnie française annonce que le pont 6ur l'Avre fut détruit à 23 reprises. Entre l'Ancre et la Somme les Anglais rencontrèrent uno vigoureuse résistance,mais là aussi la charnière, qui fut un pendant de celle de Montdidier, commence à céder à la siiite de la prise de Morlancourt et de Chi- pîiiy- Certains correspondants ionfc menmon de l'arrivée de renforts considérables qui, par marches forcées, viennent de Cambrai, de Péronne et de St. Quentin. On croit donc que l'ennemi essayera d'entreprendre une contre-offensive pour sauver Roye, mais on se demande si ces troupes n'arriveront pas trop tard. En tous cas I'cj-cupation du chemin de fer Paris—Amiens facilite à présent nos mouvements tandis que nous nous trouvons en contact plus étroit avec les Anglais. Les Anglais repoussent une violente contre-attaque ennemie dans la contrée de Lihons. ( Communiqué officiel.j LONDRES, 1/1 août. (Reuter.) Ce matin l'ennemi fit une vigoureuse attaque aveo des divisions fraîches sur nos positions près de Lihons et au nord et au sud de Lihons. Après une lutte violente nous repoussâmes toutes ces attaques et nous ,infligeâmes de grosses pertes à l'ennemi. Au nord de Lihons, où il était parvenu à s'introduire dans nos positions, l'ennemi fut complètement rejeté et' notre ligne, à l'est du village, fut rétablie. En coopération avec les Anglais, les Français continuèrent leur marche au sud-ouest et au sud de Roye. Karlsruhe bombardée, (Communiqué officiel.) LONDRES, 11 août. (Reuter.) Aujourd'hui nos avions ont attaqué la station efc le champ d'aviation de Karlsruhe. Une j grosse bombe atteignit la station où une explosion se déclara. Trois avions ennemis furent abattus. Un de n03 appareils fut obligé d'atterrir. Le trayail de !a cavalerie et des tanks. LONDRES, 11 août. Le correspondant de Reuter au quartier général anglais annonce cil date du 10 abût : Pendant les 30 dernières heures on a remarqué la présence de plusieurs divisions allemandes fraîches, ce qui donne la preuve dô l'effort désespéré de l'ennemi pour arrêter la marche des alliés, mais toutes les attaques de l'adversaire furent en vain. .L'occupation de la crête près do Chi-piîly, vendredi dernier, .détruisit le dernier chaïuon défensif du front entamé de l'ennemi. Pour la première fois des troupes anglaises et américaine» ee battirent côte à côte au cours de cette entreprise brillamment réussie. Quoique l'infanterie et l'artillerie se conduisirent vaillamment, cette bataille fut cependant une bataille conduite principalement par des tanks, des automobiles blindés et de la cavalerie. Les ,,wliippets" (levriers) comme on appelle i ces prodigieux petits tanks rapides, infligèrent des pertes considérables à la seconde armée de von Marwitz. Six de ces machines avancèrent en rangs serrés et attaquèrent une batterie de campagne allemande. Finalement cette batterie tira à bout portant et mit quatre tanks hois de combat, tandis que les deux autres rebroussèrent rapidement chemin. Mais, brusquement, les deux automobiles, après avoir traversé un champ de blé, revinrent à l'attaque, cette feis-ci dans le dos de la batterie et tuèrent ou blessèrent tous les servants des pièces ennemies. Il est enexact de supposer que les lignes allemandes ne sont que faiblement occupées.. Au contraire, le front de notre première attaque était occupé par huit divisions au lieu de par six, comme c'est l'habitude. Des . officiers' allemands faits prisonniers déclarèrent qu'à leur avis les Allemands ne Seront pas en état de se ressaisir et de résister énergiquement au sud de la Somme. Entretemps nos avions et nos canons à longue por- , tée lancent des bombes sur les ponts et les passages de la rivière. Que l'ennemi, outre les pertes en matériel, canons, mitrailleuses, fusils, grenades, vivres, chevaux et matériel roulant, subit encore d'autres pertes considérables, cela résulte du fait qu'à plusieurs milles h l'arrière du front il fit Sauter des dépots de munitions et de vivres. Depuis. Je 18 jiyUet les Allemands ont pe$u probablement autant do matériel qu'ils n'en capturèrent au cour© de leur grande offensive au début de cette année. Le nombre d'Allemands blessés arrivés dans nos dépôts d'évacuation est déjà plus grand que le nombre total des blessés des alliés. Do i nombreux médecins et ambulanciers aile-mands rendent de bons services en soignant ■ " les blessés. Le mordant des Américains. LONDRES, 11 août. (Reuter). La bataille où les troupes anglo-américaines net- ' toyèrent le triangle de Chipilly, qui gênaifc ; assez nos opérations, constitue un curieux ^ fait d armes. Après une marche forcée les* Américains arrivèrent juste au moment où " l'on ouvrit le tir de barrage et, sans prendre b moindre repos, ils suivirent, baïonnette au canon, le tir de barrage. Leur tâche cou- : sistait à nettoyer le terrain sur lequel les Allemands se retiraient. C'étaient pour la plupart des hommes de Chicago. Ils se portèrent en avant sou6 un violent feu de nri-trailleuees et ils accomplirent leur besogne si brillamment qu'ils firent plus de 500 pri-sonniers et qu'ils ouvrirentfla voie pour une nouvelle offensive qu'on entreprit depuis. .. Vendredi après-midi les Anglais conqui- 'i rent Chipilly en moins <?e trois quarts d'keu-. re, grâoe au concours des chars d'assaut, qui rentrèrent; tout ensanglantés de la bataille. L'ennemi avait manifestement l'intention d'empêcher notre avance dans ce secteur, -comme il appert du faifc qu'il renforça ses' troupes avec deux bataillons de la 23e division, prélevés dans" le secteur au nord d'Al- : bert, tandis que nous fîmes des prisonniers appartenant aux 24e, 43e, 54e efc 108e divisions v: u rtem bourgeoises. Les Wurtembourgeois appartenaient aux réserves de^ von Marwitz. Ils arrivèrent jus- -te à temps à Lihonsr avec la 7e division bavaroise, pour sUbir le poids total de l'attaque ' australienne. La 41e division' a été pour ainsi dire anéantie. Dans la première journée une des divisions australiennes fit 1600 prisonniers, soit le quintuple de 6es pro-* près pertes. ,*i On constata que 21 divisions ennemies combattirent jusqu'à la nuit dernière contre les Anglais. 30 divisions ennemies, dont 10 de réserve, participèrent au total à la bataille. Outre plusieurs officiers supérieurs, déjà mentionnés^ nous fîmes prisonniers 5 colonels, 10 majore et le commandant d'une batterie lourde. . Hier les Français firent prisonnière les trois majors d'un régiment cîe la 14e divit sion bavaroise. La formaMcn de la première armée américaine en France. ^ PARIS, 12 août. (Reuter.) On annonce officiellement la formation de la première armée américaine en France. Le général Pershing est; nommé commandant de cette armée, tout en demeurant commandant en chef du corps d'expédition américain. Les progrès de l'armée Humbert. LONDRES, 11 août. (Reuter.) Les lo et 3e armées françaises ne cessent d'étendre leurs progrès. Dans la région de Lassigny te 3e armée française, sous les ordres du, général Humbert, a progressé de 4 à 5,milles depuis ce matin. Le6 alliés occupaient ce matin la ligne Measuite (au eud d'Albert)—Etinchem— ! Framelville—Lihons—gare d'Hallu—Pervil- • lers—L'Echelle—Armancourt—parc do Til-lolcy—Roye-sur-Matz—Mareuil Lamotte— ' Maohemont. Le nombre des prisonniers faits depuis le 8 s'élève à 28000 hommes et celui des canons capturés à 450, dont 225 pris par les Anglais, Le3 pertes des Anglais sont légères. Le moral des troupes allemandes momtre de jour en jour plus de symptômes d'abattement et forme un contraste frappant avoo la fougue irrésistible des troupes alliées. La presse française et la Victoire anglaise. LONDRES, 11 août. Reuter apprend er. date du 11 de Paris: La presse française, commentant la marche ! des alliés, loue le commandement en chef an-gk-i*. ^ Après avoir fait mention du brilant élan des troupes anglaises, ,,L'Homme, Libre" dit: Les opérations de Ludendorff, telles qu'elles se déroulèrent" daiîe .la bataille de Cambrai, ont été corrigées par les généraux français au cours des- deux ccntre-offensives de Montdidier et do ' Soisspns. Finalement elles furent complétées par le maréchal Haig. ..La Victoire'' écrit: Une fois de plus l'acharnement anglais * ' prouvé commentées Britanniques savent profiter des leçons des revers et comment ils savent tirer de cela l'initiative pour la victoire eu profitant du moment propice. Le ,,Journal" fait ressortir combien excellent fut le plan d'attaque, tant au point, de vue du temps que de l'endroit, et termine en répétant le titre de son article: ,,Bravo, les Anglais !" Dans^ ,.L'Echo de Paris" Maurice Barres faifc remarquer : Cette attaque, dont toutes les parties avaient été préparées si soigneusement, lionôre '■ le maréchal Haip;. Nous connaissons l'obstina- , tion traditionnelle des soldats de. la Grande-Bretagne, qui supportent les coups les plus durs et qui n'attendant que le moment propice pour prendre, leur revanche. La division française qui opère au sud des Anglais nous permettra sans doute avec joie de rendre lioraïnage à ses valeureux frères d'armes. Dans tous les quartiers de Paris on parle h présent avec admiration des soldats anglaîs auxquels, à leur passage, les jeunes filles offrent des fleurs. Dans les grands restaurants les hôtes applaudissaient la revanche du maréchai Haig. L'enthousiasme aux Indes. S1MLA, 12 août. (Reuter). Le message de M. Lloyd* George au peuple hindou disant: ,,Tenez bon, car jamais les perspectives d'une victoire do nos armes ne furent plus nettes", fut accueilli aux Indes avec un enthousiasme particulier et les dépêches aundnçant les brillants progrès des aimées alliées soulevèrent une joie délirante dans tout le pays.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Ajouter à la collection

Périodes