L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1524 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1915, 01 Decembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9z9086485h/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

gême Année mnSXRT ' s cent« t7o éëStîme8> Mercredi I décembre 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer «Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N. 35. VOOHBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chet: Gustave .laspoers. „ ... . „, , __ ( Charles Bernard, Charles Hertolet, Comité de Rédaction: , „ , „, . _ „ „ . , ■ René Chambry, Emile Palnparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal : N.Z. VoorburgwaI 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements! Holîandefl. 1.59 par mois. Etrangerfl.2.00paritiois Annonces) 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Baptême et extrême-onction Baptême et extrême-onction : deux ^ sacrements, en ces années héroïques, parfois bien proches l'un de l'autre, en tant que ,,baptême du feu" et large bénédiction collective crucifiée, par l'aumônier militaire, sur les blessés, les mourants et les mort6, dans la tourmente formidable des rafales qui continuent de cribler la plaine plaintive d'où montent les appels, les invocations et les râles! De même que l'ondoiement efface le péché originel, le baptême du feu est, pour le néophyte, la renonciation aux préjugés des heures de quiétude, à leurs pompes et à leurs oeuvres. Lorsque règne la Paix sur le Monde, le patriotisme est analysé, soupesé, discuté et, parfois, incompris. ; La conscription est considérée comme une charge par d'aucuns qui n'en saisissent pas la nécessité absolue et qui ne se rendent point compte de ce qu'elle est, de génération en génération, la cémentation donnant à l'âme des Nations la trempe qui la rend superbe dans la paix et invincible dans la guerre. Si des nuées menaçantes s'amoncellent au ciel politique, les sentiments patriotiques s'exaltent, pour devenir vibrants, dès que le territoire national risque de frémir sous l'outrage da l'envahisseur. Aussitôt disparaissent les considérations familiales ou d'intérêts, les raisons d'âge, voire de santé ; le coeur bondit dans la poitrine : la Patrie est gravement menacée et elle appelle, à eon secours, ses enfants. Comment ne pas répondre spontanément à son cri d alarme éperdu; comment ne pas voler à son aide? Et l'on part! Le Père, comme les fils! Les appréhensions sont nulles, l'abnégation est totale, l'unique volonté G6t d'être utile, par tous les moyens ; c'est le sacrifice sans compter, normal, simple. La collectivité est attaquée, et quiconque 31'est pas atteint d'atrophie cardiaque se sent personnellement en. état de légitime défense. Ensuite o'est l'impatience! Les ondes de gloire émises par la. vaillance des premiers au feu se transmettent de proche eu proche et font tressaillir l'être, profondément. C'est enfin le contact, trop longtemps attendu, avec l'ennemi ; c'est l'action dans toute sa sublimité, comme aussi dans toute son horreur. _ Celui qui a le bonheur d'éprouver des sentiments d'atavisme 6e trouve reporte aux âges où les preux chevaliers, ses ancêtres, vivaient de la guerre avant que d,en mourir. Les sens se développent instantanément pour atteindre une acuité insoupçonnée. A aucun moment de l'existence l'intellectualité ne s'élève à de telles altitudes. L'instinct naturel de la conservation est-il la cause de cette dilatation indicible des facultés, laquelle produit l'effet, inattendu et paradoxal, d'une indifférente placidité? Quant à l'exaltation frénétique, en de pareils moments, elle n'est, sauf l'exception de Sa furie des charges, que le produit de l'imagination excessive de romanciers fantaisistes et | non avertis. Dans la nuit du 2 au 3 octobre 1914, soumis : depuis cinq jours au feu incessant et croissant (d'une artillerie formidable, et reconnaissant l'évidence d'une fin imminente, j'écrivis dans une lettre d'ultime séparation : Il est curieux de constater avec quelle sérénité on 'boucle sa valise pour le tout dernier voyage!" Un. souci unique, une seule préoccupation inébranlable, tenaille le cerveau: l'accomplissement du devoir, stoïquement, pour le bien de tous. Il n'existe qu'une cause capable de troubler, Un instant, cet état d'esprit prestigieux, ce sont les félicitations, méritées, des chefs; alors la paupière s'humecte, une larme^ trace un sillon sur la joue halée, dans la glorieuse poussière; on a l'impression fugitive que peut-être 'l'on n'est pas inutile; mais bientôt, l'on se ressaisit et, avec une obstination farouche, on poursuit sa tâche, opiniâtrement. £ * •* La guerre . transforme logiquement et radicalement la mentalité des masses, et les quelques malheureux dénaturés qui ne subissent pas cette influence irrésistible nous choquent et nous blessent cruellement. Ils nous produisent l'impression de pitoyables et hâves travestis avinés, persistant dans 3eur interminable débauche, rencontrés à l'aube du lendemain d'une orgie carnavalesque, alors qu'étreints par une douleur poignante, l'âme atrocement ulcérée, nous conduisons le deuil d'un être que, tendrement, nous avons chéri. L'état d'esprit ' que , crée la guerre est, [nécessairement, anormal, mais le bon sens et 3a dignité exigent que l'on- s'y conforme, même si le coeur n'a point tressailli. Dès l'instant où la camarde livide a commencé de promener, impitoyablement, sa faux ensanglantée dans les champs de vaillance et de bravoure, la valeur conventionnelle de la vie humaine tombe de quatre-vingts pour cent. Le sacrifice total de soi-même doit être consommé avant que d'entrer en campagne, car l'abnégat-ïbn virile ne se débite point par tranches. Et alop-'ce qui demeurera, les hostilités, terminées, constituera, quoiqu'il advienne, un solde bénéficiaire. Après tout, que nous réserve l'existence quand le fléau dévastateur aura, pour de longues années, anéanti la prospérité de cette terre bénie, désormais sinistrement saccagée; que de luttes stériles, que de fois, inlassablement, ne tenterons-nous pas de faire remonter lo rocher do Sisyphe vers le sommet inaccessible de nos aspirations. Cette guerre cyclopéenne, dont même les auteurs responsables n'avaient à aucun moment prévu la gigantesque propagation, laissera les vainqueurs aussi anéantis que les vaincus, fors l'honneur qui, en tout état de cause, ne peut être l'apanage que des nations ! •assaillies. Que d'adversité, que de misères, que de détresses nous guettent, et le sacrifice de ceux succombent est-il en realité si immense? L'âm« des jeunes qui s'en sont allés et de ceux qui, encore, nous quitteront se sera j exhalée dans une apothéose de gloire, laissant intact le patrimoine des illusions dévolu à la bienheureuse adolescence. Et quant aux hom-snas d'âge, parmi, surtout, ces sublimes pléia des cte mos orracaeTs tombes au cnanrp ci honneur, tant de satisfactions effectives leur souriaient-elles donc encore? Et le départ instantané et imprévu, dans l'enthousiasme de l'action fulgurante et pour la plus glorieuse des causes, est-il vraiment tant plus déplorable qu'une fin obscure et languissante, sur une couche de supplice, dans l'épouvante <ies affres de -l'agonie? Les plus à plaindre ne sont pas les héros qui nous ont abandonnés sur cette terre, désormais plus aride encore, mais bien tous ceux qui les aimèrent éperdument et continueront de les pleurer dans l'amertume de la-désolation impuissante. Nonobstant le spectacle saisissant de ces douleurs poignantes, chaque jour, encore, des Pères et des Mères belge® disent à leur fils: ,,0ui, va et fais tout ton devoir!" Ils comprennent que la vaillance est toujours la preuve d'une intelligence supérieure. Aussi, après la guerre, faut-il que les •braves, qui sont légions, soient non seulement réoompensés selon leurs mérites, mais encore équitablement favorisés, d'une manière î constante, tandis que les lâches qui se seront { dérobés à leurs obligations les plus sacrées demeurent flétris et marqués, au front, du stigmate indélébile de l'infamie. Le ,,baptême du feu" confirme à ses élus le sceau 'de l'héroïsme, car si, par surcroît, nos douloureux blessés ont droit à notre piété secourable et nos morts affectionnés à notre éternelle vénération, tous les catéohumènes qui ont exposé leur existence, au même titre, pour le salut de la Patrie sont des héros par leur sacrifice et leur abnégation. Puisse cette guerre nous trouver tous stoïques en face de la mort glorieuse, ainsi que nous l'enseigne, depuis des siècles, l'Extrême-Orient.Que d'héroïsme sublime entre le ,,baptême du feu'" et la bénédiction large, parfois toute proohe, dont le prêtre absout et pacifie la plaine plaintive, au soir des batailles! Jules Cernaert. ^ ■ • ■ tt— Pour nos soldats au front St Racolas, NoëB et Etrennos la. façon de donner vaut mieux-... Voici Védifiante et très émouva/n-te histoire que contait récemment Glémenceau dans son ,,Homme Enchaîné". Il la fait suivre de commentaires décisifs, qui, nous en sommes certains, décideront ceux qui hésitent en- , core à nous envoyer leur obole. Car la Belgique, 'plus encore que la France, est me-nacée dans sa vie; notre race aussi et notre terre sont en danger de périr, et c'est pour leur sauvegarde que nos braves poilus luttent sans répit et dorment généreusement la dernière goutte de sang. < Ecoutez donc l'appel pressant de Clemenceau : < Tous au guichet de l'emprunt, pour peu ou pour beaucoup. Celui qui donnera le moins est peut-être le plus méritant. On a conté l'histoire d'une vieille femme qui, apportant son or, fut surprise de recevoir des billets de banque et s'éoria: — Comment, on donne encore de Vargent?Parole sublime d'un coeur qui n'enten- ; dait rien réserver. Voilà l'exemple à suivre. Il en est parmi nous qui gagnent beaucoup d'argent dans cette crise affreuse d'umver- < selle misère. Qu'ils se le fassent pardonner. \ Je le leur dis tout bas, il est temps. Il y a ; une grande bourgeoisie en France. C'est l'heure, pour 'elle, d'imposer silence à ses adversaires. Et que les petits bourgeois, qui ont déjà donné, cherchent bien au fond des vieux tiroirs: ils trouveront encore un petit l paquet de pièces ou de billets réservés pour ,,l'imprévu". Or, sachez-le, amis, l'imprévu, c'est aujourd'hui. Que pourrait-il y < avoir de plus imprévu que la France mena- I cée dans sa vie, que notre terre, notre race, * notre territoire en danger de périr/ Après * cela, il n'y a plus rien à dire." ( M optant des listes précédentes 917 .ôlf\ fl. j 4- 171(1.10 fr. ■ De la part d'une mère de famille qui remercie de so>n\ idée l'an- < leur du bel article ,,A la rescomsse, Mesdemoiselles" ... 0.50 fl, L. D ; ..." 1.00 fr. , Pour que nos vieun soldats soient mis tout à fait à l'arrière, J pour qu'ils pensent ainsi un 1 peu moins aux 78 pour cent c des Belges de leur âge qui se I chauffent un peu partout < A. D. B. » 1.00 „ I Léo-n Mathieu. 0.15 fl. k Peu mais de bon coeur 0.10 ,, ^ M. Imant en Suisse 0.17 ,, £ M. Léopold Brautfe 5.00 „ € a Le gramophone dans les tranchées, î S- M. la Reine a fait distribuer aux trou- * pes soixante magnifiques Pathéphones, comprenant chacun un répertoire de ci-a- ^ quante morceaux différente. t Un échange de disques opéré entre les s unités permettra à nos braves soldats de a varier considérablement le programme des CJ concerts qu'ils vont pouvoir s'offrir, grâce c à la générosité inlassable de la petite Reine, p ... r A V ! S. J Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par !a poste et dont I l'abonnement expire le 1 décembre de bien vouloir nous envoyer un mandat poste de fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste: ' Renouvellement d'abonnement, j * En Belgique. A Bruxelles* Mlle Juliette Renkin, soeur du ministre cles colonies, arrêtée par les Boches, n'a pas été emmenée eoi prison parce qu'elle était souffrante et gardait la chambre. Mais deux sentinelles montèrent la garde devant sa porte. Les Allemands accusent Mlle Renkin d'avoir été en correspondance suivie avec son frère qui est au, Havre. Mais si M. von Bissing veut empêcher qu'on corresponde par une autre voie que celle d'Aachen, — en admettant, ce qui n'est pas prouvé, que Mlle Renkin se soit servie d'un courrier, — pourquoi ne pro-teste-t-il' pas auprès de son gouvernement à Berlin contre les postiers et les censeurs chargés de trier la correspondance à Aix-la-Chapelle? Jamais le trafic postal n'a été aussi désorganisé. Les cartes ne parviennent plus à leurs destinataires; même les ,,recommandés" restent en route. C'est tout juste si l'on peut recevoir, par le plus grand des hasards, un envoi 6ur dix. M. von Bi6sing est mal venu de réclamer. Son gouvernement a rétabli le service postal entre ,1a Belgique et la Hollande et vice-versa. II serait curieux qu'il fut supprimé ou, pour dire mieux, considérablement réduit. Sur cent cartels, quatre-vingt-dix sont détruites. La proportion est suffisante> n'exagérons rien. Nous n'avons pas oublié le petit communiqué de la légation allemande à La Haye. Il y avait trop d'envois, le personnel ne suffisait plus ! Rétablissons les faits. Il n'y a pas plus , d'envois depuis deux ou trois mois, mais les Boches manquent d'hommes et certains censeurs auront été priés de laisser la plume pour prendre le fusil. Ceux qui restaient — insuffisants pour ce travail considérable —» (nous le reconnaissons volontiers), ont pensé qu'il était plus simple'de détruire la plupart des correspondances. Plus simple, assurément, mais pas très honnête... Il n'y a personne qui ne se plaigne ar/iè-rement d'écrire pour le roi de Prusse. Et ça nous ennuie d'autant plus que nous sommes en guerre avec les sujets de celui-ci. ; Si M. von Bissduig ne met pas bon ordre au laisser-aller de la censure d'Aachen, nous recommencerons à correspondre comme par le passé, sans nous servir des timbres boches. Quelle perte pour l'Etat allemand, déjà réduit aux économies de bout -de saucisses! * Qu'il nous permette, le gouverneur, un conseil: il y a assez de vieux messieurs allemands inoccupés et qui connaissent suffisamment le français pour déaliiffrer nos correspondances. Pour le flamand, ce serait plus difficile, — bien que quelques voya- 1 geurs de commerce suivent des cours de néerlandais en Allemagne pour tromper \ leur faim. Et puis, 011 pourrait toujours faire des ouvertures aux De Clercq et autres ■ Stijn Streuvels. Pour être censeur boche, c il n'est pas nécessaire de porter le casque ] K.K. On a droit à peu d'égards et à moins ' encore de nourriture, mais que d'honneur! Servir le roi de Prusse! Vous verrez que M. von Bissing nous donnera raison! 1 # * * I>e poisson n'est pas à la portée de toutes les î bourses. On en est arrivé à payer, au marché, 148 francs un lot de cabillauds qui en valait î 62; quarante francs par saumon. ] * « * j Il est question d'organiser un championnat < cycliste. Le vélodrome d'hiver ayant refusé de { prêter son local et de ,,jouer" pour 6on propre , compte, la salle choisie se trouve rue Haute, * à proximité de la rue Notre Seigneur. On pour- . rait croire, à cause de l'emplacement du local, * que des ketjes seront seuls appelés à partici- t per à ce championnat. Ce serait une erreur, car Van Bever, Otto, Aerfcs, Van den Berghe et Jean Louis ont déjà été engagés. ? Une partie de la recette sera versée aux * oeuvres ae charité. . * * * 1 Extrait d'une lettre reçue par un ami du * „XXe Siècle" : _ c ....Ici, la situation est toujours la même, à c part que nous sommes chaque jour uu peu ]! plus rançonnés, étrillés, que nous devons c nous rendre à la visite, au contrôle, comme ^ des surveillés de police, que tout ce qui est Boche, militaires, fonctionnaires et ,,surtout civils", nous 'traitent chaque jour avec un peu plus de mépris et un dédain qui s'accentuent _ grâce à l'immunité dont ils jouissent, surtout * depuis une certaine ordonnance du tortionnaire von Bissing, qui défend sous peine de je ne sais oombien d'années de prison de faire tort r en actes ou en paroles à n'importe quel sujet f allemand. C'est élastique! Tout cela n'empêche que l'esprit public est c resté indéracinablement anti-boche et que la a haine que ces gens sont parvenus à inspirer à q la population est devenue d'autant plus féroce c qu'elle doit être plus contenue. à Voilà quinze jours que des trains et toujouis des trains, et encore des trains, nous vomissent c une cohue de troupes fourbues, claquées, m an- a gées de vermine, qui paient en kopeks et qui q arrivent de Russie dans l'état le plus navrant a qu'on puisse imaginer. Toute cette tourbe sans n équipments est envoyée dare dare au front ]; ouest. Mais Son Excellence affirma aux bonnes p poires qu'il croit que nous sommes que le front c russe est resté intact et naturellement que l'of- <] fensive de ce côté reste toujours foudroyante 1 i Et les Bruxellois de rigoler, et toute la ]; Belgique avec eux. p Nous apprenons aujourd'hui l'attitude de la p Bulgarie. ^ * ft * Tous les journaux belges ont signalé la gou- a jaterie de l'avocat allemand Fr. Norden, qui, e iccueilli chez nous, n'a cru mieux pouvoir :eoonnaît:re notre hospitalité, qu'en se greva- 4 lant faussement du titre de Belge pour donner un semblant d'autorité à un livre de calomniés sur notre pays. On ne lira point sans satisfaction, aujourd'hui, la lettre ci-dessous, adressée par ce triste sire à un journaliste allemand et reproduite par celui-ci dans les ,,Altonaer Nachrichten" du 16 septembre 1915. „Clier ami. J'ai reçu hier vos quelques mots en même temps que les coupures de journaux. Je ne puis vous dire combien votre pensée amicale et fidèle m'a touché. Qu'il est bon de sentir qu'on a conservé encore l'un ou l'autre ami. Je ne puis vous dire tout ce que j'ai déjà passé ici. J'ai peut-être trop d'amis; je ne peux faire 200 pas, à Bruxelles, sans rencontrer un visage connu, et, à part quelques exceptions — combien peu nombreuses! tous se sont détournés de moi. J'ose à peine encore me risquer dans lés rues, même pour aller^au Palais de Justice, où je passe pour le dernier des maudits. Mais il n'y a qu'une seule vérité; elle est indivisible, elle ne se laisse pas débiter par moroeaux. Je vous le dis, eu vérité. Il faut de fameux nerfs pour supporter ce que j'ai pris sur moi. Le sport, que nous pratiquons tous les deux si volontiers ne m'a même pas aidé à résister jusqu'à présent. De pies collègues du Touring Club de Belgique, ie préfère ne pas parler. Aucun Belge ne pourrait être plus fanatique que les membres du comité. Depuis des mois, je n'ai plus osé me risquer dans notre local. Epargnez-moi le récit les actes d'hostilité que j'ai précisément subis le ce côté. Je n'espère qu'une seule chose, -'est que mon travail contribuera, dans une modeste mesure, à faire • prévaloir la vérité au, du moins, à faire naître un doute dans L'esprit de l'un ou l'autre Belge, sur ce que dans leurs aberrations et leur égarement les 5ens s'imaginent ici. Une édition de mon livre, an langue française, va paraître dans quelques ours. Avec mes remerciements cordiaux et mes meilleurs compliments, croyez-moi. Votre dévoué, Dr. Fr. Norden. P.-S. — Après avoir déjà clôturé cette missive, je reçois une montagne de lettres d'insulte anonymes — comme d'habitude —; parmi elles, )ette fois, une lettre ouverte imprimée, (naturellement anonyme) qui se termine en spécifiant, de façon très précise, la nature de ma nort prochaine. Ce monde no manque vraiment 3as d'accidents." Heureusement î A Anvers. Nous lisons dans le torchon ,,Het Vlaam-ïhe Nieuws" : ,,Nous apprenons par ,,L'Écho Belge" que les soldats belges envoyés en Russie y ont été bien accueillis et ne rejoindrons !e front qu'au printemps. Nous nous en réjouissons beaucoup, mais nous ne pouvons pas laisser de déplorer que nos fils soient employés à assister l'armée millionnaire des Elusses. Nous aurions pu nous attendre, nous, >etit pays neutre, au contraire!" Comment se fait-il que les rédacteurs du ,Vlaamsche Nieuws" reçoivent l'autorisation le lire ,,L'Echo Belge"? Quant à leur appréciation, eflle n'étonnera pie les entêtés qui n'ont jamais voulu voir lans les manoeuvres des embochés de cette jresse flamingante une tendance boche plu-ôt accusée. * * * D'accord avec le Comité national d'Ali-n entât ion, l'autorité allemande a fixé à l francs le prix de vente maximum des )ommes de terre pour toute la Belgique. A Berdhem, Hels pays/ans roublards se ont entendus à employer le truc suivant >our augmenter le prix maximum : Ils «fusent de vendre si l'acheteur de 100 kilos le pommes de terre ne consent pa.; à ache-er en même temps un chou vert qu'il doit >ayer... 1 franc. Si les acheteurs laissaient aux paysans eurs pommes de terre et leurs choux, le rue aurait bien vite vécu. * * * Un de ces derniers dimanches, le Dr. ïuyens a donné une conférence sur , ,E:utha-taaie ou la mort douce" au cercle ,,Katho-ieke Vlaamsche Hoogeschooluitbreiding". tette séance eut lieu dans la grande salle e l'école de la rue Sandérus. On remar-uait la présence du doyen de la cathédrale, Jgr. Oleynhens, do nombreux ecclésiasti-ues et de plusieurs personnalités du mouvement catholique flamingant. • * « Le village de Çantvliet devra être évacué rochainement par la population civile. * * * La section anversoise de secours aux prison-iers de guerre et internés (30, place de Meir), ait parvenir son rapport du mois d'octobre. Du 26 janvier au 30 septembre, le Comité, irigé par Mme Jenny Rolin, notre consoeur, vait expédié 18,140 colis en Allemagne. Jus-u'au 31 octobre, il en a encore expédié 4863, e qui porte le nombre total, à fin octobre, 23,003. Sur ces 4863 colis, 446 sont des colis de harité d'une valeur moyenne de 12 francs; on ajouté des vêtements et des vivres à quel-ues autrf". Outre ces 446 colis de charité, on envoyé fùx prisonniers nécessiteux en Alle-îagne, 1920 colis de vivres de 5 francs dûs à i générosité de communes, de sociétés et de ersonnes charitables que l'on renseigne alors omme expéditeurs sur les étiquettes-adresses es colis. La Ville d'Anvers a envoyé en octobre 094 colis de 5 francs. Diverses communes de i province — un tiers des frais étant sup-orté par la commune, deux tiers par le Comité rovincial de secours — ont envoyé 487 colis e vivres de 5 francs. Voici là-liste des dons faits par la Section n ver soi se de secours aux prisonniers de guerre a octobre : 423 chemises, 293 camisoles, 309 caleçons, 21 Haires de chaussettes, 251 mouchoirs, 1 «satue-mains, oa paires ae Bottines, oz gilets, 36 vestes, 25 tricots de laine. 86 polos, 111 pantalons, 41 écharpes, 8 paires de gants, 100 paires de galoches, 16 ceintures dé flanelle, 101 couvertures, 71 briques de savon, 160 paquets de un demi-kilo de biscuits, 89 boites confitures, 141 paquets de chocolat, 89 pains d'épices, 141 boîtes de sardines. 87 boîtes de viande, 1S6 paquets de tabac, 321 saucissons, 82 boîtes de lait, 120 pains de un demi-kilo (mélange de pain, graisse, viande, se conservant pendant trois semaines). Le Comité avait en caisse le 1er octobre fr. 521.08. Depuis, on a encaissé: subsides, dons divers, fr. 18,827.26. Ensemble: fr. 19,3.48.34. Dépensé, en vivres fr 13,776.83; en mouchoirs, essuie-mains, savon, tabac, fr. 3.140.15; en frais de bureau, imprimés, emballages fr. 1,384.08; ensemble 18,301:06 francs. De sorte qu'il reste fr. 1,047.28. Les vêtements ont été donnés par le Comité national, par le Comité provincial de secours et d'alimentation, et par l'Ouvroir de la Ville; on a reçu un lot de 400 couvertures de M. Ch. Randaxhe, _ Il reste encore une somme de 380 francs, reliquat d'un don de 1,000 francs fait par un ; généreux anonyme, avec recommandation ex-! presse de l'employer à des envois d'argent à faire aux prisonniers abandonnés. * * * ! La délivrance des cartes d'identivé est pour I les fonctionnaires de l'administration communale et de la police un travail assez difficile et fastidieux. Beaucoup de personnes ne veulent pas comprendre l'importance èÇ la difficulté de ce travail. A G sa. n si. Le journal socialiste .,Vooruit" a, actuellement, un tirage quotidien de plus de 60,000 numéros. » * * Le charbon se paie 36 francs les mille kilos (tout venant). Les briquettes va-lent 40 francs. * * * Les falsificateurs s'en donnent à coeur joie. On a trouvé du lait baptisé à 91 %! Sur neuf établissements inspectés récemment par les membres de la commission d'hygiène, 7 avaient procédé au bapteme de leur lait dans la proportion de 60 %. * * * M. Lenoir, chef de division au ministère des chemins de fer bedge, et l'administrateur Dubois ont été, voici quelques mois/fusillés par les Allemands. Personne n'a oublié les noms de ces braves et le courage dont ils ont fait preuve devant leurs bourreaux. Or, on aurait arrêté d'autres fonctionnaires d'un grade supérieur à ceux qu'occupaient M.M. Lenoir et Dubois. Le motif semble être que le paiement des salaires aux employés et ouvriers du chemin de fer continue à être fait avec régularité. Comme si ces Messieurs n'avaient pas ce droit ? AK W^atifOita. Les marchands de lait poussent l'âpre passion du ^gain jusqu'à baptiser leur lait de 91 % d'eau, — ainsi que l'a démontré une expertise récente! Mais certains bouchers font mieux : ils empoisonnent purement et simplement leurs clients. Ainsi est mort M. Dehoux, de La Louvière. On se demande au pays quand les commerçants voleurs seront mis hors d'état de nuiro, * * * Des bandes nombreuses de sangliers ravagent les prairies et les champs cultivés au point que les petits cultivateurs du canton de Couvin désespèrent de la récolte future. Ces fauves approchent les maisons la nuit; ils n'ont plus peur de rien et leur multiplication est à craindre. On constate des dégâts très importants causés par les sangliers, même pendant le jour, Leur voracité s'explique par le , fait qu'ils doivent chercher en dehors des forêts leur nourriture, les chênes ayant gelé en mai dernier et n'ayant par suite pas donné de glands : cette année. L'autorité allemande ne fait évidemment rien pour empêcher les sangliers de commettre leurs déprovations. Elle sait bien que ce n'est pas en leur mettant du 6el sur la queue qu'on peut les attraper. Il faut un bon fusil et des cartouches de gros calibre. Or, nous ne pouvons avoir ni l'un ni l'autre. Et les Boches ont l'air de redouter les aventures de chasse aux : sangliers! C'est pourtant le moment de faire I voir qu'il y a des Nemrod parmi eux. . Dans plusieurs v'liages du pays wallon des manifestes o^t été distribués portant ces titres: ,,A b*s e mauvais pain.!" ,,Les fermiers font fortune", etc. «\ * * Les journaux ont publié en ces derniers temps des renseignements erronés concernant le tronçon du tram électrique à construire de Fontaine-i'Evêque à Marchienne-au-Pont, en vue de* relier les lignes de Centre à celles du paya de Charleroi. En vérité, les choses ne sont pas aussi avancées qu'on a bien voulu le dire et le refus de certaines ' communes de souscrire leur quote-part a amené toute une transformation de la partie financière du projet. Dans le MasnaoÉ. La misère se fait sentir dans toutes les classes de la société. Un grand nombre de sociétés de bienfaisance ont donc été créées. Des sections spéciales de secours fonctionnent dans la plupart des localités, mais il est urgent d'en créer d'autres: le comité central des réfugiés, par exemple, — car ne voyons-nous pas tous les jours des malheureux arriver dans nos villages sans sou ni maille? A Péru-welz, pour ne citer qu'un exemple, il en est passé dernièrement plus de deux mille, qui venaient des départements français. Il serait donc intéressant de créer fies #ous- cuuuwiB qui cnercneraient cles abris et recueilleraient l'argent nécessaire pour venir en aide à ceux que la guerre a chassés de chez eux. L'aide et protection aux médeoins et aux pharmaciens belges sinistrés est aussi un organisme à créer. 11 existe déjà à Bruxelles et a L pour^ but de mettre des instruments de chirur-gie^ à la disposition de ceux qui ont eu leurs 5 maisons détruites par la guerre. Sur le modèle ) de l'association d'aide et protection, 6ur garan-j ties morales, aux personnes dans le besoin, il ; semble qu'il y aurait aussi une utilité à créer une oeuvre similaire dans le Hainaut. Enfin } l'aide et la protection aux sinistrés et aux , sans-logis sont nécessaires, de même que l'oeu-: vre des orphelins de guerre. Il est question de leur création, mais jusqu'à présent, bien que des comités s'en occupent, ; il n'y a rien de définitif. > A Charleroi. i La première distribution de pain blanc a ; donné lieu a dea scènee regrettables: pugilats sans nombre, bousculades1 et le reste. Des gens qui attendirent deux et trois , heures durent s'en retourner bredouilles. Heureusement, deipuis, on a trouvé mieux. il y b un an! l'er décembre 191J+ : Au sud d'Y près, à Saint-Eloi, une attaque ennemie repoussée ; trois batteries d'artillerie lourde gravement endommagées ; une autre détruite dans la région de Craonne-Vendresse par le tir des Français; vaine offensive des Alleijiands contre Fontaine-Madame et dans le bois de ■ la. Grurie; leurs ouvrages défensifs dans le 1 bois des Courtes-Chausses et à Saint-Hubert leur sont enlevés; en Alsace, autour de Thann, les Français occupent Aspach-le-Haut et Aspach-le-Bas, canton de Cernay, Dan-s la, région des lacs de Mazurie, mouvement enveloppant des Russes; en Pologne, . combats acharnés autour de Lodz et vers , Ealish, Sieredaz et Laska; en Galicie, ' entrée des Russes à Velitcho. En Arménie, les Russes prennent Saraî et Bashkal et des dépôts de munitions. En Bosnie, retraite des Autrichiens sur la rive gauche de la Lim, vers Vichgrad. A Berlin, rentrée du Reichstag et vote de 6 milliards 250 mil' lions de crédits militaires — un seul, opposant : le député socialiste Liebknecht. Rencontre du. président de la République, du roi George V d'Angleterre et du Roi Albert dans le nord. Reims ne perd pas courage De l'envoyé spécial du ,,Petit Parisien" : Non, quoi qu'on ait dit, Reims n'a rien perdu de son courage. La ville en est à son 426e jour de siège. Depuis les heures atroces du 19 septembre 1914, il ne s'est pour ainsi dire pas passé de jour sans qu'elle soit bombardé peu. ou prou. Cependant, je la retrouve aussi calme en face du danger. Et je constate que, chez les habitants, quatorze mois de souffrances n'ont aboli ni la fermeté, ni les mépris narquois de l'ennemi, ni la foi dans la victoire finale. Cette fière attitude est symbolisée de saisissante façon par la cathédrale. _ J'ai passé cinq jours dans son ombre glorieuse Mutilée, déchiquetée par endroits, elle dresse toujours, par-dessus la ville, sa masse auguste. On dirait qu'intimidés par sa majesté, les Allemands hésitent à consommer leur forfait, à la bombarder encore. Son étonnante charpente de bois, ,,la forêt", comme on l'appelait, est détruite ; la toiture de plom'b fondue, sa façade irrémédiablement compromise; les statues si admirées de la tour de gauche sont calcinées, les vitraux du douzième et du treizième siècle en miettes. Mais l'ensemble reste debout, grandiose. ,,On pourra reconstruire certaines parties", m'affirmait le cardinal Luçon. La basilique n'aura pas capitulé devant ses bourreaux. Elle est en ce moment d'une, inexprimable beauté, avec les tons de sang de sa façade, en partie roussie par les flammes. Et les centaines de pigeons qui l'habitent l'emplissent de bruits d'ailes et de roucoulements... Dans la ville, ce sont de nouvelles ruines. Les féroces bombardements du 21 février, du . 1er mars, des mois d'avril, de juin et de juil-j let derniers ont aggravé l'oeuvre de destruction, î A l'heure actuelle, d'après les estimations les 1 plus modérées, sur les 12,000 maisons de Reims, 5 à 6,000 ont été touchées, plus de 3,500 sont ( inhabitables, 700 ont été détruites de fond en comble. C'est ainsi qu'après avoir tenu audience sous les obus, le président, M. Hû, a dû changer quatre fois le siège du tribunal. ,,Les bombes me suivaient", déclare-t-il en riant. Il en est réduit à rendre aujourd'hui ses arrêts dans une pauvre baraque. Dans le riche quartier de la Laine, 9 hectares de bâtiments ont brûlé, d'un seule tenant. Rien que sur ce point, les pertes approchent de cent millions. D'entre les habitants, plus de 600 ont été tués (je ne parle pas de blessés) et suprême horreur ! 85 enfants sont tombés sous les bombes. On a relevé le point de chute de 28,000 obus ; et c'est, m'assure-t^on, plus de 50,000 projectiles qui ont battu les murs de la cité. Ajoutez à cela les machines et les matières premières ayant été détruites, l'arrêt forcé de toute industrie (seules les maisons de châm-pagne ont gardé caielque personnel'). la priva-» tion de gaz et d'électricité, la difficulté des communications (la plus proche gare se trouve à une douzaine de kilomètres) manque de charbon, l'inévitable cherté des vivres, les douleurs et les angoisses de la séparation pour nombre de familles dispersées, les deuils aussi, les appréhensions que fait naître l'hiver, vous aurez une idée des tristesses qui pè-' ur la ville martyre. Et cependant il reste encore ici, défiant la affirmant cunr ' 'a vaillance de Reims, 6,000 hommes, 8 r 9,000 j îamnuasi 1OÛQ anfart.ti»/

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.
Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Ajouter à la collection

Emplacement

Sujets

Périodes