L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 19 Decembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 12 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/sn00z7267p/
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3ème Aïîttëe N°. 6. cents tnarsti 19 décerrïtore IS>Sû L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées ata bureau «Je rédaction: N. 25. VOOKBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 3797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. 1 Charles Bernard, Charles Herbieî, Comité de Rédaction: ^ René CHatll„r.-( EmiIe pai„paré. Pour les annonces, abotmements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration tin» |ournal:N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements; Hollandefl. 1.50 par mois. Etranger fl.£.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réciamesi 30 cents !a ligne. la vrajMépoiise. Le 15 décembre, à 10 heures du matin, les Français, après une longue préparation d'artillerie, ont percé le front allemand, au nord de Douaumont, jusqu'à trois kilomètres de profondeur et sur une largeur de plus de dix kilomètres. Ils ont pris un grand nombre de tranchées, se sont rendus maîtres de trois villages, ont capturé un matériel considérable et fait plus de 7,500 prisonniers dont, — chiffre impressionnant, — deux cents officiers! Jamais, jusqu'à présent, une victoire locale - n'est mieux venue à son heure. C est la réponse du borger à la bergère. En attendant que Va parole soit donnee aux chancelleriés, aucune réponse meilleure ni plus topique ne pouvait etre donnée aux insolentes propositions de paix du gouvernement allemand. Avec sa maladresse cou-tumière, il est venu nous offrir la paix, n'ayant à la bouche que des menaces effroyables; de la mai» gauche, il nous tend la branche d'olivier, tout en brandissant, de la main droite, son glaive teuton plus cro-quemitaine que 'jamais, rendant ainsi, comme à plaisir, tous pourparlers impossibles, alors même quo les Alliés eussent eu la naïveté de donner dans ce panneau de fils blancs. Prenant texte de ses succès en Roumanie, sur un terrain secondaire et sans signification stratégique sérieuse, déjà il affirmait avoir gagné la guerre. Mais voici quo, à Verdun, sur le front principal et où seul se décidera la victoire, les poilus, d'un seul élan et en quelques heures, enfoncent ses lignes sur un front de dix kilomètres! C'est l'écroulement du bluff. Sur les neutres l'effet moral en sera énorme. , . • Quel bel épilogue au discours de Briand, et comme il donne raison aux prudentes réticences de Sonnino, à la Chambre italienne ! Et aussi quel prologue admirable au discours attendu de Lloyd George, sur lequel se réglera, paraît-il, la réponse de "\Vilson ! Depuis la bataille do la îvlarne, nous n'avons pas encore peut-être vécu d'heures plus émouvantes que celles qui vont s'ouvrir. La démarche insolite de l'Alle-ma^ne, — celle du vainqueur implorant la paix, — n'est, à première vue, pas dépourvue d'habileté. Car, de deux choses l'une: ou bien les Alliés accepteront d'entrer en conversation préliminaire sur une paix dont on ne leur laisse même pas entrevoir les premières conditions; ou bien, ce qui est infiniment plus probable, ils rejetteront ces ouvertures fallacieuses, purement et simplement, avec le dédain qu'elles méritent. Dans lo premiet' cas, le Germanique espère, en offrant des conditions plus avantageuses aux uns qu'aux autres, semer l'a suspicion et le désaccord parmi ses adversaires, ce qui serait pour lui la victoire, à bref délai. Dans le cas contraire, quel béné- j fice' moral énorme de pouvoir clamer au monde que c'est lui, le Teuton, qui voulait la fin de toutes ces horreurs et que, seuls, les Alliés s'obstinent à poursuivre la guerre atroce! ">,Le ciel n'est pas plus pur | que le fond de sou coeur!" Et toutes les atrocités commises en Belgique et dans le j Nord de la France ; et toutes les horreurs de Serbie: et le massacre d'un million ; d'Arméniens catholiques perpétré, avec son consentement, par son fidèle vassal, le Grand-Turc ; et'tous les vols et toutes les ruines : et les déportations en esclavage -de populations entières : tout cela serait vite oublié, chez les Neutres, par ce seul fait que lea auteurs de toutes ces monstruosités sans nom, voyant qu'ils ne peuvent aller •plus loin, ont offert la paix et que cette paix a été rejetée par leurs victimes ! C'est la honte endossée à celles-ci. Ce sont les responsabilités déplacées. Pilate, désormais, pourra se îa.ver les mains ! C'est là que gît le danger. Et il est énorme. Heureusement, la malice est un peu gro-ssa et il semble que, déjà, elle soit percée à jour. Presque sans exception, la presse des deux mondes se refuse à donner créance aux sentiments humanitaires derrière lesquels le Gouvernement allemand cherche à s'abriter, pour n'avoir pas à faire l'aveu-qu'il se sent a bout de souffle. Malgré les efforts des, agents teutons, nul, pas même en Amérique, ne paraît devoir se laisser prendre à ces larmes de crocodile. C'est de bon augure. Mais cela ne suffit pas. Quelle que soit l'envie que l'on ait de répondre par le silence qu'elles méritent aux avanoes pharisaïC|ues de la Quadru-plice, ce serait, de la part de l'Entente, une erreur capitale. Ce serait faire le jeu de l'ennemi. Le discours de Briand nous laisse espérer que cette faute, on ne la commettra pas. De toute nécessité, il faut obliger l'adversaire à abattre ses cartes. ,,Vous voulez ]a paix? très-bien : nous la voulons autant que vous, et même cent fois plus que vous, puisque ce n'est pas nous qui l'avons troublée. Mais quelles conditions nous offrez-veus? Avant toutes, choses, dites-les nous) Et il n'y aura ni notes de Wilson, ni objurgations du Pape', ni aucune influence au monde qui pourra uqus faire conclure line trêve avant que nous sachions ce que voius nous offrez." Ainsi mi6 au pied du mur, il faudra bien que le Teuton avoue sa défaite, car. de publier les conditions minbna auxquelles il souscrira d'avance, serait prouver gtiouxi© entier à quel point elles sont inacceptables. Selon toute vraisemblance, c'est, ou à peu de chose près, ce qui va se passer. Et alors tombera toute la machinerie de nos adversaires. Et c'est contre elle-même que l'Allemagne verra se retourner son traquenard abominable. Car, pour ses po- . pulàtions affamées, induites en, erreur et j artificiellement surchauffées, l'écroulement deg espérances de paix que ses gouvernanis font impudemment luire à ses yeux sera formidable. Et c'est eux qu'elles rendront responsables de leurs désillusions. Manéy Thécel, Phares/ C'est peut-être là que la Justice Immanente attend les hommes du ,,chiffon de papier". Ah! oui, les heures que nous allons vivre promettent d'être palpitantes. En attendant, la. réponse préventive du poilu français, devant Verdun, était la seule, la vraie réponse à faire. Beiga. ■■■ i m 3 ■ #11 ■' i Pour Sa MoëSetles Etrennes de nos soldats au front . Montant des listes précédente^: J^S20.2J/.\ fl. + 722.90 • frs. Une Française et .deux Belges... 3.00 fl. Dons recueillis -par M. A. Van Marse aille: A. Van Marsenille 1.00 ,, Th. l'an Marsenille Ï.Ù0 ,, M. Daulez 0.00 ,, Vladimir et Suzanne Frankignouï 2.50 ,, E. H, Nicring 1.00 „ Mme Malw 1.00 „ Martin A 1.00 ,, m i h]i n Q n "ï i ii■ ■ Jocris.e Notre correspondant de Zwolle nous envoie, pour égayer nos lecteurs, la perle suivante qui ornait le no. 295 du vendredi 15.XII du papier local dont se régalent les quelque 34.000 . habitants de cette bienheureuse cite, vraiment peu difficiles sur la valeur de la pitance intellectuelle que leur sert le seul quotidien indigène, si l'on en juge par cet échantillon non sans valeur.Après avoir exposé que la proposition de paix des puissances centrales fait reparaître, à l'adresse de celles-ci, dans la presse des Alliés, tous les vieux reproches qu'elle enfonce à nouveau dans les cervelles (op-nieuw in do geesten gehamerd), r,,alge-meen overzicht" poursuit froidement: ,,L'invasion de la Belgique et le châtiment de la Serbie sont une couple des autres et plus lourdes pièces de la machine de guerre (krijgstuig) destinée à travailler l'opinion publique contre les Centraux. L'invasion de la Belgique est, surtout, un point délicat, ,,On semble, à ce sujet," n'être que trop enclin à oublier que la misère aurait pu être écitée à la Belgique, par le consentement au libre passage, que le motif qui a décidé le gouvernement belge à s'y opposer par la force des armes est absolument -ignoré (absoluut onbekend) et que, déjà longtemps avant la guerre, la conviction générale était qu'une nouvelle guerre entre l'Allemagne et la France débuterait par une invasion par la Belgique, ce qui comporte Vadmission de la. nécessité de cette invasion (wat de erkenning van de nood-zakelijkheid daarvan inhoudt)." ,,Ceci ne sont pas des remarques, quant au fond de l'affaire, pour blanchir les centraux en noircissant l'adversaire", ajoute le monsieur, qui laisse cette tâche aux amateurs, mais estime nécessaire, si l'on en veut appeler au jugement de l'opinion publique, de lui fournir „le pour et le contre, l'endroit et l'envers des choses". C'est peut-être pourquoi il croit devoir 1 les fournir do préférence à l'envers. L'opinion publique ne se refuse rien, à Zwolle; elle s'éclaire d^une lanterne magique que l'opérateur n'a garde d'oublier d'allumer, comme celui de la fable bien connut. Si donc, un de ces beaux matins, un belligérant s'avise de vouloir utiliser le sol hollandais pour satisfaire une nécessité militaire biem> établie, celle-ci légitime du coup sou ,acte, et le papier à tout admettre de Zwolle lui donne le patriotique et courageux ,,Sésame, ouvre toi": il n'a qu'à se donner la peine d'entrer, en le demandant poliment, de préférence par Zwolle, où le flambeau local ignore ce qui a bien pu décider, en semblable occurrence, le gouvernement belge à s'y opposer par la force des armes.... Si ce n'est un sadique besoin de ces souffrances, pourtant bien faciles à éviter. Car ce ne peut cependant Être le ^chiffon de papier" supprimé — s'il a jamais existé ? — par la ,,conviction générale" des honnêtes gens de l'acabit de ce marchand de vessies lumineuses pour imbéciles. Allons, conservons le sourire: oe ne sont pas encore les poilus de l'Yssel, fortifiés à ce régime Spartiate, qui feront le poil à ceux de l'Yser. A. P. il y s un an 19 décembre 1916. — Au nord du lac de Miadziol les Russes disperse.fi tint çollonne ènnèmic*. En Belgique. Le Cardinal Mercier et les déportations. M. A. Bruynseels, délégué officiel du Cardinal Mercier en Hollande, nous adresse la traduction de la lettré que le gouverneur von Bissing a écrite — en allemand — 'à l'archevêque de Malines, suivie dé la réponse de celui-ci. Ces deux lettres ont rapport aux déportations. Bruxelles, le 23 novembre 191G-Le Gouverneur Général de Belgique. P.A.I. 11254. Très Vénéré Monsieur le Cardinal ! J'ai l'honneur de faire savoir à "Votre Eniinence que j'ai bien reçu l'honorée lettre du 10 de ce mois ainsi que la lettre manuscrite du 15 de ce mois, concernant le retard dans l'envoi. J'ai à répondre ce qui suit : Le 19 octobre de cette annéo Votre Emi-ncnce m'a adressé une requête en vue d'obtenir quo l'on cesse d'employer les chômeurs bi ige.s en Allemagne. Dans ma réponse du 28 octobre de cette année, tout en apprécia n:. à sa juste valeur lo point de vue sur lequel vous vous placez, j'ai exposé les raisons et les considérations qui ont engagé lo Pouvoir occupant à prendre les mesures concernant la question des ouvriers. Ces mesuras n'étaient pas la conséquence de l'arbitrage ou dune étude insuffisante du problème difficile, niais le résultat; d'un mûr examen des circonstances qu'il convient de considérer cv de la nécessi- -té qu'il faut reconnaître inévitable. y Dans l'ensemble je nie vois^ donc obligé de renvoyer à nouveau V otr<3 Eniinence à mes déclarations du 28 octobre. Ce quo vous répondez à ces considérations, ou repose sur une explication erronéé de mes déclarations ou résulte de conceptions que je ne puis approuver quant à leur essence. Car le chômage qui a ; pris une extension considérable en Belgique est une grande plaie sociale, tandis qu'il est un bienfait social pour les ouvriers belges de les mettre au travail en Allemagne. Il est vrai que^ à mon arrivée en Belgique, j'ai dit à Votre Eminence que je voulais panser les plaies quo la guerre avait causées au peuple belge ; mais les mesures prises ne sont pa^ en contradiction avec ces paroles. Jo dois dire également que Votre Eminence méconnaît les faits quand elle veut écarter mes efforts souvent couronnés de succès pour rétablir la vie économique en Belgique par la remarque que l'on a créé au contraire un chômage artificiel. L'Angleterre a mis des conditions inacceptables à l'importation en Belgique des matières premières et à l'exportation des produits fabriqués. Ces questions ont été, au cours de la guerre, le sujet do négociations sérieuses avec des personnes compétentes tant de nationalité belgo que de pays neutres ; mais il nous mènerait trop loin do les exposer ici. Je répète seulement que les situations lamentables sont, en dernière analyse, une suite de la politique d'isolement de l'Angleterre, comme auparavant les réquisitions des matières premières furent une conséquence inévitable de cette même politique. Je dois aussi maintenir absolument que, au point de vue économique, le pouvoir occupant garantit au pays- tous les avantages qui, vu la contrainte créée _par l'Angleterre, peuvent lui être assurés. _ L'exécution des mesures prises au sujet des chômeurs a causé à mon administration quantité de difficultés, qui occasionnent également des désagréments à la population. Tout cela eût pu être évité si les administrations communales avaient permis, par une intervention appropriée, de rendre J'exécution plus simplo et mieux adaptée à la fin proposée. Dans les circonstances actuelles on a dû étendre les mesures à un cercle plus, grand, de façon à y englober d'abord un nombre plus considérable de personnes. Mais des précautions ont été prises pour restreindre autant que possible les erreurs. Des catégories déterminées de professions sont exclues de l'obligation de se présenter et des plaintes individuelles sont ou bien examinées immédiatement où bien remises pour un examen ultérieur. Des considérations qui précèdent Votre Eminence voudra bien conclure qu'il est _ impossible de faire suite à sa demande de retirer les mesures prises ; quo néanmains, dàns l'application de ces mesures, on a fait malgré lea difficultés qui se sont présentées tout ce qu'il était possible de l'aire dans l'intérêt commun. Veuillez agréer, Eminence, l'expression de ma très haute considération. (Signé) Frh. von Bissing. Generaloberst. A Son Eminencé Monsieur le Cardinal Mercier, Archevêque de Malines, Malines. Malines, le 29 novembre 1916. Archevêché de Malines. Monsieur le Gouverneur Général, La Lettre (I 11254) que Votre Excellence me fait l'honneur de m'écrire, sous la dato du 23 novembre, est pour moi uno déception. En plusieurs milieux, que j'avais lieu de croire exactement renseignés, il se disait que Votre Excellence s'était fait un devoir de . protester devant les plus hautes autorités de l'Empire contre les mesures qu'Elle est contrainte d'appliquer à la Belgique. J'escomptais donc, pour lo moins, un délai dans l'application de ces mesures, en attendant qu'elles fussent soumises à un examen nouveau, et un adoucissement aux procédés qui les mettent à execution. Or, voici que, sans répondre un mot à aucun des arguments par lesquels j'établissais lo caractère anti-juridique et anti-social de la condamnation de la classe ouvrière belge aux travaux forcés et à la déportation. Votre Excellence so borne, à reprendre, dans sa dépêr clie du 23 novembre, le texte même de sa lettre du 26 octobre. Ses deux lettres du 23 novembre I et du 26 octobre sont, en effet, identiques dai^s ! le fond et presque dans la forme. • I D'autro part, le recrutement des prétendus j chômeurs se fait; la plupart du temps, sans j aucun égard aux observations des autorités J locales. Plusieurs rapports que *'ai en mains i attestent que le clergé est brutalement écarté, les bourgmestres et conseillers communaux réduits au silence; les recruteurs 6e trouvent donc en face d'inconnus parmi lesquels ils font arbitrairement leur choix. Les exemples de ce que j'avance abondent; en voici deux très récents parmi une quantité d'autres que je tiens à la disposition de Votre Excellence. Le 21 novembre, le recrutement se fit dans la commune de Kerstbeek—Miscoin. Sur les 13f\5 habitants que compte la commune, les recruteurs en enlevèrent 94, en bloc, sans distinction de condition sociale ou. de profession ; fils de fermiers, soutien de parents âgés et infirmes, pères de famille laissant femme et mfants dans la misère, tous nécessaires à leur Camille comme lo pain de chaque jour. Deux familles se voient ravir chacune quatre fils à la fois. Sur les 94 déportés, il y avait deux chômeurs. Dans la région d'Aerscliot. le recrutement >e fit le 23 novembre; à Rillaer, à Gelrode, i Rotselaer, des jeunes gens, soutiens d'une mère veuve ; des fermiers à la tête d'une nombreuse famille, — l'un d'entre eux, qui a passé tes 50 ans, a 10 enfants — cultivant, des terres, Possédant plusieurs bêtes à cornes, n'ayant amais touché un sou de la charité publique, furent emmenés, do force, en dépit de toutes leurs protestations. Dans la petite commune de Rillaer, on a pris jusque 25 jeunes garçons de 17 ans. Votre Excellence eût voulu que les adminis-:rations communales se fissent les complices Je ces recrutements odieux. De par leur situation légale et en conscience; elles ne le pouvaient pas. Mais elles pouvaient , éclairer les recruteurs et ont qualité pour cela. Les prêtres, qui connaissent, mieux que personne, le petit peuple, seraient pour les recruteurs des auxiliaires précieux. Pourquoi refusc-t-ou leur concours ? A la fin de sa lettre Votre Excellence rappelle que les hommes appartenant aux professions libérales ne sont pas inquiétés. Si l'on n'emmenait que les chômeurs, je comprendrais çette .exception; .Mais, si l'on continue d'enrôler indistinctement les hommes valides, • l'exception est injustifiée. Il serait inique do "faire peser sur la classe ouvrière seule la déportation. La classe bourgeoise doit avoir sa part dans le sacrifice, si cruel soit-il, et tout juste parce qu'il est cruel, quo l'occupant impose à la nation. Nombreux sont les membres de mon :-lergé qui m'ont prié do réclamer pour eux une place à l'avant-garde des ^persécutés. J'enregistre leur offre et vous la soumets avec fierté. Jo veux croire encore que les autorités de l'Empire n'ont pas dit leur dernier mot. Elles penseront à nos douleurs imméritées, à la réprobation du mondo civilisé, au jugement de l'histoire et au châtiment do Dieu. Agréez, Exeellonce, l'hommage de ma très haute considération. (Signé:) D; J. Card. Mercier. Arch. de Malines. A Son Excellence Monsieur le Baron von Bissing, Gouverneur Général, Bruxelles. A Bruxe3!es La punition dont Hurb avait frappé la ville de Bruxelles n'a pas encore été levée. Voilà près d'un mois que lea magasins doivent fermer leurs volets à 7 heures du soir. Von Bissing appelle cela ,,favoriser le commerce!" • • « Lundi, lorsque tout le Conseil communal fut réuni. M. Lemonnier prononça l'éloge du grand poète Emile Verhaeren que la Belgique vient do perdre. Il a propose — proposition adoptée à l'unanimité — d'élever dans la capitale un monument à la mémoire d'Emile Verhaeren. Celui-ci sera construit après le départ de l'ennemi. Puisque nous parlons de la mort de l'auteur du ,,Cloître", il convient de dire que, sur sa tombe, creusée à Adinkerko, en terre belge, le Roi et la Reine avaient fait déposer une superbe couronne de roses blanches et rouges avec une inscription portant ces simples mots: ,.A notre grand poète et ami: Albert et Elisabeth". A Anvers Près de trois cents ouvriers, dit le ,,Bel-gisch Dagblad", de la fabrique de papiers photographiques Gevaert, à Vieux-Dieu, ont dû. cesser le travail faute de matières premières. Nous ajouterons qu'il est remarquable que cette fabrique ait pu continuer jusqu'à ce jour à employer un si nombreux personnel alors que personne n'a plus le droit de photographier en Belgique. Malheureusement, ces pauvres gens risquent aujourd'hui la déportation, puisque les voilà réduits au chômage. A Verviers Un éditeur verviétois ayant eu l'idée de publier un recueil des 'arrêtés et placards des Allemands, la censure boche a caviardé les affiches où pouvaient se lire des menaces de bombardement ou de pendaison. Geste significatif, mais inutile : les . textes supprimés ne sont pas perdus. * * * Grâce à l'oeuvre des jardins potagers, les sans-travail ont transformé beaucoup de terrains incultes en terres de culture. Tout cela est fait, avec goût, et l'aspect n'est rien moins que joli. Le grand terrain, plein de décombres, de la rue Neuve, à Dison, par exemple, a été tout défriché. Même chose à Wegnez-Andrimont, route de Stembert. Là, près de la caserne, les Boches ont réservé un coin pour y planter des tournesols dont ils extraient l'huile. Comme un jour on est allé lés leur détruire, cet enclos est maintenant gardé par une sentinelle.. Au Pays Wallon Il y a un mois on expédia sur les chantiers du nouveau chemin do fer Aix-la-Chapelle-Bruxelles de nouvelles équipes de poseurs de rails, qui s'occupèrent du changement de direction d'une partie de la nouvelle voie, dans les environs d'Aubel, sur une longueur de 1,500 mètres. Après un travail de cinq ou six jours, les nouveaux venus furent brusquement renvoyés dans leur district ordinaire, où ils déclarèrent que la nouvelle voie ne serait pas entièrement achevée avant février 1917. Trois jours plus tard,1 un certain nombre d'ouvriers hollandais occupés à la pose des voies dans les environs de Visé, furent à leur tour brusquement renvoyés, sous prétexte qu'on abandonnait la construction de la voie ! ? La raison de ce renvoi de personnel paraît résider dans le fait que les Boches sont obligés de faire de sérieuses économies d'argent et qu'ils vont tout .simplement remplacer les équipes congédiées par les malheureux qu'ils arrachent à leur foyer sous le régime des déportations en masse. Cependant, les travaux de terrassement se poursuivent sans arrêt. On fait journellement sauter des mines aux Trois-Rois, pour extraire et creuser la tranchée en déblai, qui n'est pas encore achevée. Entre la montagne Saint-Pierre et la hauteur des Trois-Rois, sur la rive droite, les remblais sont partout a hauteur pour le passage des deux voies. Le pont de la Meuse est relié des deux côtés aux remblais. Entre la route de Warsage et Foùron-le-Comte^, le remblai pourra être terminé avant un mois. Le pont de Fouron-Saint-Martin a S0 mètres de longueur et compte 12 arches. Ausx frontières (De notre correspondant particulier). Des incidents typiques se sont produits aux frontières à l'occasion des bruits de paix. Ce sont des menus détails, mais ils' montrent combien les boches ont un très vif désir de paix immédiate. Aux premières nouvelles des propositions, ce fut parmi les soldats, de poste le long des fils, éleetrisés une. joie folle et des manifestations enthousiastes. ■ Lis fais aient voler leurs casques ou leurs képis en l'air, en criant : ,, Bien tôt la paix", ,,Viva la'paix", etc; Des' civils sa trouvaient pros des fils électriques et auraient voulu s'approcher. A cette vue, les soldats de garde leur crièrent Venez, c'est la paix, approchez -vous". Et les braves gens s'approchèrent et. vinrent parler pendant une heure, sans être inquiétés, avec ceux qui se trouvaient sur le territoire hollandais. Des sous-officiers, ainsi qu'un grand nombre de soldats, posaient avidement des questions aux personnes qui étaient sur territoire hollandais pour savoir ce que les .Alliés répondaient aux propositions allemandes. Dans leur joie, bon nombre laissèrent parler leur sincérité et ne purent s'empêcher de dire que l'Allemagne était vraiment à un mauvais tournant, surtout pour la nourriture. Parmi les soldats celui qui ne possède pas quelque argent pour se payer une nourriture supplémentaire est réduit à voir s'affaiblir sa santé parcs que la nourriture est insuffisante. Ils disent aussi que ce ne sera pas avant 8 jours que l'on connaîtra lés résultats. S'ils n'aboutissent pas, un grand nombre d'entre eux passeront la frontière. Et, pendant ces démonstrations de joie, le canon dans le lointain, vers la Somme, tonne sans interruption d'une façon effroyable depuis jeudi après-midi. C'est le bombardement des grands jours et la fa^on anglaise et française, sans doute, de répondre aux propositions prématurées des Huns. „• * * Les Boches ont remporté une grande victoire à Koewacht, sur le territoire hollandais, nous écrit-on. Le nommé Auguste Van Vlierberghe, sujet belge de Koewacht (Belgique), s'est évadé du pays, il y a trois semaines, dans des circonstances spéciales. Or, avant-hier, le prénommé fut remarqué'par l'officier boene, au moment qu'il se promenait sur territoire hollandais, non loin du poste allemand. L'officier, accompagné de quatre soldats, s'engagea sur ter-' ritoiré néerlandais et vint assaillir Van Vlierberghe pour l'amener de force en territoire belge. Le Belge se défendit courageusement et parvint à se dégager, non sans avoir reçu force horions. Il avait les vêtements en lambeaux. L'approche d'un douanier força les Boches à une retraite rapide, avec le regret de ne pas avoir pu faire de prisonnier au cours de ce glorieux combat. * * x- A la suite des incidents qui se sont produits à Dolhain, — il y a quelques semaines, — et que nous avon6 raconté on détail, incidents provoqués par les ,,puddiings", ainsi qu'on appelle les fraudeurs dans cette région-frontière, la commune de Dolhain a été punie. Tous les magasins doivent être fermés à 7 heures du soir, tous les habitants doivent être chez eux, dès cette heure-là, toutes lumières éteintes. Les Allemands • sont les protecteurs des honnêtes gens! • • * Aux frontières, les Boches continuent do fa-« voriser la fraude. Peu importe ce qu'on essaie I d'importer: Tous les vivres sont bien venus, j ^D'autant qu'ils servent exclusivement aux | goinfres de l'armée allemande. Dans les loca-! lités situées à la frontière mémo, à Essclieu. à l Putte par exemple, les vivres coûtent déjà fort cher. Pénétrez de dix kilomètres à l'intérieur du pays, — à Calmpthout ou à Cappellen — et vous trouverez une augmentation de cent pour cent sur lés mêmes articles 1 Publication de la ligue in Serait belge Comment nos prisonniers sont traités en Allemagne. I. L enfer de Munsterlager. — Régime clo famine. — Une scèue atroce. — Le travail forcé clans les ateliers de munitions. — Me-sures de coercition. — La poétique Germanie. Dernièrement, un soldat belge évadé d'Allemagne me racontait les impressions de son séjour dans le pays de la ,,kultur", les mauvais traitements et toutes les souffrances que les Allemands réservent à nos civils et à nos militaires^ elles sont effrayantes et dépassent toute imagination. Ces impression m'ont été communiquées au hasard du souvenir, un soir de départ ; je les a1 recueillies telles quelles et je les livre aux méditations de ceux qui "croient encore qu'il y a quelque chose de bon dans l'âme d'un boche. Notre soldat belge, actuellement en France, avait été fait prisonnier à Namur en août 1914: il avait été interné à Munsterlager où 5QÛ0 Belges furent entassés dans des tentes mai fermées, exposés aux intempéries et aux bourrasques, couchés sur do la paille qui ne fut renouvelée quo trois mois plus tard. Us dormaient sur la terre humide, dans le froid, sous la toile suintante de pluie; ils vécurent dans un enfer de misère, ils ont vu toutes, les souffrances et toutes les maladies. Plus tard on criera bien haut ce qu'il y a eu d'odieux dans la vie do nos prisonniers à Munsterlager; en 1914 elle fut insupportable. Les mortalités y furent nombreuses: un ingénieur de Liège y est mort de froid. Le premier bataillon allemand chargé de la surveillance du camp imposa à nos compatriotes un véritable régime de barbarie. On espérait que le bataillon qui succéderait serait plus humain, il fut encore plus, excessif. Les épisodes d'atrocités commises contre nos prisonniers sont nombreuses. En août 1914, quelques civils belges enfermés depuis plusieurs jours dans une baraque du camp de Munsterlager s'étaient montrés aux fenêtres pour satisfaire un besoin naturel: les sentinelles allemandes en tuèrent Bept à bout , portant et en blessèrent d'autres grièvement. Le lendemain, une équipe de prisonniers chargea les sept cadavres sur une charrette à paille et les transporta immédiatement au cimetière de Munsterlager où l'on peut encore voir sept petits tertres de terre grise indiquant l'endroit où nos compatriotes reposent. Ce fait avait été rapporté d'une manière imprécise et sous un aspect moins brutal; il nous permet d'en entrevoir bien d'autres qu'il ne sera possible de révéler que lorsque ceux qui les vécurent seront délivrés du joug allemand. Aujourd'hui ils nous dispensent de commentaires.Pendant l'hiver 1914-1915, nos prisonniers do guerre furent particulièrement maltraités par les geôliers de Munsterlager. I"n d'entre eux paraissait cependant animé d'un sentiment do pitié ; il plaignait parfois les nôtres, il semblait comprendro leurs misères... Un jour, il eut l'occasion de fouetter un soldat belge; on le vit se redresser comme un fauve et dans ses yeux jaillit une flamme de haine: en lui se réveillait cette brutalité teutonne innée chez tous les boches; il devenait un barbare. Compatriotes, lorsque se présente à vous d'un air paterne et bon enfant un Allemand obséquieux et poli, si ses paroles sont pleines d'attendrissement, s'il pleure vos malheurs, mëliez-vous, souvenez-vous du soldat de Munsterlager. Au fond de chaque boche dort un instinct de barbarie qui peut s'épanouir au moment où l'on y pense le moins. En Allemagne la nourriture des camps est 'nsuffisante; nos prisonniers reçoivent dans certains camps 300 grammes de pain par jour, à midi une assiette de soupe à base d'eau avec | pommes de terre et puis plus rien. Pour résister à ce régime de famine il faut être doublé d'une constitution vigoureuse et d'une vaillante santé; après les fatigues d'une campagne, ce n'est précisément pas cette nourri-turo qui rendra à nos prisonniers un peu de courage et do force. Quel gaspillage d'énergies, quelle diminution de vitalités humaines; les débiles, les faibles s'anémient et meurent, les plus vigoureux ne résisteraient pas si on ne leur envoyait des paquets de ravitaillement. Après la guorre, on sera effrayé du nombre de Russes morts de faim en Allemagne; ils ne reçoivent jamais de paquets; il y a entre eux et leur Patrie un front qui va depuis la Baltique jusqu'aux Carpathes. Parfois une voix do protestation s'est élevée; à Munsterlager, deux Belges du bataillon colonial do Namur avaient un jour demandé un peu de café au nom de leurs camarades ; lo ' feldwebel, ayant appris la chose, fit sortir des tentes les protestataires, une trentaine, et les emmena hors du camp dans uno cuisine où des Belges épluchaient des déchets de pommes de terre. Le feldwebel les aligna sur un rang, les fit mettre en position et ceux qui ne. prenaient pas immédiatement la position réglementaire étaient cravachés par des sous-officiefs de service. Lorsqu'ils furent tous rangés, on leur commanda demi-tour à gaucho et à la file indienne on les fit courir en rond autour de la cuisine, bras en Pair. Après une demi -heure, le feldwebel ordonna le repos et fit venir devaut lui les deux Belges du bataillon de Namur qui avaient demandé le café. Il plaça près d'eux trois sous-officiers et une sentinelle du corps de garde, un tvno dr.Allem^nrl à la face joufflue où s'épanouissait un rire épouvantable de brute; les deux victimes furent obligées de courir autour de la cuisines, les „GRIMALDÔ" LE cigare à 4 cents. J. A. SCH0TERMAN,Utrechtschestr. 34 vTéï. 145 «• ^mersioort.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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