L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 20 Octobre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 23 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/k06ww7819q/
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•Vcents flO Ceiîiirnesj Mercredi oeéolsre 19îs L'ECHO BELGE l'Union fait la Force, «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Beige est notre nom de Famitle. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: pu. z. VOOKBURGWAL, 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef; Gustave Jaspaers. » „ . _ - _ I Charles Bernard, Charles Hertoiet, Comité de Rédaction: I „ , „ .. .. , ( René Chamfttry, Emile Palnparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à FAtSreiirasstraiiom du journal: N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hoilandefl. 1.50 par mois. Etranger fi. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligue. Nie et Superstition I/Allemague a tout essayé pour vaincre. L'historien futur sera épouvanté des moyens que cette nation, poussée à bout d'orgueil et d'inconscience, n'a pas reculé d'employer pour arriver à ses fins. ^ Sa stratégie avant fait faillite, elle a tenté de brieer°la puissance maritime de l'Angleterre pas l'assassinat en masse. Battue^ sur j'Yser, devant l'impossibilité où elle était désormais d'atteindre Calais et Boulogne et de s'en faire une base contre Douvres, e]l0 a inventé la guerre 60us-marine et aérienne. Nous disons inventé, parce qu'il s'agit ici d'une guerre spéciale qui n'a de la guerre que le nom et qui est l'applica-tjon en grand des pires méthodes qu'eussent pu rêver des Bonnot et des Garnier dans un accès de délire sanguinaire. Ljs torpillages à l'aveuglette de paquebots, dont celui de la ,,Lusitania", avec se9 deux mille passagers inoffensifs, a été en quelque sorte l'effroyable prototype, les expéditions aériennes sur Londres, comme il y a trois jours qui ont coûté la vie à tant de malheureux gosses, surpris dans leur sommeil à coups de bombes, sont nés de cerveaux de brutes qui croient que dans le monde tout est soumis à la force aveugle. Ils se sont heurtés à du mépris, la seule arme que dès le début l'être intelligent opposa à ces manifestations terribles de la matière. Tant d'inhumaine brutalité^ ne pouvait que fortifier notre volonté de résister et de vaincre. Mais bientôt l'on avisa aux mesures à prendre pour enrayer ces attentats. L'amirauté anglaise a purgé l'océan des monstres allemands. Combien ont trouvé une mort 6aus gloire au fond des eaux. Combien, maladroits et balourds, se sont laissé prendre dans les filets de la Manche et de la mer l'Irlande. Il n'y a plus que la Méditerranée qu'ils infestent. .Mais Jà aussi on saura les supprimer. M voyez, l'Allemagne s'amadoue. Elle ne refuse plus à priori de s'entendre avec l'Amérique et de réglementer la guerre de sous-marins. Même dans le crime elle n'a pas le point d'honneur! Qu'on trouve le moyen de descendre ses Zeppelins ou de les prendre dans de vastes filets, et l'Allemagne demandera aux neutres d'empêcher que les avions français bombardent désormais le palais royal de Carlsruhe. Mais c'est psut-être là le seul moyen d'empêcher les vilaines mécaniques du comte Zeppelin de traverser encore ïa mer du Nord. La France se vante de ses escadres aériennes, de ses ,,croiseurs de bataille" et de ses formidables avions ds chasse. Qu'attendent-ils? Les villes allemande^ les villes plates, les villes sans clochers sont là. Et que le sang versé retombe sur ceux-là qui ont tué le premier enfant au berceau. Mais voici' que l'Allemagne, cherchant à coups d'audace une issue que par une singulière ironie des mots elle prétend être honorable à la situation où elle est acculée, combine une triple manoeuvre: Stratégique, elle consiste à aller donner la main aux Turco-Bulgares à travers l'héroïque Serbie; pratique, elle va chercher en Asie un million d'hommes dont les sous-offs prussiens à coups de bottes et à coups de poings feront de bon soldats ; enfin, manoeuvres inouïe d'intimidation, il s'agit en massacrant tout un peuple de jeter à la face du monde épouvanté tant de têtes coupées et de paquets d'entrailles que le monde atterré demande grâce. Que l'Allemagne n'essaie pas oe nier sa complicité dans les massacres d'Arménie. D'ailleurs, elle ne nie pas, elle avoue. Voyez les déclarations du comte von Reventlow qui applaudit à l'extermination 6y6te'raatique de ce malheureux peuple, paroles que l'on pourrait croire éructées dans une débauche de fou sanguinaire. Ecoutez le ton des journaux allemands. Ils accueillent par des sarcasmes les protestations de la presse américaine. Les Turcs sont maîtres chez eux. Le beau raisonnement! Le charretier qui bat son cheval et 'ontre lequel le général von Bissing prend les mesures si sévères lui aussi est 1» maître le sa bête. Mais une fois de plus les Boches mt fait un mauvais calcul. Ils achèvent de retourner contre eux les neutres qui ont ine conscience. Le grand fétiche de bois qu'ils ont élevé »u milieu de Berlin ne les sauvera pas. Et }ue cette note ridicule achève la. 6ignifica-ion de la note tragique que nous venons le donner. Gretchen naïve et superstitieuse 'u bras de Michel niais et sournois s'en va ^foncer un clou dans la botte, dans la flanche, dans un pan de la tunique du -élèbre général. Pour un mark, qui se refusait ce plaisir? Mais quelle façon barbare le marquer sa piété ! Et voyez maintenant 'e miracle s'accomplir. Au fur et à mesure les clous s'enfoncent, l'offensive allemande en Russie se ralentit, se traîne et se jPjUrt dans la boue glacée de la Dwina. k étoile de Hindenburg pâlit et le victorieux jjt près de connaître la défaite. Est-ce que Gretchen ne sait donc pas? Qu'elle veuille punir Michel d'une trahison et elle n'a à modeler une image de cire à son "nage. En la frappant de coups d'épingle coeur, c'est Michel lui-même qu'elle Y"a mourir. Ainsi chaque clou qui 6'enfonce dans lo Hindenburg en bois fait périr un P-U plus de> soldats allemands, affecte d'une Mystérieuse langueur toute l'armée alle-/ide et le genie même de son général. le phénomène de l'envoûtement qui îrûduit son effet infaillible- Ainsi ces forces occultes, auxquelles fait appel un peuple encore si près de ses anciens dieux de fleuves et de forets, 6€ tournent contre lui. Ici nous pouvons rire, rire avec l'avant-goût du rire que nous aurons bientôt quand nous serons à rire les derniers.. Charles Bernard* Il y a un an! 20 octobre 1911/.. Les Belges, appuyés par Vescadre anglaise, résistent victorieusement à l'ennemi, entre Nieupo-rt et Dixmude; un avion ennemi survole Bruges; batailles acharnées au nord et au sud' d'Af ras; sur la rive droite de lai Meuse, progrès des Français près du Camp-des-Romains. Dans la baie de Kiaa-Tchéou, le croiseur japonais jjTakackiko" est* coulé par une mine allemande.»'M >11 ' l?1 ' KM " Un faux Belge La légation de Belgique à La Haye nous fait parvenir la note ci-dessous: M. Fritz Norden, avocat à la Cour d'appel de Bruxelles, membre de l'Institut de droit comparé, a publié dernièrement une brochure sous le nom de ,,La Belgique Neutre et l'Allemagne d'après les hommes d'Etat et les juristes belges". Ce factum tend à établir que la Belgique, aux termes des traités existants, pouvait, sans violer sa neutralité, laisser passer des troupes allemandes à travers son territoire pour envahir la France; elle tend également à justifier en droit et en fait les excès commis en Belgique par les troupes allemandes. Les titres dont se réclame l'auteur peuvent faire croire que l'oeuvre émane d'un citoyen belge; il n'en cet rien. M. F. Norden est un Allemand, né à Leipzig en 1881 et domicilié à Bruxelles. ■ —— les mm llriiiie Les détails horribles qui ont été rapportés sur les massacres d'Arménie (800,000 cadavres) ont causé un sentiment d'horreur et une indignation profonde dans le monde civilisé. Ainsi qu'on le sait, le gouvernement des Etats-Unis s'est fait auprès do la Sublime Porte l'interprète de la réprobation américaine, et de plus la Maison Blanche demanda à Berlin de s'interposer à Constantinople pour amener une cessation de ces atrocités. Il est au moins bizarre qu'on se berce encore à Washington, après tous les crimes perpétrés par les Teutons depuis quatorze mois, de la moindre illusion au sujet du succès qu'une démarche empreinte de sentiments humanitaires peut avoir auprès de la TVilhelmstrasse. Si celle-ci n'a pas encore fait connaître sa réponse, les journaux allemands, eux, n'ont pas tardé pour dire aux Américains —et dans quels termes! — ce qu'ils pensaient de leur initiative. Le comte Reventlow, dans la ,,Deutsche Tageszèitung",. voit dans la requête des Etats-Unis un complot perfide des Alliés pour amener des froissements entre l'Allemagne et la Turquie. ,,En tout état de cause, dit cet écrivain pangerinaniste, il ne peut être question pour le gouvernement allemand d'intervenir dans les affaires intérieures de nos Alliés ottomans, et ce à la demande d'un tiers. Si les autorités turques estiment que le temps est venu de procéder avec violence contre l'elé-ment arménien indigne de confiance, suceur de 6aug et révolutionnaire, ce n'est pas Seulement le droit mais le d e v o i r du gouvernement turc d'agir de la sorte. En guerre, ce serait presque un crime de traiter un pareil élément avec des gants de chevreau. Assurons les autorités turques qu'il n'y a qu'une opinion en Allemagne à ce sujet, c'est que cette affaire ne concerne .que la Turquie seule et qu'un tiers n'a pas le droit de s'y brûler les doigts. De plus, il est bien évident que nos ennemis seraient enchantés de nous voir compliquer la situation à Constantinople dans le but d maintenir nos bonnes relations avec Washington". Même antienne dans les ,,Hamburger Nach-richten" disant que l'attitude de la Turquie à l'égard des Arméniens est justifiée parce que ceux-ci se sont révoltés contre leur Souverain (!) Quant à la ,,Koelnische Volkszeitung", si elle s'indigne à propos de ces épouvantables hécatombes de victimes innocentes, c'est contre.... les Américains. ,,L'attitude des Turcs contre les Arméniens, écrit la feuille de Cologne, ne regarde que la Turquie, et les Etats-Unis font preuve de présomption en voulant encore une fois avoir l'air d'être les gardiens de l'humanité à propos de questions qui ne les touchent pas directement. ..Les Etats-Unis feraient mieux de se rappeler leurs exportations énormes d'armes au profit de la quadruplice et l'incompatibilité de cet acte avec l'humanité!!',' On ne pouvait pas s'attendre à mieux de cette presse assoiffée de sang, de cette presse qui n'a pas eu un mot de blâme pour les atrocités commises par la soldatesque allemande Belgique. Mais ce n'est pas tout, car, au moment ou la requête américaine parvenait à Berlin, la municipalité de cette ville donnait au nouveau pont jeté sur le „Teltow Canal" le nom d'Enver pacha, l'homme sinistre, le massacreur en chef des Arméniens! C'est un véritable défi lancé à la conscience universelle, et un affront de plus pour les Etats-Unis. Le président Wilscn doit cependant se dire à certains moments que la politique du poing de fer est préférable à celle du gant de velours : avec des barbares c'est —Ja seule £ui oompt^ En Belgique. A Bruse U e s. M. von Bissing recherche la popularité. Il se taille une réclame monstrueuse à coups de proclamations et d'interviewsj auprès dés Belges, des neutres et des Allemands. C'est 'toute la terre ça ! Hier il déclarait avoir protégé les derrières de l'armée allemande; aujourdhui il accueille avec égards le sieur Schroemann, correspondant de guerre de feuilles pangermanistes dont les ,,Leipziger Neuesten Nachrichten" ne sont pas les moins importantes. ; Il serait étonnant que ce général en retraite -ne se livrât pas à quelques manoeuvres... Reste à voir s'il réussira à convaincre, en collaboration de M. Schroemann, les lecteurs de la feuille de Leipzig. Pour nous, la cause est entendue: nous savons le jugement qu'il convient de réserver à l'opinion que von Bissing feint de professer à l'égard des Belges. Il a ordre de trouver que tout est pour le mieux dans le meilleur des pays conquis et que la germanisation de la Belgique donne des résultats inespérés. Cela est faux, il faut le dire bien haut. L'influence allemande n'entamera pas l'airain de nos coeurs. Mais M. v6n Biseing est très satisfait. Apparemment, il lui faut peu de choses pour se réjouir ouvertement de ce qu'il croit avoir fait. Ses voeux et ses intentions, dit-il, ont été bien compris. Il n'a pas rencontré de difficultés particulières. Les ministères privés de leurs ministres, coopèrent assidûment à l'administration du territoire occupé, — à part, concède-t-il, le personnel du ministère des chemins de fer, postes et télégraphes qui n'a pas l'air de vouloir se soumettre. Parbleu ! M. von Bissing oublie que c'est sur l'ordre du gouvernement belge que les ministères ont continué à fonctionner, sauf en ce qui concerne les chemins de fer, les postes ^t le télégraphe. Ce n'est donc pas à sa bonne gestion qu'il doit ce résultat...La question de l'alimentation, continua-t-il, est résolue grâce aux secours américains et — tenons-nous bien — aux mesures qu'il I a priees! Cependant, à son regret très vif, il ne pourra pa6 faire reprendre l'industrie, parce que les matières premières font défaut au pays. Le bon général ne parle évidemment pas des rafles effectuées et des réquisitions en masse de toutes les machines de nos usines et de nos fabriques. Et pour cause ! La Croix Rouge, depuis qu'elle est administrée par un ami de von Bissing, lui donne tous les jours l'occasion de manifester sa profonde satisfaction. D'autant — mais c'est ce qu'il ne nous dit pas — que la caisse de cette institution belge contenait encore quelque 200.000 francs lorsque le freiherr s'en accapara... C'est à moi, poursuivit-il, que la Belgique doit l'instruction obligatoire. Les écoles restent libres, mais sont soumises à la surveillance politique de l'Allemagne pour autant qu'on n'y enseigne pas aux enfants la haine de la Germanie. Voilà d'ailleurs une surveillance que le gouverneur pourrait supprimer sans retard. Il n'est pas utile qu'on enseigne à nos enfants à haïr ceux qui ont ravagé, mis à feu et à sang... et à sac leur malheureux pays. Pourtant, un souci lui vient de ce que les universités ne rouvrent pas leurs portes. Il espère qu'à Gand ses efforts aboutiront à un résultat heureux. Evidemment — et bien qu'il ne l'ait pas dit — c'est la fla-mandisation de cet établissement d'instruction que poursuit M. von Bissing. L'occasion est belle pour les De Cock, les De Clercq et autres Jacoboches, réfugiés en Hollande, de tenir leurs malles prêtes Avec joie, l'Excellence constate que les rapports entre l'Eglise et l'Etat sont fort bons. Il a oublié bien vite que le cardinal Mercier fut arrêté et que de nombreux prêtres ont été fusillés ou jetés en prison, sans motif. L'interviewé et l'intervieweur ne veulent pas rappeler ce qui doit les gêner vis-à-vis des Allemands qui réfléchissent,... pour autant qu'il y en ait. Donc — et c'est bien la conclusion «— l'état d'espit n'est pats mauvais en Belgique. Evidemment, il y a encore des gens mal disposés pour nous, concéda le général. Mais les Belges, qui sont gens pratiques, ne vont pa6 se perdre dans le labyrinthe de la sentimentalité. Ce serait très inutile. Ils se soumettent raisonnablement à l'état de choses actuel (ce qui est quelque peu en contradiction avec les ternies de sa proclamation 6ur les èspions !). Il ne faut pa.s, veut* bien encore nous apprendre von Bissing, s'occuper exclusivement des grandes villes si l'on veut juger de la situation de la Belgique. Il faut aller à la campagne. Ah ! les émotions que m'a procurées la campagne. Lorsque les paysans viennent saluer mon Excellence, reprit von Bissing avec un trémolo tragique dans la voix, je me sens ému. Ils sont là, en habits de fête sur la route, et m'invitent à entre? chez eux comme s'ils avaient affaire à une- vieille connaissance. Ils me présentent grand' mère et les enfants. Ici, l'intorvieuw no nous apprend pas si le générp.l écrasa une larme sur la peau tannée de sa joue, mais nous pouvons nous l'imaginer. C'est toujours ça! Seulement, nous ne sommes pas forcés de croire à cet accueil de nos villageois, nous qui les con-naissons^ S'il en est ainsi, tout va bien, r- et terminons. Evidemment — et c'est ici que le gouverneur termina sa pérora,ison — les Flamands sont plus proches de nous que les Wallons, mais ceux-ci — et je parle surtout des paysans —sont gens extraordi-nairement loyaux et travailleurs. Jamais ils- n'ont fait de difficultés aux Allemands! Là-dessus, le journaliste pangermaniste se retira. Il avait gagné sa journée. M. von Bissing voudra bien nous pardonner si nous n'avalons pas cette tartine comme pain bénit, mais, en vérité, elle est trop sucrée pour nous. C'est trop, général, beaucoup trop. Nous finirons par croire, à votre prochaine interview, que nous n'avons jamais eu de meilleur ami que vous. A moins — et nous nous excusons de la liberté de notre jugement — que vous n'ayez besoin d'un peu de réclame pour faire monter vos actions à Berlin? A Gand. M. Félix Leconte, professeur en sciences physiques et mathématiques de l'Université de Gand, est décédé à Londres. * *, * Le flamingant et pubiieiste bien connu, Alfons Sevens, a été transporté en Allemagne. Il fut condamné à cent et dix jours de prison pour avoir écrit un article contre les traîtres du Vlaamsche Post. Il se défendit lui-même devant le conseil de guerre et déclara ne pas vouloir demander grâce. Bien au contraire: ,,Vous ne connaissez pas le peuple gantois", dit-il; ,,vous pensez qu'il vous respecte, parce que quelques traîtres roulent en automobile avec vos officiers. C'est dans le panier à salade qu'i! faudrait amener ici ces individus; si la population était libre, c'est moi qu'on reconduirait à ma demeure en automobile."- Ce plaidoyer fit quelque effet et la sentence fut remise à l'après-midi. Ce n'était qu'une misérable comédie. Ces messieurs du conseil de guerre ' devaient prendre des instructions de leurs supérieurs et le résultat fut qu'à la reprise de la séance Alfons Sevens fut condamné à 1,000 marks d'amende ou cent et dix jours de prison. Une heure plus tard, des amis lui apportaient les 1,000 marks. Il les refusa. On les porta chez lui poulies remettre à sa femme. Mais la vaillante épouse refusa également et embrassa son mari qui se rendit immédiatement à la prison. * * * "Le XXe Siècle"' reçoit quelques détails précis sur le sort fait à BI. A. Yerhaegen, député de Gand : "C'est le 5 septembre, à 7 heures du soir, que M. Arthur Verhaegen, condamné à deux ans d'internement en Allemagne, fut embarqué à destination de Cologne où il arrivait le lendemain matin. Il resta trois jours dans la prison de cette ville, puis fut transporté à la prison 1 de Siegburg. M. Verhaegen protesta aussitôt, faisant -remarquer qu'il avait été condamné à "l'internement dans une forteresse" et non à la prison. Le directeur do celle-ci, ne possédant pas d'ordre, promit de télégraphier aussitôt à 1 Gand. Dapuis, on est sans nouvelles de M. Verhaegen, qui a été condamné "pour avoir ] protesté contre l'obligation dans laquelle ] les Allemands ont voulu mettro les ouvriers i gantois de fabriquer des sacs à destination des tranchées ennemies". ( A Brades. Au théâtre, on joue en' ce moment des pièces allemandes, pour amuser la garnison, * * * ! Dernièrement, un convoi de prisonniers belges fut conduit à ti avers la ville. Immé- , diatement la population accourut pour voir { passer nos soldats, pleins de boue et déguenillés, qui avançaient d'un pas pénible, t Partout on criait: „Vive la Belgique!" Les Allemands ne bronchèrent pas, mais quand quelqu'un s'avisa de crier également: ,,Vive la France!" il fut immédiatement appréhendé et conduit en prison. l A Ostende ' Il paraît que l'abbé Pyoe, très aimé de , tous les Ostendais, ne serait pas mort. Nous nous en réjouissons fort. Le bruit de son ( décès émanait cependant de source sérieuse. ^ Or, une carte postale, mise à la poste à Bruxelles le 7 octobre 1915, dit que l'aumônier Pype va bien. Tant mieux. j f Dans les FisisssSres. e Les Boches n'ont pas borné à Thielt, à ? Eecloo et à Deynze leurs réquisitions ,,hu- 1 maines" Ils ont réclamé des maçons et des c charpentiers dans les communes d'TJrsel et c, de Waarsclioot. Us racontent que les ouvriers vont être e employés à la reconstruction des villes bel- 6 ges qui ont souffert de la guerre. Lorsqu'on leur demande vers quelles villes les ouvriers c ont été expédiés, ils répondent invariable- a ment: ,,Vers Termonde". Or, c'est là un f mensonge insigne, car on a vu des ouvriers ainsi embauchés travaillant dans la forêt a d'Houthulst Les autres travaillent à la € construction de baraques derrière le front, à portée des canons des alliés. Qu'en pen- c sent les représentants des puissances signataires de la Convention de La Haye 2 1 L es arrestations se multiplient. A Thielt, on a arrêté le coiffeur Auguste Vermeersch pour avoir refusé de raser un ouvrier belge qui travaillait pour les Allemands. Je ne rase pas le6 traîtres, avait-il .eu le courage de. dire. Arrêté, on l'a déporté en Allemagne. Le pâtissier Adolphe Debruyne a été incarcéré pour avoir manifesté trop ouvertement ses sentiments anti-allemands. La prison de Bruges regorge de condamnés; on ne sait plus où les placer. Les Brugeois sont décidés à fonder la Société des victimes de l'injustice allemande. Il y en aura, des membres ! A 4,338 kilos de margarine ou de graisse, 106,300 kilos de pommes de terre, 50,825 poireaux, 6,925 céleris, 3,974 kilos d'oignons, 12,470 kilos de haricots, 12,745 kilos de pois, 3,620 kilos de sel, 2,405 kilos de riz, 1,603 kilos d'épinards, 1,230 kilos d'oseille, 818 kilos de cerfeuil, 900 kilos de viande, 115 boîtes de tomates et 24 de sugar corn, ont servi à la fabrication de la soupe, non pour une de nos divisions d'armée, mais pour la population hutoise secourue depuis le 19 mars dernier au 31 août. La soupe communale, dont profitaient en semaine 4,513 personnes, le dimanche 4,370, a coûté fr. 61,236.68, à laquelle dépense il faut ajouter fr. 3,290.33 (achat du matériel), fr. 4,827.44 (salaire de 31 personnes), 1,136 francs (transport de la soupe dans les divers locaux de distribution). Le prix moyen! de revient de la soupe est de 16 centimes 4/10 le litre. * * * On a placardé en ville une affiche contresignée par le bourgmestre de ITuy, informant tous les hommes nés entre le 1er janvier 1885 et le 31 décembre 1895 et du 1er janvier au 31 décembre 1898, d'avoir à se présenter avant le 20 septembre à l'hôtel de ville-. L'affiche ajoutait que ce n'était pas pour les enrôler dans l'armée allemande, celle-ci étant une armée du peuple, composée exclusivement d'Allemands.Mais les termes en étaient significatifs. Les Boches font le recensement pour emmener avec eux tous les hommes valides, s'ils doivent battre en retraite. A Artoira, Après M. Joset, directeur de 1' Avenir du Luxembourg, condamné aux travaux forcés à perpétuité sous l'inculpation d'espionnage, ■— les Allemands ont arrêté M. îe docteur Duren, de Messancy, pour n'avoir pas retenu son fils âgé de seize ans, qui 3gt allé rejoindre l'armée belge. M. Duren fut condamné d'abord à une forte ^imende, puis à trois semaines de prison. Au I?a:y s VïïaalEoan. Le Comité de secours d'Ecaussines-d'Enghien rient d'organiser l'oeuvre du Petit Sou du Pauvre. D'emblée, un grand nombre de personnes y ont adhéré. Elles sont ainsi dispensées le faire l'aumône aux solliciteurs importuns, ;rop souvent professionnels. Avec le produit les versements mensuels, l'oeuvre pourra sou-ager spécialement les pauvres honteux, lesquels surtout méritent qu'on les aide. * * * Jour et nuit, les moulins font entendre leur joyeux tic tac. Craignant la fermetiu-e de ces jtablissements, nos glaneurs se sont empres-iés d'y porter leur moisson. Le froment est introuvable et la farine do la , >résente récolte continue à se vendre très cher, i Depuis plusieurs jours, la farine du ravitail-ement est de qualité médiocre. Il ne faut donc >as s'étonner de trouver acheteurs a des hauts jrix d'un produit plus savoureux, au grand létriment de la caisse du Comité de secours •t d'alimentation. Les pommes de terre se vendent 12, 13 et .4 francs. Combien les paiera-t-on l'hiver? * * * Voici la communication transmise aux fer-niers d'Ecaussines-d'Enghien et signée du lourgmestre : ..Par ordre de l'autorité allemande, nous émis par express, nous vous prions do rem-ilir de suite le tableau ci-dessous: lo. Dato exacte à laquelle le battage sera erminé dans votre exploitation: a) avoine : b) froment, seigle, etc. : c) quantité d'avoine battue à ce jour: d) quantité de froment battue à ce jour: 2o. Veuillez prendre bonne note que, par le nême ordre, les grains doivent être battus le •lus tôt possible." * * * On annonce le décès, dans sen château de xrand-Maroliin, du comte de Rohiaaio, un [es représentants les plus autorisés de notre -ieille noblesse belge. Aaax froîîtières. La semaine dernière, deux femmes et une llefcte essayaient de se rendre de Belgique n Hollande, dans le voisinage de Mesch, itué au sud d'Eysden. Les femmes furent nterpellées à plusieurs reprises par les sol-îats hollandais, mais elles continuèrent à ourir. Les soldats firent feu: deux des trois emmes furent atteintes. Deux s'enfuirent n Belgique, où la fillette de 14 ou 15 ans st morte. La femme qui était en territoire hollau-lais fut recueillie par les soldats et, après voir reçu les meilleurs soins, elle fut trans-lortée à l'hôpital de Maestricht. La malheureuse vécut encore quelques heures. Elle 'appelle Marie Nahon, est âgée de 40 ans t habitait à Fouron-le-Comte. Une balle l'avait atteinte dans la région u coeur. La fillette se nomme Willems. La troisième •ersonne est une demoiselle Fouyon^ L'émo tion a été grande à la suite de cette triste affaire. * * * pn officier allemand, qui voulut franchir la clôture de fils de fer sous pression, près du passage de la Meuse à Lanaye, a été électrocuté. Son cadavre resta attaché aux fils qui l'entai liaient à mi-corps. Dans cette posil^xi, les Allemands l'ont laissé trois quarts de journée pour servir d'exemple et prévenir d'autres fuites. « Le Tsïta des srgasnts grecs (Correspondance particulière de l'Echo de Rome, 14 octobre. Je suis en mesure de vous transmettre, dans leur teneur a/uthenjtique, les passages essentiels de l'argumentation par laquelle le gouvernement grec a prétendu justifier son refus d'exécuter le traité d'alliance qui lui ordonne de soutenir la Serbie. Le gouvernement serbe, sentant que l'agression bulgare était imminente, avait demandé à la Grèce que le quartier-général hellénique reçût pour instructions de se concerter avec le quartier-général serbe en vue d'une action commune.Le gouvernement greo répond qu'il a „le très vif regret do ne pas pouvoir accéder à la demande du gouvernement serbe" 'et qu'à son point de vue le casus foederis n'est pas réalisé. 11 continue ainsi : L'alliance a „un caractère purement balka* nique' '. L'alliance conclue en 1913, en prévision d'une agression bulgare, et dans le but d'établir et de conserver, après le partage des conquêtes faites en commun sur l'empire ottoman, un équilibre de forces entre les Etats de la péninsule, a, d'après le préambule même du traité, un caractère purement balkanique, qui n'en impose nullement l'application dans les péripéties d'une conflagration générale. En dépit de la généralité des termes de leur article premier, le Traité d'alliance et la Convention militaire qui le complète prouvent que les parties contractantes n'ont en vue que la seule hypothèse d'une attaque éventuelle de la Bulgarie dirigée contre l'une d'elles. Liarticle 4,^ dans la convention militaire, en fournit lui-mêane la démonstration, car, destiné à limiter le concours de l'un des alliés déjà occupé ailleurs, il ne prévoit d'autre casus foederis qu3 l'attaque de la Bulgarie contre l'autre allié. Cet' argument tourne exactement à l'inverse de ce que le gouvernement grec veut prouver* La réponse grecque poursuit : Nulle autre part il n'est question de l'attaque concertée de deux on plusieurs puissances. Au contraire, si large que soit en ses termes la disposition générale de l'article premier de la convention militaire, elle se borne à l'hypothèse d'une guerre entre l'un des deux Etats alliés et une seule autre puissance. Et il no pouvait en être autrement. C'eût été un acte de folie présomptueuse de stipuler pour l'éventualité où l'une des parties serait en guerre avec plusieurs Etats à la fois le concours manifestement impuissant et dérisoire des forces armées de l'autre allié. Or. il n'est pas douteux que c'est bien cette hypothèse qui s'offre aujourd'hui. Si l'agression bulgare appréhendée par le gouvernement serbe doit se produire, elle sera l'effet d'un accord cèncerté avec l'Allemagne, l'A ut riche-Hongrie et la Turquie. Elle aura lieu en combinaison avec l'attaque déjà entreprise par les deux empi-< res du centre. Elle se présente comme un épisode do la guerre européenne. Lo gouvernement grec prétend ep trouver la preuve dans le fait que la Serbie a rappelé son ministre de Sofia en même temps que les puissances do la Quadruple-Entente .rappelaient le leur. Maïs comment le ministre serbe pouvait-il rester à Sofia quand les autres diplomates partaient précisément pour protester contre l'attitude des Bulgares contre la Serbie? Grèce réserve ses forces ,,en vue d'une tneïHeure utilisation uîtérieure." Après cette argumentation sur le texte du traité, la réponse du cabinet d'Athènes s'efforce de démontrer que la Grèce rend un plus grand service h la Serbie en restant neutre. ^ U est dès'lors évident qu'on se trouve en ■ dehors des prévisions comme de ï^esprit de fl notre alliance. Mais le gouvernement royal n'est pas seulement convaincu que, dans ces conjonctures, des obligations .contractuelles no pèsent pas sur lui. 11 est en outre persuadé que son armée, spontanément "offerte en un pareil moment, servirait mal l'intérêt' auquel il a obéi en^^^B restant neutre dans la guerre européeniij^B estimant que le meilleur service qy'il pourraJi^B rendre à la Serbie c'était do tenir en échec Bulgarie, en conservant en vue d'une attaque éventuelle de sa part l'intégrité de sec forces ( V et la liberté de ses communications. Il s'est j ■ toujours tenu prêt à faire face au danger bul- \ 1 gare, alors même qu'il se produirait au cours | de la guerre actuelle, bien que la Serbie fût déjà en lutte avec deux grandes puissances. C'est pourquoi à la mobilisation bulgare il s'est empressé do répondre sur-le-champ par la mobilisation générale de son armée. Mais il a toujours en vue une attaque bulgare se produisant séparément, encore qu'en connexion avec les autres hostilités entreprises contre la Serbie. L'hypothèse d'une attaque concertée avec celle d'autres puissances a été <?fc doit rester en dehors de ses prévisions. Car, en intervenant dans ce cas, la Grèce s'expose elle-même sans le moindre espoir de sauver la Serbie. La Serbie ne saurait évidemment souhaiter pareil résultat. L'intérêt comanun commande au contraire que les forces grecques soient encore tenues en réserve, en vue d'une nieilleuro utilisation ultérieure. U importe donc que la Grèce demeure neutre et armée, et qu'elle suive attentivement la marche des événements, avec la résolution de veiller toujours, par les moyens les plus appropriés, en même temps pour la sauvegarde de sos intérêts vitaux, à la protection des intérêts qui lui sont communs avec la Serbie. La réponse grecque se termine aiuai : Le gouvernement royal continuera à accorder à la Serbie toute assistance et facilité, com-» i j>atibles aveo &a ^oâition internationale, J À

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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