L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 15 Fevrier. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 04 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/0p0wp9v126/
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3ème Année N°. & 15 5 cents Jeudi 15 lévrier 1917 L'ECHO BELGE L'Union fait la Fores, journal quotidien du malin paraissant en MoSIancâe Belge est notra nom lie Famille. Toutes les lettres doivent être adressées nu bureau de rédaction: [V. Z. VOOBBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 3797. Rédacteur en Chef: Gustave «Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbieî, Comité de Rédaction: ^ Bené ciiamibry, Emile Painparé. Pour les annonces, ai>0!iiîemems et vent* au numéro, s'adresser à l'Administration du lournalîN.Z.Voorburgwa) 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: HollantJefl. 1.30 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents !a ligne. La Tradition à la VioSenoe , Toute mon oeuvra politique s'effoadre «.f'™m-ùuôi: pour un chiffon de papier!" Ces parties que M. de Bethmaim-Holhveg dit à sir Goschen, l'ambassadeur anglais oui prenait congé de lui, révèlent la mentalité du Germain. L'Allemagne ne s embar-oa3 de traités. Dans une conversation d'homme à homme M. de Betlunann-Holl-w«e caractérise le cas qu'elle en fait par un mot désormais historique. -y. i août, quand M. de Betlnnanu-Holl-V«r monte à la tribune du Re-ickstag il dit, cette fois à la face du monde: „ Nos troupes, en ce moment, foulent le territoire de la Belgique. Noms commettons une violation du droit des gens." Cette, déclaration est infiniment plus grave. L'Allemagne, par l'organe dé son représentant le plus autorisé, ne dit pas: „Qu'est-ce qu'une violation du droit des gens: bagatelle! Non point.' Elle attache à oe droit des gens toute l'importance morale qu'il peut avoir. Mais, ce droit, délibérément, elle le viole. Si bous revenons là-dessus une fois de plus — et l'on ne saurait assez y revenir — c'est parce que l'Allemagne, dans une circonstance actuelle, vient de renouveler le même aveu. Le Bureau Norden, qui est une agence officieuse allemande, vient d envoyer de par le monde un commentaire'sur note du gouvernement espagnol^ Nous y lisons: ,,Les opinions sur la légitimité de la <*uerre sous-marine sont fort partagées depuis le début .de la guerre. L'Allemagne et les savants allemands en renom ont toujours défendu la légitimité de cette guerre telle qu'elle a été faite jusqu'ici. Mais, pour l'Allemagne, le point de vue juridi- ' que à la déclaration de la guerre sous-ma- ; rine était moins prépondérant que la ne- j cessité, dfrns une lutte pour la vie, en face de la volonté de l'Entente de la détruire de répondre par les moyens que l'Angleterre emploie à son égard. " C'est toujours le même cynisme. Le pint de vue juridique pour l'Allemagne n'importe pas. Elle le proclame avec M. de Bethmann en plein Reichstag; elle le fait savoir au monde par la voie de ses agences. Mais remettons encore une fois en place les choses que le Bureau Norden embrouille à plaisir. La guerre économique que l'Angleterre fait à l'Allemagne n'est pas contraire aux déclarations de La Haye. M. de Caprivi l'a reconnu. Moltke et Bismarck ont affamé Paris en 1870. Est-ce que les assiégés ont répondu en tâchant, par exemple, d'empoisonner les sources ou de répandre parmi les assiégeants des bacilles de maladies contagieuses ? Ils ont subi la dure nécessité sans essayer de s'y soustraire en foulant aux pieds les lois sacrées de l'humanité. Il n'est point de jurisconsulte allemand ou non allemand qui n'admette la légitimité de cette arme,, terrible certes, qu'est la réduction par la faim. Mais il n'est point de jurisconsulte non allemand (l'opinion des jurisconsultes allemands est subordonna© aux intérêts de l'Allemagne) qui ne condamne de la façon la plus formelle une méthode de guerre qui consiste à assassiner sans distinction combattants et non - combattants. C'est d'ailleurs ce que reconnaît l'extrait ci-dessus, et par là l'Allemagne reste dans la tradition. Elle est la nation qui, délibérément, se met au-dessus des lois et au-dessus de l'humanité, non point, comme elle s'efforce maladroitement de le faire croire aux neutres, pour défendre son existence, mais pour assurer son hégémonie sur l'Europe et, par là, dominer le monde. Qu'un vésanique comme le comte Re-ventlow enseigne brutalement que l'Allemagne et les Allemands n'ont point à s'inquiéter de ces billevesées comme il appelle les principes de morale qui sont le ciment des sociétés policées et des Etats civilisés, l'opinion neutre, ainsi souffletée en pleine face peut-on dire, se révoltera. Et cependant le comte Reventlow, sous une forme brutale qui est bien allemande aussi, celle-là, reste dans la vraie tradition politique de ceux qui, ont fait l'Allemagne, depuis les électeurs du Brandebourg jusqu'à Bismarck et ses maladroits élèves. C'est ce principe funeste de la primauté de la force sur le droit que l'Allemagne incarne qu'il importe de détruire. Ce résultat pourra-t-il être atteint par l'action de ceux qui croient à la force persuasive de l'idée? N'oublions donc pas qu'il ne s'agit point d'éveiller une idée dans le cerveau obscurci d'une brute, mais que cette idée du droit, dont les alliés sont les soldats, se heurte à une doctrine opposée, faite des sophismes de toute une école de juristes, de philosophes et d'historiens à laquelle beaucoup d'entre nous, depuis revenus d'une fatale erreur, avaient donné tout leur crédit. Pour que la vérité triomphe de l'erreur, il faut que les soldats de la vérité aient plus de canons, plus de munitions que leurs adversaires. La force de la vérité l'emporte seulement sur la force de l'erreur en ce qu'elle suscite le sacrifice désintéressé. Tous nous avons le devoir de hausser nos coeurs à ce sacrifice suorême. Charles Bernard. il V B un an 18 février 1916. — Les Russes enlèvent S , devant Unefpum et c/ipturent W Âiiiar de l'Internationale II. La conversion de Po;il, ; Le 23 janvier dernier, nous relevions à cette j même place un article envoyé à son journal par le correspondant du Vorwàrts en Hollan-; de, l'Autrichien Otto Pohl, ci-devant cor-[ responclant du même joui'nal et de \' Arbei-terzeitung à Paris. Cet article, on le sait, contenait des insinuations calomnieuses à l'adresse du dr. Terwa^ne, député socialiste d'Anvers. D'autres socialistes belges, Van-dervelde, Louis de Brouckëre, Henri de Man, y recevaient le coup de pied de l'âne. Seul, Camille Huysmans, secrétaire de l'Internationale, trouvait grâce devant le correspondant du journal socialiste impérialiste de Berlin. Le Pohl en question a voulu riposter à notre article. Croyez-vous qu'il ait envoyé cette riposte à son journal? Pas du tout. L'Autrichien s'est contenté d'adresser au Socialiste Belge une longue lettre qui trouva le meilleur, le plus cordial accueil et fut ]Dubliée en bonne place, suivie d'un petit commentaire dont l'ironie aj>pliquée ne plaira pas à tous les Belges qui se souviennent de la part prise au siège de Namur par les obusiers autrichiens... Le Pohl en question ne manque pas d'un certain ,,kulot". Après avoir impunément, pendant des semaines, injurié, insinué, calomnié dans sa gazette boche, il crie à l'insulte, il se pose en victime dès qu'on le secoue un peu fort. Encore un candidat pour la corporation des martyrs ! Dans cette lettre à Huysmans, où l'on savoure la grâce élé-phantesque de l'esprit viennois, Pohl voudrait faire croire que je me suis attaqué à Mme Lotte Pohl. Ceux qui auront lu mon article du 23 janvier, ici-même, se souviendront qu'au contraire j'ai opposé respectueusement cette dame à son farceur de mari. J'ai dit'qu'elle s'était faite devant moi l'exégète de la monstrueuse doctrine impérialiste des sozial-démokrates à la Lensch et à la Haenisch. Je n'ai rien dit de plus. Si Pohl ne comprend pas lé français, après un séjour de 12 ans à Paris, c'est son affaire. Je ne suis pas d'humeur à le lui enseigner. Ce? qu'il y a de plus intéressant dans sa lettre au Socialiste Belge, c'est que ce journaliste boche veut se poser en ami et eu protecteur de notre malheureux pays. Voyez-vous ça? C'est du plus haut comique. Pohl déjouant la censure berlinoise pour faire passer dans le Vorwdrts quelques paroles sympathiques pour notre pays, Pohl converti en ami et défenseur des Belges ; c'est du joli. ,J1 faut savoir lire entre les lignes", dit-il. Je répète que la pitié de ce monsieur a pour nous quelque chose d'injurieux et que nous n'en voulons à aucun prix. Et maintenant, que l'on juge de sa bonne foi, ou plutôt de son ,,kulot". Parlant des socialistes belges du pays envahi et de l'admirable résolution qu'ils votèrent récemment, — cette résolution qui ennuie tant Camille Huysmans — le Pohl avait écrit dans le Vorivàrts du 14 janvier: ,,Uber die Meinung. der Arbeitermassen in Belgien selbst lasst sich natûrlich schwer ein Urteil gewinnen, um so mehr, als dort die allgemeinen politischen Aiiffassungen in ihrer Entwickelung durch Leidenschaften, die ans unmittelbaren Bedràngnissen entste-hen, gestort mùssen werden." J'ai tenu à reproduire ce texte dans l'original, au risque de faire se décomposer le papier sur lequel j'écris. Saves-vous comment Pohl traduit cette phrase pour le Socialiste Belge? ,,11 est naturellement fort difficile de porter un jugement sur l'opinion des masses ouvrières, d'autant plus que, là-bas, les conceptions politiques générales doivent avoir été troublées dans leur développement par les sentiments qui ont leur sinirce dans la situation tragique du 27a//s." Ce dernier membre de phrase est le plus bel exemple de „rucklosigkeit" dans la traduction. J'en appelle à tous ceux qui connaissent l'allemand et notamment à notre ami Camille Huymans, docteur en philologie germanique de l'Université 'de Liège. Leidenschaften, oui on non, veut-il dire : ■passions? Ce mot, étant donné le contexte, a un sens péjoratif que n'a pas sentiments. La traduction exacte est:... ,,par des fissions nées des misères immédiates". Pohl veut nous faire croire qu'il a parlé dans le. V orwàrts de la ,,situation tragique" de notre pays, histoire de se rendre sympathique aux lecteurs du Socialiste Belge. Vraiment, il exagère... Le Socialiste Belge fait suivre la lettre de Pohl d'un commentaire disant: ,,Le lecteur pourra conclure sur documents." Oui, mais quels documents ! Louis Piérart. les petits Uugs de j'Agence Wolff Le journal hollandais (Rotterdam) ,,De Maasbode" s'est t'ait l'écho d'un bruit d'après lequel une partie importante de la population de la Belgique occupée verrait avec plaisir la paix se conclure le plus tôt possible. Aussitôt i'Agence Wolff a envoyé à la presse danoise une information déformée dont voici la substance d'après le ,,Social De.mokraten" de" Copenhague (No. 17 janvier 1917) qui, sous le titre : ,,l?n journal belge demande une paix séparée", reproduit la tendancieuse communication de | Berlrfl:■ ,,La feuâlle' 'lialga (?) ,,Maasbode" j | préconise une paix séparée pour éviter la ruine | totale de la Belgique | En Belgique. En Esclavage. On se rappelle de la note que nous avons publiée sur les exactions des sauvages en Campine. Voici le récit détaillé dû passage des esclavagistes aux environs d'Anvers: L'affaire des déportations vient, en se déve-loijpant, de 6e compliquer d'incidents assez graves. Dans la première quinzaine de janvier, les autorités allemandes ont enlevé nombre de jeunes gens dans la Campine anversoise, notamment à Sandhoven, à Viersel, à Pulle, à Turnhout, à Kessel et dans nombre d'autres localités. Ces enlèvements se font toujours avec les mêmes procédés arbitraires. C'est ainsi qu'à Berlaer, sur 27 jeunes gens enlevés le 8 janvier, 13 étaient des cultivateurs n'ayant jamais cessé de travailler, des sabotiers qui ne peuvent suffire à la besogne qu'ils ont à' faire, des employés de chemin de fer touchant un traitement d'attente, etc. Plusieurs des déportés étaient même propriétaires. A Sandhoven, les trois quarts des déportés avaient de l'ouvrage régulièrement. Et ainsi de suite. C'est au cours de ces recrutements que se sont produits les graves incidents auxquels il est t'ait, allusion ci-dessus. Les hommes qui étaient arrivés sur la place publique, à la suite de convocation, en voyant avec quel arbitraire les Allemands procédaient, prirent la fuite en grand nombre. Les soldats qui les gardaient, cavaliers et fantassins, essayèrent de les retenir mais n'y réussirent pas. Les fuyards parvinrent à gagner les bois et les landes de 'bruyère désertes, encore assez nombreuses dans cette partie du pays. Depuis loris, ils tiennent la campagne, se soutenant par des moyens de fortune sur lesquels on ne peut donner d'autres détails. Les Allemands organisèrent des battues, mais presque sans succès. Alors, irritées, les autorités allemandes prirent des mesures draconiennes. Le mercredi 10 janvier, vers 4 heures du matin, les Allemands ont fait irruption à Neylen et y firent prisonniers : le bourgmestre de la commune; M. Eïigels, conducteur provincial de travaux, et le brasseur de la localité, M. Camille Thauvoie, qui n'est pas même conseil- ; 1er communal. Le bourgmestre,, malgré son grand âge (plus de 70 ans), fut traîné à la prison de Ma lin es. A Kessel, où 70 jeunes gens environ s'étaient dérobés à la convocation, les patrouilles allemandes n'ayant pu, malgré leurs battues, en reprendre que 8 ou 4, on arrêta le bourgmestre^ vieillard de 69 ans, un conseiller ' communal, nommé François Dillen, et un autre notable. Tous trois. ont été appréhendés et conduits à Mal in es. A Berlaer furent arrêtés : le notaire, M. Lamibreehte, l'instituteur en chef Cassiers et un échevin. A Pulle, le même jour qu'à Kessel, on arrêta, vers 3 heures du matin, tous les membres du conseil communal, sauf un seul qui était gravement malade. A Halle, petite commune tout à fait agricole, où il n'y avait pas un seul chômeur et où la section de chômage du Comité national ne fonctionne pas, les Allemands essayèrent d'en- j lever des hommes, 15 ouvriers s'enfuirent. Là- ; dessus, le 10 janvier, une patrouille fit en- ' lever, en pleine nuit, le secrétaire communal J et réclama de celui-ci la désignation des nota- ' bles. Le secrétaire refusa et s'offrit lui-même. Le chef de la patrouille déclara que, cela ; étant, il s'adressserait au brasseur, et il alla arrêter celui-ci. Puis la patrouille se rendit ; au château et arrêta le châtelain, baron de i Borrokens, bourgmestre de cette commune. A Heyst-op-den-Berg, commune importante et chef-lieu de canton, la même scène se répéta: là, ce furent le notaire et deux notables qui furent arrêtés. A Bouc bout furent arrêtés le bourgmestre, baron de Gruben, M. Naets, frère du sénateur de' ce nom, et d'autres notables. Tous ces otages ont été conduits à la. prison : de Mal mes, dans des conditions de transport i inhumaines, en pleine nuit. A Malines, les prisonniers durent rester la j nuit entière, n'ayant qu'une chaise pour objet j de repos. 11 y avait parmi eux des vieillards de 70 aras. L'administration communale de j Malines, informée de ces traitements inhu- • mains, y envoya alors des objets de couchage et une nourriture convenable. Les Allemands ont prétendu incarcérer les otages comme prisonniers, sous prétexte qu'ils : étaient de connivence avec les fuyards; mais ils durent bien reconnaître qu'ils n'a- i vaient aucuno preuve à l'appui de cette accu- I sation. Les Allemands avaient d'ailleurs arrêté des notables étrangers à l'administration com- ' munale ; mais alors l'autorité allemande dé- I clara qu'elle garderait tout ce monde comme otages, pour contraindre les fuyards à se con- ' stituer prisonniers. "Cette mesure de rigueur, absolument illé- : gale au regard du droit positif comme du droit des gens, n'a eu aucun effet. Les fuyards ; ne sont pas revenus et les recherches faites j par les Allemands restent toujours vaines. Aggravant encore leurs premières mesures, i les Allemands ont envoyé à Berlaer des troupes et les ont cantonnéos chez les notables les plus riches de l'endroit, à titre de punition, i C'est le renouvellement d'une des pratiques les plus draconniennes- des anciens temps : le système des garnisaires. En outre, dans toute la région, ils ont interdit aux habitants do quitter leur maison 1 après, trois heures de l'après-midi. Naturelle- j ment, il résulte de là une entrave considéra- j ble pour les travaux des Champs et pour toute | la vie économique. Malgré cet acharnement dans l'arbitraire les fuyards persistent à ne pas revenir, préfé- 1 rant tenir les bois, même par .cette saison extrêmement rigoureuse, que d'aller travailler pour compte do l'e~ • * * Voici quelques s d'une lettre tou chante d'un déporté bel^e obligé à produire pour ses tourmenteurs. On remarquera qu'il n'a cédé que lorsque la faim l'eût complètement épuisé ;— et qu'il insiste sur ce point, dans sa peur d'être pris pour un mauvais Belge: ,,Acheter quelque chose, je ne le puis, car je n'ai touché, que 4 mks pour toute ma semaine de travail. L'assiette de soupe se paie 50 pf. ; le pain, 1 mk. ,, Je viens vous demander,. chers parents, si vous avez reçu 12 mks, qu'eux (les Allemands) déclarent vous avoir envoyés et quo la firme m'a retenus, quoiqu'il me fût impossible de m'en passer. Je dis ,,la firme", sinon vous no sauriez peut-être pas pourquoi ces marks vous vsont envoyés. Cette somme, chers parents, est le prix de notre travail. En effet, nous avons été forcés de travailler. Des camarades et moi nous avons refusé aussi longtemps quo nous avons pu. ,,J'ai dû, à cause de ce refus, me tenir pendant trois jours debout, sans boire ni manger, dans une prairie et, après ce (temps, nous avons dû céder, car nous tombions d'inanition, là où nous nous trouvions, sur place. ,,Donc, nous avons tenu bon aussi longtemps que nous avons pu. Et nous n'avons pas signé." Ce moyen de contrainte est employé en long et en 'large dans toute l'Allemagne. C'est un système auquel,- en long et en large aussi, s'oppose l'héroïsme des déportés belges, aussi longtemps que peuvent résister un estomac vide, un corps débilité. A SfîîseîSes Un écho, tout imprégné de charme émouvant, nous arrive du front, écrit ,,Le Courrier de l'Armée". Les récentes nominations dans le cadre des officiers ont naturellement provoqué do_ nombreuses mutations. Dans un de nos régiments de carabiniers elles ont donné lieu, selon une ancienne coutumo du temps de paix que la guerre même n'a pu abolir, à un repas de corps. Réunion simple assurément, comme il convient quand le canon tonne à proximité, et où l'on oût vainement cherché l'éclat dont se paraient naguère semblables fêtes de famille. Les circonstances, en revanche, ont, seinble-t-il, encore accru l'intimité et la cordialité do ces fraternelles agapes, où se manifeste si intensément la solidarité et la confiance qui unissent plus étroitement que jamais nos vaillants combattants. Le général Collyns, qui se sépa'-ait de son beau régiment pour exercer un autre commandement, présidait la réunion. Un chaleureux accueil fut fait aux nouveaux arrivants, et un cordial salut adressé aux camarades partants. Après avoir dit, en termes élevés, tous ses regrets de quitter les braves dont il avait été pendant si longtemps le chef — aimo et respecté de tous — le général Collyns, -renouvelant une ancienne et touchante tradition, décerna aux acclamations de l'assemblée le titre de ,,caporal des carabiniers" au major d'état-major Maton, qui, après- avoir été pendant trois mois à la tête d^un bat. i:lon du régiment, se séparait de celui-ci pour prendre le commandement d'une autre unité. C'est alors, sous l'empire d'un sentiment qui lui fait autant d'honneur qu'au grand patriote qui l'a provoqué, que le général Collyns eut uno inspiration vraiment émouvante. % Prenant à nouveau la parole, il eut des accents vibrants d'eloquence pour rappeler que, quelque .temps avant la guerre, au cours d'un banquet de corps quo M. Max avait honoré de sa présence, le régiment des carabiniers avait nommé ,,caporal" l'éminent bourgmestre do la capitale, en témoignage d'estime pour sa brillante personnalité et de gratitude pour les services qu'il no cessait de rendre à la garnison de Bruxelles. Evoquant onsuiio les heures poignantes de l'occupation de la capitale par l'envahisseur, le général Collyns mit en relief l'attitude si courageuse et si fi ère de l'heroïque bourgmestre, tenant tête à l'oppresseur, insouciant des vexations et des menaces, n'écoiitant- nue sa conscience et la voix de l'honneur. 11 le montra victime, alors, de la tyrannio allemande et amené en capitivité dans une prison germaine. ,.C'est un des nôtres, Messieurs", s'écria le général, ,,qui depuis plus do deux ans souffre làJbas, dans une cellule, sous la garde brutale de geôliers prussiens. Et c'est un devoir, et c'est, une fierté pour nous, de lui adresser aujourd'hui le salut fraternel des carabiniers de l'Yser. Au nom du régiment, désireux de lui apporter cet insigne hommage d'admiration et d'impérissable estime, je nomme ,,sergent" le vaillant caporal Max,' bourgmestre de Bruxelles!" Toute l'assistance est debout, frémissante d'émotion. Des acclamations enthousiastes s'échappent de toutes les lèvres: ,,Vive le sergent Max! Vive notre bourgmestre!" Et rien ne pourrait mieux dépeindre la profondeur et la noblesse des sentiments que nos soldats éprouvent pour l'éminent patriote, dont la grande figure brillera à jamais dans .l'histoire de cette guerre, à côté de celles du Roi-Chevalier et du cardinal Mercier. i'uisse l'écho des acclamations dont il a été rol>jet franchir les murs de sa triste prison, et lui dire combien l'admirent et le vénèrent tous les vaillants de l'Yser qui lui réservent, pour quelque jour prochain, un retour triomphal dans sa bonne ville de Bruxelles reconquise et libérée, toute pavoisée et délirante de patriotique allégresse. * * - Nous lisons dans le ,,Nieuwe Courant" : ,.Lc Dr. G. Borginon qui avait accepté la présidence d'honneur du Volksopbcuring, a donné sa démission à la suite de la différence d'opinions qui existe entre lui et un certain nombre de membres du Volksopbcuring au sujet de la question flamande.." Nous félicitons lo député Borginon de son attitude. Il a compris que cet organisme était une machine de guerre anti-belge. Nous l'avons toujours prétendu. En donnant sa démission de président d'honneur le docteur Borginon nous donne raison. * * * On trouve, à la quatrième page de journaux publiés en Belgique occupée, l'annonce' d'un négociant .qui offre 20,000 kilos de feuilles de marronnier et 30,000 kilos do feuilles de cerisier pour la fabrication des produits pour fumeurs, attendu quo ,,ces feuilles so mélangent très bien avec du tabac pour la fabrication des cigares". A Anvers L'administration communale a décidé dei réquisitionner le bois à brûler et les provisions de charbon qui se trouvaient chez les commerçants, dans les magasins, entrepôts, docks. Les prix seront ultérieurement fixés. • * ■ On a trouvé uno fennpe et ses deux petits enfants morts de faim et de froid dans une maison de la rue des Prédicateurs ! * • s Lo bureau principal du Comité de ravitaillement, établi place Moorkens, no. 19, à Bor-gerhout, a. mis en vente, au mois de janvier, les denrées suivantes aux prix indiqués: Sucre cristallisé, 46 centimes la livre. Morue salée, 4 fr. le kilo. Café, 40 grammes pour 42 centimes. Oignons, 1 fr. le kilo. Carottes, 25 centimes lo kilo. Choux-raves, 13 centimes lo kilo. Savon, 1 fr. 75 la brique de 100 grammes. e ♦ » Un terrible malheur s'est produit rue des , Brasseurs. I/enfant de Mme J. a été brûlé vif à la suite d'une imprudence. » » * Voici quel a été le mouvement du port durant le mois de janvier : Entrées : bassin Bonaparte 304 bateaux, bassin Kattendijk 108, canal de la Campine 107, bassin des bateliers 181, quais do l'Escaut 74, ba6sin Mexico : 4. Soit au total 778 bateaux jaugeant 202.030 tonnes. ! Sorties : bassin Bonaparte : 275 bateaux, bassin Kattendijk: 87, Canal de la Campine 99, bassin des bateliers 106, quais de l'Escaut 73, bassin Mexico : 3. Soit au total 643 bateaux jaugeant 213.248 tonnes. » 4? fi Les travaux de creusement d'un certain nombre do canaux au cimetière de Schoonsel-hof, en vue de l'appropriation d'une étendue de quatre à cinq hectares à titre d'essai, sont aujourd'hui terminés. Les résultats sont satis-| faisants. Le service de voirie estime qu'il y : a lieu de procéder sans retard à l'appropriation d'une nouvelle partie, d'une étendue de 14 hectares, comprise entre lo Hollebeek et le Ster-bosdh. Le coût do cette deuxième entreprise s'élèvera à la éomme d'environ 74.000 francs, j Après achèvement, les travaux d'assèchement ! d'une vingtaine d'hectares seront donc terminés. Pour commercer les inhumations, vers les mois d'avril ou mai prochains, on disposera d'une superficie supérieure à celle du cimetière du Kiel. A la séance du Conseil communal du 22 janvier, M. le docteur De Gueldre a émis l'avis que les enterrements au cimetière du Kiel, qui est débordé, constituent un vrai scandale. On y enterre en ce moment à 1 m. 50 de profondeur, ce qui est manifestement insuffisant. M. l'échevin Strauss a déclaré qu'on cessera les inhumations au Kiel aussitôt que le Schoon-selihof sera prêt. A Le 12 février les hommes qui n'ont pas reçu ; le ,,caoliet" aux visites précédentes sont convoqués par les esclavagistes. La mortalité continue de' dépasser dans une forte proportion lo chiffre des naissances. Ainsi, du 1er au 20 janvier, on enregistra 51 naissances contre 116 décès. On constate quo la natalité atteint 9 pour mille et la morta-1 iité 18 pour mille. A SI ta v On diiâribue ..aclueilemeut de la soupe aux ouvriers des usines ïhiry, Delloye et Dufrenoy. ; Cette soupe, qui est fournie gratuitement, provient du Comité de ravitaillement de la ville. 1 On annonce que le Conseil d'administration I des Fondeurs ilutois a décidé qu'en raison de la cherté de la vie tout le personnel recevra, à partir du 1er février, uno allocation supplémentaire. Cet exemple devrait être suivi. A La vie a repris son calme à Yvoir. Le nombre des soldats allemands qui forment les troupes d'occupation a fortement diminué, li en reste environ 37 pour Yvoir, mais par contre, à Anhoe, ils ont établi une kommandantur d'environ 30 hommes. La kommakidantur est installée dans la villa appartenant à M. Isidore Scantèur, à An-hée. A Yvoir, ils occupent deux maisons, l'une | de M. Lambert et l'autre do M. Devos, à côté i du café Joseph Verlaine, rue du Pont-d' Yvoir. I De temps à autre, quatre trompettes et une '■ grosse-caisse viennent de Dinaut faire de la i musique : ceci a souvent lieu la veille d'un dé-| part pour le front. La gare d'Yvoir est également occupée par 1 les troupes. La circulation en chemin de fer est rétablie depuis décembre 1914 pour les civils, mais depuis un mois ics trains pour voyageurs ont beaucoup diminué. S'occupent activement du ravitaillement et des secours: MM. Lambret Albert, médecin et bourgmestre de la commune; Jemenne et Henry, vrais modèles do dévouement, car, nous devons le dire, Yvoir est une des communes dont l'organisation est la mieux faite tant au point de vue du ravitaillement qu'à celui des secours.A ta I^Srrsfooaarâ A Hasselt la ration do pommes do terre est fixée à un kilo par personne et par semaine. * « .. . j De la fausse monnaie circule en grande quantité dans le .Limbourg. A St. Trond, notamment-, on a retrouvé de nombreuses faus-: ses pièces. * • " I Le fils du directeur dè la fabrique de zinc, ! à Baclen, deux ingénieurs et une douzaine de jeunes gens en âge de milice ont passé la fron-, tière la semaine passée. Germains? Latins? Nous recevons la lettre que voici: Monsieur, Votre intéressant article ,, Germains? Latins?" nie remet en mémoire le passage suivant do l'excellent livre ,,Van oude tij-den tôt heden—Geschiedenis van ons Va-derland" du savant historien néerlandais J. Vos: Les Flamands ne sont pas de3 bas Aile-mandé: Trois cents ans avant l'ère chrétienne apparut dans le Brabant septentrional et le Limbourg une race gauloise. Un siècle plus tard les premiers Germains arrivèrent dans la Drenthe, l'Overyssel et la Gueldre. Un ou deux siècles plus tard les Bataves • se fixèrent entre le Rhin et le Waal. J Les Prisons s'établirent au N. et au N. O., les Kaninefates dans les dunes de Hollande, les Marézates en Zélande, les Tu-mates et les Chamaxes à l'Est. Les Mé-napiens et les Nerviens, dans le Sud, étaient des tribus gauloises. Pendant les cinq siècles de paix romaine, des colons romains se fixèrent dans le pays. Vers le cinquième siècle, les Frisons s'imposaient le long de la côte de l'Ems au Zwijn (Groningen, Frise, Hollande, Utrecht, Zélande.) Les Saxons occupaient la région sud de Groningen, Drenthe, Over-yssel et l'Est de la Guéldre; le restant du pays était occupé par les Francs. Donc, la population de la région flamande, aussi bien que celle du pays wallon, est un mélange de Celtes ou Gaulois et de Francs. La différence de langage entre les deux parties du pays doit être attribuée à des conditions géographiques et économiques et non pas à une question racique. Le pays flamand actuel, région aux limites mouvantes du côté de la mer qui n'attira guère les Romains, était en. relations, par voie clleau, avec la partie de la Hollande habitée par des Germains et des Bataves. Le Celte fut donc supplanté en pays flamand par des dialectes germaniques alors qu'il s'était mué au pays wallon en un dialecte latin ou roman. Lai langue n'est jm.s plus ywur le peu-pie flamand que pour d'autres peuples l'indice de la race. Depuis l'an mil, le fran-çais est aussi bien la} propriété de\ la\ Flandre que de lct> France. Le Flamand n'est par co-nséqucnt pas u-n G'ermain, même quand il s'exprime en un dialecte germainiqu-c. Au moyen âge, les communiers de Bruges et de Liège ont la même mentalité sociale et exeroent une grande influence!, sur la marche des événements; en Hollande, par contre, les métiers n'ont aucune influence politique dans leurs cités. Les affinités des Flamands les portent vers le Sud et non au Nord ou à l'Est et ce sont ces affinités, s'affirmant au cours de longs siècles, qui décèlent vraiment la race. La connaissance du français était plus répandue en Belgique en 1848 que de nos jours. Elle était celle de la classe instruite ! dans les Flandres. Quand, en 1823, Guillaume 1er décréta obligatoire l'emploi du néerlandais dans les provinces flamandes, l'opposition fut si générale que l'application en fut d'abord différée et ensuite tout à fait rejetée.Les Allemands qui revendiquent nos Flandres et les Belges renégats, leurs avocats, ignorent-ils l'ouvrage de G. Vos? Recevez. Monsieur, l'expression de ma ! Considération distinguée. Adolphe De Koninck. Membre de l'Association des écrivains belges, auteur du ,,Monde économique et ses relations avec la Belgique". i | .i m igji-o-C} -*--<!»i — — ' Li lifellirie ie!go noie Un programme de défense, Un ,,Comité temporairo pour la défense des ncérêts do la batellerie belge" s'est constitué à Londres. Il est composé comme suit: j r'résident: il. Adriaenssens, d'Anvers. Vice-président : J. Lalemant do Gand. Secrétaire : L. Van der Slyen, d'Anvers. Trésorier : W. Laniot, d'Anvers. Rapporteur: L. Teugels—De Vos, do Bruxelles. I Ce comité, au cours de plusieurs séances te-! nues à Londres, a arrêté le programme repris ! ci-dessous et qui a été communiqué à M. Hello-j putte, ministre dos Travaux Publics, j 1. — Le gouvernement, devrai t renoncer, au moins pour une période déterminée, aux droits do péages qui grevent lourdement la fcatelieru-et dont, depuis' des années, on poursuit la sup-. pression. Eventuellement, le gouvernement serait invité à généraliser cet affranchissement par des accords à conclure avec les propriétaires des grands canaux ne faisant pas partie du domaine national. L'unification des droits serait une mesure équitable. 1 2. — Lo gouvernement pourrait allouer une prime à la navigation intérieure, prime qui serait calculée à raison du tonnage transporté et qui trouverait sa justification dans la collaboration apportée' par la batellerie au département des chemins de fer. 3. — Création d'une banque de crédit qui aurait pour mission d'aider les sociétés de ! crédit maritime et fluvial et de fournir aux | bateliers les sommes qui ne peuvent

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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