L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1918, 15 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ms3jw87s6r/
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4ê«.e Aranee ra» S cents iVsercrecsa is mai îGio L'ECHO BELGE I L'Union fait la Force. «Journal quotidien du malin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. II. l/f/fl/il • « * Wl "«■ ' toutes les lettres doivent être adressées au I bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, I AMSTERDAM. Téléphones: 2797 et 1775. — ^ Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ ... . .. . ( Charles B ernard, René Chambrï, fiom.té de Rédaction:, B,n||e painparé. Abonnements : Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois. Pour Ic3 militaires au Iront et les militaires internés en Hollande fl. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Dans l'attente de l'Heure Voici plus de quinze jours, déjà, que le dernier i>emous de la vague de fer et de feu que les Allemands ont fait déferler sur la France a expiré devant les monts de Flandre. C'est un entr'acto — car on peut tenir pour certain que les Allemands n'ont pas encore renoncé à leur projet d'écraser les lignes "britanniques — suffisamment long pour permettre de considérer les opérations qui se sont déroulées entre le 21 mars et la fin d'avril comme formant la première phase de la grande offensive allemande. Nous pouvons donc également porter un jugement sur ces opérations considérées comme un ensemble et en dresser le bilan. . Le moins qu'on puasse dire, c est que dans lés calculs de l'ennemi l'effort militaire colossal, lp mot, oette fois, correspond bien à la chose, qu'il s'est imposé au cours de cette période de six semaines environ devait amener la décision à son profit. Les paris des gens bien informés, en Allemagne, stipulaient, qu'an 5 mai dernier, les Anglais, réduits à merci, auraient signé l'armistice. On se souvient que l'empereur Guillaume avait commandé à dîner, à Paris, le 20 août 1914. Comme le temps pas- Nous voici à la mi-mai et les Anglais ou, pour parler plus justement, les Britanniques, ne sont pas réduits à merci. Leur armée, qu'on évaluait à 60 divisions avant i'offensive allemande, est aujourd'hui plus nombreuse et, pour le moins, aussi bien outillée. Mieux soudée à l'armée française, e» quelque sorte amalgamée avec elle, sous lt commandement d'un chef expérimente, à la fois sage et hardi, le général F oc h, le vainqueur de* la Ferté Champenoise,-*qui, une fois déjà, barra l'accès de la Manche aux Allemands commê, depuis, il barra l'accès de Venise aux Autrichiens, cette armée britannique constitue aujourd hm pour les Allemands un obstacle plus redoutable encore qu'elle n'était au 21 mars der- , nâer. Il n'est donc pas exagéré de dire que, pour l'ennemi, tout est à recommencer. Tout est à recommencer, oui, et, comme les conditions du succès sont devenues infiniment plus dures, l'effort à faire devra être aussi beaucoup plus grand L'Allemagne est-elle en état de faire cet eîîoiVI Oui, puisqu'elle s'y prépare. Les renseignements recueillis à ce- sujet ^ par les zlliés lie laissent aucun doute. Il n'en sera point fait fi comme on a fait dans certains milieux au sujet de ce qu£ l'on savait sur les préparatifs de la première ruée. Quarante divisions s'élancèrent au 21 mars sur les 9 divisions britanniques, appuyées de 8 divisions de réserve, qui tenaient la ligne de Cambrai—La Fère. Le nombre des divisions allemandes', successivement engagées, à la fin du mois d'avril, est de cent trente. Aujourd'hui la présence de cent cinquante divisions allemandes $^t signalée entre la | mer et l'O-ise, un total d'environ 1.200.000^ | hommes pour l'infanterie seulement. Elles comprennent les divisions jusqu ici engagées, reportées à effectifs complets, une vingtaine de divisions encore fraîches et des éléments de l'armée de Mackensen, arrivés de Roumanie. On connaît la méthode de combat du bocihe, sa valeur indiscutable, le mépris absolu du haut commandement de la vie humaine. Méthode coûteuse, .mais qui peut conduire à des résultats._ Elle a déjà fait fléchir—les lignes britanniques et les a reportées, en certain endroit, jusqu à 60 kilomètres. Il n'en faudrait pas. plus, cette fois, pour atteindre la côte. Les empereurs d'Allemagne et d'Autriche viennent de se rencontrer au quartier général allemand. Sans doute ils y ont examiné la situation très embrouillée et quasi inextricable qui règne à l'est de l'Europe. Ils y ont aussi%supputé les chances de la nouvelle offensive à l'Ouest et l'on peut croire que de ces délibérations sont sorties < les dispositions définitives quant à 6on exécution.Comme ç'a été le cas avant la^ première offensive, celle-ci a-t-elle été précédée ou sera-t-elle encore précédée d'une nouvelle offensive de paix? On l'a dit de source trbs autorisée ; on l'a démenti de source non moins autorisée. Toujours est-il que l'en conserve en Allemagne, pour ne pas parler | de l'Autriche, une inquiétude que les démonstrations bruyantes des pangermanistes et du parti ,,Vaterland" ne parviennent pas I a masquer. L'ivresse des premiers jours qui | a suivi la ,,bataille de l'empereur" est tombée. L'on s'est mis à penser au prix auquel la victoire de Cambrai—St. Quentin—La Fcro, ainsi que les succès en Flandre, ont été payés. Et l'on montre aussi quelque déconvenue de ce que le mot de ilindenburg sur l'épuisement de la France et de l'armée française ait été si rudement démenti par les événements. Et il est aussi piquant d'observer que si tous les journaux boches, à quelque nuance qu'ils appartinssent, parlaient naguère d'imposer aux alliés la paix allemande, la paix du vainqueur au vaincu, avec indemnités, annexions et humiliations, quelques-uns sont revenus à la formule plus modeste d'une paix protégeant l'Allemagne contre les convoitises de ses» ennemis. Au fond de tout cela l'on sent clairement la préoccupation : si, encore une fois, l'offensive devait ne pas réussir ? Et cette préoccupation est d'autant plus vive que, si l'Allemagne peut renouveler une fois encore son effort du début du printemps, elle ne le pourra plus une troisième fois. Ses arsenaux seront vides et ses dépôts épuisés. De simples succès tactiques la laisseront épuisée devant une armée franeo-anglo-belgo-italo-américaine, plus désireuse que jamais de prendre sa revanche, indéfiniment alimentée par le robinet américain mis à ouuler, en hommes-, e# maté riel, en munitions. Ce sera l'heure de Foch. Et, quel que soit l'effort allemand de demain, la magnifique vertu dont témoignèrent les soldats de Foch pendant les heures d'épreuve que nous venons de vivre nous garantit que cette heure viendra. Charles Bernard. Comité des intérêts belges en Russie Commission Industrielle et Commerciale La Commission se propose de commencer sans retard le travail de documentation qu'elle s'est assigné, en vue de connaître la situation des entreprises industrielles ou commerciales baltes établies en Russie et de déterminer, dans la mesure duN possible, l'étendue de la perte soubie ou^prévue par celles-ci. Dans ce but, elle soumettra aux intéressés un formulaire qu'ils voudront bien lui renvoyer dûment rempli. Elle invite les personnes représentant à quelque titre qne ce soit des entreprises de l'espèce ot qui ne se seraient pas encore fc.it connaître à 6'adresser à elle, 2 Seinpostduin, Soheveningue, afin que le document en question puisse leur être transmis. mmrn ■ p ■ m». * Sympathies luxembourgeoises pour la Belgique. Le ,,Luxembourg Libre" de Berne, organe de la Ligue des Patriotes Luxembourgeois à l'Etranger, qui représente le courant le plus nationaliste du petit Grand-Duché, annonce que cette Ligue vient de voter à l'unanimité la résolution suivante: ,,La Ligue poursuivra comme par le passé son programme d'indépendance nationale intégrale. Pour cela elle considère comme indispensable la rupture oomplète avec l'Allemagne. Sur le terrain économique elle réclame le recouvrement de son autonomie pour le Luxembourg. La Ligue est favora-ble à un rapprochement d'abord sur le terrain économique avec la Belgique, et elle décide de mettre à l'étude cette question.'' La publication de cette résolution est accompagnée d'un article qui montre que, si la Ligue ne prend pas parti encore pour une alliance complète, c'e6t afin d'asseoir préalablement celle-ci sur une étude approfondie basée elle-même sur la raison plus que sur le sentiment. Celui-ci est unanime dans le Grand-Duché de Luxembourg en faveur du rapprochement lo plus étroit avec l'ancienne mère-patrie. mm T> ■ Q * '7» I —■ La presse clandestine en Belgique occupée ,,1'Âme belge". A la liste déjà longue des publications clandestines paraissait en Belgique et activement colportées, sous le manteau, en dépit des menaces et des persécutions allemandes, il faut ajouter une revue, dont jusqu'ici il ne fut guère question: „L'Ame belge' '. Le premier numéro de cette publication porte la date du 22 février, elle est dédiée: ,,A S. M. Albert 1er, Roi des Belges"; la couverture porte cette épigraphe: ,,L'âme belge que les sièoles ont pétrie de loyauté et d'héroïsme et qui passera inviolée et immortelle aux générations futures". Dans 'son numéro spécial de Pâques (8 avril 1917), l',,Ame belge" parle du Roi Albert en ces termes allégoriques: ,,Le printemps n'est pas encore là — en déipit de la date fatidique du 21 mars. ,,Une ou deux fois déjà, nos espoirs ont été trompés. ,,Qu'importe! L'astronomie est une science exacte et il est des certitudes mathématiques ! ,,Son retour, à Lui aussi, est inscrit au cadran éteeçnel des temps. ,,Eb lorsqu'il fera son entrée triomphale dans Sa bonne ville de Bruxelles, de L'avoir attendu si longtemps, si impatiemment, notre joie sera plus grande encore. ,,Ce sera la fête du Soleil, la fête des Fleurs, et l'âme de tout un peuple communiera avec Lui", -«a» ■ C ■ m» L'attitude lie la Belgique jugée par un Espagnol. Le grand écrivain espagnol A. Salcedo a commencé, dans le ,,E1 Universo", de Madrid, une série d'articles, dans lesquels il démontre que la Belgique a été, en tout et partout, loyale, patriotique et digne de l'admiration du monde entier. Voici en quels termes il commence son étude aussi intéressante qu'érudite : ,,Les événements terribles, qui se sont déroulés à partir d'août 1914, viennent confirmer le destin historique de cette nation si petite en territoire et si grande par la densité de sa population et par son progrès intellectuel et économique. La formidable épée de l'Empire germanique a coupé la# Belgique en trois tronçons : un qui est subjugué par l'envahisseur — un qui le combat toujours — un qui a émigré chez les peuples voisins. Les trois tronçons palpitent toujours, quoique épuisés et sanglants: ils constituent une pléthore de vie historique. Ils sont, en cp moment, trois terres d'expérience, trois laboratoires sociaux. Tous les trois offrent au monde un spectacle intéres- I 3<int de faits instructifs et extrêmement dignes d'être observés." mm 9 ' Pour nos Pauvres. Vente de cartes postales illustrées iïu bureau de propagande patriotique belge ,,Appuyer pour obtenir" Zwolle, „La publicité de V„Echo Belge" est' de l'or 2.50 fl. !! y a un an 15 mai 1917: Les Français repoussent des attaques allemandes vers Les B omettes et Chevigny et les Britawiviqu^s vers B*Me-vo\w$*. En Belgique. Cinq héros belges On a maintenant quelques détails sur la récente et abominable affaire de soi-disant espionnage dans laquelle les boches ont impliqué un oertain nonubre de nos malheureux compatriotes: cinq d'entre eux, injustement condamnés à mort, ont payé de leur vie la fausse accusation d'avoir entretenu des intelligences avec les puissances alliées. En réalité, les victimes de la fureur teutonne avaient été attirées dans un véritable traquenard par un de/ ces odieux agents provocateurs que subventionnent les Allemands afin de pouvoir, par des exemples sanglants, semer la terreur autour d'eux. Cet agent, que nous ne nommerons pas, est un sujet belge qui joue depuis longtemps un rôle abominable auprès de ses compatriotes, aussi bien en pays neutre jju'en Belgique; c'est un do ceux avec lesquels, la guerre finie, la justice aura un compte terrible à régler. Lui et quelques autres ont déjà un certain nombre de victimes sur la conscience. S'ils commettent plus tard l'imprudence de s'attarder en Belgique après le départi des derniers soldats prussiens, certains d'entre eux risquent fort d'être échar-; pés par la foule avant même d'être ; empoignés par les gendarmes; ils au-1 ront, en tout cas, un joui" prochain, à répondre des nombreuses condamnations à mort, à la déportation ou à la prison dont ils ont fait punir des innooents et ils paieront très cher le salaire de honte que leur ont versé les Allemands pour chaque victime qu'ils leur ont livrée. M. le consul Van Bergen, M. le curé Moons, M. Ricoc, groffier du tribunal de commerce, M. Watliier, employé de chemin de fer, et M. Balthazar ont donc été dénoncés par ce traite, qui s'était insidieusement mis en relations avec eux, et c'est sur cette seule dénonciation qu'ils ont été arrêtés par la poîice allemande. Traduits devant, le tri-bunal militaire d'Anvers, . ces malheureux, : qui ne se connaissaient nullement eiltre eux, ; ont été accusés d'avoir comploté ensemble contre la sécurité des armées allemandes. L'accusation n'a d'ailleurs pu apporter contre eux aucunê preuve, si minime fût-elle; les seuls témoignages qui aient été entendus ont été ceux des policiers allemands qui étaient mêlés à l'affaire. C'est d'ailleurs dans le huis clos le plus absolu que l'affaire a été jugée, on pourrait plutôt dire qu'elle a été ,,bâclée", car on vit raremsttïtr mettre moins de temps à juger et à, condamner des gens dans une question d'où dépend leur existence. Les accusés avaient refusé de se laisser défendre par les officiers boches que le tri- ' bunal avait la prétention de vouloir leur imposer comme avocats d'office. Leurs réponses aux juges militaires allemands furent ce qu'elles devaient être: un démenti énergique à l'accusation sous laquelle ils avaient été mis en état d'arrestation et une mise en demeure d'avoir à apporter des preuves. C'est naturellement une satisfaction que les Allemnds ne pouvaient par leur donner. Tout ce, qu'on put faire contre eux fut de montrer qu'ils étaient tous d'excellents patriotes, irréductibles dans leur sentiments, et qu'ils n'éprouvaient aucune sympathie pour les envahisseurs. La cause était d'ailleurs jugée déavance et après une parodie d'audience les juges militaires prononcèrent une quintuple condamnation a mort. L'attitude de ces héros fut, pendant tout ce temps, ce qu'elle fut jusqu'au bout: tout simplement admirable de stoïcisme et de fermeté. On sait qu'au moment d'être fusillé M. le consul Van Bergen refust de se laisser bander les yeux et qu'il tomba sous les balles du peloton d'exécution en chantant la ,,Brabançonne". Nous pouvons ajouter que ses compagnons n'eurent pas une mort moins héroïque et que tous, l'un après l'autre, firent face aux fusilleurs en les regardant droit dans les yeux. Car ils furent fusillés le même jour, à la même heure, au même endroit, et le dernier qui tomba vit tomber avant lui les quatre autres victimes do la Kultur! •- Les familles de ces héros, dont les noms doivent rester gravés, comme ceux de tant d'autres, dans la mémoire des générations à venir, ont inutilement réclamé leurs corps. Les autorités militaires ont répondu par un refus brutal aux sollicitations dont elles ont été l'objet. Les boches craignent-ils que les honneurs funèbres que leurs parents et leurs amis % veulent rendre à la dépouille de ces •cinq *Belges glorieux soient l'occasion ,de6 manifestations auxquelles les populations ne pourraient se retenir de se livrer et dont l'unanimité empêcherait qu'on les put réprimer facilement? C'est infinement probable. Détail particulièrement cruel: les Allemands ont refusé de rendre à la famille de M. Watliiea des souvenirs intimes, et notamment des photographies, que oe dernier avait sur lui au moment de son arrestation et dont les policiers boches l'avaient dépouillé! A Courtrai ,,Sint-Amands Studentenblad'' a publié dernièrement, sur les premiers mois de l'occupation allemande à Courtrai, un minutieux rapport dû à M. Debbaudi, qui, après de longs mois d'une dure captivité en Allemagne, a été rapatrié en Suisse. Voici les passages essentiels de oe document : La première rencontre de Français et Allemands à Courtrai eut lieu le 24 ou le 25 août 1914. Quinze dragons français étaient arrivés en éclaireurs lorsqu'on signala le6 premiers ennemis dans les environs. Aussitôt les Français allèrent à leur rencontre, les attaquèrent, en tuèrent trois; en blessèrent cinq et firent les autre» prisonniers. | Un des blessés, le commandant, était un : cousin de -Guillaume II, le comte von ; Schï/eriu. Interrogé par le bourgmestre, : M. Reynaert, il lui remit une lettre à faire i parvenir à sa femme en Allemagne et rédigée en français, dans laquelle il annonçait i qu'il était prisonnier de guerre, en relatant Jes épisodes de l'escarmouche; il finit en ■ disant comment il avait été reçu et bien i traité par la municipalité de la ville, avec prière d'en faire ]>art à son ,,Royal et Impérial Cousin". Le bourgmestre fit photographier la lettre, dont copie fut envoyée en Allemagne, et garda l'original... Cotte mesure intelligente de M. Reynaert eut plus tard une influence favorable pour la ville... Quelque temps après, Courtrai fut occupé par l'ennemi, sous ,,1'Ortskommandan-tur" de Pschorr, 'le brasseur de Munich, un vaniteux personnage, aussi bête qu'ambitieux, qui commit l'une gaffe aprps l'autre.Les réquisitions commencèrent bientôt. Tout était bon/pour les officiers: Râteliers neufs, objets de toilette féminine, pianos, fourrures pour hommes ot dames, services de toilette, ouvrages de femmes, cure-dents en or, etc. Les réquisitions de vins formaient le plus gros chiffre... Chaque officier et sous-officier portait sur lui un carnet de réquisition. Ils prenaient ce qui léur plaisait, inscrivant en allemand ce qui leur ]>assait par la tête, y apposaient des cachets taux, de fausses signatures ou une griffe qui ne signifiait rien. Ce furent surtout les campagnards qui furent dupes de ces ignobles vols, n'ayant aucune notion de l'écriture allemande ni de la formule d'après laquelle les réquisitions légales (d'après le sons boche) devaient être rédigées. Nos pauvres cultivateurs furent trompés et volés d'une manière indigne. Un fermier des environs de Staceghem reçut, pour une vache, un bon de réquisition portant la mention: ,,Gut fur ein Kuss des Kaisers". (Bon pour un baiser de l'empereur).Les amendes infligées à la ville furent nombreuses et se succédèrent' de jour en jour: Un fil téléphonique arraché par le vent: 50.000 marks; un pigeon échappé d'un colombier privé: 10.000 marks. Lors de la fête nationale du 21 juillet, un ouvrier s'était amusé à habiller ses trois filles, l'une en rouge, l'autre en jaune, la troisième en deuil : Les pauvres fillettes furent arrêtées et mises en prison pour quelques jours ; le père fut condamné à un mois de prison et la ville dut subir une nouvelle amende. Pour la moindre chose on arrêtait les gens, même les plus inoffensifs; pour avoir ri en face d'un officier ou d'un gradé boche: Un mois de prison. L'ancienne gendarmerie,Marché au Bois, servait de prison pour les hommes; les femmes étaient enfermées à la prison cellulai-ie, place du Casino. Généralement toutes les places étaient prises; on entassait 10 à 15 prisonniers dans chaque salle et les cellules de la prison étaient occupées par 2 ou 3 prisonniers. Courtrai, par 6a situation, était un centre de concentration pour les troupes et le ravitaillement. On a constaté certains jours, à la gare, le passage de 125 trains contenant chacun un millier d'hommes. Les visites des aéros étaient très fréquentes; un jour, l'un d'eux passa au-dessus de la gare, à une hauteur de 100 mètres; il lança trois bombes sur des wagons de munitions que les Boches déchargeaient: Trois wagons sautèrent, le chef de gare allemand fut tué et 53 Boches tués ou mortellement blessés. Les tirs anti-aériens des boches ont fait souvent des victimes parmi la population civile de Courtrai. Ainsi, le 5 novembre' 1°14, un aéro passa vers 2 heures au-dessus de la ville. Les Allemands tirèrent avec des sharpnolls: un de ceux-ci éclata à hauteur des maisons de la rue de Tournai et tua et blessa une bonne cinquantaine de civils, entre autrfes la famille Aug. Orban de Xivry, dont le fils dut subir, quelques jours plus tard, l'amputation d'une jamibe. Peu après, un accident analogue tua plusieurs civils le long du parc Saint-Georges, entre autres M. Algoet, le peintre-décorateur du marché aux Poissons. Les Allemands prétendirent que c'étaient des bombes lancées par des avions alliés; on leur prouva, le contraire et, grâce aux instances de M. le bourgmestre, la komman-d'antur promit que dorénavant les avions passant au-dessus de la ville ne seraient plus attaqués au moyen de schrapnells. C'était l'aveu que nos malheureux concitoyens avaient été tués par le feu des boches. Les habitants étaient obligés de loger les soldats boches; il y en avait même dans les maisons ouvrières. Toutes les maisons des principaux habitants étaient occupées par un ou deux officiers avec leurs ordonnances. Les propriétés abandonnées étaient à la merci de la soldatesque. Il y eut des demeures, comme celles de Mad. Bruneel, en Basse-Ville. M. Vercruysse-Vanderstraeten, au boulevard du Midi, et d'autres qui furent littéralement saccagées. Les meubles furent enlevés ou détruits, les chambranles des portes, les planchers servirent de combustibles. Un vrai pillage. Inutile d'ajouter que leur premier soin fut toujours do- vider les caves. Il y eut même des maisons où on obligea les propriétaires de quitter les lieux et les officiers supérieurs s'y installèrent en maîtres avec leurs épouses... de rencontre. On installa des hôpitaux (lazarets) dans la plupart des couvents, pensionnats et patronages, seulement pour les grands blessés qui ne pouvaient être envoyés dans l'intérieur du pays on en Allemagne. Le nombre des blessés fut bientôt tel que l'on ne trouva plus de place* Les opérations militaires Violentes actions d'artillerie. Les batteries allemandes déploient une grande activité dans le secteur du Kemmel, au nord de Serre et sur les deux rives de l'Avre. Dnîrlc nôri/inç Qiir In rnft> holrro L'offensive allemande. Combats d'artillerie. (Communiqué officiel.) PARIS, 13 mai. Rien de saillant à signaler, sur tout le front, en dehors de combats d'artillerie asse» vifs sur le6 deux rives de l'Avre. Activité d'artilLïrie. (Communiqué officiel.) LONDRES, 13 mai. Ce matin, de bonne i heure, l'artillerie ennemie fut très active ! au nord de Serre et le demeura toute la 1 journée dans la partie méridionale du front : britannique et dans le secteur au nord de Kemmel. Rien à signaler sur le reste du : front. Les opérations des pilotes britanniques. ( Comm unique o ffi ci cl) LONDRES, 13 mai. Nos aviateurs lancèrent plus de 8 tonnes de bombes dans les environs de Menin, Armentières, La Bassée et sur les bassins de Bruges. Dans les combats six appareils ennemis ^furent abattus. Un avion britannique n'est pas rentré. Dans la ' nuit nous lançâmes 14 tonnes de "bombes sur I les gares de Don, Marcoing, Chaulnes, sur ! Bapaume, Péronne et les bassins de Bruges. Les attaques aériennes sur la côte belge. LONDRES, 13 mai. L'Amirauté mande: Entre le 6 et le 12 mai les escadrilles aériennes de la base de Dunkerque exécutèrent avec succès des attaques sur les travaux du port et la base aérienne d'Osteaide, sur la jetée et les écluses de Zeebrugge ainsi que i sur les navires mouillés dans les environs. A 1 Zeebrugge les hangars et la jetée furent atteints plusieurs fois tandis qu'à Ostende un grand hangar d'avions fut complètement détruit par les flammes. Dans les expéditions de patrouille 6 appareils ennemis furent détruits et 2 autres contraints d'atterrir désemparés. Un avion britannique ne rentra pas au camp. Le 10 un de nos hydro-avions rencontra un Zeppelin dans la mer du Nord. A l'issue d'un combat d'une demi-heure, demeuré sans décision, le Zeppelin se retira dans sa base. Mort do deux ,,as'' français. L'aviation française est en ce moment cruellement éprouvée. Après le capitaine Mahieu, 1' ,,as" de bombardement, et le capitaine Meiffre, l',,as" de la liaison avec l'infanterie, deux des ,,as" de chasse sont tombés glorieusement sur le champ de bataille des Flandres et de la Somme: ce sont les lieutenants Chaput et Demeuldre^ Le lieutenant Demeuldre en était à sa 13e victoire. C'est lui qui avait abattu au mois de mars le capitaine von Tutscheck, à qui le communiqué allemand attribuait 26 victoi res. Le lieutenant Demeuldre a disparu dans les lignes ennemies. On veut espérer encore qu'il est vivant et prisonnier. Le lieutenant Chaput, qui commandait une escadrille sur le front, fut blessé en combat aérien; il est mort quelques jours après des suites de ses blessures. Jean Chaput avait commencé sa carrière d'aviateur comme pilote de reconnaissance et de bombardement. Le 19 juin 1917 il en était à son 12e succès. A ce moment il fut appelé à l'arrière pour collaborer aux services techniques. Mais sur sa demande il reprend sa plaoe en escadrille dès le début de l'offensive allemande- le 23 mars, il abat deux avions au cours du même vol, deux monoplaces qui tombent dans nos lignes; le 12 avril, il triomphe d'un biplace près de Montdidier: le 21 avril, il obtient sa 16e et dernière victoire. Sur le front italien. Les Autrichiens essayent en vain de reprendre les nouvelles positions italiennes sur le Monte Ccrno. (Communiqué officiel.) ROME, 13 mai. (Stefani.) Dans la nuit du 11 au 12 mai l'ennemi, après un violent bombardement, attaqua nos nouvelles positions sur le Monte Corno. Il fut arrêté par notre feu et à la suite d'une contre-attaque des nos troupes il fut obligé de se replier avec des pertes sérieuses. Sur le reste du front on signala les actions d'artillerie et les combats de patrouilles habituels.Un raid aérien sur Cattaro. ROME, 13 mai. (Stefani.) Une de nos escadrilles mixtes a bombardé avec succès la .station pour sous-marins de Cattaro. Les avions de chasse ennemis nous attaquèrent sans résultat. Malgré le feu violent de l'ennemi tous nos avions sont rentrés indemnes. Une ordonnance du général Diaz. Une ordonnance du général Diaz interdit aux militaires et aux civils se trouvant dans la zone de guerre de recueillir et de conserver les manifestes, photographies ou tous autres objets lancés par l'ennemi. Les opérations en Mésopotamie La cavalerie anglaise poursuit les Turcs jusqu'au delà de Kirkuk. (Communiqué officiel. ) LONDRES, 13 mai. (Reuter.) Notre cavalerie a poursuivi les Turcs jusqu'au delà de Kirkuk. Le 11 mai l'ennemi fut rejeté sur l'autre rive de la Lesser Zab, près d'Alton Keupri. Nous fîmes 30 prisonniers et nous nous emparâmes de 2 canons. Le lendemain nos avions bombardèrent les cantonnements entre Alton Keupri et Erbil, situés sur le Tigre. En Beîgîtsue Le ravitaillement de la Belgique occupée. LE HAVRE, 13 mai. (Du correspondant du ,,Nieuwe Rotterdamsche Courant")^ Le baron de Broqueville, chef du cabinet, est parti en compagnie des ministres ^ des finances et de la marine pour Londres où ils conféreront avec les ministres ° britanniques pour régler les problèmes du ravitaillement | de la Belgique occupée.' En Araigl^terre La délégation américaine à Londres. LONDRES, 13 mai. (Reuter.) Les délégués ouvriers américains qui visitent actuel-fement l'Angleterre ont assisté à un dîner qui leur avait été offert par la Ligue générale des syndicats à la Chambre des Communes. M. Barnes, membre du cabinet de guerre, qui proposa un toast en l'honneur de la Ligue des ouvriers américains, dit: La guerre actuelle ne doit pas seulement être menée par les armées au front, mais par les nations et les peuples et dans tous les pays belligérants elle doit être terminée par les ouvriers. C'est pour cette raison que la ligue des ouvriers américains remplit un rôle s% important dans oette lutte. Il ne s'agit pas seulement d'une guerre des peuples mais d'une guerre pour les idéaux des peuples. M. Charles Wilson, président de la délégation américaine, rappela qu'au début de la guerre le mouvement ouvrier américain avait invité le mouvement ouvrier de tous les pays à une conférence pour discuter les conditions de paix. La réponse des chef ouvriers allemands fut un refus. Il attira encore une fois l'attention sur le fait que la classe ouvrière américaine est fermement décidée à appuyer le président, le Congrès et le peuple jusqu'à oe que la liberté aura été conquise, non seulement pour les alliés mais pour le peuple allemand même. * * * Les Aillés et la Roumanie. LONDRES, 13 mai. (Rester.) Un député posa les questions suivantes à la Chambre des Communes: Le gouvernement peut-il nous dire si le texte des conditions de paix ratifiées par la Roumanie est authentique? Si les alliés ou la Grande-Bretagne reconnaissent le traité ? Si le gouverneaxbeajà a rétention de .Rendre à obtenir, d'accord avec la Roumanie, une | révision de ces conditions? i Si la Roumanie entretient encore des relations d'alliée avec la Grande-Bretagne ou si i elle est redevenue un Etat neutre ? | M. BalfoUr répondit de la sorte: Il n'y va ' pas de raisons pour douter de l'authenticité des conditions de paix. Dès que le traité aura été signé formellement, la Roumanie, redevenue neutre, cessera de faire partie de V Entente. Le gouvernement britannique ressent une sympathie profonde pour la Roumanie et une compassion sincère avec son sort cruel. Il considérera comme son devoir de tenter, lors d'une éventuelle conférence de paix, d'obtenir une révision des dures conditions du traité. * * * L'organisation de la flotte aérienne anglaise. LONDRES, 13 mai. (Reuter.) Aujourd'hui Bonar Law annonça à la Chambre des Communes que le général Trenchard avait été chargé au front britannique d'un posta très important pour le service aérien. Le général Trenchard a accepté ces fonctions. * • * Une motion des Bengalis. LONDRES, 13 mai. Le département pour les Indes mande: Au cours d'une réunion tenue le 2 mai les représentants des Bengalis adoptèrent à l'unanimité des voix la motion suivante: Nous nous rallions complètement à la réponse de la conférence de Delhi au message impérial et à sa déclaration relative à l'appui de toutes les mesures nécessaires pour o'btenir la victoire. * * * La représentation proportionnelle. LONDRES, 13 mai. (Reuter.) La Chambre des Communes rejeta par 166 voix contre 110 un projet tendant à appliquer le système de la représentation proportionnelle dans 100 districts électoraux, conformément au projet de loi sur les réformes électorales, adopté récemment. * * * Le cas du sergent Boyd. LONDRES, 13 mai. (lieuter.) A la Ohamibre des Commîmes un des membres Demanda si le gouvernement anglais avait reçu des informations au sujet du jugement cruel prononcé contre le sergent Boyd qui appela les Allemands dee ,,ïïuns". Le sous-secrétaire d'Etat pour le servies des prisonniers déclara qu'on n'avait pas reçu de réponse du gouvernement allemand. L'autorité militaire exaaoiufl à présent la question des neprésaillea.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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