L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 31 Juillet. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/pg1hh6db8s/
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2è«M® Année N®. 646 S cents ' ï>imdi 31 failli est 1916 L'ECHO BELGE L'Union tait la Forcer Journal aaaotidien du tratin paraissant en Hoflande. Se/ge es/ nûtr^ nùm de FsmiHs. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: jy^ VOORBURûWAL 234""240, AMSTERDÂIV1. Téléphone! 2797. Rédacteur en Ctief: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: j Retlë chambrjr,' Kinile painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. Voorburgmtal 234-240, Atnsterdem Téléph-sàtié : ïf. Abonnements: Hollandèfî. 1.50 par mois. Eti,anoei,3.2>ODgarmci Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents là ligne. Un socialiste, martyr de l'Autriche Les dépêches nous apprennent que le gouvernement italien vient d'approuver le projet d'érection d'un monument à Cesare Battisti, le député du Trentin qui vient d'être pendu sur l'ordre des Autrichiens aux mains desquels il était tombé au cours d'un combat dans le Vallarsa. Le cas de Battisti est tragique. Représentant des' travailleurs de Trente au Parlement de Viennè, fondateur, avec le docteur Piscel, du parti socialiste italien dans le Tyrol, directeur du journal ,,Le Popolo", il professa toujours ouvertement l'opinion que l'indépendance nationale était la condition préalable et indispensable de l'émancipation internationale du ,,prolétariat". Au début de la guerre européenne, Battisti quitta l'Autriche pour meïier en Italie,- notamment parmi ses camarades socialistes, une propagande active en faveur de l'intervention. A Milan, à Gênes, à Venise, à Bologne, et dans toutes les villes du Nord, il tint des meetings qui firent sensation. Il parla au Capitole, à la veille de l'inter-yention.Pareillement, le député socialiste alsacien Weill quitta le Reichsland dès que la menace de guerre se précisa et vint .s'engager dans l'armée française, cependant qu'un Emmel, plat valet du kaiser à l'image des Scheidemann, Sûdekum et autres Legien, s'apprêtait à toutes les palinodies. L'autorité autrichienne avait condamné Battisti par contumace pour haute trahison. Ses biens avaient été confisqués parce qu'il combattait contre ce que, par une sanglante ironie dés choses, l'avocat fiscal appellera ,,sa Patrie". Battisti était entouré de l'estime et de l'amitié de tous les députés socialistes du Reichsrath' et particulièrement de leur lea-dei4, M. Victor Adier. Les militants de la Social-Democratie autrichienne se sont rangés, depuis la guerre, aux côtés du ^gouvernement impérial: Il leur aura été bien difficile cependant d'assister, sans sourciller, à l'exécution d'un collègue qui, pendant vingt-cinq années, fut leur compagnon de luttes et d'espoir. La situation des rares socialistes de Tries-ie qui se sont, avec le député Pittoni, ralliés à l'Autriche, est encore plus gênante; leurs adhérents n'auront pas compris qu ils sont restés impassibles. Le cas de Battisti est de nature à provoquer une grande émotion dans les rangs des socialistes italiens et^à soulever de leur part des protestations énergiques. La figure de ce nouveau martyr de l'Ir-redenta brillera longtemps dans toute sa pureté à côté de celle d'un Oberdank. ! L'Italie entière m<aaii£este son indignation du nouveau crime commis par l'Autriche. Personne ne voulut croire tout d'abord au jugement qui condamnait à la mort ignominieuse de la pendaison l'hé-rokiîae Battisti. La presse, sans exception aucune, fait entendre des protestations et flétrit l'Autriche, qui n'a pas craint de considérer comme un traite vulgaire un homme qui n'avait jamais cessé, au cours do sa carrière politique, de protester contre l'occupation du Trentin, et, en combattant levalement, n'a fait que mettre en action }es principes qui avaient guide sa vie. Sous le titre „1'Autriche Féroce' , le „Giornale d'Italia" écrit: „Cette nouvelle nous remplit d'horreur mais ne nous étonne pas. L'Autriche est toujours l'Autriche. La férocité est sa caractéristique principale. Le martyre de Cesare Battisti crée un nouveau titre à la revendication des droits sacrés des nationalités pour lesquels l'Italie se bat. Cette exécution fera bondir de colère tçus les Italiens et fortifiera encore notre ferme propos de lutter jusqu au bout pour rédimor nos frères qui gémissent sous le joug de l'oppresseur. En avant pour l'anéantissement de l'Autriche, l'ennemie éternelle, féroce, infâmeV * ,* * Bans quelques jours va se réunir à La Haye une conférence socialiste neutre. Nous aimons à Croire qu'elle tiendra à honneur de flétrir l'exécution du député socialiste Cèsare Battisti, tombé en martyr d'une grande cause populaire. ^ ^ fl y a un an '1er août, 1915. Bombardement de la forêt de Ilouthulst par douze avions belges. Les Allemands passent la Naref.^ Les Russes rejettent Vadversaire sur la rive opposée de la V\stule à Magnoutsjef. Les Italiens s*emparent du Mont Dei Set Busi (Garso). AVIS. Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent ieur journal par la poste et dont l'abonnement expire le 31 juillet de biw»- ■< vouloir nous envoyer un mandat poste de fl, 1.50 en mentionnant sur le mandat poste: Puuou yoUommi</.'af*9nnomon t. u Le général Tombeur Dans ,,La France", un ancien compagnon (d'armes, qui signe Spectator, consacre au général Tombeur les souvenirs attachants qu'on va lire: Au coup de six heures, les trois officiers et les cinq sous-officiers blancs de la X"... compagnie se retrouvaient au mess où l'on prenait l'apéritif avant de s'attabler devant un menu dont poule ou chèvre faisait invariablement les frais. IJe l'est, des parfonds de la brousse, dont la ligne bleuâtre se perdait à l'horizon infini, arrivaient des bouffées régulières de vent aux senteurs fortes "et sauvages. La brise du Tanga-nyika, assurait-on aux ,,bleus" qui ne .mettaient pas un instant la chose en doute, ignorant qu'entre la mer africaine et le poste il y avait des montagnes aussi hautes que nos Alpes. Le commandant, maigre, sec et taciturne, ne parlant qu'à son chien, sirotait son ,,perroquet". Des deux lieutenants, l'un Belge, jovial et exubérant, ressassait des histoires, toujours les mêmes, que son collègue écoutait avec une complaisante indifférence. Quant aux sous-officiers, un peu à l'écart, des questions de prêt ou de femmes, des rengaines de service faisaient le plus clair do leur entretien. Au pied de la colline, dans le soir qui tombait, le village indigène se réveillait de la torpeur accablante de la journée. Sur le fleuve", dont les larges ondes brunes, couleur de terre, descendaient tranquilles, ici au moins, vers une mer qu'elles ne devaient atteindre qu'à deux mois de là, les pêcheurs attardés ramenaient à vigoureux coups de pagaye leur pirogue dans l'anse hospitalière. Parfois^ dans le lointain, le roulement du tamtam. Durant ces jours agités — la révolte menaçait — son écho faisait cesser aussitôt toute conversation, pour écouter les signaux, surprendre quelque traîtrise. Fausse alerte! Ce n'était qu'une communication de village à village. Et 1',,interprète" — un caporal balouba — le fez rouge sur la nuque, retournait au poste de garde, à deux pas du mess. • Les verrez vidés et les pipes éteintes, on se mettait à table. Après le dessert — d'inévitables bananes frites — la société se dispersait, à moins que l'on restât à entendre la boîte à musique — on n'avait pas encore de phonographe! — moudre ,,Aïda", ,,Le Troubadour" ou ,,Marguerite" La nuit était tombée et les notes grêles s'égrenaient d'ans la paix du soir. Sous l'influence de cette musique, bien primitive pourtant, chacun devenait songeur. Le commandant lui-meme, depuis neuf ans au pays noir — dont dix-huit mois tout seul dans un poste en pleiAe forêt — rêvait à la bonne vieille Europe, dont il était séparé par des milliers de milles. Trois mois de pirogue ou de ,,sternwheel", vingt jours de caravane, douze heures de chemin de fer et trois semaines de mer ! T..., lui, songeait à Spa. Nous a-t-il assez ,;ba<r!bes" avec ,,son" Spa. Ce n'est pas lui, assurait-il, qu'on rattraperait à revenir chez les sauvages, une fois son terme achevé. Ah, fichtre non! Dans une année, il allait reprendre tout tranquillement son petit service aux grenadiers belges, où il* était sous-lieutenant, et, «au lieu de la brousse et des éléphants, il reverraet Schaerbeek et les zwanzes. Ah! non, ce n'est pas lui qui repiquerait. Sur quoi concert d'approbations et litanies de malédictions sur ,,ce sale pays". Dans la nuit, les grillons invisibles, les grenouilles-boeufs au mugissement profond et les ronflements des hippopotames, au gagnage «n aval, accompagnaient la conversation. La boîte à musique, enfin, se taisait, et dans le mess, les boys, ayant tout remis en ordre, causaient à voix assourdie. Le lieutenant T..., ai-je dit, ne voulait pas faire long feu ,,la-bas". Il en avait assez. Il ' y a près de vingt ans de cela et il y est toujours. Seulement, il a quelque, peu avancé. Le sous-lieutenant T..., des grenadiers, est devenu le général Tombeur, qui fait de si bonne besogne en Afrique. Vous voyez qu'il n'a pas mal fait de changer d'idée. Son ancien camarade de mess, qui écrit ces lignes, a souri bien souvent en lisant les communiqués de là-bas et il serait curieux de sa- 1 voir ce qui a bien 'pu changer à tel point ' l'opinion du lieutenant de 1898. Peut-être l'ap-prendra-t-il si ces lignes, un jour et par hasard, tombent sous les yeux du général. 9 ■ *.m Mise au point. Nous recevons la lettre que voici: 1 M. le Rédacteur en chef, ^ Me permettez-vous de faire remarquer à \ l'auteur de l'article, d'ailleurs excellent, sur les menées flamingantes des égarés que l'on sait (,,Echo Belge", 21 courant) que René De Clercq, sans être un fervent, appartient cependant à l'opinion catholique. Cela est de notoriété publique à Gànd, où il était professeur de rhétorique à l'Athénée. Il habitait le faubourg de Mont-Saint- ■ Amand, où cela ne faisait doute pour per- ; sonne. Vous le savez d'ailleurs, M. de Bro- ( que ville a l'âme trop chevaleresque ]?our ne pas plus hésiter à frapper un adversaire qu'un ami politique. Il a été question aussi ces jours derniers dans l',,Echo Belge" de l'Abbe Verriest ( lue je connais très bien. Contrairement à 2e qu'on pourrait croire, il n'a rien d'un ; fanatique. Il est trop pondéré et trop cul- , bivé pour .cela. Il est absolument dans le cas -d'une poule qui a couvé des oeufs de canard. { Ses nourrissons vont beaucoup plus loin , que lui. Il n'est pas séparatiste, que je . sache. Il considérerait aussi comme' insensé, < rien qu'au point de vue de la formation ; /ellectuelle de la jeunesse flamande, de vou- \ loir la sevrer de l'étude approfondie des lettres françaises. Veuillez agréer, etc. -j Chanoine Heynssens, < ^Ancien curé de Notre Dame jSaint ^ Pierre ^ En Belgique. Encore quelques éslos,,.. belges des manifestations t 21 juillet â Bruxelles. Notre correspondant particulier nous fait savoir que notre journal continue d'arriver assez irrégulièrement — mais qu'il arrive quand même — à Bruxelles. Un numéro trouve facilement mille lecteurs et davantage. Il ajoute à la lettre qu'il nous fit parvenir, relative aux événements du 21 juillet, que, ce jour-là, tous les ouvriers se promenèrent en haut de forme depuis sept neures du matin jusqu'à l'heure du coucher. Et rien n'était plus curieux, et parfois amusant, que cette multitude de citoyens, le chef recouvert de la ,,buse" des grandes circonstances. Il y en avait de tous calibres et de toutes les dimensions. De toutes couleurs aussi et de tous poils. Ainsi, le jour de notre fête nationale fut fêté unanimement, du. mieux qu'on put, splendidement même, avec enthousiasme et par toutes les classes de la population. Jusqu'ici Hurts n'a pas indiqué de terme pour le paiement de l'amende d'un million de marks. A Bruxelles, nous dit-il encore, on ne s'aperçoit pas de la guerre. Et l'on ne s'en apercevrait point du toi^t si, de temps à autre, un Boche en uniforme ne se montrait. Les théâtres, les cinémas, les cafés sont pleins. Le mouvement en ville est continu; les dames font toilette comme auparavant.' Une particularité: on ne voit plus ni voitures, ni autos, à part, quelquefois, un teuf-teuf boche. Mais le nombre des vélos a augmenté considérablement. Tout le monde refait ou fait de la bicyclette. Nous sommes revenus au bon vieux temps du vélocipède.* * •* Parmi les nombreux documents que notre fidèle correspondant nous adresse figure le texte intégral de la lettre que le lieutenant général Hurts adressa à M. Lemon-nier au lendemain de la manifestation du 21 juillet. Il n'avait pas pu la copier en entier lorsqu'elle fut apposée sur les murs de la ville et dut, rentré chez lui, la retracer de mémoire. Il a réussi cette fois à en prendre, sur un des murs de la Poste, la copie textuelle que nous reproduisons ci-après:\ Bruxelles, 22 juillet 1916. Monsieur le Bourgmestre, Vu les circonstances actuelles en Belgique, Monsieur le gouverneur général avait pensé qu'une population sérieuse se serait dispensée de fêter l'anniversaire national. Suite à l'expérience acquise l'année dernière, il a cru néanmoins devoir publier d^s arrêtés pour prévenir tout désordre provoqué par les plus exaltés. Dans 1 "intérêt de la population même, les autorités communales du Grain^-Bru-selles ont prêté énergiquement leur appui ï l'autorité allemande, de sorte qu'il a été possible pendant la journée d'hier d'éviter bout incident sérieux, quoiqu'une partie moins raisonnable de la population ait vou-u faire infraction aux mesures en répandant abondamment des circulaires. La. police allemande n'a pas fait attention aux cocardes vertes parce que l'ordre public n'en fut pas dérangé. Mais, quand, au soir, le cardinal Mercier traversa la ville en auto, il y eut des manifestations en opposition directe avec les irrêtés allemands, qui excitèrent le peuple it pouvaient le stimuler à la résistance. Vous conviendrez avec moi, Monsieur Je Bourgmestre, qu'aucune puissance occu-Dante ne tolérerait cela. Comme suite à ce qui précède j'ai proposé au gouverneur général d'imposer une imende au Grand-Bruxelles. Monsieur le gouverneur général a donné suite à ma proposition et a imposé une imende de 1 million de marks; en même temps il fait remarquer que, vu le grand ïffort fait par les autorités communales jour le maintien de l'ordre, l'amende est très modérée (sic). (S.) Hurts, lieutenant général et gouverneur de Bruxelles et du Brabant. * * * Ce Hurts est le type parfait du Prussien. Pas beau, en vérité, ni physiquement, ni noralement. Nous avions avant lui un îomme bien élevé, le général baron von Strachwitz, qui a été déplacé. Il est à Liège, lit-on. Cette disgrâce provient de ce que /on Strachwitz — dont la soeur a épousé in officier de l'armée belge *— ne montrait . pas assez de férocité vis-à-vis des Belges. Ses décisions, plutôt imprégnées l'un esprit de justice qu'on ne s'attend Das à trouver chez un Allemand, exaspé-'aient le général-policier von Sauberzweig jue l'assassinat de miss Cavell a fait bien roir à Berlin. 'Von Bissing se plaignait lussi de von Strachwitz. Il n'a jamais pu l'entendre, celui-là, avec aucun gouverneur nilitaire de la ville et l'on n'a pas oublié es démêlés avec von Kraewell qu'il parvint faire envoyer à tous les diables, — j'eu-ends au front. Hurts complète donc agréablement le -rio: trois Prussiens sous le même calque pie le sang de miss Cavell éclaboussa. Je rous affirme que, si von Strachwitz avait sncore été gouverneur, les manifestations >muliiieîlSÊ»via Mouillai-as..*s seraient. pas produites. Il n'aurait pas lancé ses soldats sur la foule. Ce sont les ordres de Hurts qui ont donné lieu aux bagarres. Hurts est un général provocateur tout à fait dans la note et, pour un coup d'essai, il vient de réussir un coup de maître en nous ,,réquisitionnant" un million de marks. C'est plus fort que son maître von Bissing, qui dut se contenter un jour, dans ce genre d'opérations, des malheureux deiix cent mille francs de la Croix Rouge. Il est vrai qu'il ' avait aussi travaillé ,,dans le grand" lorsqu'il réclama quarante-cinq millions à chaque province belge, déjà ruinée par le' passage de ses soldats. A Malices ,,La Gazette des Ardennes" croit triompher parce que le ,,Giornale d'Italia" a fait savoir que l'enquête relative' aux terreurs commises par les soldats allemands dans les couvents belges avait donné un résultat négatif. Le journal allemand, toujours bien informé, appelle même l'évêque de Namur Mgr. Beylon! Enfin, dit-il, ,,Ia Congrégation des ordres religieux, à Rome, regrette que pareilles légendes aient été répandues et s'est déclarée pleinement satisfaite du résultat de l'enquête." Nous avons déjà démontré que le résultat de l'enquête dont le ,,Giornale d'Italia" parle ne change rien aux faits et que des viols furent commis sur la personne de religieuses par les soldats allemands. Le cardinal Mercier en connaît trois cas pour sa part. A Ostémîfle Les Allemands — c'est incroyable! — ont respecté la Villa Royale à Ostende. Le correspondant d'un journal hollandais, qui a été admis à visiter le chalet, a trouvé, notamment, la salle des petits princes absolument intacte. Il y a ru un grand tableau noir sur lequel le professeur des enfants royaux avait écrit le titre d'un devoir de rédaction : faire une excursion par chemin de fer, bateau, tramway ou voiture. Le table'au poiv. encore là direction des routes, l'es moyens de transport, etc. Ces indications étaient écrites dans les deux langues.Deux aphorisme» flamands avaient été écrits au haut du tableau : ,,Oortjes open, mondje toe" et .,Spreekt altijd de waarheid". j Nous apprenons la mort, en Angleterre, de M. Jules de Jongh, professeur à Ostende à l'école des mousses. Il était âgé de 52 ans. A CSsirsdî A partir du 1er août les soins médicaux et pharmaceutiques seront gratuits pour les familles' nécessiteuses ainsi que pour les femmes et les enfants des militaires. A Tongres Cette aniiée-Ci la moisson des fruits n'atteiu-dra tout au plus qUe la cinquième partie du poids de l'année dernière. Les cerises, de même que les prunes, ont eu trop de pluie. Les autres fruits, tant ceux d'été que d'hiver, ne donnent jamais deux années de suite. La province du Limbourg comptait en 1900 exactement 6,360 hectares de vergers, 7,600 en 1906 et doit compter actuellement environ 8,500 hectares d'arbres fruitiers. En moyenne un hectare de verger rapporte pour 700 francs de fruits. Cela fait en deux ans, une bonne et une mauvaise année, '1,400 francs; de sorte que les 8,500 hectares forment un revenu de 11,900,000 francs. En juin de l'année dernière, les fruits étaient vendus en moyenne à 10 faancs; actuellement on offre déjà 20 francs. L'année 1915 a rapporté 7,933,330 francs ; cette année-ci ne rapportera que 3,966,665 francs. Les propriétaires de vergers et les marchands peuvent encore supporter cette baisse, mais non pas la classe ouvrière, qui perdra les quatre cinquièmes de son salaire et popr qui le manque de fruits comme nourriture se fera cruellement sentir. Ata W^allora La vie est chère à Wauthier Braine; tout est hors de prix, niais, jusqu'à présent, on n'a pas encore connu les privations. La viande d» boeuf est à 5 ou 6 fr. le kgr. ; le porc est devenu une bête aussi rare que précieuse; le lait'est augmenté; le beurre, qui a été à 9 fr. le kgr. et les oeufs à 0.35 fr. la pièce, sont un peu diminués de prix à cause de la bonne saison. La ,,pape" au riz <$st devenue un plat à la mode Les pommes de terre ont été rares tout un temps. Il y a de# endroits qui en ont été privés pendant près de trois mois. Depuis bien longtemps le sucre n'accompagne plus le moka d'antan, la café est également très cher. L'élevage du mouton et du lapin est pratiqué sur une grande échelle. Le comité do ravitaille» ment fonctionne assez bien, mais il doit faire face à des difficultés sans cesse grandissantes. Le prix des chaussures est exorbitant. Une paire de chaussures pour gamine de 12 ans se paie 20 à 25 fr. Mars et avril ont été pluvieux et tristes. Les soirées paraissaient interminables à cause de la malheureuse petite lumière dont on pouvait disposer. On s'est servi du carbure, mais actuellement, il fait défaut: en deux mois chaque ménage a exactement reçu 1^ litre de pétrole. Le moral de la population reste excellent; héroïques même, , les habitants ne se laissent pas abattre par les vexations et la terreur perpétuelle qu'y causent les Allemands. L'esprit de la classe ouvrière est excellent. Tous croient fermement à la victoire et à la prochaine délivrance. Une nouvelle école servant en même temps d'église a été ouverte à la Bruyère entre le château de M. Gheude et celui de M. Debue. Les écoles communales sont •rentrées. L'industrie est arrêtée. La filature Guard a repris le travail durant quelques semaines»..Bon -norabre.41ùjrvtiera, sont occupés.à 4 „ certains travaux communaux. Les jeunes gens ont organisé un jeu de petite balle et de ..football. On fait des collectes dont le produit est enVoyé aux prisonniers en Allemagne. * » 4 La liquidation de la Société Anonyme des Carrières Oh. Druart et frères, à Ecaussinnes-d'Enghien, vient d'être terminée. On a vendu définitivement une carrière de pierres à chaux, sise au lieu dit Les Martyrs, à Viesville, d'une contenance de 2 hectares 96 ares. L'adjudicataire de la carrière a été subrogé dans tous les droits des vendeurs, dans le four à chaux contigu à cette carrière. L'adjudication provisoire avait été faite pour \Fr. 30,000. * * * La pénurie du matériel de transport continue à affecter les expéditions qui souffrent 'parfois de retards considérables. C'est pour cette raison que nos directeurs de charbonnages donnent actuellement leurs préférences aux expéditions par bateau, qui sont l'objet d'un important trafic en ce moment. Un nouveau rivage viient d'être établi à Thieu, sur le canal du Centre, qui a été rendu navigable récemment jusqu'à l'ascenseur hydraulique de cette localité. Cela permet à la Société charbonnière de Strépy-Bracquegnies d'expédier par eau use bonne partie de la production de son nouveal siège de Thieu, où se produisit peu de temps avant la guerre un coup d'eau qui occasionna une épouvantable-catastrophe. Plus rien ne subsiste aujourd'hui des conséquences de ce terrible accident/ qui se produisit au début de mars 1914. On sait que les associations charbounic;<Q régionales avaient oté constituées, en octobre 1914, dans chacun de nos bassins hotri 11ers jvUi l'exploitation en réglé d'un certain nombre de lignes de chemin dé fer, en vue de l'expédition plus facile des produits de la mine et de loiteS les marchandises en gcneral. Nous apprenons que 1^ contrat expi.'e le 31 juillet prochain et que les autorités compétentes ne renouvelleront pas le pacte conclu au début de la guerre. Les lignes exploitées par les associations charbonnières du Centre et du pays de Charle-roi étant particulièrement nombreuses, nous croyons bien faire en donnant la liste de celles-ci : Pour le Centre: lignes de Haine-Saint-Pierre-Ëcaussrnnes, Haine-Saint-Piorre à Ma-nage par Piéton, Haine-Saint-Pierre-Hyon-Cipjy, Haine-Saint-Pierrç à Lob'bes, Haine-Saint-Pierre à Marchiennes, Haine-Saint-Pierre à Luttre, Ha:ne-Saint-Pierre à La Louvièré. Pour le bassin de Charleroli Charleroi-Ville-Haute, La Docherie, Gilly-Sart-Allet, Gosselies. Hamendes, Juniet-Brûlotte, Lambusart, Le Vieux Campinaire, Lodelinsart-Ocest, Ma-r-chiènnes-TJsines, AJ-asses-Diarbois, Montignies-sur-Sambre, Thiméon, Viesvn'lle, Charleroi-Ouest, Lodelinsart, Ransart, Fleurus, Ohâte-lineau, Montignies-Formation, Marchienne-au-Pont et Luttre. A l'heure actuelle, on ne sait pas encore quel est le régime qui succédera au monopole d'exploitation qu'avaient nos associations charbonnières.Au IPagrs de ÎLIégle Parmi les morceaux de musique exécutés dans les églises de la ville de Liège, à l'occasion des messes solennelles célébrées en l'honneur des soldats belges morts pour la Patrie, les hymnes nationaux ont la plus grande faveur. Pendant l'élévation, les cors de chasse font entendre l'air célèbre: ,,Valeureux Liégeois" et les offices se terminent par la ,,Brabançonne" et ,,Vérs l'Avenir" joués par les orgues. Quand les accents connus du chant national s'élèvent, dans le grand silence religieux, rares sont les yeux qui ne se mouillent pas de larmes. ■ 9 ■ fci" les vieux cabarets bruxellois Depuis l'occupation allemande, il n'est paa de bon ton à Bruxelles de se livrer aux divertissements d'avant la guerre. Mais les Bruxellois ne peuvent rester calfeutrés chez eux ; ils éprouvent le besoin de se voir et dè/se serrer les coudes. Sans doute les réceptions familiales, dont la tradition à retrouvé un regain de vigueur, sont-elles fréquentes; elles ne suffisent toutefois pas à rompre la monotonie de l'existence morne imposée par les pionniers de la Kiiltur à une population de haute liesse. Ce sont les vieux cabarets bruxellois qui pourvoient en ce moment aux distractions des. habitants de la capitale brabançonne. De même qu'au temps de la furie espagnole, c'est là que s'est réfugié et que s'aiiguise 'l'esprit belge, frondeur et indépendant comme celui des vieux com munie rs. Lès grandes tavernes sont délaissées parce qu'elles sentent trop leur origine allemande, qu'on y rencontre des officiera ,,boches" moins insolents, 'il est vrai, que lorsqu'ils croyadont marcher „nach Paris", et que des espions'des deux sexes s'v dissimulent sous l'allure de paisibles consommateurs. Quand un Parisien curieux des moeurs locales arrivait à Bruxelles, on lui faisait faire la tournée des vieux cabarets. On le conduisait au Ca-pitaintje et au Cheval Blanc dans la pittoresque rue Haute, à la Grosse Tour, non loin du Parlais de Justice, où se désaltère la basoche, au Vieux Çhâteau d'Or, à la Bécasse, au Port Carré, aux Tonneliers, à la Cour d'Espagne, à Saint-Pierre, au Lion d'Or, au Jardin des Fleurs qui abrite le grand serment de Saint-Georges., compagnie d'arbalétriers qui date du XIVe ou .du XVe siècle, chez Moeder Lambic dont la seule évocation éveille la nostalgiié de maint exilé. / * * * Depuis la guerre, ces vieux cabarets aux tables de bois, au comptoir de chêne noir où •trône une plantureuse commère qui semble descendre d'un tableau de Jordaens, aux pots d'étain luisant-, au parquet saupoudré de sablo blanc, connaissent donc une voguo nouvelle. Leur clientèle habituelle d'amateurs de lam-Ma-êS de_fa.ro, .dé^cqfcrftenraÀ . ,,zwart£eurs", s'est accrue d'une catégorio de gens^ qu'on ji'y rencontrait guère d'habitude: magistrats, fonctionnaires* avocats, industries qui, pour la plupart, n'y mettaient les pieds qu'exceptionnellement, ont délaissé les grands cafés d'un luxe tapageur où l'on buvait des bocks, des jjbâvièrô", des ,,munich" et autres boissons d'importation allemande, pour s'adonner aux bières nationales. Car nous avons, on l'avait un peu oublié en Belgique même, des bières onctueuses, sapides et bienfaisantes qui sont autrement saines que les boissons à fermentation basse, d'outre-Rhin, qui encrassent leè reins et engraissent le coeur. Outre" le faro et le lambic, il y a la blondo des Flandres, l'uitzet double et triple de Gànd, la bière d'Oppuers, celle de Bornhem, celle d'Alost, la gr'isette de Thie.usies-lez-Mons, la saison de Liégè, la hougaerde et cent autres qui n'attendent que la paix pour relever leur panache de mousse, .résolues maintenant à eô faire connaître dans le monde et à luttér victorieusement contre toutes les braii de Munich et de Germanie. Nous reprochions un peu a la France de né pas apprécier suffisamment ses vins qui sont les meilleurs du monde, tandis que nous étions injustes envers nos bonnes bières. Les Belges font maintenant leur mèa culpa. * * -* Mais ce n'est pas uniquement pour la bière que les nouveaux clients se pressent aujourd'hui dans les vieux cabarets bruxellois, c'ast parce que. les Teutons n'y viennent pas. Et ils n'y viennent pas car ils s'y sentiraient vite dépaysés.L'esprit belge s'est réfugié dans ces lieux comme dans une. citadelle dont ni les 420 allemands ni les mortiers autrichiens de 305 qui oiit fait crouler les forts d'Anvers''ne sauraient détruire les bastions.. lin espion d'outre-Rhin, et l'on sait qu'ils pullulent à Bruxelles, y pénétrerait-il, il n'y trouverait pas son compte, où il serait vite flairé par des habitués qui se connaissént tous et qui se gardent contre les nouveaux airivanfS. Gomment se méfier de ces bourgeois placides qui fument leur pipe devant un grand vecro où la gueuze lambic frangée d'écume blanche brille Comme une topaze brûlée, qui jouent aux cartes,au domino ou au jaquet et ne font entendre, plutôt que des paroles, qu'un vague grognement toutes lès «inq minutes? Un étranger, ignorant des moeurs bruxelloises ejt de l'apparente placidité brabançonne, les prendrait pour des êtres intermédiaires entre le ruminant et l'homme. Qu'on ne s'y fie pas 1 Ces êtres, jui semblent mijoter d'ans une benoîte quiétude et chez qui toute pensée paraît abolie, attendent patiemment, comme des araignées, qué .les mouchés frivoles ou vaniteuses viennent se faire prendre dans léur réseau de .malices. Ils ne sont pas pressés! Dès qu'ils ont flairé la proie avec la sûreté du vieux' chasseur, ils attendront s'il le faut huit jours, quinze jours, un mois pour l'engluer et se moquer d'elle copieusement; afin de lui inspirer confiance, ils sauront se donner un air de bêtise candide auquel même des gens prévenus finiront par se laisser prendre,. Pendant -des semaines et peut-être' des mois, ils jouiront presque en silence d'une bourde énorme qu'ils auront fait avaler à leur victime; pendant des mois ils s'amuseront discrètement de la crédulité ou de la vanité de. celle-ci. Telle est la principale caractéristique de la ,.zwanze" bruxelloise. * * * Imaginez un espion boche entrant dans ce milieu .dont seuls les initiés peuvent comprendre l'esprit spécial; si au bout de quelques minutes il ne s'est pas d:'.t qu'il n'y avait ixon à glaner pour lui dans cette société de joueurs de dominos et. de culottéurs de pipes, et s'il n'a pas pris la porte, il entendra bientôt dès propos qui- lui feront dresser l'oreille. Lès placides buveurs parleront à voix basse de la Libre Belgique" par exemple, ce vaillant pétit hebdomadaire qui fait le désespoir du Freilierr von Bissing, gouverneur provisoire de la Belgique. Ils parleront à voix basse, mais de façon à laisser entendre des bribes de leùr conversation, car ils sont passés maîtres dans l'art de se moquer du monde. Au bout de quelque temps l'espion sera persuadé qu'il connaît enfin lé lieu où s'imprime le pamphlet qui, met le gouvernement impérial en fureur. Comme dans ,,Pereite et le pot au lait,}, il suppute déjà tous les bénéfices que lui rapportera sa dénonciatio'n, il s'énumère à soi-même tput ce qu'il fera avec la forte prime promise à celui qui découvrira l'antre où s'élabore la „Libro Belgique". Vite, il court à la „Kommandantur" ; Une troupe allemande jpart, aussitôt, l'arme au bras, cerne le quartier et fait irruption dans le local indiqué. Elle y trouve... horreur !... cela est arrivé, cela 'est authentique et c'est l'authenticité seule qui m'excuse de livrer ce détail malgré sa trivialité... elle y trouve.Jes vases • de nuit que la ville de Bruxelles destine à ses hôpitaux. Voilà, entre mille, un exemple de la ,,zwan-ze" appliquée aux circonstances actuelles. Si lo loustic est seul devant un verre de faro, il faut voir comment il entreprend l,e ,,Boche" qui est venu s'asseoir à la table voisine. 11 se donne cet air de parfaite imbécilité que seuls les -zwanzeurs de race savent prendre ; sa voix coule comme du sirop de poire; il est impossible de se méfier de lui. Au bout de quelques minutes, quand «il sera certain d'avoir englué son interlocuteur, il lui demandera, par exemple, combien lès Allemands ont d'hommes en garnison à Paris ou une autre énormité du même genre. L'esprit bruxellois ne perdra jamais ses droits. Après cent ans d'occupation allemande, — les dieux nous en gardent — il aurait enoore la force de narguer ses oppresseurs avec, cette apparente bonhomie dont les ,,Boches" ne comprendront jamais la causticité. Il y a quelques siècles, l'esprit bruxellois résista de même au cruel duc d'Albe qui, pareil au prétentieux von Bissing, ne comprenant rien, lui non plus, au rébus psychologique du caractère belge, partit vaincu pour l'Espagne retrouver son maître. Oès vf.eux cabarets que lés femmes de Bruxelles ont souvent maudits avant la guerre, non sans quelque raison, ee rachètènt aujourd'hui à leurs yeux par leur patriotisme aussi irréductible que pittoresque. f.4Le ^4>_Siècle".) , Maiirioe^es.Ombiagx%

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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