L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 22 Fevrier. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/p843r0r211/
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gème Année IM0. 852 S cénts aeucSi 2i£ février» IQ!7 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, *I©ws*fiial quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. --- 4 Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : 2_ VOOKBUHGVVAIÙ 334-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chet: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Uerblcî, Comité de Rédaction : ^ Rerlé Cltamlbry, Emile painparé. Pour les annonces, abonnements et vent» au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. Voorburgwal 234«240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hollantlefl. I.SO par mois. Etranger fl. 2.00 par mois Annoncesi 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. L'autre forfait Les lois inflexibles de l'actualité guerrière nous obligent, en ce moment, de nous occuper de l'abomination de la guerre„sous-raarine; lorsque le misérable avertissement du 31 Vvier fut publie, nous venions de nous occuper de l'abomination des depor-f v,0Ws Avant cela, nous avions eu l»0! Sciant», lo £eu liquide et les bacilles du ciloléra, en un mot tout ce qui constitue l'appareil de guerre des puissants centrales. Et ce cortege d infamies, que rien no pourra assez punir, nous a presque détournés d'nu crime véritablement stupéfiant pJus grand et plus lâche encore que tous "les autres, qui se commet journellement tout là-bas, en Arménie, ou les Turcs et leurs bons alliés allemands sont en train de détruire, un grand peuple civibse, par le meurtre, les poison et la faim, Des deux millions d'habitants que comptait l'Arménie, il reste à peine huit cent mille âmes. Dousa cent mille personnes, douze cent mille chrétiens ont été massacrés par les janissaires de Mahonîet le Cinquième, *ans que ceux de Guillaume II aient trouve à y redire. Ah! lorsque l'heure viendra de faire les comptes de cette guerre, il ne faudra pas oublier le compte arménien. Les Alliés ne pourront point rendre le souffle à ceux qui sont journellement massacres par les soldats ottomans; mais ils pourront faire en sorte que la Turquie reçoive pour ses hauts faits le châtiment qu'elle mente. Cette guerre ne serait qu'une entreprise de Justice relative et d'équité incertaine ai l'Arménie n'était point vengée, comme le seront la Belgique, la SeA>ie et les Rou-mains.Je viens de lire trois "brochures pubiiees par le Comité de l'Oeuvre de secours aux Arméniens efc parues récemment à Gencve. Biles contiennent l'acte d'aocusaticm le plus foudroyant et le plus net qui ait ^ jamais été dressé contre un crime dont l'immensité stupéfie, déroute la pensée, accable et cfécoUr&gio presque la pitié, et ^q1^ demeure sans exemple depuis l'origine des temps. . Même les crimes perpétrés en Belgique, depuis les preiniers jours de l'invasion jusqu'à ceux d aujourd'hui qui'se réfugient derrière un manteau de dérisoire légalité, ces crimes pourtant abaminaiHes ne sont rien ^ au regard de ce qui a été commis en Arménie. L'Arménie, sans doute, noua émeut moins. Elle e6t plus lointaine, sn la connaît moins, et certeo elle nous touche de moins près. Mais ses malheurs sont infinis ; ce peuple a touché le fond de la misère et, si le secours des alliés ne lui vient pas promptement, il finira son destin dans les tenèbrea sanglantes où l'ont plongé la cruauté des Turcs et la criminelle indifférence de leurs complices. Et ne dites pas qu'on a exagéré. C'est ce qu'on dit toujours lorsque l'intelligence et l'imagination même ne peuvent ou ne veulent pas comprendre et mesurer. J'ai sctus les yeux des témoignages certains, décisifs, notamment celui d'un Allemand, du Dr. Martin Niepage, directeur de la ,,Heal-echiule" d'Alep. Cet Allemand, chargé de répandre la ,,Kultur" allemande dans le pays que colonisent aveo lui des ingénieurs de la Deutsche Bank et les marchands de camelote berlinoise, n'a pas su se taire. Il a senti l'immensité de la responsabilité qu'il encourrait en gardant le silence devant tant de forfaits impunis et de malheurs immérités. D a une conscience, cet Allemand, et cette conscience a parlé, a crié, a gémi. Le cas est assez exceptionnel, mais il n'en est que plus digne de remarque. Faut-il que ces crimes aient été grands polir qu'un fonctionnaire allemand les dénonce, et dénonce en même temps la complicité de son propre gouvernement. Car, pour le Dr. Nie- page, la responsabilité de^l'Allemagne ne fait point de doute, et même il n'est pas éloigné de penser qu'elle est plus lourde encore que oelle qui incombe à ces hommes d'Etat turcs qui, par une douloureuse ironie des mots, se réclament de l'Union et du Progrès! L'Allemagne n'est-elle point l'alliée de la Turquie? Et n'est-elle pas maîtresse absolue dans les conseils de Yldiz-Kiosk et de la Porte?- Enver et-Talaat ne sont-ils pas les vassaux de l'empereur Guillaume et ne prennenk-ils pas leurs directives à Berlin, — comme Jours emprunts? Et croit-on sérieusement qu'il eût fallu que Berlin se -donne beaucoup de mal pour empêcher les forfaits d'Arménie? Un ordre du maître eût suffi. Cet ordre n'a pas été donné. L'Allemagne a laissé faire et, laissant faire, elle a encouragé, elle a aidé, elle a participé à l'.anéan-tissement de tout un peuple innocent. ,jNorus n'arriverons pas, affirme le Dr. Niepage, a déraciner l'idée des Turcs^ que l'Allemagne a organisé les massacres si nos diplomates et nos officiers ne prennent pas un© attitude énergique. Il ne subsisterait contre nous que la seule accusation que la crainte et la faiblesse envers nos alliés nous ont empêché de sauver un demi-million de femmes et d'enfants; cela suffirait à défigurer à tout jamais d'tra trait hideux l'image de la guerre allemande dans le miroir de l'Histoire." Connaît-on oee faits en Europe? Insuffisamment. Et, en Allemagne, c'est le silence, par ordre. Un seul homme osa au Reichstag dénoncer les atrocités arméniennes : Lieb-knecht. Il €3t en prison. Les autres se tai-9tnt, jxar lâcheté, par peur idu risque, ou ' par intérêt. Et le gouvernement allemand, dans ses notes et ses documents, parle (sans rire) de la vieille civilisation ottomane et s'indigne de oe que les Alliés aient décidé d'expulser le Turc de l'Europe idéale, nettoyée à grande eau et à grand sang, que les soldats de la grande et'sainte alliance sont en train de recréer sur des bases d'airain ! Sans doute, la complicité crée des devoirs,et l'Allemagne, à qui les Turcs ont déjà rendu d'immenses services de guerre et sur le dos i de qui l'Allemagne est bien décidée de conclure un jour la paix, laisse les soldats ottomans libres de massacrer en Arménie, pourvu qu'ils se laissent massacrer, eux, en Macédoine, en Valachie ou ailleurs. Donnant, donnant. ,,Vous tuerez tout votre saoul en Arménie, et ncus fermerons les yeux. Et, ea échange, vous vous ferez trouer la peau pour nous là où nous aurons besoin de vos poitrines." Voilà le marché. Il est hideux. Il doit faire horreur aux Chrétiens 'comme aux Musulmans, et il est aussi éloigné de l'Evangile que du Koran. Mais ne trouvez-vous pas(qu'il renferme, ce marché, dans son hypocrisie féroce et son exécution , monstrueuse, toute la moralité politique de l'alliance de l'Allemagne et de la Turquie? Cette alliance s'est forgée dans le sang innocent; le sang arménien la cimente encore et la soutient. Elle ne pourra se noyer et s'anéantir que dans le sang des coupables!René Feibelman . «s»-—1 Un congrès ds socialistes belges en EMande Dimanche s'est tenu à La Kaye un congrès de l'Union des Travailleurs belges résidant en Hollande. Lecture y 'a été donnée do la lettre suivante, adressée aux président et piembres, par notre collaborateur Louis Piérard» La •'Haye, le 17 février 191'7. Chers citoyens, Le ,,Socialiste Belge" de ce jour, dans sa page flamande, comme texijours différente par le ton etr le contenu de la partie française, publie un article ou je suis invité à me rendre à votre congrès de demain. J'ai le regret de ne pas accepter cette invitation. Permettez-moi de voUs dire pourquoi. Si je venais, je demanderais évidemment à être entendu sur la question de la reprise des relations aveo les Sozial-Demokraten allemands. Notre camarade Huysmans exposerait son point de vue, tâcherait de justifier la reprise immédiate de ces relations. On discuterait, à perte de vue. A quoi bon ? Toute conciliation est impossible entre les deux tendances. Le ,,Belgische Socialist" écrit: ,,Nous sommes social-démocrates. Nous restons internationalistes". Je dis aveo nombre de camarades belges et, j'en 6ui3 sûr, avec l'immense majorité des adhérents du Parti Ouvrier belge: ,,Je suia Belge et socialiste. Je me révolte à la pensée que des délégués de notre parti pourraient en ce moment traiter en camarades avec un Sudekum ou un Lensch. L'Internationale, qu'on aurait pu laisser dormir jusqu'à la fin de la guerre, ne mérite vraiment pas de provoquer entre socialistes belges une discussion dont on pourrait déduire qu'ils sont profondément divisés, alors qu'en 'réalité ihn'en est rien." Au retour au payé, j'en suis sûr, tous les socialistes belges, flamands et wallons, travailleront dans un esprit d'union, de cohésion admirables, à l'avènement rapide du suffrage universel et de lois sociales qui nous manquent, à la réorganisation de nos oeuvres', à l'éducation de la classe ouvrière, à la solution du problème des langues. lia montreront comment, dans l'oeuvre de défense nationale de tous les pays qui luttent en ce moment contre le militarisme et l'autocratie de Berlin, les solutions socialistes se sont plus d'une fois imposées pour certains problèmes. Et je gage que la question de la reprise des relations avec les Allemands sera le cadet do leurs soucis. Agréez, cherg citoyens, je vous prie, mes fraternelles salutations» Louis Pïcrard, Aux citoyens président et membre du Congrès de l'Union des Travailleurs belges de Hollande (18 février, La Haye). — Pour les £léportés M. Louis vcm- C'Misent, président honoraire du tribunal de Ire instance 10.00 fl. Mme Ch. ran> Cutsem 5.00 frs. Mme F. ïstas 6.00 ,, A l'occasion de l'heureuse naissance de Mlle Solange Loiselet 2.50 fl. Pour les prisonniers rie guerre M elle 77. van Doorne 5.73 fl, A l'occasion- de Vheureuse nais-sance de Mlle Solange Loiselet 2.50 fl. Il y a un 22 février l$l(i: Le roi Co-nstawtbt reçoit en audience le général SarraU^ En Belgique. A Bruxelles. Les falsificateurs de denrées alimentaires ■ ne se comptent plus. On a arrêté récem-■ ment un méprisable individu qui vendait comme farine phosphatée du plâtre et' de la craie ! En vendant son fameux produit le voleur se faisait un énorme bénéfice. On ne dit .pas combien de personnes — surtout d'enfant a — en ont été malades. Il y a de nombreux cas du même genre. t A preuve celui-ci : Un beau matin, un individu s'installa comme liquoriste. Et la production du cognac, du rhum, etc., était vendue à gros prix. Le bonhomme racontait que les spiritueux étaient dans sa cave depuis avant la guerre. Or, un vérificateur de la ville eut la curiosité de faire analyser une de ces excellentes liqueurs. Et le chimiste trouva que le vieux cognac contenait 30 % d'al- , cool méthylique, un peu de sucre, beaucoup d'eau et quelques matières colorantes et odorantes. Sur chaque bouteille le fabricant avait apposé au petit bonheur une étiquette quelconque. lorsqu'il trouvait à acheter beaucoup d'étiquettes ,,Fine Champagne", il ne mettait en vente que de la fine Champagne, et, ayant acheté un jour un stock d'étiquettes d',,Amer", il ne fabriqua plus que de l'amer pendant des jours et dea jours. Au fond, c'était toujours le même breuvage qyi servait. Seuls, le nom, la couleur et l'étiquette chan-, goaient. Or, les affaires du bonhomme pros- ' péraient rapidement. Mais on constata un jour qu'il causa la mort de trois personnes et en rendit malades beaucoup d'autres. ' Une fortune assez ronde était déjà le résultat des opérations commerciales de l'honnête ; fabricant! Le distillateur empoisonneur fut arrêté et jugé. Il s'en tire avec cinq ( années de travaux forcéa, ;—ce qui est peu. ( Notez que cet exemple est pris ejjtre des , centaines d'autres. Malheureusement, les ' falsificateurs "continuent et. il est souvent ( assez difficile de les pincer» .* *1* b Les voleurs deviennent extraordinairement audacieux. Les délits se multiplient, il est certain que la faim pousse un grand nombre d'individus à convoiter le bien d'autrui. Le dernier larcin à été commis au préjudice do M. Fh..., ' quai aux Briques. Ce poissonnier a été victime d'un vol de 900 boîtes de saumon. Les voleurs partirent "tranquillement avec leur butin, char- ■ ge sur une charrette à bras. A Anvers Les Boches utilisent le courant électrique ' de la scierie mécanique l'Escaut, située près du canal» » « • Des modifications vont être incessam- 1 ment apportées au service de la police. C'est ainsi que le service de nuit sera écour-té. La police bourgeoise fournira le personnel nécessaire à assurer l'a surveillance de ! nuit. Une brigade volante sera formée prochainement; elle fonctionnera sous les ordres du commissaire en chef, mais sera uniquement composée de policiers-bourgeois. „• • » Des malandrins s'apprêtaient à enlever des-marchandises de la scierie située Vieille ! Route, à Berchem, lorsqu'ils furent dérangés dans leur absorbant travail par un voisin dont la visite inopinée les mit en fuite. A propos de vols, on constate que ceux-ci se multiplient et qu'il devient dangefeux de ne pas avoir d'armes à sa disposition^ chez soi. Les malfaiteurs profitent, en effet, de l'arrêté boche, qui interdit à quiconque d'avoir dea armes, pour cambrioler à tour de pince monseigneur. D'autre part, le corps de policiers est très réduit. Beaucoup de nos braves ,,gardes ville" sont à l'armée. Il a fallu les remplacer tant bien que mal par des gens de bonne volonté, mais q^ii n'ont peut-être pas les qualités indispensables à assurer la tranquillité d'une .ville étendue et peuplée. Il convient d'ajouter que la siteuation anormale créée par l'état de guerre a singulièrement influencé certains cerveaux. Le bien d'autrui est plus convoyé qu'auparavant et certains voleurs, poussés par la faim et la misère, risquent le tout pour le tout. Jusqu'ici, on ne déplore pas de crimes, du moins à Anvers même. Mais les vola se répètent ayee une fréquence extraordinaire et surtout alarmante. Il nous faudrait ouvrir une rubrique pour les noter chaque jour. C'est ainsi que, dans une seule journée, on constate un vol de vêtements au préjudice de M. S., rue des Brasseurs, un vol de fromages sur une charrette, un vol de souliers commis courte rue Yperman, un vol d'étoffes au préjudice de M. V., longue rue Pothoek. Ceci sont des larcins peu importants, commis vraisemblablement par de3 gens qui ont faim et froid. Mais, voici qui est plus grave: Dernièrement, un© dam© se plaignait à un agent de polie© qu'elle avait reconnu, dans une rue de la ville, une femme qui lui avait soustrait mille francs en septembre : 1916. L'agent se mit à la poursuite de la j voleuse qui, voyant qu'elle était serrée de ! près, entra dans un cabaret, monta à ; l'étage' et gagna les toits où une chasse i émouvante commença. Finalement, la vo- j leuse fut rattrapée. JSlle» était .contusion- J née sur différentes parties du corps, étant .ombée plusieurs fois, à travers des fenêtres-tabatières.La série ne s'arrête pas ici. La nuit, des rilous s'introduisirent dans la maison de M, V., rue de l'Abattoir. Ils enlevèrent une somme d'argent, les disques d'un phonographe (c'étaient des amateurs de musique), quatre pardessus d'hiver — ce qui est plus grave — un portefeuille garni :le billets de banque, cinq parapluies, un imperméable, des souliers, une montre et une chaîne en or, une breloque en argent, des vivres, du tabac, jusqu'à deux pains ! Bref, tout ce qu'ils purent ramasser! Le lendemain, la série continuait. On volait les chemises de M. J., rue de Breda, et les couvertures de M. F., rué de la 'Vapeur. Ces vols prouvent qu'ils ont été commis par des ,,amateurs" qui dérobèrent ce dont ils ivaient un urgent besoin. Ils n'en sont pas moins désagréables pour les volés et les contribuables sont unanimes à demander qu'une surveillance plus active soit établie. A Bruges Le correspondant bruxellois du ,,Alge-meen Handelsblad" écrit à son journal: ,,La jolie ville de Bruges pourra aussi parler plus tard des herreurs de la guerre. De nombreuses épreuves ont été réservées iux Brugeois mais, d'après les journaux paraissant ici, aucune épreuve ne fut aussi louloureuse que celle qui leur fut réservée q 2 février, à la suite de la visite des avions inglais: beaucoup de bourgeois et surtout i'enfants furent tués. D'après les informa-ions parues dans les journaux d'ici, une •lottille aérienne anglaise, peu après midi, dar un temps clair, apparut au-dessus de Bruges. De nombreuses bombes furent lances, principalement au-dep3us de Ste-Croix ît sur d'autres quartiers populeux. Ici, un soldat allemand fut blessé. Là, trois fem-nes et un homme d'âge furent, tués, ainsi jue seize enfants dont de tous jeunes bébés. Plus loin, plusieurs enfants jouaient sur a glace du canal lorsqu'une bombe fit explosion. D'autres mioches furent atteints devant un couvent alors qu'ils attendaient la listribution de soupe: Une bombe tomba m milieu du groupe! Une fillette de sept ins notamment, qui tenait son jeune frère lar la main, fut tuée sur le coup, d'autres grièvement blessés. L'enterrement des pauvres petites victi-nes eut lieu vendredi après un service funèbre en l'église de Notre-Dame." Suivent les inévitables détails au sujet lu service funèbre. L'autorité militaire illemande avait envoyé, une couronne; la Dopulation vit dan3 l'angoisse d'une nouvelle attaque aérienne ; des mesures de précaution ont été prises pour préserver les >résors de l'hôpital St-Jean, etc. etc— C'est la version des journaux embochés, bien entendu, que le ,,Handelsblad' ' repro-luit en prévenant ses lecteurs. Raisonnons. Les journaux embochés sont le reflet de .'opinion boche, sans plus. Autant lire la ,,Kôlnische Volkszeitung", n'est-ce pas? Or, quelle est la vérité? Il est malaisé de 'établir, les» nouvelles parvenant'avec difficulté du pays occupé. Mais les Allemands ît les feuilles à leur solde ont tout intérêt i exagérer la nouvelle. C'est pourquoi les premières nouvelles qui parvinrent de Bruges parlaient de soixante-dix Belges tués. D'est une exagération manifeste. Des personnes dignes de foi affirment c^u'il y a en bout et pour tout cinq Belges" tués, six Boches kapout, vingt bourgeois *blessés et soixante militaires allemands endommagés plus ou .moins grièvement. Il n'est pas question de nombreux enfants dans ce dénombrement. D'autre part, les dégâts militaires sont très importants. Les bombes sont tombées sur le port où des bateaux chargés de munitions se trouvaient à l'ancre et sur une usine où l'on garait de poudre des mines sous-marines. Nous ne saurions assez mettre en garde nos compatriotes contre les exagérations de la presse embochée. Qu'on y songe: les Allemands ont le plus grand intérêt à charger-l'Angleterre de tous les crimes possibles. Il va sans dire qu'au cours d'une attaque aérienne une bombe peut atteindre par malheur des Belges. Mais les points choisis' pour lancer les obus sont soigneusement repérés et jamais elles ne sont lancées sur un quartier de la ville où elles pourraient ' causer , des ravages parmi la population civile. Nos ennemis, depuis deux ans, exploitent le même système d'insinuations, de calomnies et de mensonges. Il est étonnant qu'il y ait encore des gens sérieux pour croire aveuglément à toutes les élucubra-tions de journalistes soi-disant belges, mais payés par la Kommandantur. ,,Naar de alhier verschijnende bladen weten te verts}- len," comme dit le quotidien hollandais. — | A Eecloo A la suite des raids d'avions anglais et des bombardements auxquels les aviateurs j se livrent le fameux Aegodi, Komman-dant d'Eecloo et des vi?lage3 frontières, décida que les habitants devraient immédiatement se mettre à l'abri au premier coup de sirène. Une expérience fut tentée mercredi. Après s^.pt' heures du soir tous les h a bitantg^d ' Eecloo ..doivent jvoiler les ■ lumières de l©urs habitations, afin qu'aucun rayon lumineux ne puisse filtrer. Les fenêtres doivent être protégées par du papier gris épais ou d© la paille. Au Brabant Le 30 janvier, à toute® les communes de l'arrondissement de Bruxelles situées en dehors de la capitale elle-même, une lettre- \ circulaire a été adressée par les flamingants à casque qui trônent dans nos ministères et y font la pluie et le beau temps : ,,11 est rappelé à tous les agents communaux et aux autorités policières la loi du 22 mai 1878 et les dispositions prises le 2 septembre 1916 pour l'emploi de la langue flamande dans les ordres de service (loi et arrêté no. 253 du 13 septembre 1916). Ceux-ci doivent être appliqués à toutes les ordonnances publiques et autres avis communiqués à la population. Us doivent donc être exclusivement rédigés en flamand". Nous qui croyions, d'après les flamingants eux-mêmes, que les deux langues nationales devaient être mises sur le même pied ! Au Ivlttorsl Une dizaine de Belges, dégoûtés du régime allemand, ont, enfin, réussi à gagner la Hollande. Ils n'ont même pas eu à ; prendre garde au fil électrique qui emprisonne, comme un étroit corset, le pays toute entier. Les Boches ont tellement dit et répété que la mer était à tout le monde et devait rester libre que'ces braves l^abitants d'Heyst ont affrété un canot et, voguant à pleines voiles, sont arrivés à Cadzand, en Hollande. Lea-- Boches n'ont rien à dire. La mer est libre.... C'est l'application pratique de leur chèrQ théorie. Las iaisils ail pe?s ie Ctoàroi. H. Cîiarleroi brûla. Un groupe allemand, qui s'est détourné par Dampromy, débouohe à Oharieroi, route do Mons, où, comme nous l'avons dit, il essuie le feu des Français. Cet incident est le signal d'une recrudescence do sauvagerie. Les soldats impériaux tirent dans les fenêtres, les portes efc les soupiraux. Ils mettent le feu à la rue do Mons depuis la rue de Heignses jusqu'au viaduc; ils brûlent do même les carré fouis du viaduc et de la rue du Grand-Central, la rue du Grand-Centràl, la place de la Digue, le boulevard Audent, la rue de la Montagne et une partio do la rue Oliarles-II. Ces incendies ont été allumés délibérément au moyen de grenades, do pastilles, de liquides ou d'autres engins incendiaires, sans autre excuse que la faible résistance offerte par quelques petits postes frainçaÎ6. Voici, à cet égard, le récit d'un témoin de Oharleroi : ,,Vers 4 ou 5 heures, les coups de feu cessèrent presque complètement. Inquiet, je sors et entro dans le parc. Personne, ni morts, ni vivants ; le kiosque est "brûlé. An boulevard Audent, à la hauteur du boulevard I>efon-taLne, un spectacle terrifiant s'offre à mes yeux : Aussi loin que l'on peut voir, le boulevard Audent brûle ; c'est un brasier fantastique,, et toujours personne: Civils, boches, .Français, tout a disparu. Je longe l'incendie jusqu'au carrefour de la Montagne. Là, le ,,Palais do rindustrio" s'effondre déjà; des quatre coins montent des flammes gigantesques ; la chaleur est intenable : partout ce ne sont que des craquements sinistres de maisons qui croulent; des poteaux de lampes électriques sont percés d'outre en outre, criblés- de balles de mitrailleuses. ,,Jo continue; passé le théâtre, lès Boches ont épargné les maisons, mais plus bas, vers le pont du Viaduc, nouveau brasier, nouvel écroulement do poutres embrasées, de ferrailles tordues, de décombres fumants. Trois cadavres gisent là en face de ce qui était le Café du Globe, trois civils méconnaissables ! Rue du Grand-Central et en face do la station do l'Ouest, cinq cadavres de civils sont déposés en ligne sur la pelouse. La rue brûle ,,Voulant avoir l'explication do la disparition de tout être virant, je continue ma route jusqu'au pont de la Prison. Là, les barricades françaises sont intactes, mais plus de Français; au Pont-Neuf, même aspect.... ,,C'est seulement rue du Pont Neuf que je vois los premières personnes qui sortent do chez elles. Je traverse le parc et, à la rue du Parc,je vois passer trois hussards boches, revolver au poing, la cigarette aux lèvres. C'était, à ce moment, tout ce qu'il y avait d'armée allemande dans Charleroi en flammes.... ,.0r, voici ce qui s'était passé: ..Les Boches, sachant qu'ils n'auraient affaire qu'à quelques petits postes français, étaient très peu nombreux. Ils avaient vraisemblablement pour mission d'impressionner la population. 3)!où l'incendie et la mitraillade dans des rues désertes. Leur „besogne" terminée, ils sont repartis par la route dô Bruxelles, tandis que les Français s© repliaient vers lo gros de leurs troupes, sur la rive droite de la Sambre." Au total, 157 maisons ont été brûlées à Charleroi.A part la rue de Mons et la rue Cayauderîe, l'incendie a détruit la rue du Grand Central depuis le viaduc jusque la demeure c-u docteur Cotton, d'un côté, le magasin Pianetti (vitrier encadreur) de l'autre, la partie do la place de la Digue la plus proche du viaduc, le boulevard Audent presque entièrement, avec une ou deux maisons du boulevard Defontaine, la rue de la Montagne à partir du boulevard Audent jus-ou'au magasin llaclieneur exclusivement à droite, et le magasin Rénaux eclusivement à gauche, la ruo Charles-II 'jusqu'à hauteur de l'escalier monumental.' ÇA .suivre.) La question d'Alsace-Lorraîne Deuxième partie, L'Aisaoa-Lorraina et la guerre da 1870—1S71. Après 1866,1 lorsque la maison do Hohenzol-Iern so fut; substituée à ia maison de Habsbourg dans la direction politique do l'Allemagne ot qu'elle eût érigé le culte de la force matérielle en sorte de religion d'Etat-, elle «e crut assez puissanto pour substituer lo cynisme a l'hypocrisie; alors fut inventée la théorie prussienno du principe des nationalités, théorie forgée comme une arme do guerre pour venir en aide aux ambitions annexionnistes du parti militair o. Suivant cette théorie, le principe des nationalités n'a rien do commun avec le droifc moderne fondé sur la conscience, et qui no reconnaît d'autre organo que la volonté librement exprimée des peuples. Il consiste à imposer aux peuples, malgré leur conscience et maigre lour volonté, une certaine nationalité, suivant lo pouvoir quo so sont arrogé à cet effet un certain nombre do professeurs, mesurant les crânes, délimitant le territoire dos divers idiomes, fouillant les archives do l'histoire. A l'appui de leurs programmes annexionnistes, les érudits allemands ont inondé le mondo do productions^ qu'ils ont appelées ,,scientifiques", comme si on pouvait de bonne foi confondre les résultats certains, parce qu'ils sont toujours vérifîables, de calculs mathématiques ou d'expériences physiques aveo les conclusions toujours problématiques et contestées do recherches rétrospectives à travers les ténèbres de 1 histoire lointaine ou Ho la préhistoire. Toutes ces productions ne sont en'réalité que des manoeuvres do guerre, destinées a embrouiller les choses ot à surprendre les esprits, pendant que le canon accomplissait son oeuvre: car il n'y a pas une de O03 thèses pseudo-scientifiques qui -résiste à l'examen d'un juge impartial. Tout d'abord une, remarque s'impose qui suffit à rendra suspecte la sincérité des érudits allemands: IJismarck a enlevé à la France des parties do l'ancienne Lorraine en même temps que l'ancienne Alsace; or, tous les arguments de la prétendue ,,science ' allemande portent sur 1' Alsace, dont on voudrait démontrer qu'elle «>t terre germanique, non sur la Lorraine, dont 011 n ose point contester qu'elle est partie intégrante de la nationalité française. L'annexion des arrondissements détachés des dénar-temenis français de la Moselle et * de Ja . Meurthe n'a même pas été recouverte dun prétexte de droit; elle a été présentée comme la conséquence de soi-disant nécessités militaires, 6ans qu'aucun effort ait été tente pour essayer de sauver les apparences». < lour qui se refuse à se payer do mots, il n'eu a pas ete autrement, au fond, pour les dé-iSiSmentS frauçais du Haut-Rhin et du Basil est vrai que l'idiome germanique a traverse le .Rhin et qu'il s'étend jusqu'aux Vos-ges; le| Alsaciens parlent l'allemand ou dia-lectes dérivés de l'allemand. Mais la langue ne suffit nullement à décider les sentiments nationaux et la volonté populaire ; autrement ce n est pas i Alsace seule que l'Allemagne (levait revendiquer, en toute justice. c?est toute la Suisse alémanique. En fait, îe Stras-bourgeois, dans l'intimité de sa conscience, est, <par Ja profondeur do son attachement à là meme patrie, lo concitoyen du Lillois ou du Marseillais, exactement connue 1'-habitant do j vi - 6 °n de Zurich est le concitoyen de 1 habitant de Genève ou de Bellineonn. .N est-ce pqs d'ailleurs Treitschke, ce profes-dont les Allemands ont fait une sorte « idole parce qu'il fut l'ami de Bismarck efc le théoricien du matérialisme panger-manique, qui a lui-même donné cet avertissement de ne pas user imprudemment; d'une formule qui pourrait se (retourner contre 3es prétentions prussiennes, en rappelant que \.dans aucun paya de l'Europe, la frontière politique ne se confond entièrement aveo la frontière linguistique" ? v Il est encore vrai que depuis lo partago do 1 Lmpire de Charlomagne entre les fus de l'empereur Louis lo Débonnaire au traité de Verdun jusqu'à la réorganisation do ï'Europo Centrale par lo traité de Westphalie, c-à-d. pendant 8 siècles, (843—1648), Ja. destinée de l'Alsace a été liée à la destinéè du Saint-Empire germanique. Mais c'est ignorer par trop systématiquement l'histoire du moyen âge quo de confondre une' agglomération de .domaines féodaux sous la suzeraineté nominale do l'Empereui; avec une nationalité au sons pro-pro du mot. Et encore ici c'est la rude voix du Prussien Treitsohke qui rappelle au bon scn« la frénésie déchaînée des pangermanistes: ,,il serait; aussi rfdicule de revendiquer Lyon et Arles, sous lo prétexte quo l'aigle impérial •flotta jatjis sur leurs murailles, que do revendiquer le vieûx droit de suzeraineté sur l'Italie." En réalité, dans la division do l''Europe en grandes régions naturelles, le P/hin est la 1 routière qui a de tout temps séparé la Gaulo 1 et la Germanie. L'Alsace, sur la rive occidentale du Rhin, apparaît, si loin que remontent les feuilles archéologiques, comme peupléo par la race celtique: elle était, lorsque vint César, terre gauloise,( les druides des sanctuaires vos-gieus se rendaient aux assemblées do la Loire) et elle fut, après la conquête, terre gallo-romaine. Les restes de monuments qu'on retrouve en plusieurs points de l'Alsace, efc qui forment, sur plusieurs kilomètres, ce que les habitants appellent des murs païens, près de Itibeauvillé, par exemple, efc près de Saint-Odile, sont des systèmes do fortifications dressés contre lo péril permanent de la barbarie germanique. C'est à ce péril que lo grand empereur franc, Charlemagne, réussit h parer lorsqu'il porta la guerre outre-Rhin contre les Saxons, les Thuringiens ot les Bavarois, que leur perfidie et leur cruauté avaient rendus î'. ses yeux indignes de toute pitié. L'annexion de l'Alsace est un outrage à la vérité historique autant qu'au droit moderne des nationalités; car l'Alsace appartient à la Gaule du temps de Jules César, à la France de Charlomagne, comme die est partie intégrante do la République .,une efc indivisible" <}ui a été fondée en 1792 sur la liberté des citoyens et des peuple». * « * Que les Allemands aient essaye de trompe? l'opinion des pays étrangers avec la thpse do

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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