L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 16 Juillet. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 23 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/125q815m38/
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| Annee jra°. 200 a cents (io centimes) Veatdlrëgil ÏS juiMet 191S L'ECHO BELGE L'Union tait la Force. Journal quotidien du matin paraissait à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent eire «u bureau de rédaction: ]M,Z. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797* Rédacteur en Chei: Gustave Jaspaers. „ . _, . ( Charles Bernard, Charles Herhiet, Comité de Rédaction: , . ' , ( René Chambry, Emile Painparé, Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N-Z. V008BUHGWAL 234-340, Téléphone: 177S. Abonnement ( En Hollande fl. I.SO par mois, payable par anticipation \ Etranger fi. 2.00 ,, „ * li Paiat É Vbb Noua recevons du père Fabianus 0. M ' ' Cap. la leKce qu'oïl va lire. Pour lui laisse, tout son effet et dans un souci de haut, convenance, nous publierons notre repons< demain, Amsterdam> n juillet 1915. Monsieur le Directeur J'ai Ju avec stupeur l'article que 1 ,,Echc Belge" a donné l'autre jour sous le titre . Leur parti pris". fÉl Je n'ai rien dit, mats absolument rien, de ce qu'il me fait dire. M. Charles Bernard ■ est-il-donc si peu familiarisé avec notre lan-gue, que son résumé de mon article ne soit qu'un contresens d'un bout à l'autre1? Voici ma thèse : Les belligérants font des il efforts inouïs pour se concilier l'opinion pu- : blique dans les pays neutres. Dans le ,3Tijd "I lui-même, sous la rubrique „les deux clo-ï chasl'Allemagne et la France tour à tour Kvantent leur civilisation et cherchent à nous 'f persuader que nous avons tout intérêt a ; oa qu'elles triomphent avec leurs armes. Lii bien I leur dis-je, voyons votre civilisation ! Qu'en disiez-vous, vous-même, avant la guerre, alors que vous croyiez ^devoir parler i- franchement pour le salut même de votre & patrie?... Allemands et Français, vous vous lamentiez à l'envi sur la décadence qui vous menaçait. Nous voilà donc édifiés par des témoins non suspects. La cause est entendue. Nous ne pouvons que vous renvoyer à_ vous-mê-S» ijies et nous en tenir, nous catholiques hol-p landais, à notre bonne vieille civilisation chrétienne. Nous n'avons rien à gagner au change. Ni Kultur, ni culture, mais l'Evangile. Comment M. Ch. Bernard a-t-il pu s y méprendre 1 > j * Rien que le titre „ni Kultur, ni culture" n'en dit-il pas assez et l'idée fondamentale de mon article ne sautait-elle pas aux yeux d-9 prime abord? Au surplus, ce titre était emprunté à un article du ,,Handelsbiad'', Ëdont l'auteur développa la même pensée que moi à un point de vue plus général. Il ? ne pouvait donc laisser lieu à aucun malen-| £enciu. J'ai tout bonnement dit en d'autres mots ce que Taine, que vous ne sauriez récuser, a magnifiquement exprimé au terme de sa I mémorable enquête sur les facteurs et les dissolvants de Ja civilisation. Parti des antipodes du christianisme, cet illustre écrivain, incroyant mais loyal, a formulé sa conclusion comme suit (je cite de mémoire, mais je suis sûr du sens, et à peu près de la forme) : Il n'y a de salut pour la société que dans l'idée chrétienne. Seule elle peut i lui prêter les deux ailes, sans lesquelles elle : ne saurait que se débattre dans la décadente: la Justice et la Charité. Je n'ai donc pris parti ni pour l'Alle-! magne ni pour la France. Si les citations .' des publicistes français sont plus longues, ■celles des Allemands ne sont pas moins ac-Icablantes dans leur briéveté. Je n'ai établi aucune balance. Je me suis contenté de dire aux Hollandais : Allemands et Français ont trop déprécié leur marchandise, eux-mêmes, avant la guerre, pour être bien venus à : nous la recommander maintenant. Encore une fois, ni Allemands, ni Français, mais v bons chrétiens hollandais. H C'est assez dire qu'il ne m'est pas même venu à l'esprit de faire cette monstrueuse f comparaison, que me prête M. Charles Bernard, entre l'immoralité qui est à la base du fléau de la dépopulation française et ,,celle qui attira le feu du ciel sur Sodome". Si <le l'aveu de certains publicistes aile- ; mand8 leur patrie est bien malade, je ne leur fais pas l'injure gratuite de croire qu'ils visent ce mal infâme, — honte indélébile des civilisations païennes.. Pour ma jJart, je ne connais rien au-dessous de cette fleur fétide et vénéneuse, comme disait en-|core Taine, qui pousse sur le fumier des civilisations pourries. Dieu me garde de choisir entre les vices immondes de Sodome et d'Onan. I Je dois ici faire violence à ma plume. ; tMais M. Ch. B. me permettra bien, puisqu'il parle de parti pris, de lui demander où est le parti pris de trouver un prêtre hollandais en défaut pour l'avoir amené à me > Calomnier si outrageusement. Mais encore une fois je lui accorde le bénéfice de cette circonstance atténuante qu'il comprend peu notre langue néerlandaise. Sans cela il ne m'accuserait pas de m'ap-plaudir égoïstement d'échapper aux horreurs de la guerre, sans me soucier de ceux qui en sont victimes. fô m,e réi°™ que nous autres Hollandais, n'ayant.pas à souffrir de la guerre, notre jugement n'en soit pas influencé et |qu ainsi, avec une entière liberté d'esprit, ■nous puissions chercher la. vérité, non pas a droite ou à gauche du Rhin, mais là ou se trouve, partout dans l'Evangile. Et -parce que je dis une chose si naturelle et si juste, M. Charles Bernard me fait passer^ aux yeux des lecteurs de ,,l'Echo Belge pour un monstre, qui se plait à voir sévir la guerre, pour mieux savourer les douceurs de la paix. Quel odieux travestissement de ma pensée! Il aurait dû y regarder à deux fois avant de me désigner au mépris public. Ceux qui connaissent les Ca-pucins, dont je suis, ceux qui savent à quels eshérités est voué mon ministère, ceux-là ^eijFon^ Pas ,en mo*> .1,<)se croire, un tellement dégénéré du pauvre d'Assise. Veuillez, Monsieur le Directeur, inséré cette lettre dans ,,l'Echo Belge" à la pla< voulue et agréer mes bien respectueuse salutations* p. Fabianus, 0. M. Cap. : Mesures arrêtées en AnpSaterre en ce qi concerne l'importation ei i'échanye des isi! Sets de la Banque nationale le Belgiqy Toute personne débarquant dans le Royaume Uni est tenue de déclarer les billets belge qu'elle a en sa possession, faute de. que elle s'expose à les voir confisquer. Les billets excédant un montant de Frc 250.— par personne ou Frcs 500.— par fe mille seront retenus par la douane, contr récipissé, et déposés à la Banque d'Angle terre, où le retrait pourra eu être obten sur production de la carte d'identité don il est question ci-après. L'intéressé pourra demander aussi que le billets soient renvoyés en France ou e: Hollande, à l'adresse qu'il indiquera. S'il est établi que l'intéressé est seule ment de passage en Angleterre et doit repar tir dans la huitaine, les billets retenus pour ront lui être restitués au port de départ. L'envoi par correspondance de billet belges de France en Angleterre, ou de 1 i Hollande en Angleterre, est autorisé à 1 j condition formelle d'être effectué par pl assuré* La confiscation pourra être pronon cée dans les cas où cette prescription n'aun pas été observée. La censure postale fera tenir les lettre; aux destinataires, en y joignant récipiss* des billets retenus auxquels seront appliquée: les règles indiquées ci-dessus à propos de! billets retenus par la douane. Le retrait des billets ne pourra êtr< autorisé qu'au profit de réfugiés belges e dans les mesures des besoins de leur sub sistance. Les billets qui auraient été im portés dans un autre but et dont le renvo j en France ou aux Pays-Bas n'aurait pas été demandé resteront consignés à la Banque d'Angleterre jusqu'à la fin de la guerre. | A partir du 15 juillet prpchain, nul ne : sera plus admis à échanger des billets belges s'il n'est pourvu d'uiie carte d'identite délivrée par le Comité Central d'échange, 4 Bishopsgate, Londres E. C. Les cartes se délivrent dès à présent: la demande doit er être faite par écrit, suivant une formule spéciale que l'on peut se procurer au siège dr Comité .en même temps que le règlement régissant les échanges. Les demandes par correspondance doivent être accompagnées d'un timbre d'un penny. La Banque Nationale de Belgique fixe l'évaluation de la livre sterling pour l'échange comme elle le juge convenir. Croix Ronge de Belgique Le Comité de la Croix Bouge de Belgique en Hollande a reçu d'un généreux anonyme, aussi modeste que charitable, une somme de 150U0 francs pour l'achat d'une ambulance automobile complète destinée à porter secours à nos chers soldats blessés sur le champ de bataille. Ce beau don porte à sept le nombre des ambulances que les réfugiés belges aux Pays-Bas auront envoyées, à ce jour, ait service de santé de leur brave et admirable armée. Les cinq premières voitures pourvues des derniers perfectionnements sont en ce moment à la ligne de feu; elles y ont déjà rendu d'excellents services depuis plusieurs semaines. La 6e ambulance, dont la construction est complètement achevée, est partie pour Calais le 13 de ce mois pour y être mise à la disposition du service de transport des blessés. Totaux des souscriptions reçues au secrétariat de la Croix Bouge de Belgique (32 J. P. Coenstraat à La Haye) à la date du 10 juillet ; Francs 70.260,09 + 16.057,84. Les francs-tireurs allemands Dans ,,La Revue", sous la signature du lieutenant X... : „Que dire des „francs-tireurs" allemands ou plutôt de ces louches tireurs qui opéraient sur le soi français au début des hostilités? ,,Je ne sache pas que leurs lâches manoeuvres aient, jusqu'ici, été dénoncées dans la presse ; sans doute parce qu'elles avaient lieu dans les Vosges aux jours tragiques où la ruée du Nord fixait l'attention angoissée. L'heure étant venue, après neuf mois, de dresser le bilan des méthodes de guerre teutonnes, peut-être estimerez-vous que celle-ci mérite d'être classée en bonne place. ,,Voici comment l'ennemi procédait. Au lendemain de notre mobilisation, on le sait, la plupart des espions dont il nous avait infestés repassaient en hâte la frontière pour aller guider ses avant-gardes en marche vers notre territoire: d'autres se maintinrent dans nos villes avec mission de leur en faciliter l'entrée; d'autres, enfin — et c'est cette consigne non moins spéciale, cette subdivision de travail qu'on a négligé de signaler /— se jetèrent dans les bois des Vosges, armés de brownings du dernier modèle. ,,Tout le jour, ils faisaient les morts, invisibles. Mais à la tombée de la nuit, ils se rapprochaient des lisières ou des chemins forestiers guettant le passage d'une reconnaissance d'officier ou d'une estafette chargée d'un pli. Alors, sous le double couvert de l'obscurité et des taillis, assuré d'une fuite do tout repos, ce civil, à bout portant, déchargeait son arme sur le soldat. L'espion se révélait sicaire. ,,Qu'on n'aille pas croire qu'il s'agit là de cas isolés et fortuits inspirés par le .fanatisme ou quelque rancune individuelle. C'était un service organisé dont j'ai constaté la mise en oeuvre sur des points très divers de la ligne des Vosges"* En Belgique. A Bruxelles. |» On nous demande de différents côtés de: détails au sujet de l'affaire De Coen, plai - dée actuellement devant la Cour d'assise; de Bruxelles. Le hasard nous sert, car pré' 'û cisément notre courrier vient d'atteindre la Hollande, ce qui nous met en possessior - de documents nombreux. Notre correspon s dant de Bruxelles nous fait précisément ur i récit -dans ses grandes lignes de cette ,,affaire" qui passionne Bruxelles, ville s où étaient domiciliées les victimes, et Alost .- localité où habitait le. meurtrier, e La Cour fut présidée par M. le conseille] - Gombault, ayant pour assesseurs MM. Be i noidt et Paridaens. M. Sartini-Van de t Kerkhove, avocat général,occupa le siège di ministère public. La Cour était assistée pai 3 .M. Vandeput. i Au banc de la défense Me Bonnevie. Pour la partie civile Mes .Morioliar, Bon ei Sand. Le jury est composé de M. Maurice - Claes, Edmond Postiaux, René Fontaine. - Paul Wyns, Alexandre Goisson3 Pau' Schuernians, Pierre Godechoue, Emile De- 3 maker, Jean Noebel, Léonard Legranel) i Louis Carpentier, Omer Délivré, ce dernier i comme juré suppléant. i Le banquier Léon De Coen, né à Alost - eu 1861, est accusé, au cours d'une discus-i sion d'intérêt qui s'était élevée chez M. Fivé, marchand tailleur, rue Royale 67, à i Bruxelles, d'avoir tué à coups de revolver j MM. Jooris et Dutoit. De Coen était le i commanditaire- de Fivé, dont les affaires i périclitaient rapidement. Il avait remarqué, dira-t-il pour sa défense, que des som-> mes formant la provision de traites escomp-: tées par lui avaient été touchées directement par la maison Fivé chez ses clients et ■ remises à Jooris, l'expert-comptable du marchand-tailleur. A ce sujet, la discussion éclata et Jooris, soutenu par Dutoit, i l'employé comptable de Fivé, prétendit être dans son droit en touchant toutes les i rentrées de fonds. De Coen réclama cet argent et comme Jooris refusait de le lui rendre, le drame, effrayant et court, 6e déroula. Les deux hommes furent tués net, à bout portant. De Coen avait perdu près de 200.000 francs dans cette affaire. C'est un homme insensible, qui ne manifestera devant la cour ni émotion ni regret. (Nos lecteurs ont pu voir dans un de nos précédents numéros que le6 médecins n'étaient pas d'accord sur la responsabilité de l'accusé). Le rapport fourni par le juge d'instruction Laruwière lui est plutôt favorable, mais le juge fera remarquer que la situation financière de De Coen n'était nullement obérée *et que, au point de vue mental, la majorité des médecins concluent à une entière responsabilité. L'audience où la situation financière de la maison Fivé fut mise à nu ne présenta aucun intérêt. La foule était Cependant toujours aussi compacte et des centaines de curieux ne purent trouver place aux différentes audiences de ce procès passionnant. Nous nou6 résumons, car le compte rendu des débats exigerait plusieurs numéros du journal. De nombreux incidents surgirent, soulevés,.la plupart, par Me Bonnevie, qui est resté l'avocat fougueux et adroit de jadis. Plaidoirie habile des avocats de la partie civile et réquisitoire modéré de l'avocat-général qui met très en relief le motif pour lequel De Coen a tué: ,,Une plainte à la justice tourne toujours en jus de boudin!" M. Sartini-Van de Kerkhove s'applique à montrer que De Coen était menacé d'aller à la ruine s'il ne mettait bon ordre aux affaires Fivé, qui lui coûtaient gros. D'autre part, de véritables faux, dira-t-il, furent découverts dans les livres du marchand-tailleur, d'où préjudice pour De Coen qui était dans une situation morale qui pouvait l'entraîner à des actes regrettables. Il demande donc au jury de répondre non à la question de préméditation et oui quant au meurtre. Je vous signalerai dans ce réquisitoire les reproches adressés par l'avocat-général au docteur^ Cuylits pour la légèreté de sooi expertise et sa protestation contre l'opération nommée fonction lombaire, pratiquée par le docteur Crocq sur De Coen, opération douloureuse qui a mis l'accusé dans l'état de dépression où il est actuellement. Au moment ou Mtre Bonnevie va commencer sa plaidoirie, qui nous promet d'être des plus brillantes, car le grand avocat a déjà distribué quelques solides coups de griffe, le moment est venu de remettre ces uotes au courrier. A bientôt, les détails complémentaires. Dans le gros public, on croit que de Coen sera condamné • à une peine légère. Mais les augures du Palais, avocats et jotirnalistes judiciaires, prédisent tous l'acquittement. P.S. — Nous apprenons, au moment de mettre sous presse (et les augures de notre correspondant ont donc eu raison), que le banquier De Coen a été acquitté. Mais il est alloué à la veuve Dutoit, à titre de dommages-intérêts, une somme de 25,000 francs et 20,000 frcs. à son enfant. La famille Joris avait été désintéressée avant les débats. * * * La mise en liberté de Mme Carton de Wiart, due à l'intervention du pape, n'est pas confirmée, niais c'est très - possibl qu'elle soit libérée sous" peu. * * * Le bourgmestre Max s'occupe dans s cellule, à Glatz, de confectionner un amei blement pour salle à manger. Le vaillar maïeur travaille en artiste accompli. Après la guerre, ce mobilier seira mis e vente au profit des ' victimes belges de 1 guerre. A moins que nos ennemis s'e saisissent, une fois achevé... s * * * Notre confère Camille Roussel, qui dirig actuellement „L'Indépendance Belge" Londres, vient de prendre du service dan l'armée. Camille Roussel est âgé de 42 ans ' * * * Comment se fait-il que la - Belgique, pay essentiellement industriel et commercial, a: pu résister fendant un an à une cessatio presque totale do toute activité vitale, s , demande un journal bruxellois? Simplemeir parce qu'on y a réduit presque à rien les b< soins factices. La vie alimentaire, c'est-à-dire la vie e? clusivement animale, n'exige pas la moiti de ce que l'on dépense généralement pou l'assurer en temps normal. Les besoins factices de l'homme comprei nent les vêtements coûteux, les meubles <3 luxe, les bibelots, les vins de haute cote les apéritifs, les liqueurs fines, la goutte o la chope quotidienne, toutes choses doc on doit se passer momentanément. O pourrait y adjoindre les cigares, le cigarettes et le tabac, si l'usage ou l'abu qu'on en fait n'était devenu un besoi: réel dont la privation serait un véritabl supplice. ■' Besoins factices aussi les voya ges * et ' déplacements d'agrément en che min de fer, en auto, en voiture, la fre quentation des théâtres, des concerts et de cinémas. La liste peut s'allonger encore s l'on y ajoute les dîners de gala, les repa de noces, de première communion, de bap tême, les visites journalières aux pâtisse ries, les gerbes de fleurs à l'occasion de fêtes patronales, des anniversaires, des ma riages, des décès, les cadeaux plus o: moins coûteux que l'on reçoit et que l'oi offre sous le prétexte du moindre événe ment heureux. En un mot, tous les besoin ejui ^ différencient l'homme de l'animal son factices, même le rire, si nous en croyons 1 vieux^ et maître rieur Rabelais. On les a sup primés par nécessité, mais ils ressusciteront dè que les temps calamiteux auront cessé, et I'oj aura raison d'en faire renaître quelques-uns. Ils agrémentent et embellissent l'existencc ils entretiennent et cimentent les relation familiales et amicales, ils procurent surtou du travail et des salaires à des millions d travailleurs et de commerçants qui, sans eux seraient réduits à tirer du sol leurs moyen de subsistance. , Que deviendraient les grandes villes, les ca pitales qui vivent du luxe, comme Paris, Lon dres, Bruxelles, si les riches vivaient la vi des pauvres? Ah! si l'on pouvait arriver i supprimer l'alcool, ce serait la fin radicale di paupérisme et la venue de l'âge d'or rêvé pa: les philosophes et les économistes. Mais c'es demander aux hommes de devenir des anges et qui nous dit qu'arrivés à cette perfectioi ils ne redeviendraient pas des démons tels ceu: que Dieu, d'après la Bible, dut précipiter ei enfer pour les punir de leur orgueil? Nous en concluons que les besoins factices qui absorbent en temps ordinaire probable ment plus de la moitié des ressources humaines sont aussi nécessaires que les excès de chaleu; solaire et do pluie que nous maudissons parfois, mais qui sont peut-être indispensables pour que notre pauvre terre ne soit un astre frappé de mort. La fin des dépenses de luxe ou d'ostentation, ce serait la mort de la poule aux oeufs d'or. Comme correctif, souhaitons cependant que les dépenses superflues ne soient faites que par ceux qui n'en éprouvent aucune gêne et non par ceux — trop nombreux, hélas! — qui soignent leur garde-robe au détriment de leur garde-manger. Pour eux, parodions Molière en disant qu'on vit de bonne soupe et non de beaux habits, et laissons ceux-ci aux favorisés de la fortune qui n'ont souvent pas d'autres moyens d'être utiles à la collectivité. A A ES vers. Au premier jour de la guerre, M. de Vloët. artiste du Théâtre des Variétés et dessinateur de talent, prenait, malgré ses 44 ans. du service dans Farmée belge. Nous avons dit qu'il était tombé en brave au chamf d'honneur. Des détails nous parviennent au sujet de sa mort. Un éclat d'obus, tandis que M. de Vloët était dans les tranchées sur l'Yser, lui arracha une jambe. Sans doute, le sympathique artiste eût-il pu guérir, mais la gangrène s'était mise dans la plaie et le vaillant soldat succomba peu après, Sa conduite' courageuse lui avait d'ailleura valu la croix de chevalier de l'ordre de Léopold. Tous les habitués du théâtre de la place de Meir qui connaissaient et appréciaient M. de Vloët éprouveront une réelle émotion en apprenant la fin de ce brave homme, de cet artiste consciencieux qui aurait pu ! rester tranquillement au foyer (car son âge lui donnait ce droit) et qui préféra la. vie hasardeuse des tranchées. Il est tombé en héros. A Anvers, la nouvelle de sa mort a profondément ému tout le monde. Après la signature de la paix, une plaque commémo-rative sera sans doute placée dans le foyer des artistes du Théâtre des Variétés pour rappeler l'esprit d'abnégation, de dévouement et l'héroïsme du valeureux patriote que fut de Vloët. Jue monde des artistes donne d'ailleurs ui admirable exemple. Tous les artistes françai; ou belges, rappelés, sont dans les tranchées aux postes les plus périlleux. Un grane nombre d'entre eux a d'ailleurs été tué, te e le brave ténor Cazeneuve, que nous enten dîmes à l'Harmonie et qui, malgré ses 5^ ans, avait repris du service. a On a appris aussi, ces jours derniers, h mort de Mlle Suzanne Vorska, premier pri: t du Conservatoire de Paris, pensionnaire de TOpéra-Comique, une artiste de val :ur applau q die naguère à l'une des réunions musicales a d'une société- symphonique d'Anvers. Mlle a Vorska a été tuée au front, tandis qu'elle relevait des blessés. * « * Outre les maisons que nous avons désignées, e d'après le „Moniteur" que les Allemands a font paraître, la Banque de Commerce d'An-s vers est autorisée à faire le négoce des • billets de banque français à un prix dépassant leur valeur nominale. Mais le commis- s saire allemand von Lumm fait savoir que t cette autorisation peut être retirée sans 11 préavis. 6 * * * j' M. Louis Franck, président de la Commission Intercommunale, justement ému du > traitement injuste réservé par les Aile-é mands aux populations wallonnes, prend r sur lui de protester auprès du freiherr von Rissing. Nous publions ci-dessons le texte de cette juste protestation: u Excellence, t H m'est signalé de envers côtés que des Q prisonniers civils wallons se trouveraient s toujours retenus en Allemagne alors que ® leurs concitoyens flamands arrêtés dans les ô mêmes conditions auraient déjà été libé-. rés. Comme vous avez récemment protes-i- té contre toute distinction de ce genre, je crois utile de vous signaler ces plaintes, ! pour que vous puissiez vérifier si elles ^ sont fondées et y faire mettre fin. Rien ne serait plus fâcheux, dans les _ circonstances tragiques que traverse ce s pays, qu'une politique qui s'inspirerait - d'une considération de race et de- langue 1 et ferait dépendre d'elle le sort des in-1 dividus. Pareil procédé ne manquerait pas " de mécontenter légitimement les popula-l tions wallonnes comme profondément in- • jurieux pour leur dignité et leur patriotis- - me et comme une injustice cruelle pour s des compatriotes auxquels ils sont en « tout 1 temps profondément attachés et dont ils désirent partager le sort- C'est se placer en dehors de la réalité et | se préparer d'amères désillusion que d'imaginer que nos deux populations, pour parler des langues différentes, n'auraient pas à l'égard de leur pays, de son avenir et des événements récents, les mêmes souvenirs et les mêmes espéranœs. 3 II n'y a sous ce rapport aucune distinc-L tion entre "Wallons et Flamands: les i malheurs communs ont, au contraire, 'rendu • plus intime leur inébranlable union. b L'Histoire montre, Excellence, que dans » l'infortune collective d'une nation les cau-; ses individuelles eie mécontentement et d'in-| justice ont toujours été une source de grands dangers pour la paix publique et c'est à ce titre et pour répondre à l'appel qui - m'était adressé que j'ai cru de mon devoir de faire valoir, au nom des populations flamandes, lie/3 (îonsidérations qui précèdent, avec l'espoir qu'elles contribueront à faire appliquer à tous ceux qui souffrent pour la même cause le même traitement. Je présente à Votre Excellence mes salutations distinguées. Le président de la Commission Intercommunale, (s) Louis Franck. A Ganel. On vient de découvrir, sous des couche.s de badigeon, de très intéressantes peintures murales dans les vastes bâtiments claustraux de l'ancien couvent des Dominicains, situés le long de la Lys, à Gand, non loin de l'église Saint-Michel. Ce sont deux panneaux de 5 mètres sur 2 m. 50, représentant l'un la dernière Cène du Christ, l'autre le Repas de saint Dominique. Ils décoraient le réfectoire du couvent. Ces panneaux, déjà complètement dégagés, ont été prudemment nettoyés et avivés par MM. F. Coppejans et J. Cornelis qui se sont acquittés de cette tâche périlleuse avec dextérité. Mutilés (surtout la Cène), amortis, comme ils le sont, ils restent encore d'un effet décoratif superbe; il y a dans le Repas de saint Dominique une symphonie de noirs , et de rouges atténuée par des jaunes clairs, les blancs de jadis, vrai régal pour un œil délicat. Bans le Centre. La population scolaire de La Louvière devient de plus en plus dense. L'administration communale va créer deux nouvelles classes pour la rentrée d'octobre. *- * * La population du Centre vient d'être agréablement surprise » L'indigeste pain de son a été remplace par un excellent pain blanc coûtant 2 centimes de moins au kilo. Un dernier desideratum, c'est de voir la ration journalière de 833 grammes portée à 500. La chose se fera peut-être dans quelj ques semaines. Le Comité de ravitaillement est occupé, en effet, à étudier les chiffres l -probables du rendement de la prochaine 5 récolte, laquelle sera achetée par lui après , le battage. I — imrn . a I an : La Croix iouge le Belgique et le ÊouvetiKii! allemand. Nos lecteurs trouveront ci-'dessout; l'extraordinaire communication que le comte B. de Hartzfeld adressa aux sous-comités de la Croix Rouge de Belgique. L',,Echo Belge" du 30 juin cbntient la réponse que le comité anversois réserva aux impertinences du nouveau délégué de la Croix Rouge, au service de M. von Bissing. Voici le document en question : Administration Centrale de la Bruxelles, 2-5-15, Croix Rouge de Belgique. Bruxelles, rue de la' Loi, 10. La misère générale réclame l'interven-tion d'une grande, organisation ayant des ramifications dans tous le pays et connaissant les besoins des diverses régions. Une semblable organisation ne peut agir efficacement que si elle travaille de concert avec" les autorités allemandes. Tel est aussi désir de son Excellence le gouverneur général. L'article 1er des statuts de la Croix Rouge impose à celle-ci l'obligation de venir en aide à toutes les victimes de la guerre. Cet article_ n'établit pas de distinctions entre les victimes militaires et les victimes civiles. Le même article reconnaît que l'a Crois Rouge peut, même en temps de paix, utiliser les moyens dont elle dispose pour secourir les victimes d'un© catastrophe ou d'une calamité publique et pour faciliter à d'autres sociétés similaires l'accomplissement de leur mission. Les conférences internationales de Vienne, St. Pétersbourg et Londres ont d'ailleurs déclaré que la Croix Rouge devait agir dans ce sens. On peut considérer à présent la majeure partie de la Belgique comme se trouvant en état de paix; aussi l'activité de la Croix Reuge de Belgique est-elle devenue des plus restreintes. Elle a donc le devoir d'étendre son action en faveur des populations éprouvées par la guerre. C'est dans cette intention que son Excellence le gouverneur général m'a délégué à la Croix Rouge de Belgique et que, depuis plus de deux mois, j'ai assisté aux séances du Comité Directeur. A l'origine, le Comité Directeur se déclara prêt à donner le plus d'extension possible à l'aertion de la Croix Rouge en faveur des classes souffrantes, mais, bientôt, on s'aperçut qu'il n'avait pas l'intention de le faire. La mauvaise situation économique et le chômage croissant qui en résultent ont fait tomber une grande partie de la population féminine dans la misère et l'ont souvent poussée au vice. Pour remédier à ce triste état de choses, un Comité de Dames s'était constitué sur mon initiative, sous le nom ,,Aide et Protection de la Femme pour le travail". Sur mon initiative également on avait déjà recueilli une somme de 100.000 francs. Cependant, pour agir efficacement, ce Comité devait se joindre à une grande organisation ayant des représentants dans tout ,1e pays, c'est-à-dire, à la Croix Rouge de Belgique. Toutes les démarches entreprises dans ce sens ont échoué. Le Comité Directeur refusant d'adopter le nouveau Comité en se basant sur une interprétation très étroite des statuts de la Croix Rouge. Si l'on tient compte des misères à soulager, si l'on envisage le côté juridique de la «question et si l'on se rappelle le consentement donné d'abord par le Comité Directeur, on reconnaîtra que l'opposition de ce dernier n'est pas justifiée. C'est pourquoi aon Excellence le gouverneur général, en sa qualité de pouvoir royal, a fait usage du droit que lui confèrent les statuts et les dispositions de la loi du 22 janvier 1892 ; il a donc relevé le Comité Directeur de ses fonctions et m'a chargé de l'administration générale des affaires de la Crois Rouge. Le Comité Directeur est, à présent, remplacé par l'Administration Centrale de la Croix Rouge de Belgique, 93, rue Royale, Bruxelles. En portant ce changement à votre connaissance, j'espère que le Comité de votre ville, ayant conscience de sa mission, contribuera à venir en aide aux malheureux sous ma direction en attendant qu'un nouveau Comité Directeur ait été constitué par d'autres personnes choisies parmi celles qui se dévouent aux oeuvres de bienfaisance publique. Le Commissaire que j'ai nommé pour me représenter dans votre district vous soumettra les propositions nécessaires. Le Délégué du Gouverneur de la Croix Rouge de Belgique.. Aux sous-comités de la Croix Rouge de Belgique. ÂVES. Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur Journal par la poste et dont l'abonnement expire le 15 juillet de bien vouloir nous envoyer un mandat poste de fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste Renouvellement d'abonnement.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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