L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 24 Juin. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 03 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/f47gq6s45f/
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r 2ème Année N°. 6IO s cents flO centimes) Samem 2S4 juin i©î<5 L'ECHO BELGE •Journal quotidien du matin paraissant en Hollande L'Union fait la Forcer , - Belge est notre nom de Famille. ~ ~ „ Pour Ses annonces, abonnements et vente Toutes les lettres doiî/ent etre adresseos Bedaeteur en Chef: uustave JasP' e • ui» numéro, s'adresser £i l'Administration du au bureau de rédaictloit: , |ournal:N.Z.Voorbur8wal234-240,Amsterdam PU. X. VOOKBUKOWAL 234-240, AMSTERDAM. pomïté de Bédactlon: \ Charles Berne rd, Ch -les H , Telt-phone: 1775. uomiit «e m ) René Chambrât Emile Pamparé. Abonnements: HoBlandefl.l.5Cparmois. Etrangerfl. 2. GOparmois Téléphone: 27y7, * Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents Sa ligne. L'Unité de Front. A-t-oii assez reproché aux alliés de ne pas. suffisamment coordonner leurs efforts: ~L,ô reproche a paru fondé. Devant le bloc austro-allemand nous demeurions isolés, condamnés à des actions morcelées, stériles dans leur principô. Ajoutez-y que, possédant le précieux avantage de la ligne intérieure, nos onno.nis, qui nous étaient légèrement inférieurs en nombre au total, possédaient en réalité sur nous une supériorité numérique écrasante. Sur le champ de bataille ils apparurent toujours à deux on trois contre un. On sait que, sur l'initiative de la France, les alliés ont institué depuis une manière d'unité de commandement qui se trouve réalisée dans les conférences de Paris et de Londres. C'cet un progrès énorme. Pour te reste, les difficultés géographiques, politiques, linguistiques, et avant tout ce haut sentiment de dignité qui empêche môme toute apparence de subordination de l'une des puissances alliées à l'autre, ont rendu impossible et matériellement et moralement : cette fusion où, chez n'o-: adversaires, l'Autriche fait figure> de vassale. Et, pourtant, comme on aurait tort de cioire cuo les états-majors alliés ne s'en tiennent pas, et'cela depuis le début de la guerre, au principe essentiel de l'unité du front. Pour eux, comme pour nos ennemis, il n'y a qu'une ligne de bataille unique, en sorte que chaque événement qui se produit sur un point de cette ligne doive nécessairement trouver sa répercussion sur un autre point. Et, quoiqu'ils entreprennent, les alliés ne visent jamais ce qui sur la carte no paraît être qu'une action locale de plus ou moins d'envergure, mais bien un résultat qui soit de nature à modifier en leur faveur tout l'ensemble de la situation militaire. Cette action des alliés a été surtout défensive jusqu'ici. Par exconplê, ils le savent bien, et pas n'est besoin que des stratèges en chambre viennent le leur dire, que 1 offensive seule donne la victoire. ^ C'est un principe que Napoléon a illustre par cent exemples et ce principe est resté à la base même de l'enseignement de l'Ecole de Guerre. Mais c'est pendant la paix, aujourd'hui, qu'on prépare l'offensive. Quand les hostilités sont déclarées il est provisoirement*trop tard. Et c'est ainsi que l'écrasante supériorité de l'Allemagne au point de vue de l'armement et de la préparation lui a permis aussi de s'assurer le bénéfice de l'initiative, en sorte que, jour elle, la partie semblait gagnée d'avance. Cependant, elle n'a pas gagné la partie. C'est que, dès le début, "les alliés appliquent le principe de l'unité de front. L'armes française, si elle est mc.ns nombreuse que l'armée allemande, si elle a moins de gros canons et de mitrailleuses, est cependant un outil de guerre formidable. L'état-major allemand le sait. Il importe donc de l'écraser par un coup formidable et imprévu. En effet, ,l'armée française recule. Elle va trouver en elle-même, dans la valeur de ses chefs et surtout dans ces admirables qualités de la race qui se manifestent à l'heure du péril, les moyens d'un puissant retour offensif. Malgré tout, l'ennemi est trop fort, trop numériquement supérieur. C'est ici qu'intervient le haut commandement russe. Rennen-kampf se jette en avant, un peu à l'aveugle, mais aussi loin qu'il pçut. La Prusse pousse un appel de détresse qui, à Berlin, retentit plus haut que la raison. On prélève sur les armées de l'Ouest les divisions avec lesquelles Hindenburg punira l'extrême audace des Russes, N'importe. Les Français gagnent la bataille de la Marne et la France est sauvée — avec la Russie. A partir de ce moment les armées françaises vont former un rempart intangible derrière lequel vont se former et se développer les armées anglaises en même temps que la France forge les canons et fabrique les munitions nécessaires pour une nouvelle offensive. Les combats de mai 1915 en Artois n'arrêtent pas l'offensive allemande, en Galicie et en Pologne mais ils la paralysent, de concert avec l'intervention italienne. Les Russes, après quatre mois de retraite, vont enfin pouvoir s'arrêter. L'offensive française de septembre oblige brusquement le grand état-major de Berlin à détourner son attention de l'Est vers l'Ouest. Iiindenburg se perd dans les lacs do la Courlandc et Mackensen s'enlise dans les marais de Pinsk. La trahison des Bulgares, au moment même où les armées russes, arrivées'au t-ermè de leur retraite, n'avaient pas e.icore acquis le surcroît de puissance nécessaire pour une démonstration offensive, tandis que là France venait d'éprouver que le coup de bélier qu'elle venait d'asséner L-,r le front- allemand de Champagne n'cLuii; pas ai-coz fort pour rompre ce front, cette trahison prit les alliés au dépourvu. Il n'y avait moyen d'y parer que par une intervention directe. Les Français vont en Macédoine. La Serbie est envahie et conquise, mais l'armée serbe est sauvée et, en. qq moment meme, ou la presence de Sar-rail à Salonique empêche les Bulgares d'aller au secours des Autrichiens battus, on comprend une fois do plus pourquoi les Français sont en Macédoine v et pourquoi ils y restent. Le 21 février dernier les Allemands attaquent Verdun. Encore eux! Hé oui. La France a eu faire E9int de vue industriel, l'Angleterre s'est transformée en une vaste usine et l'Amérique livre des canons tant qu'elle peut, les boches ont toujours plus de gros canons que nous. Faudra-t-il pour* conserver Verdun une offensive ailleurs? Castelnau juge que non, Pétcfcn et ses poilus conserveront Verdun à eux tout seuls. Cependant la bataille prend des proportions formidables. L'enjeu n'est plus Verdun. C'est toute l'armée allemande et toute l'armée française qui s'affrontent dans un secteur de 25 kilomètres où les canons tonnent roue contre roue. Les Allemands, à force d'engager leurs réserves à eux, prétendent user les réserves françaises. Les Anglais et les Russes comptent donc pour rien ? Cette offensive contre Verdun, qui eut contre elle une partie de l'état-major allemand, apparaît de plus en plus comme une faute aux yeux de 'tout le monde. Les fautes vont toujours par deux. Les mêmes raisons dynastiques qui avaient incité Guillaume à désigner Verdun comme proie au kronprinz poussent le vieux François-Joseph à ordonner l'offensive du Trentin ad usum delphini, c'est-à-dire de l'archiduc héritier. Et l'Allemagne, ayant accumulé tous ses gros canons et ses jeunes soldats devant Verdun, l'Autriche ayant rassemblé les siens dans le Trentin, Broussilof a jygé que son heure était venue. On sait le résultat. Où donc l'Autriche peut-elle prélever une armée, destinée à remplacer celle de Pflanzer-Baltin qui a été anéantie, si ce n'est sur le front du Trentin? Où donc l'Allemagne «trouvera-t-elle les divisions que réclame von Linssingen pour couvrir Kovel et Lemberg si ce n'est sur le front de Verdun? L'offensive russe sera peut-être arrêtée, bien qu'il n'y paraisse pas; mais d'ores et déjà les Russes y ont gagné une province, tandis que les Austro-Allemands y ont perdu 400.000 hommes. Ajoutez-y 400.000 hommes tombés inutilement devant Verdun et 100.000 hommes tués ou blessés dans les combats sur l'Adige et la Brenta et voilà un fâcheux bilan. Au point de vue stratégique l'affaiblissement, en quelque sorte simultané, de4ous les fronts austro-allemands correspondant à un renfoTcemeiLt^orréla tif des fronts -alliéeL est, pour nos ennemis, plus fâcheux eifcora En résumé la garnison assiégée s'est affaiblie par ses sorties ; nous, nous savons resserré le. cercle. Un beau résultat qui n'a pu être obtenu que par l'application du principe de l'unité du front. Charles Bernard. ■ l l ■ Munichsises et Parisiennes. Il paraît que la tenue et la conduite des fem mes do Munich a provoqué l'indignation du préfet de police .de cette ville. Tandis que les femmes des mobilisés se rassemblent sur la place du marché pour essayer d'obtenir un peu de nourriture substantielle, ce magistrat constate que les jeunes filles et les dames de la société s'habillent avec une élégance tout à fait choquante. Il conclut en déclarant que ,,1'apachisme féminin" 6'est installé impunément dans une ville allemande et que ce scandale ne peut continuer. Voulant définir la Munichoise moderne il nous la représente ,,montrant ses jambes, sa poitrine et son chignon fauve sous son petit chapeau de carnaval".Les Allemands ne sont vraiment pas galants envers les dames de leur propre pays. ITn Français n'aurait jamais osé ni voulu signer ces lignes désobligeantes et injurieuses. Depuis la guerre, l'union sacrée elle-même l'empêcherait de traduire en public un reproche envers ses compatriotes féminines dans la crainte de diminuer le mérite du pays tout entier. D'ailleurs, malgré les observations pratiques qu'on pourrait faire à la Française,- elle évoque aux yeux de tous une idée d'élégance, de charme et d'harmonie qui la fera préférer toujours aux autres. Mal venu serait le calomniateur. Si les Munichoises s'émancipent après deux ans de guerre, les Parisiennes au contraire ont compris la nécessité d'une mode simple. Celle-ci s'est apaisée depuis le printemps et les manifestations un peu excessives du début de l'hiver ont disparu. On voit encore un peu de 1830, mais surtout des costumes pratiques, courts, formant des plis ou des godets ; la jaquette est froncée à la hauteur de la taille. Les chapeaux s'agrandissent tout en gardant une simplicité de terfips de guerre. En résumé la femme française est courageuse et mesurée dans sa tenue et son attitude ; elle ,,tient" très bien, avec une certaine crânerie en général. Elle veut avoir confiance et se rendre digne de tous ceux qui savent si bien mourir. ' On lui demande, à elle, de vivre dans la patience et elle accepte son sort bien qu'il soit dur. Elle est consciente de gravité des choses. Hélas, la situation ne comporte pas de faiblesse nr. de ménagements. Elle est tendue : il ne faut pas que ce soit la femme qui rompe la chaîne qui relie tout ce monde civilisé. Nous ne le voudrions pas pour notre honneur de Françaises.Les deuils, les tristesses et les inquiétudes -an-go:ssantes ne peuvent influer sur notre courage, bien déterminées que nous sommes à voir la fin de la lutte. La puissance allemande, quoique formidable encore, aura des limites. De cette guerre acharnée entre la force et le droit, entre la matière et l'esprit, entre les appétits déchaînés et la splendeur du sacrifice accepté, nous sortirons vainqueurs, meurtris, mais heureux malgré nos larmes bien légitimas. Les caractères ont appris à rés:stcr à la douleur; les forces morales ont augmenté en proportion de l'effort intense que le coeur et l'âme tout entière (parfois révoltée elle aussi contre tant de cruautés inévitables) ont fait chaque jour pour garder une attitude de fer, seule digne de notre tempérament et de notre race do Français»Marguerite Boujignger. En Belgique- Le fêégircie de la Terreur Le tribunal militaire de Bruges vient de condamner Camille De Voogt et François Despriet, tous deux ouvriers, à deux années de prison chacun, pour avoir tenté de passer la frontière sans s'être muni du passeport réglementaire. Edmond Deprceuw, marchand ambulant, domicilié kà Hoogstade (Fumes), est frappé d'une peine d'emprisonnement de quatre années pour avoir circulé sur le territoire d'étape sans passeport. Le tribunal de Bruges continue à faire montre d'une sévérité sans pareille. Peut-être y a-t-il des primes accordées aux juges qui auront à leurs ,,tableaux" le plus de condamnations et les condamnations les plus rigoureuses? On est tenté de le croire. *, * * Nous apprenons que Madame Vernieuw, lemme du lieutenant Vcrnieuw, interné à Amersfoort., vient d'arriver" en Hollande, après avoir subi les rigueurs de la ,,justice" allemande. Les bourreaux à casques à pointes, l'arrêtèrent à Zwijndreclit et la conduisirent à Anvers où elle fut emprisonnée à l'Hôtel des Patriotes qui dresse sa calme façade rue'des Béguines, hôtellerie qui n'est pas de premier ordre — il s'en faut — mais qui a acquis une célébrité sans seconde en quelques jours, tout de suite après la reddition de la ville. Mme Vernieuw a eu l'occasion de recueillir des nouvelles de deux autres victimes de la fureur teutonne, dont on était sans nouvelles depuis le mois de septembre de l'année dernière. Il s'agii d'une dame française, Mme Berthe Bod-dapfc et d'une jeune fille belge, âgée de 20 ans, Mlle Suzanne Dechamps, Toutes les deux sont enfermées dans la prison de la rue des Béguines. Mlle Suzanne Dechamps a été arrêtée le 29 septembre et gardée au secret pendant quatre mois. Ce n'est que le 5 février qu'elle fut condamnée pour patriotisme à la peine de détention cellulaire jusqu'à la fin de la guerre. Cette jeune fille a eu une attitude tout à fait crâne et énergique devant ses juges. Elle n'a pas craint de leur reprocher leur manque de justice et d'équité. Le nom de ces héroïnes doit être gravé dans nos mémoires. Souvenons-nous des Barbares ! * * * Le tribunal boche qui siège à Gand — ,,von Ungern regnante" — a conquis de nouveaux lauriers. Il a frappé une jeune Aile de la'meilleure bourgeoisie d'une peine de neuf mois de prison. La raison de cette générosité vaut d'être mentionnée : Sur la plate-forme d'un tramway se trouvait un général et son officier d'ordonnance. Monte un'e jeune fille et sa mère. Un choc, à un tournant, précipita le général contre la jeune fille qui retira précipitamment son bras. Montra-t-elle quelque dégoût de cet indésirable contact? Probablement, car elle fut déférée tôt après devant la justice militaire et pour ,,mouvement injurieux" condamnée à la peine que nous notions ci-dessus. Ajoutons que le général refusa de poursuivre. C'est l'cfficier d'ordonnance, obsé-• quieux et plat valet, qui moucharda — encore une qualité bien allemande — la jeune fille. Sera-t-il décoré? A Bruxelles M. Lemonnier, ff. de bourgmestre de Bruxelles, a transmis à ses collègues des seize communes de l'agglomération bruxelloise quelques dispositions concernant les certificats d'identité des aliénés, des malades ou des prisonniers. Il faut remarquer notamment ceci: En oe qui concerne toutes les personnes qui séjournent dans les prisons, asiles d'aliéné?, maisons de refuge ou du travail et dans les établissements d'éducation protectrice, il y a lieu de distinguer, selon qu'elles possèdent déjà ou non, un certificat d'identité à leur entrée. Si elles en possèdent, le directeur de l'établissement le leur retirera et le leur restituera à leur sortie. Lors de chaque sortie provisoire hors du territoire de l'établissement (par exemple pour cause de travail à l'extérieur ou pour cause de transfert dans un autre établissement) la personne de surveillance qui accompagne l'intéressé portera sur elle les certificats. Si les personnes dont il s'agit n'ont pas encore de certificat, elles sont dispensées de s'en proeurer aussi longtemps qu'elles ne quitteront pas le territoire de l'établissement. Si elles le quittent pendant la durée de l'internement (pour les ca.uses citées plus haut), le directeur de l'établissement — et, dans les prisons, quant aux détenus mis à la disposition de l'occupant, l'autorité militaire compétente, chargée de la direction de la section allemande — dressera des certificats provisoires d'identité et les confiera au surveillant chargé d'accompagner les individus en question. Dans ce j cas, l'on fera usage de la formule prescrite par l'autorité de police locale belge; il y sera mentionné: ,,Provisoire". C'est un tel certificat d'identité qui sera remis aux prisonniers lots de leur libération définitive. * * * P. Tontcheff, délégué pour la Belgique de la 'légation royale de Bulgarie à Berlin, a fait savoir aux familles bulgares qui ont un mari à la guerre qu'elles pourraient recevoir unei in-dgggjté megs^elle., ■ Ils ont donc trouvé un peu d'argent, les Bulgares? où n'est-ce que du bluff, les femmes de soldats bulgares ros dant en Belgique étant peu nombreuses ! * * * Deux fils qui vitriolent leur père. Les frères V pomparaissent devant la 9e chambre sous la grave inculpation qualifiée en l'espèce de coups et blessures ayant occasionné une incapacité de travail, et ce, avec prémédita tien. Le père avait chassé du domicile conjugal la mère.de ces enfants âgés cîe 17 à 18 ans et avait pris une concubine, tandis que la femme légitime était laissée dans la misère. Bref, il y avait de quoi obtenir en Cour d'assises, avec un peu de trémolo, un acquittement sensationnel sur le pied de l'article 71 du Code pénal, prévoyant ,,la. force à laquelle on ne peut résister''.En correctionnelle, cet article ne trouve guère d'application. Aussi, le tribunal se contente d'appliquer des circonstances atténuantes et condamne à 4 mois condittonnellement. A Anvers A propos de réquisitions de vins à Anvers, le correspondant du ,,Journal des Débats" reproduit textuellement l'information de l'„Echô BeJge", sans-,en citer la source, bien entendu, fait dont ce journaliste est coutumier. Mais il ajoute, — et ceci est un détail nouveau pour nos lecteurs : ,,Le député social-démocrate Noske était entré dans la ville à la suite des troupes du kaiser. Son premier soin fut de se rendre dans un local ouvrier où il rencontra un journaliste socialiste très connu, M. X..., qu'il essaya vainement de circonvenir. Les deux hommes étant sortis du local rencontrèrent un groupe de soldats allemands, qui reconnaissent le député de Chemnitz. — Venez donc, dit l'un des soldats, nous allons réquisitionner le vin d'une maison proche d'ici. Noske hésitait, puis il dit en riant à M. X... : — Vous nous aiderez bien à exproprier un bourgeois? Et il voulut entraîner* son compagnon.M. X... répondit sèchement : — Je ne bois pas du vin volé. Noske hésitait encore, puis, haussant les épsules, il partit avec les soldats. - M. X... avait suivi le groupe. Il vit entrer les Allemands dans un luxueux café des environs de la gare, descendre dans la cave, monter des bouteilles de vin, qu'ils vidaient dans de grands verres à bière. Quelques instants après, Noske sortit. — Vous avez eu bien tort, dit-il à M. X..., le vin était fort bon ! * * * Lundi matin, entre 7 et 8 heures, un vol considérable a été perpétré chez le bijoutier V..., place de Meir; il doit avoir été soigneusement. prémédite, - » car l'heure indiquée est celle précisément où le magasin n'est pas surveillé.On suppose, suivant les indices relevés, que les malfaiteurs ont pénétré par une maison inoccupée située à côté du magasin et de là se sont introduits au moyen d'effraction, par une enfilade de chambres, dans la pièce du rez-de-chaussée servant de boutique. A 7 heures, l'homme chargé de veiller la nuit .quitte ordinairement .son poste et une demi-heure après le bijoutier arrive au magasin.Suivant les premières évaluations hâtives, il est probable que l'importance du vol se ■ chiffre par une somme d'environ 47.000 fr. * * * Récemment, les Allemands donnaient un concert sur la place Verte. Les curieux qui étaient venus^entendre la musique étaient peu nombreux et avaient'pour la plupart l'air moqueur. Lé concert fut. terminé par le chant national allemand. A peine les premiers accords eurent-ils retenti, que l'on entendit tout à coup le son strident d'un sifflet. Un , mouvement se produisit parmi la foule, suivi d'un remous vers les rues a voisinantes, et d'un grand 'tumulte. La police sectète boche avait promptement mis la main sur le siffleur, qui fut amené par deux soldats, à la kommandantur, puis à la prison. * * * La malle congolaise ,,Anversville" a ramené du Congo une lionne dont l'agent militaire Lebrun avait fait don au gouvernement belge. Elle est destinée au jardin zoologique d'Anvers, mais, comme il n'y a pas possibilité de l'y convoyer actuellement, le secrétaire de la société de zoologie do Londres a bien voulu l'admettre gratuitement, comme „réfugiée belge", pendant la durée de la guerre. * *. * Nous apprenons que Madame Casteleyn, mère du peintre bien connu, vient de mourir. A Liège Les Allemands ont un budget de propagande inépuisable. Après toutes les feuilles K. K. dont ils ont infecté le pays, ils trouvent encore les ressources nécessaires pour faire paraître à Liège un papièr à leur dévotion, dont ils attendent un résultat merveilleux: découragement de. la population belge, excitation des Wallons contre les Flamands, etc. • Ces Barbares ne nous connaîtrons donc jamais ? Le nouveau canard — on serait tenté d'écrire: le nouveau pigeon — s'appelle ,,Le Messager de la Paix". A propos des feuilles emboobées de Belgique, le dément de Genève croit utile de dire que ' nous n'avons jamais élevé une critique contre les journaux cléricaux paraissant sous la bette allemande. Qu'ii relise notre collection que certain mouohard de ses amis — nourri, hébergé et blanchi par un richissime hollandais = doit posséder et il sera édifié tout de suite. Nous avons bâtonné d'importance et ,,Le Bien Public" et l',,Ami de l'Ordre", comme — du îeste — ,,Le Progrès Libéral" dont les premiers numéros nous ont été adressés, — n'en déplaise à celui qui va devoir rendre d-q^ comptes à la justice de son pays. Ceci, I simplement, parcs que nous restons stricte-i ment impartiaux. A CS^raca L'échevin Lampens ayant démissionné et le sénateur Coppieters prenant l'jéclievinat des travaux publics — (ce qui est logique, M. pop-pieters étant entrepreneur de son métier) — on s'est demandé qui remplacerait M. Lampens comme officier de l'état civil. Et — solution élégante! — il a été décidé qu'à tour de rôle, tous les membres du Collège présideraient aux ^mariages. A Bruges Un neutre, qui vient de quitter Bruges où le retenait depuis longtemps un formalisme peut-être voulu de la part des autorités allemandes, communique à un ami.dit ,,XXe Siècle" les renseignements qu'on va lire sur la vie do nos compatriotes dans la vieille cité flamande. C'est un enfer, affirme-t-il. Rien ne peut donner une idée de la tyrannie allemande. L'occupation est brutale et -le soudard sans pitié ; tous les habitants se plaignent amèrement.Il y a quelques individus qui font du commerce avec l'ennemi; la population les exècre... et retient leurs noms. Ils s'enrichissent odieusement. Ils ont raflé pour l'intendance allemande presque tout le bétail do la contrée; le peu de viande qui restait a été vendu aux habitants. Maintenant l'on ne possède plus en fait de graisse que le lard américain distribué par le Comité de ravitaillement. L'arrogance des officiers allemands est telle que c'est à peine si l'on ose encore sortir en rue, de peur de les rencontrer. Un jour, un i de nos compatriotes se promenait, tenant un petit chien en laisse. Passe un officier à cheval ; le petit chien se hérisse et jappe à la monture. Le boche, furieux, sort son revolver et abat le malheureux cabot. Le propriétaire . se plaint: on le jette en prison pour manque do politesse envers un chef de l'armée allemande.Il est courant que les gendarmes boches arrêtent les passants et leur demandent l'heure. Si la montre n'indique pas l'heure de l'Europe * centrale, c'est l'amende ou la prison.Si l'on regarde un peu curieusement -une de ces nombreuses suiveuses d'armée qui se promènent au bras des feldgraii, on est certain de recevoir chez soi, le lendemain ou le soir même, la visite d'un gendarme qui vous apporte l'ordre d'aller vous expliquer à la kommandantur ! Il est faux que les Allemands aient construit à Bruges un four crématoire pour faire | disparaître les vestiges de leurs échecs d'Ypres et de l'Yser. Il est faux également qu'ils y aient établi un atelier de construction de sous-marins.Les Boches disent' que la guerre finira cette année sans vainqueur, ni vaincu. Mais la population, malgré ses souffrances, garde un excellent moral et est convaincue de la victoire prochaine des Alliés. Aaa Pays WsilHoan M. Jean Gilain, bourgmestre de Ransart, avait pénétré chez un commerçant de l'endroit en- compagnie d'un policier et s'était fait remettre de force toute la levure^ Le commerçant, M. Lorge Joseph, porta plainte et le bourgmestre fut poursuivi en correctionnelle, à Charleroi, sous la prévention d'avoir ordonné, ou exécuté un acte arbitraire ou attentatoire aux droits de la Constitution.Le tribunal de Charleroi avait condamné, le 15 avril, le bourgmestre à 10 francs d'amende avec sursis d'un an, et alloué à M. Lorge, partie civile, le franc de dommages et intérêts réclamé. Le prévenu alla en appel. Cette affaire est venue aujourd'hui devant la 8nie Chambre. L'avocat général dit qu'aucune loi ne donne à un bourgmestre le pouvoir de la réquisition et qu'il est coupable d'une infraction à l'article 153 du Code pénal. La Cour rend un arrêt déclarant les faits restés établis, mais réduit la peine de Gilain Jean à 1 fr. d'amende ou 1 .jour de prison subsidiaire, avec un sursis de 3 mois, et confirme en ce qui concerne la partie civile. * * * On fait une chasse quotidienne aux roquets et aux matous. C'est là un nouveau métier, car il y a des amateurs de chiens et de chats, frits, bouillis ou rôtis. Et c'est encore la faute aux Boches. On paie assez cher, paraît-il, la viande do ces doux animaux que nous avons appris à aimer pour leur caractère docile, fidèle ou hautain et enjoué, et que nous allons devoir doublement aimer, puisque, nous ayant donné le meilleur de leurs caresses pendant leur vie, ils nous donnent le meilleur de leur chair après leur mort. s!» !1 y a m m 24 juin 1915. — Bombardement d'Arras: religieuses et infirmières tuées par les obus •allemands. A Dompierre, Vennemi prononce une attaque précédée de l'explosion d'un fourneau de mine : elle est enrayée. Il bombarde Berry-au-Bac et Sajrignci/!. Près de Leintrey, échec d'une contrc-attaqur. allemande. Duel d'artillerie-auteur de M citerai, sur les. crêtes, à l'est du village. Une exposition d'art belge à la Haye( ) On ne livre pas des batailles depuis deux ans qu'avec des canons et des fusils. Toute tâche, certes, paraît infime, comparée au sacrifice sublime qu'assume quotidiennement le plus humble de nos frères des tranchées. Il n'importe: malgré qu'en France, en Belgique l'activité esthétique et scientifique ait ce caractère désintéressé dont elle ne devrait jamais se départir, malgré qu'on no voit pas dans nos pays comme dans l'immense caserne boche des artistes, des savants „militarisés", recevant l'inspiration de quelque Maître de la Paix et de la Guerre, nous avons bien dû, pour faire pièce aUx manoeuvres allemandes, mobiliser nos peintres et nos pôètes et comprendre qu'eux aussi, à leur manière, pouvaient défendre notre cause. Cette petite Belgique, à laquelle l'agresseur teuton prétendait apporter de force son salut, une culture supérieure, il se fait qu'elle occupe dans les arts plastiques, dans l'Europe actuelle, une place de tout premier rang. La funèbro Allemagne, au contraire, dans ce domaine, se distingue,^ aujourd'hui cômme hier, par une incurable indigence. La tradition picturale dans nos provinces est pour ainsi dire ininterrompue. . Alors que nous n'avons tout d'abord, au XIXo 6iècle qu'un pâle mouvement littéraire, qu'un romantisme essoufflé, sans originalité, sans saveur de terroir, des peintres comme Ley3 et de Braekeleer, comme les Stevens et unaries i de (Jroux, comme les grands paysagistes de l'Ecole de Tervueren, des sculpteurs comme Godecharle et Constantin Meunier, un graveur comme Félicien Rops soutiennent le grand renom artistique d'un pays qui a donné le jour dans les siècles précédents à un Van Dyck, un Duquesnoy, aux graveurs liégeois que s'attacha , Louis XIV. Mais c'est depuis' 1880 environ que, coïncidant avec un^ renouveau littérairo étonnant, j s'est manifestée en Belgique une efflorescenco artistique admirable. Cependant que nous donnions à la poésie un Verhaeren, à la musique un César Franck et un Guillaume Lekeu, on voyait s'affirmer chez nous une grande école de peintres et de sculpteurs. Les Wallons, comme toujours, plus musiciens, plus amoureux de la ligne mélodieuse; les Flamands, fous de couleur et de mouvement, rubéniens. Un pays qui compte des sculpteurs comme Victor Rousseau, Egide Rombeaux, Rik Wouters, des peintres comme James En s or, Claus-, Baertsoen, Gilsoul, Van Rysselberghe, Laermans, Auguste Donnay, peut se prévaloir d'une culture qui vaut bien celle du pays de la Siegesallée; du monument Bismarck et do Herr professor Corinth. Depuis le début de cette guerre, les amis de la Belgique ont tâché, : bien spuvent avec des moyens de fortune, de ! mettre en pleine lumière, à l'étranger, la .•richesse de notre mouvement artistique actuel. M. Léonce Bénéditq tira des réserves du Luxembourg, il y a un an. de quoi composer, dans son musée, un ensemble belge fort satisfaisant. Tout^ récemment, à Paris encore, s'ouvrit, chez Georges Petit, (une exposition d'art belge fort importante où' la plupart de nos ,,forts ténors" de la peinture et de la sculpture sont représentés, notamment par des oeuvres qui •figurèrent à la dernière grande exposition de Venise où .notre pays faisait si bonne figure. A Londres, n<fcs peintres, nos sculpteurs, des graveurs comme Henry Meunier, retour du front, ont vu s'ouvrir toutes grandes devant eux les portes de la Royal Academy et des grandes salles' de Burlington ofc de Bondstreet. En Suisse, cependant [que M. Maurice Ivufferath, lo sympathique directeur du Théâtre de la Monnaie, faisait connaître nos musiciens, M. Octave Maus, continuant le bon "Combat qu'il a mené à la Libre ! Esthétique de Bruxelles, pendant tant d'an-j nées, promenait do ville en ville une exposi-i tion d'art belge où des jeunes audacieux figu-'. raient à côté des maîtres arrivés. En Hollande aussi, on le sait, les expositions de peintres belges n'ont point manqué depuis près de deux ans. A La Haye, Amsterdam, Rotterdam, Middelbourg, ailleurs encore, ont eu lieu nombre d'expositions particulières, dont l'une, celle de Rik Wouters, a fait une impression considérable. Cependant, à Dordrecht déjà, on tenta un groupement. L'idée a été reprise à La Haye dans de bonnes conditions et l'on peut dire que lo salon d'art belge qui vient de s'ouvrir à Pulchri Studio, et où n'exposent que des peintres belges réfugiés en Hollande, est do beaucoup le meilleur qu'on nous,ait encore offert dans ce pays depuis octobro 1914. Toutes les tendances y sont représentées, et tous les genres. Peu d'oeuvres nous rappellent (directement du moins) la guerre. Certes, des artistes internés comme Chotiau et Patou, paysagistes et peintres de figures-, comme J. M. Can-neel ,dont les types de soldats belges auront plus tard une valeur documentaire considérable, sont représentés ici. Geuweloos a signé une sorte de fantaisie discrètement émue ,,Bobe noire et pain gris" ; une femme en j deuil, la joue appuyéo sur la main, interroge mélancoliquement les cartes éparses sur une , table où l'on voit les restes d'un frugal repas dont le pain gris est le principal ornement, Derrière elle, au mur, un portrait de soldat j belge, orné d'une branclietto do buis. La toile est dans cetfe couleur raffinée, mais un peu grise, qu'affectionne (pour les chairs surtout) M. Gouweloos, et qui convient ici au sujet. Il y a de la cendre aussi, un peu trop parfois, dans la lumière dont René Bosiers baigne ses coins du vieil Anvers. Ses musards, deux dockers couchés sur un quai d'Anvers, n'est-ce I pas encore' un rappel de" la guerre, du siléneo (*) Pulchri Studio, Lange Vocrhout, 15, la Haye (exposition ouverte du 21 juin au 23 juillet).

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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