L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 07 Juin. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/fb4wh2ff2g/
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gême Année N°. 593 s centa fio centimes» Mercredi 7 fîsfti I«3>3@ L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer «journal quotidien du matin paraissant en Hollande. Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au (bureau «Je rédaction: N. z. VOOHBL'HtUVAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chet: Gustave Jaspaers. 1 ., , . . I Charles Bernard, Charles HerWeS, Comité de Rédaction: l „ , ' ,, , , / René Chambrï, Emile Painparé. # Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Ataministration du Journal: N.Z. Voorburgwal 234—240, Amsterdam Téléphone: {775. Abonnements: Hollande fi. 1.50pai* mois. Eis-angepfl.S.OOparmoii Annonces: 15 cents ta ligne. Réclames: 30 cents Sa ligne. Une inconvenance Il n'est question depuis quelques jours dans le Landerneau haguenois que de la suprême inconvenance commise à l'égard de Monsieur le ministre de France par le sieur van Beresteyn, directeur de la Gazette de Hollande: _ ; Les antécédents de cette affaire ont été exposés ici-ùiême. La Gazette en question se livra pendant tout un temps à une campagne systématique de calomnies et d'insinuations perfides à l'égard de la Revue de Hollande à laquelle collaborent, outre des Hollandais francophiles comme le professeur Salverda de Grave, MM. Valkhoff, Zilcken. Henri Borel, Dirk Coster, etc., nombre d'écrivains français et belges. Longtemps, la Revue de 'Hollande voulut ignorer ou méprisa cétte campagne de diffamation inspirée par l'esprit de boutique mais, dès qu'il apparut qu'elle prenait ''de vastes proportions et s'étendait jusqu'en France où la revue coinpte de précieuses amitiés, il fallut bien intervenir. Nous avons donc signalé le caractère insolite de ces attaques dirigées contre une entreprise désintéressée, défendant l'influence française en Hollande et ambitionnant de mieux faire connaître en France les lettres hollandaises. Ces attaques trouvèrent un aliment dans la boue que remue une publication anglophobe, prêchant poulies Alliés lasiiécessité de la paix immédiate. Nous avons ensuite démontré par des textes irréfutables que cette Gazette de .Hollande, qui s'érige en censeur ès francophilie aussi bien à l'égard du Telegraaf qu'à l'égard de la Revue de Hollande, publiait en août 1914 des'articles qui ne détonneraient pas aujourd'hui dans la Gazette des Ardennes. Le sieur van Beresteyn n'a pas répondu à cela parce qu'il n'y avait rien à répondre. Serré de près?, il lève les bras en l'air, criant: ,,Kameraclen! pas kaput ï" et, en une lettre ouverte de. plus de colonnes *), il va s'épancher dans le sein de M. le ministre de France. Il se transforme en victime, il geint: ,,0n me diffame... On dit que je suis .un traître... Un vendu" (qui donc a dit cela?). Ce renversement des rôles serait un spectacle du plus haut comique, s'il n'était indécent. Le jonkheer Jérémie van Beresteyn, perdant toute contenance, manquant du tact le plus élémentaire, somme le représentant de la République Française, à La Haye, totalement étranger à cette ridicule querelle entre un journal et une revue mensuelle, de prononcer contre celle-ci, qui est d'ailleurs parfaitement indépendante, l'excommunication majeure. Nous doutons fort qu'il réussisse: Son Exc. M. Allizé peut ^consul ter la Ire année de la Revue de Hollande: il n'y trouvera. point une ligne ambiguë, qui soit contre la France, contre la culture française. Qu'il fasse, s'il en a envie, la même ! expérience avec la Gazette de Hollande de 1913—1914 et l'on verra. Le jonkheer van Beresteyn, s ' étant • ■ transformé en victime, se plaint surtout ; d'une boutade bien innocente de la Revue de Hollande, rangeant son journal à côté du Toekomst et de la publication anglo- < phobe à laquelle la Gazette fait des emprunts. Les procédés dont la Gazette de , Hollande s'est servie à l'égard de la Revue de Hollande, essayant par de basses per- ( sonnalités de la représenter comme une , publication louche, inféodée aux ennemis de la France, sont absolument identiques \ à ceux dont ge sont servis le Toekomst, la ] Rheinisch-Westfâlische Zeitung et autres , IVossische qui noua représentèrent comme , des stipendiés du gouvernement français. ] Il semble que, pour certains journaux 1 de La Haye, il existe,*même en temps de < £uerro, une saison du ,,serpent do mer", j C'est pourquoi le Vaderland et le Nieuwe j Courant ont -cité le poulet filandreux du ( sieur van Beresteyn et servent à leurs lec- ( teurs un mauvais roman-feuilleton condensé sur les frères Sonnenfeld et les autres colla- c borateurs de la Revue de Hollande. Leur \ bonne foi a été surprise. Ces confrères ( ignorent tout, apparemment, des c antécédents de cette campagne. Entre les 1 mensonges que distille leur compatriote cl- t fronté et les affirmations d'étrangers qui lie permettront pas qu'on touche ici à leur honorabilité, ils sont évidemment libres de choisir, mais il nous étonnerait, étant donné les traditions d'hospitalité' dont la Hollande s'enorgueillit, que le ,,Vaderland' et le ,,N. Ct." ne fassent pas entendre j sur cette affaire un ,,Hoor en wederhoor" c loyal. j En ce qui nous concerne personnellement, j nous méprisons une petite insinuation in- c famante du riglit lionourable jonkheer van € Beresteyn. S'il continue à vouloir jeter la c suspicion sur le caractère des relations que r j'eus ici avec la Légation de France,je m'a*r- c rangerai bien pour que ce drôle s'explique c devant la justice de son pays. Il y a encore c des juges" à La Haye, mémo pour des étran- t gers ayant reçu un droit d'asile comme r celui dont jouissent les Belges réfugiés en c Hollande. En novembre 1914, j'étais pour t la ,,Gazette de Hollande" ,,l'écrivain belge t et critique d'art sympathiq'uement connu u en Hollande" (,,La Revue de Hollande" u » i; (#) On ne s'étonne pas, après 4 colonnes et f demio de cette prose geignarde et laborieuse, ^ de lire la note suivante: „A l'occasion de l'Ascension, la ,,Gazette de Hollande" na paraîtra pas demain." Toute la rédaction, en effet, devait être s épuisée et avoir besoin de reposa c n existait pas encore). Aujourd nui, je : suis plus qu'un obscur publiciste belge. . m'accômmode fort bien de cette obscuri mais je n'entends pas permettre à cet même ,,Gazette" de mettre mon honorai lité en doute. La Grande-Duchesse de G rolstein chantait, sur un rythme allèg d^Offenbach : ,,11 faut toujours ajouter foi A ce que dit la ,,Gazette de Hollande". Oui.... mais la grande-duchesse éta boche. Louis Piérard. • • • Mon cher Piérard, Me permets-tu de faire suivre ta répon à ce que tu appelles si justement une i] convenance de quelques réflexions? Je fciei tout d'abord à te dire que je ne me sera point mêlé de cette affaire qui ne me rega de qu'assez indirectement,. aussi longtemj qu'e le débat était entre toi, qui défends ,,Revue de Hollande", et M. van Beresteyj J'ai collaboré à la ,,Revue de Hollande' j'y collaborerai sans doute encore, heureu d'apporter mon très modeste concours à ur oeuvre de propagation de la culture fra] çaise quelle qu'elle soit. Et celle-ci est vra ment magnifique. Quand j'ouvre cette pi blication, qui est un chef-d'oeuvre de typi graphie, j'y trouve des essais, des etude des articles de littérature, de philosophie < d'art signés de noms éminents françai hollandais et belges. Pas une ligne, dans 1< tomes déjà nombreux qui forment la colle tion de la Revue, qui ne rende un son pu: un son qui vibre en concordance avec n< âmes. Quand, au contraire, je déplie ] ,,Gazette de Hollande".... Qu'allais-je dire Je ne "lis jamais ce journal, jne souvenant c la colère qui nous prenait à le voir sur n< tables de rédaction, pendant le siè£ d'Anvers, quand il nous arrachait ceti réflexion : Et dire que ces choses sont in primées en français! Par exemple, le Ho landais van Beresteyn est bien libre c faire écrire en français ou en iroquois toi ce qu'il veut. Cela ne nous regarde pa: Encore pouvons-nous nous demander ce qu les Hollandais pensent de ce compatriol qui s'adresse au représentant d'une pui: sauce étrangère pour se faire délivrer u certificat de francophilie ! Sans doute iV! Sleeswijk n'a pas besoin de ^e tourner vei M. von Ivulmann pour obtenir, lui, u brevet de germanophilie. Mais un pu trouve toujours un plus pur qui l'épure. S: prétextant que sur la ,.Revue de Hollande' par exemple, la ,,Toekomst" et la ,,Gazett de Hollande" sont d'accord, on allait souj çonner M. Sleeswijk? Voit-on ce dernier de mander l'intervention du ministre d'Aile magne? Il faut convenir que ce M. va Beresteyn est bien maladroit et que le plu ennuyé dans toute cette affaire c'est cei bainement M. Allizé qui a été mis en caus le la façon la plus sotte. Hé bien, l'étonnant c'est que les Hollan lais ne trouvent pas cela étonnant du tout furieuses gehs ! Leur presse reproduit ave une rare complaisance les élucubration saugrenues de M. van Beresteyn. Le mêm :>ince sans rire qui déclarait dernièremen i propos ée la conférence d'un M. Lé VIeert sur les annexions ( ?) : ,,Nous atten Ions la réponse du gouvernement belge,1 i'écrie aujourd'hui : ,,Que va dire M Allizé?" Haussons les épaules. S'il plaît ! le grands journaux hollandais, qui passen }our très sérieux, trop sérieux, et qu'o; >ppose si volontiers à notre presse soi lisant frivole et friande de scandale, d Dublier avec des , titres affriolants de ■omans chez la concierge à dormir debout ibre à eux. Bornons-nous à noter la chosi :omme un trait de moeyrs. Mais nous pou rons nous attrister de voir que ces journau: l'hésitent pas à mettre' ainsi en cause de -iers, et cela gratuitement, faisant bon mar :hé de l'honneur et .de la considération de personnes, comme tu as été mis en cause oi et ton ami Gaillard, reparti sous lé Irapeaux depuis plusieurs mois, Gaillarc jui est un bon et vaillant soldat français. Nous te connaissons, tou^ les Belges ici ti onnaissent; ils savent'que tu es un coeu :er, Joyal et fort: ils savent qu'il suffi [u'une cause soit défendue par toi pou: [ue cette cause soit juste. Aussi n'as-tu pa >esoin de te justifier pour eux. Faut-il qui u te. justifies aux yeux des . Hollandais :u t'es fait ici de précieuses amitiés; de irtistes, des hommes de lettres éminents d< e pays t'ont donné les plus vives marque le considération et d'estime. Cela certaine nent te suffit. Les autres... J'allais te dire: ne t'en occupes pas oi >lutôt ne ^t'en occupes plus. Et c'est cepen lant parce que tu es ainsi injustement et e dirai, aussi inutilement attaqué, qu< 'éprouve le besoin de me mêler à un déba1 >ù je sens bien que notre honneur à tous esi ngagé. On a vu la majorité dés journaux le ce pays accueillir avéc un empresse nent significatif les imputations les plus Tossières et les plus mal fondées que .'aucuns Flamands' égarés n'ont pas crainl e diriger contre le gouvernement et l'Etal elge. On les a vus couvrir des traîtres avé-és ou, tout au moins, les ,,honorer" d'une ompassion qui, en ce temps, aurait mieiui rouvé sa place ailleurs. Tous, les uns ouver-sment, les autres indirectement, favorisent ne campagne destinée à saper les fonde-lents mêmes de notre unité nationale et s témoignent leur am'itié à la Belgique en ivorisant ceux de nos compatriotes que les îrribles événements actuels ont poussé vers ne action séparatiste anti-belge. Pourquoi? Le ,,Nieuwe Courant" le lais-3 suffisamment entendre dans sa campagne )ntre les moulins-à-veut,.. annexionnistes! le o est parce que les Hollandais ont peur i le que nos poilus de l'Yser, après avoir chassé té les boches du pays, ne prennent aussi la te Flandre zélandaise et le Limbourg. Vous >i-- le voyez, ils se font de la vaillance de nos e- braves une plus haute idée que nous ne nous re en formons nous-mêmes. Mais, si affligeante que soit pour_ nous cette suspicion jetée sur une armée qui a tout perdu fors l'honneur et qui depuis Njjingt-deux mois lutte pour it reconquérir nos foyers perdus, consolons-nous à la pensée que, pour les peuples beau- ] coup plus encore que pour les individus, ] mieux vaut être un objet de crainte que de ] pitié. ] ;e Pour Conclure, au point de vue stricte- j i- ment hollandais, au nom de cet égoïsme c 15 sacré comme disent les Italiens qui est la c is loi des nations, cette attitude d'une grande t f- partie de la presse hollandaise s'explique et c js se justifie. C'est pourquoi, mon cher Pié- c a rard, sans m'arroger le droit de te donner j i. même un conseil, je te dis: ne te défends pas davantage parce que c est inutile. JNou touchons ici un fond de rivalité entre de'u: aations que rapprochent cependant tant d iens et d'intérêts communs mais que l'his :oire a tant de fois opposées l'une à l'autre 3i nous ne pouvons gagner l'amitié et 1; ïonfiance de nos hôtes qu'en abdiquan lotre fierté nationale et en siibordonnan :omme d'aucuns parmi nous n'ont pas ei ion te de le faire les 'intérêts de notre pay i ceux d'un pays étranger, souvenons-nou pourtant que nous sommes les hôtes de ci )ays et abstenons-nous de nous défendri nême contre la -suspicion et la calomnie Dans la conscience profonde que tu as de n< amais avoir rien dit ou rien écrit qui pui le près ou de loin nuire à la Hollande ontente-toi de la sympathie de tes compa riotes qui te couvre comme une égide pré ieuse et aussi de l'estime de ces Hollandais [ue ton talent et ton caractère > loyal onl ustement séduits. Charles Bernard. En Bslgique. t Le Régime de la Terreur j, Nous avons expliqué à 'nos. lecteurs les ;s motifs de la mise à la retraite d'office de > M. do la Vallée-Poussin, secrétaire générai :, du ministère des sciences et des arts. Ce >s vaillant avait refusé de se plier aux ordres a de flamandisation à outrance édictés par le ? prussien von Bissing. Or, voici dans quels e termes les journaux paraissant en Belgique >s annoncent au public ce petit événement: e ,,Le secrétaire général du ministère des e sciences et des arts, M. J. de la Vallée-Pous-l- sin, prend sa retraite. L'éminent fonction-l- naire ne sera très probablement pas rem-e placé à la tête du département des sciences t et des arts, dont la direction administrative j. sera assurée pour chaque service par les di-e recteurs généraux en fonctions: M. L. e Beckers, à l'enseignement supérieur des ;- sciences et des lettres; M. T. Klompers, à ti l'enseignement moyen, et M. J. Corman, à \ l'enseignemént primaire." •s Ils appellent ça: écrire librement. Souvent nons-nous de la fable ,,Le Chien et le r Loup".... * • • 3 A Namur, les Boches ont trouvé moyen e de frapper d'une amende, minime il est vrai, le procureur du Roi M. Albert Cap-pelle-Henry. Ce distingué magistrat avait i. adressé une lettre à un ami, sans en sou-ii mettrg le texte à la kommandantur. LeeTeu-s tons, en infligeant cette amende de vingt - marks (faut-il qu'ils aient besoin d'airgent !), e se couvrent de nouveau de ridicule. Inùtile de leur en expliquer la raison, bien entendu. Il y a des choses — si simples — qu'une mentalité boche ne comprendra jamais, c * * * / s La femme du receveur des contributions e "du quartier nord-est de la, capitale vient ^ d'être traduite devant un .'des nombreux 5 tribunaux allemands et, bien entendu, condamnée. Il y a de ces habitudes qui ne se perdent pas, celle de la condamnation à outrance par exemple, destinée à terroriser 1 la population belge. Le système avait réussi ^ au duc d'Albe, jadis. Pourquoi ne pas le 1 perfectionner? C'est le raisonnement tenu " par von Bissing, notre bien aimé gouver-3 ' neur provisoire, digne successeur du gouver-s neur espagnol au service de Philippe II. ? Or, la femme dn receveur des contributions, 3 dont nous parlons ci-dessus, avait adressé " à une amie habitant la Suisse -une carte c postale que la censure avait laissé sortir de 3 Belgique, — sans l'avoir lue probablement. " La destinatairé ayant changé d'adresse, la > carte revint à l'expéditrice. Quelqu'un du j service, de la censure eut l'idée de la lire et 5 il trouva cette phrase curieuse: ,,Nous som-l mes toujours empoisonnés paj les parasites". AucTm doute, se dit le curieux censeur, ces 3 parasites ne peuvent être que nous. (On voit que les Allemands ne sont pas fiers...). ^ On fit mander d'Urgence la dame à la kom-r mandantur. L'interrogatoire fut serré, 5 M'enquête menée promptement et qui abou-5 tit — évidemment ! — à une condamnation • à six semaines de prison. A ÉiE-saxelÉes. Les Boches n'ont eu rien de plus pressé i que d'afficher sur les murs de la «capitale - un avis annonçant que la ,,Hochseêflotte" , avait battu la ,,Homefleet" anglaise. La s nouvellp — pensaient-ils — était- de nature i a jeter le trouble parmi la population et à ; donner de l'ampleur aux critiques amères j proférées à l'égard des Anglais. Sans doute, von Bissing jubila-t-il à la pensée de l'abat-i tement qui allait fondre sur ces pauvres Bruxellois, comme un oiseau de proie, rien , qu'à traverser le ciel, remplit d'effroi le , paisible troupeau enfermé dans la prairie. Mais M. de Bissing, après un long stage en Belgique, ne connaît pas encore les habitants de ce pays. Ceux-ci ne se laissent pas abattre et ils ont comme principe de ne jamais ajouter foi aux avis, proclamations* nouvelles allemandes et autres Wolfferies dont ils n'ont cure, les braves gris. Habituellement, ils ne lisent pas les communiqués allemands. Mais celui-ci, qui relatait une bataille navale — frit rare —, le3 remplit de curiosité. Or, ils ne tardèrent pas, l'ayant parcouru, à se frotter les mains, à se féliciter les uns les autres cha-, leureusemonfc» On entendit £ôsyg 3,Bonne affaire", ,,Quelle pile", ,,Que reste-t-il de leur flotte?" etc.... Et, en effet, pour qui sait lire une affiche, celle-ci était significative. Voici, à peu près, les termes du placard teutbn : ,,Notre vaillante flotte est sortie à la rencontre d'une division importante anglaise qu'elle a battue dans le Skage-rak. Pour autant qu'on sache, nous détruisîmes le grand croiseur de bataille ,,Warspite", les croiseurs de bataille ,,Queen Mary" èt l',,Indefatigable", deux croiseurs cuirassés, du type de 1',,Achilles". un petit croiseur, les nouveaux navires ,,Turbulent", ,,Nestor" et ,,Alcaster", ue grand nombre de contre-torpilleurs et un sous-marin et nous endommageâmes un grand nombre de grands "vaisseaux de ligne anglais. Le ,,Marlborough" a été notamment atteint par une torpille. Une partie des équipages des navires perdus ont été recueillis, notamment .les deux seuls survivants de r,,Indefatigable"H L'ennemi coula le petit croiseur allemand ,,Wiesbaden" et le cuirassé ,,Pommera". On ignore encore le sort du ,,Frauenlob" et de quelques torpilleurs. Notre flottille est retournée aujourd'hui à son port d'attache." Les Belges, qui sont autrement malins que les Boches, rapprochèrent tout de suite la phrase du début 4e celle de la fin. ,,Notre flotte", était devenue ,,notre flottille". On comprit que les Boches avaient reçu une frottée et qu'ils avaient perdu un grand nombre de navires. Mal venu aurait été celui qui aurait trouvé que les pertes anglaises étaient conséquentes. Personne ne voulut croire à celles-ci, parce qu'elles étaient annoncées par les Boches. Et, lorsque le communiqué de l'amirauté anglaise parut, annonçant avec sa franchise habituelle la perte du ,,Queen Mary'', de l',,Indefatigable" etc., nul ne voulut y croire. On déclarait unanimement que le communiqué était tronqué et que la presse embochée avait menti. . Il fallut l'arrivée des journaux hollandais pour calmer les esprits et mettre les choses au point. Ceci n'est-il pas le plus bel exemple de la Foi^ qui anime ceux de1 nos compatriotes restés en -Belgique ? A Anvers L'année 10-J.4 a vu soixante-quatorze divorces prononcés par l'échevin de l'état civil. Pondant l'année 1913, il y on avait eu quatre-vingt-deux. On a observé que la. plupart de ces mécontents se recrutent parmi les époux dont 1 âge varie de 35 à 40 ans : vingt-cinq d entre ceux-ci ont obtenu la dissolution de leur union. _ Huit couples se sont disjoints ani bout de vingt années de conjungo; un record fut le divorce de deux époux qui avaient meaié la vie oommune durant... quarante-trois années ! A Charleroi Les carolorégiens n'out pas oublié l'affaire Paternotto que les Tribunaux bruxel-les ont jugé pour la seconde fois. Or, nous apprenons qu'elle va passer prochainement en cassation. En effet, les condamnés reprochent à ia Cour de ne point avoir suffisamment motivé son arrêt, de ne point avoir observé la publicité des débats et d'avoir basé partiellement son arrêt sur les procès-verbaux reconnus nuls. M. le procureur général admet le fondement de ce dernier moyeai et estime que la Cour a eu tort de refuser d'entendre des témoins pour former sa conviction. ? La Cour a donc ton/u-la cause en délibéré. A Huy (De notre correspondant particulier.) * La situation à Huy reste, comme partout en Belgique occupée, bien précaire» L'industrie y est excessivement calme et rien ne fait prévoir pour le moment une reprise. Les fonderies travaillent peu, les papeteries de même, les tanneries travaillent .. pour le roi de Prusae. Les marchés du mercredi et samedi sont assez bien suivis par les ménagères du Condroz et de la Hesbay^i Bejileraent le prix des denrées .est s toujours très eieve. Jttien de surprenant : qu'au marche au beurre de la place St Men-5- gol on me réclame 6 francs pour 1 "ko. de - beurre ordinaire. Au point de vue agricole, tant en Hes-i baye qu'en Condroz, la récolte se présente b sous de très bonnes conditions. Comme trou-b pe.boche, nous sommes gratifiés, par exem-i pie, de peu nombreux soldats. Pour le mo-3 ment la ville de. Huy est semblable à Vil-5 vorde en temps de paix. C'est ici que vien-> nent les soldats allemands correctionnaires. ; Ils sont enfermés dans les sous-terrains du fort. Comme punition, à ceux qui sont les . plus coupables, on charge un sac de cail-} loux sur lejios et on les fait monter la pente ( qui conduit au dit fort, à partir de la rue Neuve-voie. Pour qui connaît cette montée, elle est des plus pénibles. Sans interruption i on entend, distinctement, lç bruit du canon de Verdun. Les Allemands ne cachent pas 1 leurs pertes effroyables; on a déjà repêché . de la Meuse bon nombre de cadavres venant ( de ces combats. Sur la ligné" de chemin de fer de Namur à Liège, le trafic de trains militaires est toujours très grand, dans les deux sens. Comme toutes les années, la neuvaine de la Sarthe a eu lieu les deux premiers dimanches de mai. Un monde extraordinaire y est venu en pèlerinage. On peut évaluer à 30.000 le nombre de personnes qui ont gravi la montagne. Pas une de ces personnes qui n'était munie de son petit .paquet de vivres ! Il me revient aussi que la neuvaine de Héron, qui a eu lieu7les deux derniers dimanches de mai, a_ eu aussi la visite d'une grande foule, venue de tous les coins du pays. Le moral des habitants de la ville et des environs est on ne peut meilleur et personne ne doute de la victoire certaine des troupes alliées. Aïs ILitt oral Le tramway électrique Mariakerke— Westende ne circule que la nuit, pour éviter les obus alliés qui, de Nieuport, détériorent régulièrement cette ligne. Mais ainsi, disent les Boches, il y a moins de victimes. Le jour, la voie est recouverte de Verdure, afin que les aviateurs ne puissént repérer l'endroit par où les tramways devront passer. Le personnel est — évidemment — ' allemand. * * » On permet aux civils de se rendre de temps en temps à Bruges. Mais, d'Ostende, le voyage coûte trois ^narks ! Il coûtait un franc avant la guerre.... De la frontière, on distingue nettement le ■ ballon captif des Allemands, planant au-dessus de la plaine de golf de Knocke, transformée en camp et où les jeunes recrues sont exercées. Le ballon, la nuit, est remisé dans un énorme hangar. Chaque matin on le sort et il s'élève monté par deux observateurs. Non seulement dans le ballon, mais sur le grand hôtel de Knocke, des vigies sont placées qui surveillent attentivement l'horizon. La peur de la flotte anglaise est le commencement de la sagesse. Aussitôt un navire apparu, tout le personnel de la kommandantur, siégeant à l'hôtel de ville, s'abrite, avec les documents, dans une cave où toutes les dispositions ont été prises pour permettre d'attendre, sans s'ennuyer trop, la disparition du péril anglais! Cette chambre souterraine a été construite après qu'un obus, un jour, eût atteint la maison communale. l'Evasion ie Silbart Le célèbre aviateur est dans les environs de Paris. L',,Intransigeant" a pu voir un ami du courageux aviateur qui lui a fait les déclarations suivantes : — Gilbert est en France, à la campagne, où il sfe repose, voilà ce qu'il importe de dire pour le moment, et rien autre, de façon à oe qu'il soit à l'abri des importuns et des -indiscrets. ,,Des détails sur son évasion? Pourquoi, puisqu'elle a pleinement réussi? Vous ne savez pas ce qu'on acquiert- de métier lorsqu'on a déjà fait deux fois' l'expérience: les moindres détails sont prévus, et avec de l'audace, du sang-froid, de l'énergie, cela suffit pour réussir, même si les frontières sont étroitement surveillées. ,,Evidemment, on ne s'avise pas prendre le train ; évidemment si on so sert — commo les journaux suisses que je viens de parcourir l'insinuent — de l'automobile, voire de plusieurs, il est des moments où le simple bon sens commande de faire un peu. de route en cheminant. ,,Ne m'en veuillez pas de mon extrême concision : elle «est nécessaire encore et même ordonnée. Gilibert, que l'internement très sévère qu'il avait subi avait exaspéré,-brûlait du désir de pouvoir à nouveau offrir ses services à la patrie: c'est chose faite. Qu'importent les angoisses de certains moments et certaines minutes plus particulièrement émouvantes vécues l'avant-dernière nuit*. ,,Gilbert, je vous le répète, se repose à la campagne, peut-être pas très loin de Paris, cela suffit." 0> itfa,tt$nidra/ oeirtadai-efment j>aa long temps anrant que de connaître les projets do l'aviateur Gilbert. L',,In formation" dit que Gilbert est près de Paris, ,,dans un des plus jolis coins do Paris". Sa femme est allée l'y rejoindre hier. iWsisHÏffi Es^S ALLEMAGNE. Un médecin-major français, qui fut retenu en Allemagne commo prisonnier avec des soldats russes, écrit à ,,La Victoire": Le martyre des • Russes prisonniers en Allemagne est indiciblement navrant. La plupart des prisonniers russes que j'ai vus au camp où j'ai été retenu un an arrivaient vêtus d'une tunique, d'une culotte et chaussés de mauvais souliers,-remplaçant les excellentes bottes de cuir souple que leur volaient les Allemands. Le linge, le manteau, l'argent avaient été pareillement enlevés! Réduits à l'infâme nourriture officielle c'est donc la misère absolue. Leur appétit demanderait sinon la qualité, du moins la quantité; or, vous connaissez le menu : Au lever, un litre d'infusion de glands doux. A midi, un litre et demi de soupe épaisse, dickfltissig. Le soir, un litre et demi de soupe plus claire., Par jour, 250 grammes de pain noir, le pain E. — pratiquement 220 grammes est un chiffre fréquemment constaté. La soupe est faite de légumes broyés avec des albuminoïdes. Pommes de terre non pelées, raves, betteraves, orge, graine de lin, pâtes avariées, harengs saurs entiers, porc de conserve exhalant des odeurs de charniers vôisinant en un horrible mélange. Voici les résultats : les maladies sévissent avec violence : béribéri, tuberculose galopante déciment les beaux hommes que la féconde Russie avait pu prodiguement choisir. Tous peux qui sont revenus des camps d'Allemagne pourront témoigner avoir vu, durant les journées d'Hiver, ces malheureux blêmes, déguenillés, qui faiblissaient à chaque instant dans les rangs ou dans la neige. Leurs camarades les ramenaient au camp avec des gestes émouvants de pitié maladroite, vers l'infirmerie. Tous pourront témoigner que des affamés bravent les coups 'pour fouiller lès bourriers, les -détritus des cuisines ou ramasser les têtes de harengs qu'achetaient aux cantines des 1 prisonniers plus riches. J'ai vu un jour une équipe portant la soupe commune dans une lourde marmite. La longue perche cassa ; la soupe se répandit dans le sable. Les porteurs et des témoins se .précipitèrent, cherchant à lamper le liquide ou à exprimer le sable humide dans leurs mains. Je dois à la vérité de dire qu'un officier allemand qui passait fut désarmé : il emmèna ces hommes à la cuisine et les fit manger à satiété. Chacun avala cinq gamelles avant de se déclarer rassasié. Or, voici ce que firent ces-affamés: Au miliou des sévères sapins étreignant l'étroit cimetière où ceux d'entre nous qui furent trop faibles pour résister à tant de souffrances dormiront éternellement captifs nous avons voulu dresser un monument qui fût le dernier souvenir de leurs camarades de misère. Il doit être bâti, élevé et payé par tous : Russes, Belges et Français, riches et pauvres, catholiques et protestants, orthodoxes ou athées. En trente-six heures, 1.800 marks furent réunis. Et pour donner, eux aussi, d'innombrables Russes, des Français vendirent leur minuscule morceau de pain quotidien — 220 grammes!Depuis douze longs et interminables mois la faim les tenaillaiti Ce jour-là, donc, ces affamés voulurent paj^er par un pèuplusde souffrance la joie d'apporter leur obole sublime aux lamentables morts qui resteront dans ces sables ennemis. Il / a» mi 7 juin 1915. — A vance française à l'est de la chamelle de Notre-Dame-dc-Lorette. L'artillerie arrête une contre-attaque aile- . mande sur la sucrerie de Souchez. D'autres contre-attaques sont repoussées dans le Labyrinthe, où de nouveaux progrès sont réalisés par nos troupes. Elles s'emparent de deux lignes. d^e tranchées et de la ferme de Touveht, près d'Hébuterne, après un vif engagement avec l'ennemi qui leur abandonne J/.00 prisonniers et des mitrailleuses. Près de Moulin-sous-Touvent, nous repoussons d'autres contre-attaques allemandes et faisons 250 prisonniers avec six mitrailleuses; 2000 cadavres allemands jonchent le terrain. Avance d'une centaine de mètres au sud de la Ville-au-Bois et dispersion de groupes ennemis près de Mesnil-les-Hurlus. A Vauquoisy par représailles, les tranchées allemandes sont arrosées de liquide enflammé. Un Zeppelin détruit en Belgique par l'aviateur anglais lieutenant Warneford. Les aviateurs anglais Wiïson et Mille bombardent et mettent le feu au hangar des dirigeables d'Evere, jjrès de Bruxelles. Un Zeppelin bombarde la côte orientale anglaise. Front oriental: les. Allemands traversent le Dniester autour de Jurawno. Sur la mer Egée, le mouilleur de mines ,,Casablanca" est coulé par une mine. Front italien: sur l'Isonzo, Autrichiens et Italiens entrent en contact; le, bombardemeiit de. Monfalcqne. continu

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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